Posté le 5 septembre 2019 - par dbclosc
Ces Dogues au solde négatif avec le LOSC
Ils ont joué au LOSC, mais ont davantage marqué contre le LOSC que pour le LOSC. S’il n’y a pas là un complot d’envergure, on se demande bien ce que c’est.
Certains prennent un malin plaisir à marquer contre le LOSC : par exemple, le Portugais Pauleta a inscrit 10 buts en championnat contre nous, malgré 5 saisons chez l’ennemi préféré du LOSC : le PSG. Mais ce grand buteur n’a jamais eu vocation à rejoindre nos rangs et s’est toujours placé dans le camp de l’Ennemi, facilement identifiable. Plus pervers, certains joueurs, ne sachant sur quel pied danser, manifestent tantôt des signes d’intérêt, tantôt des marques d’hostilité à l’égard du LOSC, alors que nous leur avons fait confiance. Abjects, ils avancent masqués et font penser à ceux qui draguent avec l’impression de la sincérité avant de nous plaquer violemment.
Entre les exs qui nous en veulent (c’est-à-dire ceux qui marquent contre le LOSC après y avoir joué) et les joueurs qui ont marqué contre Lille avant d’y jouer, le LOSC est entouré d’alliés qui n’en sont pas vraiment et plus encore d’ennemis certains.
Cet article vise à dénoncer ces joueurs estampillés « LOSC », mais dont on se rend compte avec un peu d’attention qu’ils ont davantage marqué contre le LOSC que pour le LOSC. Attention : certains, encore en activité, sont sur la mauvaise pente.
L’article est divisé en 5 catégories : les joueurs au solde négatif ; les joueurs au solde nul ; les dettes familiales, quand Papa a marqué contre le LOSC et que Fiston y signe quelques années après ; le cas particulier des CSC ; enfin, pour finir sur une note positive, nous évoquons les joueurs qui ont sur renverser la vapeur et « positiver » un solde qui était négatif à leur arrivée au LOSC.
1. Les joueurs au solde négatif
- 5 : Albert Gemmrich
Albert Gemmrich est un buteur prolifique de D1… sauf à Lille. Auteur de 98 buts en D1 au moment où il signe à Lille en 1985, il a même connu 5 sélections en équipe de France en 1978 : il y a inscrit 2 buts en bleu. Dans la liste de ses méfaits, 5 buts marqués contre le LOSC : en 1976 et en 1978 avec Strasbourg ; un doublé en janvier 1979, toujours avec Strasbourg ; et 1 but en 1981 avec Bordeaux. Un déficit de 5 buts ? Facile à rattraper pour un buteur de sa trempe !
Tu parles : au LOSC, en 17 matches de D1, Albert inscrit 0 but. Il repart alors à Strasbourg en 1986, où il inscrit 8 buts dans la saison. C’est bien triste.
Plus généralement, ce manque de réussite au LOSC est probablement lié à une hostilité à l’égard des clubs du Nord-Pas-de-Calais, contre lesquels Gemmrich marquait beaucoup : on en a parlé ici.
- 3 : Christian Pérez, Ireneusz Jelen, et Renato Civelli
Les historiens ont appelé ces joueurs « les collabos » en référence à la seconde guerre mondiale. Il s’agit de donner les gages d’un travail pour l’existence et le rayonnement d’un collectif, tout en faisant le jeu d’un ennemi auquel on est totalement soumis. On en dénombre 3. Tout d’abord, Christian Pérez, ancien international, qui arrive en 1994 avec la réputation d’un beau pied gauche. Ex-international, il est censé apporter au club son expérience et sa vitesse. Hélas, dès la 1e journée de championnat, il se blesse sérieusement à Lens et ne retrouvera ensuite jamais son niveau d’antan, niveau qui lui avait fait marquer 3 buts contre le LOSC (en 1983 avec Nîmes, en 1987 avec Montpellier, et en 1991 avec le PSG, avec ce but qu’on aperçoit dans Surpises sur prise).
Ressemblance ou pas avec Jean Alesi, il n’y a vraiment pas de quoi rire
Le Polonais Jelen n’a pas marqué les esprits à Lille : lent et pataud, il est loin du buteur régulier qu’il a été à Auxerre durant 3 saisons, permettant même à l’AJA de retrouver la Ligue des Champions. Il restait déjà sur une saison à 5 buts en championnat quand il est recruté lors de la dernière journée du mercato (ce qui aurait déjà dû nous alerter). Pour se faire bien voir, il marque en championnat contre son ancien club, Auxerre, mais ce sera son seul but en L1 avec les Dogues. Ses 2 buts en coupe de France à Chantilly et un but en coupe de la Ligue ne sauvent rien : avec un but en mai 2007, un autre en février 2009 et un doublé en octobre 2010 contre nous, ce sont 4 buts, seulement compensés par 1, ça fait moins 3.
Pas de célébration, par respect de ne pas avoir marqué
Enfin, l’Argentin Civelli, arrivé avec une réputation de déménageur des surfaces et de buteur régulier (lui aussi a marqué 4 buts contre le LOSC : un doublé avec Marseille en avril 2007, puis 2 buts avec Nice en décembre 2011 et en janvier 2013) n’a pas eu la même aura dans le Nord, préférant râler sur l’arbitre et les adversaires que se concentrer sur son jeu. Auteur d’un seul but pour les Dogues, il compte lui aussi un solde de -4 + 1 = -3. Notons qu’il a poussé le vice jusqu’à faire croire régulièrement qu’il renverserait son solde, en tapant à 2 reprises la transversale en championnat (Bordeaux en 2015/2016 et Metz en 2016/2017). Il a aussi touché la barre lors de la mémorable confrontation contre Qabala.
-2 : Felix Lacuesta, Philippe Piette, Junior Tallo et Sehrou Guirassy
Félix Lacuesta se révèle avec Bastia mais ne marque contre Lille qu’après avoir signé à Strasbourg (doublé en mars 1982 et un autre but en août 1982). Avec le LOSC, où il signe en 1986 et ne reste qu’une saison, il ne marque qu’une seule fois, pour une victoire 1-0 à Nancy.
Passé par de nombreux clubs, (Valenciennes, Marseille, Lens, Metz, le Racing Club de France et Nancy), Philippe Piette réussit la performance de marquer contre le LOSC avec 4 équipes différentes. D’abord, avant de signer à Lille avec Valenciennes en 1978, avec Metz en 1981, puis avec Lens en 1984. Son solde est alors catastrophique : -3. Pris de remords, il signe alors au LOSC en 1985 et y inscrit 2 buts. Son solde passe à -1 : c’est mieux, mais c’est encore négatif. Il tente alors de se faire oublier en Lorraine mais, incorrigible, il inscrit un nouveau but contre Lille, avec Nancy, en août 1986. Son solde définitif est donc de -2. Toutefois, sa participation régulière aux matches des « Anciens Dogues » mérite l’absolution.
Un solde négatif, mais un mec positif
Difficile en revanche de trouver du positif dans les performances de Junior Tallo, débarqué on ne sait comment à Lille. Peut-être justement parce qu’il avait fait bonne impression en inscrivant un doublé contre le LOSC avec Ajaccio en mars 2014 ? Son solde de -2 en championnat ne sera jamais comblé : maladroit, hésitant, mal placé, il n’inscrit qu’un but pour le LOSC, : en coupe de France, sur pénalty, contre l’AC Amiens.
Sehrou Guirassy inscrit avec Amiens en août 2019 le but de la victoire contre Lille, où il a brièvement joué en 2015/2016, sans avoir le temps de marquer en championnat. Il avait en revanche inscrit un but contre Troyes en coupe de Ligue en octobre 2015 (mais ça ne compte pas pour cet article). Il marque de nouveau contre Lille en championnat avec Rennes en mai 2022.
-1 : Bertrand Reuzeau, Nicolas Bonnal, Mauro Cetto et Jonas Martin
Bertrand Reuzeau est le prototype du sans-gêne : défenseur, il n’inscrit que 5 buts en D1 au cours de sa carrière. Mais il faut qu’il en plante un contre le LOSC ! C’était avec Laval, en octobre 1986. Et bien entendu, au cours de sa saison dans le Nord (1990/1991) il n’a pas marqué. Comme le dit justement le proverbe : « le Reuzeau tire mais ne marque pas ».
En novembre 1998, le LOSC, récemment repris par Vahid Halilhodzic, tombe à domicile face à Ajaccio (1-3). L’auteur de l’égalisation corse est Nicolas Bonnal, prêté par Monaco. 4 ans plus tard, Claude Puel fait venir dans le Nord celui qu’il a lancé à l’ASM. Si Nicolas Bonnal, qui joue peu, ne parvient pas à scorer en championnat, on lui doit toutefois 2 buts en coupe Intertoto en début de saison : d’abord à Aston Villa, où les Lillois se qualifient après avoir concédé un nul à domicile, puis en finale aller contre Stuttgart. Insuffisant, malheureusement, car les Dogues s’inclinent 0-2 au retour.
Quant à Mauro Cetto, recruté en janvier 2012 pour compenser l’abonnement à l’infirmerie de Marko Basa, il ne joue que 7 matches avec le LOSC. Insuffisant pour marquer (mais suffisant pour se faire expulser) : dommage, il avait marqué contre Lille, avec Toulouse, en décembre 2008.
Jonas Martin débarque à Lille lors de l’été 2022 en provenance de Rennes. Mais c’est avec Strasbourg qu’il a marqué contre le LOSC, au cours d’un match mémorable : le 13 août 2017, au stade de la Meinau, le LOSC (Bielsa) a déjà effectué ses trois changements à la pause. En effet, Thiago Mendès (12e) puis Malcuit (18e) se blessent. Peu avant la mi-temps, et pour le plaisir, Bielsa rempalce Ballo-Touré par Kouamé. Il faut désormais prier pour qu’il n’y ait plus de blessure ou pour que le gardien ne se fasse pas expulser. Bien entendu, Mike Maignan, qui n’était pas encore le brillantissime gardien que l’on connaît et qui était encore un peu con, se prend un rouge à la 63e pour une gaminerie. Nicolas de Préville passe dans le but, tient quelques minutes le temps d’un duel remporté, mais s’incline à la 73e : corner de Liénard et reprise au premier poteau de Martin. On connaît la suite, et ce match de l’horreur est évoqué dans nos articles sur les gardiens de fortune, les loupés de l’adversaire (raté de Nuno Da Costa), et ceux de nos joueurs (raté de De Préville à 0-0). Quelle belle époque !
2. Les joueurs au solde nul
0 : Mounir Obbadi, Martin Terrier, Farès Balhouli et Adam Ounas
Auteur, comme l’équipe entière, d’une deuxième partie de championnat canon en 2015/2016, Mounir Obbadi inscrit son seul but avec le LOSC face à Monaco, avec une victoire 4-0 à la clé. Bien lui en a pris, car son solde, désormais, n’est plus négatif. Il n’est pas pour autant positif, car Mounir avait marqué contre le LOSC avec Monaco, en mars 2014 : -1 + 1 = 0.
Un autre joueur a un solde nul, mais lui est encore jeune et en activité, et pourraient très bien basculer très vite du mauvais côté en cas de nouvelle réalisation. Il s’agit de Martin Terrier, auteur de son seul but avec le LOSC en avril 2017 à Montpellier. Malheureusement vite vendu après de belles performances à Strasbourg et en bleu (et un urgent besoin de liquidités au LOSC), il signe à Lyon où, dans un match au sommet en mai 2019, il ouvre le score face au LOSC. Il se peut donc bien que Martin soit le prochain joueur à passer en solde négatif avec le LOSC. Quelle tristesse pour un gars du cru.
Un autre joueur, jeune mais plus trop en activité, a un solde de 0 : Farès Bahlouli. Si, si, rappelez-vous : il a marqué avec le LOSC lors d’un déplacement à Metz, alors que Bielsa entraînait encore le club. Ce but signifie que tout n’est pas négatif chez lui à Lille : son solde indiquait jusqu’alors -1, puisqu’il avait marqué au Grand Stade avec Monaco en mars 2016, lors d’une belle victoire des Dogues 4-1.
Adam Ounas est un joueur offensif qui marque peu, mais en février 2017 il inscrit deux buts au Grand Stade (victoire de Bordeaux 3-2). Nous voilà donc à -2 lorsqu’il débarque au LOSC durant l’été 2022. Il ne lui faut que 3 matches pour marquer avec les Dogues, avec Toulouse. Mais comme il marque peu, c’est lors de la saison suivante qu’il remet les compteurs à zéro, en marquant contre Nantes lors de la deuxième journée. Passera-t-il en positif ?
3. La dette familiale
Timothy Weah n’a joué que 5 matches en L1 avec son club formateur, le PSG, et n’a pas eu l’honneur d’affronter le LOSC. Son solde est donc logiquement de 0 à son arrivée à Lille au cours de l’été 2019. Cependant, son père, George Weah, a inscrit 6 buts contre le LOSC : 3 avec Monaco, et 3 avec le PSG, entre 1989 et 1995. Alors qu’on se demande souvent si les parents sont responsables des actes de leurs enfants, nous renversons le raisonnement et demandons si les enfants sont responsables des actes de leurs parents. Si la réponse est positive, Timothy devrait alors inscrire au moins 6 buts pour solder cette dette familiale. Face au flou juridique qui entoure cette situation, nous lui conseillons, dans le doute, de marquer au moins 6 buts très rapidement. En fin de saison 2021/2022 un but à Nice puis un doublé contre Rennes porte son total en championnat à 6 buts pour le LOSC depuis son arrivée : la dette est ainsi réglée en trois ans.Et si l’on ajoute à cela deux buts en Europa league, alors c’est sans rancune.
Ce cas n’est pas sans rappeler celui de Nolan Roux, avec quelques nuances supplémentaires. Arrivé en janvier 2012 sans avoir marqué contre le LOSC, il a premièrement une petite dette morale à l’égard du club et des supporters puisqu’il est passé par Lens. Deuxièmement, il est le fils de Bruno Roux, auteur de 3 buts contre le LOSC en championnat, et 1 en coupe de France : d’abord avec Le Havre en octobre 1992 ; avec Rennes en coupe en 1993/1994, à Grimonprez ; puis avec Beauvais, dans un match catastrophique que le LOSC perd dans les dernières minutes en fin de saison (1-2). On se dit alors que Bruno Roux est un ennemi du LOSC de la pire espèce.
Cependant, son dernier but contre le LOSC, en septembre 1998 a eu des effets bénéfiques : il marque en effet l’unique but du match qui évince Thierry Froger et provoque l’arrivée de Vahid Halilhodzic.
Alors, Bruno Roux, ami ou ennemi du LOSC ?
Quoi qu’il en soit, avec Nolan et ses 30 buts en championnat pour le LOSC, la famille Roux a un solde largement positif grâce à fiston.
Quant à la famille Aubame(yang), son solde est nul. Le Papa, Pierre Aubame, a inscrit 2 buts contre le LOSC, avec Laval, lors de la saison 1985/1986. Le fils, Pierre-Emerick Aubameyang, a réparé les erreurs de son père en marquant lui-même deux fois en championnat pour le LOSC au cours de la saison 2009/2010.
On peut enfin penser à la famille Pleimelding. Le père, René, connaît une brillante carrière professionnelle après la guerre. Mais c’est du côté de Gérard, l’un de ses fils, frère de Pierre, qu’il faut regarder. Gérard Pleimelding a principalement évolué en D2 : c’est là qu’il inscrit, avec Paris-Neuilly, un but contre le LOSC lors de la saison 1968/1969. En 1977, Pierre Pleimelding arrive donc au LOSC avec une dette familiale de -1, qu’il solde très rapidement puisqu’il marque dès son premier match avec les Dogues, contre Tours.
4. Les buteurs contre leur camp
Comment avoir un solde négatif avec le LOSC sans avoir marqué contre le LOSC avec le maillot d’un adversaire ? La solution à cette énigme nous est fournie par les buteurs contre leur camp. On pourrait s’attendre à trouver ici Aurélien Chedjou, qui a malencontreusement marqué 3 fois dans nos filets. Mais comme, par ailleurs, il a eu la bonne idée de marquer quelques fois dans le bon sens, son solde est positif. Arrêtons-nous donc sur ceux qui, avec la tunique des Dogues, ont davantage marqué dans leur but que dans le but adverse.
A ce (stupide) jeu, le champion est Stéphane Pichot, avec -2 : 0 but pour le LOSC, et 2 csc (Lyon 2001, Bordeaux 2003) ;
Viennent ensuite les buteurs csc au solde de -1 : saluons tout d’abord Bernard Stakowiak, triple buteur dans ses propres filets (Sainté et Angers en 1966/1967 ; Sainté en 1967/1968). Mais il a par ailleurs marqué un but importantissime lors d’un barrage contre Bastia en 1966, puis a marqué contre Aix en février 1969.
Doubles buteurs contre leur camp et auteur d’un but pour le LOSC : Thierry Denneulin (Paris FC et Laval, 1978), Oumar Dieng (Sainté et Sochaux, 1994) et Grégory Tafforeau (Toulouse 2006, Caen 2007) : leur solde est aussi de -1.
Notons que Oumar Dieng a particulièrement marqué les esprits en marquant ses 2 csc à 3 semaines d’intervalle. C’était d’abord à Saint-Etienne, en février 1994, pour une défaite 1-2 ; puis à Sochaux, en mars, pour une défaite 0-1. Deux buts décisifs donc : bravo le veau. Son but à Sochaux fait régulièrement partie des bêtisiers des années 1990, et ses 2 buts (jolis, ou particulièrement grossiers, au choix) sont même visibles dans la cassette VHS Les plus beaux buts de la saison 1993/1994, c’est à partir de 42′ (et pour le fun, vous verrez aussi un csc de Galtier avec Angers) :
Ces deux buts malencontreux font donc passer dans le rouge un solde qui était jusque là positif : Oumar Dieng a marqué son unique but pour le LOSC en janvier 1993 contre Marseille, dans un match en retard que Lille avait gagné à la surprise générale (2-0).
Attaquant montpelliérain demandant sournoisement de l’aide au défenseur adverse
Enfin, avec un solde de -1, ils n’ont jamais marqué pour le LOSC mais ont inscrit 1 but contre leur camp : Alain Doaré (Marseille, 1988), Fernando Zappia (Montpellier 1989), Jean-Claude Nadon (Lens, 1994), Gaël Sanz (Louhans-Cuiseaux, 1997), Riad Hammadou (Le Mans, 1998), Grégory Malicki (Monaco, 2009), Fodé Ballo-Touré (Dijon, 2017) et Kévin Malcuit (Sainté, 2018). Mention spéciale pour Eric Abidal, qui ne marque avec le LOSC que contre son camp (Sochaux, 2003) puis se permet de marquer contre le LOSC en coupe de Ligue avec Lyon.
Signalons un cas remarquable : Grégory Wimbée. Malheureux, il marque contre son camp pour son premier match avec le LOSC contre Guingamp, en août 1998. On se dit que, pour un gardien, le solde négatif sera difficile à combler (quoique, la seule fois où il est monté sur corner, il a marqué) ; mais par amour pour le LOSC, Grégory Wimbée a soldé sa dette en marquant contre son camp avec Metz, au Stadium lors de la saison 2005/2006. Décidément, « le Grand Greg » n’a pas usurpé son surnom.
Mais son ex-équipier Teddy Richert a fait mieux : lui n’a pas marqué contre son camp avec le LOSC (on va dire qu’il n’a pas eu le temps), mais il n’a pas hésité à marquer pour le LOSC, quand il jouait à Sochaux, en envoyant dans ses filets un centre de Robert Vittek. On lui met donc une très bonne note sur l’échelle de Richert : + 1
5. Ils ont fait amende honorable et ont renversé la vapeur
Terminons de manière positive en démontrant qu’en matière de dette à l’égard du LOSC, rien n’est jamais figé. On peut même penser, pour certains d’entre eux, que marquer contre le LOSC était une manière de se faire repérer par les recruteurs des Dogues afin de signer dans le club de leurs rêves.
Loïc Rémy partait de loin : à son arrivée à Lille en 2018, il est à -6 ! Il a en effet marqué un but contre le LOSC avec Nice (septembre 2009), puis 5 avec Marseille (doublé en octobre 2010, un but en mars 2011 avec Marseille, et encore un doublé en janvier 2012). Voilà qui part sur de bien mauvaises bases, d’autant que Loïc Rémy, semblant s’inscrire dans la tradition lilloise de la malédiction des hommes aux deux prénoms, attend son dixième match pour inscrire son premier but avec le LOSC. Mais il se reprend peu à peu et parvient in extremis à inscrire son 7e but de la saison lors de la dernière journée : de quoi boucler une année avec la satisfaction de retrouver un solde positif.
François Brisson signe au LOSC en 1990 avec un triste palmarès : outre qu’il a joué à Lens et à Marseille, il a marqué 5 buts contre le LOSC dans sa carrière (en septembre 1982 puis un doublé en septembre 1983 avec Lens ; en juillet 1985 avec Strasbourg ; en septembre 1989 avec Lyon). Mais il se rattrape aisément en inscrivant respectivement 10, 5 et 2 buts lors de ses 3 saisons à Lille. Son solde est donc de + 12.
Mieux qu’un exemple : un modèle. Pierre-Alain Frau arrive à Lille doublement handicapé par un grand nez d’une part, et par le lourd fardeau d’avoir inscrit 7 buts contre le LOSC avec ses clubs précdents : deux doublés avec Sochaux (en avril 2000 en D2 puis en décembre 2001), 1 but avec Lyon en août 2004, 1 but avec Lens en avril 2006, et 1 but avec le PSG en août 2007. Ses appuis politiques lui permettent de remonter la pente. D’abord tout doucement, lors de sa première saison : arrivé en janvier 2008, il est d’abord timide mais réalise l’essentiel en marquant notamment contre Lens ; puis contre Sochaux lors de sa deuxième saison avec les Dogues, comme pour se faire pardonner de ses deux doublés. Puis il explose avec 13 buts en L1 en 2009/2010, et encore 5 l’année du titre, soit un total de 21 buts en L1 qui comblent largement les 7 marqués précédemment. Si l’on ajoute à ce bilan 1 but en coupe nationale et 7 en coupe d’Europe, le message d’espoir pour l’humanité est fort : même quand le LOSC est attaqué, la rédemption est possible : +14
Benjamin André, recruté en 2019, est le dernier à avoir renversé la vapeur. Arrivé avec un solde négatif, la faute à un match avec Rennes à Pierre Mauroy en janvier 2018, il a mis son solde à zéro en octobre 2019 car il était rongé par la culpabilité. Son superbe but contre Bordeaux n’étant pas suffisant, il inscrit le seul but du match à Nantes en mars 2020 et passe en positif !
Arrivé au LOSC en 2022 avec un solde négatif de -1 (but marqué avec Saint-Etienne, sur pénalty, en octobre 2018), Remy Cabella remet très vite les pendules à l’heure puisqu’il marque pour son 5e match avec le LOSC, à Strasbourg, avant d’inscrire un doublé la semaine suivante, et bien d’autres buts. On ne doutait pas de lui, car rappelons qu’avec Montpellier, il avait gentiment manqué un pénalty contre le LOSC en 2013, durant la folle période d’invincibilité d’Enyeama.
Mais le champion toutes catégories est bien André Guy. Auteur de 4 buts contre le LOSC avant qu’il n’y signe en 1965 (deux avec Saint-Etienne, en septembre 1964 puis en janvier 1965), il inscrit 48 buts en deux saisons avec les Dogues, si bien qu’on parle même de André Guy dépendance. Mais, comme Philippe Piette, il retombe dans certains travers en marquant contre le LOSC avec Lyon en août 1967. En outre, il avait aussi marqué contre son camp avec le LOSC, à Rennes en décembre 1966 (un match au cours duquel il avait aussi précédemment marqué du bon côté, victoire du LOSC 2-1). Son solde final est donc de + 42.
Saluons ces autres joueurs qui, avec une grande force mentale et un sens aiguisé de la justice, ont rendu leur solde nul ou positif.
+30 : Moussa Sow (-1, +31)
+26 : Eric Assadourian (-1, +27)
+17 : Dimitri Payet (-1, +18)
+15 : Nicolas De Préville (-1, +16)
+13 : Philippe Brunel (-3, +16)
+12 : Jonathan Bamba (-2, +14)
+10 : Pascal Françoise (-3, +10)
+8 : Alain Fiard (-3, +11) ; Arnaud Dos Santos (-1, +9)
+7 : Gilbert Dussier (-2, +9)
+5 : Olivier Pickeu (-2, +7)
+2 : Jean Oleksiak (-2, +4), ce qui a permis à Thierry, le fils, d’arriver sans dette familiale en 1991 ; Guy Lacombe (-2, +4)
+1 : Eric Bauthéac (-1, +2) ; Amara Simba (-3, +4) ; Johnny Ecker (-1, +3 ; et on lui enlève un but car il a marqué contre son camp avec le LOSC à Montpellier en janvier 2002 ; et hors championnat, on n’oublie pas son but à Parme)
Saluons aussi ceux qui ont marqué contre nous avant ET après avoir joué au LOSC (comme Philippe Piette et André Guy que nous avons vus précédemment) mais qui présentent un solde largement positif :
+18 : Dagui Bakari (-1, +21, -1 ; et on lui retire un autre but car il marqué contre son camp avec le LOSC contre Auxerre en mars 2002)
+15 : Ludovic Obraniak (-1, +19, -3)
+ 11 : François Heutte (-1, +13, -1)
+10 : Abdelkrim Merry Krimau (-1, +12, -1)
+5 : Jean-François Domergue (-1, +8, -2)
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