Posté le 20 juillet 2019 - par dbclosc
Une nouvelle page s’ouvre à Bistrita
Au cours de l’été 2002, le LOSC ouvre un nouveau cycle : les départs de Vahid Halilhodzic et de quelques joueurs-cadres laissent en héritage une spectaculaire et inoubliable période de réussite. Autour du nouveau président, Michel Seydoux, et du nouvel entraîneur, Claude Puel, le club tente de pérenniser sa stabilité, dont le revers est de susciter beaucoup d’attentes. Cette nouvelle ère s’ouvre officiellement le 20 juillet, au fin fond de la Roumanie. Un obstacle passé sans encombre, mais qui ne masque que très brièvement les inévitables difficultés de l’après-Vahid.
Un jour ou l’autre, on savait qu’il faudrait faire sans lui. Annoncé depuis des mois, le départ de Vahid Halilhodzic a été officialisé au printemps. Celui qui a fait passer le LOSC de la 17e place de D2 à la Ligue des Champions en 3 ans s’en est allé sous une dernière ovation du public lillois et sur une ultime victoire contre le PSG (1-0) le 5 mai. 5e, le LOSC est de nouveau qualifié pour une coupe d’Europe même si, cette fois, ce ne sera que la « petite » : la coupe Intertoto. Après plusieurs décennies de galères sportives, financières, seulement ponctuées de quelques coups en coupe de France ou de titres de D2, le LOSC a enfin d’autres références à présenter que celui de « meilleur club français de l’après-guerre » : un titre de champion de D2, une troisième place en D1 dans la foulée, une qualification en Ligue des Champions, et surtout l’image d’un groupe de joueurs qui ont semblé motivés par une irrésistible rage de vaincre : une évolution incroyable compte tenu du lourd déficit d’image dont le LOSC souffrait précédemment et de la vitesse à laquelle se sont enchaînés les événements. Seulement, son entraîneur a occupé une telle place durant cette période que son départ place les supporters lillois devant la peur du vide : et si ça n’avait été qu’une parenthèse enchantée, avant que ne revienne l’ennui, auquel Grimonprez-Jooris nous a tant habitué ? Les joueurs-cadres qui ont pris leur envol se sont-ils posé la même question ? Car en plus de Vahid, le LOSC doit composer avec le départ de 4 joueurs emblématiques : Johnny Ecker, à jamais dans la postérité pour son coup-franc à Parme, parti libre à Marseille ; Bruno Cheyrou, meilleur buteur du club, gaucher technique, parti à Liverpool pour 5,7 M€ ; Dagui Bakari, point d’ancrage en attaque, dont la progression a semblé sans fin, buteur décisif des fins de matches, parti à Lens pour 2,5 M€ ; et Pascal Cygan, tour de contrôle de la défense, parti vers Arsenal pour 3,5 M€, après avoir joué le premier amical de la saison avec le LOSC. Si on peut voir dans ces transferts une forme de reconnaissance des joueurs qui ont brillé à Lille, on peut craindre aussi l’incapacité du club à entretenir la dynamique créée ces dernières années.
Entre héritage à fructifier et nouvelles ambitions
Déjà, des questions se posent, notamment celle-là, récurrente durant les années qui vont suivre : Michel Seydoux, qu’est-ce que tu fais des sous ? On reproche au président de « brader » les joueurs : il s’en défend en affirmant que « Lille ne brade pas », ce qui semble tout de même être une grossière erreur si l’on en croit la tradition de septembre, et que les joueurs ont été vendus « selon les réalités de l’économie de marché ». En plus des 11,7M€ qui correspondent à la somme des transferts évoqués au-dessus, le LOSC a récupéré une manne de l’UEFA de 15M€, qui correspondent aux parcours en Ligue des Champions puis en coupe de l’UEFA et aux victoires et aux nuls que le LOSC y a obtenus (1V, 3N en Ligue des Champions, 2V et 2N en UEFA1) : cela fait 26,7M€, une fortune pour le club. Or, Lille ne semble pas se presser sur le marché des transferts pour remplacer ses idoles et rassurer ses supporters. Là est le piège pour le nouveau président Seydoux : cet argent crée des attentes et des envies inconsidérées. Patience, mesure et pondération restent les maîtres-mots. Dans une interview donnée à la Voix des Sports en juillet 2002, Michel Seydoux affirme vouloir constituer des fonds propres avec l’argent récupéré « pour pallier un coup dur ou répondre à une demande pressante ». En outre, il tient à maintenir un équilibre salarial semblable à celui qui a réussi durant les saisons précédentes d’où, dans ces conditions, le caractère inéluctable du départ de Pascal Cygan : « peut-être serait-il resté si nous avions triplé son salaire, mais c’est de cette manière qu’un club peut déraper très vite. Or, une entreprise n’est pas faite pour vivre en déficit chronique ». Il s’agit donc de stabiliser le club dans la sérénité, ne pas brûler les étapes ni vivre sur les acquis du passé. Le budget du club pour la saison 2002/2003 sera de 22 M€, ce qui le place dans la moyenne des clubs de D1. À terme, Michel a un plan : les recettes augmenteront par 4 avec le nouveau Grimonprez-Jooris, fin 2004.
Pas de folies
Côté terrain, on imagine que quel que fût le nom retenu, la succession de Vahid Halilhodzic aurait d’abord souffert de la comparaison, mais le choix de Claude Puel est salué durant l’été dans la presse locale comme « judicieux », « bon » ; « l’arrivée d’un entraîneur du calibre de Claude Puel est un élément rassurant » au regard de son « amour du travail », de son « autorité » et de son « sens du dialogue ». Pour Puel, « le challenge serait de réussir à garder la solidité qu’a pu montrer cette équipe sur le plan défensif et de mettre, si possible, un peu plus d’allant offensif. Cette ambition nécessite de nouvelles bases de travail avec un nouveau groupe et de nouveaux joueurs. Des joueurs emblématiques ou cadres nous ont quittés. Il faut trouver les bases pour construire une nouvelle équipe avec son propre style ».
Mais on ne risque donc pas d’observer de transfert onéreux cet été à Lille. Pour l’heure, début juillet, sont arrivés : Matthieu Chalmé, un de nos bourreaux Libournais de la coupe de France ; Nicolas Bonnal, que Claude Puel a lancé à Monaco, et qui avait marqué à Grimonprez lors d’un Lille-Ajaccio en octobre 1998 ; Grégory Malicki, dont le prêt s’est transformé en contrat de 4 ans ; un attaquant dont le nom rappelle que le LOSC assume en partie son statut de nouveau riche : Fortuné ; et Hector Tapia, un attaquant chilien qui a signé pour 3 ans. On parle d’un attaquant brésilien, Kléber, que Puel voit en « complément idéal de Tapia », encensé par Raï (qui fait de la prospection en AmSud pour le LOSC à la demande de Luc Dayan…) mais il serait trop cher et les nombreux intermédiaires compliquent la tâche. Manque donc encore : un attaquant, un défenseur central, et un arrière gauche (Abidal et Rabarivony sont évoqués). On a évoqué plus longuement les atermoiements de ce mercato 2002 dans cet article.
Un nouveau copain pour Djezon Boutoille, s’il est d’accord
Espoirs en Tapia
L’engagement en coupe Intertoto oblige le LOSC a reprendre tôt-tôt, dès mi-juin, puis le groupe part rapidement pour un stage de 10 jours au Touquet, au cours duquel l’accent est mis sur « le foncier et l’aérobie » d’après le coach. Un premier match amical contre Beauvais ponctue ce stage : Lille s’impose 1-0 grâce à un but de Rafaël Schmitz. Sans Wimbée, Malicki, Fahmi, N’Diaye et Pichot, blessés, la composition de départ est encore expérimentale : Pichon ; Chalmé, Delpierre, Cygan, Rafael ; Landrin, Cheyrou, Murati, Sterjovski ; Boutoille, Olufadé.
Dès le 1er juillet, Claude Puel affiche sa satisfaction d’être à la tête d’« un groupe sain, qui a réalisé du bon travail ». Le stage est conclu par un deuxième match amical contre Visé (D2 belge), alors que le transfert de Pascal Cygan vient d’être officialisé. L’équipe semble incertaine dans son jeu, en dépit de la belle impression que laisse Hector Tapia, auteur de l’ouverture du score sur un « coup-franc magistral », avant que les Belges n’égalisent en fin de match. Mais le Chilien, conseillé à Puel par Raoul Nogues, est un « chasseur de buts », « altruiste », « particulièrement à l’aise techniquement », et a une « belle lucidité dans le jeu ». Tapia était destiné à venir au LOSC dans la mesure où il a déjà quelques attaches avec le club : il a en effet été lancé en D1 chilienne à (Patrick) Colo-Colo par Ignacio Prieto, qui a d’ailleurs favorisé son transfert dans le Nord, de même qu’un autre ancien lillois : Alberto Fouillaux. Il a en outre déjà une expérience du football européen, puisqu’il a été transféré à Pérouse en 1999, mais n’y a joué que 11 matches, sans marquer. De retour au pays, il cartonne à Colo-Colo en inscrivant 24 buts en 26 matches, au point de devenir international. À son arrivée à Lille, il compte 9 sélections. Puel ne tarit pas d’éloges à son égard : « toutes proportions gardées, il joue dans le registre de Salas. C’est un vrai buteur, il a le geste juste et intelligent. Mais il faut attendre de le voir en match pour vraiment analyser ses qualités ». Signe des espoirs placés en lui, la plupart des articles consacrés au LOSC en cette période sont illustrés avec une photo du nouvel attaquant à la « gueule d’ange et au look de surfeur ».
Bistrita ?
Après un nouveau stage à Capbreton basé sur « l’intensité, les efforts de match, l’aspect tactique » (Puel) et deux derniers (Fernando d’) amicaux contre Sedan et Pau, ce nouveau LOSC, amputé de ses cadres et très rajeuni, a plutôt laissé une bonne impression générale, avant de regoûter à l’Europe. Si la Voix des Sports souligne qu’« il est bien difficile de savoir si cette équipe sera capable de rééditer les exploits des trois années précédentes », elle semble avoir gardé des qualités qui ont fait sa force : « don de soi, plaisir de jouer ensemble, organisation, adhésion aux consignes d’équipe ». Suffisant pour atteindre l’UEFA ? La première confrontation est fixée au samedi 20 juillet, à Bistrita, en Roumanie. Bistrita est en 2002 une ville de Transylvanie de 45 000 habitants selon la Voix des Sports, 80 000 habitants selon le recensement officiel. Intégrée au Royaume de Roumanie en 1918 après avoir eu le statut de « ville franche » depuis 1330, ce qui souligne une certaine prospérité, Bistrita est une ville excentrée, située à 2 heures en bus de Cluj. Patrick Collot et Stéphane Pauwels en savent quelque chose, puisqu’ils ont fait le déplacement une semaine auparavant pour superviser notre adversaire. C’est le genre de ville pour laquelle probablement seul le football permet d’assurer une certaine notoriété à l’échelle européenne. En s’intéressant de plus près à l’histoire de la ville, on apprend tout de même qu’elle est célèbre pour son ghetto où furent parqués puis déportés vers Auschwitz près de 6 000 Juifs en 1944, au moment où la ville est passée sous domination hongroise. Plus récemment et pour revenir à des considérations footballistiques, Bistrita est la ville natale de Viorel Moldovan. Pour le reste, la Voix souligne que Bistrita « n’exhale pas spécialement la joie de vivre. Elle s’inscrit en fait dans les schémas classiques des pays de l’est. Industrieuse et plutôt morne » : une description sociologiquement poussée, probablement soufflée par Tintin lors de son retour de Syldavie. Le seul hôtel fonctionnel de la ville, dans lequel séjourneront les Lillois, appartient au président du club, de même que la société d’autocars qui se chargera du déplacement de nos joueurs, sur la voie de la finale, le fameux « car de finale ».
Gonflé à bloc par ces représentations, le staff lillois affiche une telle confiance en la gastronomie locale qu’il amène un cuisinier, Eric Loiseau, ami de Marc Cuvelier, le staff voulant « mettre toutes les chances de son côté ». Le cuisinier est présenté comme un habitué de la logistique culinaire lors de tournées d’artistes tels que Johnny Hallyday, Mylène Farmer, Lara Fabian ou Zazie (que le même Johnny aime beaucoup). Les Lillois n’auront donc pas l’occasion de manger du tokitura (mélange de viandes), ni de la clorba (soupe). L’accueil des « habituelles maitresses des fourneaux » de l’hôtel, vexées, est mitigé. Au sommet de son art, Stéphane Carpentier écrit que « la recette du succès est aussi dans l’assiette »
Tirer dans les Carpates
Bistrita a accédé à la D1 roumaine en 1993. à la surprise générale, le club a remporté la coupe de Roumaine en 1995 en battant Craiova, ce qui lui a permis d’accéder à la C2, dont il a été éliminé au cours d’un tour préliminaire. Cette année, c’est la première fois que Bistrita va si loin dans une aventure européenne. La principale fierté du club est de comprendre dans son effectif Lucian Sinmartean, un international espoir, mais absent car blessé pour le match aller. Dans les buts : Cimpeanu, 39 ans dont 20 au club !
A priori, il n’y a pas grand chose à craindre de la part d’une équipe qui « n’a pas d’atouts majeurs dans son jeu », et qui a jusque là écarté les redoutables équipes d’Union Luxembourg et de Teuta (Albanie). Son niveau est estimé à celui d’un club français de National ; le salaire moyen de ses joueurs s’élève à 150€. « Sérieux mais sans réel génie », « costaud mais peu créatif », Bistrita reste un « adversaire énigmatique » qu’on aurait toutefois tort de prendre de haut : en 2001, des Italiens ayant eu cette attitude à l’égard de nos Dogues s’en mordent encore les doigts. Bref, « ça sent le coup fourré à plein nez ». Claude Puel demande donc du sérieux : « nous savons que nous allons avoir une fin de juillet et un début août difficiles. Mais nous allons jouer les matches de coupe Intertoto très sérieusement. Evidemment, nous serons plus au point pour le 27 que pour le 20… Ensuite, si nous devions passer ce tour, il faudra être pointilleux sur la gestion des joueurs et faire tourner l’effectif, car il ne s’agit pas non plus d’hypothéquer notre début de saison ».
Ce samedi 20 juillet 2002 à 18h (17h en France), le LOSC entame donc sa saison, inaugurant ainsi ses nouveaux maillots (en amical, les maillots 2001/2002 étaient utilisés), dont il a fallu couper les manches, car c’est la version « hiver » qui a fait le déplacement, alors qu’il fait 30°. Au dernier moment, Grégory Tafforeau (ischio-jambiers) et Benoît Cheyrou (abdominaux) sont absents. Voici la composition du LOSC et son évolution :
Wimbée ; Pichot, Delpierre, Fahmi, Rafael ; Chalmé (Landrin 55e), D’Amico, Bonnal, Brunel ; Boutoille (N’Diaye 89e), Tapia (Moussilou 73e)
5 000 spectateurs – dont le frère de Viorel Moldovan, qui habite toujours ici – ont pris place « dans des tribunes d’un autre âge ». Les premières minutes du match sont pénibles pour les Lillois, qui semblent gênés par la chaleur. Les Roumains ne se montrent pas pour autant très dangereux, mais le guet-apens semble se mettre en place. « J’ai dû expliquer certaines choses pendant la mi-temps, car cela ne se passait pas du tout comme je l’avais souhaité » explique Puel.
En début de seconde période, Delpierre sauve un ballon chaud devant Negrean, tout juste entré. Mais cette fois, les Dogues ont le pied sur le ballon et trouvent l’ouverture par Djezon Boutoille à la 63e minute. Son dernier but avec le LOSC : ça aussi, c’est la fin d’une ère. Il était de retour après des blessures à répétition (et avant des blessures à répétition). Il avait d’ailleurs joué les amicaux en traînant la patte. Le LOSC contrôle et inscrit même un deuxième but en fin de match par Brunel (85e). Avec ce 0-2, Lille a fait une bonne partie du chemin vers la qualification.
« Mon but est de continuer à faire monter en puissance l’équipe afin qu’elle soit prête pour l’ouverture du championnat » avance Puel. La Voix des Sports souligne que même avec des moyens limités, Bistrita était très bien préparé: les indicateurs sont au vert pour le LOSC.
Une semaine plus tard, à Grimonprez-Jooris, le retour se passe sans difficulté : le LOSC se qualifie à l’issue d’un match assez insipide, marqué par le but vainqueur de Fernando D’Amico sur un centre de Tapia (52e) et l’expulsion de Lucian Sânmărtean 5 minutes plus tard. Au prochain tour, il faudra affronter les Anglais d’Aston Villa.
Deux gifles à la maison
Cette coupe Intertoto, qui jusque là apparaissait bien sympathique à tout le monde et s’inscrivait dans la logique d’une préparation d’avant-saison, semble désormais plus gênante, quand on se rend compte du calendrier qui s’annonce. La Voix des Sports l’appelle désormais la « coupe Intertoto-Hérisson » (gné ?) ; elle « induit une importante débauche d’énergie, quand elle ne vide pas carrément les équipes engagées prématurément de leur énergie ». Même s’il y a un ticket pour l’UEFA à la clé (il faudra encore gagner 2 confrontations aller/retour), on se dit que le prix à payer est bien élevé. Même Puel s’inquiète : « on risque de manquer de fraîcheur. Ces matches contre Aston Villa sont donc un peu mal placés ». Il faut dire que l’aller est placé 3 jours avant la première journée de championnat contre Bordeaux, et le retour entre les 1e et 2e journées de championnat.
Face à Villa, le 31 juillet, le public fait connaissance avec Vladimir Manchev, un attaquant bulgare, et on assiste à un match plaisant, mais l’ouverture du score de Taylor à la 76e minute compromet largement les chances de qualification lilloise. Pourtant, Lille parvient à égaliser, encore dans les arrêts de jeu, encore grâce à Fernando D’Amico, encore servi par Tapia (93e). Mais face à une équipe d’un tel calibre, qui s’est qualifié au tour précédent après avoir perdu l’aller 0-2 à Zurich, sera-ce suffisant ?
Pour l’heure, la priorité est au championnat. Lille reçoit Bordeaux, un sérieux adversaire. Et là, ça tourne très mal : les Girondins s’imposent 0-3, et il n’y a pas grand chose à dire. 4 jours plus tard, le match retour à Birmingham paraît bien dérisoire face à la nécessité de remettre les pendules à l’heure en championnat. Et pourtant, Lille s’impose 2-0 en Angleterre (Fahmi et Bonnal), avant de se rassurer en partie au Havre, pour la deuxième journée de championnat, avec un nul (0-0) malgré un match terminé à 9. De quoi aborder plus sereinement la finale (car on est en finale !) d’Intertoto contre Stuttgart. Et si près du but, Lille va jouer à fond : « À Aston Villa, on voulait surtout se rassurer après la claque reçue contre Bordeaux, explique Nicolas Bonnal. Mais maintenant que nous sommes en finale, on ne veut rien lâcher » ; « On serait vraiment déçus d’échouer aux portes de l’UEFA. Après ce qu’on a connu l’an dernier, notamment en Ligue des champions, on a tous envie de regoûter à l’Europe » appuie Cheyrou.
Le 13 août, Lille remporte la finale aller 1-0, grâce à une volée de Nicolas Bonnal au terme d’une superbe action collective. Mais 3 jours après, en championnat, Lille va subir la même correction que face à Bordeaux : cette fois, c’est Nice qui s’impose largement 0-3, et sans que les Dogues n’aient semblé mériter mieux.
Au retour en Allemagne, les Lillois, vite réduits à 10, s’inclinent 0-2, après avoir manqué deux occasions franches. L’aventure européenne s’arrête là. Le championnat se poursuit avec la réception de Troyes : 0-0 et un pénalty manqué par Tapia.
Capable en cet été du meilleur (en Intertoto), comme du pire, Lille va connaître 18 mois sur ce modèle : sur courant alternatif, avec tantôt des résultats brillants (une démonstration face à Marseille à l’automne 2002, de belles victoires face au PSG ou à Lyon, un début de saison canon en 2003/2004), tantôt de grosses inquiétudes (1-5 à Rennes en novembre 2002, près de 10 matches sans gagner début 2003 et un maintien sans gloire, 12 matches sans gagner fin 2003), et des recrues aux performances variées (Tapia, Manchev, Baciu, Fortuné, Bonnal, Campi, Lukunku, Sofiane, Bodmer, Plestan, Acimovic, Tavlaridis…)
18 mois, le temps que la patte Puel prenne et envoie de nouveau le LOSC en Europe. 18 mois qui ont commencé sous l’attention de tous à Bistrita, si bien que quand l’Ivoirien Wilfried Kanon a failli devenir Lillois au cours de l’été 2015, et qu’on a appris qu’il avait joué à Bistrita en 2012/2013, tout le monde ici savait évidemment quel était ce club roumain.
FC Notes :
1 Vous remarquerez le complot qui consiste à éliminer de la compétition une équipe qui n’a pas perdu.
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