Archiver pour septembre 2019
Posté le 30 septembre 2019 - par dbclosc
Où (s’)investir en France quand on aime le LOSC ? Nos conseils immobiliers
Envies d’ailleurs ? Litige avec un voisin ? Pas de couverture 4G ? Nuage industriel sur vos têtes ?
Il y a 1001 raisons de vouloir déménager. Il y en a moins de bien déménager. Suivez nos conseils : nous proposons un recensement à peu près exhaustif des rues et équipements sportifs qui portent le nom d’un ancien joueur du LOSC.
Un sondage exclusif DBC/IFLOP portant sur les nouvelles stratégies devant l’immobilier indique que près de 86% des personnes interrogées déclarent choisir leur lieu de résidence en fonction d’affinités footballistiques. Autrement dit, quand les Français investissent dans l’immobilier, ils le font de plus en plus en fonction des noms de rue et des noms d’équipements sportifs qu’ils trouveront à proximité, noms qui les rassurent car ils ont bien souvent bercé leur enfance et leur imaginaire. À Lille, les possibilités de cette stratégie immobilière sont assez réduites, car aucune rue ne porte le nom d’un ancien footballeur du LOSC. On trouve en revanche, étonnamment, une rue au nom d’un ancien footballeur de Guingamp : rue Carnot.
Les fans et les nostalgiques des Dogues préféreront alors s’installer le long des bords de la Deûle, à proximité des anciens stades Henri-Jooris et Grimonprez-Jooris, où les fantômes du passé rôdent auprès des péniches et des bouteilles en plastique. Depuis 2019, l’espace vert sur lequel se situait le stade a été officiellement baptisé « plaine Félix Grimonprez ». Il n’était certes pas footballeur, mais le « Grimonprez » de Grimonprez-Jooris, c’est lui. Hockeyeur (sur gazon), trois fois champion de France (1927, 1928, 1936), il est mort en défendant Calais le 26 mai 1940.
Mais à deux pas de là, sur la commune voisine de Lambersart, se trouve l’allée Jean Baratte. Lambersart est la ville natale du meilleur buteur de l’histoire du LOSC, et ses parents tenaient une brasserie, La Laiterie, non loin de là. Nous préférons vous prévenir : si la vie est douce et paisible à Lambersart, il faut souvent y mettre le prix. L’allée Jean Baratte n’est ouverte qu’aux résidents, qui vivent ainsi dans une sorte de ghetto de riches.
À notre connaissance, cette allée est la seule de la métropole lilloise à porter le nom d’un de nos glorieux anciens. Il faut ensuite aller vers… le bassin minier si vous souhaitez investir tout en rendant hommage au LOSC. Ainsi, à Loison-sous-Lens, vous pourrez loger dans la rue Bourbotte, du nom de François Bourbotte, ancien illustre joueur et capitaine du SC Fives, de l’équipe « Lille-Flandres » du régime de Vichy, de l’éphémère Stade Lillois, et bien entendu du LOSC, avec qui il réalise le doublé coupe/championnat en 1946. Si le « grand François » est ainsi mis en valeur, c’est là aussi un hommage de sa ville natale. À ses débuts, il avait même défendu les couleurs de Bully-les-Mines.
Enfin, un peu plus loin dans la région, nous vous conseillons d’acheter ou de louer une résidence de vacances sur la côte, à Étaples-sur-mer, dans la rue Jules Bigot, grand buteur de l’Olympique Lillois durant l’avant-guerre, et également auteur de quelques buts pour le LOSC après-guerre, après des passages à Marseille et à Saint-Etienne. Sa présence à Etaples est un mystère pour nous, à tel point que nous nous sommes demandés s’il ne s’agissait pas en fait de Jules Le Bigot, dont la présence serait tout aussi peu explicable, mais qui a au moins la particularité d’avoir été amiral, donc dans une ville avec un port de pêche, ça se tient. Mais a priori il s’agit bien de « notre » Jules Bigot : si vous avez une explication, nous sommes preneurs.
Et c’est tout pour les noms de rue, a priori. Méfiez-vous des contrefaçons : la place Georges Berry dans le 9e à Paris ne désigne pas le nom du premier entraîneur du LOSC mais un député parisien du début XXe.
On peut s’étonner que la ville de Lille n’ait jamais eu l’idée ne serait-ce que d’une impasse Junior Tallo, mais c’est ainsi. La ville de Roubaix, elle, compte une allée et un stade Maurice Maertens, du nom d’un footballeur du Stade Roubaisien du début du XXe siècle, mort au combat à Ypres en 1914. Lens a une allée Marc-Vivien Foé, juste à côté du stade Bollaert. L’attribution des noms de rue étant une compétence municipale, nous pouvons faire quelques suggestions à Madame la Maire, fidèle lectrice de notre blog et qui, avec le nom qu’elle porte, sait très bien ce qu’elle doit au LOSC et à Jean-Marie : Madame Aubry, pourquoi ne pas attribuer la rue Saint-André et la place Saint-André à Benjamin André ? Deuxième suggestion, pourquoi ne pas ajouter un « o » à la rue de Turenne, pour en faire la rue de Tourenne ? Franchement, une lettre sur quelques panneaux, ça pèse combien dans le budget d’une grande ville comme Lille ? Troisième suggestion, la rue du petit paon ne pourrait-elle pas être baptisée rue du petit pont, en hommage à nos attaquants virevoltants ?
Si les noms de rue offrent donc un choix limité aux supporters du LOSC pour s’installer en France, il est possible d’adopter une autre stratégie. Les équipements sportifs, quand ils ne s’appellent pas Pierre de Coubertin, portent bien souvent le nom de sportifs. Cela offre de nouvelles possibilités pour mettre en valeur des Dogues et, à ce jeu-là, le LOSC s’en tire bien mieux que pour les noms de rue. C’est ainsi que de nombreux fidèles du LOSC investissent à proximité de ces équipements, afin de les fréquenter et de socialiser correctement leurs enfants. En somme, ils investissent pour s’investir. Voilà l’occasion d’un autre pèlerinage à travers la France, après celui que nous avons proposé à propos des noms de ville inspirés par le LOSC.
D’abord à Lille même : bien entendu, rappelons l’existence passée des stades Henri-Jooris et Grimonprez-Jooris. Si on a vu plus haut qui désignait Grimonprez, Henri Jooris fut notamment président de l’Olympique Lillois.
Aujourd’hui, la ville de Lille comprend deux équipements sportifs notables : le stade Julien Darui, avenue Duray (Saint-Maurice), et le complexe sportif Jean Baratte, rue Anatole de la Forge (Fives). Julien Darui fut gardien de but à l’Olympique Lillois, dans l’équipe « Lille-Flandres », au LOSC, puis à Roubaix. Considéré comme un des premiers gardiens de but prenant une part active au jeu, il compte 25 sélections en équipe de France et a été élu « gardien du siècle » par le journal L’équipe en 1999.
Ailleurs dans la métropole, les plus nostalgiques d’Henri-Jooris pourront trouver un peu de réconfort en se rendant à Seclin : s’y trouve un effet un stade Henri-Jooris, toujours debout celui-là. Saluons la ville de Ronchin, où vécut Marceau Somerlinck, joueur le plus capé du LOSC, après sa carrière de joueur. La ville dispose désormais d’une salle Marceau Somerlinck, rue Victor Schnoelcher. Il y a près de 2 ans, 4 individus ont tenté d’y mettre le feu, probablement des Lensois à la solde d’un immonde complot. À Marquette-lez-Lille, il est possible de s’amuser sur le stade Jean Van Gool. Jean Van Gool, né à Marquette, fut gardien du LOSC à partir de la fin de l’époque dorée : il gagne avec les Dogues une coupe de France en 1955, puis un titre de champion de D2 (1964). L’Union Sportive de Saint-André joue sur le terrain synthétique Joseph Jadrejak. Ancien joueur de Fives, de « Lille-Flandres », puis du LOSC dans les années 1940, Jadrejak entraîne même les Dogues en 1969-1970, après la perte du statut professionnel.
Mais les hommages ne sont pas réservés aux disparus : depuis 2016, à Wattignies, on peut s’entraîner sur le stade Mathieu Debuchy ; et à Dechy, depuis 2017, c’est sur le stade Yohan Cabaye que les futurs champions du LOSC sont formés. Gros big up à la sympathique ville de Dechy qui compte aussi un stade Guillaume Bieganski. Bieganski joua au LOSC de 1951 à 1959 et y remporta un championnat la même année que sa participation à la coupe du monde (1954) et deux coupes de France (1953, 1955)
Toujours dans le Nord, à Proville, le stade Jean Vincent se trouve voie D’Hermenne : Jean Vincent fut champion de France et double vainqueur de la coupe de France avec le LOSC.
Jean Vincent a aussi marqué le Pas-de-Calais, ce qui nous permet de poursuivre notre tour de France en nous éloignant de Lille, pour celles et ceux qui souhaiteraient investir plus loin : né à Labeuvrière, Jean Vincent a porté le maillot d’Auchel dans les catégories cadets et juniors. On trouve donc aussi un stade Jean Vincent à Auchel. Tout près, à Bully-les-Mines, le stade André Strappe, sur lequel jouent les jeunes de Bully et du FC Charcot, rend hommage à ce natif de Bully, vainqueur de 3 coupes de France (dont 2 avec Lille) et d’un titre national avec le LOSC. À 40 kilomètres de là, à Beaurains, 41 Hameau des épis, se trouve le complexe sportif François Bourbotte, à propos duquel nous écrivions plus haut qu’il était natif du coin.
Quittons la région : à Audun-le-Tiche (Moselle, 57), un autre stade Julien Darui (qui est l’annexe du Stade Fauchère) vous accueille. C’est dans cet bourgade que Darui a passé son enfance. À Fidelaire (Eure, 27), pensez à visiter le stade François Heutte ; à Villetaneuse (Seine-Saint-Denis, 93) le stade Bernard Lama, 40 rue Edouard Vaillant ; à Le Grau du Roi (Hérault, 34), le stade Michel Mézy ; pas loin de là, à Marsillargues (34), le stade Christian Coste ; à Saint Brevin (Loire-Atlantique, 44), encore un stade Jean Vincent : il y vivait en retraite, après avoir entraîné Nantes.
La Seine-Maritime (76) nous « offre » deux stades : à Lillebonne, un stade Jules Bigot ; et à Sainte-Adresse (76), un stade André Strappe, où le buteur s’est établi après sa retraite sportive. S’il a bien sûr marqué les esprits à Lille, André Strappe a également contribué à la grandeur passée du Havre : capitaine de l’épopée de 1959, il est le premier à brandir la coupe de France avec les Ciel et Marine. Il a ouvert un magasin de sport Strappe Sports à Sainte-Adresse : si André Strappe nous a quittés le 9 février 2006, l’enseigne a été reprise et porte toujours son nom, au 100 rue de Paris.
Comme pour les noms de rue, méfions-nous des imitations : les quelques « RAMI » que nous pouvons trouver dans la métropole lilloise (à Lille, Lomme ou Hellemmes par exemple) ne sont pas des hommages à notre facétieux Adil, mais désignent des Relais d’Assistantes Maternelles Indépendantes. Toutefois, rien ne vous empêche de vous installer à proximité et d’entretenir l’idée d’un lien avec le LOSC auprès de vos ami(e)s mal informé(e)s.
Ainsi s’achève ce tour de France, qui devrait nous donner des idées. Nous en appelons là aussi à la mairie, même si son pouvoir sur des commerces privés est moindre, mais pourquoi ne pas nommer
_un centre de pressing Idrissa Gueye ?
_un hôpital Marvin Martin ?
_un chenil Florent Balmont ?
_un cabinet de cardiologie Fernando D’Amico ?
_une boucherie Milovoje Vitakic/Ricardo Costa associés ?
_un centre éducatif fermé Vahid Halilhodzic ?
_une école de la deuxième chance Thierry Froger ?
_un magasin de Farces et Attrapes Joseph Zacharias ?
_une discothèque Rio Mavuba ?
_un magasin de tricot Sofiane Boufal ?
_un magasin d’armoires à glace Pascal Cygan ?
_fournitures scolaires Johnny Ecker, spécialisées dans la géométrie ?
_une association d’entraide entre voisins Baptiste Guillaume ?
_une école de communication Marcelo Bielsa ?
Nul doute que Madame la Maire trouvera dans ces quelques suggestions de bon sens de quoi valoriser le club-phare de la région, tout en gérant habilement les flux de population à sa guise, selon leurs intérêts. Qu’elle n’oublie pas que les supporters sont aussi des électeurs, et que Violette Spilebout nous suit sur twitter depuis ce week-end. Nous sommes attentifs à la campagne électorale qui débute, et nous tiendrons nos (é)lecteurs au courant.
Posté le 23 septembre 2019 - par dbclosc
Lille/Grenoble : à la fin, c’est Lille qui gagne !
Quelle idée encore de faire jouer les filles à 14h et les mecs à 15h… ! Du coup, il faut faire un choix. Eh bien puisque que vous vous apprêtez à lire un compte-rendu de Lille/Grenoble, vous vous doutez que nous avons choisi Lille/Grenoble.
Bon, c’est qui c’est quoi Grenoble ? Grenoble est une ville d’environ 160 000 habitants, chef-lieu de l’Isère. Son climat est au carrefour de diverses influences, et sa situation montagnarde renforce son caractère atypique. Le maire est étiqueté Europe-Ecologie-Les Verts. Au XVIIIe siècle, la ville… Bon, on s’en fout.
Footballistiquement, le club qui se présente ce dimanche à Lille est issu d’abord d’une absorption (Le Grenoble Foot Féminin, qui a un passé en D1 dans les années 1980 et jusqu’au début des années 1990, et qui a été intégré au club masculin en 1997) puis d’une fusion (avec le Grenoble Métropole Claix Football féminin en 2016, qui jouait en D2. De fait, le GF38 joue désormais en D2). Cela nous fait déjà 2 points commun puisque notre LOSC est le résultat de l’absorption de Templemars-Vendeville en 2015 et, depuis, nous sommes en fusion toutes les semaines pour voir nos joueuses préférées.
Après le match d’ouverture contre Evian, le LOSC est allé prendre un point à Yzeure, après avoir été mené. Il reste difficile de situer le niveau de cette équipe tant qu’on n’a pas d’idée du niveau des adversaires, mais on peut au moins dire que ce début de saison est très encourageant, que ce soit au niveau des résultats ou de la capacité de l’équipe à réagir après avoir encaissé.
Du côté de Grenoble, 4e l’an dernier, c’est le plus long déplacement de la saison. Espérons que ce soit aussi le plus pénible. Nicolas Bach, qui était l’entraîneur depuis 10 ans, a été mis à pied puis licencié pour faute grave juste avant la dernière journée du championnat 2018/2019. Du coup, il a créé une autre section féminine à Grenoble. Il tenterait un come-Bach que ça ne nous étonnerait pas. Sa remplaçante se nomme Julia Arpizou, ancienne joueuse de Lyon, précédemment en charge de la R1 à Bordeaux.
Sur le terrain, les Grenobloises, dont on se rappelle le beau parcours en coupe de France l’an dernier (mais pas autant que le nôtre, hé hé), ont connu début de saison mitigé : une victoire à Amiens pour commencer, puis une lourde défaite la semaine dernière à domicile, contre Arras (0-4), avec deux expulsées, Emma Smaali et Elsa Domenjoud. Tant mieux, les voilà suspendues aujourd’hui, c’est toujours ça de gagné sans rien faire. Deux jeunes de l’effectif les remplacent. Le site officiel souhaite une « opération-rachat ».
V’là la compo lilloise :
Seule innovation notable : en l’absence d’avant-centre de métier, Julie Dufour s’y colle.
Cette fois, les filles se tournent du côté où il y a du public pour saluer, plutôt que vers la grue, aussi joli soit-elle.
Après le toss, l’arbitre indique un changement de côté. On suppose que les Lilloises l’ont gagné, car la gardienne de Grenoble va se retrouver avec le soleil dans la figure. Pour le moment, il fait beau et chaud, mais la pluie est attendue.
14h03 C’est parti pour ce Elisorico !
1e Ça démarre fort avec une première faute concédée à proximité de notre surface de réparation. Le ballon est dégagé en corner.
2e Le corner est frappé de droite à gauche. Elisa Launay manque sa prise de balle et relâche en tombant au sol. Après un petit cafouillage, Laura Arriberouge inscrit un but très laid du gauche, dans les 6 mètres. 0-1.
3e Centre rentrant de Julie Dufour depuis la gauche. Une arrière se jette, dévie du tibia et est à un orteil de tromper sa propre gardienne. Ça file juste à côté, corner.
5e Dans le dos de Caroline La Villa, Arriberouge est lancée et se présente seule face à Launay, qui s’arrête car un hors-jeu est sifflé. Le but est tout de même marqué, et nous semblait parfaitement valable. Dans ces cas-là, on joue très vite le coup-franc et on fait comme si tout était normal. Toujours 0-1, « excellent, l’arbitre ! ».
11e Centre de Grenoble, bien coupé par Saint-Georges. Elle est très bien cette fille !
12e Enfin une bonne séquence de possession pur les Lilloises, avec une belle remontée de balle qui termine côté droit avec La Villa pour Dufour, mais ça file en 6 mètres.
13e Frappe de Maïté Boucly, à une vingtaine de mètres, pas loin à côté mais la gardienne était dessus.
15e Quand Aurore Paprzycki et Silke Demeyere s’y mettent à deux pour récupérer un ballon dans les pieds adverses avec tant de rage, c’est à la fois complètement inesthétique et très beau.
16e Demeyere glisse légèrement et réalise une sacrée balayette à une adversaire. Carton jaune. Bon, ok… mais c’est tôt.
19e A droite, La Villa sert Dufour. Julie cherche Demeyere lancée au second poteau, c’est renvoyé de la tête dans l’axe vers Paprzycki qui arme à ras de terre : dans les bras de la gardienne, qui s’appelle Inès Troussier.
22e Choc aérien entre La Villa et une Grenobloise, qui n’a pas joué le ballon. C’est sifflé pour Grenoble. Bon à savoir : surtout ne sautez pas et attendez que vos adversaires se fracassent sur vous au péril de leur vie, vous obtiendrez des coup-francs.
23e Perte de balle Polito/Paprzycki à 25 mètres de nos cages, dans l’axe. Côté gauche, Thivillon centre à ras de terre, et Silke Demeyere se jette dans les 6 mètres pour sauver la situation. On a même peur un instant du csc, mais ça part en corner.
Le corner est touché de la tête au premier poteau par Demeyere et part très haut, tout en progressant vers les 6 mètres. La Villa, de la tête aussi, dégage vers le point de pénalty sur Neutelers, qui reprend de volée, et Launay se couche pour dévier en corner !
L’autre corner ne donne rien, si ce n’est un choc aérien dont Arriberouge sort toute cabossée. On en profite pour faire une pause fraîcheur.
Caroline La Villa parle beaucoup sur un terrain
30e Longue balle d’Ollivier vers Demeyere, côté gauche dans la surface de réparation. Sa frappe part bien au-dessus, genre sur le toit de l’auvent qui fait office de cafétéria.
32e Coup-franc de Julie Dufour à l’angle gauche de la surface. Un rebond devant la gardienne ne la surprend pas pour autant.
33e Nouvelle faute à proximité de la surface, de l’autre côté, cette fois sur Aurore Paprzycki. C’est tiré du gauche par Maïté Boucly : au-dessus.
Boucly et Dufour ont permuté.
Instant gestes techniques : râteau de Frémaux en position défensive à la 38e, et contrôle de Julie Dufour à la 42e du style « elle a mis de la glu sur sa pompe droite ».
44e Elisor, qui montre enfin son nez, sert Polito, et le ballon termine à droite vers Dufour, qui frappe, bien que fort excentrée : ça passe largement à côté.
45e +1 Petit contre grenoblois qui termine avec un pointu à une dizaine de mètres du but de Launay, obligée de se coucher, sans trop de frayeur.
Mi-temps, sur ce score de 0-1. Bon, les Lilloises se heurtent à une équipe bien organisée : on écrit ça pour ne pas dire qu’on se fait passablement chier de voir une équipe qui fait déjouer son adversaire mais qui ne sait pas quoi faire dès qu’elle est dans le camp adverse. Si bien que l’avantage qu’ont les Grenobloises tombe presque du ciel pour elles.
Avouons que, de notre côté, c’est laborieux. Les Lilloises repartent le plus souvent de l’arrière mais, une fois que les défenseuses lâchent leur ballon, on ne sait pas quoi en faire au milieu. Alors que les attaques par les côtés ont été le point fort des Lilloises lors du premier match, là on a beaucoup de mal à trouver Boucly et Elisor, l’axe est bouché, tandis que le poste d’avant-centre semble vacant. Julie Dufour d’abord, puis Maïté Boucly ensuite, ont semblé peu à l’aise et sont volontiers redescendues pour toucher le ballon.
Tiens, il y a Marine Dafeur en face !
15h07 Reprise. Caroline La Villa, blessée, a cédé sa place à Marylise Ngo Ndoumbouk, ce qui laisse supposer une réorganisation, une sorte de 3-5-2 :
Fremaux/Saint-Georges/Olliver
Polito/Demeyere/Paprzycki/Elisor/Boucly
Dufour/Ngo Ndoumbouk
Elisor, qui a passé la première mi-temps à gauche, prend cette fois le côté droit. Et Maïté Boucly, qui était en première mi-temps à droite, joue cette fois à gauche.
46e Premier centre de Boucly, dégagé par la défense.
47e Côté droit, centre de Dufour à ras de terre, qui file devant le but. Au second poteau, Boucly n’y va pas franchement mais contraint tout de même la défense à concéder un corner. Sur celui-ci, la gardienne s’impose dans les airs au détriment d’Elisor.
50e Ouverture de Saint-Georges, dans l’axe, vers Ngo Ndoumbouk dans le dos de la défense. La dernière défenseuse, en extension, tente d’intercepter, mais parvient surtout à accélérer la course du ballon et tromper sa gardienne, sortie. Merci bien ! Ngo Ndoumbouk profite de l’approximation pour se débarrasser définitivement de Troussier et conclure dans le but vide : 1-1 !
Il fait moins beau dans le ciel, avec une disparition progressive du soleil, mais il fait plus chaud dans nos cœurs, avec cette égalisation.
54e Je reprends mes notes mais je n’y comprends absolument rien. Ngo Ndoumbouk a dû déborder, y a eu une frappe trop molle de Paprzycki, puis un centre de Boucly vers Elisor, et enfin une frappe de Dufour dévissée, au-dessus. Ça devait être beau, que d’émotions !
55e Carla Polito se retrouve en position offensive, dans la surface côté gauche. Son excellent centre en retrait est repris par Ngo Ndoumbouk au point de pénalty, mais avec une mauvaise surface de pied, c’est dégagé par la défense juste devant le but.
57e Très beau dégagement d’Aurore Paprzycki dans la tronche d’une adversaire !
58e Un corner pour Lille est dégagé. Le ballon revient sur Ollivier, qui transmet à gauche à Boucly. Maïté envoie dans le paquet, la défense grenobloise est salement alignée, et Ngo Ndoumbouk frappe à 15 mètres, la gardienne se couche sur sa gauche et envoie en corner.
61e Transversale dangereuse d’Ollivier, interceptée. Ça termine par une frappe d’Arriberouge bien arrêtée par Launay.
63e Voilà les pompiers, pour Caroline La Villa. Espérons qu’on la retrouve vite pompier bon œil.
66e Changement à Grenoble : sortie de Claudia Fabre, entrée de la 4, inexistante sur le site officiel du GF38, merci de mettre à jour !
67e Hésitation dans la défense lilloise à une trentaine de mètres des buts. En une passe, Arriberouge se retrouve seule dans la surface et n’a aucune peine à tromper Elisa Launay : 1-2. Aïe ! Ça ronronnait de nouveau depuis 10 minutes, mais c’est tout de même cher payé.
68e La Grenobloise Neutelers est au sol, suite à un choc avec Ngo Ndoumbouk. Cela permet de dire que l’entrée de notre avant-centre offre un point d’appui bienvenu depuis la reprise et une présence athlétique certaine.
70e Les Lilloises avaient le ballon quand le jeu a été interrompu pour soigner Neutelers. On reprend par une balle à terre, qui est exécutée en 2 fois, car la première fois, Boucly a joué le ballon avant que la balle ne touche terre.
71e Ballon trop profond de Carla Polito, qui file en 6 mètres. Derrière le but, Marc récupère et sert la gardienne avec un remarquable mélange pointu/plat du pied = insécurité, à ne pas montrer dans les écoles de foot !
Bon, on commence à crier un peu pour mettre un peu de pression sur l’arbitre.
74e De la droite, centre de Dufour vers Ngo Ndoumbouk, c’est un peu long mais Maïté Boucly récupère au second poteau. Très intelligemment, elle contrôle et passe en retrait à Paprzycki qui, à 15 mètres, frappe instantanément du gauche et trouve la lucarne opposée ! 2-2.
76e Elisor tombe dans la surface, on joue…
77e Sale faute, mais utile, de Boucly à 40 mètres du but lillois. Carton jaune. Le coup-franc, tiré par Thivillon, est coupé aux 6 mètres par Arriberouge : au dessus ! Eh ben c’était chaud, et la faute n’était peut-être pas si utile que ça.
79e L’arbitre nous donne des touches indues, mais on prend volontiers.
Un coup-franc de Julie Dufour côté gauche est frappé dans les bras de la gardienne. Son dégagement, un peu loupé, lui fait lâcher un très élégant « oh putain ! ».
82e Pour Grenoble, sortie de Arriberouge, entrée de Guilhemjouan.
Nouveau coup-franc pour Lille, tiré par Boucly, encore sur la gardienne, qui cette fois reste polie.
Les Lilloises poussent et monopolisent le ballon.
85e Dufour sert Elisor, qui s’enfonce dans la surface. Son centre est dégagé en corner… C’est renvoyé, puis ça revient sur Boucly qui tente de loin : au-dessus.
88e Centre de Dufour, Boucly croise à l’angle des 6 mètres et c’est dégagé par une arrière juste devant la ligne !
90e Sur le côté gauche, Boucly temporise puis, pas attaquée, elle s’enfonce dans la surface. Légèrement touchée, elle tombe : pénalty ! « Excellente, l’arbitre ! ». Un pénalty que l’on qualifiera de prévisible.
Du plat du pied, Ngo Ndoumbouk frappe à mi-hauteur, sur la droite, et prend la gardienne à contrepied : 3-2 !
90e +1 C’est fini Madame l’arbitre !
90e +3 Julie Dufour file côté droit et, alors qu’on s’attend à ce qu’elle trouve Boucly dans l’axe, elle frappe en angle fermé et trouve la lucarne : 4-2 !
« ça va être très dur maintenant, les Bleues ! »
90e + 4 Sortie de Elisor, entrée de Lermusiaux.
« Moralement ça va, les Bleues ? » Quelques Bleues semblent nous regarder avec un air interloqué.
90e + 5 Lermusiaux lance Ngo Ndoumbouk, reprise par la défense. On prend l’eau du côté de Grenoble. Le 3e but semble avoir ouvert les vannes d’une défense qui jusque là tenait péniblement.
90e + 6 : c’est fini ! Il peut pleuvoir désormais.
Victoire du LOSC 4-2. ça a mis du temps à prendre forme, mais c’est gagné. Bravo à Rachel Saïdi qui, face à une situation bloquée à la pause, a changé le dispositif de sorte que l’équipe propose davantage de solutions et pèse offensivement. Entrée probante de Marlyse Ngo Ndoumbouk, auteure de 2 buts et, au-delà, capable de peser et d’user une défense. Collectivement, planter 4 buts en une période, c’est une belle perf’.
Belles prestations, encore, de Saint-Georges et Ollivier derrière, on aime beaucoup ces deux-là. Au milieu, l’activité d’Aurore Paprzycki mérite d’être soulignée. Si, en plus, elle met des beaux buts, tout va bien.
On peut regretter d’une part le manque d’imagination offensive pendant une grande partie du match, d’autre part les 2 buts encaissés un peu bêtes, mais tant qu’on en met davantage que l’adversaire, au foot ça fait victoire.
Les Lilloises, avec 7 points, se placent au pied du podium, derrière les 3 équipes qui ont remporté leurs trois premiers matches.
Prochain match à domicile le 13 octobre, contre Vendenheim !
Posté le 21 septembre 2019 - par dbclosc
Morgane Nicoli : « J’ai eu l’impression d’être à Lille comme à la maison »
Quiconque a suivi la saison 2018/2019 des filles du LOSC est désormais attentif aux résultats de Montpellier. C’est de là que Morgane Nicoli arriva au LOSC, dans le cadre d’un prêt, et c’est donc là-bas qu’elle est repartie à l’issue de la saison, suscitant détresse et désolation chez celles et ceux qui ont beaucoup apprécié la joueuse et la personne, nous les premiers.
Fort heureusement, tous les liens ne sont pas rompus. D’ailleurs, le saviez-vous ? Entre Morgane Nicoli et notre blog, c’est une grande histoire, ainsi que le prouve (indiscutablement) ce tweet :
Nous sommes donc allés aux nouvelles. L’occasion, finalement, de se dire ce qu’on n’a pas l’occasion d’aborder en d’autres circonstances : retour sur le parcours footballistique de Morgane, une fille parmi les garçons (du moins, jusqu’à ses 16 ans !) de ses débuts à Bravone, en Corse, à sa situation actuelle à Montpellier, en passant par Clairefontaine, et en surmontant de nombreux obstacles liés à des blessures.
Bien évidemment, nous nous sommes particulièrement attardés sur la saison passée à Lille. En défense centrale, Morgane s’est rapidement imposée, y réalisant une saison pleine (21 matches sur 22), portant même le brassard de capitaine contre le Paris FC, et s’illustrant par la qualité de son jeu long ainsi que par un geste technique récurrent : la feinte de corps pour éliminer son adversaire après le 6 mètres de la gardienne. Son seul match manqué en championnat, contre Rodez à cause d’une suspension, nous avait permis de constater que, hors du terrain, Morgane n’est pas mal non plus : sa prise de contrôle du compte Instagram du LOSC durant ce match avait été marquée par une forme d’humour que nous affectionnons particulièrement, et dont nous avions mis un petit aperçu dans le compte-rendu de cette rencontre pas folichonne.
Après cette année au LOSC, ponctuée par un passage en équipe de France B, le MHSC a prolongé le contrat de Morgane. On lui souhaite le meilleur pour cette nouvelle saison !
Commençons par le début : comment le foot est venu à toi quand tu étais petite ?
Cela vient surtout de mon père, qui après ses journées de travail était entraîneur dans le club de notre village, à Bravone. Je l’accompagnais aux entraînements donc, toute petite, je me suis retrouvée au bord des terrains !
Et même en famille, on avait une propriété familiale avec les 8 frères et sœurs de mes parents et, à part ma grande sœur, autour de moi il n’y avait que des garçons… Donc ça jouait au foot ! Je suis sur le côté des terrains jusqu’à mes 7 ans environ…Et après je m’y suis mise, avec une première licence, avec des garçons.
« Je n’ai pas envisagé que le foot soit un métier
avant mes 14-15 ans »
Comment était perçu le fait qu’une fille joue au foot ? J’imagine que ton père t’a encouragée ?
Pas du tout ! Ça ne posait pas de problème à ma mère mais, pour mon père, le foot était un sport de garçons. Mais comme j’étais un peu la mascotte du club, la petite toujours là, il n’a pas pu résister. Dans la mesure où mon père s’occupait des jeunes, il connaissait très bien ce que ça impliquait en termes de charges et de responsabilités : les parents, les tournois, les entraînements… Je crois qu’il redoutait d’être encore plus débordé, et finalement il est tombé en plein dedans !
Je me suis donc retrouvée au club du village, et c’est une ambiance tranquille car tout le monde se connaissait. C’était le football-plaisir, comme on peut le faire en Corse : on est loin d’autres considérations ! Pour moi, le foot féminin n’existait même pas ! En Corse on était quoi ? Dans ma catégorie, 2-3 à faire du foot féminin. Je me disais que j’allais continuer tant que je pouvais jouer avec des garçons, et qu’ensuite j’arrêterais. Jusqu’à mes 14-15 ans, ça ne m’est jamais passé par la tête d’en faire un métier.
Quel est ton parcours entre ces débuts à l’enfance et le moment où le football devient un métier envisageable ?
En 4e et en 3e, il y a des collèges-sports, dans lesquels on peut s’inscrire… quand on est un garçon ! Mais moi, étant une fille et n’ayant pas trouvé d’équivalent de ce qui était ouvert aux garçons, je me suis retrouvée sur les rassemblements des garçons, jusqu’au concours, avec donc les mêmes épreuves que les garçons. Au début, il y avait d’ailleurs une autre fille, mais qui a abandonné au bout d’une semaine. On m’avait bien spécifié que je ne pourrais pas y entrer, que c’était un Pôle Espoirs garçons, comme un CREPS. Mais quand les résultats du concours tombent, je suis dans la liste des reçus, ce qui était improbable, parce que ça n’avait jamais eu lieu en France. Ça n’existait pas en fait : c’était un internat pour garçons.
Alors qu’est-ce qu’il s’est passé ?
La Ligue de Corse s’est débrouillée pour que j’obtienne une dérogation de la fédération, afin que je puisse intégrer le CREPS, avec les garçons ! Du coup on était 11 dans ma promo : les 10 meilleurs garçons de Corse et moi. Et le coach a toujours dit : « je n’ai pas 10 garçons et Morgane, je m’entraîne comme si j’avais 11 garçons à l’entraînement. Je ne l’ai pas prise pour la traiter à part, je vais pas faire mes séances en fonction d’elle ».
Je pense que cette période m’a beaucoup fait mûrir et grandir, d’abord dans ma façon d’appréhender le foot. Je ne me disais pas encore que j’allais devenir professionnelle, même si c’était plus sérieux et que c’était un niveau bien supérieur.
Et ensuite en tant que femme : le CREPS était à Ajaccio, à 2h30 de chez moi, ça voulait dire que j’allais partir de chez mes parents, à 13 ans. J’y suis restée 2 ans.
« Je me suis mise à travailler à Clairefontaine »
Et ensuite tu rejoins Clairefontaine.
Alors que je suis au CREPS d’Ajaccio, la Ligue de Corse me fait savoir qu’il y a un « Pôle France Féminin » à Clairefontaine, qui regroupe les 10 meilleures joueuses de chaque génération, et m’incite donc à aller faire des essais. Donc à partir de là, j’ai commencé à paniquer ! À 15 ans, aller à Paris, moi qui n’étais jamais sortie de Corse, à part 2 semaines de vacances… ! Je me demandais comment ça allait se passer. C’est simple : je n’étais même pas encore prise à Clairefontaine que j’angoissais déjà de partir. La Ligue de Corse croyait en moi, et l’avait déjà prouvé en demandant une dérogation pour l’internat. Et parier sur une fille, non seulement c’est un coût pour la Ligue, mais c’était nouveau aussi : là aussi, ça ne se faisait jusque là que pour des garçons.Je me disais : « ils misent sur moi, je ne dois pas les décevoir ». Ça me tenait à cœur, je me sentais redevable à l’égard de la Ligue. Et c’était presque une nécessité de partir car il n’y avait pas de footballeuses en Corse.
Comment s’est passé le passage à Clairefontaine, au Pôle France ?
On fait les concours, et je suis de nouveau prise ! J’ai 15 ans et rebelote : la fédé m’accorde une dérogation pour continuer à jouer avec les garçons jusque 16 ans. C’était la première fois qu’une Corse entrait à Clairefontaine. Pour la Ligue, c’était tout de même un gros pari car, venant de si loin, ça voulait dire que je ne rentrerais plus chez moi. Or, ça peut être un facteur démotivant pour les candidats : à 15 ans, vivre à Paris et ne pas rentrer chez soi, c’est compliqué. Finalement, au cours de ma première année (sur les 3 à Clairefontaine), tous les week-ends j’arrivais à rentrer en Corse, pour jouer avec les garçons, et voir ma famille.
Et tes parents ont réagi comment quand ils t’ont vu partir à 15 ans ?
Du côté de ma mère, ça a été, et pour mon père ça a été très compliqué ! Mon père a souvent dit : « j’ai arrêté de vivre quand ma fille est partie de la maison ». Tu sais, à 13 ans je suis partie à Ajaccio mais ça allait encore car je rentrais tous les week-ends, mais quand à 15 ans je me suis retrouvée à Paris, ça a été dur pour lui. Et tu sais comment sont les Corses, très attachés à leur île ! Paris, c’est l’autre bout du monde ! C’est comme si j’étais partie à Los Angeles !
Comment se passe le quotidien à Clairefontaine ? Outre les entraînements, il y a aussi un cursus scolaire ?
On s’entraîne le soir et on dort à Clairefontaine. Lors de ma première année, je jouais encore avec les garçons. Puis être là-bas m’a bien fait redescendre sur terre car je me suis rendue compte qu’il y avait des filles qui jouaient au foot, et que je n’étais pas la seule ! Alors qu’en Corse, j’étais la princesse : la seule, donc forcément la première. C’est à ce moment-là que je me suis mise à travailler, en pensant qu’il avait quelque chose à faire.
Pour les cours, ça se passe à côté, à Rambouillet, dans un lycée durant la journée. Mon père m’avait dit : le bac minimum. Donc je l’ai obtenu mais lors de cette année, je me suis fais les croisés. Là, j’ai commencé à me dire : « il va peut-être falloir travailler l’après-carrière… s’il y a une carrière ! ». Je n’avais même pas encore de contrat que j’étais déjà out, sur la touche.
« Malgré les blessures, Montpellier a cru en moi »
Oui, tu n’as pas été épargnée par les blessures, puisque tu en as eu d’autres ensuite.
Je suis ensuite revenue à Montpellier : je m’entraînais avec les pros mais je jouais avec les U19. Je joue une grosse demi-saison car je reprends en octobre, tout en ayant commencé la fac car je me suis inscrite en STAPS. Je fais mon année et Montpellier me propose un contrat. Mais une semaine après cette proposition de contrat, je me fissure le ménisque ! En gros, je suis déclarée inapte, car mon genou ne va pas bien et je dois me faire opérer. Donc le contrat ne peut pas être signé. Au club, on me dit : « fais-toi opérer, rétablis-toi, soigne-toi et on signera quand tu seras opérationnelle ». 4 mois d’arrêt encore, après quasiment une année complète la saison précédente. J’ai été opérée en juin, j’ai été apte en octobre, et Montpellier tient sa promesse : on me fait signer un contrat. J’ai joué début décembre, et j’ai connu ma première titularisation le 29 janvier 2017. Et… Bim ! Première titularisation, je me fais les croisés à l’autre genou. Opération en février, et c’est reparti pour 6-7 mois d’indisponibilité.
Avec ces blessures, y a-t-il eu un moment où tu as douté ou désespéré, en te disant que ton corps ne tenait pas ?
Clairement. Quand je me fais mal, les croisés pour la 2e fois, la première chose que je me suis dite c’est « pourquoi moi ? Pourquoi encore moi ? ». J’ai pensé que je n’étais pas faite pour ça, que mon corps n’était pas prêt à assumer une telle charge de travail, que mes muscles n’étaient pas faits pour supporter tout ça. À la deuxième opération, je me suis dit « à la prochaine, je m’arrête ». En gros, ça ne sert à rien de forcer le destin, donc si ça ne marche pas, je reprendrai mes études, je rentrerai chez moi.
Quand on est loin de chez soi, faire quelque chose qu’on aime permet de compenser ce qui nous manque. Là, je me levais tous les jours pour aller en soins ou faire des exercices en salle de muscu. J’aurais voulu me lever pour voir ma mère, mon père, mes amis. À certains moments, je me suis dit : « qu’est-ce que je fais ici ? ». En fait, rien ne me retenait de rester, rien du tout ! La seule chose pour laquelle j’étais là, je ne l’avais plus. Quand j’avais ma mère au téléphone, je pleurais et elle me conseillait d’arrêter : « rentre, reprends tes études, on va trouver un truc, je ne sais pas quoi mais je ne veux plus te voir souffrir comme ça ! » Ma mère était là pour toutes les opérations, elle savait ce que je subissais, elle savait à quel point c’était douloureux, moralement comme physiquement.
Qu’est-ce qui fait que tu t’es accrochée ?
Mon père était bien plus nuancé. Quelques semaines après l’opération, quand je pleurais, il me demandait : « t’as mal ? ». Je lui disais que non, donc il m’a dit : « alors ne pleure plus. C’est fait, ça ne te reconstruira pas un ligament de pleurer. Tu es déjà passée par là, et maintenant tu vas avoir l’avantage de connaître ton corps et ses limites, donc ça ne tient qu’à toi : soit tu rentres à la maison, tu reprends tes études et tu as ta vie normale comme tout le monde fait en Corse… soit tu veux sortir du lot et tu te relèves une 3e fois ». On la connait tous l’excuse « je ne suis pas devenue pro parce que je me suis fait les ligaments croisés » (rires) ! Donc il fallait que je trouve autre chose ! Je ne pouvais pas m’arrêter là-dessus.
C’est de là que datent tes tatouages sur la cuisse ?
C’est après la deuxième opération que je me suis fait tatouer : « peu importe où tu vas, n’oublie jamais d’où tu viens »
C’est une référence à tes blessures ?
Pas qu’à mes blessures. C’est aussi une référence à chez moi : je suis à Montpellier, j’ai fait quasiment toutes les équipes de France, 16, 17, 19 et B, alors que je jouais à l’AS Bravone, un petit club de village. Il n’y avait pas de foot pour les filles en Corse… Je sais que je suis partie de loin et ce n’est pas parce que ça va aujourd’hui que je dois oublier tout ce que j’ai traversé avant.
J’ai l’impression que le club de Montpellier a été très présent.
Je crois que je n’aurais pas pu trouver mieux. Montpellier est un grand club et je me suis souvent demandé : « mais pourquoi ils s’attardent sur moi ? ». Je ne leur avais rien prouvé, je n’avais rien, quelques stats puis quelques matches en D1, quelques sélections en jeunes mais c’est tout. Et toutes les fois où je me suis blessée – toutes les fois ! -, j’ai eu un message de Laurent Nicollin. Pour ma troisième opération, Ghislain Printant est venu aux nouvelles. J’ai toujours été soutenue par le club, Qui aurait misé sur une fille comme moi, après 2 opérations ? On m’a fait signer 4 ans en 2017, ce n’est pas un petit contrat. Le club a cru en moi quand moi-même je n’y croyais plus.
Après la troisième opération, tu es revenue à quel moment ?
Je suis revenue en octobre-novembre 2017 contre… Lille ! Premier match contre Lille à domicile, et j’ai failli faire une passé dé à Ouleye !
Et puis la saison s’est déroulée en dents de scie : je jouais un peu, sans plus, seulement quand il y avait des blessées, le coach ne comptait pas trop sur moi. Avec encore 3 ans de contrat, c’était difficile de persister dans ces conditions.
« Lille ? Je n’ai pas hésité »
C’est là que Lille se manifeste.
Exactement. Il fallait que je me lance. Même pas que je me relance, car je n’étais pas lancée ! Il fallait trouver un projet concret, un endroit où j’allais être bien, où j’allais me sentir bien. Parce que j’aurais pu partir n’importe où en France, ce n’était pas tant l’endroit qui m’importait que l’atmosphère du club. J’ai eu plusieurs propositions, et Lille a été une évidence vraiment. J’avais eu Jules-Jean [Leplus] et le coach par téléphone. Je connaissais Héloïse [Mansuy], je savais que Lina [Boussaha] arrivait, je connaissais un peu Ouleye [Sarr]. Je n’ai pas hésité une demi-seconde.
Comment se déroulent de telles discussions ? On te dit que tu seras titulaire ?
Ah non, franchement pas ! Et je pense que c’est ça qui m’a poussé à venir : c’est la franchise du coach. Je l’ai eu au téléphone et il m’a dit : « ce n’est pas parce que tu viens de Montpellier que tu vas jouer ». Quand il m’a dit ça, je me suis dit : OK, pas de souci, j’arrive. Il n’est pas là pour me cirer les pompes ou pour me dire de belles choses et me faire croire monts et merveilles, il est là pour me remettre en place, me dire ce qui est bien et ce qui n’est pas bien. C’est un peu la mentalité de chez moi : brut de caractère, mais franc. C’est ce dont j’avais besoin.
Tu avais quelle image du LOSC avant de venir ?
J’en ai toujours entendu du bien, mais je ne m’étais jamais fait d’idée… Je savais que les filles s’y sentaient bien, qu’il y avait un bon groupe. Je savais qu’on partait avec un nouveau coach mais, en l’ayant eu au téléphone, avec le directeur, ainsi que les filles, dont l’avis était important, je savais que ça allait le faire.
Pour une fille du Sud comme toi, est-ce que climatiquement ça a été compliqué ?
(rires) Je t’avoue que quand les premières neiges sont tombées et que je n’ai plus réussi à démarrer ma voiture, je me suis inquiétée ! Elle n’était pas habituée. J’avais un copain ici à Lille, je l’ai appelé : « j’ai un problème, viens m’aider, ma voiture ne démarre pas ! ». Il me dit : « non mais t’inquiète ! Ça a juste pris le froid ». Oui mais moi ça ne m’était jamais arrivé ! Ici, le matin, vous avez tous des espèces de petites gratounettes pour le pare-brise… Je ne savais même pas que ça existait ! Le premier jour, j’ai déblayé la neige sur mon pare-brise avec mon balai ! Un soir à l’entraînement, je sentais quelque chose sous mes crampons : je pensais que j’avais un caillou, comme ça arrive parfois… J’ai soulevé mon crampon, c’était un glaçon ! Je me suis dit : « mais où je suis ? Ramenez-moi chez moi ! » (rires) Dans ces cas-là, quand tu démarres l’entraînement, il te faut 15-20 minutes avant que tes pieds soient bien chauds. Mais bon, quand on me demande comment ça s’est passé à Lille, ce n’est pas le froid que je retiens. Si c’était refaire, je le referai 100 fois, 200 fois !
Nord de la France : une pratique quotidienne du 15 septembre au 15 juin
« On avait un groupe exceptionnel…
La descente a été très dure à vivre »
Alors, que retiens-tu de Lille ?
J’ai trouvé à Lille en un an que je ne pense pas retrouver ailleurs. La convivialité des gens, leur chaleur, leur gentillesse. C’est simple : je suis restée un an à Lille, j’avais l’impression que c’était chez moi. J’avais l’impression que c’était la maison, je ne rentrais même plus chez moi. J’arrivais à Luchin comme si j’arrivais à Grammont, alors que Grammont, ça fait 7 ans que j’y vais !
Sportivement, quel bilan tires-tu de la saison ?
Je ne pourrais pas parler de sportif sans d’abord parler de la cohésion au sein du groupe. Parce que vraiment, on avait un groupe exceptionnel : tout le monde s’entendait bien, on se voyait beaucoup en dehors des terrains. Je pense que si on a pu y croire jusqu’à la fin, c’est grâce à cette cohésion. Sur ce point, j’ai connu une saison exceptionnelle. Mais on est descendues, et ça fait chier. Et moi j’y croyais, je pensais qu’on arriverait à s’en tirer, et j’y tenais comme si Lille était mon club de cœur et de toujours. De toute façon, tu as bien vu : quand j’ai marqué contre Montpellier, j’ai célébré, sans penser à l’adversaire.
Ça a été très dur à vivre. Je n’avais qu’une envie, c’est que le club se maintienne : pour les salariés, pour Rachel [Saïdi] ; pour Christophe [Douchez] ; pour l’équipe réserve, obligée de reprendre en R2 ; pour les petites : j’entraînais les U11, Et c’est toujours plus gratifiant de dire « je joue au LOSC en D1 » que « je joue au LOSC en D2 ». Et le club a perdu beaucoup de joueuses. On s’en veut énormément. C’est comme si j’étais venue dans un endroit, que j’avais récupéré quelque chose, et que je ne l’avais pas reposé au même endroit. C’est triste mais dans ces moments là, des gens me disent : « non mais là faut penser à toi, arrête de te prendre la tête, tu t’en vas… », mais moi je ne partais pas dans cette optique là ! Je suis venue ici, tout le monde a tout fait pour que je m’y sente le mieux possible, donc ce n’est pas que moi, mais forcément on a sa part de responsabilité. Il faut du temps pour s’en remettre.
Tu as pris les choses très à cœur.
D’autant que j’ai joué quasiment tous les matches. Alors je me dis que j’aurais pu mieux faire là, ou là… Tu te demandes si tu as fait un truc de mal.
Qu’est-ce qui explique que, malgré la cohésion de groupe que tu évoques et dont on a aussi eu connaissance par ailleurs, l’équipe ait été autant en difficulté une grande partie de la saison ?
Je pense que beaucoup de joueuses ont eu du mal à appréhender les méthodes de Dominique Carlier. Dominique me rappelle un coach que j’ai eu à Clairefontaine : Didier Christophe, qui a joué à Lille d’ailleurs. Pour ma part, je me suis toujours bien entendu et j’ai eu de très bons rapports avec lui. Je le répète : c’est son discours qui m’a donné envie de rejoindre le LOSC. Il a un côté un peu « brut » qui peut passer pour distant, car je pense que sa manière de faire correspond davantage à un football très professionnel, presque le football des garçons. C’est un mode de fonctionnement auquel j’ai été habituée à Montpellier, et c’est pour ça que ça ne m’a pas perturbée. Mais pour d’autres, qui n’ont pas été habituées à ça, parce qu’elles ont toujours joué dans des clubs « semi-pro », ça peut déranger. C’est des choses que tu peux trouver normales quand tu as côtoyé des clubs pros. Je vais donner un exemple : on a joué un match amical contre Barcelone. Des filles ont appris qu’elles n’étaient pas dans le groupe une fois arrivées au vestiaire, car elles ont vu que leur maillot n’était pas accroché. On peut regretter la méthode, mais le problème, c’est que c’est la loi du football, maintenant c’est comme ça. Contre Reims, la semaine dernière, une fille de notre équipe s’est échauffée, et est ensuite retournée en tribunes. Et elle l’a su le jour du match.
Tu veux dire que Dominique Carlier avait un mode de fonctionnement qui correspondait davantage à ce milieu plus professionnel, avec son côté un peu ingrat ou impersonnel ?
Oui, voilà ! Le football des garçons. Nous les filles, on est pleines d’états d’âmes, pleines de susceptibilités qui n’ont pas leur place dans le football professionnel, qu’il soit masculin ou féminin. Il faut savoir mettre son égo de côté. Nous à Montpellier, s’il y en a une qui, du jour au lendemain, se plante sur le fonctionnement, elle dégage. À Lille, tu ne peux pas faire ce genre de choses car tu n’as pas un effectif qui te le permet. Ce genre de pratique ne me choquait pas car j’y ai été habituée. Il m’est arrivé de faire un déplacement à Guingamp… pour être dans la tribune ! C’est des trucs bêtes, mais quand tu es dans un club pro, tu n’y fais plus attention. C’est-à-dire que pour réussir, il faut passer par là. Mais après, à partir du moment où c’est ton coach, ton supérieur, enfin moi je le vois comme ça, tu n’as pas ton mot à dire. J’aurais peut-être un autre avis si j’avais été sur le banc : moi j’ai joué presque tout le temps… Et je comprends aussi que des joueuses se plaignent de ne pas jouer à leur poste.
Sur le terrain, on n’a pas vu de défaillances individuelles, on avait vraiment le sentiment d’un problème collectif.
Tu peux avoir les meilleures joueuses du monde, si la rencontre entre un groupe et un entraîneur ne passe pas comme il faut, ça ne marchera pas. L’année dernière à Montpellier, dans un groupe avec des internationales, des joueuses exceptionnelles, les filles n’étaient que huitièmes au bout de la 6e journées… Je ne dis pas que Dominique était en tort car, que ça marche ou pas, c’est toujours le produit de la rencontre entre un groupe et un staff. Là, les profils ne se sont pas trouvés. Peut-être qu’on ne parlait pas le même football. Dans ces cas-là, il faut savoir prendre une décision rapidement, et là ça a été pris trop tard. La décision aurait dû être prise avant la trêve hivernale.
Est-ce qu’il a été question que tu restes à Lille en cas de maintien ?
Étant sous contrat avec Montpellier, je n’avais pas les cartes en mains. La priorité pour moi, c’est d’avoir du temps de jeu, j’en ai parlé avec le staff de Montpellier et avec l’entraîneur de l’équipe de France B. Donc si Montpellier ne me proposait pas de temps de jeu et que Lille restait en D1, rester à Lille aurait été mon premier souhait. Ici, le coach m’a dit qu’il comptait sur moi. Donc à partir du moment où je suis sous contrat avec Montpellier….
« J’ai besoin de jouer »
Venons-en à cette année : tu t’entends bien avec le coach [Frédéric Mendy], il a joué à Bastia !
Oui (rires) ! Il a un caractère qui me fait penser à chez moi. Il a joué 7 ans en Corse, et lui-même dit qu’il est Corse ! On s’entend très bien. C’est sa première expérience d’entraîneur chez les filles. Précédemment, il avait eu les U16, les U17 et les U19 à Montpellier, chez les garçons.
Moi je suis une grande fan de Bastia : c’est l’équipe de mon enfance, j’allais regarder les matches quand ils étaient en National et en Ligue 2. Je descendais d’Ajaccio en train jusque Bastia. Mon père venait me chercher à mi-chemin, à Corte, en voiture, parce que la micheline en Corse, ça va moins vite que la voiture ! Et il m’est arrivé de regarder des vidéos de lui, et c’était vraiment un casseur ! Là je suis à 2 cartons jaunes en 2 matches, je sais qu’il ne va pas me le reprocher (rires) !
Quelles sont les ambitions pour cette saison, collectivement et personnellement ?
Collectivement, gagner le plus de matches possible pour aller le plus loin possible. Personnellement, avoir le plus de temps de jeu possible. Après avoir fait une saison si complète à Lille en termes de temps de jeu, j’ai besoin de jouer. On dit toujours qu’il faut le double de temps durant lequel on a été arrêté pour revenir à son meilleur niveau. Donc comme j’ai été arrêtée 3 ans, il va me falloir du temps ! Il y a beaucoup de monde à mon poste, et beaucoup de joueuses talentueuses. À l’entraîneur de déterminer sa charnière centrale et de faire jouer celles qui s’entendent le mieux.
As-tu en tête la sélection nationale ?
Déjà… la B. On verra. Je ne suis pas pressée. Avec tout ce qui m’est arrivé, je préfère prendre mon temps. Je ne me voyais tellement pas là, 4-5 ans en arrière… Jamais j’aurais pu imaginer tout ce qu’il s’est passé. Alors… pour ne pas être déçue, mieux vaut parfois ne s’attendre à rien ! Je vis au jour le jour. Pour l’instant, je suis en bonne santé, je suis à Montpellier, et j’essaie de gagner du temps de jeu.
J’imagine que tu as regardé la coupe du monde ! Est-ce que quelque chose a changé depuis la reprise ?
Je ne saurais pas trop te dire. Je ne pense pas qu’il y ait une dynamique exceptionnelle car il n’y a pas énormément de monde qui vient voir les matches… Mais ça peut se faire petit à petit : j’ai cru comprendre que beaucoup de petites s’étaient inscrites dans les clubs de foot. La coupe du monde n’aura pas de retombées immédiates, mais ça devrait bousculer les générations suivantes. Un peu comme les garçons d’avant qui ont oeuvré pour que ceux d’aujourd’hui soient dans les meilleures conditions possibles, le travail d’aujourd’hui se fait pour les générations suivantes.
Merci pour ta disponibilité ! On pense bien à toi. Tu nous manques !
Merci à toi, ça m’a fait plaisir. J’aimerais tellement tomber contre vous en coupe de France. Franchement… C’est un grand souhait.
Cette fois, ne te gêne pas pour faire une passe décisive à notre avant-centre !
(rires) Je ne sais pas si ils seront d’accord du côté de Montpellier !
Merci à Morgane Nicoli pour sa disponibilité, et au service de presse du MHSC !
Posté le 9 septembre 2019 - par dbclosc
Rentrée du LOSC : 3 bons points
C’est long, 4 mois sans match officiel de la section féminine du LOSC. Et on ose espérer que c’est long, 4 mois sans nos comptes-rendus. Le 8 mai, le LOSC terminait sa saison par une honorable défaite en finale de coupe de France. En championnat, c’était malheureusement déjà plié : revoilà la D2, quittée au printemps 2017. Logiquement, une bonne partie de l’effectif est partie, et le LOSC entame un nouveau cycle avec quelques rescapées, des joueuses formées au club et 5 recrues. Voilà désormais un groupe bien jeune qu’on a hâte de voir à l’oeuvre.
Dans l’interview qu’elle nous a accordée et que nous vous recommandons chaudement de lire si ce n’est déjà fait, Rachel Saïdi revient sur les enjeux de la nouvelle saison et souligne notamment la jeunesse de son groupe : Evian, ville thermale, est probablement l’adversaire idéal pour lui faire prendre de la bouteille et le plonger dans le grand bain. Fidèle à sa tradition d’hospitalité, le Nord, via son ciel, accueille ses hôtes avec ce qui les symbolise le plus : donc il tombe de l’eau, autrement dit il pleut.
On aperçoit Maud Coutereels, venue saluer ses anciennes coéquipières, ou du moins le peu qu’il en est resté. Parmi elle, Silke Demeyere ! Didier lui a amené une BD de Bob et Bobette : charmante attention.
Rachel Saïdi aligne d’entrée ses 5 recrues, sur lesquelles on aura un œil particulièrement attentif : Emeline Saint-Georges en défense centrale : Agathe Olliver arrière gauche ; Aurore Paprzycki dans l’entrejeu ; Salomé Elisor offensive dans le couloir gauche ; et l’avant-centre Marylise Ngo Ndoumbouk, qui porte le brassard de capitaine et qui à elle seule fait augmenter la moyenne d’âge de l’équipe de 5 ans.
On note aussi la présence de Caroline La Villa arrière droite, ce qui correspond à ce qui a été vu lors de la préparation. Silke Demeyere joue un poil plus haut que d’habitude : seule Carla Polito est placée en sentinelle devant la défense. Il y a quelques alternances entre Polito, Demeyere et Paprzycki selon que le LOSC ait ou non la possession de balle et selon qui initie les relances, mais en gros ça correspond au schéma ci-dessus.
En D2, on n’est plus télévisés : on commence donc à 15h10, puisque tout le monde s’en fout apparemment.
Les filles d’Evian n’ont pas de nom derrière leur maillot, à moins qu’elles ne s’appellent toutes « Intermarché ».
Les joueuses saluent le chantier de la tribune : qui l’eût grue ?
4e Il est donc 15h14 quand Didier intervient pour la première fois de la saison. Un « excellent ! » pour l’arbitre, qui nous accorde une faute pas franchement évidente. La saison est lancée.
7e Première action bien construite sur la droite, avec Dufour, La Villa, Demeyere, puis à la fin un centre de Dufour qui donne un corner. Ça ne donne rien.
9e RÉCUPÉRATION DE SILKE DEMEYERE !
12e Passe en retrait très mal assurée du côté d’Évian, et Ngo Ndoumbouk est lancée vers le but adverse ! Elle semble effacer la gardienne puis tombe. Pas de pénalty selon l’arbitre. Oulala, le complot se mettrait déjà en place que ce ne serait qu’à moitié étonnant.
13e Centre de Olliver depuis la gauche. Le ballon arrive sur Julie Dufour qui remise en retrait vers Paprzycki, dont la frappe est renvoyée par une tête aux 6 mètres.
14e Pichenette pour effacer une adversaire, puis grand pont : Julie Dufour est bien là.
Dans la continuité, sur un corner de Demeyere, Ngo Ndoumbouk est à deux tresses de pouvoir reprendre de la tête, mais ça passe devant le but.
Le match est pour le moment assez heurté et reste cantonné au milieu de terrain. La possession est lilloise. Par à-coups, on commence à voir quelques beaux mouvements, comme celui de la 19e : le LOSC obtient un coup-franc pour une faute sur Julie Dufour à l’angle de la surface de réparation sur la droite. Mais avant cela, il y avait eu une longue séquence de possession et de remontée de terrain avec Elisor, Demeyere, Paprzycki, Polito et La Villa.
Le coup-franc, tiré à ras de terre par Silke Demeyere, ne surprend pas la gardienne.
24e Longue ouverture depuis l’arrière et la défense lilloise est prise : Blais est en avance pour se présenter face à Launay mais elle ralentit se fait rattraper par Frémaux puis tente de la dribbler, et faute de Frémaux, à deux orteils de concéder un pénalty. Carton jaune pour Frémaux.
Le coup-franc est assez foiré, probablement parce que Didier a crié juste avant la frappe.
27e Grosse frappe de la 14 d’Evian, qui s’appelle Inès Boutaleb. La frappe est assez puissante mais passe une vingtaine de mètres au-dessus du but de Launay. Ça passe même derrière le grillage. Elle se fait un peu charrier par le public et ça la fait rire elle-même.
Comme Marine Dafeur est partie, on est à la recherche d’un nouveau challenge : vu la configuration du terrain, faire passer le ballon derrière les filets des buts nous semble pas mal. Donc dès qu’une Lilloise fait comme Inès Boutaleb, on lui donne le nom du challenge et on compte les points. Allez les filles, on compte sur vous !
C’est l’occasion de dire qu’on pense bien à Marine suite à sa blessure, et on lui souhaite bon courage pour son opération mardi !
28e Inès Boutaleb, décidément très en vue, prend un carton jaune pour une faute. C’est plutôt pour sa frappe qu’elle aurait mérité un avertissement !
En se documentant, on apprend que cette joueuse est internationale algérienne. L’Algérie, Évian… Il doit y avoir des liens historiques.
29e Nouveau centre de Dufour de la droite, à ras de terre. Tout le monde hésite à proximité des 6 mètres, ça rebondit sur Demeyere, qui est surprise et ne peut reprendre.
32e Suite à coup-franc de Elisor de la gauche, c’est très brouillon dans la surface d’Evian. Carla Polito parvient à frapper : c’est contré et la gardienne s’empare du ballon.
34e Elisor et Dufour ont permuté.
35e Débordement de Julie Dufour, côté gauche donc cette fois. Elle résiste à l’épaule à une arrière puis passe en vitesse (quel talent!) ; son centre en retrait est repris à 8 mètres du but par Elisor, qui place du droit trompe la gardienne sur sa gauche à ras de terre : tu permutes et ça fait but, 1-0 pour le LOSC !
36e Sur l’engagement, la défense lilloise semble dormir et se fait surprendre par un ballon dans son dos. Blais se retrouve seule face à Launay, qui sort, et contraint l’attaquante à tenter un lob de l’extérieur de la surface… ça passe juste à côté. Hé ben, on l’a échapoubelle.
37e Message à l’attention de Salomé Elisor : ce but tombe à pic, car tu as fait une grossière erreur lundi en retweetant Florian Thauvin. Nous savons bien que tu as joué à Marseille et à Grenoble, comme lui, et que tu es probablement très attachée à l’OM et au GF38, mais à Lille, nous avons un petit contentieux avec cet individu. Pourquoi ne pas plutôt retweeter Dimitri Payet, auteur de 19 buts avec le LOSC ? Après, si à chaque retweet de Thauvin correspond un but, on peut discuter hein.
Quoi qu’il en soit, la rédaction de DBC se tient à disposition du club pour une sensibilisation aux bonnes et mauvaises pratiques à destination des joueuses.
40e Bonne prise de balle de Launay.
41e Elisor manque complètement sa passe en retrait et offre un face-à-face Blais/Launay. Elisa réalise un bel arrêt sur sa gauche !
44e La Villa trouve Elisor qui centre. La volée de Dufour à l’entrée de la surface est contrée. Demeyere récupère et ressert Dufour : la frappe est cette fois bloquée par la gardienne.
45e L’arbitre applique le règlement en cas de faute sur Silke Demeyere : carton jaune pour la 5, Gimenez. « Excelleeeeeent, l’arbiiiitre ! ».
Mi-temps sur ce score de 1-0. C’est cohérent dans l’ensemble. Après un début timoré, les Lilloises se sont davantage montrées offensivement et mènent logiquement. Belle activité Demeyere/Paprzycki au milieu de terrain. Saint-Georges, c’est impeccable, et Olliver est également très propre. Ngo Ndoumbouk a eu quelques mouvements intéressants en début de match puis s’est effacée : il faut dire qu’elle n’a repris que depuis 2 semaines, elle manque donc certainement de rythme. Le danger est surtout venu des côtés avec Elisor et Dufour.
Attention car la défense a été devancée à quelques reprises quand ça a joué en profondeur, et si les adversaires ont eu moins d’occasions, celles-ci ont été les plus dangereuses.
Caroline La Villa, Julie Dufour et Silke Demeyere
16h15 C’est reparti Paprzycki !
49e Faute de Frémaux à l’entrée de la surface lilloise. Coup-franc très excentré à gauche : c’est encore très mal exploité et ça finit en 6 mètres
54e Ça s’énerve. Les Lilloises avaient perdu le ballon après avoir vite joué un coup-franc, mais l’arbitre a demandé à le faire retirer. Les joueuses d’Evian, qui étaient du coup en bonne position, protestent. C’est la 19 qui prend pour tout le monde : carton jaune pour Jung.
56e Au tour de Paprzycki de prendre un carton jaune après une petite faute. À moins qu’elle ne soit sanctionnée pour avoir talonné le ballon dans la joueuse à terre alors que le jeu était arrêté. C’est la rentrée des crasses.
57e Frappe au-dessus de Fayolle, la n°10 d’Evian.
58e Encore une balle en profondeur côté Evian. Frémaux semble pouvoir contrôler le ballon mais le perd, et une attaquante file au but. Frémaux reprend le ballon dans la surface mais tombe, sans obtenir de coup-franc. Pire : sa main touche le ballon. C’est pénalty, et c’est transformé par Mills, plein centre : 1-1.
Bon, honnêtement, il ne se passait plus grand chose du côté du LOSC depuis la reprise, cette égalisation est donc assez logique. Dommage que ça vienne d’une erreur individuelle. Si on veut être positif, on peut toutefois considérer que ne prendre de but que sur une erreur individuelle est rassurant.
59e Réaction de Julie Dufour, qui enroule depuis l’angle gauche de la surface : dans les gants de la gardienne.
61e Demeyere trouve Elisor, qui tombe (facilement) dans l’arc de cercle : coup-franc. Demeyere frappe pied gauche, au-dessus. Dommage, la gardienne avait anticipé du mauvais côté.
64e Centre de Ngo Ndoumbouk. Saunders, la gardienne, se jette dans ses 6 mètres et renvoie le ballon dans l’axe alors qu’il n’y avait pas grand danger si elle n’était pas intervenue. Du coup, petite panique dans la défense et dégagement en touche.
Le LOSC est reparti de l’avant depuis l’égalisation.
66e Main de Paprzycki. L’arbitre doit considérer que c’est totalement involontaire ou que c’est pour se protéger, en tout cas Aurore ne reçoit pas de second carton jaune. Merci bien.
67e Sortie de la Marylise Ngo Ndoumbouk, entrée de Maïté Boucly.
Julie Dufour passe en pointe et Maïté prend le côté gauche.
68e Après un corner obtenu et frappé par Dufour, Paprzycki frappe, ça semble contré par une main adverse, mas l’arbitre ne donne pas de pénalty. Ça commence à gueuler dans le public, à 1-1 tous les moyens sont bons pour reprendre l’avantage.
72e Grosse gaffe d’Eva Frémaux qui perd le ballon en position de dernière défenseuse. Nouveau face-à-face mais superbe sortie d’Elisa Launay dans les pieds adverses !
75e Carton jaune pour la gardienne d’Evian, qui gagne du temps. Elle aurait dû prendre un avertissement depuis longtemps en raison de sa tenue qui la fait ressembler à une sportive soviétique.
76e Frappe de Boucly, contrée. Corner.
78e Côté droit, bon centre de la Villa, envoyé en corner.
79e C’est frappé par Julie Dufour depuis la gauche, et boxé de l’autre côté par la gardienne. Les Lilloises récupèrent et le ballon arrive sur Paprzycki. Étonnamment, la défense a complètement oublié Julie Dufour après le tir du corner : la voilà seule dans l’arc de cercle. Aurore la voit et la sert. Légèrement excentré côté gauche à 12 mètres, Julie frappe à ras de terre, du gauche, et redonne l’avantage au LOSC, 2-1 !
81e C’est fini, Madame l’arbitre !
82e De la droite, très bon centre de Boutaleb, le ballon est manqué d’un rien par Fayolle, qui s’est jetée… ça passe devant le but. Ouf !
83e Sortie de Salomé Elisor, entrée de Noémie Mouchon.
84e Qu’est-ce que c’est que ça encore : corner direct de Demeyere, l’arrière placée au premier poteau se chie dessus en tirant dans le vide avec son pied droit, mais réussit tout de même à renvoyer très chanceusement le ballon avec son mollet gauche.
Dans la continuité, le ballon arrive au deuxième poteau sur Frémaux, qui frappe fort du droit à 8 mètres : la gardienne dévie au-dessus.
85e Hors-jeu, et donc coup-franc sifflé pour Evian. Julie Dufour envoie de bonne guerre le ballon loin des joueuses adverses. Boutaleb lui passe devant et lui met un bon coup d’épaule, que l’arbitre ne voit pas. Loin de nous l’idée de la faire expulser, mais on rappelle gentiment, à elle et à l’arbitre, que ce n’est pas bien de faire ça, et qu’en plus elle a déjà un carton. Elle nous a répondu quelque chose que la bienséance d’un blog bien sous tous rapports empêche de transcrire.
86e Carton jaune pour Silke Demeyere. Ça, c’est vraiment honteux.
89e Frappe de Paprzycki, corner.
90e + 1 Boucly passe 3 joueuses sur le côté gauche avant d’être reprise dans la surface. L’arbitre siffle une faute préalable sur elle. Dufour frappe le coup-franc, sur la gardienne.
90e + 4 Fini ! Victoire du LOSC 2-1. C’était inégal selon les périodes du match, mais ça fait 3 points quand même. Globalement, mêmes remarques que celles indiquées à la mi-temps. Les Lilloises, en difficulté en début de seconde période, ont bien réagi suite à l’égalisation, mais peuvent aussi remercier le manque d’adresse des attaquantes adverses.
Dimanche prochain, le LOSC jouera à Yzeure. Prochain rendez-vous à domicile le 22 septembre contre Grenoble !
Posté le 7 septembre 2019 - par dbclosc
Rachel Saïdi : « L’objectif premier est de structurer la section féminine »
L’équipe senior de la section féminine du LOSC débute le championnat ce dimanche 8 septembre : ce sera au Stadium à 15h, contre Thonon-Evian. Rachel Saïdi fait le point juste avant la reprise.
Comme en 2017 avec la joueuse Rachel Saïdi puis en 2018 avec le coach Dominique Carlier, nous avions à cœur de présenter quelques-uns des enjeux de la nouvelle saison, d’autant qu’a priori nous ferons toujours un compte-rendu des matches à domicile, comme c’est le cas depuis deux saisons.
Nous sommes donc retournés vers Rachel Saïdi, cette fois coach, puisqu’elle a repris une équipe première mal en point(s) en février 2019. L’équipe a relevé la tête, au point de réaliser un superbe parcours en coupe de France, et de se classer 6e à partir du changement de coach, mais il était malheureusement trop tard pour maintenir l’équipe en D1. Rachel revient dans un premier temps sur la fin de saison dernière, collectivement et, plus personnellement, sur la transition qu’elle a vécue.
Sur la saison à venir, beaucoup de joueuses sont parties à l’intersaison, et l’effectif est considérablement rajeuni : s’il y a un début d’homogénéisation avec la section masculine, on peut considérer qu’il passe par là ! Effectif jeune et probablement talentueux : il compte notamment 4 championnes d’Europe U19 sacrées cet été (Julie Dufour, Mary Innebeer, Carla Polito et Emeline Saint-Georges). Pas d’enflammade cependant : pour le moment, la coach nous indique que la consolidation de la section féminine est la priorité. Sur le plan sportif, il faudra un peu de temps pour fixer des objectifs précis.
Enfin, l’été a bien sûr également été marqué par la coupe du monde, dont les retombées pour le football français tardent pour le moment à se faire sentir.
Crédit photo : Allez Lille
On aimerait d’abord revenir sur ta fin de carrière de joueuse, qui s’est faite discrètement car tu as de suite pris les rênes de l’équipe première, et l’urgence était d’abord de la faire remonter au classement. Comment as-tu vécu cette transition de joueuse à coach ?
Lorsque j’ai été reçue par la direction, ça a été une grosse surprise car je ne m’attendais pas à ce qu’on me propose ce poste-là, à ce moment-là de la saison. J’avais déjà eu une expérience d’encadrement, avec des jeunes seniors niveau régional, à Hénin-Beaumont : j’avais pris le relais car le coach de la réserve est parti en cours de saison.
On m’a laissé le temps de réfléchir à ma décision, à peu près 48h. Je ne mesurais pas forcément l’impact sur ma carrière de joueuse : je mesurais surtout toute la charge de travail et la responsabilité qui m’étaient données dans ce rôle de coach. Je pensais davantage à l’objectif de maintenir ce club en D1 – car je sais que c’est dur de grimper en D1 – qu’à la fin de ma carrière de joueuse. Je me suis dit que ça allait chambouler beaucoup de choses et, après réflexion, après avoir discuté avec le staff qui était déjà en place, on a décidé de poursuivre l’aventure ensemble. Jusqu’à la fin de saison, je n’ai pas pensé au fait que je n’étais plus joueuse. C’est seulement là, pendant les vacances d’été, où j’ai tout coupé, que j’ai eu le contrecoup en prenant conscience que je ne faisais pas la traditionnelle préparation individuelle estivale. D’un côté, j’étais contente de ne pas la faire, et d’un autre côté, ça m’a mis une claque : je me suis rendu compte que c’était terminé.
« J’aurais aimé officialiser ma fin de carrière de joueuse… »
Il y a eu une réception après la saison, en mai, pour ta fin de carrière, mais la transition a été très rapide. Quel sentiment domine aujourd’hui ?
Un peu de frustration car ça ne s’est pas exactement passé de la manière dont je l’avais imaginé. En tant que joueuse, je rêvais de finir sur un match important, ou sur un match où, quand je sors du terrain, je sais que j’ai accompli ce que j’avais à faire en tant que footballeuse. J’aurais souhaité un moment où je sors du terrain avant la fin du match en me disant : « OK, c’est terminé ». Donc si j’ai un petit regret, c’est de pas avoir officialisé ma fin de carrière.
Mais je suis heureuse d’avoir arrêté car je suis désormais à un poste dont j’ai toujours rêvé. C’est une responsabilité que j’ai toujours souhaité avoir. Quand j’ai passé le DES, j’étais la seule femme, entourée de 74 hommes au quotidien à Clairefontaine : il y a eu des moments durs mais c’était justement pour vivre ce que j’ai aujourd’hui. Donc si ma fin de carrière me fait basculer, même brutalement, comme coach, il n’y a pas meilleure fin de carrière !
Et comment passe-t-on de coéquipière à coach ?
C’était une des difficultés : je me retrouvais face à des filles avec qui il y avait beaucoup d’affinités, avec qui je passais des soirées, et certaines étaient des amies proches ! Il a fallu réfléchir à tous ces aspects-là, mais ce n’est pas ça qui m’effrayait. Je savais que j’allais instaurer une distance entre elles et moi, et je ne doutais pas qu’elles allaient être respectueuses de ça. Et en fait les règles ont été instaurées dès la première séance. Je n’en avais parlé à personne dans le groupe, et j’arrive dans le vestiaire habillée en coach. Les filles rigolent, m’interrogent : « mais attends.. ? Tu vas faire une séance avec les jeunes ? Tu te prends pour la coach de l’équipe première ? » etc. On a attendu l’arrivée de Christophe [Douchez], Stéphane [Notte], Jules-Jean [Leplus] et Fernando [Da Cruz] pour rendre l’information officielle. Et quand elles ont vu que c’était du sérieux, elles ont accepté l’idée, d’autant mieux que certaines avaient souhaité un changement.
Ce premier jour, on est restées un moment dans le vestiaire avant d’aller en salle de muscu. Les filles ont dit : « Ok, y a pas de souci. Au contraire, ça nous convient. On va travailler ensemble dans le même sens, on va respecter les limites demandées », et elles ont été irréprochables dans ce domaine.
Quelles décisions as-tu prises pour tenter de faire remonter l’équipe ?
Dans une situation comme celle-là, je l’ai vécue avec Hénin aussi, quand on est dans la zone rouge ou proche de la zone rouge, quand vous sentez que la fin de saison va être compliquée pour le maintien, ce qui va vous permettre d’espérer décrocher quelque chose, c’est la cohésion du groupe. Donc on a misé sur ça.
On a changé les méthodologies de travail. Je ne dis pas que c’est la meilleure méthode, mais on a vite mis en place autre chose avec Christophe Douchez : on a instauré davantage de transparence, et l’idée que chacun/chacune à quelque chose à donner à l’autre. Il y a des obligations réciproques, c’était donnant-donnant, c’est à dire que les filles me donnent de l’investissement sur le terrain, elles me donnent à l’entraînement, et nous, de l’autre côté, on leur donne des week-ends moins chargés, ou des temps de repos qui n’étaient pas prévus. On leur demandait de s’investir à 300% à l’entraînement et, en contrepartie, il y avait davantage de souplesse sur d’autres aspects.
Donc en dehors du terrain, il reste tout de même une proximité ! On a gardé des moments où on est un peu plus relâchées, on balance quelques vannes… Mais à partir du moment où on était sur le terrain, ou quand la causerie était entamée, là y avait plus d’histoires d’affinités, et la distance a vraiment été vite intégrée, et je crois qu’elles l’ont toutes bien vécu. Elles n’ont jamais nui à ce qui a été mis en place, et c’est pour ça qu’on a pu espérer se maintenir jusqu’à la dernière journée. Je pense que si on avait eu un groupe de filles sans l’intelligence qu’elles avaient, on aurait eu des difficultés. Certaines auraient eu du mal à prendre en considération mes consignes ou mes corrections.
Et outre la cohésion, l’état d’esprit, qu’en était-il au niveau du jeu ? De notre côté, il nous a semblé flagrant que soudainement, c’était plus cohérent, alors que pendant les 2/3 de la saison, c’était très laborieux.
On a été plus proches des filles par des retours collectifs et individuels, en vidéo. Chacune d’entre nous devait avoir les idées claires sur ce point-là. Elles étaient demandeuses de retours, d’interactions. Et on leur a demandé de laisser leur susceptibilité au pied de la porte durant les retours vidéos, parce que des choses allaient sûrement déplaire ! Je pense que dans le foot féminin, les femmes sont plus susceptibles, et si vous n’avez pas cette capacité ou cette facilité à leur dire les choses sans qu’elles ne ronchonnent, à l’arrivée ce ne sera pas constructif et vous allez aboutir à l’inverse de ce que vous cherchez. On les a donc incitées à parler, parce que peut-être que parfois, ce qu’on leur demandait n’était pas cohérent de leur point de vue. On a donc eu un échange régulier et elles se sont prises au jeu. On travaillait comme les garçons du LOSC, c’est-à-dire qu’on était sur une méthodo du samedi au samedi. On analysait les qualités et les défauts de notre équipe, et on en tirait des enseignements qu’on réétudiait et qu’on renouvelait semaine après semaine.
Après, on essayait de s’adapter à l’adversaire chaque week-end, mais en mettant en avant l’idée qu’on avait avant tout un groupe de qualité, et qu’il fallait cesser de parler sans cesse de l’adversaire.
Donc le plus gros point qu’on a tenté améliorer, c’est la méthodologie de travail, sur le terrain. On avait des filles qui avaient faim de s’entraîner, et qui prenaient à cœur ce qui était demandé en termes d’intensité. Ça ne veut pas dire que la méthodologie est appropriée à tout le monde, à tous les groupes d’entraînements mais, avec ce groupe-là c’était en adéquation et c’est ce qui nous a permis d’espérer jusqu’à la dernière journée sans avoir de regret.
« Un nouveau cycle »
Tournons-nous vers la saison à actuelle. Est-ce que l’objectif est la remontée immédiate, ou davantage une structuration de la section ?
C’est une structuration. Quand la direction nous a rencontrés pour évoquer cette saison, elle ne nous a pas mis de pression pour remonter cette année. En revanche, c’est ce que je disais aux filles, on est des compétitrices : quand on entre sur un terrain, ce n’est pas pour se dire qu’on va finir 9e, tranquillement ! On a envie de se rapprocher un maximum du haut de tableau, de l’accrocher le plus longtemps possible, puis on fera un bilan en décembre pour se situer et ajuster peut-être des objectifs plus clairs et définis jusqu’en fin de saison.
Il y a eu de nombreux départs, tu es à la tête d’un groupe très jeune, dans une nouvelle division. Quels sont les avantages et inconvénients de ces nouveautés ?
7 joueuses du groupe de D1 sont restées ; ensuite on a 8 joueuses qui ont été formées au club et qui ont grimpé ; et on a recruté 5 joueuses en fonction des manques qu’on a identifiés. On a encore l’opportunité de récupérer une joueuse, on est en train de plancher pour savoir dans quel secteur de jeu.
Après, oui on a un groupe jeune, oui il y a eu beaucoup de départs ; moi-même je suis encore jeune à ce poste-là et je ferai aussi des erreurs ; oui il y a des équipes plus expérimentées que nous, parce qu’on a eu un groupe quand même assez « piquant » on va dire !
Tant mieux, car si on arrive à faire une bonne saison, ce sera d’autant plus remarquable pour les joueuses. C’est un groupe qui, individuellement, est jeune, mais qui dispose de joueuses de qualité, en devenir. Une saison complète en D2 va leur faire du bien : je pense à Julie Dufour ou à Maïté Boucly. Elles vont changer de statut dans l’équipe, devenir plus responsables, plus importantes et plus influentes dans le jeu. J’espère qu’elles passeront un cap qui leur permettra d’être plus armées si elles veulent retrouver la D1. Je pense que c’est un mal pour un bien. Personnellement, ça me permet aussi d’entrer dans un nouveau cycle, car les joueuses que j’ai ne sont pas des joueuses avec qui j’ai des affinités plus que ça on va dire. Donc la distance coach/joueuse est intacte. L’avenir nous dira à quels objectifs on peut prétendre en fin de saison. Mais c’est en tout cas un nouveau cycle. Voilà où se situe le groupe.
Présentation des recrues dans LOSC In The City
Il y a 2 ans tu nous a dis que tu ne participais pas, en tant que coordinatrice, à l’équipe première, parce que justement ça permettait de mettre une barrière. Aujourd’hui, tu conserves ce poste de coordinatrice ?
Oui.
Qu’est-ce que ça implique vis-à-vis de la gestion de l’équipe première ? On imagine du coup que tu connaissais les 8 joueuses formées au club, et que tu avais un autre rapport avec elles.
C’est une bonne chose parce que ça m’a permis de déjà travailler avec ces joueuses là quand j’intervenais sur les séances U19 avec Kévin Boquet. Ça m’a permis d’avoir plus de garanties sur ces joueuses-là qu’un coach qui vient de l’extérieur et qui n’a pas vu leur évolution, ou qui ne vient les voir jouer que sur 1 ou 2 matches en fin de saison. Dans le discours, dans la communication, c’est plus fluide aussi, elles me font confiance jusqu’à présent. Je suis allée chercher moi-même certaines d’entre elles chez les garçons, comme Eva Frémaux et Noémie Mouchon. Il y a donc une certaine confiance à mon égard, sur l’estime que j’ai d’elles en tant que sportives.
L’inconvénient pour moi, c’est que c’est une charge de travail supplémentaire ! Mais dans le monde du football, ça va tellement vite que je ne me plains pas, c’est très riche. Ça me permet de faire le lien entre les équipes jeunes et l’équipe première, lien qui n’existait pas ou trop peu jusqu’à présent. Moi, ça me permet de voir les séances des U15, des U13, de participer aux séances, et de faire les liens avec les U19 et la D2 au quotidien.
Donc il y a davantage de cohérence dans la structuration.
Il y a un lien plus naturel, car j’ai la chance de pouvoir me rendre plus disponible pour aller voir les jeunes. J’ai intégré Kévin Boquet sur le début de prépa avec nous pour qu’il puisse voir notre niveau. Quand vous êtes coach des U19 et que vous avez une joueuse qui est au-dessus, la difficulté n’est pas d’analyser si elle est au-dessus de votre groupe : la difficulté, c’est de déterminer si elle a les compétences pour jouer au-dessus. Kevin Boquet a participé aux séances avec nous, ça lui a permis de voir un peu ce qu’il en était cette année du niveau du groupe senior, et aussi de juger « ses » filles.
De gauche à droite : Emeline Saint-Georges, Salomé Elisor, Aurore Paprzycki, Julie Dufour, Caroline La Villa, Maïté Boucly, Silke Demeyere
« Pour l’instant, la coupe du monde n’a pas changé notre quotidien »
On aimerait te demander quelques éléments sur la coupe du monde et ses retombées. Penses-tu que, concrètement, la compétition aura des effets positifs sur le football féminin en France ? On a eu le sentiment que ça a été beaucoup suivi, la ministre s’est beaucoup exprimée en disant que ça justifiait de plus gros moyens, puis d’autres ont constaté que pour la 1e journée de D1, il n’y avait finalement que quelques centaines de spectateurs grand maximum dans les tribunes. Qu’en penses-tu ?
Pendant la coupe du monde, on a vraiment senti un effet, un engouement. Plein de gens regardaient les matches à la télé, se déplaçaient au stade, ont été surpris du niveau du foot féminin de maintenant. À Valenciennes, le stade était blindé quasiment à tous les matches mais, depuis la que la fête est terminée, notre quotidien n’a pas changé. On verra dimanche si ça ramène un peu plus de monde… Aujourd’hui1 il n’y avait pas grande foule non plus. Pour l’instant il n’y a pas forcément d’impact. On en verra peut-être avec le nombre de licenciées dans les clubs amateurs notamment, on va voir si le VAFF, qui est à nos côtés, a doublé son nombre de licenciées, notamment jeunes.
Mais pour l’instant je ne vous cache pas qu’on n’a pas plus de moyens que ça de la part de la fédération, et on n’a pas vu évoluer d’autres points. La note positive, c’est qu’on a réussi à trouver des partenaires privés, qui vont investir un peu sur la section féminine. Sur ce point, ça a évolué, et ça a permis de se rendre peut-être plus intéressantes auprès de chefs d’entreprises qui ont envie d’investir un peu, de revaloriser leur image en parlant de « la sportive », pas forcément de « la footballeuse », dans le monde du travail, mais ça s’arrête à ça. Sinon… pendant nos séances d’entraînement, c’est toujours vide ! Donc je suis mitigée. Il aurait fallu avoir une petite subvention de la fédé pour nous aider au niveau de la structuration mais bon…
Et sur l’image du foot, de manière générale : la coupe du monde a été l’occasion de lancer beaucoup de débats, sur l’utilisation de l’expression « foot féminin » (que tu as utilisée d’ailleurs), sur l’image des femmes, sur le football en tant que vecteur d’égalité, sur les différences de moyens avec les garçons, les Américaines ont été très militantes et ont politisé leur situation… Est-ce que tu te positionnes par rapport à ces questions ?
Vous avez raison, elles ont revendiqué haut et fort, à commencer par la capitaine à l’égard du président des Etats-Unis. Elles sont un peu arrogantes dans l’attitude, mais elles sont tellement conditionnées à vouloir devenir des personnes importantes, aussi importantes qu’un homme au niveau salarial… et elles ont raison ! Les Américaines ont été éduquées de cette façon-là je pense, et elles sont plus militantes que nous, ça c’est vrai. Je suis coordinatrice et coach de l’équipe première, mais je pense qu’un garçon au même statut que moi aurait 5 ou 6 fois ce que je touche. Il faut aussi prendre en considération le fait que là-bas, le football féminin est mieux vu que le football masculin : c’est même un sport de filles ! Après les mentalités ont évolué : il y a de moins en moins de mecs qui vont dire que le foot n’est pas un sport de femmes.
Tu nous disais que les filles étaient plus susceptibles que les garçons. Tu défends plutôt l’idée d’une différence ?
Je suis allée voir les garçons contre Saint-Etienne mercredi : l’intensité est énorme. J’ai apprécié car il y a eu de l’intensité, du spectacle, du rythme. Au-delà des contenus tactiques, il y a eu des choses intéressantes. Nous, le football féminin à la télé, c’est bien, c’est beau à voir parce que c’est propre techniquement, mais il y a très peu de changements de rythme car la femme n’est pas capable de changer de rythme à l’allure d’un homme. On en est à des années-lumière, car on n’a pas les mêmes aptitudes physiques et morphologiques qu’eux. Nous aujourd’hui, à un moment donné, si on ne dit pas aux filles de continuer à mettre de l’intensité, ça commence à devenir un peu lent, on s’endort un peu. Donc oui, c’est le même football, oui, c’est la même pratique, je ne suis pas du genre à revendiquer autre chose, mais je n’ai pas peur de dire que j’apprécie davantage, parfois, de regarder un match de garçons à la télé, au vu de l’intensité. Et des hommes me disent l’inverse, en constatant qu’ils voient moins chez les filles le vice qu’ont les garçons, à se rouler à terre par exemple. Mais ça, des filles le font aussi ! Je ne me sens pas militante et je ne vais pas défendre une pratique ou une autre, mais je ne cache pas que j’aime bien regarder un match de garçons à la télé quand il y a une forte intensité.
Merci à Rachel Saïdi pour sa disponibilité !
Note :
1 Nous réalisons cet entretien à l’issue du dernier match de préparation, contre Issy, au Stadium, le 31 août.
Sauf indication autre, toutes les photos sont créditées LOSC.
Posté le 5 septembre 2019 - par dbclosc
Ces Dogues au solde négatif avec le LOSC
Ils ont joué au LOSC, mais ont davantage marqué contre le LOSC que pour le LOSC. S’il n’y a pas là un complot d’envergure, on se demande bien ce que c’est.
Certains prennent un malin plaisir à marquer contre le LOSC : par exemple, le Portugais Pauleta a inscrit 10 buts en championnat contre nous, malgré 5 saisons chez l’ennemi préféré du LOSC : le PSG. Mais ce grand buteur n’a jamais eu vocation à rejoindre nos rangs et s’est toujours placé dans le camp de l’Ennemi, facilement identifiable. Plus pervers, certains joueurs, ne sachant sur quel pied danser, manifestent tantôt des signes d’intérêt, tantôt des marques d’hostilité à l’égard du LOSC, alors que nous leur avons fait confiance. Abjects, ils avancent masqués et font penser à ceux qui draguent avec l’impression de la sincérité avant de nous plaquer violemment.
Entre les exs qui nous en veulent (c’est-à-dire ceux qui marquent contre le LOSC après y avoir joué) et les joueurs qui ont marqué contre Lille avant d’y jouer, le LOSC est entouré d’alliés qui n’en sont pas vraiment et plus encore d’ennemis certains.
Cet article vise à dénoncer ces joueurs estampillés « LOSC », mais dont on se rend compte avec un peu d’attention qu’ils ont davantage marqué contre le LOSC que pour le LOSC. Attention : certains, encore en activité, sont sur la mauvaise pente.
L’article est divisé en 5 catégories : les joueurs au solde négatif ; les joueurs au solde nul ; les dettes familiales, quand Papa a marqué contre le LOSC et que Fiston y signe quelques années après ; le cas particulier des CSC ; enfin, pour finir sur une note positive, nous évoquons les joueurs qui ont sur renverser la vapeur et « positiver » un solde qui était négatif à leur arrivée au LOSC.
1. Les joueurs au solde négatif
- 5 : Albert Gemmrich
Albert Gemmrich est un buteur prolifique de D1… sauf à Lille. Auteur de 98 buts en D1 au moment où il signe à Lille en 1985, il a même connu 5 sélections en équipe de France en 1978 : il y a inscrit 2 buts en bleu. Dans la liste de ses méfaits, 5 buts marqués contre le LOSC : en 1976 et en 1978 avec Strasbourg ; un doublé en janvier 1979, toujours avec Strasbourg ; et 1 but en 1981 avec Bordeaux. Un déficit de 5 buts ? Facile à rattraper pour un buteur de sa trempe !
Tu parles : au LOSC, en 17 matches de D1, Albert inscrit 0 but. Il repart alors à Strasbourg en 1986, où il inscrit 8 buts dans la saison. C’est bien triste.
Plus généralement, ce manque de réussite au LOSC est probablement lié à une hostilité à l’égard des clubs du Nord-Pas-de-Calais, contre lesquels Gemmrich marquait beaucoup : on en a parlé ici.
- 3 : Christian Pérez, Ireneusz Jelen, et Renato Civelli
Les historiens ont appelé ces joueurs « les collabos » en référence à la seconde guerre mondiale. Il s’agit de donner les gages d’un travail pour l’existence et le rayonnement d’un collectif, tout en faisant le jeu d’un ennemi auquel on est totalement soumis. On en dénombre 3. Tout d’abord, Christian Pérez, ancien international, qui arrive en 1994 avec la réputation d’un beau pied gauche. Ex-international, il est censé apporter au club son expérience et sa vitesse. Hélas, dès la 1e journée de championnat, il se blesse sérieusement à Lens et ne retrouvera ensuite jamais son niveau d’antan, niveau qui lui avait fait marquer 3 buts contre le LOSC (en 1983 avec Nîmes, en 1987 avec Montpellier, et en 1991 avec le PSG, avec ce but qu’on aperçoit dans Surpises sur prise).
Ressemblance ou pas avec Jean Alesi, il n’y a vraiment pas de quoi rire
Le Polonais Jelen n’a pas marqué les esprits à Lille : lent et pataud, il est loin du buteur régulier qu’il a été à Auxerre durant 3 saisons, permettant même à l’AJA de retrouver la Ligue des Champions. Il restait déjà sur une saison à 5 buts en championnat quand il est recruté lors de la dernière journée du mercato (ce qui aurait déjà dû nous alerter). Pour se faire bien voir, il marque en championnat contre son ancien club, Auxerre, mais ce sera son seul but en L1 avec les Dogues. Ses 2 buts en coupe de France à Chantilly et un but en coupe de la Ligue ne sauvent rien : avec un but en mai 2007, un autre en février 2009 et un doublé en octobre 2010 contre nous, ce sont 4 buts, seulement compensés par 1, ça fait moins 3.
Pas de célébration, par respect de ne pas avoir marqué
Enfin, l’Argentin Civelli, arrivé avec une réputation de déménageur des surfaces et de buteur régulier (lui aussi a marqué 4 buts contre le LOSC : un doublé avec Marseille en avril 2007, puis 2 buts avec Nice en décembre 2011 et en janvier 2013) n’a pas eu la même aura dans le Nord, préférant râler sur l’arbitre et les adversaires que se concentrer sur son jeu. Auteur d’un seul but pour les Dogues, il compte lui aussi un solde de -4 + 1 = -3. Notons qu’il a poussé le vice jusqu’à faire croire régulièrement qu’il renverserait son solde, en tapant à 2 reprises la transversale en championnat (Bordeaux en 2015/2016 et Metz en 2016/2017). Il a aussi touché la barre lors de la mémorable confrontation contre Qabala.
-2 : Felix Lacuesta, Philippe Piette, Junior Tallo et Sehrou Guirassy
Félix Lacuesta se révèle avec Bastia mais ne marque contre Lille qu’après avoir signé à Strasbourg (doublé en mars 1982 et un autre but en août 1982). Avec le LOSC, où il signe en 1986 et ne reste qu’une saison, il ne marque qu’une seule fois, pour une victoire 1-0 à Nancy.
Passé par de nombreux clubs, (Valenciennes, Marseille, Lens, Metz, le Racing Club de France et Nancy), Philippe Piette réussit la performance de marquer contre le LOSC avec 4 équipes différentes. D’abord, avant de signer à Lille avec Valenciennes en 1978, avec Metz en 1981, puis avec Lens en 1984. Son solde est alors catastrophique : -3. Pris de remords, il signe alors au LOSC en 1985 et y inscrit 2 buts. Son solde passe à -1 : c’est mieux, mais c’est encore négatif. Il tente alors de se faire oublier en Lorraine mais, incorrigible, il inscrit un nouveau but contre Lille, avec Nancy, en août 1986. Son solde définitif est donc de -2. Toutefois, sa participation régulière aux matches des « Anciens Dogues » mérite l’absolution.
Un solde négatif, mais un mec positif
Difficile en revanche de trouver du positif dans les performances de Junior Tallo, débarqué on ne sait comment à Lille. Peut-être justement parce qu’il avait fait bonne impression en inscrivant un doublé contre le LOSC avec Ajaccio en mars 2014 ? Son solde de -2 en championnat ne sera jamais comblé : maladroit, hésitant, mal placé, il n’inscrit qu’un but pour le LOSC, : en coupe de France, sur pénalty, contre l’AC Amiens.
Sehrou Guirassy inscrit avec Amiens en août 2019 le but de la victoire contre Lille, où il a brièvement joué en 2015/2016, sans avoir le temps de marquer en championnat. Il avait en revanche inscrit un but contre Troyes en coupe de Ligue en octobre 2015 (mais ça ne compte pas pour cet article). Il marque de nouveau contre Lille en championnat avec Rennes en mai 2022.
-1 : Bertrand Reuzeau, Nicolas Bonnal, Mauro Cetto et Jonas Martin
Bertrand Reuzeau est le prototype du sans-gêne : défenseur, il n’inscrit que 5 buts en D1 au cours de sa carrière. Mais il faut qu’il en plante un contre le LOSC ! C’était avec Laval, en octobre 1986. Et bien entendu, au cours de sa saison dans le Nord (1990/1991) il n’a pas marqué. Comme le dit justement le proverbe : « le Reuzeau tire mais ne marque pas ».
En novembre 1998, le LOSC, récemment repris par Vahid Halilhodzic, tombe à domicile face à Ajaccio (1-3). L’auteur de l’égalisation corse est Nicolas Bonnal, prêté par Monaco. 4 ans plus tard, Claude Puel fait venir dans le Nord celui qu’il a lancé à l’ASM. Si Nicolas Bonnal, qui joue peu, ne parvient pas à scorer en championnat, on lui doit toutefois 2 buts en coupe Intertoto en début de saison : d’abord à Aston Villa, où les Lillois se qualifient après avoir concédé un nul à domicile, puis en finale aller contre Stuttgart. Insuffisant, malheureusement, car les Dogues s’inclinent 0-2 au retour.
Quant à Mauro Cetto, recruté en janvier 2012 pour compenser l’abonnement à l’infirmerie de Marko Basa, il ne joue que 7 matches avec le LOSC. Insuffisant pour marquer (mais suffisant pour se faire expulser) : dommage, il avait marqué contre Lille, avec Toulouse, en décembre 2008.
Jonas Martin débarque à Lille lors de l’été 2022 en provenance de Rennes. Mais c’est avec Strasbourg qu’il a marqué contre le LOSC, au cours d’un match mémorable : le 13 août 2017, au stade de la Meinau, le LOSC (Bielsa) a déjà effectué ses trois changements à la pause. En effet, Thiago Mendès (12e) puis Malcuit (18e) se blessent. Peu avant la mi-temps, et pour le plaisir, Bielsa rempalce Ballo-Touré par Kouamé. Il faut désormais prier pour qu’il n’y ait plus de blessure ou pour que le gardien ne se fasse pas expulser. Bien entendu, Mike Maignan, qui n’était pas encore le brillantissime gardien que l’on connaît et qui était encore un peu con, se prend un rouge à la 63e pour une gaminerie. Nicolas de Préville passe dans le but, tient quelques minutes le temps d’un duel remporté, mais s’incline à la 73e : corner de Liénard et reprise au premier poteau de Martin. On connaît la suite, et ce match de l’horreur est évoqué dans nos articles sur les gardiens de fortune, les loupés de l’adversaire (raté de Nuno Da Costa), et ceux de nos joueurs (raté de De Préville à 0-0). Quelle belle époque !
2. Les joueurs au solde nul
0 : Mounir Obbadi, Martin Terrier, et Farès Balhouli
Auteur, comme l’équipe entière, d’une deuxième partie de championnat canon en 2015/2016, Mounir Obbadi inscrit son seul but avec le LOSC face à Monaco, avec une victoire 4-0 à la clé. Bien lui en a pris, car son solde, désormais, n’est plus négatif. Il n’est pas pour autant positif, car Mounir avait marqué contre le LOSC avec Monaco, en mars 2014 : -1 + 1 = 0.
Un autre joueur a un solde nul, mais lui est encore jeune et en activité, et pourraient très bien basculer très vite du mauvais côté en cas de nouvelle réalisation. Il s’agit de Martin Terrier, auteur de son seul but avec le LOSC en avril 2017 à Montpellier. Malheureusement vite vendu après de belles performances à Strasbourg et en bleu (et un urgent besoin de liquidités au LOSC), il signe à Lyon où, dans un match au sommet en mai 2019, il ouvre le score face au LOSC. Il se peut donc bien que Martin soit le prochain joueur à passer en solde négatif avec le LOSC. Quelle tristesse pour un gars du cru.
Un autre joueur, jeune mais plus trop en activité, a un solde de 0 : Farès Bahlouli. Si, si, rappelez-vous : il a marqué avec le LOSC lors d’un déplacement à Metz, alors que Bielsa entraînait encore le club. Ce but signifie que tout n’est pas négatif chez lui à Lille : son solde indiquait jusqu’alors -1, puisqu’il avait marqué au Grand Stade avec Monaco en mars 2016, lors d’une belle victoire des Dogues 4-1.
3. La dette familiale
Timothy Weah n’a joué que 5 matches en L1 avec son club formateur, le PSG, et n’a pas eu l’honneur d’affronter le LOSC. Son solde est donc logiquement de 0 à son arrivée à Lille au cours de l’été 2019. Cependant, son père, George Weah, a inscrit 6 buts contre le LOSC : 3 avec Monaco, et 3 avec le PSG, entre 1989 et 1995. Alors qu’on se demande souvent si les parents sont responsables des actes de leurs enfants, nous renversons le raisonnement et demandons si les enfants sont responsables des actes de leurs parents. Si la réponse est positive, Timothy devrait alors inscrire au moins 6 buts pour solder cette dette familiale. Face au flou juridique qui entoure cette situation, nous lui conseillons, dans le doute, de marquer au moins 6 buts très rapidement. En fin de saison 2021/2022 un but à Nice puis un doublé contre Rennes porte son total en championnat à 6 buts pour le LOSC depuis son arrivée : la dette est ainsi réglée en trois ans.
Ce cas n’est pas sans rappeler celui de Nolan Roux, avec quelques nuances supplémentaires. Arrivé en janvier 2012 sans avoir marqué contre le LOSC, il a premièrement une petite dette morale à l’égard du club et des supporters puisqu’il est passé par Lens. Deuxièmement, il est le fils de Bruno Roux, auteur de 3 buts contre le LOSC en championnat, et 1 en coupe de France : d’abord avec Le Havre en octobre 1992 ; avec Rennes en coupe en 1993/1994, à Grimonprez ; puis avec Beauvais, dans un match catastrophique que le LOSC perd dans les dernières minutes en fin de saison (1-2). On se dit alors que Bruno Roux est un ennemi du LOSC de la pire espèce.
Cependant, son dernier but contre le LOSC, en septembre 1998 a eu des effets bénéfiques : il marque en effet l’unique but du match qui évince Thierry Froger et provoque l’arrivée de Vahid Halilhodzic.
Alors, Bruno Roux, ami ou ennemi du LOSC ?
Quoi qu’il en soit, avec Nolan et ses 30 buts en championnat pour le LOSC, la famille Roux a un solde largement positif grâce à fiston.
Quant à la famille Aubame(yang), son solde est nul. Le Papa, Pierre Aubame, a inscrit 2 buts contre le LOSC, avec Laval, lors de la saison 1985/1986. Le fils, Pierre-Emerick Aubameyang, a réparé les erreurs de son père en marquant lui-même deux fois en championnat pour le LOSC au cours de la saison 2009/2010.
On peut enfin penser à la famille Pleimelding. Le père, René, connaît une brillante carrière professionnelle après la guerre. Mais c’est du côté de Gérard, l’un de ses fils, frère de Pierre, qu’il faut regarder. Gérard Pleimelding a principalement évolué en D2 : c’est là qu’il inscrit, avec Paris-Neuilly, un but contre le LOSC lors de la saison 1968/1969. En 1977, Pierre Pleimelding arrive donc au LOSC avec une dette familiale de -1, qu’il solde très rapidement puisqu’il marque dès son premier match avec les Dogues, contre Tours.
4. Les buteurs contre leur camp
Comment avoir un solde négatif avec le LOSC sans avoir marqué contre le LOSC avec le maillot d’un adversaire ? La solution à cette énigme nous est fournie par les buteurs contre leur camp. On pourrait s’attendre à trouver ici Aurélien Chedjou, qui a malencontreusement marqué 3 fois dans nos filets. Mais comme, par ailleurs, il a eu la bonne idée de marquer quelques fois dans le bon sens, son solde est positif. Arrêtons-nous donc sur ceux qui, avec la tunique des Dogues, ont davantage marqué dans leur but que dans le but adverse.
A ce (stupide) jeu, le champion est Stéphane Pichot, avec -2 : 0 but pour le LOSC, et 2 csc (Lyon 2001, Bordeaux 2003) ;
Viennent ensuite les buteurs csc au solde de -1 : saluons tout d’abord Bernard Stakowiak, triple buteur dans ses propres filets (Sainté et Angers en 1966/1967 ; Sainté en 1967/1968). Mais il a par ailleurs marqué un but importantissime lors d’un barrage contre Bastia en 1966, puis a marqué contre Aix en février 1969.
Doubles buteurs contre leur camp et auteur d’un but pour le LOSC : Thierry Denneulin (Paris FC et Laval, 1978), Oumar Dieng (Sainté et Sochaux, 1994) et Grégory Tafforeau (Toulouse 2006, Caen 2007) : leur solde est aussi de -1.
Notons que Oumar Dieng a particulièrement marqué les esprits en marquant ses 2 csc à 3 semaines d’intervalle. C’était d’abord à Saint-Etienne, en février 1994, pour une défaite 1-2 ; puis à Sochaux, en mars, pour une défaite 0-1. Deux buts décisifs donc : bravo le veau. Son but à Sochaux fait régulièrement partie des bêtisiers des années 1990, et ses 2 buts (jolis, ou particulièrement grossiers, au choix) sont même visibles dans la cassette VHS Les plus beaux buts de la saison 1993/1994, c’est à partir de 42′ (et pour le fun, vous verrez aussi un csc de Galtier avec Angers) :
Ces deux buts malencontreux font donc passer dans le rouge un solde qui était jusque là positif : Oumar Dieng a marqué son unique but pour le LOSC en janvier 1993 contre Marseille, dans un match en retard que Lille avait gagné à la surprise générale (2-0).
Attaquant montpelliérain demandant sournoisement de l’aide au défenseur adverse
Enfin, avec un solde de -1, ils n’ont jamais marqué pour le LOSC mais ont inscrit 1 but contre leur camp : Alain Doaré (Marseille, 1988), Fernando Zappia (Montpellier 1989), Jean-Claude Nadon (Lens, 1994), Gaël Sanz (Louhans-Cuiseaux, 1997), Riad Hammadou (Le Mans, 1998), Grégory Malicki (Monaco, 2009), Fodé Ballo-Touré (Dijon, 2017) et Kévin Malcuit (Sainté, 2018). Mention spéciale pour Eric Abidal, qui ne marque avec le LOSC que contre son camp (Sochaux, 2003) puis se permet de marquer contre le LOSC en coupe de Ligue avec Lyon.
Signalons un cas remarquable : Grégory Wimbée. Malheureux, il marque contre son camp pour son premier match avec le LOSC contre Guingamp, en août 1998. On se dit que, pour un gardien, le solde négatif sera difficile à combler (quoique, la seule fois où il est monté sur corner, il a marqué) ; mais par amour pour le LOSC, Grégory Wimbée a soldé sa dette en marquant contre son camp avec Metz, au Stadium lors de la saison 2005/2006. Décidément, « le Grand Greg » n’a pas usurpé son surnom.
Mais son ex-équipier Teddy Richert a fait mieux : lui n’a pas marqué contre son camp avec le LOSC (on va dire qu’il n’a pas eu le temps), mais il n’a pas hésité à marquer pour le LOSC, quand il jouait à Sochaux, en envoyant dans ses filets un centre de Robert Vittek. On lui met donc une très bonne note sur l’échelle de Richert : + 1
5. Ils ont fait amende honorable et ont renversé la vapeur
Terminons de manière positive en démontrant qu’en matière de dette à l’égard du LOSC, rien n’est jamais figé. On peut même penser, pour certains d’entre eux, que marquer contre le LOSC était une manière de se faire repérer par les recruteurs des Dogues afin de signer dans le club de leurs rêves.
Loïc Rémy partait de loin : à son arrivée à Lille en 2018, il est à -6 ! Il a en effet marqué un but contre le LOSC avec Nice (septembre 2009), puis 5 avec Marseille (doublé en octobre 2010, un but en mars 2011 avec Marseille, et encore un doublé en janvier 2012). Voilà qui part sur de bien mauvaises bases, d’autant que Loïc Rémy, semblant s’inscrire dans la tradition lilloise de la malédiction des hommes aux deux prénoms, attend son dixième match pour inscrire son premier but avec le LOSC. Mais il se reprend peu à peu et parvient in extremis à inscrire son 7e but de la saison lors de la dernière journée : de quoi boucler une année avec la satisfaction de retrouver un solde positif.
François Brisson signe au LOSC en 1990 avec un triste palmarès : outre qu’il a joué à Lens et à Marseille, il a marqué 5 buts contre le LOSC dans sa carrière (en septembre 1982 puis un doublé en septembre 1983 avec Lens ; en juillet 1985 avec Strasbourg ; en septembre 1989 avec Lyon). Mais il se rattrape aisément en inscrivant respectivement 10, 5 et 2 buts lors de ses 3 saisons à Lille. Son solde est donc de + 12.
Mieux qu’un exemple : un modèle. Pierre-Alain Frau arrive à Lille doublement handicapé par un grand nez d’une part, et par le lourd fardeau d’avoir inscrit 7 buts contre le LOSC avec ses clubs précdents : deux doublés avec Sochaux (en avril 2000 en D2 puis en décembre 2001), 1 but avec Lyon en août 2004, 1 but avec Lens en avril 2006, et 1 but avec le PSG en août 2007. Ses appuis politiques lui permettent de remonter la pente. D’abord tout doucement, lors de sa première saison : arrivé en janvier 2008, il est d’abord timide mais réalise l’essentiel en marquant notamment contre Lens ; puis contre Sochaux lors de sa deuxième saison avec les Dogues, comme pour se faire pardonner de ses deux doublés. Puis il explose avec 13 buts en L1 en 2009/2010, et encore 5 l’année du titre, soit un total de 21 buts en L1 qui comblent largement les 7 marqués précédemment. Si l’on ajoute à ce bilan 1 but en coupe nationale et 7 en coupe d’Europe, le message d’espoir pour l’humanité est fort : même quand le LOSC est attaqué, la rédemption est possible : +14
Benjamin André, recruté en 2019, est le dernier à avoir renversé la vapeur. Arrivé avec un solde négatif, la faute à un match avec Rennes à Pierre Mauroy en janvier 2018, il a mis son solde à zéro en octobre 2019 car il était rongé par la culpabilité. Son superbe but contre Bordeaux n’étant pas suffisant, il inscrit le seul but du match à Nantes en mars 2020 et passe en positif !
Mais le champion toutes catégories est bien André Guy. Auteur de 4 buts contre le LOSC avant qu’il n’y signe en 1965 (deux avec Saint-Etienne, en septembre 1964 puis en janvier 1965), il inscrit 48 buts en deux saisons avec les Dogues, si bien qu’on parle même de André Guy dépendance. Mais, comme Philippe Piette, il retombe dans certains travers en marquant contre le LOSC avec Lyon en août 1967. En outre, il avait aussi marqué contre son camp avec le LOSC, à Rennes en décembre 1966 (un match au cours duquel il avait aussi précédemment marqué du bon côté, victoire du LOSC 2-1). Son solde final est donc de + 42.
Saluons ces autres joueurs qui, avec une grande force mentale et un sens aiguisé de la justice, ont rendu leur solde nul ou positif.
+30 : Moussa Sow (-1, +31)
+26 : Eric Assadourian (-1, +27)
+17 : Dimitri Payet (-1, +18)
+15 : Nicolas De Préville (-1, +16)
+13 : Philippe Brunel (-3, +16)
+12 : Jonathan Bamba (-2, +14)
+10 : Pascal Françoise (-3, +10)
+8 : Alain Fiard (-3, +11) ; Arnaud Dos Santos (-1, +9)
+7 : Gilbert Dussier (-2, +9)
+5 : Olivier Pickeu (-2, +7)
+2 : Jean Oleksiak (-2, +4), ce qui a permis à Thierry, le fils, d’arriver sans dette familiale en 1991 ; Guy Lacombe (-2, +4)
+1 : Eric Bauthéac (-1, +2) ; Amara Simba (-3, +4) ; Johnny Ecker (-1, +3 ; et on lui enlève un but car il a marqué contre son camp avec le LOSC à Montpellier en janvier 2002 ; et hors championnat, on n’oublie pas son but à Parme)
Saluons aussi ceux qui ont marqué contre nous avant ET après avoir joué au LOSC (comme Philippe Piette et André Guy que nous avons vus précédemment) mais qui présentent un solde largement positif :
+18 : Dagui Bakari (-1, +21, -1 ; et on lui retire un autre but car il marqué contre son camp avec le LOSC contre Auxerre en mars 2002)
+15 : Ludovic Obraniak (-1, +19, -3)
+ 11 : François Heutte (-1, +13, -1)
+10 : Abdelkrim Merry Krimau (-1, +12, -1)
+5 : Jean-François Domergue (-1, +8, -2)