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Drogue, bière & complot contre le LOSC

Drogue, bière & complot contre le LOSC

Le foot est un sport qui se joue à 11, et à la fin il y a un complot qui empêche le LOSC de gagner

Archiver pour décembre 2019


Posté le 24 décembre 2019 - par dbclosc

Esprit de Noël : les cadeaux de l’adversaire

Certains adversaires du LOSC n’ont pas attendu Noël pour être d’une grande générosité.

En dépit du complot permanent qui pèse sur lui, le LOSC dispose de quelques agents qui tentent de le contrer, ou au moins de le minimiser. Nous avons ainsi déjà évoqué le fait que le LOSC a quelques copains chez les arbitres. Eh bien figurez-vous Arsène que certains adversaires (joueurs) font parfois la preuve de leur appartenance à cette internationale anti-complotiste. Parmi eux, Sonny Anderson, qui rate sous ses pénos contre nous ; mais aussi d’autres, souvent attaquants, qui « manquent l’immanquable » ou « un but tout fait », et d’autres qui servent nos attaquants dans d’excellentes conditions ou envoient directement le ballon dans leur propre but. Petit rappel de quelques-uns de ces cadeaux sur ces dernières années, par ordre chronologique. Et merci hein !


Bernard Lama (PSG), 27 avril 1996

Lillois un jour, Lillois toujours : telle est la devise de Bernard Lama. Même quand il a porté les couleurs du PSG, ce bon vieux Bernard n’a pas hésité à filer un coup de pouce à son ancien club, en contribuant largement à ce qu’il ne soit pas relégué en D2 à l’issue de la saison 1995/1996. Prenez un Patrick Collot excentré et faites-lui faire un puissant centre-tir : Bernard se charge du reste en boxant le ballon dans son but ! Ce but, on en a parlé maintes fois, avec le principal intéressé, Patrick Collot, ou avec Roger Hitoto, également sur le terrain ce jour-là. Le LOSC s’impose et se maintient une semaine plus tard. Merci, Bernard.

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Fabien Lefèvre (Montpellier), 19 octobre 1996

Une fois n’est pas coutume, le LOSC réussit plutôt son début de saison. Après 12 journées, il est 10e, avec une bonne avance sur la zone de relégation. Cette place confortable est sutrtout due à un bon parcours à Grimonprez-Jooris : en 7 matches à la maison, Lille en a gagnés 4, et a concédé 3 nuls. En revanche, c’est plus compliqué à l’extérieur, où le LOSC n’a pris que 2 points en 5 matches. La première victoire sera à l’issue de ce déplacement à Montpellier, grâce au premier but en D1 de David Garcion, et quel but ! Une puissante frappe de 30 mètres, en pleine lucarne de Bruno Martini, dès la 70e seconde.

Garcion Montpellier

Ce sera le seul but du match. Et pourtant, il y aurait dû en avoir un autre. Montpellier pousse et, à la 68e minute, un centre de la gauche est repris à 9 mètres du but par Bakayoko : Aubry s’envole mais il est trop court. Fort heureusement, le ballon frappe la transversale. Mais il rebondit juste devant la ligne, où se trouve Fabien Lefèvre… qui marche sur le ballon, tombe lamentablement et s’encastre sur le poteau gauche tout en essayant de contrôler le ballon, qu’il parvient à mettre à côté. Miracle. Première victoire du LOSC à l’extérieur. La saison finira mal, mais merci Fabien.

Lecomte Vahid_Président, qu’avez-vous en cadeau ?
_Un parapluie Vahid ! En cas d’eau, un parapluie… ah, ah !


Maksym Levitsky (Saint-Etienne), 17 septembre 2000

Ce soir à Geoffroy-Guichard, Grégory Wimbée est dans un grand jour. On ne peut pas en dire autant de son homologue stéphanois. Alors que les Verts mènent 1-0 grâce à Alex et que l’on s’approche de la pause, le gardien Ukrainien reçoit un ballon en retrait suite à une touche de Kvarme. Il contrôle une première fois tranquillement du pied droit. Djezon Boutoille vient faire le pressing. Levytsky pousse légèrement le ballon en avant, mais un peu trop pour assurer un dégagement : son dégagement, contré par Djezon, atterrit directement sur Beck qui, surpris, n’a plus qu’à mettre la tête d’un réflexe, et la balle termine tranquillement sa course dans le but vide. Score final : 1-1. Merci, Maksym.

http://droguebierecomplotlosc.unblog.fr/files/2019/12/losc1.mp4

 

Pierre Issa (Marseille), 22 octobre 2000

L’OM est présenté à l’intersaison comme une attraction de ce championnat, notamment avec ses recrues brésiliennes (dont son entraîneur Abel Braga). Résultat, avant de recevoir Lille, surprenant promu, les Marseillais sont 14e (sur 18). Arrive alors un joker : George Weah, qui connait sa première titularisation contre les Dogues, pour la 12e journée de D1. Mais la vedette du soir, c’est Pierre Issa, défenseur Sud-africain qui s’est déjà distingué en marquant 1 but et demi contre son camp en coupe du monde en faveur de la France, lors du match d’ouverture des Bleus en 1998. À la 66e minute, il contre une attaque des Dogues en chipant le ballon à Ted Agasson. Alors qu’il n’y a plus qu’à relancer, Pierre Issa se vautre lamentablement , et le pire est bien qu’il tente de courir sur les genoux. N’Diaye récupère et Beck conclut, ce sera le seul but du match, que nous avons bien placé dans notre Top 18 des buts à la con du LOSC.

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Des images vraiment pénibles. Mais il y a pire.

Quelques minutes après, l’OM a l’occasion d’égaliser. Le coup-franc de Marcelinho est difficilement repoussé par Greg Wimbée, qui ne peut écarter le danger. Le ballon revient sur… Pierre Issa, à 6 mètres, face au but et au gardien couché. Son immonde plat du pied est si peu cadré qu’il file vers le poteau de corner. Lille s’impose 1-0. Merci Pierre.

http://droguebierecomplotlosc.unblog.fr/files/2019/12/loe.mp4

 

Olivier Monterrubio et Severino Lucas (Rennes), 25 novembre 2001

3 jours après être allé gagné sur le terrain de la Fiorentina en 16e de finale aller de coupe de l’UEFA, le LOSC reçoit Rennes. En championnat, les Dogues ont connu leurs deux premières défaites de la saison lors des deux journées précédentes (à Lyon puis à Auxerre). Les voilà 4es. Mais à domicile, c’est carton plein : 6 matches, 6 victoires. Mais le match aurait pris une autre tournure si, dès la 5e minute, après déjà quelques occasions lilloises, Rennes avait marqué sur une double occasion en or : centre de la droite, reprise de Monterrubio à 3 mètres du but : sur le poteau ; à la retombée, Lucas, à 1 mètres, est surpris que le ballon lui revienne et place un plat du pied-insécurité à côté. Score final : 1-0 pour Lille. Merci, Olivier et Severino.

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Flavio Roma (Monaco), 14 février 2004

Monaco est largement en tête du championnat, avec 7 points d’avance sur ses premiers poursuivants, Lyon et Auxerre, et s’apprête à faire une remarquable phase finale de ligue des champions. De son côté, le LOSC va mieux depuis quelques matches, même s’il reste englué à la 13e place. Autant dire qu’on ne s’attendait pas vraiment à ce que Lille inflige à l’ASM sa première défaite de la saison à domicile. 79e minute : après une passe en retrait d’un de ses défenseurs, Flavio Roma contrôle approximativement le ballon. Matt Moussilou, qui traîne par là, parvient à contrer le portier, qui glisse ; le ballon part en l’air, Moussilou se l’emmène de la tête et conclut dans le but vide. L’erreur de Roma lui offre le prix parodique « Marcel d’or du but à la con » au cours de la cérémonie des trophées UNFP de la saison 2003/2004.

Le LOSC s’impose 1-0. Merci, Flavio.

http://droguebierecomplotlosc.unblog.fr/files/2019/12/20191222_121120.mp4


Lionel Potillon et Teddy Richert (Sochaux), 22 septembre 2004

Lille réalise un début de saison correct (8e) et se déplace pour cette 7e journée à Sochaux, prolongeant une série qui va l’amener à la première place du classement durant l’automne. Lille ouvre le score à la 52e minute : Makoun cherche Odemwingie dans l’axe, mais Lionel Potillon, le défenseur Sochalien, est largement en avance sur le Lillois. Sans contrôle et uniquement guidé par sa générosité et sa complicité avec un ex-Dogue, son gardien Teddy Richert, il place facilement le ballon dans le but, pendant que Teddy fait semblan de vouloir le rattraper. Pour cette belle action, Potillon et Richert reçoivent un Marcel d’or en 2005. En fin de match, un pénalty de Brunel permet d’asseoir la victoire lilloise (2-0). Merci, Lionel et Teddy.

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Christian Giménez (Marseille), 29 octobre 2005

Nous sommes prévenus : l’OM a recruté un crack, qui a d’ailleurs marqué lors de son premier match avec ses nouvelles couleurs, contre Ajaccio. Il s’appelle Christan Giménez, est Argentin et arrive de Bâle. En fait, ce but contre Ajaccio sera aussi son dernier en France : la suite de son aventure olympienne aura surtout montré sa capacité à être maladroit devant le but. Ainsi, contre Lille, seul aux 6 mètres après que Ribéry a éliminé Tavlaridis, il reprend du genou/tibia gauche alors que le but semblait grand ouvert. Sylva peut récupérer calmement. Merci, Christian.

http://droguebierecomplotlosc.unblog.fr/files/2019/12/historiques-om-lille-de-2003-a-2006_hf7ef7cv_eux8.mp4

Diego Milito (Inter Milan), 2 novembre 2011

4e journée de l’édition de la Ligue des Champions qui suit le titre national de 2011. Les Lillois se déplacent chez les Italiens, favoris du groupe, et déjà vainqueurs à l’aller au Stadium (1-0). Logiquement, l’Inter ouvre la marque à la 18e minute, par Samuel : 1-0 à la mi-temps. En début de seconde période, les Intéristes obtiennent un coup-franc côté gauche. C’est frappé par Sneijder. Juste avant le botté, la défense lilloise monte, afin de placer les Italiens hors-jeu. Tactique régulière avec Garcia, et qui régulièrement n’a pas fonctionné : les Italiens ne sont pas hors-jeu. Les voici à 4 dans la surface face à Landreau. Stankovic remise vers Milito, qui n’a plus qu’à ajuster tranquillement, et qui ajuste en effet tranquillement au-dessus, et pas d’un peu (à 5’13 dans la vidéo). Si la vidéo ne s’affiche pas correctement, suivez ce lien.
Merci, Diego.

http://www.dailymotion.com/video/xm4i1w


Brandao (Saint-Etienne), 15 janvier 2013

Demi-finale de coupe de la Ligue. Les Dogues se rendent chez les Verts de Christophe Galtier. Les Lillois montrent leur mauvais visage de cette saison, en étant très timides offensivement. Les occasions sont stéphanoises, comme à la 30e minute, où Brandao, seul à quelques mètres du but d’Elana, ne cadre pas sa tête sur un centre de Mollo.

Mais à la 58e minute, le Brésilien fait mieux. Bien servi par Lemoine, il est seul aux 6 mètres face au but vide et ouvre bien son pied, ce qui lui permet… de stopper le ballon, et même de l’envoyer légèrement en retrait, si bien que Franck Béria peut dégager. Merci, Brandao. C’en est trop pour Christophe Galtier, qui sort Brandao à la 65e. Le LOSC sera éliminé au tirs aux buts, et les Verts remporteront la coupe grâce à un but de… Brandao.

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Wahbi Khazri (Bastia), 21 avril 2013

35e journée du championnat. Après une première partie de saison poussive, le LOSC remonte très fort depuis février, avec 22 points sur 27 possibles. Voilà les Dogues 5emes, à un point de l’Europe, et à 3 points du tour préliminaire de Ligue des Champions. Bastia est en milieu de tableau, et est pour ce match diplomatiquement privé de Florian Thauvin, qui a signé un contrat avec le LOSC en janvier. Dans les buts bastiais : Mickaël Landreau, qui a précipitamment quitté les Dogues en décembre.

À la 9e minute, première occasion du match : Fethi Harek centre aux 6 mètres vers Khazri, seul aux 6 mètres, qui n’a plus qu’à pousser le ballon au fond. Mais encore faut-il cadrer : le ballon est à côté, alors qu’Elana n’avait aucune chance de stopper le ballon.

L’attaquant Tunisien se rattrapera en ouvrant joliment le score à la 47e, mais le LOSC renversera la situation en fin de match. Merci Whabi.

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Edinson Cavani (PSG), 13 février 2016

Au cœur de cet hiver, les Lillois n’ont pas encore entamé un remarquable sprint final qui leur fera prendre 26 points sur les 10 dernières journées. Ils trainent encore comme un boulet un mauvais début de saison sous la direction d’Hervé Renard. Quinzièmes, ils se déplacent chez le leader parisien, qui compte 39 points de plus. Les Parisiens font un peu tourner à 3 jours de recevoir Chelsea en Ligue des Champions, tandis que le LOSC aligne son meilleur 11, avec une attaque de feu Bauthéac-Benzia-Tallo. Comme attendu, Paris domine largement, mais est maladroit. À la 57e minute, une perte de balle lilloise permet à Matuidi de centrer côté gauche. Vincent Enyeama manque son intervention et relâche le ballon. À proximité du point de pénalty, Cavani récupère et frappe face au but quasi vide : c’est largement au-dessus (1’40 dans la vidéo). Score final : 0-0. Merci, Edinson.

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Mathieu Valbuena (Lyon), 28 janvier 2017

Le LOSC vit une toute belle saison démarrée en fanfare par le recrutement des cracks Sankaharé et Palmieri et une élimination à Qabala dans la foulée. Le championnat est laborieux et peu après une nouvelle défaite contre le PSG, Frédéric Antonetti est limogé. Lui succède Patrick Collot, qui parvient à redresser la barre. Parmi les précieux points apportés par Patoche, une surprenante victoire à Lyon, puisqu’avant le match 17 points séparent l’OL (4e) du LOSC (15e). Logiquement, Lyon domine et Valbunea trouve la transversale sur un coup-franc (9e). Complètement contre le cours du jeu, Les Dogues ouvrent la marque grâce à une frappe de Benzia, contrée, qui prend Lopes à contre-pied. Même scénario après la pause : les Lillois ne font que défendre. À la 70e, Cornet déborde à droite et centre ; Enyeama ralentit le ballon, qui continue de filer sur la ligne des 6 mètres, où Valbuena devance Corchia. Il n’y a plus qu’à pousser le ballon au fond des filets. Et là :

http://droguebierecomplotlosc.unblog.fr/files/2019/12/le_rate_incroyable_de_mathieu_valbuena_-_lyon_vs_lille.mp4

Ca fait donc toujours 0-1. 8 minutes plus tard, sur l’une des rares incursions lilloises dans le camp lyonnais, Mathieu Valbuena, au four et au moulin, accroche Corchia : pénalty et 0-2 pour Lille !

En fin de match, les Lyonnais réduisent l’écart, mais le LOSC s’impose avec une possession de balle de 31%. « C’est incroyable de voir Valbuena manquer l’immanquable de la sorte. Je me suis dit que les dieux du football étaient avec nous ce soir » déclare Patrick Collot à l’issue de la rencontre. Une barre, un immanquable, un péno offert : c’est surtout Mathieu Valbuena qui était avec nous. Merci, Mathieu.

 

Préjuce Nakoulma (Nantes), 7 août 2017

On retient souvent de ce match que le LOSC a largement dominé son adversaire et a remporté un match qui lui a fait croire à un effet Bielsa durable. Pourtant, les Nantais ont eu quelques nettes occasions jusqu’au deuxième but lillois. Ainsi, à la 20e minute, alors que le score est toujours vierge, Araujo perd un ballon dans l’axe. Touré récupère et arme une demi-volée que Maignan dévie bizarrement sur sa barre. Seul en embuscade, pendant que les défenseurs lillois regardent le spectacle, Nakoulma se jette et fait le choix curieux d’une tête piquée, mais ça devrait rentrer vu sa position.. Ben non, c’est à côté (0’40 sur la vidéo). Score final : 3-0 pour Lille. Merci, Préjuce.

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Nuno Da Costa (Strasbourg), 14 août 2017

Après la victoire inaugurale contre Nantes, le LOSC se déplace à Strasbourg, où un autre effet Bielsa va se faire sentir. Alors que a pause est atteinte sur le score de 0-0, que Lille a déjà fait ses 3 changements, que De Préville a manqué une occasion montrant qu’à Lille aussi, on a l’esprit de Noël (1’10 dans la vidéo ci-dessous), Strasbourg entame la seconde période avec une grande générosité. Face à une défense perturbée par une touche, Sacko fait un petit pont sur Junior Alonso et, seul face à Maignan, il glisse dans l’axe où se trouve, seul, Saadi. Mais venant de derrière, Da Costa est persuadé que c’est pour lui : en extension, il devance son partenaire qui allait à coup sûr marquer et propulse le ballon à côté du but lillois. La suite : une catastrophe, avec l’expulsion de Maignan, puis De Préville et Amadou dans le but. 0-3 mais quand même : merci Nuno.

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Bonus : Florian Thauvin (Marseille), 25 janvier 2019

Un déplacement à Marseille est toujours (Philippe) périlleux. Le LOSC est 2e, avec 40 points en 21 journées : quel contraste avec la saison précédente. L’adversaire du soir a revendiqué en début de saison la place qu’occupe le LOSC, mais il n’est « que » 5e, 6 points derrière. Ce déplacement est une bonne occasion de voir si Lille peut prétendre se maintenir juste derrière le PSG jusqu’à la fin de saison. Et ça va plutôt bien : les Dogues mènent 1-0 à la pause, suite à un pénalty obtenu après consultation de la VAR. Aucun doute : Luiz Gustavo a sévèrement taclé la cheville de Çelik. Outre le score favorable, le LOSC n’est pas franchement mis en danger, ce qui a le don d’énerver le public : des jets de pétard contraignent l’arbitre à suspendre le match durant 20 minutes. À la reprise, alors qu’on craignait que le match ne prenne une autre tournure, à la 67e minute, Florian Thauvin, qui fête ce jour-là ses 26 ans, donne un coup de pied à Youssouf Koné, et est directement expulsé. Joyeux anniversaire ! Les micros de Canal captent ce contre quoi peste cette tête pleine d’eau : la VAR. Ah bon. « Bande de clochards ! » éructe-t-il. Lille s’impose 2-1. Une belle soirée et un beau cadeau pour tous les Lillois. Merci, Florian.

Thauvin

Enfin, remercions nos généreux donateurs de buts, buteurs contre leur camp en faveur du LOSC, dont voici une liste à peu près exhaustive depuis 1964 (ça l’est à coup sûr à partir des années 1980) :

1964/1965 Rastoli (Sedan)
1965/1966 Plumi (Valenciennes)

1966/1967 Baudet (Bordeaux)
1967/1968 Brucato (Ajaccio)
1971/1972 Vanucci (Sochaux)
1975/1976 Chauveau (Monaco)
1976/1977 Coumba (Valenciennes)
1977/1978 Gautier (Caen), De Martigny (Brest), Morlinière (Tours)
1978/1979 Buisset (Reims), Benoît (Sochaux)
1979/1980 Giresse (Bordeaux)
1980/1981 Barraja (Nice)
1982/1983 Janvion (Saint-Etienne)
1983/1984 Amisse (Nantes), Muller (Nantes)
1984/1985 Rabier (Lens), Sorin (Laval), Steck (Brest)

1985/1986 Bellisi (Brest)
1988/1989 Wallemme (Lens)
1990/1991 Lestage (Toulouse)
1992/1993 Lebourgeois (Caen), Kana-Biyik (Le Havre)
1993/1994 Boli (Marseille), Soppo-Din (Strasbourg)
1999/2000 Baldé (Toulouse)
2000/2001 Rool (Lens)
2001/2002 Bréchet (Lyon) Kapo (Auxerre)
2002/2003 Jaurès (Auxerre)

2003/2004 Caneira (Bordeaux)
2004/2005 Potillon (Sochaux), Pompiere (Metz), Thiam (Istres)
2005/2006 Pitau (Sochaux), Wimbée (Metz), Coulibaly (Lens)
2006/2007 Cris (Lyon), Paauwe (Valenciennes), Chamakh (Bordeaux)
2007/2008 Grichting (Auxerre)
2008/2009 Abardonado (Valenciennes), Hansson (Rennes), Richert (Sochaux)
2009/2010 Monterrubio (Lorient), Cesar (Grenoble)

2010/2011 Penneteau (Valenciennes), Baca (Lorient)
2011/2012 Angoua (Valenciennes), Poulard (Ajaccio)

2012/2013 Bong (Valenciennes), Poulard (Ajaccio), Congré (Montpellier), Mavinga (Rennes)
2013/2014 Hansen (Evian) Weber (Reims) Bourillon (Lorient)
2014/2015 Sirigu (PSG)

2015/2016 Martinez (Ajaccio)
2018/2019 Lautoa (Dijon), Meunier (PSG)
2020/2021 Pallois (Nantes), Gravillon (Lorient)
2021/2022 Giraudon (Troyes)

Merci à tous, et Joyeux Noël !


Posté le 18 décembre 2019 - par dbclosc

Réflexions sur le racisme dans les stades

Qu’est-ce qu’être noir ou perçu comme maghrébin en France, aujourd’hui, quand est évoquée la question du racisme, dans les stades ou ailleurs ? C’est voir se multiplier les réactions qui symétrisent le racisme dont ils peuvent faire l’objet avec celui que peuvent subir les Blancs, c’est-à-dire qui établissent une équivalence entre racismes et leurs effets. Ainsi, à la publication sur le site lequipe.fr, le 13 octobre 2019, d’un article portant sur les cris de singe racistes dont a été victime Kalidou Koulibaly, une partie conséquente des commentaires s’inscrit dans cette rhétorique. Il en est par exemple ainsi de Gaulois.eu quand il affirme : « on comprend Coulibaly [sic], on dénigre Ménez [re-sic] qui évoque pourtant le même sujet, mais l’inverse ne rentre pas dans la pensée unique ».

Il y a là une certaine ironie à qualifier de « pensée unique » le discours qui s’oppose à celui de Gaulois.eu quand on voit, en réalité, l’omniprésence des prises de position qui symétrisent les pratiques racistes commises à l’égard des Blancs et celles commises à l’égard des non-Blancs. Ceux qui dénoncent la « pensée unique » semblent à bien des égards être les premiers à l’appeler de leurs vœux, à condition, bien sûr, qu’elle aille dans le sens de leurs certitudes.

Précisons-le d’emblée, le propos de ce texte n’est pas de nier l’existence d’actes discriminatoires envers les Blancs – même s’il est essentiel de les recontextualiser dans l’ensemble des discriminations existantes – et ils sont, bien entendu, tout à fait dégueulasses. Qu’on soit blancs ou non-blancs, il est tout à fait intolérable d’imaginer que nos enfants puissent être rejetés et dénigrés en raison de leur couleur de peau ou, d’ailleurs, pour toute autre de ses caractéristiques (y compris s’il ont les pieds carrés (1)). Pour autant, tout en admettant cela, il faut faire preuve d’une sacrée dose de mauvaise foi pour ignorer que la probabilité d’être confronté de manière récurrente au racisme et d’en subir d’importantes conséquences est bien plus élevée pour les non-Blancs que pour les Blancs. Si l’on doit dénoncer toute acte de discrimination, on ne peut faire l’économie de la réaffirmation d’effets profondément différenciés de ces discriminations sur les réalités quotidiennes des individus.

Asymétrie quantitative et relations de pouvoir

Certes, il n’est pas inutile de rappeler que la bêtise raciste n’est pas « naturellement » réservée aux Blancs. Pour autant, en se limitant à ce discours, on met en équivalence les réalités sociales des Blancs et des non-Blancs alors même que les seconds sont beaucoup plus lourdement touchés par le problème.

koulibaly

Et pourtant, avec ses initiales, Kalidou Koulibaly était bien parti pour plaire aux suprémacistes blancs

Il s’agit, d’abord, d’une réalité tout simplement mathématique. Ainsi, savez-vous que, dans l’hypothèse où les membres de deux groupes commettraient strictement autant d’actes racistes à l’égard des membres de l’autre groupe, comment on peut calculer le différentiel de victimation de l’un et de l’autre groupe ? Tout simplement en ramenant le rapport de taille des deux populations au carré. En l’occurrence, sachant qu’en France il y a environ 7 Blancs pour 1 non-Blanc, on peut calculer que, à propension égale à commettre des actes racistes, les non-Blancs subissent 49 fois plus fréquemment d’actes racistes que les Blancs (c’est-à-dire 7 au carré). Il ne s’agit là que d’une bête question de probabilité statistique que les Blancs qui dénoncent la « pensée unique » ne veulent pas voir : à pratiques discriminatoires égales, les membres du groupe minoritaire subissent bien plus lourdement ces discriminations.

Ceci étant, la différence d’expérience de victimation ne tient pas uniquement à une asymétrie quantitative mais dépend également des rapports de force entre les différents groupes sociaux. La question n’est pas seulement celle des actes subis que celle de la capacité à les faire dénoncer et reconnaître comme illégitimes au sein de la société. Et sur ce point, pas de pitié pour les membres du groupe dominé (2) : on s’en rend sans doute assez mal compte en tant que Blanc, mais les peurs les plus irraisonnées que nombre d’entre eux peuvent nourrir rencontrent un écho assez remarquable au regard des faits sur lesquels elles s’appuient. La peur du « communautarisme » en est une claire illustration.

De quel « communautarisme » parle-t-on ?

Parmi les discours les plus irrationnels qui peuvent se développer avec succès dans l’espace public, celui sur le risque de « communautarisme » occuperait sans nul doute une bonne place. On voit ainsi resurgir avec régularité ce discours mettant en exergue le fait que certaines populations, notamment si elles ont étiquetées comme musulmanes, ne souhaiteraient pas s’intégrer.

L’ « analyse » pourrait faire sourire si le sujet n’était pas si grave. En substance, la dénonciation du « communautarisme » vient stigmatiser les Musulmans (et, par extension, ceux qui seraient « suspects » d’en être (3)), qui devient un groupe ethnicisé, pour le refus de se confronter à la culture dominante alors que, d’une part, ils sont au contraire bien plus fréquemment dans la situation d’être en interaction avec des membres d’autres groupes sociaux que ne le sont les Blancs, et que, d’autre part, le fait qu’ils se concentrent spécifiquement dans certains espaces sociaux est une réalité qu’ils subissent du fait même des structures de la société dans laquelle ils vivent. Qui croit ainsi sérieusement que la concentration de ce qu’on appelle les « minorités visibles » dans certains quartiers populaires est le produit d’un choix rationnel et souhaité de leur part ?

menes

On voit à son oeil vif et pétillant que Pierre Ménès est sur le point de nous livrer son analyse sur le racisme anti-blancs dans les stades et d’expliquer à quel point les bras lui en tombent

Il y a indubitablement quelque chose qui relève du déni, dans le sens fort du terme, à dénoncer le « communautarisme » d’une population donnée tout en appelant de ses vœux à l’exclusion de ces mêmes populations de différents espaces sociaux au nom même de ce « communautarisme » supposé. La récente polémique sur le voile l’illustre jusqu’à la caricature : on exclut une femme de l’accompagnement de sorties scolaires parce qu’elle porte un bout de tissu sur la tête et, en parallèle, on vient justifier cette exclusion au nom des risques que sa présence pourrait faire peser sur les enfants ce qui relève de toute évidence d’un large fantasme : ne serait-ce qu’en raison de cette stigmatisation dont elles font l’objet, les femmes qui portent le voile subissent davantage de suspicion, ce qui, d’une part, limite les risques d’expressions de pratiques prosélytes et, d’autre part, limite également le risque de de telles pratiques ne soient pas repérées le cas échéant.

Avis de recherche : 100 000 $ de récompense pour qui retrouvera le footballeur pro blanc victime de racisme

Pour en revenir à la question du racisme dans les stades, on a récemment vu fleurir les discours qui, en parallèle de l’évocation des nombreux cris racistes dans les stades à l’égard de joueurs noirs, rappelaient l’existence de faits de « racisme anti-blancs » sur certains terrains amateurs. « Amateur », il faut le préciser, car on aurait bien de la peine à trouver ne serait-ce qu’un exemple de tels chants/actes racistes anti-blancs proférés dans les stades de football professionnel.

En premier lieu, la question n’est pas de savoir si cela est plus ou moins grave, mais le simple fait que les fameux actes de racisme « anti-blancs » n’aient jamais lieu dans les stades où jouent les clubs professionnels devrait nous interpeller.

Que veut-dire cette différence dans les lieux d’expression de ces racismes ? Tout simplement, qu’il y a un racisme (principalement celui à l’égard des Noirs) que certains se sentent la force d’exprimer publiquement devant des dizaines de milliers de personnes et devant les caméras de télévision, quand l’autre ne s’exprime que dans certains contextes beaucoup plus spécifiques et qu’il exige pour exister la présence d’un groupe de pairs se ressentant eux-mêmes bafoués par l’expérience récurrente des discriminations.

Il s’agit là d’une différence fondamentale. Elle n’exonère personne de ses propres propos, mais la prise en compte de cette réalité est la condition sine qua non à une lutte réelle et potentiellement efficace contre le racisme.

Racisme édenté VS Racisme dominant

À propos des actes racistes que pouvaient commettre des Noirs à l’égard de Blancs, Albert Memmi avait parlé de « racisme édenté ». L’image vient alors souligner que si cette forme de racisme existe bel et bien, il s’agit d’une forme de racisme d’abord réactionnel (certains ont parlé de « contre-racisme »), pour partie inoffensive (en tout à l’échelle de la totalité des membres du groupe) et, en quelque sorte désespérée, dans le sens où il s’agit d’abord de l’expression d’une exaspération résignée plutôt que d’une volonté de maintenir l’autre la tête sous l’eau.

Ce « racisme édenté », qui peut parfois s’exprimer à l’égard de Blancs, peut s’avérer très cruel et nombre de ceux qui liront ce texte le comprendront, parfois à travers leur propre expérience. Il n’empêche, si la dénonciation de ce type de faits est nécessaire, elle ne peut être lue que comme une hypocrisie « bien pensante » (4) si elle ne s’accompagne pas d’une prise de conscience de l’asymétrie profonde existante quant aux conséquences du racisme selon sa couleur de peau : si l’on trouve choquant que des petits perçus comme Maghrébins puissent exclure des petits Blancs en raison de leur origine supposée, ne doit-on pas en parallèle parler d’un scandale à propos de ce que vivent au quotidien nombre des premiers nommés ?

Si l’on veut sérieusement lutter contre le racisme, il est nécessaire de resituer les actes qui en sont l’expression dans leurs différentes significations qui prennent ancrage dans une histoire de longue date. Ainsi, le cri de singe n’est pas une insulte ou une moquerie comme une autre : la pratique s’inscrit ainsi dans un passé pas si lointain où l’Occidental percevait le Noir comme un être inférieur et réactualise alors cette lecture des choses. Elle ne fait pas que blesser, comme d’autres insultes, elle infériorise.

Quand la fin justifie les moyens racistes

Il y a quelques semaines, l’attaquant de l’Inter Milan Romelu Lukaku a été victime de cris de singe de la part des supporters de Cagliari alors qu’il devait tirer un pénalty. Les représentants des Ultras de l’Inter se sont alors empressés de publier un communiqué dans lequel … ils enjoignaient Lukaku à ne pas interpréter ces cris comme racistes ! Loin de soutenir leur attaquant, les supporters intéristes venaient lui expliquer sa méprise.

Ce qui m’apparaît comme l’une des dimensions les plus violentes de ce texte est que le propos est tenu en toute bonne foi. On n’est pas dans le cas de figure du petit enfant pris la main dans le pot de confiture qui, tout honteux, vient expliquer que en réalité c’est le chat qui s’est servi dans le cellier tout en sachant pertinemment la réalité. Non, ici, c’est tout à fait sincèrement que ces supporters viennent expliquer que les fameux cris racistes – pardon, les méthodes de « déstabilisation » – sont tout à fait légitimes : ils ne traduiraient aucune idéologie mais ne constitueraient qu’un usage « instrumental » visant à maximiser les chances de réussite de leur équipe.

lukaku

Pourtant, avec certaines lettres de son nom, Lukaku avait tout pour plaire aux suprémacistes blancs

Là ou le bât blesse, c’est que même si l’on voulait bien admettre que les supporters en question n’étaient pas racistes pour un sou, on ne peut que constater qu’ils défendent une conception selon laquelle tout est permis pour l’emporter. En quelque sorte, on pourrait traduire le communiqué par la formule suivante : « nous ne sommes pas racistes, mais si cela peut nous permettre de l’emporter, nous n’hésiterons pas à attiser les braises du racisme ». La violence de cette conception des choses réside dans le fait que ceux qui la défendent ne semblent pas percevoir la contradiction entre la réaffirmation de la nécessité de lutter contre le racisme – car cela est affirmé dans le communiqué – et la défense d’une pratique jouant sur une conception explicitement infériorisante des Noirs. Par extension, cela ne serait donc pas raciste si, pour l’obtention d’une promotion, nous jouions sur les stéréotypes racistes pour évincer un concurrent ?

Une phrase de ce communiqué est éloquente pour illustrer les mécanismes psychologiques qui expliquent ce déni: « Soyez assuré que ce qu’ils disent ou font à un joueur noir adverse n’est pas ce qu’ils diraient ou feraient dans la vie réelle ». Pour des raisons qui m’échappent, le supportérisme ne serait pas la « vie réelle » : dès lors, puisque cela n’a aucun effet sur le réel, alors pourquoi se priver de mobiliser les moyens les plus abjects ?

L’élitisme militant antiraciste au service du racisme ?

Cette analyse ne vise pas pour autant à exonérer de leurs propres responsabilités nombre de militants se disant « anti-racistes » qui, effectivement, se contentent d’un discours dénonciateur et moralisateur plutôt qu’ils ne cherchent à expliquer ce qu’ils veulent dire, à supposer, d’ailleurs – ce dont je doute franchement – qu’ils le sachent eux-mêmes. À bien des égards, ceux d’entre eux qui tombent dans ces biais ne font que reproduire ce qu’ils dénoncent : la certitude d’ « être dans le vrai », d’être « du bon côté », sans pour autant se donner la peine de comprendre les racines profondes du racisme, n’est en effet certainement pas l’apanage des « racistes » par rapport aux « anti-racistes ». Il s’agit là d’une faute morale de la part de ce type d’anti-racistes dans la mesure où, en l’absence d’une réflexion sur la manière dont leurs discours pourrait être réappropriés par ceux qui cèdent aux discours racistes, se satisfont d’une représentation d’eux-mêmes comme appartenant à une élite éclairée. Ceux-là, à bien des égards, se satisfont de l’existence du racisme : sans lui, ils ne seraient plus ces êtres intellectuellement supérieurs, mais de simples communs des mortels dans un monde sans racisme.

Le plus grand drame de ces fractions du mouvement anti-raciste réside sans doute dans cette tendance à d’abord travailler à renforcer son outillage conceptuel qu’à se poser la question des conditions de la réception de son discours par les non-initiés : pour ces derniers, à mesure que l’argumentation de ces militants développe de nouveaux concepts, le discours apparaît alors toujours plus ésotérique. Mon propos n’est pas de contester l’intérêt d’une consolidation des concepts des militants, mais bien de souligner que ceci peut avoir des effets contre-productifs si l’on ne se soucie pas de la manière dont ceux qui ne sont pas a priori militants peuvent comprendre ces concepts. En faisant ce travail d’explicitation, on peut espérer rallier à sa cause d’autre militants en devenir. À défaut, on met toujours plus à distance les non-militants et l’on s’enferme au contraire dans un entre-soi se vivant comme le mouvement des purs contre le reste du monde.

On voit fleurir ce type de discours y compris au sein des sciences sociales : certains se sont ainsi faits les spécialistes de la traque du racisme dans les moindres propos, quitte à regrouper sous une même appellation de propos « racistes » des propos franchement racistes comme d’autres qui ne peuvent être étiquetés comme tels qu’à la condition de contorsions intellectuelles franchement malhonnêtes. Ceci ne peut alors qu’aboutir à brouiller la compréhension du racisme puisque sont rangés sous une même bannière raciste le fait d’imiter des cris de singe à la vue d’une personne noire comme, par exemple, le fait de porter une critique à l’égard du discours (hautement critiquable) du Parti des Indigènes de la République (5). Ceux-là ont un rôle tout à fait essentiel dans le maintien du racisme dans la mesure où ils divisent le mouvement antiraciste en mettant chacun en demeure de choisir son camp : le leur ou celui des racistes.

La lutte antiraciste implique alors d’abord une grande réflexivité par rapport à ses propres prises de position en la matière. Une position réellement antiraciste ne se mesure pas à la fidélité au dogme mais à ses effets concrets sur le racisme : la virulence dans la dénonciation du racisme n’est donc pas un critère pertinent pour juger de son propre antiracisme.

FC Notes :

(1) Ce qui pourrait s’appeler la « morphopodophobie » Mot-valise composé à partir de « morpho » (forme), « podo » (pieds) et « phobie » (peur), qui désigne la peur ou l’hostilité à l’égard de ceux qui ont une forme de pieds hors-norme, en l’occurrence carrée.

(2) Parler de « groupe dominé » à propos des non-Blancs ne vise pas à contester l’existence de profondes différences en matière de pouvoir au sein de ce groupe mais à souligner une probabilité plus faible pour les membres de ce groupe à exercer ce pouvoir.

(3) Les Musulmans constituent un groupe « ethnicisé » en ce sens où ils ne sont pas perçus comme les croyants d’une religion avec toute la diversité de pratiques qui en découlent potentiellement mais comme un groupe fortement homogène d’un point de vue culturel et assimilant sans distinction ledit groupe à une religion. A contrario, les catholiques ne sont assimilés à aucun groupe ethnique.

(4) Il y a une certaine ironie dans le fait que ceux qui réagissent aux articles sur le racisme en mode « nous aussi les Blancs on subit ça » accompagnent fréquemment leurs commentaires d’une dénonciation de la « bien pensance » – laquelle se caractérise par le fait de se placer du côté des « gentils » sans se donner la peine de mener une analyse contextualisée de ce qu’ils dénoncent – alors même que leurs discours présentent précisément les propriétés de cette bien pensance.

(5) Exemple choisi entre mille, un doctorant (blanc) en sciences sociales m’avait affirmé que « même le Monde Diplomatique deviennent racistes ». À l’appui de sa thèse, une simple critique d’une prise de position des Indigènes de la République : n’est-ce pas là une brillante démonstration de paternalisme que de refuser, au nom de la lutte anti-raciste, aux non-Blancs le droit à être honnêtement critiqués ?


Posté le 16 décembre 2019 - par dbclosc

Quand le LOSC servait à promouvoir le football belge et la fraternité alliée

Que faire quand, en Belgique, on veut promouvoir son équipe nationale B et qu’on trouve que les Pays-Bas sont un adversaire trop peu prestigieux ? On appelle l’équipe qui cartonne de l’autre côté de la frontière : le LOSC. Le 3 avril 1946, les Dogues se déplacent donc pour le premier déplacement international de leur histoire.

Le LOSC, champion de Belgique ? Pourquoi pas. Rappelons d’abord que Lille est aussi une ville belge de la province d’Anvers, dont le club n’a jamais été plus haut que le 4e niveau national, mais comme « tout va très vite dans le football », le titre lui reviendra peut-être sous peu. Ensuite, quand la Belgique aura annexé les Hauts-de-France, il y a fort à parier que le LOSC devienne le club-phare du Royaume, et devienne aussi, au même titre que Derry, champion de deux pays.

En attendant que ces scénarios se réalisent, Lille a déjà brillé en Belgique, et pas seulement la fois où Nicolas Fauvergue a inscrit un but au Parc Astrid ou quand Pierre-Alain Frau a marqué à La Gantoise. Plus exactement, le LOSC a servi à faire briller un football Belge en quête de reconnaissance et, au-delà, à symboliser la normalisation des relations entre Etats après le conflit mondial. C’était en 1946, peu après la Libération du pays qui, comme en France, s’est étendue d’août 1944 à mai 1945.

CDGLa politique et le football incarnées par le célèbre natif de Lille Charles 2 Goal

En cette période de reconstruction, le sport est lui-même en pleine résurgence. Il a bien entendu lui aussi subi le chaos de la guerre et, au-delà des difficultés pratiques (problèmes de déplacements, territoires interdits, équipes disloquées), il compte aussi ses prisonniers, ses déportés et ses morts, comme ce champion de hockey tué lors du siège de Calais en mai 1940 et qui donnera son nom au futur stade de Lille : Félix Grimonprez. Alors que le football international est mis entre parenthèses durant 4 ans, au niveau national, la Belgique et la France connaissent un processus similaire de reprise en main du football, où celui-ci est au service de la propagande nationaliste1. Fin 1944, le football revient donc progressivement, délesté de son ancrage idéologique, mais demeurent des difficultés. En France, un dernier championnat dit « de guerre » est organisé en 1944/1945 : il n’est pas encore national mais en divisé en zones Nord et Sud. Officiellement, il n’est pas pris en considération étant donné les difficultés organisationnelles et la poursuite des combats sur certains pans du territoire. Même situation en Belgique, où une compétition (la « coupe de la Libération ») reprend en novembre 1944, mais est interrompue par de nouveaux bombardements sur les Ardennes en décembre. On tente de reprendre un championnat en janvier, mais là aussi le merdier est tel qu’on s’arrête avant la fin. C’est seulement après la capitulation allemande du 8 mai 1945 que les compétitions nationales vont reprendre normalement.

Sur le plan international, Français et Belges reprennent exactement au même moment, puisqu’ils s’affrontent pour la première confrontation d’après-guerre : c’est à Paris, en décembre 1944 (avec Bigot et Baratte chez les Bleus, qui s’imposent 3-1).
L’année suivante (1945), la France joue 4 fois, et la Belgique une fois : à Molenbeek, les Diables battent cette fois les Bleus 2-1.

Ainsi, le football se normalise, et les matches se multiplient. Après les années de privation, il offre une distraction bienvenue, tout en restant teinté d’arrière-pensées politiques, puisqu’il est désormais un outil au service de la réconciliation nationale et de la fraternité entre les peuples (alliés). Après la Libération, en France comme en Belgique, les autorités civiles se servent du football pour symboliser le rassemblement. L’Union Belge – équivalent belge de la FFF – met le paquet sur son équipe B, composée de jeunes joueurs censés constituer la future équipe des Diables Rouges. Cette équipe (aussi appelée « A’ » ou « équipe officieuse » dans la presse de l’époque) a été créée en 1924, à l’occasion d’un match contre la France B. Ensuite, jusqu’à la guerre, elle n’a affronté que le Luxembourg A, avec 2 ou 3 confrontations par an en moyenne (et ce jusqu’en 1976, pour un total de 75 Belgique B/Luxembourg A en 50 ans). Changement de politique à la Libération : les adversaires se diversifient. Cela s’explique en partie par la volonté, d’un côté, de faire de l’équipe B, à travers sa jeunesse, une vitrine de la future Belgique, et donc de regarder vers l’avant ; et, de l’autre, d’affronter des adversaires parmi les « alliés2 » de la guerre et de rappeler que la Belgique a été du bon côté. Dès lors, en 1945, l’équipe B affronte des équipes britanniques, qui ont la particularité d’être privées de compétitions officielles jusqu’en septembre 1946 : l’Ecosse le 6 janvier 1945 ; puis, plus tard dans l’année, 4 matches contre des militaires britanniques, dont certains internationaux (à l’image du match joué le 25 septembre 1944 entre le LOSC et une sélection britannique composée de soldats stationnés dans la région).

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Début 1946, l’Union Belge souhaite organiser une nouvelle rencontre de son équipe B. Les Pays-Bas (B) sont contactés, et donnent leur accord. Mais, courant mars, changement d’avis : les dirigeants Belges ont un œil sur ce qui se passe en France. Très près de là, à la frontière, le LOSC s’est installé en tête du championnat de France, après notamment un remarquable mois de février (victoires 3-1 contre Lens ; 7-0 contre Metz ; 5-1 à Bordeaux). Parallèlement, les Dogues avancent en coupe de France, dont ils ont déjà atteint la finale en 1945 : les voilà déjà cette fois en quarts de finale. Enfin, mi-mars, à Bordeaux, la sélection des « Flandres » a battu celle du « Sud-Ouest » par 7 buts à 1, et le buteur lillois Jean Baratte a inscrit un triplé. Si l’on en croit les raisons, sans doutes un peu partiales, avancées par la Voix du Nord, les Belges ont alors gentiment décommandé les Oranje au profit des Dogues « en raison du rôle de premier plan que joue l’équipe lilloise dans le championnat de France ».

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Le 3 avril 1946, au surlendemain d’une qualification losciste en demi-finale de coupe de France (2-1 contre le Racing Paris à Bordeaux), le LOSC se déplace donc Bruxelles, et plus précisément à Saint-Gilles, pour y affronter l’équipe B des Diables Rouges. Après le match contre les militaires Anglais en septembre 1944, on peut considérer que c’est le deuxième match international des Dogues, et leur premier déplacement international. La Voix du Nord met en garde : « les Belges ont composé une équipe robuste, formée de joueurs extrêmement rapides ». En guise de « jeunes », des joueurs nés majoritairement en 1922, et qui ont donc en moyenne autour de 23 ans. On trouve parmi eux :

_des joueurs qui ont déjà quelques sélections en A : Maurice Berloo, arrière de La Gantoise, qui a joué la confrontation France/Belgique de 1945, au cours de laquelle Julien Darui gardait le but français ; Jules Henriet, défenseur de Charleroi ; Désiré Van Den Audenaerde, attaquant de l’Antwerp, qui a joué contre la France en 1944 et en 1945 ; Arsène Vaillant, à l’époque attaquant du White Star puis défenseur (!) d’Anderlecht. Il est par ailleurs connu pour s’être reconverti journaliste pour la RTBF jusque dans les années 1980, où il commentait d’ailleurs la catastrophe du Heysel.

_d’autres qui en obtiendront plus tard : le gardien Ferdinand Boogaerts, du White Star, qui gardera les cages belges 6 fois en 1952 ; Michel Van Vaerenbergh, futur triple champion de Belgique avec Anderlecht ; De Buck, qui répond au doux prénom d’Adolf, défenseur d’Alost ; Henri Govard, du FC Liège ; René Thirifays, de Charleroi ; ou Anould, qui marquera ensuite 20 buts en 48 sélections avec l’équipe première des Diables : belle récompense pour celui qui fait fort dans la belgitude en se prénommant Léopold et en étant né à Saint-Nicolas.

_Enfin, avec nos quelques recherches, d’autres joueurs semblent ne pas avoir percé de manière durable au haut niveau : c’est le cas de Léon Aernoudts (Bechem), de Staf Van den Bergh (Lyra).

Du côté du LOSC, George Berry a emmené 15 joueurs pour ce déplacment court mais transfrontalier : Georges Hatz, Joseph Jadrejak, Emilien Méresse, François Bourbotte, Jean-Marie Prévost, Roger Carré, Jules Bigot, Marceau Somerlynck, Henri Tessier, René Bihel, Jean-Jacques Kretzschmar, Jean Baratte, Jean Lechantre (Belge de naissance mais fraîchement naturalisé Français), Roger Vandooren et Bolek Tempowski.

En perspective, selon le quotidien régional, le football comme diplomatie officieuse : « une belle manifestation d’amitié franco-belge. Ce match marquera de manière tangible la reprise des relations entre la Belgique et nos régions du Nord. Il est probable qu’il sera le prélude à d’autres rencontres. La venue d’une grande équipe Belge à Lille serait, en effet, unanimement appréciée par les sportifs de notre région ».

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La rencontre se déroule dans le superbe stade Joseph-Marien, dans le parc Duden, là où joue habituellement l’Union Saint-Gilloise. Du nom d’un ancien président du club, le stade a pris sa forme actuelle en 1926, où il a été inauguré en présence du Prince Charles (de Belgique hein). Il reste de nos jours un étonnant monument architectural, classé comme monument historique par la région de Bruxelles-capitale : sa façade longue de 101 mètres, qui abrite la tribune principale, est de style « Art-déco » et est agrémentée de sept panneaux sculptés, représentant les deux disciplines qui ont fait la gloire de l’Union : l’athlétisme et le football (en l’occurrence, pour le foot, c’est surtout dans l’entre-deux-guerres).

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Le temps est radieux et l’envoyé spécial de la Voix du Nord, Augustin Charlet, estime l’affluence à 10 000 personnes, dont quelques dizaines de supporters du LOSC. Les Lillois présentent un « magnifique jeu d’ensemble », et le journaliste ne s’inquiète pas trop de l’issue heureuse du match. Pourtant, à la 35e minute, une mésentente derrière entre Hatz et Prévost permet à Govart d’ouvrir la marque pour les Diables Rouges (1-0) et d’arriver à la pause avec cet avantage. À la reprise, le capitaine François Bourbotte sonne la charge en expédiant un « coup de pied retourné » (?) vers l’avant à Roger Vandooren, qui égalise (1-1). Mais sur le coup d’envoi, Vaillant échappe à Prévost, qui est mystérieusement tombé, et s’en va battre le gardien lillois (2-1). Et Prévost se tient le bras : « on le croit légèrement atteint, mas on apprend bientôt qu’il souffre d’une fracture de la clavicule « non confirmée » ». On imagine que depuis le temps, le diagnostic a été affiné. Il faut se réorganiser chez les Lillois : Bourbotte passe demi-centre, et Jadrejak demi-droit. Pas de réussite : dès la 53e minute, les Belges marquent de nouveau, par Thirifays (3-1). « Est-ce la défaite sévère en perspective ? Non pas ! Le brave François fait feu des quatre fers et les attaques belges sont enrayées », tandis que Somerlynck multiplie les attaques « dans le style belge » (?). Il reste un quart d’heure, et les Dogues poussent : Vandooren marque de nouveau (3-2) puis, 3 minutes plus tard, Baratte égalise (3-3). A l’arrivée, les Belges arrachent « un match nul heureux » car « si le LOSC ne s’était pas trouvé dans l’obligation de modifier complètement la formation de ses lignes suite à une blessure assez sérieuse de Prévost, il est probable que la victoire lui serait revenue ». Petite déception pour les dirigeants de l’Union Belge, et grande satisfaction dans la délégation lilloise qui s’est déplacée : MM. Thellier de Poncheville, Kretzschmar, Dufaux, et Lemaire.

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Selon A. Charlet, aucun doute sur la « supériorité incontestable du jeu lillois ». Seulement, les Dogues ont pêché par suffisance et ont « préféré faire de la démonstration » : ainsi, Tessier et Lechantre se sont beaucoup amusé à dribbler, suscitant d’ailleurs « maintes fois les applaudissements d’une foule aimable et cordiale ». « Certains hommes se comportèrent en dilettantes : Hatz, Bourbotte, Carré, qui fut notre meilleur homme, méritent des éloges. Vandooren, effacé en première mi-temps, n’en marqua pas moins de 2 buts par la suite, tandis que Somerlynck se distinguait sans cesse par son allant ». Du côté belge, le correspondant salue la pugnacité de joueurs qui visaient à se faire remarquer pour intégrer l’équipe A : « De Buck et Thirifays jouèrent de façon remarquable, la défense fut solide, mais la ligne d’avants joua trop souvent en ordre dispersé ». Quant à l’arbitre, « il avantagea, parfois, l’équipe de Belgique ».

Voilà comment les performances du LOSC lui ont permis de jouer un match de gala, à la fois pour mettre en avant l’équipe B de Belgique tout en symbolisant le retour à la normale après la guerre. Les Diables B rencontreront dans les années suivantes les équipes B de différentes nations, avant que cette équipe ne soit moins utilisée à partir des années 1970. Elle renaît en 1996 en tant qu’équipe « A’ », avec cette même fonction d’antichambre de l’équipe A, sans son aspect plus idéologique. Outre des rencontres internationales, elle permet de boucher les trous du calendrier en proposant des rencontres amicales contre des clubs nationaux : ainsi, en 2003, à Avion a lieu un Belgique A’/Lens, que les Sang & Or remportent 3-1. Probablement une idée inspirée d’une initiative prise 57 ans auparavant. Par la suite, ce sont les équipes Espoirs puis U21 qu’on peut considérer comme les héritières de cette équipe « B ».

Après ce déplacement bruxellois, les Lillois retournent à leurs compétitions nationales. Dans quelques semaines, ils remporteront haut la main le premier championnat de France d’après-guerre, ainsi que la coupe de France. Ils n’affronteront plus l’équipe nationale de Belgique, ni d’ailleurs aucune autre, mais la proximité frontalière maintient l’avantage d’organiser régulièrement des confrontations amicales entre le LOSC et des club belges.

 

FC Notes

1 Comment ça « c’est pareil aujourd’hui » ?
2 On met entre guillemets car, officiellement, la Belgique est neutre au début du conflit, l’attitude du roi l’est moins, et le pays est entièrement occupé, avec un gouvernement en exil et des colonies du côté des alliés. Quant à la France, elle est officiellement parmi les pays vainqueurs de la guerre.


Posté le 6 décembre 2019 - par dbclosc

Qui a marqué le premier but du LOSC ?

Question simple, réponse complexe. Si on peut à peu près s’entendre sur ce qu’on entend par « but », la controverse porte plutôt sur ce qu’on entend par « premier » et par « LOSC ». Du coup, on vous propose 10 réponses, prétextes à une petite promenade généalogique.

Les historiens du LOSC, les journalistes, les ouvrages consacrés au club, les souvenirs des anciens divergent parfois à propos de l’origine du LOSC, et les quelques incertitudes qui demeurent peuvent être imputés d’une part à la complexité de l’opération de la fusion entre OL et SCF en 1944 ; et d’autre part à un manque de détails dans les sources documentaires, les journaux de l’époque relatant bien plus longuement, et logiquement, les actualités militaires et politiques liées à la Libération du pays. Si bien qu’il reste délicat de relater précisément aujourd’hui les rapports de force qui ont présidé à la décision finale, ou les atermoiements qui ont rythmé les mois d’août, septembre, octobre et novembre 1944 quant au visage que prendrait le grand club lillois, atermoiements que l’on sent bien quand la presse de l’époque annonce tantôt la formation d’un grand club lillois, tantôt la reconstitution de l’OL et du SCF, sans davantage de précision sur ce qui a motivé ces brusques virages.

Toutefois, l’histoire retient une version simplifiée des choses, sur laquelle on peut s’accorder car elle correspond en effet à une certaine réalité : le LOSC s’est formé en 3 temps.
D’abord, le 23 septembre 1944, un accord, non officiel, est trouvé entre les dirigeants du SCF et de l’OL pour la fusion entre les deux clubs rivaux. Ce club s’appellera « stade Lillois », appellation dont on trouve déjà la trace en août 1944, quand les premières rumeurs de concrétisation de la fusion étaient annoncées.
Le 10 novembre 1944, l’accord est renouvelé, alors qu’il avait été sérieusement remis en question depuis le 23 septembre. Le « Stade Lillois » s’appelle désormais « LOSC ».
Le 25 novembre 1944, l’accord est juridiquement officialisé.

Puisqu’on a des dates, on va alors pouvoir répondre à notre question : qui est le premier buteur du LOSC ?

 

Solution 1 : Jean Baratte (contre Le Havre, 12 novembre 1944)

Logiquement, le premier buteur du LOSC serait le premier qui a marqué pour le club après l’officialisation du nom « LOSC ». Et, si l’on soutient cette hypothèse, il faut alors regarder le match joué le dimanche 12 novembre 1944. Au stade-Henri Jooris, le LOSC s’impose contre Le Havre… 9-2 ! Voilà des débuts fracassants. Si l’on retient principalement de ce match qu’il a vu René Bihel marquer à 5 reprises, c’est bien Jean Baratte qui a ouvert le score contre les Normands, déjà salement bombardés deux mois auparavant.

Ainsi, Jean Baratte, premier buteur du LOSC, semble de prime abord la version la plus défendable pour répondre à notre interrogation. Et comme il est le meilleur buteur de l’histoire du club, la dimension symbolique est également présente. Dans le cadre des 75 ans du LOSC, c’est d’ailleurs l’information que nous avons transmise au club, qui l’a tweetée, avec une formulation suffisamment prudente. Voilà donc sur quoi nous nous sommes basés.

Baratte

Solution 2 : René Bihel (contre CA Paris, 5 novembre 1944)

Mais au vu de la construction juridique du LOSC, on peut aisément comprendre qu’on puisse faire un autre choix pour déterminer le « premier buteur » du LOSC. Puisque le LOSC est la même structure que le « Stade Lillois », puisque les joueurs sont les mêmes, après tout, ne faut-il pas considérer que le premier buteur du LOSC est le premier buteur du Stade Lillois ? En l’occurrence, Lille avait commencé le championnat sous l’appellation « Stade Lillois », une semaine avant ce match contre Le Havre, c’est-à-dire le 5 novembre 1944. Ce jour-là, en déplacement au CA Paris, le Stade Lillois s’impose 2-1, avec un premier but signé René Bihel, à la 13e minute de jeu.

Bihel2


Solution 3 : Jean Baratte (contre une sélection anglaise, 24 septembre 1944)

Si on prend comme premier buteur du « LOSC » le premier buteur du Stade Lillois, pourquoi ne pas alors prendre en compte les matches amicaux ?

En cette rentrée 1944, le temps que l’on réorganise le championnat, que l’on abandonne les équipes fédérales imposées par le gouvernement de Vichy, le football reprend tardivement (ce qui explique d’ailleurs que le championnat n’ait repris qu’en novembre). Nous avons trouvé la trace du premier match amical joué par le Stade Lillois : le 24 septembre 1944. Depuis quelques jours, avant même que l’annonce de l’accord de fusion ne soit annoncé, le Stade Lillois existe de fait, et s’entraîne ainsi une majeure partie de la défunte équipe « Lille-Flandres ». Au stade Henri-Jooris, ce match amical est très particulier puisqu’il oppose le Stade Lillois à une sélection britannique dont les éléments ont été choisis, par George Berry himself, parmi les unités militaires qui stationnent dans la région. La Voix du Nord indique même que des petites confrontations ont déjà eu lieu lors de sessions d’entraînement au stade Jules-Lemaire (et donc on pourrait trouver un autre buteur!). Cette fois, le match est payant, et sa recette ira au Forces Françaises Intérieures tombées pour la Libération de Lille.

Pour être plus précis, un premier match oppose à 14h15 des amateurs du Stade Lillois à une première sélection britannique. On trouve dans cette équipe lilloise, entre autres, les dénommés Leporcq, Mahieu, Van Velle, Deschodt, Hoden, Dietrich, Cheuva, Kretzschmar, De Cecco, Secq, Waggi, Stricanne, Kherkhove et Debruyckere. Combien ça a fait ? La Voix du Nord ne nous l’indique pas et préfère s’attarder sur la deuxième confrontation, celle de 16h00, où joueront les professionnels. « Par un temps déplaisant », le Stade Lillois l’emporte 3-1. En face, des professionnels, tels que Greenwood (Chelsea) ; Day, de Southampton ; Shotton, de Wrexham ; Hastié, de Raith-Rovers ; et des amateurs « comme l’étonnant gardien de but, Cotteral ». Bon alors, et le premier buteur lillois ? Jean Baratte, 11e minute !


Solution 4 : Jean Baratte (contre Nice-Côte d’Azur, 5 septembre 1943)

Bon, mais puisque qu’on vous écrit que le LOSC est issu du Stade Lillois, lui-même déjà sacrément inspiré de l’équipe fédérale « Lille-Flandres » de la saison 1943-1944, ne faut-il pas se dire que le premier buteur du LOSC est en fait le premier buteur de « Lille-Flandres » ? Pour rappel, cette équipe, imposée par Joseph Pascot, ministre de Vichy, réorganise le championnat national en faisant des footballeurs des fonctionnaires, contre une professionnalisation privée jugée immorale. Sans logique sportive ou historique, ce championnat crée de toutes pièces des équipes telles que « Lens-Artois », « Clermont-Auvergne » ou « Rennes-Bretagne ».

Si l’on regarde la première composition de l’équipe « Lille-Flandres », il y a franchement de quoi y voir une large ossature du futur LOSC. C’était contre « Nice-Côte d’Azur », le 5 septembre 1943 :

Darui – Jadrejak, Decreton – Bourbotte, Stefaniak, Somerlynck – Bihel, Tancré, Baratte, Urbaniak, Lechantre.

On trouve donc dans cette compo des joueurs de l’OL (Darui, Lechantre, Baratte), du SCF (Bourbotte, Jadrejak, Somerlynck, Bihel, Tancré), qui joueront tous ensuite au LOSC, ainsi que Jadrejak et Stefaniak, futurs loscistes. En fait, seul Urbaniak (Excelsior Roubaix) n’est ni ancien ni futur Dogue. Alors, cette fusion imposée, c’est déjà le LOSC ? On peut le défendre. Dans ce cas, qui a marqué le premier but ce jour là ? C’est Jean Baratte, qui signe un doublé et permet une victoire des « Lillois » (2-1).

Baratte

Solution 5 : René Bihel (contre Lens-Artois, 29 août 1943)

Comme on l’a fait avec le Stade Lillois, autant remonter aux matches amicaux ! Si le LOSC est le Stade Lillois, qui est Lille-Flandres, alors le premier buteur du LOSC est le premier buteur des matches d’avant-saison 1943-1944 ! Vous suivez ?

Le premier match amical de « Lille-Flandres » s’est déroulé au stade Henri-Jooris, le 29 août 1943. L’équipe n’est pas encore entièrement contituée et est alors renforcée de deux des éléments de son adversaire du jour, Lens-Artois : Georges Fougnies et Eugène Battut.

Voici l’équipe alignée : Darui – Somerlynck, Decreton – Merjean, Stefaniak, Jadrejak ; Bihel, Baratte, Battut, Urbaniak, Fougnies.

Score final 1-1. Le but de Lens-Artois a été marqué par Stanis (18e), tandis que Lille-Flandres a égalisé par René Bihel (80e), à la dernière minute, puisque l’arbitre a fait jouer 2 périodes de 40 minutes.

Alors, on a fait le tour ? Non, pas encore. Rappelez-vous ce que nous écrivions plus haut. Si on s’accorde le 10 novembre sur l’appellation « LOSC », ce nom n’est enregistré officiellement que le 25 du même mois (c’est-à-dire novembre). Faut-il alors considérer que le premier but du LOSC est postérieur à cette date ? Ça se défend aussi. Nous défendons tout ici, tels des Jacques Vergès du ballon rond.

 

Solution 6 : Jean Lechantre (contre le Red Star, 26 novembre 1944)

Dès lors, il faudrait regarder le premier match joué après le 25 novembre. Il s’agit d’un Lille/Red Star, le 26 novembre, 4e journée du championnat. Alors que la Voix du Nord annonce que grâce à son « jeu plus rapide », Lille devrait s’imposer, il n’en est rien : le Red Star vient gagner 2-1 au stade Henri-Jooris. Et pourtant, le LOSC avait ouvert le score. Le buteur ? D’après la Voix du Nord du 28 novembre, 1944, « Nuévo concéda un corner que Lechantre tira au cordeau. Et trois hommes tombèrent en masse sur la balle, dans la cage, écrasant le cuir de leurs corps nerveux ! Lille comptait un but ». Hé ben. Bon, alors soit on dit qu’on ne sait pas, et on lance un appel à ceux qui ont la réponse ; soit on considère que le but est accordé à Lechantre, ce qui est par ailleurs fort possible, car nous avons des stats sur les buteurs de la saison 1944/1945 qui lui accordent plus de buts que ce que nous lui trouvons, pendant que, de notre côté, ce but n’est pas attribué.

Lechantre

Voilà. 6 solutions. C’est tout ? Non.

Si le championnat 1944/1945 s’est déroulé tant bien que mal, il est considéré comme le dernier championnat dit « de guerre », et n’était pas un championnat « national » : les clubs étaient répartis en 2 groupes, et le LOSC était dans le groupe « Nord ». Autrement dit, officiellement, ce championnat n’est pas pris en compte, et Rouen n’est pas champion de France 1945. Nuls et non avenus donc, les buts de Baratte, Lechantre et autre Bihel. Cette non-officialisation explique par exemple qu’on n’accorde à Jean Baratte « que » 218 buts marqués avec le LOSC : c’est parce que ses 10 buts en championnat de la saison 1944-1945 ne sont pas pris en compte. C’est ce qu’a fait la Voix du Nord en novembre 2019 dans son hors-série pour les 75 ans du club. En revanche, le LOSC, dans LOSC In The City n°38, a bien indiqué 228 buts pour Barrate, en prenant en compte, sur nos indications, cette saison 1944/1945. Et donc vous imaginez aisément que le nombre total de buts de Baratte est encore supérieur, puisque nous ne prenons pas en compte les performances de « Lille-Flandres ».

Il nous resterait donc encore 2 solutions pour déterminer le premier buteur du LOSC : s’il faut prendre en compte la première saison « officielle », c’est-à-dire la première saison d’un championnat qui s’est déroulé à l’échelle nationale, alors notre premier buteur du LOSC est soit le premier buteur d’un match d’avant-saison, soit le premier buteur d’un match officiel de la saison 1945/1946.


Solution 7 : Jean-Jacques Kretzschmar (contre Valenciennes, 12 août 1945)

Le LOSC reprend l’entraînement début août 1945. Le 5, un premier amical est organisé à Henri-Jooris. Il est nommé « possibles contre probables » : il faut comprendre par là qu’il s’agit d’une revue d’effectif qui permettra de déterminer, parmi l’ensemble de l’effectif, le 11 type. Si la Voix du Nord nous offre un commentaire sur quelques joueurs (on apprend ainsi que « Grimonpont, Cappelle, Walter et Dubrucq seront des possibles sous peu ») nous n’avons pas trouvé le résultat du match, et avouons qu’une telle opposition interne est trop particulière pour qu’on la prenne en compte. La première opposition amicale de cette saison contre un autre club est située le 12 août, contre l’USVA au stade Nungesser. Le match se termine par un prolifique 5-5. Le premier buteur du match est le Lillois Jean-Jacques Kretzschmar.

Kretzschmar

Solution 8 : François Bourbotte (contre Cannes, 26 août 1945)

Quant au championnat, et donc au premier match officiel de cette première saison officielle, ça se passe le 26 août. Le LOSC reçoit Cannes-Grasse, l’occasion de revoir une ville du Sud, ce qui n’était pas arrivé ici depuis quelques années. Avec de nombreux absents (Bihel, Baratte et Vandooren, soldats en Allemagne), le LOSC est mené à la mi-temps (0-1). Mais les Dogues égalisent par leur capitaine, François Bourbotte, dès la 49e minute, avant de dérouler (5-1).

Bourbotte


Solution 9 : René Bihel (contre Saint-Quentin, 7 janvier 1945)

Dernière (?) astuce, et donc dernière (?) proposition : si le championnat 1944/1945 n’est officiellement pas homologué, la coupe de France, elle, l’est. Le premier buteur du LOSC serait donc le premier buteur de la saison 1944/1945, mais en coupe de France !

Auquel cas, il faut retourner au 7 janvier 1945, date où le LOSC entame la compétition. À Fives, contre Saint-Quentin, le LOSC signe la plus éclatante victoire de son histoire en match officiel : 12-1 ! Et c’est René Bihel, auteur de 7 buts ce jour-là, qui marqué le premier.

Bihel

Solution 10 : le Buteur inconnu

Allez, ce n’est pas fini. Sur les conseils avisés de Maxime Pousset, nous pouvons émettre une dernière suggestion : le premier buteur du LOSC serait le premier buteur des clubs « fusionnés », à savoir l’Olympique Lillois ou le SC Fives. Et comme l’OL est plus ancien (création en 1902), il faudrait alors prendre en compte son premier buteur.

L’hypothèse n’est pas si farfelue que ça : c’est d’ailleurs une version défendue par Thierry Berthou, historien de formation, qui s’est notamment intéressé au cas du PSG, et qui estime que, contrairement à l’idée répandue selon laquelle le club de la capitale aurait été fondé en 1970, ses origines remonteraient plutôt à… 1904. Pourquoi cette date ? C’est l’année de fondation du Stade Saint-Germain, qui s’est ensuite allié avec le Paris Football Club en 1970 pour former le PSG. Pour T. Berthou, changer de nom, trouver des nouveaux investisseurs ou déposer le bilan n’entraînent pas la création d’un « nouveau » club.

Les histoires officielles des clubs de foot s’écrivent sans règle précise, et il est alors difficile de trouver une ligne de conduite unique dans cette (ré)écriture permanente : en 2000, l’ATAC, le club de Troyes, est devenu l’ESTAC, et tout le monde s’accorde à dire qu’il s’agit du même club ; même procédé pour le Red Star, club de Seine-Saint-Denis, qui a changé neuf fois de nom depuis 1897. On trouve parfois de drôles d’incohérences : ainsi, nos voisins valenciennois, à travers le VAFC, existent officiellement depuis 1996, après le dépôt de bilan de l’USVA. On lui conserve toutefois son titre de champion de France de L2 de 1972…

En ce qui concerne le LOSC, tout le débat est de savoir si la fusion entre l’OL et le SCF en 1944 s’apparente à la création d’un nouveau club, ou à la continuation du club originel par d’autres moyens.

Nous n’avons pas trouvé le premier buteur de l’OL. En attendant de le trouver, si on rendait hommage au buteur inconnu qui, sur le modèle du soldat inconnu qui commémore les soldats morts pour la France au cours de l’histoire, commémorerait tous les buteurs du LOSC au cours de l’histoire ? Bon, le problème est qu’il y aurait un intérêt quasi-mystique à ne jamais trouver son identité, ce qui va à l’encontre de nos actives recherches. On vous tient au courant !

dsf
La victoire en coupe de France 1947 est l’occasion pour quelques Dogues de se distinguer en revendiquant le titre de « Premier buteur du LOSC » lors du tour d’honneur. « C’est moi ! C’est moi » hurlent-ils. Le vote du public ne parvient pas à départager les concurrents.

Cet article à la fois pédagogique et amusant rappelle que les statistiques diffèrent selon les références que l’on prend, et notamment les bornes temporelles. Dans cette période, avec le LOSC, c’est particulièrement éloquent : 10 solutions qui varient selon que l’on s’intéresse à des critères juridiques (la création du LOSC, elle-même sujette à interprétation, avec ses « ancêtres » historiques : l’officiel, le Stade Lillois voire l’OL ; et l’officieux, « Lille-Flandres »), institutionnels (la prise en compte des compétitions par les instances officielles) ou plus symboliques (un but est un but).

 

On résume :

Solution 1 : Jean Baratte (contre Le Havre, 12 novembre 1944)
> Premier but en championnat avec l’appellation « LOSC ». Championnat non homologué.

Solution 2 : René Bihel (contre CA PAris, 5 novembre 1944)
> Premier but en championnat du « Stade Lillois », futur LOSC quelques jours plus tard

Solution 3 : Jean Baratte (contre une sélection anglaise, 24 septembre 1944)
> Premier but en amical avec l’appellation « Stade Lillois »

Solution 4 : Jean Baratte (contre Nice-Côte d’Azur, 5 septembre 1943)
> Premier but en championnat de l’équipe « Lille-Flandres », à l’ossature très losciste.

Solution 5 : René Bihel (contre Lens-Artois, 29 août 1943)
> Premier but en amical de l’équipe « Lille-Flandres », à l’ossature très losciste.

Solution 6 : Jean Lechantre (contre le Red Star, 26 novembre 1944)
> Premier but du LOSC après l’officialisation juridique

Solution 7 : Jean-Jacques Kretzschmar (contre Valenciennes, 12 août 1945)
> Premier but du LOSC en amical en préparation d’une saison homologuée

Solution 8 : François Bourbotte (contre Cannes, 26 août 1945)
> Premier but du LOSC en championnat dans un championnat homologué

Solution 9 : René Bihel (contre Saint-Quentin, 7 janvier 1945)
> Premier but du LOSC en coupe, dans une compétition homologuée

Solution 10 : le Buteur Inconnu
> Premier buteur de l’OL, plus ancien ancêtre du LOSC.

Le récapitulatif autrement, sous la forme de ce tableau :

Buteurs

 On vote ?

Qui a marqué le premier but du LOSC ?

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Posté le 2 décembre 2019 - par dbclosc

Gros hic contre le HAC

Avec le match des filles à 16h et le match des mecs à 20h, voilà une soirée qui se goupille bien et s’annonce grandiose. D’autant que, avec le beau visage montré par les Lilloises contre Saint-Etienne il y a deux semaines, l’espoir d’un nouveau match spectaculaire contre le leader de la poule, avec 8 victoires en 8 matches (le HAC compte un match en retard, qui a été reporté) est bien présent.

Le Havre Athlétic Club, c’est une section féminine créée au départ de la saison 2014-2015. Montée en D2 l’an dernier, l’équipe a terminé deuxième du championnat l’an dernier. Elle est entraînée par Thierry Uvenard, qui a fait toute sa carrière de joueur au HAC, et dont j’avais tous les ans la vignette Panini.

 s-l300

La gardienne du HAC est Constance Picaud : elle gardait les buts de la Roche quand il y avait eu cette fameuse double confrontation en 2017 (ici et là) pour monter en D1 : on avait souligné la faiblesse de ses dégagements aux 6 mètres. Elle a désormais 2 ans de plus et a dû s’améliorer, mais pensons-y.

En vue de la soirée consacrée aux 75 ans du LOSC, il y a quelques anciens dans les locaux de Luchin, et Fernando D’Amico vient même nous tenir compagnie pour une bonne partie du match. Il nous explique, photos en action à l’appui, à quel point sa dernière fille, 5 ans, ferait une excellente recrue pour le LOSC. Voilà, l’info est passée.

 1

Caroline La Villa et Marlyse Ngo Ndoumbouk sont toujours absentes. Silke Demeyere est de retour de suspension, Emeline Saint-Georges est sur le banc, la défense centrale étant composée de Polito/Fremaux. Pour le reste c’est la même composition que contre Saint-Etienne.

2

L’affluence est moindre que contre Saint-Etienne, il fait froid, il fait beau, et on commence à 16h03.

2e Ollivier trébuche mais parvient à mettre la tête en étant à moitié par terre, c’est rigolo.

3e Première incursion havraise avec Kethna Louis qui cherche Ashley Clark, c’est dégagé.

8e Mouchon redescend pas mal pour faire des tâches défensives.

Je ne sais pas s’il se passe moins de choses ou si c’est parce que mon voisin Argentin n’arrête pas de parler, mais je ne note pas grand chose.

10e On fait circuler dans la défense lilloise. Eva Frémaux pousse un peu trop fort son ballon, parvient à le toucher face à une première adversaire, mais sa tentative de drible profite à une autre attaquante, qui lance Clark, seule face à Launay : premier but pour le Havre.

11e L’arbitre centrale, sur indication de son arbitre assistant à 3 kilomètres de là, indique une touche en faveur du Havre, alors que Agathe Ollivier s’apprêtait à centrer. Ça conteste sur le banc lillois, et on entend notamment l’assistant prier à Rachel Saïdi de s’occuper de son équipe, ce qui permet à Didier d’inviter le « grand nigaud avec son drapeau » à s’occuper lui-même de ses affaires. Fernando me demande si Didier est toujours comme ça, donc je dis que oui, et qu’on n’est pas au bout de nos surprises.

12e Long coup-franc en faveur des Havraises vers la surface lilloise, c’est dévié de la tête et ça profite à Clark, peut-être bousculée par Launay. Finalement les Normandes parviennent à centrer et c’est dégagé.

14e Gros tacle de Silke Demeyere !

15e Remontée de balle côté droit de Julie Dufour, qui est légèrement bousculée mais, comme souvent pour elle et ses équipières, n’a pas le vice de tomber pour obtenir un péno. Ça arrive finalement sur Demeyere, qui frappe au-dessus.

17e Ollivier, à gauche, s’enfonce après un relais avec Paprzycki et Boucly. À l’entrée de la surface, elle est encore effleurée, mais ne tombe pas… ça revient sur Boucly, qui frppe en glissant, c’est sans danger, hormis pour le travail du jardinier.

19e Coup-franc pour le Havre à une quarantaine de mètres des buts de Launay, sur la droite. C’est frappé rentrant pied gauche, dans la surface, c’est dévié par une tête, et ça rentre doucement dans le but d’une défense bien passive sur ce coup-là. Il paraît qu’il faut accorder le but à Elodie Policarpo, et non à Eva Frémaux contre son camp. 0-2.

24e Un beau mouvement côté lillois, entre Elisor, Boucly et Ollivier, qui obtient un corner. Celui est frappé par Julie Dufour, c’est dégagé et ça revient sur Ollivier qui frappe en reculant : au-dessus.

25e Permutation Boucly/Dufour, bien plus précoce que d’habitude.

28e Policarpo cherche Clark, qui manque complètement son centre.

30e Ben vas-y toi, la 14, Léa Kergal ! Faute sur Demeyere là ! Pas de carton jaune.

32e Après un corner repoussé, Demeyere arme à 20 mètres, et la gardienne enlève le ballon de la lucarne d’une claquette.

36e Polito, en retard, prend un carton jaune.

37e Paprzycki reçoit un ballon de sa défense. Elle est dos au but adverse et, derrière elle, son adversaire directe tombe. Aurore, qui s’apprêtait à protéger son ballon pour trouver une solution, se retourne alors et va vers le but havrais. Je n’ai pas compris comment elle a su que son adversaire était tombée.

38e Frappe de Paprzcycki, du gauche, largement au-dessus. Commentaire de Fernando D’Amico : « Je tire de la même façon ».

40e Un commentaire pour égayer l’ambiance en tribune : « Madame l’arbitre, vous n’êtes pas mauvaise, vous êtes très mauvaise ! ».

42e Il y a un peu de mieux en cette fin de période. On voit quelques bonnes récupérations dans les pieds adverses, par Elisor et Frémaux. Mais il n’y a pas d’occasion pour autant.

44e Bravo à Silke Demeyere, qui envoie le ballon dans le tunnel, qui venait juste d’être déployé. Voici notre mise à jour du challenge Marine Dafeur :

Envoyer le ballon par-dessus la tribune : Marine Dafeur (contre le Paris FC, décembre 2018) ; Gwladys Debbache (ASSE, novembre 2019)

Envoyer le ballon sur le haut du tunnel : Marine Dafeur (contre Dijon, septembre 2018 et contre Metz, mars 2019)

Envoyer le ballon dans le tunnel : Marine Dafeur (contre Fleury, février 2018) et Aurore Paprzycki (contre Guingamp, avril 2018), Silke Demeyere (contre Le Havre, novembre 2019)

C’est la mi-temps sur ce score de 0-2. On est franchement déçus du score, évidemment, mais aussi du spectacle proposé, bien loin de ce qu’on a vu ces dernières semaines. Apparemment, les effets du nuage de l’usine Lubrizol ont été bien différents au Havre et à Lille. Surtout, on a le sentiment que les deux buts sont donnés à l’adversaire, dont la supériorité ne fait guère de doute mais qui n’a certainement pas besoin de tels cadeaux. Espérons que la seconde période nous présente un autre visage des Lilloises. On se souvient du match contre Guingamp l’an dernier !

17h04 C’est reparti Paprzycki !

49e Ballon perdu côté droit par Charlotte Sawaryn. Louis en profite pour s’enfoncer dans la surface, frapper du gauche, et tromper Launay. En plus, le ballon est légèrement dévié par Fremaux. On semble parti sur les mêmes bases, 0-3.

51e Grosse faute de Frémaux, qui retient une adversaire qui partait au but. L’arbitre ne donne qu’un coup-franc, à une trentaine de mètres. Il est frappé de la gauche, ça traverse très facilement la défense lilloise, et Policarpo marque sans oppostion, au coin des 6 mètres : 0-4. Bon, ça va être très difficile d’accrocher quelque chose.

52e Frappe de Sawaryn, au-dessus.

58e Dufour trouve Elisor, qui sert Boucly. Maïté tente de redonner à Elisor, alors qu’elle aurait pu frapper… La défense se dégage.

65e Centre de Ollivier, dégagé. Boucly peut reprendre, au-dessus. Dans la foulée, Boucly frappe de nouveau, dans l’axe à 20 mètres : la gardienne arrête le ballon.

66e Tête molle d’une Havraise, arrêt de Launay. C’est le premier, non ?

67e Quel affreux dégagement de la gardienne havraise, qui dévisse. On se console comme on peut en trouver des failles chez l’adversaire.

3

68e Pour le HAC, sortie de Louis, entrée de Adjabi.

69e Centre de la droite de Paprzycki, Mouchon met le pied, amis ça passe au-dessus. Peut-être qu’une tête aurait été plus opportune.

Puis débordement Dufourien de Julie Dufour, on ne l’avait pas encore vue comme ça depuis le début du match. Ça finit en corner.

72e Dufour récupère un ballon dans son camp et remonte vers le but adverse. À 20 mètres, elle frappe, et la gardienne dévie en corner d’une belle claquette.

74e Frappe de Mouchon, sur la gardienne.

77e Coup sur coup, Adjabi frappe au dessus, puis sur le dessus de la transversale de Launay.

78e Faute de Polito, à l’angle de la surface de réparation. Le coup-franc, tiré pied gauche, est bien détourné par Launay, sur son poteau !

80e Centre de Ollivier qui passe devant le but, et est finalement renvoyé. Boucly frappe au-dessus.

82e Eva Fremaux fait une espèce de roulette et part à l’attaque. C’est joli.

Deuxième changement au Havre, sortie de Policarpo, entrée de Allez. Marine Allez. Ça doit lui faire bizarre quand elle regarde des meetings du Rassemblement National.

85e Noémie Mouchon récupère la balle sur la ligne de but, alors qu’une Havraise tentait de la protéger pour obtenir un 6 mètres. Puisque les erreurs individuelles ne sont pas réservées au LOSC, Mouchon parvient à servir Elisor dans la surface, qui peut frapper mais préfère transmettre à Boucly, qui contrôle puis conclut du gauche, en force : 1-4 !

88e Centre de Rueda, de la droite, tête de Adjabi aux 6 mètres, et très bel arrêt d’Elisa Launay sur sa ligne.

91e La 14, décidément très vilaine, dégage dans la figure de Charlotte Sawaryn.

C’est terminé sur ce score de 1-4. Première défaite à domicile de la saison, et c’était bien triste, bien loin de ce qui a été proposé depuis 3 mois. Rien de honteux à perdre contre un leader si hégémonique, mais on ne peut pas dire que Le Havre a submergé les Lilloises dans le jeu. Auquel cas, on n’aurait pas eu grand chose à y redire, alors que là, les 4 buts viennent d’erreurs individuelles flagrantes et d’une passivité défensive contre laquelle on se croyait enfin prémunis depuis quelques semaines. Il reste un dernier match à Nice pour terminer cette année civile en championnat, ainsi qu’un match de coupe à Strasbourg.
Pour retrouver les filles à domicile, ce sera le 19 janvier, contre Yzeure.

 

Les résumés des matches précédents :

LOSC/Evian : Rentrée du LOSC, 3 bons points
Lille/Grenoble : à la fin, c’est Lille qui gagne !
LOSC/Vendenheim : Rhin à signaler
Arras/LOSC : Au Nord, c’est Lille le patron
LOSC/Saint-Etienne : Des Vertes et des Lilloises bien mûres

Notre interview d’avant saison avec Rachel Saïdi



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