Archiver pour novembre 2019
Posté le 18 novembre 2019 - par dbclosc
Des Vertes et des Lilloises bien mûres
Après une belle victoire dans le derby, le LOSC enchaîne avec un gros morceau : les Vertes de Saint-Etienne, 8 victoires en 8 matches, donc 8 victoires consécutives, 24 points. Les nôtres restent toutefois sur une série de 3 victoires consécutives, pas mal mais ça reste 5 de moins que si elles en avaient fait 8, si on compte bien. Avec la réception du Havre dans deux semaines, qui est dans la même situation comptable que Saint-Etienne, voici deux matches qui vont permettre de situer plus précisément les objectifs du LOSC pour la saison. Sur quoi peut-on miser ? Sur le fait que c’est le plus long déplacement de la saison pour Saint-Etienne, qui va arriver crevé ? Bof. Sur le fait que les Vertes, hormis une victoire 8-0 contre Nice lors de la deuxième journée, n’ont pas gagné par des scores faramineux ? Bof. Sur des consignes de « lever le pied » données par Caroline La Villa à son ancien club ? Bof. Sur une délocalisation à Luchin, avec une vraie pelouse et une vraie tribune pour les supporters/trices ? Mouais. Notez que les matches à Luchin constituent aussi pour moi les déplacements les plus longs de la saison, puisque même le stade Bollaert est plus facilement accessible en transports en commun. Merci à la solidarité des supporters covoitureurs !
Au-delà de sa bonne santé actuelle, le club de Saint-Etienne a un passé en D1, sous le nom de Racing Club de Saint-Etienne. Passage très furtif dans les années 1980, et bien plus conséquent dans les années 2000, avec une progression fulgurante : de champion de Rhône-Alpes en 2004, leurs filles sont arrivées à 4es de D1 en 2008. Par la suite, l’équipe a fait quelques saisons dans le ventre mou, remportant tout de même au passage la coupe de France en 2011, puis a lutté pour ne pas descendre par la suite mais est finalement revenu en D2 en 2017. Cette saison est donc la 3e consécutive en D2, et si là aussi elles pouvaient en faire 8 consécutives, ça nous arrangerait.
Côté effectif, retour de Salomé Elisor, qui a manqué les deux derniers matches. Marlyse Ngo Ndoumbouk et Caroline La Villa sont toujours blessées, et Silke Demeyere est suspendue suite à un carton pour une faute qu’elle n’a pas commise à Arras. Il est là le complot : au moment où Silke se remet à marquer, on la prive de match. Nous voici donc avec un 11 de départ privé de Belge, ce qui n’était pas arrivé depuis Lille/Paris FC en décembre 2018. On aperçoit donc Silke et Marlyse en tribunes ainsi que Marine Dafeur, Justine Bauduin, Maud Coutereels et Laëtitia Chapeh.
Le Barça a son Messi(e), l’ASSE à son Jésus : Laury Jésus, avant-centre, meilleure buteuse du club depuis le début de saison, avec 8 réalisations.
14h00 Il fait beau, il y a du monde, on démarre à l’heure, et le chrono ne fonctionne pas.
C’est parti Paprzycki !
1e Première ouverture de Polito vers Dufour, c’est un poil trop long et la gardienne, qui est Canadienne (comme ma tante), sort bien.
4e Dufour trouve Mouchon, qui balance l’arrière d’un coup d’épaule régulier, mais ne peut frapper que mollement, encore sur la gardienne, qui s’appelle Lambert et n’est pas du tout dans un état végétatif.
6e Saint-Etienne attaque avec une passe dans l’axe vers Jésus, qui se retrouve facilement seule devant Launay. Face à Launay, sortie à sa rencontre, elle décale sa coéquipière Gago sur sa gauche, qui conclut du gauche au point de pénalty dans le but vide : 0-1 !
9e Frappe de Jésus, à côté.
12e Maïté Boucly cherche Agathe Ollivier, mais c’est quelques mètres trop haut.
14e Nouvelle frappe de Jésus, du gauche, ce n’est pas cadré.
Les joueuses du LOSC sont bien bas en ce début de match, et les Vertes sont très rapides au milieu.
Entre la 15e et la 23e minute, les Lilloises se font prendre à 4 reprises en position de hors-jeu (Boucly, Mouchon puis Paprzycki, Dufour), pour soit des ballons donnés trop tard, soit des courses amorcées trop tôt, mais il y avait de meilleurs choix à faire. Mais ça veut dire aussi qu’après un premier quart d’heure plutôt compliqué, des espaces commencent à se créer.
Arrivée de Didier, en retard pour cause d’erreur de stade. L’ambiance va monter.
21e Fausse touche des Vertes, bravo !
23e Y a un gamin devant moi qui demande si Le Sommer joue à Lille. Non. Enfin, pas cet après-midi en tout cas.
26e Très beau centre de Ollivier depuis la gauche, c’est dégagé par une tête. À 20 mètres, Aurore Paprzycki tente sa chance : c’est complètement dévissé mais ça a le mérite de susciter les applaudissements nourris d’un public content de voir le match s’animer.
27e Chaumette, la 11 des Vertes, donne à Jésus, qui frappe au-dessus.
31e Julie Dufour part en dribbles mais perd la balle. Elle était bien seule sur son côté droit.
Dans la foulée, une balle longue de Frémaux est fort bien déviée de la tête par Elisor vers Dufour qui, incroyable, rate son contrôle, mais c’était bien pensé (la tête d’Elisor hein, pas le contrôle raté).
32e à droite, Polito pique un ballon déborde le long de la ligne de but puis centre en retrait sur Mouchon vers les 6 mètres, qui parvient à frapper entre plusieurs adversaires mais ça passe à côté.
33e Noémie Mouchon s’échappe à gauche, et tente sans doute une « Thierry Henry » en cherchant à brosser un intérieur du pied rentrant vers le second poteau, mais elle fait plutôt un mix entre ça, un centre manqué et une passe à la gardienne. Bon.
37e Belle récupération de Paprzycki au milieu, qui efface ensuite une adversaire et lance Elisor. Lambert, très bien sortie, réussit à dégager du pied.
Une Verte est à terre, on fait une petite pause.
Quand on reprend, Boucly et Dufour ont permuté.
38e Le ballon ayant été sorti par les Vertes, Boucly adresse sa touche à une arrière de l’ASSE, puis fonce sur elle pour tenter de lui piquer le ballon. Elle obtient un coup-franc. C’est bien, c’est dans l’esprit !
40e Saint-Etienne repart à l’attaque avec une ouverture dans l’axe que ne peut que freiner Saint-Georges. Heureusement, Launay est sortie de sa surface et parvient à renvoyer la tentative de Gago.
41e Toutes nos félicitations à Gwladys Debbache, qui envoie la ballon par dessus la tribune de Luchin et relance donc le challenge Marine Dafeur, en sommeil depuis quelques mois, puisque nous étions sur un terrain sans tribune. Nous vous rappelons que ses dérivés, le challenge « envoyer le ballon dans le tunnel » et le challenge « toucher le tunnel », sont toujours ouverts. Un point sur les classements :
Envoyer le ballon par-dessus la tribune : Marine Dafeur (contre le Paris FC, décembre 2018) ; Gwladys Debbache (ASSE, novembre 2019)
Envoyer le ballon sur le haut du tunnel : Marine Dafeur (contre Dijon, septembre 2018 et contre Metz, mars 2019)
Envoyer le ballon dans le tunnel : Marine Dafeur (contre Fleury, février 2018) et Aurore Paprzycki (contre Guingamp, avril 2018).
42e Centre de Noémie Mouchon, écarté au sol par la gardienne, mais personne ne suit. Sur le contre, Gago, voyant Launay avancée, tente un lob lointain mais ça passe largement à côté.
43e Les Vertes sont encore devant, avec un centre de Jésus depuis la droite, relayé par Gago, et ça arrive sur Dali à l’entrée de la surface qui réussit une frappe vicieuse qui retombe vers le but, et belle claquette de Launay en corner !
44e Le corner est dégagé par Polito, et ça va vite vers l’avant : Launay renvoie vers Boucly, à droite. Après un relais, elle parvient à frapper du gauche de l’angle de la surface, arrêt de Lambert.
45e Launay trouve encore Boucly, à droite. D’une superbe ouverture, elle trouve Mouchon dans l’axe, qui se présente seule face à Lambert, mais elle tarde et s’emmêle les pinceaux. Quel dommage !
45e + 1 Belle interception de Saint-Georges, qui ensuite obtient une touche à gauche. C’est vite joué et, je ne sais pas trop comment, car j’étais en train d’écrire « belle interception de Saint-Georges » et m’apprêtais à indiquer « qui ensuite obtient une touche à gauche », quand une rumeur m’incite à regarder ce qui se passe sur le terrain, et en effet c’est une bonne idée car Dufour déboule à gauche, rentre dans l’axe, et frappe du droit : 1-1 ! Je suppose qu’une touche a été rapidement jouée, et que soit Julie a dribblé, soit qu’elle a profité d’un instant d’égarement derrière, mais ça a été très vite.
Bon, donc j’écris enfin « qui ensuite obtient une touche à gauche », puis j’écris que je n’ai pas vu le début de l’action mais que Julie Dufour a égalisé. Puis que je suppose qu’une touche a été vite joué, etc.
C’est la mi-temps sur ce score de 1-1. Après un premier quart d’heure timide, sanctionné d’un but, on voit un match ouvert, au cours desquelles les Lilloises se sont progressivement décrispées. Elles ont même plutôt dominé les débats, même si les Vertes montrent qu’elles savent aussi jouer vite et qu’elles se montent dangereuses, mais Launay est vigilante. L’égalisation est amplement méritée.
15h02 Reprise
46e Elisor fait une sale faute sur Laura Condon, et l’arbitre est bien gentille de ne pas lui mettre de carton, d’autant qu’elle l’a pris dans la main. Salomé s’en sort avec une simple remontrance.
51e Bon gros tirage de maillot de Elisor, qui doit avoir récupéré un totem d’immunité quelque part. Toujours pas de carton.
53e Belle sortie de Launay.
54e Elisor trouve Mouchon, qui tente de remettre à Elisor, mais la gardienne intervient.
55e Coup-franc pour Saint-Etienne à l’angle de la surface de réparation, à droite, alors qu’on aurait plutôt donné une faute pour Lille, déjà par principe, et ensuite parce qu’on pensait qu’en effet, Eva Fremaux ne s’était pas retrouvée à terre pour rien, mais c’est comme ça. Fremaux sort se faire soigner. Le coup-franc est renvoyé par le mur, et les adversaires réclament une main, donc un pénalty, mais cette fois il n’y aura rien ! Et pourtant, Jésus crie !
56e à peine Fremaux a-t-elle retrouvé sa place que le ballon lui parvient, alors elle tape dedans pour dégager, c’est légèreent dévié et ça arrive sur Julie Dufour, finalement bien lancée à droite. Sa frappe d’une vingtaine de mètres est déviée par la gardienne et atterrit sur la transversale !
57e Premier changement à Saint-Etienne : Khoury remplace Chaumette.
60e Encore un beau mouvement lillois qui part de Launay, passe par Polito puis vers Dufour, à droite, qui centre et le ballon est taclé par une arrière à proximité des 6 mètres, juste devant Elisor. Corner.
61e Fremaux puis Saint-Georges prennent des risques derrière, mais ça marche et c’est plutôt joli à voir. Le ballon est proprement ressorti. Par ailleurs, Charlotte Sawryn semble récupérer pas mal de ballons à droite, et Eva Fremaux confirme tout le bien qu’on a dit d’elle à propos de son match à Arras/Lens.
63e Petit pont de Julie Dufour, qui sert Polito. Sa frappe du gauche passe à côté, c’est corner. Il est frappé par Dufour. Ça arrive au premier poteau vers Saint-Georges qui contrôle et retrouve Julie. Nouveau centre et tête de Elisor : à côté.
Le match monte en intensité. On sent que des espaces se créent de part et d’autre. Les Lilloises se trouvent très bien, et on assiste vraiment à un bon match de foot.
66e Alors qu’on est sur le côté droit avec Dufour et Polito, Paprzycki reçoit le ballon et renverse en une touche vers Boucly, lancée vers le but. Lambert est encore attentive et dégage du pied.
67e Martins sort, Julie Marichaud entre.
70e Dernier changement à Saint-Etienne : sortie de Debbache, entrée de Blanc-Gonnet.
72e Mauvaise relance lilloise, et Jésus part seule au but. On la connaisait cloutée, et voilà qu’elle dévisse complètement à 20 mètres : ça part à côté. Ouf !
73e Faute sur Boucly, et le traditionnel carton jaune à la demande du public est attribué à Laura Condon. « Excellente, l’arbitre ! »
74e Ollivier lance Mouchon, dans l’axe. La défenseure se jette mais est trop courte, et Mouchon se retrouve seule face à Lambert. À 20 mètres, elle ajuste un petit lob parfait qui termine tranquillement au fond des filets : 2-1 pour le LOSC ! Premier but pour Noémie Mouchon !
75e L’ASSE repart à l’attaque. À l’angle gauche de la surface de réparation, un centre à ras de terre passe derrière toute la défense et, au second poteau, Gago se jette et égalise : 2-2. Déconcentration fatale.
77e Ouverture de Digonnet vers Gago, seule, qui frappe du gauche alors que Launay est avancée, mais Elisa a la bonne idée de lever les bras et stoppe le ballon ! Il y a désormais des trous également dans notre défense.
78e Sortie de Paprzycki et entrée de Lefébure.
Julie Dufour et Maïté Boucly permutent de nouveau.
81e Noémie Mouchon part côté gauche en puissance, rentre dans la surface et, au coin des 6 mètres, frappe dans le petit filet, alors que Salomé Elisor était seule dans l’axe… Dans la foulée, les Vertes contre-attaquent et un ballon passe devant le but lillois sans être repris. Ça part dans tous les sens en cette fin de match !
82e Frappe de Dali, au-dessus.
83e Deuxième fausse touche côté vert. Ça doit être travaillé à l’entraînement.
84e Ollivier lance Dufour, qui devance une adversaire qui la fauche salement ! Carton jaune pour Blanchard, et c’est bien le minimum.
88e Pfoulala, Julie Dufour fait un slalom à gauche tout en jouant à saute-mouton avec les adversaires, quel talent, quel talent.
89e Frappe ratée de Dali, pas en réussite cet après-midi.
Le jeu dans le temps additionnel reste très ouvert et l’issue du match incertaine. Digonnet prend à son tour un jaune (95e) pour une nouvelle faute sur Dufour. La dernière action du LOSC est pour Mouchon (97e), qui s’échappe une dernière fois, est retenue à proximité de la surface mais ne tombe pas. Finalement, elle tend le pied mais le plante dans la gardienne. Elle récolte un jaune mais, franchement : là, il fallait tomber. L’arbitre, qui a égaré son chronomètre, laisse encore jouer, le temps de ne pas siffler une faute sur Dufour, et l’ASSE repart avec une occasion en or, mais Launay sauve deux fois, à bout portant (98e).
C’est terminé sur ce score de 2-2. Superbe match entre deux équipes qui n’ont cessé de jouer vers l’avant et se sont procuré de nombreuses occasions. À ce titre, ça aurait pu basculer dans un sens ou dans l’autre. À défaut d’être tombée, l’ASSE est ralentie, et c’est une belle performance. L’écart en points reste assez important, mais le LOSC a montré un beau visage, de la maturité dans le jeu, et une capacité à rivaliser qui sont de bon augure pour la suite. Le public n’en a pas eu pour son argent, puisque c’était gratuit, mais vous comprenez l’idée.
On n’a pas eu l’occasion de parler beaucoup d’elle depuis le début de saison, alors mettons-la en valeur aujourd’hui : belle perf’ de Salomé Elisor au milieu, qu’on a découverte plus agressive, en plus d’une bonne justesse technique.
On s’est inquiété suite à la fin de match compliqué de Julie Dufour, qui a fini en boitant mais, renseignement pris auprès de l’intéressée, ce n’était qu’une crampe.
Prochain rendez-vous à domicile le 1er décembre contre Le Havre, qui en est aussi à 8 sur 8 (son match de ce week-end a été reporté) !
Posté le 4 novembre 2019 - par dbclosc
Au Nord, c’est Lille le patron
Il n’y a pas eu de compte-rendu du dernier match joué contre Amiens, et pour cause : nous n’étions pas là. Pour compenser, nous voici à Lens, pour Arras-Lille, deuxième déplacement de l’histoire du blog après celui à Marseille en 2018.
À Lens ? Mais oui, et même au stade Bollaert-Delelis, en « baisser de rideau » du match de L2 masculine Lens/Lorient. Ce n’est pas évident de se rendre en terrain miné mais, finalement, nous avons beaucoup de bons souvenirs ici. Notons seulement que le dernier derby joué ici (avec Lille) était le 11 septembre 2010, et ça avait fait 1-4. Du coup, nous avons poussé le vice jusqu’à assister à Lens/Lorient, que nous avons considéré comme le « lever de rideau » du match-phare, Arras/Lille.
Si le match a lieu à Lens, c’est parce qu’il illustre un état du football féminin actuel : Arras va fusionner (la frontière avec l’absorption est assez poreuse) avec le Racing Club de Lens, permettant à ce dernier de créer sa section féminine. La décision a été entérinée en avril et prendra effet au cours du premier semestre en 2020, si bien que c’est l’équipe féminine du RC Lens qui se lancera lors de la saison 2020/2021. Une fusion/absorption avec Hénin-Beaumont (où à joué Rachel Saïdi) a été un temps envisagée, mais pour le moment on en reste à un partenariat sur la formation. Le processus permet à un club déjà structuré de bénéficier des installations sportives d’un club professionnel, comme le LOSC l’a fait avec Templemars en 2015. Une des évolutions du foot féminin est donc paradoxale : sa visibilisation et son renforcement passent par un processus de masculinisation, par le fait de s’adosser aux clubs les plus puissants, qui écartent progressivement les clubs historiques du football féminin. Vendenheim, que l’on a vu il y a quelques semaines à Lille, est ainsi une exception, d’autant plus grande qu’il s’agit d’un club uniquement féminin. Pour survivre, il faut alors adopter d’ingénieuses stratégies, et on vous renvoie au deuxième numéro de la revue Supersub, qui dans un bel article propose un état des lieux du football féminin en France.
En attendant la fusion définitive, les joueuses d’Arras jouent depuis le début de saison dans leurs couleurs traditionnelles (en rouge) tout en arborant le blason du RCL. Prestige du derby oblige, et sans doute histoire de raviver une passion en sommeil depuis que le voisin est en L2, Arras joue cette fois-ci en Sang & Or, et le match a donc lieu au stade Bollaert, manière d’informer et de mobiliser le public autour de l’événement, et de promouvoir le football féminin, même si un « lever de rideau », avec une fin de match dans un stade plein, aurait eu un meilleur impact si c’est bien cela que l’on cherche. Ah oui mais alors, les mecs ils vont s’échauffer où ? Eh ben derrière, sur un parking (?) de la même manière qu’on aperçoit les filles pendant que Lens/Lorient se termine.
Les filles des deux équipes pénètrent sur le terrain alors que les joueurs lensois sont encore en train de faire la fête avec leur public. Autant vous dire que l’arrivée des Lilloises provoque une bordée de sifflets et d’insultes sexistes qui pourrait faire croire que ces mêmes siffleurs ont oublié qu’ils s’apprêtent aussi à supporter des filles. Bref, passons.
Du côté de Lens, on retrouve deux ex-lilloises : Jessica Lernon et Ludivine Bultel, toutes deux titulaires.
Du côté du LOSC, Salomé Elisor, Caroline La Villa et Marlyse Ngo Ndoumbouk sont absentes. Un milieu surprise, puisque le speaker annonce la présence de trois nouvelles joueuses : Aurore « Praziki », Carla « Polita » et Silke « Demer ». Voici donc la compo :
Pas mal de monde est resté pour voir le match. Les spectateurs placés en tribunes derrière les buts ont été invités à rejoindre les tribunes latérales. On peut estimer qu’il en reste environ 2 500 en première période. On pulvérise donc certainement l’affluence d’un match pour Arras, et peut-être en D2, mais cela laisse tout de même une impression curieuse : alors que jouer à Bollaert-Delelis est censé illustrer l’attention nouvelle portée aux filles, jouer dans un si grand stade laisse une impression de vide.
Quoi qu’il en soit, c’est probablement impressionnant et intimidant pour les joueuses des deux équipes.
Y a ma sœur, qui habite dans le coin, qui est présente, et on démarre à 17h34. Il n’y a aucun lien entre ces deux informations ? Certes, mais je ne savais pas où parler de ma sœur.
1e Coup-franc de Paprzycki dans les bras de la gardienne
2e Première faute lilloise, de Carla Polito, qui du coup est huée par le public.
Gros malins, vous êtes en train de siffler la plus « Lensoise » des Lilloises, qui est née puis a grandi à Loos-en-Gohelle. C’est même à Lens puis à Loos-en-Gohelle que Carla a fêté son titre U19 cet été, amenant donc un trophée en terre lensoise, mais les siffleurs n’avaient sans doute pas encore entendu parler de foot féminin.
3e Paprzycki tente un lob de 40 mètres, mais la gardienne s’empare du ballon.
5e La 18 d’Arras semble s’être blessée au nez. Si l’intensité du cri est proportionnelle à la douleur, alors ça doit faire très mal.
8e Coup-franc de Saint-Georges, sur la gardienne. Le coup-franc à 40 mètres sur la gardienne, ça a été travaillé à l’entraînement ou quoi ?
10e Retour de la 18
Quelques dizaines de supporters restés en Marek encouragent les Arrageoises avec des chants à la gloire de Lens. C’est compliqué les fusions.
11e Relance rapide de Launay à la main vers Boucly, côté gauche. Maïté ouvre vers Paprzycki, la gardienne sort à proximité de son angle de surface. Tout le monde hésite à y aller, et finalement la gardienne dégage sur Aurore et le ballon file tout doucement vers le but. Une défenseure récupère sur la ligne et relance tranquillement.
17e Attaque arrageoise : Lernon ouvre en profondeur. C’est coupé par Frémaux et le ballon va vers la surface lilloise. Launay peut s’emparer du ballon en se couchant mais, emportée par son élan, elle sort de sa surface, côté gauche, et est contrainte de relâcher la balle. Les Arrageoises récupèrent mais elles ne parviennent pas à tirer. On se dégage.
18e Côté droit, ouverture de Sawaryn vers Dufour. La gardienne sort de sa surface et devance Julie d’un rien.
20e Centre de Sawaryn, la gardienne plonge et dégage du poing alors qu’il n’y avait personne, mais c’est autorisé.
FAUTE SUR SILKE DEMEYERE !!! HO !
22e Ollivier trouve Mouchon à l’angle gauche de la surface adverse. Elle fixe, crochète et frappe du droit : sur le poteau ! Mais le ballon revient dans l’axe où Silke Demeyere reprend de volée, du plat du pied droit dans le but vide : 0-1 ! On se fait un bon gros check avec ma sœur.
Comme Silke marqué en notre absence la semaine dernière, on s’est dit à un moment qu’on ne viendrait plus, mais tout va bien finalement.
26e Un corner arrageois est repris de la tête, sur Launay qui capte sereinement. Elle dégage rapidement sur Maïté Boucly, qui cherche Dufour en profondeur : c’est encore un rien trop long, et la gardienne dégage hors de sa surface.
29e Corner de Demeyere, les Sang & Or cafouillent, les Lilloises réclament une main, puis ça revient sur Mouchon qui frappe aux 6 mètres, c’est dégagé par la gardienne.
Depuis le but, les chants en faveur des Sang & Or ont disparu. On note classiquement quelques encouragements et applaudissements quand les locales progressent avec le ballon ou approchent du but lillois.
33e Arras pointe son nez, avec un coup-franc, très bien dégagé par Frémaux, de la tête. Mouchon et Saint-Georges, qui a abandonné sa défense, partent en contre-attaque, et finalement l’arbitre siffle une faute sur Mouchon au milieu de terrain puisqu’elle a décidé que l’avantage n’existait plus.
36e Centre de Bultel, de la droite et du droit. Tête molle au point de pénalty de la 27. à côté, mais enfin un tir adverse.
37e Mauvaise passe en retrait de l’arrière gauche arrageoise, et Julie file au but, elle touche le ballon mais la gardienne est encore sortie hors de sa surface et parvient à dégager. Ça va durer longtemps ce truc ?
40e Non : ouverture de Mouchon vers Boucly, et c’est encore la gardienne qui sort de sa surface, foire son dégagement mais dégage quand même.
45e La 15 de Lens veut dribbler mais cède face au pressing de Mouchon et Boucly. Maïté file à gauche et frappe à 20 mètres, la gardienne sort la balle de sa lucarne. Corner.
Le corner est frappé par Dufour, au second poteau vers Polito qui remet de la tête dans l’axe, volée de Mouchon aux 6 mètres et encore la gardienne, du pied !
45e +1 Launay trouve Sawaryn, puis Paprzycki qui, en une touche, lance Dufour, à droite. Julie va tellement vite qu’elle se retrouve seule, et a même Boucly à ses côtés pour un inévitable 0-2. Julie choisit la frappe au premier poteau, et la gardienne renvoie du pied. Oui Maïté, il y a de quoi râler !
Mi-temps sifflée sur ce score de 0-1. L’avantage est logique, mais il pourrait et devrait être bien plus important ! Entre les ouvertures en profondeur qui se jouent à quelques centimètres et les franches occasions, il est un peu frustrant de ne rentrer au vestiaire qu’avec un but d’avance. Espérons qu’on n’ait pas à le regretter en seconde période.
Ma sœur me dit que le gars derrière elle a dit qu’il aimait bien « la 6 » et « la 25 ». Aurore Paprzycki et Agathe Ollivier ? Excellents choix monsieur ! Je lui fais un petit sourire en coin qu’il n’a évidemment pas compris.
Beaucoup de départs dans le public à la mi-temps, il reste environ 500 personnes pour la seconde période.
47e Première occasion pour le LOSC avec Sawaryn, Polito puis Dufour, qui frappe au-dessus
48e Bonne circulation de balle entre Polito, Sawaryn et Dufour. Sawaryn centre vers Mouchon, qui frappe à côté.
49e Carton jaune pour Jessica Lernon.
52e Faute sur Jessica Lernon, qui réclame un carton (pas pour elle hein, d’autant plus qu’elle serait exclue). Du coup l’arbitre donne un carton à Maïté Boucly.
Le coup-franc, tiré de la droite à une quarantaine de mètres des buts de Launay, est frôlé par une tête lilloise, surprend Launay, et atterrit aux 6 mètres sur Bultel, encore plus surprise : seule face à un but quasi vide, elle met un vieux pointu du droit qui finit sur le poteau.
Réussite lilloise : 10/10.
Esthétique de l’action : 0,2/10, les deux dixièmes de point étant accordés à la chute en tirant de l’attaquante arrageoise, bien plus à l’aise avec son pied gauche (heureusement).
53e Bien Aurore Paprzycki ! Elle se met devant le ballon pour empêcher que les adversaires jouent vite un coup-franc. Elle aussi a ce côté teigneuse tout à fait appréciable. Ça énerve les adversaires en plus.
55e Les Lilloises se désorganisent derrière et les Arrageoises ont une belle possibilité, mais Fremaux contre fort bien Bultel, alors qu’il y avait du monde au centre.
57e Frappe de 20 mètres de Tabary. Ce n’était peut-être pas cadré mais Launay dévie en corner.
Pour Arras, entrée de Proniez, sortie de la 5.
61e Carton jaune pour Proniez, qui signe une belle entrée.
62e Alors qu’on est près de la surface arrageoise, le ballon est perdu et en 2 passes, notre défense est prise : ouverture dans le dos de Ollivier, Launay sort, et Fanny Proniez, bien qu’excentrée, frappe de l’extérieur de la surface. Le ballon file tout doucement au fond. Difficile d’estimer précisément la situation, mais la sortie ne s’imposait peut-être pas. Bref, 1-1, à la 62e en plus, quel nombre maudit.
63e Beau numéro de Polito dans la surface de réparation, qui feinte plusieurs fois avant de centrer sur Mouchon, en pivot, qui se retourne et frappe : la gardienne repousse encore mais sur Julie Dufour, qui prend le temps de laisser rebondir le ballon puis de frapper fort, et cette fois ça rentre ! Le LOSC reprend immédiatement l’avantage ! 1-2
66e Faute de la 18 sur Sawaryn. Carton jaune.
68e Belle feinte de Julie Dufour, qui fait mine de jouer un duel aérien puis se retourne en laissant passer le ballon. Elle tarde un peu à centrer, si bien que Boucly, trouvée, fait une belle volée repoussée par la gardienne mais il y avait hors-jeu.
69e Après une faute sur Mouchon à 22 mètres, Dufour enroule un coup-franc, que la gardienne repousse sur sa droite. Corner.
Le corner, frappé par Dufour, est repris de la tête par Frémaux (ou csc?) : poteau !
70e Il ne fait pas chaud, et ça devient difficile d’écrire. Tiens d’ailleurs, il semble que la mascotte d’Arras soit un pingouin. Faut-il y voir un clin d’oeil à Rolland Courbis ?
71e Sortie de la 14, entrée de la 12
On entend de temps en temps un « Allez Lille ! » d’une voix féminine en Marek. Bravo à toi, courageuse personne !
73e Joli tacle défensif d’Agathe Ollivier. Corner.
74e Silke Demeyere prend un carton jaune pour une faute vraiment pas évidente : elle a protégé son ballon et l’arrageoise s’est lamentablement fait prendre. Bref, ça donne un coup-franc dégagé par Fremaux, et repris par la 25 qui frappe directement en tribune Delacourt, dont on se félicite qu’elle soit désormais vide, pour la sécurité de tous.
75e Là, Silke Demeyere se prend un pied sur la chaussure mais on dit rien. On l’a entendue crier sur son adversaire depuis la tribune. Quelques secondes après, le ballon lui revient, et elle frappe de rage dedans, mais ça file vers le but et ça termine en plein sur la barre transversale !
77e Belle faute de Frémaux à 22 mètres, car il y avait gros danger. Il est d’ailleurs étonnant qu’elle s’en sorte sans carton car on était pas loin de l’anéantissement d’occasion de but et, à ce titre, une sanction administrative s’imposait. C’est probablement ce que dit, de manière bien moins polie, et peut-être grammaticalement incorrecte, Loreen Herbet, capitaine d’Arras. Quand l’arbitre se met à fouiller dans sa poche arrière, c’est mauvaise signe : et en effet, c’est carton rouge. Bravo, bien joué !
Le coup-franc de Bultel termine au-dessus.
80e Pied en l’air de Silke Demeyere, qui vient s’excuser, mais l’arrageoise ne veut pas de ses excuses. Eh ben tant pis !
81e Sortie de Paprzycki, très active, entrée de Bamenga
Pour Arras, sortie de la 13, blessée, entrée de la 3.
Attention, le public se réveille et se remet à haranguer ses favorites.
85e Débordement de Dufour. En déséquilibre, Bamenga reprend du gauche, juste au-dessus.
87e Attaque d’Arras côté droit. La 27 a l’air aussi fatiguée que son adversaire directe, Agathe Ollivier : à Arras, tout le monde est harassé. Heureusement qu’on n’est pas à Castres. Ça marche aussi avec Limoges.
88e Depuis quelques minutes, il y a un manque de lucidité des deux côtés : les joueuses semblent très fatiguées. Les arrageoises poussent de façon désorganisée sans se créer d’occasion et se découvrent, mais les Lilloises n’exploitent pas les boulevards derrière : Dufour frappe encore sur la gardienne.
90e Sortie de Ollivier, entrée de Jacaton, et sortie de Dufour, entrée de Lefébure.
91e Centre de Lefébure, les arrageoises se dégagent en catastrophe, les Lilloises tricotent aux abords de la surface, et ça finit par une frappe de Mouchon, à côté.
92e Dernière poussée adverse, Frémaux, qui fait un excellent match, renvoie et se permet encore de monter.
93e Dernière occasion : Boucly centre, Lefébure reprend au-dessus.
Victoire du LOSC 2-1 ! Largement méritée. Avec davantage d’efficacité, les Lilloises auraient pu marquer 6 ou 7 buts de plus. Faute de creuser les écarts, on est resté à la merci d’un retour arrrageois, dans l’incertitude d’une fin de match marquée par la fatigue et l’entrée de nos plus jeunes. Mais les filles ont tenu, et c’est bien là l’essentiel. Surtout, répétons-le, ça joue de façon cohérente, en équipe, ça tente des choses, et si on a le luxe de pointer le manque d’efficacité, c’est bien parce que les occasions sont là.
Allez, pour une fois on va faire une appréciation joueuse par joueuse : dans les buts, Elisa Launay a eu quelques prises de balle rassurantes, ses relances à la main ont été rapides et précises ; elle est l’auteure d’un bel arrêt (57e) ; sa sortie sur le but n’est pas efficace, mais il s’en est fallu de peu.
Derrière, Charlotte Sawaryn a pris beaucoup d’initiatives offensivement et semble s’installer à droite ; défense centrale très solide, avec Emeline Saint-Georges très propre techniquement, et Eva Fremaux, qui a sûrement réalisé sa meilleure prestation depuis le début de saison, a été très sollicitée dans le jeu aérien : elle a même failli marquer (69e) ; à gauche, Agathe Ollivier, toujours élégante balle au pied, a également fait pas mal d’allers/retours, et semble avoir fini très fatiguée.
Au milieu, Carla Polito a aussi davantage d’influence à mesure que passent les semaines. Elle est de plus à l’origine du deuxième but, sur lequel elle déstabilise la défense par ses dribbles ; le duo Aurore Paprzycki/Silke Demeyere est un cauchemar pour les adversaires : elles courent, elles surgissent, elles mettent des coups, c’est parfait. Silke marque un but qu’elle qualifie de « facile« , mais il fallait être bien placée ; à 5 centimètres du doublé (75e). On peut juste regretter quelques ouvertures trop longues ou données dans le mauvais tempo, mais les intentions, à aussi, sont bonnes, comme l’ouverture de Paprzycki vers Dufour, juste avant la mi-temps.
Devant, Maïté Boucly a été pas mal dans la gêne de la relance adverse, peut-être moins en vue offensivement, mais elle signe une lourde frappe que la gardienne détourne (45e) et a persisté à déborder et centrer jusqu’au bout. A droite, Julie Dufour, par sa vitesse et sa qualité de dribble et de centre, est une menace permanente ; elle marque le deuxième but d’une belle reprise mais doit en marquer au moins un autre (45e +1). Noémie Mouchon n’a pas marqué malgré plusieurs tentatives, mais les deux buts viennent d’actions auxquelles elle a largement contribué : elle frappe d’abord sur le poteau, puis son jeu de corps en pivot a permis de trouver la faille. Ca va venir !
Enfin, on a pu voir Naomie Bamenga une dizaine de minutes, qui a eu beaucoup d’espaces dans une défense arrageoise moins organisée et en infériorité numérique. Elle s’est attachée à conserver le ballon et à le rendre proprement, et c’était réussi.
Notez bien, et faites passer le mot : pendant que la majorité des supp’ lillois se faisait chier devant Canal + au même moment, nous on a vu une victoire du LOSC à Bollaert, un classique qui se conjugue désormais au féminin, et c’est historique.
Prochain rendez-vous le 17 novembre : Lille/Saint-Étienne !
Les compte-rendus des matches précédents :
Lille-Evian : Rentrée du LOSC, 3 bons points
Lille-Grenoble : à la fin, c’est Lille qui gagne !
Lille-Vendenheim : Rhin à signaler
Notre entretien d’avant-saison avec Rachel Saïdi.