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Drogue, bière & complot contre le LOSC

Drogue, bière & complot contre le LOSC

Le foot est un sport qui se joue à 11, et à la fin il y a un complot qui empêche le LOSC de gagner

Archiver pour août 2019


Posté le 22 août 2019 - par dbclosc

La plus belle des défaites

Après la surprenante et magnifique victoire du match aller à Parme pour ses débuts en coupe d’Europe, le LOSC doit finir le travail à Grimonprez-Jooris pour accéder à la Ligue des Champions. Mais il découvre la pression, et si ses joueurs semblent dans un premier temps animés de bonnes intentions, le but parmesan crispe les Dogues. Dans une ambiance haletante sur le terrain et survoltée en tribunes, ils parviennent à maintenir un but d’avance sur l’ensemble des deux matches.

Pour son baptême du feu européen, le LOSC s’est imposé à Parme : un exploit. Après une telle performance, il parait que les Dogues ont 98% de chances de se qualifier, sur la foi des confrontations européennes précédentes. Jusqu’alors, le LOSC, profitant de l’effet de surprise, aussi bien tout au long de la saison 2000/2001 en D1 que pour le match aller à Parme, a joué presque sans pression : en gros, « on n’a rien à perdre ». Oui, mais avec une victoire 0-2 en Italie, il y a désormais gros à perdre : le rêve de jouer en Ligue des Champions, un rêve si bien esquissé qu’on s’y voit déjà alors qu’il reste (au moins) 90 minutes à jouer face à, toujours, une redoutable équipe. Après les déclarations enflammées du soir de la victoire, la prudence reste donc de mise : « à la fin du match, Vahid nous est rentré dedans, il nous a prévenus que le retour serait terrible. Pour certains, on se voyait qualifiés et on se demandait qui on prendrait en Champions League » se rappelle Johnny Ecker. Il faudra donc faire abstraction d’une presse unanime à saluer ses nouveaux héros. La victoire de l’aller a en effet suscité des réactions dans toute la presse. En voici une sélection.

Le Monde
(9 août) : « le LOSC a étendu aux frontières européennes sa réputation d’ équipe difficile à jouer » ;
Ouest France (9 août) : « Lille, c’est champion L’exploit est tout proche, un de plus pour ces Lillois qui n’en finissent pas de nous surprendre » ;
Nord éclair (10 août) : « les adjectifs manquent pour décrire la performance des Lillois » ;
France Football (10 août) : « Le LOSC a réalisé un authentique exploit. La Ligue des Champions est désormais à portée de main d’une équipe de plus en plus étonnante ».

Vahid19

 Lille découvre la pression

Après la victoire face à Montpellier samedi, on peut enfin se concentrer sur ce match. L’attente est forte. 450 maillots et 3 500 écharpes ont été vendus depuis 20 jours dans le minuscule préfabriqué du pied de la tribune Seconde qui sert de boutique : le stock prévu pour 6 mois a été vendu depuis le début de saison et, depuis le match aller, la boutique fait quotidiennement la recette des soirs de match (30 000 F, 4 500€). Difficile donc de se cacher complètement. Vahid le reconnaît : « on n’est pas qualifiés, mais favoris ». Le président Francis Graille évoque même une éventuelle déception en cas de non-qualification : « on n’est pas encore qualifiés. Avant d’aller à Parme, c’était de l’ordre de 5, voire 10% de chances. Aujourd’hui, je dis qu’on a une chance sur deux. Mais c’est vrai qu’après le match fourni là-bas, on serait tous terriblement déçus de ne pas être qualifiés ». Lille favori ! Comment appréhender cette nouveauté ? Alors que la presse rappelle – à juste titre – combien le club a souffert d’un manque de crédibilité et de légitimité depuis plusieurs décennies et qu’il était encore en D2 quelques mois avant, le voilà en position de force face à un ogre européen. « Pour la première fois de ma vie, j’ai les mains moites. On a tellement envie qu’ils fassent quelque chose » espère Stéphane Pauwels. Alors on commence à se poser des questions, ce qui n’est pas déjà pas toujours bon signe pour un club qui s’est notamment signalé pour sa fraîcheur et sa spontanéité. Sur le terrain, comment jouer ? Faut-il attaquer, défendre ? En coulisses, comment recevoir les dirigeants italiens ? Quelles consignes de sécurité ? Quel accueil pour les nombreux journalistes ? Tout peut-il exploser en vol ? Francis Graille rappelle l’essentiel : « il y a un risque, c’est celui de nous prendre pour ce que nous ne sommes pas. N’oublions pas qu’on était en D2 il y 14 mois. Nous avons une chance invraisemblable de jouer la ligue des champions, mais nous devons impérativement rester sur terre et ne pas nous éloigner des valeurs de ce club. L’essentiel reste d’assurer la pérennité du LOSC en première division ».

Parme retour jour de gloireMain + prise à la gorge en escaladant l’adversaire, c’est pas sifflé en Italie


La plus faible affluence de la saison.. sauf en tribune de presse

La déferlante médiatique sur Grimonprez est sans précédent : en moyenne, 45 personnes sont accréditées « presse » pour suivre le LOSC depuis qu’il est remonté en D1 ; ce mercredi, ce sera 162, dont une trentaine de Japonais ! À 9 mois de la coupe du monde en Asie, la Nakatamania passe par Lille. Et comme on compte 7 quotidiens nationaux sportifs au Japon, tous tirés à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires… Dans le détail, on compte 52 journalistes audiovisuels, 72 journalistes de médias écrits et d’agences de presse, et 38 photographes. Le match est en outre retransmis sur 3 chaînes de télévision (2 télévisions publiques, en France et en Italie, et une chaîne japonaise, Wowo). L’exiguïté de la tribune de presse du stade, qui ne compte que 40 pupitres, a obligé le LOSC à bricoler : on a libéré pour les journalistes une rangée de strapontins en tribune officielle et 35 places en présidentielles.
Si la présence des journalistes est massive, les contraintes imposées par l’UEFA ont réduit la capacité d’accueil du stade de 21 000 à 14 700 places. Comme il y a la foire aux manèges sur le champ de mars, c’est toujours ça de réglé niveau stationnement. 1056 fauteuils ont été placés en Seconde basse, ce qui prend de la place, et les deux virages sont fermés au public : on y place un maillot géant de chaque équipe.

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Étonnamment, la Voix du Nord nous apprend le matin du match qu’en cas de qualification de Lille, le club a envisagé la possibilité d’un envahissement de terrain, et ne semble pas décidé à l’empêcher. 220 stadiers seront chargés de le gérer, c’est 30 de moins que lors des matchs à « haut risque » (contre Paris, Marseille et Lens) et on note la présence de deux compagnies de CRS (120 personnes) autour du stade.

 

Parme à bloc

Du côté parmesan, de grosses critiques ont suivi le match aller, contre l’équipe de Parme, honteusement battue et presque éliminée par une équipe composée d’inconnus, à tel point qu’on voit mal les Italiens s’en sortir. Le coach Ulivierai serait déjà menacé et la presse italienne rappelle que Ancelotti et Zaccheroni sont libres. Selon Il Corriere della Sera, que l’on peut traduire par Le Courrier Picard de la région de Parme, « Parme est déjà en coupe UEFA, sorti par une équipe de Lille buonissima, technique et plus avancée dans la préparation », alors même que le budget du LOSC « suffirait à nourrir Cannavaro et quelques autres ». Pour davantage valoriser la performance de son équipe et lui évacuer un peu de pression, Halilhodzic souligne que les Italiens « seront certainement plus fort après les gifles qu’ils ont reçues de la part médias ».
Et au-delà, la défaite parmesane serait révélatrice de la perte de vitesse du football italien en Europe. En témoigne la défaite, au même moment dans ce tour préliminaire, de la Lazio de Rome, à Copenhague (1-2). Le journal Il resto del Carlino, que l’on peut traduire par Le resto de Carlino où on mange des pizzas, rappelle que Sébastien Frey est bien décidé à ne pas revivre la mésaventure qu’il a vécue un an auparavant : éliminé par Helsingborg avec l’Inter Milan au même stade de la compétition.

Mais on souligne aussi côté italien que ces contre-performances sont dues en partie à la reprise tardive du championnat italien, fin août, ce qui entraîne un retard dans la préparation des clubs. Or, cette fois, avec 15 jours de plus de préparation dans les jambes, il se pourrait que les rapports de forces s’inversent. De plus, l’expérience des joueurs de l’équipe de Parme pourrait leur permettre de gérer les différentes phases du match, là où les Lillois sont tout à fait novices en la matière : seuls Bassir, Ecker et Murati ont une (petite) expérience européenne, auxquels on peut ajouter la (petite) expérience en sélection de Beck. Assez curieusement si l’on se fie au seul score du match aller, les Italiens sont confiants et les Lillois sont méfiants ; quand on regarde les effectifs et leur expérience, on peut comprendre ce sentiment. L’entraineur de Parme trouve des raisons facilement surmontables à la défaite de l’aller : « le match aller n’est pas si négatif. Si nous avons perdu, ce n’est pas en raison de la supériorité lillloise mais de notre condition physique imparfaite, de 2 buts venus d’ailleurs et d’un arbitrage presque constamment anti-italien. Dix mois sur douze, nous sommes supérieurs aux Français. Depuis le match aller, nous nous sommes améliorés et la musique sera différente ». Les Parmesans, sous les yeux de Bruno Baronchelli et de Marcel Campagnac, ont de nouveau perdu en amical. Certes, contre Barcelone, 2-3, avec 2 buts marqués en toute fin de match.

Les joueurs Italiens arrivent à Lille le mardi 21 vers midi et logent dans le même hôtel que certains adversaires récents de Lens en coupe d’Europe. Ils amènent leur eau minérale et leur cuisinier. Alors que les Lillois, restés à Parme un peu plus de 48 heures, avaient pris le temps de visiter la ville, les Parmesans ne sortiront que pour un entraînement le soir de 19h à 20h à Grimonprez-Jooris (à huis clos), et réveil musculaire le lendemain de 10h30 à 11h30 au Stadium (à huis-clos aussi).

Parme à GJ

Un premier couac intervient au moment de l’arrivée du bus des journalistes italiens (qui logent au Carlton, sur recommandation du club de Parme) : l’attaché de presse est mécontent que le bus ait attendu 15 minutes devant Grimonprez-Joors. Il engueule Loïc Yviquel, directeur de la com du LOSC, et, par ailleurs, les Parmesans se plaignent qu’il n’y ait pas eu de dirigeant lillois pour les accueillir à l’aéroport. Dans un premier temps, la Voix du Nord relate un « responsable de la sécurité aux abois, un vigile stressé, c’était risible et consternant ». Puis M. Yviquel réplique : « j’aimerais bien qu’on m’explique exactement ce qu’ils ont à nous reprocher. Nous sommes allés les chercher directement à l’aéroport, sur une piste privée. Nous avions 4 hôtesses, dont deux bilingues, qui les ont reçus avec des cadeaux. Pour les encadrants, nous avons mis à disposition deux voitures haut de gamme. C’est vrai qu’ils ont attendu un quart d’heure devant la grille de Grimonprez-Jooris. Mais quand on dit qu’on vient à 18h et qu’on arrive à 17h45, on peut s’attendre à voir portes closes ». On va dire que les coups de pression se font aussi en dehors du terrain.

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Vahid (s’em)brouille les pistes

Côté lillois, la mise au vert a débuté le lundi à 11h30. Un dernier entraînement, comme pour les Italiens, est prévu le mardi à 17h30. Avant, un petit tour par le zoo de Lille est prévu en matinée. Alors qu’il faut reprendre Vahid, qui s’amuse à prendre le taureau par les cornes, Fernando D’Amico se montre très intéressé par le bocal contenant des sangsues. Après le match, il est prévu que les joueurs mangent avec leurs épouses « afin de ne pas se disperser alimentairement à 4 jours du derby » selon Stéphane Pauwels : toute précaution, même sexiste, est bonne à prendre avant un Lens-Lille (le dimanche 26).

Parme zoo
Lors de la traditionnelle conférence de presse de veille de match, en général, l’entraîneur se présente avec son capitaine. Avant le match aller, Vahid avait déjà innové en se présentant avec, en effet, son capitaine, Pascal Cygan, mais aussi avec Patrick Collot. Et cette fois, Vahid n’est accompagné que de… Christophe Landrin, le seul blessé. L’entraîneur de Parme n’est pas en reste : il fait venir son capitaine Canavarro, mais aussi Alain Boghossian, absent lors de la première confrontation. En partie parce que ce dernier est français et peut donc répondre facilement à tous, mais aussi parce qu’il y a un doute sur sa titularisation : au poste de milieu défensif, c’est lui ou Sabri Lamouchi.

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Avec cet excellent jeu « tiens-moi le polo avec un sourire bêta », ils ne savent pas encore que ceci sera le meilleur moment de leur soirée.

Pour Vahid, c’est « le jour le plus important de l’histoire du club ». Il se montre offensif : « je n’avais pas apprécié que les journaux italiens nous traitent avec mépris. Je sais bien que Lille est moins fort que le Brésil de Pelé et de Garrincha et je n’ai jamais prétendu le contraire. Parme a de meilleurs joueurs que nous, un meilleur entraîneur peut-être… En Italie, je n’avais pas aligné une équipe pour rigoler. Et ce sera la même chose ce soir (…) Le LOSC est capable de faire quelque chose d’énorme. Même en Italie, on va savoir où se trouve Lille ! ». Oui mais comment jouer ? « Le grand danger serait de vouloir défendre nos 2 buts d’avance. Nous devons nous persuader que c’est un nouveau match qui commence, que nous sommes à 0-0 et qu’il faut gagner ». Djezon Boutoille, de son côté, se « réjouit de revenir dans une semaine où se jouera une partie de la saison avec l’Europe puis le derby dont on connaît l’impact psychologique ». Sur le terrain, « on va prendre notre temps et casser le rythme ». Mais les Lillois doutent : et si Parme marquait rapidement ? « Je ne sais pas alors comment nous supporterons la pression » rassure Pascal Cygan.

Parme retour VDN

Le Jour J, Vahid parle à ses joueurs un par un, puis développe un long briefing tactique. Selon Grégory Wimbée, qui nous l’avait confié, ce moment n’est pas très bien passé et a crispé les joueurs : « on avait la pression. Le matin du match, on a vu des vidéos : un montage sur ce qui avait été, et un montage sur ce qui n’avait pas été. Sur ce qui a été, ça a duré 3 minutes, sur ce qui n’a pas été, ça a duré 20 minutes. Et sur les 3 minutes qui allaient, il trouvait à redire et finalement ce n’était pas bien ! Donc on se rend compte après cette causerie-là – parce qu’il en a fait plein des causeries avant le retour – qu’on a eu un gros coup de cul. Et comment on va faire maintenant..? C’est la seule fois à Lille, avec tous les joueurs, lors de la collation du midi, où il n’y a pas un mot à table. Mais pas un mot. On est tous blancs ».

Il reste encore 700 places à vendre le matin du match. Grimonprez-Jooris ouvre ses portes à 18h30. Le LOSC est à 90 minutes de la phase finale de la Ligue des Champions : pour y parvenir, il doit faire tout résultat meilleur qu’une défaite par 2 buts d’écart. Et deux buts d’écart à partir de 1-3 qualifient les Italiens au bénéfice des buts marqués à l’extérieur. En cas de prolongation (seulement si les Italiens gagnent 2-0), il y aura 30 minutes de prolongation, sans but en or (qui est alors la règle en vigueur dans les compétitions internationales). En France, le match est diffusé sur France 3, et commenté par Charles Biétry et Christophe Josse.
Voici la bande-annonce qui ne donne pas de frissons :

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Il fait très chaud et lourd toute la journée à Lille. Officiellement, 14 358 spectateurs ont pris place en tribunes. Les Secondes « haute » ne sont pas remplies car bon nombre de ses spectateurs ont migré vers les Secondes « basse » (vu qu’il y a de la place à cause des sièges de l’UEFA…). Côté VIP, on note les présences de Martine Aubry, Mouss Diouf, Maxime (le comique), Charly Samoy, Bernard Lecomte. Dagui Bakari a l’heureuse surprise de retrouver Paul Fellice, son premier entraîneur à Romainville.

Le LOSC se présente avec son maillot habituel. En revanche, l’UEFA a jugé le sponsor trop voyant sur le short et le logo du club trop voyant sur les chaussettes, donc on a revu la tenue avec un bleu différent, plus foncé, car Kipsta n’avait plus que ça en magasin.

On part sur le même schéma qu’au match aller, avec 3 défenseurs centraux et 2 latéraux qui comblent les côtés. Christophe Landrin, brillant à l’aller, est blessé au tendon d’achille : il est remplacé par Bruno Cheyrou. Surprise : Boutoille, tout juste revenu, est également titularisé à la place de Bassir, qui se plaint du dos.

À Parme, retour de Boghossian. Milosevic est relégué sur le banc.

compo Parme

équipe Parme2

Présentation du match en vidéo :

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20 bonnes premières minutes

Sur l’engagement, le ballon arrive assez vite en retrait sur Grégory Wimbée. Comme il nous l’avait dit : « tu regardes la 1e mi-temps : même une passe de 10 mètres, je n’arrive pas à la faire. Je n’ai jamais eu davantage peur de toute ma carrière ». Et en effet cette première relance est pour le moins laborieuse : une sorte de pointu assez imprécis, qui met Stéphane Pichot en difficulté mais, fort heureusement, il s’en tire avec un coup-franc. Dans la foulée, le deuxième dégagement de Greg est bon et parvient à Boutoille, qui frappe du gauche sur Sébastien Frey.

En ce tout début de match, on note un bon travail de récupération (notamment de la part de N’Diaye et de Pichot), et Bakari, sur qui on joue long, semble aussi bien parti pour emmerder la défense adverse que lors du match aller. C’est bien le LOSC qui tente de construire, alors que les Parmesans sont assez brouillons. Il ne manque qu’un peu de fluidité dans les 30 derniers mètres, mais on est plutôt rassurés. Dès la 7e minute, un premier duel Nakata/D’Amico près du poteau de corner tourne en faveur de notre Argentin, et le Japonais a déjà l’air de revivre son cauchemar d’il y a 15 jours. Après un premier coup-franc dangereux de Cheyou (10e), chaque enchaînement de plus de 3 passes est salué par des vivas du public, comme à la 12e minute, où Fahmi, N’Diaye, Pichot, Boutoille, Tafforeau et Cheyrou permettent une remontée de balle qui termine en touche mais ça rassure, et on gagne (déjà) du temps. S’il n’y a pas encore lieu de vraiment s’inquiéter, on est presque dans une configuration de fin de match où on mènerait : il s’agit de mettre le ballon le plus loin possible de notre but.

Lille-Parme - 22.08.2001

À la 15e minute, Vahid se signale en contrôlant magnifiquement un ballon dégagé en touche par Pichot. Dans la foulée, le contrôle de Dagui est moins bon, puisqu’il s’aide du bras. Sa frappe en pivot part au-dessus, mais il signale encore sa présence. Interrogé sur France 3 depuis le banc, Patrick Collot souligne qu’il s’agit surtout de « bien défendre ». Il faut attendre la 19e pour voir une première incursion dangereuse des Parmesans : un faux rebond trompe Cygan, et Marchioni passe à Di Vaio qui ouvre à droite à Nakata. Son centre est envoyé en corner par Pichot. Joué vite, le corner ne donne rien, hormis un premier carton pour Di Vaio qui découpe Fernando D’Amico.

Bon, ça va, Parme n’a pas trop l’air de savoir quoi faire. Quelques-unes des actions décrites ci-dessus sont à voir ici :

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Difficile fin de première période

26e minute : on est dans le camp de Parme, à proximité de la surface de réparation. Boghossian résiste à un tirage de maillot de N’Diaye. Le danger semble loin, mais Almeyda sort et trouve un relais avec Nakata, et fonce tout droit. Pascal Cygan est obligé de l’arrêter à 30 mètres des buts. Sympa, l’arbitre ne lui donne pas d’avertissement.

3 parmesans sont dans le mur, avec Nakata et Sensini près du ballon. C’est frappé par l’Argentin qui surmonte le mur et laisse Wimbée cloué sur place. 0-1.

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Silence pendant quelques secondes, puis forte réaction du public. C’est à ce moment-là que le LOSC, pas mis en danger jusqu’alors, perd pied, et va vivre une pénible fin de période. Le but paralyse les joueurs. Même dans le public, on sent l’angoisse avec de longs moments de silence et des sueurs froides dès que les Italiens approchent la surface de réparation.

bug France 3France 3 affiche pendant 2 secondes un score de 4-3 avec des buts lillois de Ecker, Pichot, Collot et Allibert. Si seulement !


Mais même avec un Boghossian très en vue, Parme ne se crée par d’occasion pour autant. Les Italiens jouent presque « à la lilloise », avec de longs ballons et des déviations de la tête. Pour se rassurer, le duel Nakata/D’Amico offre un divertissement régulier et bienvenu. Ponctuellement, Bakari joue les poisons devant et oblige Parme à dégager n’importe comment. Mais globalement, tout le monde est derrière et pare au plus pressé, avec un Bruno Cheyrou vraiment pas à l’aise dans ce genre de configuration. En fin de première période, ça s’agite : une altercation survient car Boghossian reproche à Bakari de mettre le coude sur Almeyda. Résultat, c’est Beau Gosse Chiant qui prend un carton, l’arbitre lui faisant comprendre que ça fait 4 fois qu’il proteste et que ça commence à bien faire, gros malin. Au tour de Fahmi de prendre ensuite un jaune pour avoir empêché les Parmesans de jouer vite un coup-franc ; tiré une seconde fois par Nakata, il est légèrement dévié par Boghossian alors qu’Almeyda était lancé et semblait mieux placé… ça passe à côté.

La mi-temps est sifflée. Boutoille souligne à juste titre que Lille avait bien démarré mais se retrouve désormais hésitant : « on ne sait pas si on doit attaquer ou défendre. On a les fesses entre deux chaises. C’est très difficile ».

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« Il faut pas lâcher ! » : une mi-temps salvatrice

Bien sûr, le sort d’un match se joue sur la pelouse. Mais nul doute que ce soir, il se joue aussi dans le vestiaire. Les Lillois quittent la pelouse manifestement pas très bien dans leur tête, comme en témoigne cette déclaration de Boutoille. Si Wimbée n’a pas grand chose à se reprocher sur le but, son attitude, ainsi englué sur sa ligne, symbolise la retenue des Dogues. Le même Greg nous a dit : « à la mi-temps, il s’est passé des trucs dans le vestiaire. En deuxième mi-temps, on est revenus avec d’autres intentions ». En l’occurrence, la Voix du Nord rapporte que ce sont notamment Abdel Fahmi et Fernando D’Amico qui ont mis les joueurs face à leurs responsabilités. Au retour des vestiaires, Fernando donne un aperçu de ce qui a pu se passer dans le groupe, avec une phrase devenue culte.

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Du côté de Parme, Gurenko est remplacé par Junior. Comme il fait toujours aussi chaud, on lui demande souvent « Junior, t’as l’eau ? »

Dans un premier temps, on a le sentiment qu’on est hélas reparti sur les mêmes bases. Pire, que Parme joue même un cran plus haut, comme si avoir un but d’avance à la mi-temps sans trop se découvrir était exactement ce qu’ils cherchaient pour mieux porter le coup de grâce ensuite. Pascal Cygan dévie un ballon chaud de Nakata dans les 6 mètres (46e). Les Italiens jouent vite, et seuls quelques coups-francs permettent de souffler. Puis, peu à peu, on redécouvre quelques signes encourageants, comme ce ballon capté par Wimbée sur un corner (51e). Puis le LOSC montre son nez. À la 53e, Pichot envoie un bon ballon vers Djezon, qui s’excentre. C’est récupéré par Junior, mais N’Diaye et Pichot récupèrent le ballon, qui revient à droite sur Boutoille, qui nous fait une Momo Camara : un centre-tir qui file en lucarne. Mais Frey est attentif et capte la balle. Autour de a 55e, on voit un LOSC coupé en deux : on balance à Boutoille ou Bakari devant. En tout cas on respire depuis 3 minutes, et le public s’emballe. Alors que Milosevic est entré (56e), les Italiens tentent des solutions lointaines, avec Almeyda de 30 mètres, au-dessus (59e)

Pichot3

61e Sur une longue balle d’Ecker, Boutoille s’efface pour Bakari, qui fait un vieux sombrero puis frappe de la tête à 13 mètres du but, mais ça manque de force et ça ne lobe pas Frey.
Les Parmesans sont 4 derrière, puis il n’y a personne sur 25 mètres. Les contacts sont plus agressifs. Fernando prend enfin son carton à la 64e, et offre le même coup-franc qu’en première mi-temps… Après un instant de frayeur, tout le monde souffle : c’est trop haut, et Wimbée rassure en accompagnant tranquillement. Sur la relance, un une-deux Boutoille/Bakari termine par une chute suspecte de Dagui dans la surface. Dans la continuité, Johnny Ecker fait une monstrueuse remontée sur 50 mètres et donne à N’Diaye, à droite. Son centre trouve la tête de Dagui aux 6 mètres : au dessus ! Était-il déconcentré par l’action précédente ? De toute façon, il semble qu’il y avait hors-jeu. Vahid profite de ce moment pour mettre un coup de pression sur l’entraîneur adverse, qui ne cesse de s’agiter sur son banc.

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Boghossian sort, Lamouchi, plus offensif, entre. Cette fois, Parme joue le tout pour le tout, et met des coups. Par exemple, Cannavaro prend un jaune pour une faute sur Pichot, qui semble lui dire du regard que les Dogues ne vont pas se laisser faire. C’est chaud et on commence à suffoquer.

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71e : Almeyda trouve Nakata à droite qui, pour une fois, a échappé à D’Amico. Di Vaio ne peut pas reprendre car Fahmi est bien placé. Bassir remplace Boutoille. On profite que Bakari est au sol pour stopper le jeu et boire. Il fait lourd et l’orage est toujours attendu. À la 74e, Lamouchi frappe de 25 mètres : c’est dévié en corner.

Fernando D’Amico continue son festival, sur Di Vaio puis Nakata, puis sur Nakata, et Nakata.

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Un dernier quart d’heure épique

Il reste un quart d’heure quand le match prend une tournure qui ne changera pas : Lille ne cherche plus à contre-attaquer ou à construire. Il s’agit seulement de ne pas prendre un deuxième but. Les Italiens campent dans le camp lillois. On pourrait se dire que la stratégie est dangereuse mais, dans le même temps, la défense des Dogues est rassurante, alors que les Italiens semblent se précipiter et montrent de l’agacement. Il y a toujours un arrière bien placé pour dégager (Cygan devant Milosevic, 77e ; Ecker devant Lamouchi, 78e). Et Wimbée commence à attirer les ballons : il sort à-propos loin de sa ligne pour capter une balle de Cannavaro (82e). Dans la foulée, Nakata, à gauche, sert Lamouchi. Après un contrôle dans la surface, il se retrouve seul face à Wimbée et parvient à mettre un pointu à 10 mètres du but. Cette fois, pense-t-on, c’est dedans. Mais Wimbée la sort d’un superbe réflexe ! Sur le corner, repris de la tête, Milosevic manque d’un rien sa reprise aux 6 mètres, et Wimbée est encore là. Tout comme sur une reprise de Sensini (84e) puis de Di Vaio (87e). Entre-temps, Benoît Cheyrou a remplacé son frère (85e) et un coup-franc de Nakata coupé par Milosevic au premier poteau a fini à côté (86e). L’équipe est en danger mais tient, et le public, lui-même harangué par D’Amico et Collot, pousse. Tout le monde est debout en tribunes. L’exploit est proche. Malgré quelques sorties de balle mal négociées, les Dogues ne subissent plus d’occasion dans le temps additionnel. Une dernière remontée de Bassir est stoppée par Djetou. Les Italiens n’ont pas le temps de relancer : l’arbitre siffle la fin du match. Lille a perdu ce soir, mais signe le plus grand exploit de son histoire. Le public ne s’y trompe pas et scande spontanément le prénom de son entraîneur.

Vahid13
« On s’est battus jusqu’au dernier moment. On avait peur en première mi-temps… À la mi-temps j’ai dit : ‘les gars, pourquoi vous avez peur ? Il faut continuer à jouer !’ » réagit Vahid, en larmes, sur France 3. Les joueurs italiens restent aussi quelques instants sur la pelouse, incrédules : ils sont bien éliminés par cette équipe dont ils n’avaient jamais entendu parler avant le tirage au sort.
Bruno Cheyrou se précipite dans les vestiaires pour récupérer un maillot de Christophe Pignol, dont on apprendra plus tard qu’il est à cet instant dans la période la plus difficile de son traitement. En associant leur coéquipier malade à cette qualification et au tour d’honneur, les Dogues rappellent une nouvelle fois qu’on ne les soutient pas que pour leurs qualités footballistiques.

Parme Une VDN

Fierté

Il y a des salles des fêtes, et il y a des belles défaites : le LOSC jouera la Ligue des Champions 2001/2002. L’exploit est immense, et il est d’autant plus émouvant qu’il a été acquis dans la souffrance, et surtout au regard des années de galère qui l’ont précédé. Bernard Lecomte est sans doute le mieux placé pour en parler : « je suis vraiment très ému, surtout après avoir vécu ce que nous avons vécu. Il y a une morale dans toute cette histoire. Voyez, ça arrive. Nous avons eu un peu de chance, mais il y a eu surtout du travail ».
Dès 22h55, on constate un premier rassemblement sur la Grand’place. La Voix du Nord souligne qu’ « on loue une bande de gars simples, accessibles, compréhensibles, proches ». Vers 23h10 arrivent celles et ceux qui étaient au stade, et l’ambiance est soudain plus chaude. S’exprime la fierté d’un public longtemps frustré. Le « ceux qui ne sautent pas sont des Lensois ! » rencontre un franc succès : il y aura encore de la coupe d’Europe au stade Bollaert, mais cette fois c’est le LOSC qui y jouera.

Supporters Parme Grand Place

Le lendemain, la Voix du Nord, sous la plume de Philippe Caron, écrit :
« Jusqu’où peuvent-ils aller en affichant autant de talent et de cœur sur deux matches ? Quelle leçon de courage et quelle leçon de fraîcheur ils nous ont données (…) Les grands clubs, dit-on, ne meurent jamais (même ceux qui n’ont pas de stade !) C’est bien le cas du LOSC. Aujourd’hui, comme ses prestigieux aînés de l’après-guerre, la génération 2000 des Cygan, Wimbée, Cheyrou ou Ecker est irrésistible parce qu’elle sait donner un sens au mot équipe et surtout parce qu’elle a la victoire en elle. À chaque match, ses joueurs sont comme habités par une force intérieure puissante mise au service d’une organisation de jeu magistralement orchestrée par le magicien Halilhodzic.
Avec une entrée aussi remarquée dans la cour des grands et dans les annales de l’histoire du football, les Lillois se retrouvent par la même occasion projetés au rang d’ambassadeurs d’une ville et d’une région. Ça tombe bien, tant ils incarnent, comme les Lensois, les vertus du Nord-Pas-de-Calais où l’on cultive les valeurs d’humilité, de solidarité et de rigueur à la tâche de préférence au tape-à-l’oeil et au surfait par l’argent
 ».

Le dernier quart d’heure en vidéo :

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L’aventure continue

Vendredi 24 août, à Monaco : le tirage au sort offre Helsinki… pour Parme, en C3. Ahah.
En C1, Lille affrontera Manchester United, La Corogne, et Olympiakos Le Pirée. Vahid n’en revient pas : « Vous imaginez Old Trafford, devant 70 000 personnes… ? Tout est allé tellement vite ».
Pas de déclaration arrogante des adversaires, qui cette fois ont entendu parler de Lille. Le meilleur des compliments vient certainement du président du club de La Corogne, Augusto Lendoiro : « même s’il n’y a pas de grand nom, c’est une équipe humble et efficace, qui a réalisé un grand travail. Lille est un bonbon empoisonné ».
Un bonbon empoisonné, qui sortira 3e de sa poule, lui permettant d’être reversé en coupe de l’UEFA. Les Lillois, sans perdre, seront éliminés par Dortmund en huitièmes (1-1 ; 0-0), au même stade que… Parme, qui se consolera avec une victoire en coupe d’Italie au printemps.

parme supporters

Vahid Pauwels

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Posté le 18 août 2019 - par dbclosc

Lille/Montpellier 2001 : un final ébouriffant en attendant Parme

Le 18 août 2001, Grimonprez-Jooris accueille la 4e journée du championnat de D1. Menés et réduits à 10 à la 89e minute, les Lillois s’imposent 2-1 après une nouvelle fin de match sidérante, et préparent ainsi au mieux la réception de Parme 4 jours plus tard.

« Les Lillois ont l’avantage du terrain. J’espère qu’ils auront la tête à Parme » annonce le président du MHSC, Louis Nicollin, avant la rencontre. Il a bien raison d’espérer : Parme est dans toutes les têtes, du moins dans les têtes des supporters. Après l’exploit réalisé en Italie, l’Europe a fait connaissance avec Lille, et les Dogues ont obtenu une reconnaissance quasi-unanime : « ce qu’il faut mettre en exergue, c’est le match à Parme, poursuit Loulou. Sur 100 Lillois, il n’y en a pas 5 qui y croyaient. Mais le LOSC a montré que ce n’est pas avec de l’argent qu’on joue au foot. Pour ce que fait le LOSC, bravo ».

 Pas d’euphorie

Après ce match historique, les Lillois, bien que (logiquement) en souffrance physiquement, sont allés chercher un bon nul à Bordeaux (0-0), ce qui porte leur total à 5 points en 3 journées (après un 0-0 à Paris en ouverture puis une victoire 3-1 contre Lorient). Le match retour contre Parme se profile et tout le monde s’impatiente de voir les Dogues finir le travail. Mais, avant cela, place au championnat : il s’agit d’écarter Montpellier, qui a également 5 points. 4 jours avant le match aller, le LOSC recevait Lorient, et il ne fallait penser qu’à Lorient. Cette fois, 4 jours avant de recevoir Parme, il ne faut penser qu’à Montpellier, malgré l’évidente excitation liée à la coupe d’Europe. La Voix du Nord rapporte même qu’à l’entraînement, Grégory Wimbée rabroue sèchement un supporter qui lui parle de Parme : « et le match de Montpellier, vous allez le jouer à notre place ? ».
Même si Loko est parti à l’intersaison, les Montpelliérains viendront probablement en train, comme le suggère implicitement Grégory Wimbée :

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Les Dogues ont obtenu deux jours de repos, et récupèrent ainsi Fahmi, absent à Bordeaux, mais pas Landrin, blessé au tendon d’achille et qui manquera aussi Parme. Ils ont repris collectivement le mardi soir, avec une grosse séance de 4 heures. Vahid ne se laisse pas bercer par l’euphorie après ce bon début de saison et rappelle tout le monde à ses devoirs : « s’il en est un qui manque à ses devoirs, il s’éliminera lui-même du groupe ». Greg abonde : « le rendez-vous de samedi est notre unique objectif. Depuis 3 ans, nous considérons toujours le prochain match comme le plus important, sans jamais nous projeter plus loin. Nous n’allons pas changer notre manière de fonctionner parce que Parme est annoncé la semaine prochaine. Montpellier est une bonne équipe, bien organisée, solide défensivement, portée par une dynamique de succès. Nous avons tout à craindre de cette équipe (…) Je préfère les remerciements d’aujourd’hui au dénigrement d’hier, c’est « évident. Mais je m’en méfie. Notre force est de savoir qui nous sommes. Nous devons faire très attention à ne pas l’oublier, à continuer notre chemin sans nous retourner, en travaillant, en restant très soudés et très concentrés. En particulier en ce moment, car nous n’avons encore rien gagné, rien obtenu de très concret. Nous ne sommes pas encore qualifiés pour la Ligue des Champions, et il nous reste 31 journées de championnat à disputer, donc 31 raisons de ne pas nous bercer d’illusions ». Pas d’euphorie donc. D’ailleurs, l’oeuf au riz, ce n’est pas très bon.


Retour de Djezon Boutoille

Une bonne averse est tombée dans l’après-midi, et il fait désormais doux sur Lille. 16 425 spectateurs ont pris place à Grimonprez-Jooris. Lors de l’annonce de la composition des équipes par Anne-Sophie Roquette, le public s’enthousiasme à l’évocation de Djezon Boutoille, titularisé, qui reçoit une belle ovation. Djezon fait son retour après une absence de 6 mois : il avait manqué le sprint final de la dernière saison après une blessure contractée contre Nantes en février. « J’étais au top… » commente-t-il. Et le LOSC était leader.

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Voici la composition alignée par Halilhodzic : Bakari est préservé en vue du retour contre Parme, et Olufadé connaît sa première titularisation.
Wimbée ; Pichot, Fahmi, Cygan, Ecker ; N’Diaye, D’Amico, Cheyrou ; Boutoille, Olufadé, Beck.

En première période, Lille domine sans concrétiser, même si ce sont les Héraultais qui se créent la première occasion avec une frappe de Paulo Sergio Almeida trop croisée (1e). Comme souvent, Beck est remuant, excelle dans le jeu de remise, mais manque de réussite, comme à la 19e où son tir, un rien à côté, fait lever une partie du stade trompée par une illusion d’optique ; à la 43e, il est à un cheveu de reprendre un corner de Cheyrou ; et juste avant la mi-temps, il se heurte à Vercoutre (45e).

Le Lillois le plus en vue est bien Djezon Boutoille : tel un Keita face à un vulgaire Ramos, il est intenable sur le côté droit et donne le tournis à Assoumani, qui débute en première division. Il est proche d’inscrire un magnifique but à la 40e, mais son retourné est bloqué par Vercoutre : « c’est un ballon récupéré par Fernando D’Amico. Je fais un appel dans le dos de la défense et je me retourne au dernier moment. Là, je contrôle de la poitrine et je fais un ciseau en pivotant ». Mi-temps : le score est de 0-0 et, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’ambiance est particulièrement calme dans le stade.

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La seconde période est quelconque du côté du LOSC. Ce sont même plutôt les Montpelliérains qui prennent le jeu à leur compte. Dès la 48e, une grosse frappe de Barbosa est arrêtée par Wimbée. Les adversaires cassent le jeu et multiplient les petites fautes : le LOSC ne trouve pas la solution et est inoffensif. C’est alors qu’Halilhodzic procède à un premier changement : Olufadé, pas très à l’aise, st remplacé par un Murati bien plus percutant, qui permet enfin de réveiller un peu le public. Deuxième changement à la 71e avec Boutoille, qui a réussi son retour, remplacé par Patrick Collot : « ça s’est bien passé. Il me manque juste une heure de jeu, pour retrouver parfaitement mes sensations. En seconde période, j’ai baissé de rythme et je suis sorti. Mais ça va revenir ». 73e, Bakari remplace Beck.


Collot pète les plombs…

78e minute : Maoulida part en contre, talonné par Collot, qui semble hurler sur lui. En bout de course, Maoulida trompe Grégory Wimbée et fête son but au poteau de corner. 1-0 pour les visiteurs ! Mais Collot continue sa poursuite et bouscule le buteur ! L’arbitre, Gilles Veissière, lui adresse alors un carton jaune. Un attroupement se crée et Patrick semble toujours aussi en colère : il assène un coup de tête à Rouvière ! Cette fois, il est expulsé. Que reproche donc Collot, auteur d’« un coup de sang dont on ne le croyait pas capable en vérité », aux Montpelliérains ?

Deux minutes avant le but, Pichot est sorti du terrain pour se faire soigner. Au moment où Maoulida s’est échappé, il était encore sur le bord de la touche, attendant l’autorisation de l’arbitre pour revenir en jeu. Et quelques secondes avant, N’Diaye s’est retrouvé au sol après un contact avec Mansaré et, dans la foulée, Murati est sévèrement taclé et a du mal à se relever. Autrement dit, Montpellier ouvre le score avec un joueur lillois sur la touche, et deux au sol ! Et si, d’ailleurs, Colllot se retrouve dernier défenseur sur l’action, c’est parce qu’il avait provisoirement pris la place de Pichot. Pat’ réclamait déjà depuis quelques secondes que le MHSC mette le ballon en touche ; son ultime demande derrière Maoulida n’a pas suffi. Halilhodzic réagit : « en règle générale, on doit arrêter le jeu sur ce genre d’action. Peut-être que les Montpelliérains ne l’ont pas vu. Sur ce coup-là, on a été un peu naïfs d’attendre un geste des Montpelliérains… ». À l’époque, il ne revient pas à l’arbitre d’arrêter le jeu, et il revient au possesseur de la balle de sortir le ballon, s’il le souhaite : on peut alors en effet regretter le manque de fair-play de Montpellier, ce qui n’excuse pas le geste de Patrick qu’Halilhozdic qualifie d’ « inacceptable ». L’entraîneur va lui-même chercher son joueur sur le bord du terrain.

Collot Vahid

…Le LOSC se révolte

Voilà donc le LOSC, déjà pâlot, mené et en infériorité numérique. Mais s’il fallait ça pour lancer la révolte ? Face au sentiment d’injustice, le public et joueurs sont désormais chauffés à blanc. Chaque prise des balle des Montpelliérains est copieusement sifflée, et les Dogues sont poussés à aller à l’abordage. Alors que le temps réglementaire est presque terminé, Bruno Cheyrou récupère un ballon amené par Murati, s’arrache dans la surface, se déporte côté gauche et égalise d’une pichenette au-dessus de Vercoutre ! Un nul, dans ce contexte, c’est déjà très bien.

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C’est bien mais ce n’est pas assez, d’autant que l’annonce de 6 minutes de temps additionnel provoque une nouvelle clameur dans les tribunes. À la 93e, une longue transversale de Johnny Ecker se dirige vers la surface de réparation. Vercoutre sort et semble pouvoir cueillir ce ballon, mais Bakari s’élève et, au sommet d’une détente vertigineuse, parvient à placer sa tête au-dessus des mains du gardien : il est le premier à toucher le ballon… qui finit doucement dans le but : 2-1 pour Lille, et victoire sur le fil !


« Miracle », « Incroyable », « Époustouflant »

À l’issue d’un match, on se félicite de la victoire, même si le match n’a pas été très abouti. Une nouvelle fois (et ce ne sera pas la dernière), le LOSC renverse une situation dans les dernières minutes, et cette fois à 10 contre 111. Le scénario rappelle bien entendu le derby de septembre 2000 et ajoute une nouvelle ligne au palmarès du « Vahid Time ». Vahid parle même cette fois de « petit miracle » : « on a gagné, mais on n’a pas été très présents… Nous avons manqué 4 ou 5 occasions avant d’encaisser le but. Cela dit, avec Parme, je peux comprendre que les gars aient un peu la tête ailleurs. Heureusement qu’il y a eu un miracle ». La Voix du Nord et la Voix des Sports saluent, pêle-mêle, la « révolte », le « tempérament » de joueurs « incroyables », capables de produire un scénario « exceptionnel », « époustouflant ».

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Tout le monde s’accorde sur un point : c’est bien l’ouverture du score (et surtout ses conditions) qui a réveillé des joueurs et un public jusque là assez passifs. Pat’ lui-même le reconnaît : « c’est vrai que ce carton rouge entraîne une poussé d’adrénaline dans l’équipe, on peut voir ça comme ça. Quand j’ai vu que nous n’étions qu’à 8 sur la pelouse, j’ai crié aux joueurs de Montpellier de mettre le ballon en touche. Non seulement ils ne l’ont pas fait mais en plus ils marquent... ». Comme le souligne Dagui Bakari, « aujourd’hui, on est allés jusqu’au bout. La victoire est logique, car on a manqué de réussite en première période. Quand ils ont marqué, soit on baissait les bras, soit on continuait. On a continué, pour rattraper l’injustice de leur but. Nos efforts méritaient une telle issue » ; pour Sylvain N’Diaye, « on s’est fait peur mais ces victoires sont les plus belles. On ne pouvait pas perdre comme ça, en encaissant alors qu’on a deux joueurs à terre. On a eu un sursaut d’orgueil et c’est un petit miracle qui a eu lieu ».

Une expulsion comme acte salvateur pour renverser un match, il fallait bien ce LOSC-là pour l’inventer. Loin d’en vouloir à leur coéquipier, les joueurs de Lille comprennent son geste : « Patrick a eu un grand sentiment d’injustice et il s’est emporté. On peut le comprendre, car le sport réclame du fair-play » note Boutoille. Pour Bruno Cheyrou, c’est bien fait pour Montpellier : « il y a eu beaucoup de maladresse devant le but. Il faut dire aussi que les Montpelliérains ont utilisé tous les moyens pour ne pas perdre : tirages de maillots, petites fautes… L’expulsion a suscité un sentiment d’injustice dans l’équipe et je pense que c’est ce qui nous a fait réagir ».

Bon, il vaudra tout de même mieux ne pas compter sur ça à chaque fois. Le lendemain matin, Patrick Collot a pris la parole dans le vestiaire et a demandé à ses coéquipiers de l’excuser pour son geste.

 
« Le LOSC va niquer les Italiens »


Ce scénario très vahidesque conduit à ce constat : le LOSC fait encore forte impression, et d’abord chez ses adversaires. Comme chez l’entraîneur de Montpellier, Michel Mézy : « c’est la rentrée de Bakari qui nous a gênés. Nous avons fait des erreurs de jeunesse. Je tire mon chapeau aux Lillois qui ont sur démontrer de grosses valeurs morales après l’expulsion ». Le LOSC fait le plein de confiance : « en ce moment, j’ai l’impression que rien ne peut nous arriver » assure Bruno Cheyrou. Espérons. Mercredi soir, ce sera au tour de Parme de tenter de renverser une situation mal embarquée.

Louis Nicollin, lui, l’assure avec finesse : « Le LOSC va niquer les Italiens grâce au moral qu’il a acquis ce soir ! »

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FC Note :

1 En septembre 1999, le LOSC s’était imposé à Niort 3-0, grâce à 3 buts marqués en fin de match, alors qu’il évoluait à 10 depuis l’expulsion de Tourenne en première période.


Posté le 16 août 2019 - par dbclosc

Quand le LOSC inspire Hergé : les Dogues en Syldavie

En 1938, Hergé publie le Sceptre d’Ottokar, qui relate les aventures de Tintin en Syldavie, un pays imaginaire situé vraisemblablement dans les Balkans ou en Europe centrale. Au sein de la communauté des tintinophiles, le débat fait rage pour savoir de quel(s) pays s’est inspiré l’auteur belge pour créer ce pays. Si les hypothèses sont nombreuses, celles qui reviennent le plus souvent trouvent l’origine syldave en Roumanie, au Monténégro ou en Albanie. Après être revenu sur ces trois principales hypothèses, nous montrerons qu’une autre hypothèse vraisemblablement encore plus plausible a été oubliée : la Syldavie serait en réalité une métaphore prémonitoire du LOSC.

Peu avant la Seconde Guerre Mondiale, Hergé inscrit pour la première fois les aventures de Tintin dans un pays imaginaire. A partir de quoi l’auteur belge a-t-il construit la Syldavie, pays qui abrite les aventures de Tintin dans trois albums et dans le film Le lac aux requins ? Les hypothèses des tintinophiles sont nombreuses, certains y voyant la Roumanie, d’autres le Monténégro ou l’Albanie ou, pour certains des plus audacieux d’entre eux … la Belgique. En réalité, c’est bien du LOSC qu’il parle.

La Syldavie : une origine roumaine ?

Selon Dodo Nita, traducteur roumain des aventures du reporter, Hergé aurait créé la Syldavie en s’inspirant de son pays (ça tombe bien). Les arguments ne manquent en effet pas pour étayer pour étayer cette thèse. La principale tient au nom même du pays, comme s’il était composé à partir de Transylvanie et de Moldavie, deux régions faisant partie de la Roumanie (si la Moldavie est un Etat indépendant, la région voisine située en Roumanie s’appelle également ainsi). Autre argument géographique, le massif montagneux de Syldavie est intitulé les Zmyhlpathes dont le nom fait immédiatement penser à celui des Carpates situé au coeur de la Roumanie. En outre, l’orthographe habituellement retenue dans la première partie du Xxème siècle était « Carpathes », laquelle se rapproche encore davantage du massif inventé par le dessinateur. Plus généralement, les noms utilisés par Hergé semblent avoir une inspiration d’Europe centrale (les villes de « Klow », de « Tesznik » et de « Dbrnouk ») plutôt que des Balkans et tendent alors plutôt à étayer la piste roumaine.

D’autres éléments vont dans le sens de la thèse roumaine. Par exemple, le nom donné aux conspirateurs syldaves, la « Garde d’Acier » ressemble étrangement à la « Garde de Fer », nom du parti nationaliste roumain de l’époque. Par ailleurs, les Syldaves emploient l’alphabet cyrillique comme on le faisait dans une partie de la Roumanie de l’entre-deux-guerres et à la différence de ce qui se faisait dans les pays balkaniques. Enfin, si la Roumanie n’est pas un pays slave comme la Syldavie, elle a largement subi l’influence slave et a également subi les invasions ottomanes comme le pays imaginaire d’Hergé.

Toutefois, d’autres éléments amènent à douter d’une inspiration uniquement roumaine de la Syldavie. D’abord, les nombreux minarets syldaves indiquent une certaine présence musulmane alors que l’Islam est quasiment absent de Roumanie. Surtout, si l’on ne peut précisément connaître la superficie de la Syldavie, un certain nombre d’indices permettent de l’évaluer à environ 20.000 km² soit environ dix fois moins que la Roumanie. On apprend aussi dans la bédé que la population syldave est alors de 628.000 habitants contre 18 millions pour la Roumanie de 1930. Ces incohérences nous amènent alors aux hypothèses monténégrine et albanaise.

Une évocation du Monténégro ou de l’Albanie ?

En effet, sur ces derniers points, le Monténégro et l’Albanie – pays balkaniques comme l’est la Syldavie – correspondent davantage au profil. Ainsi, juste avant la Seconde Guerre Mondiale, on estime que les Musulmans représentent 20 % de la population monténégrine et 70 % de celle albanaise. La différence entre ces deux pays est donc importante sur ce point, mais rien ne nous permet de trancher à partir de ce que l’on voit dans les aventures de Tintin : on comprend en effet qu’il existe une part conséquente de Musulmans en Syldavie, mais on n’a en revanche pas d’informations permettant de savoir si cette religion est majoritaire (comme en Albanie) ou minoritaire (comme au Monténégro).

Les indices relatifs à la superficie du pays collent également à peu près pour les deux pays, la superficie syldave (environ 20.000 km²) se situant en effet entre celle du Monténégro (14.000 km²) et celle d’Albanie (28.000 km²). Il en est de même quant aux populations respectives de ces deux pays : en 1938, la population monténégrine (400.000 habitants) est en effet un peu plus réduite que celle syldave, tandis que celle d’Albanie (1 million d’habitants) lui est un peu supérieure. Sur ces aspects, Albanie et Monténégro constituent tous deux d’aussi bon candidats au titre de patrie originelle syldave.

Le symbole du pélican, qui orne les armoiries et le drapeau syldave, ne fait référence aux symboles d’aucun pays au monde. Toutefois, sa représentation rappelle celle d’autres animaux : l’aigle bicéphale qui nous ramène encore à l’Albanie et au Monténégro. On trouve ainsi un air de famille entre le drapeau syldave et celui d’Albanie même si le premier est jaune et le second rouge (ci-dessous).

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La ressemblance entre les armoiries royales de Syldavie et celle du Monténégro (ci-dessous) laisse encore moins de doute sur l’inspiration d’Hergé sur ce point.

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Les armoiries de la Syldavie (derrière le Roi et la Reine sur le dessin) semblent inspirées de celles du Monténégro (à gauche). A moins que ce ne soit l’inverse.

Tout ne colle cependant pas quant aux thèses relatives à ces deux pays. Ainsi, dans aucun des deux on écrit en cyrillique. Dans Objectif Lune, qui se passe également en Syldavie, un tintinologue a estimé (à partir du dessin de la planche 61 de l’album) que la fusée était vraisemblablement partie de la zone située à l’intersection entre la Slovaquie, l’Ukraine, la Hongrie et la Roumanie. Et, comme on l’a dit avant, les lieux noms évoqués dans la bande-dessinée évoquent davantage l’Europe centrale que les Balkans.

Plutôt une métaphore prémonitoire du LOSC !

Alors, que doit-on en conclure ? Qu’il n’y aurait aucune unité de la Syldavie qui ne serait qu’une mosaïque de l’ensemble des pays d’Europe de l’est ? A DBC, nous pensons au contraire que la Syldavie correspond à une seule et unique inspiration originelle. Une équipe de 6 chercheurs s’est consacrée pendant 7 ans à temps plein à une recherche visant à répondre à cette épineuse question. Les conclusions de cette équipe sont claires : la Syldavie serait une métaphore prémonitoire du LOSC. Si le club n’existait pas encore, il serait apparu en songe à Hergé après une nuit passée dans une fumerie d’opium à l’occasion d’un travail préparatoire pour un autre album.

Les références à l’Albanie, au Monténégro et à la Roumanie ne sont cependant pas fortuites. Quand, au cours de sa nuit de défonce, Hergé a visualisé l’histoire du LOSC, il a vu la plupart des joueurs qui allaient construire le club. Parmi ces nombreuses figures, lui apparurent Edwin Murati, un Albanais, qui était alors l’une des deux recrues-phares en 2000, l’année de la remontée. Dans l’esprit d’Hergé, la référence à l’Albanie symbolise alors vraisemblablement le renouveau du LOSC. Lui sont également apparus les Monténégrins Miladin Becanovic et Marko Basa. Hergé ne retient pas ces cas par hasard. Le premier était buteur prolifique l’année de la descente de 1997 et le second se blessait en effet tous les quinze jours pour revenir chaque fois plus fort : ils symbolisent des bêtes blessées qui, même face à la pire des adversités, ne se rendent jamais. Voilà pour la symbolique monténégrine. La Roumanie fait bien sûr référence à la Marius Baciu. Ce bon vieux Marius arriva en 2002, en même temps que Claude Puel, et symbolise alors une nouvelle reconstruction du club, rappelant que le LOSC, plus qu’aucun autre club, a dû toujours se réinventer pour lutter face à l’adversité. Prendre une figure médiocre était pour Hergé une manière de signifier que le collectif est plus important que les individualités qui le composent. Hergé pense également vraisemblablement aussi à la confrontation entre Lille et Bistrita la même année, en coupe intertoto. Pris indépendamment, chacun de ces trois cas manquent d’unité. Pris ensemble, ils représentent trois caractéristiques qui nous mènent à une seule et même entité : le LOSC.

Ensuite, Objectif Lune et On a marché sur la Lune, (dont l’action se passe en Syldavie) constituent de toute évidence une référence au LOSC de l’époque à Vahid. Que sont ces bédés sinon une métaphore de gars partis de rien qui parviennent à atteindre un objectif qui paraissait au départ utopique ? Hergé fait ainsi partir nos héros d’un pays apparemment tout pourri, symbolisant l’état désastreux des finances du club quand le président Lecomte le reprend en main. La métaphore du voyage sur la Lune est une référence encore plus explicite à ce qui allait se passer ensuite : en dépit des obstacles, Vahid et ses hommes n’allaient-ils pas réussir à décrocher la Lune en montant en D1 puis en jouant la Ligue des Champions en seulement trois ans ? Le personnage de Wolff est une allusion à peine voilée à Thierry Froger : on le sent profondément gentil, et pourtant, il mène les héros à leur perte, à la manière de Thierry Froger avec le LOSC. Dans On a marché sur la Lune, Wolff se sacrifie pour la survie des héros, comme dans l’histoire du LOSC le sacrifice de Froger fût la condition sine qua non à la réussite de Fernando D’Amico et de ses camarades.

syl wolf hampa 3Si, physiquement, Wolff (à gauche) semble un mélange entre Gilles Hampartzoumian (à droite) et le président Lecomte, il fait en réalité référence à Thierry Froger

Un drapeau des Flandres ?

On a évoqué le drapeau syldave comme entretenant une parenté avec l’Albanie. Pour autant, comme on l’a dit, il existe toutefois une différence assez problématique entre les deux : le fond du drapeau du pays imaginaire d’Hergé est jaune alors que celui d’Albanie est rouge ! Ne peut-on pas trouver une autre référence d’un drapeau jaune avec un animal central en noir ? C’est justement le cas du … drapeau des Flandres !

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La seule différence entre les deux drapeaux tient au fait que le lion des Flandres a été remplacé par un pélican. Cet animal ne vous rappelle-t-il pas quelque chose ? Bien sûr, il évoque le symbole d’une célèbre bière, la Pelforth, produite par la brasserie … du Pélican : en 1955, celle-ci faisait justement la promotion de sa bière à partir d’un personnage portant le maillot du LOSC ! En 1971, la limonade Pel d’Or, produite par Pelforth, était l’une des premières marques à s’afficher sur le maillot du club.

syl pelican 7Cette statue du pélican de Pelforth rappelle quand-même bien le pélican syldave


Un Turc qui s’lave

Mais, diront les esprits chagrins, alors que la Syldavie est un pays slave ayant jadis subis l’influence ottomane, le LOSC n’a rien de slave ni d’ottoman. On leur répondra qu’il s’agit vraisemblablement d’un oubli d’une référence à une célèbre photo du LOSC, en l’occurrence celle-ci :

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Sur le cliché, on voit un Engin Verel, joueur turc (donc « ottoman »), sortant nu de la douche (ce qui prouve qu’il « s’lave ») et serrant la main à Pierre Mauroy (qui allait donner son nom au stade). Au-delà de la photo, la référence ottomane d’Hergé évoque les nombreux transferts ayant eu lieu entre le LOSC et Fenerbahce (H.Nielsen, Kjaer, Sow, Benzia, etc.), celle slave le fait que, au-delà de Verel, tous les Dogues s’lavent (la récurrence de cette pratique chez les joueurs lillois ayant visiblement frappé le dessinateur belge).

On notera aussi que le fameux sceptre de la première bédé faisant référence à la Syldavie est celui d’un certain Ottokar. Là encore, il s’agit d’une référence flagrante aux supporters lillois. En effet, le fin observateur aura remarqué que, lors des matchs à l’extérieur du LOSC, la plupart des supporters faisant le déplacement y vont en autocar. Coïncidence ? Chacun se fera son avis…

La Syldavie, un complot permanent

Mais la référence la plus claire et indiscutable au LOSC tient au fait que la Syldavie d’Hergé est dépeinte comme un pays touché de manière omniprésente par le complotisme qui le ronge, comme le LOSC est la victime permanente d’un long et pénible complot ourdi par qui vous sachiez depuis la nuit des temps (ce qui ne l’empêche pas de briller en déjouant tant bien que mal ledit complot). Si Wolff, cité plus haut, évoque le complot de l’intérieur, les autres complotistes font référence au plus commun complot « de l’extérieur » trouvant son incarnation la plus concrète dans un joueur comme Jean-Christophe Rouvière.

Mais si l’on veut se faire un avis définitif sur les références d’Hergé quand il pense à la Syldavie, ne faut-il pas demander à l’auteur lui-même ? Celui-ci a ainsi déclaré un jour que l’histoire du sceptre d’Ottokar était celle d’un « Anschluss raté », celui de la Bordurie sur la Syldavie. De toute évidence, il fait référence au projet de Gervais Martel d’annexion du LOSC par le RC Lens, quand le président artésien déclarait qu’il n’y avait pas la place pour deux grands clubs dans la région Nord-Pas-de-Calais. Visionnaire, le dessinateur en avait prévu l’issue et avait prophétisé la victoire finale du LOSC. Ainsi, dans la pensée d’Hergé, la Bordurie est le « voisin » de la Syldavie, tout comme Lens est le « voisin » de Lille. En regardant attentivement, on remarque aussi que le personnage bordure du Maréchal Plekzy-Gladz est un habile mélange entre Daniel Leclercq et Cyril Rool.

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Dans la fresque de la bataille de Zilheroum que Tintin découvre dans une brochure, on voit les Ottomans fuir devant les attaques syldaves. Là encore, on découvre une métaphore des Lensois fuyant en Ligue 2 sous les assauts répétés des attaquants lillois lors des derbys du Nord.

D’autres références évoquent explicitement le LOSC, comme le nom de la capitale syldave, Klow qui rappelle bien sûr Patrick Collot. La ville de Niedzdrow est visiblement inspirée de Mostar qui n’est autre que la ville d’origine d’un certain Vahid Halilhodzic. Un dernier élément achèvera de convaincre les plus sceptiques : le nom de la Syldavie. De toute évidence, il s’agit d’un mélange entre Sylvain N’Diaye et Anne-Laure Davy, ce qui donne dont Syldavy (francisé par Hergé en « Syldavie »).

Nous étions en 1938. Hergé voulait nous avertir. La Seconde Guerre Mondiale arrivait. Mais le plus abject n’était pas là : le Complot Contre le LOSC allait suivre.


Posté le 10 août 2019 - par dbclosc

Grimonprez-Jooris, laboratoire arbitral

Si nous sommes aujourd’hui familiarisés à l’idée que les arbitres de football communiquent entre eux via micros et oreillettes, ce dispositif n’a été généralisé en L1 qu’à partir de la saison 2003/2004, sur la base d’un test considéré comme réussi au cours d’un match de la saison précédente : c’était Lille/Nantes, le 9 novembre 2002 au stade Grimonprez-Jooris.

L’histoire du rôle des arbitres de football peut-être celle d’une institutionnalisation qui passe par une position toujours plus centrale et des compétences toujours plus élargies1. De simple garant du temps à la fin du XIXe à désormais acteur que l’on souhaiterait omniscient et infaillible au point qu’on l’ « assiste » de paire d’yeux supplémentaires pour être informé de ce qu’il n’aurait pas vu, l’introduction de l’arbitrage vidéo a doté l’arbitre de football d’une quasi-capacité d’ubiquité2. Si la capacité d’intervention grandissante des arbitres concerne principalement des faits de jeu (introduction de l’avantage, arrêter le match en cas de blessure d’un joueur…), les débats relatifs à l’arbitrage et son évolution se sont plus récemment axés sur l’aide à la décision, que ce soit par la participation d’arbitres supplémentaires (d’abord un 4e arbitre, puis des arbitres de surface) ou l’assistance technologique. Et sur ce dernier point, on peut dire que le stade Grimonprez-Jooris a été un haut lieu de l’évolution du football : d’abord de façon clandestine et officieuse, il a été le premier endroit au monde (sauf si on nous informe d’un précédent…) où le football professionnel a eu recours à la vidéo : c’était le 21 septembre 2002, un Lille-Guingamp au cours duquel Mme Viennot a fait changer d’avis son collègue arbitre central après avoir, probablement, vu l’action en vidéo sur la touche, on en avait parlé ici ; moins de deux mois plus tard, c’est cette fois de manière officielle que Grimonprez-Jooris va servir de laboratoire.

 

Ce diable de Christian Jeanpierre

Pour la première fois en France et dans le football, les arbitres vont être équipés d’oreillettes et de micros « HF », un système déjà en vigueur dans le rugby depuis une dizaine d’années. Le dispositif appellé « système d’arbitrage techniquement assisté » sera testé par Laurent Duhamel, arbitre central, et Philippe Bombart et Alain Dutheil, arbitres-assistants. À l’origine de l’initiative, Christian Jeanpierre, rédacteur en chef de l’émission Téléfoot sur TF1. Le 10 novembre 2002, le président de la FIFA, Joseph Blatter, sera l’invité de l’émission : à cette occasion, CJP souhaite organiser un événement inédit et contacte alors Michel Vautrot, président de la commission centrale des arbitres. Vautrot n’a rien contre l’idée, mais il indique qu’il a besoin d’autorisations de la la FIFA et de l’International Board. En fait, ce n’est pas nécessaire : Bernard Saules, ancien arbitre et désormais représentant des arbitres au conseil fédéral souligne que « ce n’est pas un appui extérieur, comme la vidéo. Rien ne précise dans le règlement l’interdiction pour un arbitre de porter un micro et une oreillette ». Mais s’agissant d’autorisation, « mieux Vautrot que pas assez ». Donc c’est OK : tous les accords, notamment ceux des deux clubs concernés, sont obtenus ; TF1 obtient un accord pour un montage de quelques minutes dans Téléfoot (voir plus bas) ; la commission centrale des arbitres a un droit de regard sur les images sélectionnées afin de ne pas aller vers du sensationnel. L’expérience est estampillée « LFP » et, par diplomatie, son président Frédéric Thiriez demande tout de même l’accord de la FIFA, précisant ensuite qu’il a « l’aval personnel » de Blatter. Le jour du match, Christian Jeanpierre explique la démarche à une quarantaine de jeune arbitres du CREPS de Wattignies : « il y a 3 grands axes. Le premier vise à un meilleure communication entre les arbitres eux-mêmes. On ne peut plus se contenter d’un bip sur le drapeau de touche. Ensuite, ça devrait améliorer les rapports entre les arbitres et les joueurs. Grâce aux micros, on pourra entendre les insultes proférées par les joueurs, ce qui devrait sérieusement les limiter. Enfin, le micro permettra à l’arbitre de justifier, d’expliquer ses décisions. C’est l’aspect pédagogique vis-à-vis du public ». Pour Michel Vautrot, « l’objectif est simplement de voir ce que ce système pourrait apporter. Dans un car-régie, on pourra constater les éléments à charge et à décharge. C’est davantage un travail de recherche, de progression. On nous reproche d’être conservateurs, mais nous sommes simplement prudents. Les Anglais ont déjà essayé l’oreillette et ils n’ont pas conservé l’idée. Donc on verra bien ce qui ressort de cette expérimentation ».

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On n’a pas trouvé d’éléments nous permettant d’avoir quelques pistes sur les intérêts qu’auraient TF1 ou CJP en personne à faire ça, ni dans quelle mesure « l’initiative » de TF1 aurait été suggérée par d’autres acteurs, ni dans quelle mesure une telle expérience accélère une évolution en la rendant inévitable alors qu’elle n’est présentée que comme un « test », mais bref, on va en rester aux faits que l’on a, c’est-à-dire des réactions, plutôt satisfaites.

 

Les enjeux sportifs

Et puis c’est l’occasion de parler de notre LOSC adoré. D’ailleurs, pourquoi est-ce match qui a été choisi, outre que parce que le LOSC est grand, le LOSC est beau ? On ne sait pas, donc on va se contenter de cette explication. Lille reste sur 3 années exceptionnelles, mais le début de cette saison 2002-2003 est plus laborieux, car bien des changements sont intervenus à l’intersaison, on en parlé ici et là. Après une reprise de championnat très dure, le LOSC s’est depuis 2 mois installé en milieu de tableau, et reste sur 4 victoires consécutives à domicile, dont une très probante contre Marseille. La semaine précédente, Lille s’est incliné à Bastia (0-1), mais Puel a affiché une certaine satisfaction de voir son équipe prendre une certaine consistance collective. Le LOSC est 12e, à 7 points de la zone de relégation, et à 7 points du leader. L’enjeu pour les Dogues est de confirmer la bonne tendance et de passer dans la première moitié de tableau.

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Les Nantais, eux, sont dans la mouise : 16es avant ce match, ils restent sur 6 matches sans victoire, et ont perdu 5 de leurs 6 derniers matches à l’extérieur.
Côté effectifs, à Lille, Sterjovski, Tapia, Chalmé et Beck sont blessés, tandis que D’Amico est suspendu. À Nantes, Moldovan et André sont convalescents, Da Rocha est suspendu, tandis que Makukula, Quint et Laspalles sont écartés.

Voici les compositions de départ et leur évolution :

Lille
Wimbée ; Pichot, Delpierre, Abidal, Tafforeau ; Bonnal (Boutoille 65e), Landrin, N’Diaye, Cheyrou (Makoun 81e) ; Manchev, Moussilou (Brunel 65e)

Nantes
Landreau ; Delhommeau, Yepes, Gillet, Savinaud, Armand ; Djemba, Berson, Ziani ; Pujol (Dalmat 64e) Vahirua (Glombard 73e)

15 222 spectateurs sont présents, et souhaitent un joyeux 27e anniversaire à Djezon Boutoille.

 

Pas de panique dans l’oreillette

Le coup d’envoi est donné, et M. Duhamel a comme une gêne : les 800 grammes de sont appareil représentent une difficulté, vite évacuée : « bien sûr, au moment du coup d’envoi, j’y ai pensé, mais au bout de 2 ou 3 minutes, j’étais trop concentré dans ma partie pour y songer. Il n’y a donc pas eu de gêne ». Le micro de l’arbitre principal est constamment branché (les téléspectateurs pouvant même bénéficier de ses commentaires) tandis que les assistants doivent actionner un bouton placé à la ceinture pour se faire entendre. Les trois oreillettes fonctionnent en permanence. Le dispositif pointe des aspects méconnus d’un match de football à grande affluence, comme la multiplicité des échanges entre l’arbitre et les joueurs, ou entre les joueurs. Est-ce pour autant intéressant de les partager au-delà des acteurs de terrain ?

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Au niveau du jeu, la première mi-temps est clairement lilloise, avec quelques situations intéressantes comme une frappe de Moussilou (14e), une autre, lointaine, de Bonnal (19e), et surtout un loupé de Landrin, seul après un bon travail de Moussilou et un relais de Manchev (21e). À la mi-temps, le score est de 0-0 et il y a de quoi être optimiste. Mais dès la reprise, les Canaris marquent par Ziani (50e). Ce n’est pas pour autant un hold-up car Nantes est bien compact et reste à l’affut d’erreurs adverses. Aux alentours de l’heure de jeu, un incident survient, relaté par l’un des assistants : « un deuxième ballon est entré sur l’aire de jeu, raconte Philippe Bombart. J’ai immédiatement appelé Laurent Duhamel pour lui signaler ». « Sans cela, j’aurais peut-être fait reprendre le jeu sans voir ces ballons » », complète L. Duhamel. Bon, ce n’était pas non plus le scandale des scandales si ça avait joué… On apprend également que l’intervention musclée de Pichot à la 71e (voir le résumé) a immédiatement été signalée comme valant un avertissement par Philippe Bombart, proche de l’action.

Dans le dernier quart d’heure, le public, jusque-là bruyant et festif, s’impatiente. Bonnal était déjà sorti sous les sifflets à la place de Boutoille (65e). Ce même Djezon va avoir la meilleure occasion du match à la 78e : un coup-franc de Cheyrou est faiblement repoussé par Landreau ; Boutoille, seul au point de pénalty, tente de lober le gardien nantais mais ça passe au-dessus.

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Le LOSC n’obtient son premier corner qu’à la 86e.. Dans la foulée, Cheyrou tente d’obtenir un pénalty : « Non M. Cheyrou, non M. Cheyrou... » lui dit Duhamel ; « pas sûr » répond Benoît ; « eh ben moi je suis sûr » conclut l’arbitre, qui a gagné sur ce coup-là. Puis Djezon Boutoille s’effondre grossièrement alors qu’il semble en bonne position pour conclure. Djez’ a beau hurler « vous avez pas le droit ! », on ne voit pas trop comment lui donner raison, et c’est bien sa mauvaise foi qui transparait ici.

Les Nantais s’imposent au terme d’un match globalement confus, et sous les sifflets du public. On entend M. Duhamel dire à Stéphane Pichot : « allez M. Pichot, il y aura des jours meilleurs », ce qui fait dire à l’arbitre après le match, qui découvre ces images : « je fais aussi un peu de psychologie ». Non, ça c’est de la prophétie ; la psychologie est définie par le CNRTL comme la « science qui étudie les faits psychiques ». Alors, Monsieur-je-suis-sûr-de-tout ?

 

Un système auquel on prête l’oreille

Après le match, du côté des arbitres et de la LFP, on affiche sa satisfaction. Pour Michel Vautrot, qui a suivi le match avec Marc Batta et Frédéric Thiriez dans un vestiaire, « on a vu de bonnes choses. Il n’y a pas eu de couac. Techniquement, le son était très bon, on avait vraiment la sensation de vivre le match de l’intérieur. Peu de situations ont fait l’objet de discussions, donc il faudra attendre pour juger véritbalement l’intérêt de cette oreillette. Au fond, je crois surtout que ça humanise l’arbitrage ». Quant au principal intéressé, Laurent Duhamel, il est dans un premier temps très agacé de son tic verbal « ça va, ça va… ». Puis il déclare : « c’est difficile de tirer des conclusions avec seulement une heure et demie de test, mais nous l’avons utilisé une dizaine de fois pour diverses petits choses. Sur des changements, des fautes qui méritaient ou pas un avertissement. À l’avenir, ça peut éviter quelques contestations. C’est intéressant de ne pas avoir à se déplacer pour consulter ses assistants. On a un lien direct qui est assez rassurant. On prend les décisions plus sereinement. On évite ainsi les attroupements de joueurs et les contestations inutiles. C’est une expérience qu’il faudra renouveler à plus grande échelle pour véritablement juger des bienfaits ». Son assistant Alain Dutheil estime que « ce système va impliquer un changement d’attitude des joueurs. Tout ce qu’ils diront à un arbitre sera entendu. Ce ne sera plus la parole du joueur contre celle de l’arbitre ! De même, on reproche à certains arbitres de ‘chambrer’ les joueurs. Ce système pourrait amener plus de clarté à tous les niveaux ».

 

Un coup d’arrêt pour le LOSC

Finalement, le seul à ne pas être emballé est le président du LOSC, Michel Seydoux : « tout le monde a l’air heureux. Mais j’ai l’impression qu’on fait une messe avec un psaume. Je ne conteste pas l’intérêt de l’objet, mais je pense que ça aurait dû se faire sur tous les matches de la journée pour avoir un meilleur potentiel de jugement ». Il faut dire aussi que ces oreillettes sont bien le cadet de ses soucis. Le LOSC était à un virage, et il l’a très mal négocié, avec cette deuxième défaite consécutive. Si la première période a été bonne dans le jeu, les joueurs déplorent de ne pas avoir trouvé de solution face à la défense à 5 de l’adversaire. Par exemple, Grégory Wimbée souligne : « lorsqu’on a affaire à une défense regroupée, ça peut perturber. Peut-être aurions-nous dû varier davantage nos combinaisons pour éloigner les Nantais de leurs repères ». Mais Mchel Seydoux termine sur une note optimiste : « et si ces 2 défaites consécutives débouchaient sur 3 victoires ! ». Oui, ou 12, 17 ! Dans les faits, ce sera 2, puisque Lille s’en va gagner à Sedan dès la semaine suivante, pour sa première (seule) victoire à l’extérieur de la saison, avant de battre Lyon à Grimonprez 15 jours plus tard (2-1). La suite du championnat sera difficile, et le maintien sera acquis lors de la 37e journée.

Cheyrou2
Généralisation nationale

Frédéric Thiriez s’emballe : « bientôt, on dira que cette première expérience a été un grand pas pour le football. Je vais présenter un projet plus ambitieux à la Fédération française et à la Fifa qui pourrait concerner une compétition comme la prochaine Coupe de la Ligue ». Il assure recevoir « des tonnes de lettres dans ce sens ». Non mais sérieux, Fredo ? En attendant, l’expérience des oreillettes est renouvelée dès le 4 janvier 2003 pour les 32es de finale de la Coupe de France, par la FFF donc. Pour le match-phare de ce tour (c’est-à-dire le seul qui oppose deux équipes de D1), TF1 propose la transmission du son en direct à la télévision. Au cours de Marseille/Bastia, on entend donc les propos d’Alain Sars, dans un match très correct. Pour Bernard Saules, c’est toujours le même argument qui justifie le recours à ce dispositif : « maintenant qu’ils savent que tout ce qu’ils vont dire peut être entendu par des millions de gens, les joueurs ont peur et se calment tout seuls ». ça rappelle un peu l’argument suivant lequel les pays qui appliquent la peine de mort auraient un taux de criminalité plus bas car « les criminels prendraient peur », alors qu’on constate bien souvent l’inverse, mais bon. Canal + suit aussi de près ce qu’il se passe : la chaîne fournit un micro à l’arbitre de Marseille/Lyon en janvier 2003, Pierluigi Collina. Mais son utilisation sera plus prudente, avec seulement un résumé des interventions proposé à la mi-temps et à la fin du match. Pour Karl Olive, le directeur des programmes sports de la chaîne, « il faut réfléchir à ce qu’on va donner à l’antenne. Laisser le micro ouvert à l’arbitre pendant tout le match n’apporte rien au téléspectateur et nuit aux commentaires. Il faut donner la parole à l’arbitre uniquement quand il se justifie d’une décision importante ».

L’essai est réédité lors des finales 2003 de la Coupe de la Ligue puis de la Coupe de France avant d’être pérennisé sur l’ensemble des matches de Ligue 1 dès l’ouverture de la saison 2003/2004, puis en Ligue 2 en 2004/2005. Seul bémol pour B. Saules : il trouvé M. Sars exagérément poli : « l’arbitre doit rester lui-même sur un terrain. Quand j’arbitrais, je ne me gênais pas pour dire à un joueur de la fermer et d’arrêter ses conneries. C’est aussi ça le jeu. Pas la peine de donner du Monsieur à chaque fois qu’on parle à un joueur parce qu’on passe à la télé. Cela ne fait pas très naturel ».

Régulièrement, des innovations sont apportées : au cours de la saison 2004/2005, tous les échanges sont désormais sécurisés et cryptés, la technologie sonore permet d’isoler les conversations du bruit du stade, tous les appareils sont ouverts et non plus seulement celui de l’arbitre central, et le boitier ne pèse plus que 120 grammes, avec une autonomie de 8 heures, sans piles.

Rudi-Garcia-coup-de-fil-a-un-amiConservateur, Rudi Garcia préfère le téléphone portable pour interpeller l’arbitre : « Hep M. l’arbitre, donnez-moi une bonne excuse pour ma conférence de presse d’après-match ! »

 

À l’échelle européenne

Début 2006, la LFP s’enorgueillit que le système « français » soit désormais testé en coupe d’Europe. En effet, l’UEFA reprend en grande partie le dispositif jusque là utilisé en France. À l’occasion des seizièmes de finale de la Coupe de l’UEFA, quatre quatuors arbitraux disposent aussi d’un système de micro-oreillettes. L’UEFA a choisi les matches suivants, qui se jouent le 15 février : Bâle-Monaco, Schalke 04-Espanyol-Barcelone, FC Thoune-Hambourg et.. Lille-Shakhtar Donetsk. Depuis, le système a été généralisé, et on s’est habitués aux décisions arbitrales découlant de communication via l’oreillette. Parmi elles, la fameuse scène durant laquelle Zidane se fait expulser contre l’Italie en 2006. à moins que, comme l’affirme Raymond Domenech, ce soit la vidéo qui ne soit officieusement intervenue.
Qu’importe la méthode, on sait qu’elle a été inaugurée à Lille, à Grimonprez-Jooris.

Ah, au fait : Blatter s’est décommandé de Téléfoot, il avait d’autres obligations. Le sujet est tout de même diffusé. Le voilà.

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FC Notes :

1 On pourra se reporter à cet article de Thierry Arnal, Hélène Joncheray et Ludovic Tenèze pour un aperçu de cette histoire : https://hal-insep.archives-ouvertes.fr/hal-01563276/document

2 Ce qui ne prémunit en rien face à de nombreuses difficultés d’où, précédemment, nos guillemets. Des arguments à lire ici : http://www.cahiersdufootball.net/article-manifeste-contre-l-arbitrage-video-7001


Posté le 1 août 2019 - par dbclosc

De Louis XVI à George Weah, comment le LOSC influence la politique mondiale

Le LOSC est prétexte à tout, et notamment à choisir son candidat/sa candidate favori.e lors d’une élection comme nous l’avons fait ici. Il est donc prétexte à parler plus généralement politique. L’arrivée au LOSC de Timothy Weah, fils de George Weah, président de la République du Libéria, est le dernier avatar d’une longue tradition : si les Dogues sont souvent engagés en Ligue des Champions, les membres de leur famille préfèrent s’engager en politique.
Après avoir relaté rapidement le parcours politique du père de Timothy Weah, qui confirme donc cette tendance, nous présenterons d’autres cas, moins connus, qui rappelleront que les Loscistes ont largement inspiré de grandes réussites politiques, tandis que certains proches des Dogues ont carrément occupé de très éminentes fonctions. De Louis XVI à George Weah en passant par Barack Obama et Martine Aubry, voilà comment le LOSC tente d’influer sur les grandes puissances du monde, pour atténuer la puissance du complot contre lui.


Timothy Weah, fils de George Weah

Timothy Weah arrive au LOSC avec une lourde dette à l’égard du LOSC : il se doit d’inscrire rapidement 6 buts pour la solder, 6 buts qui correspondent aux réalisations de son avant-centre de père contre le LOSC.
George Weah marque tout d’abord le championnat de France en se révélant à l’AS Monaco sous la direction d’Arsène Wenger, où il inscrit 47 buts, dont 3 contre le LOSC (le 1er août 1989 à Grimonprez : 1-1 ; le 24 août 1991 à Louis II : 1-0 ; puis le 18 janvier 1992 à Grimonprez : 1-2). Il signe ensuite au PSG en 1992 où, en 3 ans, il inscrit cette fois 32 buts, en étant notamment récompensé à la fin de l’année 1995 par l’obtention du ballon d’or. Sous les couleurs parisiennes, il inscrit encore 3 buts contre le LOSC, dont un malencontreux doublé en janvier 1995 au Parc (3-0). Il revient en France en 2000 en signant « joker » pour l’OM : il débute contre le LOSC, mais ne peut empêcher la victoire des Dogues (0-1) grâce à un but d’un avant-centre d’un autre calibre : Mikkel Beck. Dégoûté du foot après cet épisode, il se lance en politique. Il échoue d’abord à la présidence du Libéria en 2005, battu d’un cheveu par le même Mikkel Beck ; il échoue ensuite à la vice-présidence en 2011, avant de triompher en 2017, alors qu’il a été élu entretemps sénateur (en 2014). La signature de Timothy Weah marque un tournant dans les relations diplomatiques du LOSC, qui jusqu’alors s’étaient cantonnées à l’arène nationale, ou plus largement occidentale, avec les cas de Mme Merkel et de M. Obama (voir plus bas).

weah2018-b86add-0@1x« Ma première décision de Président sera de soumettre à la Cour Pénale Internationale l’inscription de mes 6 buts contre le LOSC au rang de crime contre l’humanité »


José Saez, arrière arrière petit-fils de Louis XVI

En 2000, José Saez parvient jusqu’en finale de coupe Gambardella avec le LOSC. Il manque malheureusement le sacre, battu par d’infâmes bourguignons à quelques kilomètres de Versailles. Deux siècles plus tôt, son arrière arrière grand-père avait régné sur le royaume français, en tant que Roi de France (1774-1789) puis en tant que Roi des Français (1789-1792). D’abord connu sous le patronyme Bourbon, il prend l’appellation « XVI » pour faire Roi. L’épisode révolutionnaire est bien entendu décisif : pour faire plus populaire, il reprend l’un des patronymes de sa famille tout en étant dans la continuité monarchique : ce sera Saez, Louis Saez. Le subterfuge ne fonctionne pas : Louis Saez est décapité.
De son arrière arrière grand-père, José Saez a gardé une coiffure abondante. Ironie de l’histoire, il a un très bon jeu de tête.


Jean Baratte, inspirateur de Barack Obama

Meilleur buteur de l’histoire du LOSC avec (probablement) 228 buts, Jean Baratte symbolise la grandeur du LOSC d’après-guerre : sa réussite était telle qu’on disait de lui qu’il avait la baratta, version nordiste de la baraka. Surfant sur le succès de son petit génie, la famille Baratte, propriétaire de la guinguette La Laiterie, à Lambersart (ça c’est vrai), décide de renommer sa brasserie la Baraka Frites. L’usage de l’expression Baraka Frites est à ce point popularisé qu’on en oublie le nom originel, Baratte : même les plus anciens évoquent à tort la célèbre famille Baraque (traduit outre-Manche et outre-Atlantique par « Barack »). Devenu synonyme de réussite, le terme « Baraque » ou « Barack » est utilisé comme un atout dans les campagnes électorales par quelques personnalités politiques, le plus célèbre étant M. Obama, élu président des États-Unis en 2008 puis en 2012.
La légende raconte que M. Obama, proche du LOSC, aurait choisi comme pseudonyme de campagne « Obamayang » si Pierre-Emerick avait percé au LOSC avant son élection à la présidence.

Image de prévisualisation YouTube Hey, Baratte !


Jean Van Gool, frère de Charles de Gaulle

Né à Lille, Charles de Gaulle a un nom prédestiné pour le football. Piètre tacticien sportif, (selon sa « certaine idée du football », il ne fallait jouer « ni à droite, ni à gauche »), il se lance dans le commentaire sportif sur la BBC avant de se réorienter dans la tactique militaire puis en politique. Alors qu’il est en pleine traversée du désert dans une IVe République instable, son frère, Jean Van Gool, garde les buts du LOSC à partir de la saison 1954-1955. Profitant de la blessure du titulaire Ruminski, il prend part à une fin de saison pénible en championnat, mais est également de la fête pour un nouveau sacre en coupe de France contre Bordeaux. Solidaire de son frère, dans la difficulté, Jean Van Gool stoppe sa carrière de footballeur professionnel à l’issue de la saison 1967/1968.

d-445129-1967-de-gaulle-c-fff21 mai 1967, finale de coupe de France Lyon/Sochaux au Parc des Princes : par un extraordinaire hasard, le ballon dégagé par un défenseur niçois atterrit dans la tribune présidentielle, sur Charles De Gaulle lui-même, qui le renvoie… à la main, tel un gardien de but. Maintenant, on sait pourquoi.


Alain Copé, grand-oncle de Jean-François Copé

L’excellente polémique sur le pain en chocolat lancée par Jean-François Copé en 2013 doit beaucoup à la région : c’est en effet parce que la famille du maire de Meaux était installée depuis des générations dans le Nord que nous avons échappé à la « polémique sur la chocolatine », appellation plus sudiste du « petit pain ». La preuve, c’est que Alain Copé, oncle de Jean-François, a été attaquant des Dogues entre 1970 et 1972. Il a inscrit 16 buts pour le LOSC lors de sa première saison en D2, puis 8 lors de sa deuxième en D1. Le LOSC est malheureusement de nouveau relégué en 1972 : une lose tenace qui se traduit par un sondage auprès des supporters du LOSC réalisé en 2016. Seulement 0,3% des répondants le considèrent comme un « grand attaquant du club », la même année où son neveu réalisait un score similaire à la primaire de l’UMP.


Zarko Olarevic, inspirateur de Nicolas Sarkozy

« Sarko, Sarko ! » hurlait la droite en 2007 après l’élection de son chouchou qui parvenait enfin à réaliser un vieux rêve : faire semblant de venir de la gauche en mobilisant Jaurès dans la campagne, pour finalement virer très à droite. Cela ne rappelle-t-il rien ?
En 1979, les supporters lillois hurlaient « Zarko, Zarko ! » après que l’élégant gaucher serbe eut distillé 3 passes décisives contre Saint-Étienne : à chaque fois, le ballon partait de la gauche pour atterrir à droite vers Pleimelding (deux fois) et Cabral, pour une mémorable victoire 3-0. Il faut bien sûr voir dans la stratégie du candidat Sarkozy une inspiration directement puisée dans le LOSC de José Arribas et son superbe trio offensif Olarevic-Cabral-Pleimelding. Il ne faut dès lors pas s’étonner si c’est lors du quinquennat sarkozyen que le LOSC a réalisé un nouveau doublé coupe/championnat.

nicolas-sarkozySarko Olarevic

François Brisson, arrière petit neveu de Henri Brisson

Henri Brisson n’est pas la plus connue des personnalités politiques françaises : elle a pourtant occupé à deux reprises l’équivalent du poste de Premier ministre sous la IIIe République (en 1885 puis en 1898) ; il fut trois fois président de la Chambre des députés (de 1881 à 1885, puis de 1894 à 1898, et enfin de 1906 à sa mort en 1912) ; et aussi Ministre de la Justice et Ministre de l’Intérieur. Cette polyvalence dans une République hyper-centriste dont les gouvernements s’allient tantôt avec la droite, tantôt avec la gauche, est un trait caractéristique de la famille Brisson : quelques décennies plus tard, le petit François Brisson débute le football professionnel a PSG, où il alterne entre milieu et attaque, souvent à gauche, mais parfois à droite. Il fera de même durant toute sa carrière, faisant fi des rivalités et cherchant toujours la meilleure alliance : du PSG à Marseille, de Lens à Lille, sa volonté de ne froisser personne le pousse à un extrême-centrisme. Désormais au MODEM, François Brisson approuve tout autant l’accueil des réfugiés que la fermeture des frontières, l’allongement de la durée de cotisation que le départ à la retraite à 60 ans, etc. Comme il le dit si bien : « 1 partout, balle au centre ! ».

 

Amara Simba : le Roi Lion de la Bicyclette

« Je voudrais déjà être roi » chante Simba en 1994 dans un dessin animé. C’est oublier que Simba est à cette époque déjà roi, en l’occurrence de la bicyclette. Grâce à quelques retournés acrobatiques, il s’est en effet taillé la part du lion, ainsi qu’une belle réputation. Ces exercices l’ont toutefois sérieusement fragilisé puisqu’à son arrivée à Lille en 1995, il savait à peine marcher. Il n’empêche : après le décès accidentel de son père, renversé par des gnous, sa soif de pouvoir l’a poussé à combattre son oncle, qui a installé une dictature hyéniste et occupait illégitimement le trône de roi des animaux. Parvenu à ses fins, il a régné en Afrique durant presque 15 ans, avant qu’un autre animal, le Renard, ne gagne 2 CAN avec la Zambie puis la Côte d’Ivoire. Curieuse ironie pour le Simba, qui n’était pas un Renard des surfaces. Tout comme le Simba, le Renard n’a ensuite pas vraiment réussi à régner sur le LOSC, citadelle imprenable.

Simba18Antoine Sibierski dans le rôle de Rafiki pour un remake de « C’est l’histoire de la vie »


Jean-Marie Aubry, fils de Martine Aubry

C’est peu connu, mais le règne de Martine Aubry à la mairie de Lille depuis 2001 a été préparé en amont par son fils Jean-Marie qui, surfant sur sa popularité de footballeur, avait pour mission de préparer le terrain politique pour sa mère. L’histoire est simple : Martine Aubry est parisienne ; après de brillantes études à Sciences-Po Paris et à l’ENA, elle occupe divers postes au ministère du Travail et des Affaires sociales, ainsi qu’au Conseil d’Etat. En 1991, elle devient même ministre pour la première fois ! Oui mais voilà : pour atténuer son image de fille à papa, il lui faut un point de chute électoral. C’est Lille qui est choisi par la famille Aubry en 1995 : Martine sera d’abord adjointe au maire, et Jean-Marie gardera les buts. Logiquement, le succès du football popularise le nom « Aubry » à Lille et contribue à ancrer davantage Lille à gauche, car Jean-Marie est gaucher. Dès lors – et non Delors – Martine surfe sur la vague et devient députée du Nord en 1997. Elle est même de nouveau ministre ! Jean-Marie peut partir tranquille et quitter la République afin de rejoindre la principauté de Monaco en 1998 : sa maman devrait triompher. Et en effet, elle est élue maire de Lille en 2001, puis en 2008, puis en 2014, et apparemment elle voudrait recommencer en 2020.

Martine AUBRY-LOSC-Le MondeMerci Fiston !


Angela Merkel, correspondante allemande de la famille de Pierre-Alain Frau

Les Dogues ont toujours été malheureux contre des clubs allemands : Dortmund en 2002 (1-1 ; 0-0) ; Stuttgart en 2002 (1-0 ; 0-2) ; Aix-la-Chapelle en 2005 (0-1). C’est pourquoi le LOSC pense avoir du nez en engageant en 2008 Pierre-Alain Frau. Pierre-Alain Frau est né à Montbéliard, dans l’est de la France. La proximité géographique de sa famille avec l’Allemagne a toujours favorisé les échanges avec la RDA, d’autant que les Frau sont très démocrates. Or, la petite Angela Merkel vivait en RDA et a eu l’occasion de se lier d’amitié avec les Frau au cours d’un échange Erasmus : c’est de là qu’elle tire son surnom Frau Merkel. Depuis lors, elle s’est engagée à favoriser les clubs dans lesquels joue Pierre-Alain Frau, surtout si c’est contre des Allemands. Sinon, comment expliquer que Sochaux ait éliminé Dortmund en 2003 (2-2 ; 4-0), avec 2 buts de PAF ? Malheureusement, même parvenue Chancelière, Frau Merkel ne parvient pas à aider le LOSC, car les adversaires allemands s’en donnent à coeur joie contre le LOSC : Munich en 2012 (0-1 ; 1-6) et Wolfsburg en 2013 (1-1 ; 0-3). Comme on dit outre-Rhin : « Ich glaub mein Schwein pfeift ».

40ab974938d4668220c6595769afdabbVêtue des couleurs du LOSC, Mme Merkel salue la performance de Pierre-Alain Frau : « Was für ein Tor ! »

Eric Assadourian, aux racines de la dictature syrienne

Un bien mauvais exemple nous vient de Syrie. Le pays, à son tour gagné par les révolutions dites du « Printemps arabe » en 2011, demande le départ de celui qui avait déjà succédé à son père, dans un pays verrouillé et gangréné par la corruption. Cependant, Bachar se souvient très bien d’une banderole de Grimonprez-Jooris qui énonçait : « Assad ou rien« , référence à Eric Assadourian, que les supporters du LOSC vénéraient, même après son départ en 1995. Les dirigeants du LOSC ont alors appelé la Syrie en demandant à Bachar de ne pas céder aux pressions occidentales car c’est « Assad ou rien« . Bachar prit opportunément cette banderole pour lui et se maintient depuis au pouvoir par tous les moyens, bien qu’il les nie : répression, torture, utilisation d’armes chimiques… Une politique bien éloignée des valeurs du LOSC mais qui rappelle que la diplomatie est aussi un équilibre de la terreur : si le complot se manifeste trop, nous saurons répliquer.

Assad
Le LOSC développe ses activités au Moyen-Orient. Ici, Bachar présente le maillot third destinée au marché syrien.



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