Posté le 30 septembre 2019 - par dbclosc
Où (s’)investir en France quand on aime le LOSC ? Nos conseils immobiliers
Envies d’ailleurs ? Litige avec un voisin ? Pas de couverture 4G ? Nuage industriel sur vos têtes ?
Il y a 1001 raisons de vouloir déménager. Il y en a moins de bien déménager. Suivez nos conseils : nous proposons un recensement à peu près exhaustif des rues et équipements sportifs qui portent le nom d’un ancien joueur du LOSC.
Un sondage exclusif DBC/IFLOP portant sur les nouvelles stratégies devant l’immobilier indique que près de 86% des personnes interrogées déclarent choisir leur lieu de résidence en fonction d’affinités footballistiques. Autrement dit, quand les Français investissent dans l’immobilier, ils le font de plus en plus en fonction des noms de rue et des noms d’équipements sportifs qu’ils trouveront à proximité, noms qui les rassurent car ils ont bien souvent bercé leur enfance et leur imaginaire. À Lille, les possibilités de cette stratégie immobilière sont assez réduites, car aucune rue ne porte le nom d’un ancien footballeur du LOSC. On trouve en revanche, étonnamment, une rue au nom d’un ancien footballeur de Guingamp : rue Carnot.
Les fans et les nostalgiques des Dogues préféreront alors s’installer le long des bords de la Deûle, à proximité des anciens stades Henri-Jooris et Grimonprez-Jooris, où les fantômes du passé rôdent auprès des péniches et des bouteilles en plastique. Depuis 2019, l’espace vert sur lequel se situait le stade a été officiellement baptisé « plaine Félix Grimonprez ». Il n’était certes pas footballeur, mais le « Grimonprez » de Grimonprez-Jooris, c’est lui. Hockeyeur (sur gazon), trois fois champion de France (1927, 1928, 1936), il est mort en défendant Calais le 26 mai 1940.
Mais à deux pas de là, sur la commune voisine de Lambersart, se trouve l’allée Jean Baratte. Lambersart est la ville natale du meilleur buteur de l’histoire du LOSC, et ses parents tenaient une brasserie, La Laiterie, non loin de là. Nous préférons vous prévenir : si la vie est douce et paisible à Lambersart, il faut souvent y mettre le prix. L’allée Jean Baratte n’est ouverte qu’aux résidents, qui vivent ainsi dans une sorte de ghetto de riches.
À notre connaissance, cette allée est la seule de la métropole lilloise à porter le nom d’un de nos glorieux anciens. Il faut ensuite aller vers… le bassin minier si vous souhaitez investir tout en rendant hommage au LOSC. Ainsi, à Loison-sous-Lens, vous pourrez loger dans la rue Bourbotte, du nom de François Bourbotte, ancien illustre joueur et capitaine du SC Fives, de l’équipe « Lille-Flandres » du régime de Vichy, de l’éphémère Stade Lillois, et bien entendu du LOSC, avec qui il réalise le doublé coupe/championnat en 1946. Si le « grand François » est ainsi mis en valeur, c’est là aussi un hommage de sa ville natale. À ses débuts, il avait même défendu les couleurs de Bully-les-Mines.
Enfin, un peu plus loin dans la région, nous vous conseillons d’acheter ou de louer une résidence de vacances sur la côte, à Étaples-sur-mer, dans la rue Jules Bigot, grand buteur de l’Olympique Lillois durant l’avant-guerre, et également auteur de quelques buts pour le LOSC après-guerre, après des passages à Marseille et à Saint-Etienne. Sa présence à Etaples est un mystère pour nous, à tel point que nous nous sommes demandés s’il ne s’agissait pas en fait de Jules Le Bigot, dont la présence serait tout aussi peu explicable, mais qui a au moins la particularité d’avoir été amiral, donc dans une ville avec un port de pêche, ça se tient. Mais a priori il s’agit bien de « notre » Jules Bigot : si vous avez une explication, nous sommes preneurs.
Et c’est tout pour les noms de rue, a priori. Méfiez-vous des contrefaçons : la place Georges Berry dans le 9e à Paris ne désigne pas le nom du premier entraîneur du LOSC mais un député parisien du début XXe.
On peut s’étonner que la ville de Lille n’ait jamais eu l’idée ne serait-ce que d’une impasse Junior Tallo, mais c’est ainsi. La ville de Roubaix, elle, compte une allée et un stade Maurice Maertens, du nom d’un footballeur du Stade Roubaisien du début du XXe siècle, mort au combat à Ypres en 1914. Lens a une allée Marc-Vivien Foé, juste à côté du stade Bollaert. L’attribution des noms de rue étant une compétence municipale, nous pouvons faire quelques suggestions à Madame la Maire, fidèle lectrice de notre blog et qui, avec le nom qu’elle porte, sait très bien ce qu’elle doit au LOSC et à Jean-Marie : Madame Aubry, pourquoi ne pas attribuer la rue Saint-André et la place Saint-André à Benjamin André ? Deuxième suggestion, pourquoi ne pas ajouter un « o » à la rue de Turenne, pour en faire la rue de Tourenne ? Franchement, une lettre sur quelques panneaux, ça pèse combien dans le budget d’une grande ville comme Lille ? Troisième suggestion, la rue du petit paon ne pourrait-elle pas être baptisée rue du petit pont, en hommage à nos attaquants virevoltants ?
Si les noms de rue offrent donc un choix limité aux supporters du LOSC pour s’installer en France, il est possible d’adopter une autre stratégie. Les équipements sportifs, quand ils ne s’appellent pas Pierre de Coubertin, portent bien souvent le nom de sportifs. Cela offre de nouvelles possibilités pour mettre en valeur des Dogues et, à ce jeu-là, le LOSC s’en tire bien mieux que pour les noms de rue. C’est ainsi que de nombreux fidèles du LOSC investissent à proximité de ces équipements, afin de les fréquenter et de socialiser correctement leurs enfants. En somme, ils investissent pour s’investir. Voilà l’occasion d’un autre pèlerinage à travers la France, après celui que nous avons proposé à propos des noms de ville inspirés par le LOSC.
D’abord à Lille même : bien entendu, rappelons l’existence passée des stades Henri-Jooris et Grimonprez-Jooris. Si on a vu plus haut qui désignait Grimonprez, Henri Jooris fut notamment président de l’Olympique Lillois.
Aujourd’hui, la ville de Lille comprend deux équipements sportifs notables : le stade Julien Darui, avenue Duray (Saint-Maurice), et le complexe sportif Jean Baratte, rue Anatole de la Forge (Fives). Julien Darui fut gardien de but à l’Olympique Lillois, dans l’équipe « Lille-Flandres », au LOSC, puis à Roubaix. Considéré comme un des premiers gardiens de but prenant une part active au jeu, il compte 25 sélections en équipe de France et a été élu « gardien du siècle » par le journal L’équipe en 1999.
Ailleurs dans la métropole, les plus nostalgiques d’Henri-Jooris pourront trouver un peu de réconfort en se rendant à Seclin : s’y trouve un effet un stade Henri-Jooris, toujours debout celui-là. Saluons la ville de Ronchin, où vécut Marceau Somerlinck, joueur le plus capé du LOSC, après sa carrière de joueur. La ville dispose désormais d’une salle Marceau Somerlinck, rue Victor Schnoelcher. Il y a près de 2 ans, 4 individus ont tenté d’y mettre le feu, probablement des Lensois à la solde d’un immonde complot. À Marquette-lez-Lille, il est possible de s’amuser sur le stade Jean Van Gool. Jean Van Gool, né à Marquette, fut gardien du LOSC à partir de la fin de l’époque dorée : il gagne avec les Dogues une coupe de France en 1955, puis un titre de champion de D2 (1964). L’Union Sportive de Saint-André joue sur le terrain synthétique Joseph Jadrejak. Ancien joueur de Fives, de « Lille-Flandres », puis du LOSC dans les années 1940, Jadrejak entraîne même les Dogues en 1969-1970, après la perte du statut professionnel.
Mais les hommages ne sont pas réservés aux disparus : depuis 2016, à Wattignies, on peut s’entraîner sur le stade Mathieu Debuchy ; et à Dechy, depuis 2017, c’est sur le stade Yohan Cabaye que les futurs champions du LOSC sont formés. Gros big up à la sympathique ville de Dechy qui compte aussi un stade Guillaume Bieganski. Bieganski joua au LOSC de 1951 à 1959 et y remporta un championnat la même année que sa participation à la coupe du monde (1954) et deux coupes de France (1953, 1955)
Toujours dans le Nord, à Proville, le stade Jean Vincent se trouve voie D’Hermenne : Jean Vincent fut champion de France et double vainqueur de la coupe de France avec le LOSC.
Jean Vincent a aussi marqué le Pas-de-Calais, ce qui nous permet de poursuivre notre tour de France en nous éloignant de Lille, pour celles et ceux qui souhaiteraient investir plus loin : né à Labeuvrière, Jean Vincent a porté le maillot d’Auchel dans les catégories cadets et juniors. On trouve donc aussi un stade Jean Vincent à Auchel. Tout près, à Bully-les-Mines, le stade André Strappe, sur lequel jouent les jeunes de Bully et du FC Charcot, rend hommage à ce natif de Bully, vainqueur de 3 coupes de France (dont 2 avec Lille) et d’un titre national avec le LOSC. À 40 kilomètres de là, à Beaurains, 41 Hameau des épis, se trouve le complexe sportif François Bourbotte, à propos duquel nous écrivions plus haut qu’il était natif du coin.
Quittons la région : à Audun-le-Tiche (Moselle, 57), un autre stade Julien Darui (qui est l’annexe du Stade Fauchère) vous accueille. C’est dans cet bourgade que Darui a passé son enfance. À Fidelaire (Eure, 27), pensez à visiter le stade François Heutte ; à Villetaneuse (Seine-Saint-Denis, 93) le stade Bernard Lama, 40 rue Edouard Vaillant ; à Le Grau du Roi (Hérault, 34), le stade Michel Mézy ; pas loin de là, à Marsillargues (34), le stade Christian Coste ; à Saint Brevin (Loire-Atlantique, 44), encore un stade Jean Vincent : il y vivait en retraite, après avoir entraîné Nantes.
La Seine-Maritime (76) nous « offre » deux stades : à Lillebonne, un stade Jules Bigot ; et à Sainte-Adresse (76), un stade André Strappe, où le buteur s’est établi après sa retraite sportive. S’il a bien sûr marqué les esprits à Lille, André Strappe a également contribué à la grandeur passée du Havre : capitaine de l’épopée de 1959, il est le premier à brandir la coupe de France avec les Ciel et Marine. Il a ouvert un magasin de sport Strappe Sports à Sainte-Adresse : si André Strappe nous a quittés le 9 février 2006, l’enseigne a été reprise et porte toujours son nom, au 100 rue de Paris.
Comme pour les noms de rue, méfions-nous des imitations : les quelques « RAMI » que nous pouvons trouver dans la métropole lilloise (à Lille, Lomme ou Hellemmes par exemple) ne sont pas des hommages à notre facétieux Adil, mais désignent des Relais d’Assistantes Maternelles Indépendantes. Toutefois, rien ne vous empêche de vous installer à proximité et d’entretenir l’idée d’un lien avec le LOSC auprès de vos ami(e)s mal informé(e)s.
Ainsi s’achève ce tour de France, qui devrait nous donner des idées. Nous en appelons là aussi à la mairie, même si son pouvoir sur des commerces privés est moindre, mais pourquoi ne pas nommer
_un centre de pressing Idrissa Gueye ?
_un hôpital Marvin Martin ?
_un chenil Florent Balmont ?
_un cabinet de cardiologie Fernando D’Amico ?
_une boucherie Milovoje Vitakic/Ricardo Costa associés ?
_un centre éducatif fermé Vahid Halilhodzic ?
_une école de la deuxième chance Thierry Froger ?
_un magasin de Farces et Attrapes Joseph Zacharias ?
_une discothèque Rio Mavuba ?
_un magasin de tricot Sofiane Boufal ?
_un magasin d’armoires à glace Pascal Cygan ?
_fournitures scolaires Johnny Ecker, spécialisées dans la géométrie ?
_une association d’entraide entre voisins Baptiste Guillaume ?
_une école de communication Marcelo Bielsa ?
Nul doute que Madame la Maire trouvera dans ces quelques suggestions de bon sens de quoi valoriser le club-phare de la région, tout en gérant habilement les flux de population à sa guise, selon leurs intérêts. Qu’elle n’oublie pas que les supporters sont aussi des électeurs, et que Violette Spilebout nous suit sur twitter depuis ce week-end. Nous sommes attentifs à la campagne électorale qui débute, et nous tiendrons nos (é)lecteurs au courant.
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