Posté le 1 août 2019 - par dbclosc
De Louis XVI à George Weah, comment le LOSC influence la politique mondiale
Le LOSC est prétexte à tout, et notamment à choisir son candidat/sa candidate favori.e lors d’une élection comme nous l’avons fait ici. Il est donc prétexte à parler plus généralement politique. L’arrivée au LOSC de Timothy Weah, fils de George Weah, président de la République du Libéria, est le dernier avatar d’une longue tradition : si les Dogues sont souvent engagés en Ligue des Champions, les membres de leur famille préfèrent s’engager en politique.
Après avoir relaté rapidement le parcours politique du père de Timothy Weah, qui confirme donc cette tendance, nous présenterons d’autres cas, moins connus, qui rappelleront que les Loscistes ont largement inspiré de grandes réussites politiques, tandis que certains proches des Dogues ont carrément occupé de très éminentes fonctions. De Louis XVI à George Weah en passant par Barack Obama et Martine Aubry, voilà comment le LOSC tente d’influer sur les grandes puissances du monde, pour atténuer la puissance du complot contre lui.
Timothy Weah, fils de George Weah
Timothy Weah arrive au LOSC avec une lourde dette à l’égard du LOSC : il se doit d’inscrire rapidement 6 buts pour la solder, 6 buts qui correspondent aux réalisations de son avant-centre de père contre le LOSC.
George Weah marque tout d’abord le championnat de France en se révélant à l’AS Monaco sous la direction d’Arsène Wenger, où il inscrit 47 buts, dont 3 contre le LOSC (le 1er août 1989 à Grimonprez : 1-1 ; le 24 août 1991 à Louis II : 1-0 ; puis le 18 janvier 1992 à Grimonprez : 1-2). Il signe ensuite au PSG en 1992 où, en 3 ans, il inscrit cette fois 32 buts, en étant notamment récompensé à la fin de l’année 1995 par l’obtention du ballon d’or. Sous les couleurs parisiennes, il inscrit encore 3 buts contre le LOSC, dont un malencontreux doublé en janvier 1995 au Parc (3-0). Il revient en France en 2000 en signant « joker » pour l’OM : il débute contre le LOSC, mais ne peut empêcher la victoire des Dogues (0-1) grâce à un but d’un avant-centre d’un autre calibre : Mikkel Beck. Dégoûté du foot après cet épisode, il se lance en politique. Il échoue d’abord à la présidence du Libéria en 2005, battu d’un cheveu par le même Mikkel Beck ; il échoue ensuite à la vice-présidence en 2011, avant de triompher en 2017, alors qu’il a été élu entretemps sénateur (en 2014). La signature de Timothy Weah marque un tournant dans les relations diplomatiques du LOSC, qui jusqu’alors s’étaient cantonnées à l’arène nationale, ou plus largement occidentale, avec les cas de Mme Merkel et de M. Obama (voir plus bas).
« Ma première décision de Président sera de soumettre à la Cour Pénale Internationale l’inscription de mes 6 buts contre le LOSC au rang de crime contre l’humanité »
José Saez, arrière arrière petit-fils de Louis XVI
En 2000, José Saez parvient jusqu’en finale de coupe Gambardella avec le LOSC. Il manque malheureusement le sacre, battu par d’infâmes bourguignons à quelques kilomètres de Versailles. Deux siècles plus tôt, son arrière arrière grand-père avait régné sur le royaume français, en tant que Roi de France (1774-1789) puis en tant que Roi des Français (1789-1792). D’abord connu sous le patronyme Bourbon, il prend l’appellation « XVI » pour faire Roi. L’épisode révolutionnaire est bien entendu décisif : pour faire plus populaire, il reprend l’un des patronymes de sa famille tout en étant dans la continuité monarchique : ce sera Saez, Louis Saez. Le subterfuge ne fonctionne pas : Louis Saez est décapité.
De son arrière arrière grand-père, José Saez a gardé une coiffure abondante. Ironie de l’histoire, il a un très bon jeu de tête.
Jean Baratte, inspirateur de Barack Obama
Meilleur buteur de l’histoire du LOSC avec (probablement) 228 buts, Jean Baratte symbolise la grandeur du LOSC d’après-guerre : sa réussite était telle qu’on disait de lui qu’il avait la baratta, version nordiste de la baraka. Surfant sur le succès de son petit génie, la famille Baratte, propriétaire de la guinguette La Laiterie, à Lambersart (ça c’est vrai), décide de renommer sa brasserie la Baraka Frites. L’usage de l’expression Baraka Frites est à ce point popularisé qu’on en oublie le nom originel, Baratte : même les plus anciens évoquent à tort la célèbre famille Baraque (traduit outre-Manche et outre-Atlantique par « Barack »). Devenu synonyme de réussite, le terme « Baraque » ou « Barack » est utilisé comme un atout dans les campagnes électorales par quelques personnalités politiques, le plus célèbre étant M. Obama, élu président des États-Unis en 2008 puis en 2012.
La légende raconte que M. Obama, proche du LOSC, aurait choisi comme pseudonyme de campagne « Obamayang » si Pierre-Emerick avait percé au LOSC avant son élection à la présidence.
Jean Van Gool, frère de Charles de Gaulle
Né à Lille, Charles de Gaulle a un nom prédestiné pour le football. Piètre tacticien sportif, (selon sa « certaine idée du football », il ne fallait jouer « ni à droite, ni à gauche »), il se lance dans le commentaire sportif sur la BBC avant de se réorienter dans la tactique militaire puis en politique. Alors qu’il est en pleine traversée du désert dans une IVe République instable, son frère, Jean Van Gool, garde les buts du LOSC à partir de la saison 1954-1955. Profitant de la blessure du titulaire Ruminski, il prend part à une fin de saison pénible en championnat, mais est également de la fête pour un nouveau sacre en coupe de France contre Bordeaux. Solidaire de son frère, dans la difficulté, Jean Van Gool stoppe sa carrière de footballeur professionnel à l’issue de la saison 1967/1968.
21 mai 1967, finale de coupe de France Lyon/Sochaux au Parc des Princes : par un extraordinaire hasard, le ballon dégagé par un défenseur niçois atterrit dans la tribune présidentielle, sur Charles De Gaulle lui-même, qui le renvoie… à la main, tel un gardien de but. Maintenant, on sait pourquoi.
Alain Copé, grand-oncle de Jean-François Copé
L’excellente polémique sur le pain en chocolat lancée par Jean-François Copé en 2013 doit beaucoup à la région : c’est en effet parce que la famille du maire de Meaux était installée depuis des générations dans le Nord que nous avons échappé à la « polémique sur la chocolatine », appellation plus sudiste du « petit pain ». La preuve, c’est que Alain Copé, oncle de Jean-François, a été attaquant des Dogues entre 1970 et 1972. Il a inscrit 16 buts pour le LOSC lors de sa première saison en D2, puis 8 lors de sa deuxième en D1. Le LOSC est malheureusement de nouveau relégué en 1972 : une lose tenace qui se traduit par un sondage auprès des supporters du LOSC réalisé en 2016. Seulement 0,3% des répondants le considèrent comme un « grand attaquant du club », la même année où son neveu réalisait un score similaire à la primaire de l’UMP.
Zarko Olarevic, inspirateur de Nicolas Sarkozy
« Sarko, Sarko ! » hurlait la droite en 2007 après l’élection de son chouchou qui parvenait enfin à réaliser un vieux rêve : faire semblant de venir de la gauche en mobilisant Jaurès dans la campagne, pour finalement virer très à droite. Cela ne rappelle-t-il rien ?
En 1979, les supporters lillois hurlaient « Zarko, Zarko ! » après que l’élégant gaucher serbe eut distillé 3 passes décisives contre Saint-Étienne : à chaque fois, le ballon partait de la gauche pour atterrir à droite vers Pleimelding (deux fois) et Cabral, pour une mémorable victoire 3-0. Il faut bien sûr voir dans la stratégie du candidat Sarkozy une inspiration directement puisée dans le LOSC de José Arribas et son superbe trio offensif Olarevic-Cabral-Pleimelding. Il ne faut dès lors pas s’étonner si c’est lors du quinquennat sarkozyen que le LOSC a réalisé un nouveau doublé coupe/championnat.
François Brisson, arrière petit neveu de Henri Brisson
Henri Brisson n’est pas la plus connue des personnalités politiques françaises : elle a pourtant occupé à deux reprises l’équivalent du poste de Premier ministre sous la IIIe République (en 1885 puis en 1898) ; il fut trois fois président de la Chambre des députés (de 1881 à 1885, puis de 1894 à 1898, et enfin de 1906 à sa mort en 1912) ; et aussi Ministre de la Justice et Ministre de l’Intérieur. Cette polyvalence dans une République hyper-centriste dont les gouvernements s’allient tantôt avec la droite, tantôt avec la gauche, est un trait caractéristique de la famille Brisson : quelques décennies plus tard, le petit François Brisson débute le football professionnel a PSG, où il alterne entre milieu et attaque, souvent à gauche, mais parfois à droite. Il fera de même durant toute sa carrière, faisant fi des rivalités et cherchant toujours la meilleure alliance : du PSG à Marseille, de Lens à Lille, sa volonté de ne froisser personne le pousse à un extrême-centrisme. Désormais au MODEM, François Brisson approuve tout autant l’accueil des réfugiés que la fermeture des frontières, l’allongement de la durée de cotisation que le départ à la retraite à 60 ans, etc. Comme il le dit si bien : « 1 partout, balle au centre ! ».
Amara Simba : le Roi Lion de la Bicyclette
« Je voudrais déjà être roi » chante Simba en 1994 dans un dessin animé. C’est oublier que Simba est à cette époque déjà roi, en l’occurrence de la bicyclette. Grâce à quelques retournés acrobatiques, il s’est en effet taillé la part du lion, ainsi qu’une belle réputation. Ces exercices l’ont toutefois sérieusement fragilisé puisqu’à son arrivée à Lille en 1995, il savait à peine marcher. Il n’empêche : après le décès accidentel de son père, renversé par des gnous, sa soif de pouvoir l’a poussé à combattre son oncle, qui a installé une dictature hyéniste et occupait illégitimement le trône de roi des animaux. Parvenu à ses fins, il a régné en Afrique durant presque 15 ans, avant qu’un autre animal, le Renard, ne gagne 2 CAN avec la Zambie puis la Côte d’Ivoire. Curieuse ironie pour le Simba, qui n’était pas un Renard des surfaces. Tout comme le Simba, le Renard n’a ensuite pas vraiment réussi à régner sur le LOSC, citadelle imprenable.
Antoine Sibierski dans le rôle de Rafiki pour un remake de « C’est l’histoire de la vie »
Jean-Marie Aubry, fils de Martine Aubry
C’est peu connu, mais le règne de Martine Aubry à la mairie de Lille depuis 2001 a été préparé en amont par son fils Jean-Marie qui, surfant sur sa popularité de footballeur, avait pour mission de préparer le terrain politique pour sa mère. L’histoire est simple : Martine Aubry est parisienne ; après de brillantes études à Sciences-Po Paris et à l’ENA, elle occupe divers postes au ministère du Travail et des Affaires sociales, ainsi qu’au Conseil d’Etat. En 1991, elle devient même ministre pour la première fois ! Oui mais voilà : pour atténuer son image de fille à papa, il lui faut un point de chute électoral. C’est Lille qui est choisi par la famille Aubry en 1995 : Martine sera d’abord adjointe au maire, et Jean-Marie gardera les buts. Logiquement, le succès du football popularise le nom « Aubry » à Lille et contribue à ancrer davantage Lille à gauche, car Jean-Marie est gaucher. Dès lors – et non Delors – Martine surfe sur la vague et devient députée du Nord en 1997. Elle est même de nouveau ministre ! Jean-Marie peut partir tranquille et quitter la République afin de rejoindre la principauté de Monaco en 1998 : sa maman devrait triompher. Et en effet, elle est élue maire de Lille en 2001, puis en 2008, puis en 2014, et apparemment elle voudrait recommencer en 2020.
Angela Merkel, correspondante allemande de la famille de Pierre-Alain Frau
Les Dogues ont toujours été malheureux contre des clubs allemands : Dortmund en 2002 (1-1 ; 0-0) ; Stuttgart en 2002 (1-0 ; 0-2) ; Aix-la-Chapelle en 2005 (0-1). C’est pourquoi le LOSC pense avoir du nez en engageant en 2008 Pierre-Alain Frau. Pierre-Alain Frau est né à Montbéliard, dans l’est de la France. La proximité géographique de sa famille avec l’Allemagne a toujours favorisé les échanges avec la RDA, d’autant que les Frau sont très démocrates. Or, la petite Angela Merkel vivait en RDA et a eu l’occasion de se lier d’amitié avec les Frau au cours d’un échange Erasmus : c’est de là qu’elle tire son surnom Frau Merkel. Depuis lors, elle s’est engagée à favoriser les clubs dans lesquels joue Pierre-Alain Frau, surtout si c’est contre des Allemands. Sinon, comment expliquer que Sochaux ait éliminé Dortmund en 2003 (2-2 ; 4-0), avec 2 buts de PAF ? Malheureusement, même parvenue Chancelière, Frau Merkel ne parvient pas à aider le LOSC, car les adversaires allemands s’en donnent à coeur joie contre le LOSC : Munich en 2012 (0-1 ; 1-6) et Wolfsburg en 2013 (1-1 ; 0-3). Comme on dit outre-Rhin : « Ich glaub mein Schwein pfeift ».
Vêtue des couleurs du LOSC, Mme Merkel salue la performance de Pierre-Alain Frau : « Was für ein Tor ! »
Eric Assadourian, aux racines de la dictature syrienne
Un bien mauvais exemple nous vient de Syrie. Le pays, à son tour gagné par les révolutions dites du « Printemps arabe » en 2011, demande le départ de celui qui avait déjà succédé à son père, dans un pays verrouillé et gangréné par la corruption. Cependant, Bachar se souvient très bien d’une banderole de Grimonprez-Jooris qui énonçait : « Assad ou rien« , référence à Eric Assadourian, que les supporters du LOSC vénéraient, même après son départ en 1995. Les dirigeants du LOSC ont alors appelé la Syrie en demandant à Bachar de ne pas céder aux pressions occidentales car c’est « Assad ou rien« . Bachar prit opportunément cette banderole pour lui et se maintient depuis au pouvoir par tous les moyens, bien qu’il les nie : répression, torture, utilisation d’armes chimiques… Une politique bien éloignée des valeurs du LOSC mais qui rappelle que la diplomatie est aussi un équilibre de la terreur : si le complot se manifeste trop, nous saurons répliquer.
Le LOSC développe ses activités au Moyen-Orient. Ici, Bachar présente le maillot third destinée au marché syrien.
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1 août 2019
Permalien
Stephane a dit:
Trop fort. Chapeau