Posté le 20 février 2020 - par dbclosc
Dortmund 2002 : Éliminés sans perdre
Une des manifestations les plus évidentes du complot contre le LOSC consiste en son élimination de la coupe UEFA alors même qu’il n’a pas perdu, au prétexte que « en cas d’égalité, les buts marqués à l’extérieur valent double ».
Après le 1-1 à Lille à l’aller, ce 0-0 à Dortmund signe une bien cruelle élimination.
Si vous ne l’avez pas fait, nous conseillons vivement la lecture de notre article sur le match aller.
Après une période compliquée depuis décembre, marquée par la première défaite à domicile en championnat contre Sochaux (1-2), deux éliminations en coupes nationales face à des équipes de divisions inférieures puis, en janvier, une défaite dans le derby, le LOSC a eu la bonne idée de repartir de l’avant en gagnant à Nantes. Cette embellie au niveau des résultats s’est confirmée par une embellie au niveau du jeu face à Dortmund, 5 jours plus tard. Malheureusement, les multiples occasions des Dogues n’ont permis que de décrocher un nul, qui les place en ballotage défavorable avant le match retour en Allemagne. Cependant, le LOSC a jusqu’alors toujours surpris, si bien qu’à côté du sentiment premier qui consiste à penser que l’aventure européenne touche à sa fin, rapidement une deuxième impression nous invite à penser qu’il va encore se passer quelque chose. Jusqu’où ? Cette équipe, qui ne cesse d’étonner, commence à susciter des attentes, précisément parce qu’elle ne cesse d’étonner. Il doit y avoir un mot très intelligent pour désigner ce phénomène psychologique, mais ça ne nous vient pas là. Pascal Cygan rappelle d’où vient le groupe : « il faut se mettre à notre place. Bien qu’on ait déjà joué l’Europe au plus haut niveau, on manque encore de repères. Tout est allé si vite depuis la D2. Pour bon nombre de joueurs dont je fais partie, l’élite c’est encore tout neuf. Alors soyez indulgents avec nous… »
La confiance est revenue…
La bonne nouvelle, c’est que le LOSC semble s’être remis dans le bon sens en championnat. Entre les deux matches contre Dortmund, Marseille a été battu à Grimonprez-Jooris, si bien que le LOSC est plus que jamais en course pour accrocher une nouvelle place européenne. Si les Lensois semblent hors d’atteinte (11 points devant alors qu’il reste 7 journées), le LOSC recevra d’ici la fin de saison le 2e (Lyon), le 3e (Auxerre) et le 4e (le PSG). Comme le résume la Voix du Nord, « l’objectif de renouveler le bail européen, qui avait du plomb dans l’aile ces dernières semaines, semble de nouveau réalisable ». « La victoire sur l’OM a gonflé le moral » : même s’il y a encore du monde à l’infirmerie (Murati, Boutoille, Landrin, D’Amico), Sylvain N’Diaye souligne qu’ « on a retrouvé de la concurrence à tous les postes : ça, c’est un indice ! ». Ainsi, on sent que le LOSC est « redevenu fiable » et retrouve la réussite qui lui échappait depuis quelques semaines : par exemple, le pénalty accordé contre Marseille ne vient pas d’une faute flagrante, mais on prend. Enfin, les bonnes nouvelles venant de Christophe Pignol, qui a donné le coup d’envoi fictif de Lille/Marseille sous les acclamations du public, contribuent aussi au retour de la bonne humeur.
Fidèle à sa modération, Grégory Wimbée ne s’emballe pas : « les équilibres restent fragiles. C’est la suite qui va nous dire si on est de nouveau sur une bonne courbe ou si on arrête ».
…mais encore du changement du côté de la présidence
Cependant, un couac va jeter une ombre au tableau : le mercredi 27 février, veille du retour à Dortmund, le LOSC annonce un changement de présidence. En effet, Francis Graille annonce qu’il cède la place à Michel Seydoux, qui d’ailleurs sera présent à Dortmund. Le moment se prête-t-il à ce genre de réaménagement technique ? Ne risque t-on pas de perturber les joueurs si près d’une échéance de la plus haute importance ? Pour Francis Graille, pas de problème : « il n’y a pas de bon ni de mauvais moment pour dire ce genre de choses. Dans 3 mois, on appréhendera déjà une autre saison. Il fallait agir. On est toujours entre deux matches, entre deux victoires ou entre deux défaites. Je ne pense pas que ça influera sur le moral et le comportement des joueurs. Je me sens bien dans ma tête ». On est content pour lui ! Cela correspond probablement à l’idée qu’il se fait du football puisqu’il maintes fois affirmé qu’il ne se voyait pas longtemps dans la peau d’un personnage fort du club (« pour moi, la situation était provisoire »). Il n’empêche : c’est encombrant au moment où l’équipe reprend des couleurs. On peut aussi considérer que le football peut désormais s’accommoder des péripéties permanentes qui semblent même parfois en constituer le fondement.
Il y en a en tout cas un à qui ça ne plaît pas, c’est Vahid Halilhodzic ! Lui qui avait déjà montré son irritation lors de la passation Dayan/Graille au printemps 2001 n’a pas masqué longtemps ses sentiments. Lors de la conférence de presse d’avant-match, l’entraîneur est attendu sur ce point. On sait qu’il n’apprécie guère les situations de rupture et donc, là encore, son cœur l’emporte : « y aura-t-il des effets désagréables sur la vie du groupe ? On saura où est le problème si on est éliminés ! ». Vahid annonce qu’il connaissait la décision depuis environ un mois, mais qu’il aurait aimé que l’annonce soit faite 10 jours plus tard, après le match à Metz. En somme, il a été pris de vitesse. Un peu comme les rédacteurs du magazine Borussia Aktuell, distribué à l’occasion du match, qui indiquent que le président du LOSC s’appelle… Luc Dayan.
Halilhodzic se plaint de l’accueil
Djezon Boutoille a réintégré le groupe. Mais manquent toujours à l’appel Christophe Landrin, Fernando D’Amico, et Adékambi Olufadé, qui s’est blessé dans la semaine. Après un voyage en avion marqué par de fortes turbulences, durant lequel on imagine bien que Vahid a imploré les Dieux et Mathias, sa mère, le groupe est arrivé dès le mardi 26. Initialement, les Lillois ont prévu d’assouplir leurs muscles sur un terrain synthétique négocié durement par Francis Graille et Stéphane Pauwels, en lisière du Westfalenstadion. Mais finalement, quand ils ont vu l’état du terrain, ils n’y sont pas allés et se sont contentés d’un footing sous le ciel gris, puis de quelques exercices dans un sous-sol du stade. Ce mardi, Vahid ne dit rien.
En revanche, le lendemain, au cours de la conférence de presse, outre sa sortie sur le changement de président, Halilhodzic surprend l’auditoire. Alors que son silence de la veille laissait entendre qu’il avait placé les conditions d’entraînement sur le dos de la météo, il s’énerve : « on a tendance à nous prendre pour des petits quand on se déplace. Mais quand nos adversaires viennent à Lille, nous faisons tout pour les mettre dans les meilleures conditions. Vous savez, il pleut aussi chez nous ». Le chef de presse du Borussia intervient, arguant que la ville de Dortmund a verrouillé ses terrains. Cela ne convainc pas Halilhodzic, qui répond : « on considère le LOSC comme un petit club. Mais attention, il peut parfois être grand ». Quoi qu’il en soit, la pelouse du Westfalenstadion est ouverte au LOSC ce mercredi soir pour un dernier entraînement.
Dortmund en plein doute
« On peut faire mal à cette équipe » a affirmé Halilhodzic, qui a tout de même parlé du match lors de la conférence de presse. Le match aller l’a déjà montré ; surtout, depuis, Dortmund, qui était invaincu depuis fin octobre, a perdu 0-4 à Leverkusen (buts de Ballack, Ramelow, Neuville et Berbatov) et a perdu la tête du championnat. Si, malheureusement, le LOSC ne sera pas la première équipe à faire tomber Dortmund en 2002, cette défaite est-elle de nature à contrarier les ambitions européennes du Borussia, et favoriser le LOSC ? Pas pour Grégory Wimbée : « une bonne nouvelle, le 4-0 infligé par Leverkusen à Dortmund ? Vous rigolez. On peut facilement imaginer que le Borussia va tout faire pour effacer l’affront lors des matches suivants. Or, le suivant, c’est nous ». Bon raisonnement, en effet. Sammer : « après un 0-4, nous avons peu d’arguments à faire valoir. Maintenant, il va falloir se remette de cette défaite et gérer le contre-coup. Il ne faut pas trop parler. J’attends des actions concrètes sur le terrain. L’équipe devra montrer plus de concentration que de classe ». Dortmund déplore en outre quelques absences : Kohler, Kehl (non qualifié), Heinrich (cuisse), Ricken (dos), Herrlich (grippe), Koller (suspendu). Le staff ne respire pas la sérénité, toujours Sammer : « il faudra avoir de la patience. Peut-être serons nous menés au score à un moment ou à un autre. Mais il est fondamental que nous croyons en nous ».
Cependant, le Borussia dispose de deux atouts : son stade, et son ambiance, qui ont fait forte impression à Patrick Collot : « c’est un lieu fantastique. J’ai été émerveillé par la vie dans les tribunes. Tout le monde est en jaune et noir et chante du début à la fin ». Dans l’enceinte, deux horloges géantes donnent le décompte, à la seconde près, du début de la coupe du monde en 2006, dont quelques matches se joueront à Dortmund. Le stade sera d’ailleurs rénové, et ses coins bouchés.
« Un but de plus… »
Jour J : en route vers nouvel exploit ? Pascal Cygan y croit : « j’aimerais qu’on ne pleure pas en regardant le film du match aller. Cela voudra dire qu’on a réalisé un exploit en Allemagne. En tout cas, on va là-bas pour faire quelque chose. Il nous suffit de marquer un but de plus que l’adversaire et c’est dans la poche. Le coup est possible même si on sait que ce sera dur. L’ambiance, l’opposition, le jeu…Les obstacles sont multiples. Mais notre solidarité et notre force morale seront des atouts. Je n’ai peur de rien ; pas même du combat physique qu’ils vont nous imposer. On a de quoi répondre (…) Même un 0-0 prolongé ne serait pas un handicap. Le temps pourrait alors jouer en notre faveur car les Allemands ne seraient pas à l’abri d’un coup dur. Le match aller nous a permis de mesurer un peu mieux ce qui nous sépare d’une grande équipe. Leur but doit nous servir de leçon. Des gars comme ceux-là ne paniquent jamais. Inspirons-nous de leur exemple ».
900 supporters lillois ont fait le déplacement : 6 heures en bus, ou 4 en voiture. Ils sont accueillis de façon fort sympathique puisque c’est l’hymne du LOSC qui retentit dans le stade quelques heures avant le coup d’envoi.
Un peu plus tard, la sono des *Jaune et Noir* assume la ressemblance : tout le monde chante le générique de Maya l’abeille, Die Biene Maja. À la demande générale, voici un extrait des paroles :
In einem unbekannten Land
vor gar nicht allzu langer Zeit
war eine Biene sehr bekannt
von der sprach alles weit und breit
Und diese Biene, die ich meine, nennt sich Maja,
kleine, freche, schlaue Biene Maja,
Maaaja fliegt durch ihre Welt,
zeigt uns das was ihr gefällt,
wir treffen heute unsre Freundin Biene Maja,
diese kleine, freche Biene Maja,
Maaaja allerliebe Maja
Maja Maja Maja Maja
Maaaaaja erzähle uns von dir !
Les enjeux exposés ci-dessous se retrouvent dans cette vidéo. Comme l’extrait Die Biene Maja vous a plu, ce sera en allemand :
La surprise du (Man)chef vient de l’association Brunel/Br. Cheyrou au milieu. Puisqu’il semblait difficile de se passer de Philou au vu de sa forme, et de Cheyrou puisqu’il est probablement le meilleur joueur de l’équipe, Halilhodzic n’a pas tranché, et les deux milieux gauchers sont alignés d’emblée. L’organisation ressemble alors à une espèce de 4-2-3-1 assez semblable à celle de l’aller, avec Br. Cheyrou en n°10. Bassir, si brillant à l’aller, est donc sur le banc. Pour le reste, pas de surprise : Pichot retrouve sa place.
Wimbée ;
Pichot, Fahmi, Cygan, Ecker ;
N’Diaye, Michalowski ;
Sterjovski, Br. Cheyrou, Brunel ;
Bakari
59 000 spectateurs sont présents. Pluie battante et vent froid, les conditions sont réunies pour passer une belle soirée.
Ce sont les Allemands qui entrent mieux dans le match. Dès la 5e minute, ils donnent le ton avec un sévère tacle d’ d’Evanilson sur Brunel, qui met du temps à se relever : le défi physique annoncé par Pascal Cygan aura bien lieu. Après un corner renvoyé de Rosicky, une grosse frappe d’Amoroso est renvoyée par Pichot devant la ligne, même si Wimbée semblait dessus (11e). Deux minutes plus tard, excentré à gauche, Dédé frappe un coup-franc à 25 mètres qui fuse sur la pelouse humide, et Greg Wimée se couche pour détourner du bout des doigts en corner (13e). Vous remarquerez dans la vidéo suivante cette agaçante manie qu’ont les Allemands à faire « ooooo…OOUAAAAAAIIS ! » quand leur équipe frappe un coup de coin. Amoroso décale ensuite Evanlson, dont le centre manqué rebondit sur le dessus de la transversale (16e) ; là aussi, Wimbée avait l’air vigilant. Bref, début de match où les Dogues sont en-dedans, mais le Borussia n’a pas marqué, et on ne peut pas dire que le LOSC soit pour autant franchement dominé. Mieux, à partir de la 20e minute, il pointe même le bout de son nez et tente quelques percées. À la 22e, un centre de Brunel trouve Bakari, qui tente de jouer en une touche vers N’Diaye ; finalement, le ballon revient sur Sterjovski, au point de pénalty, qui hésite à frapper, et cherche finalement Bakari, sans succès : une petite hésitation qui montre qu’il faudra être efficace mais que, comme à l’aller, il y a des possibilités dans la défense allemande. Comme à la 31e, où Michalowski ajuste mal son centre pour Bakari. Une minute plus tard, Ewerthon, après un une-deux avec Addo, se présente face à Wimbée qui sort à-propos et envoie en corner. Après quelques mauvaises relances du Borussia au milieu, Pichot tente un extérieur du droit dévié en corner (33e). La dernière occasion de la première pérode est pour Dortmund : Amoroso, servi dans le dos de Pichot, se montre d’une incroyable maladresse en expédiant le ballon au-dessus alors qu’il est seul aux 6 mètres (42e)
En arrivant à la pause sans dommage, le LOSC peut croire en sa bonne étoile. Dortmund, quoique qualifié à 0-0, n’est pas vraiment serein. Et cette fois, ce sont les Allemands qui ratent de grosses occasions, comme l’ont fait les Lillois à l’aller. Voici un résumé vidéo de la première période :
Les Lillois reprennent la deuxième période en s’intallant de plus en plus fréquemment dans le camp allemand. Les Dogues débordent d’ardeur, mais manquent de précision dans le dernier geste : ainsi, Cheyrou et Bakari se gênent dans la surface (56e), et s N’Diaye s’amuse avec la défense, le corner qu’il obtient ne donne rien (57e). Signe que les Jaunes doutent, Oliseh frappe un cpup-franc une bonne dizaine de mètres à côté des buts lillois. Puis Brunel, encore très actif, envoie un beau centre que Bakari est à quelques cheveux de reprendre (66e).
Et arrive la 73e minute où, selon la Voix du Nord, « on a failli assister au coup de coaching du siècle ». Bruno Cheyrou, assez peu en vue, cède sa place à Salahaddine Bassir, très en verve à l’aller. Alros que le LOSC vient d’obtenir un corner, le Marocain, sur son premier ballon, reprend le coup de pied de Sterjovski et place une tête décroisée que Reina, sur sa ligne, dévie de nouveau en corner. Sur celui-ci, le coup de pied de Brunel, prolongé par Bassir, trouve Cygan qui arme du droit : de nouveau, Reina sauve sur la ligne ! Rageant. D’autant que Dortmund, décidément, ne parvient pas à marquer non plus : à la 81e, Reina, servi par Amoroso, se présente seul face à Wimbée, qui sort encore superbement. La dernière occasion d’envergure est lilloise : sur coup-franc, Ecker, décidément très en verve quand il faut jouer contre des jaunes à l’extérieur, frappe puissamment ; ça a l’air très bien parti mais c’est contré par la défense ; ça revient sur Brunel, à l’angle de la surface, qui frappe du gauche, et Lehmann dévie. Dans les dernières minutes, le chrono semble défiler à toute vitesse, et Sammer s’agite de plus en plus sur son banc. Mais si Wimbée reste invincible, le LOSC ne parvient pas à faire sauter le verrou adverse.
0-0 après un nul 1-1 au match aller : en cas d’égalité, le règlement de l’UEFA applique une règle de départage qui favorise l’équipe ayant marqué le plus de but à l’extérieur. En dépit d’une deuxième période bien maîtrisée, le LOSC est éliminé sans avoir perdu.
Voici un résumé des temps forts de la seconde période :
La Voix du Nord met notamment en valeur les performances de Grégory Wimbée (« le grand Greg a encore réalisé quelques exploits. Encore une fois, le capitaine du LOSC aura montré l’exemple »), de Pascal Cygan (« son calme et sa parfaite perception du jeu lui permirent de rayonner constamment. Le patron, c’était bien lui ! ») et de Philippe Brunel (« sa disponibilité, ajoutée à une technique très sûre, lui valu d’être un point de fixation, un élément de relance essentiel »). Mais c’est bien toute l’équipe du LOSC qui a encore fait bonne figure. Ce n’est hélas pas suffisant, et il y a de quoi nourrir des regrets car « le coup n’est vraiment pas passé loin ». Après le match, Vahid tourne en rond en répétant « c’est pas possible… ». Sans doute ce remémore-t-il cette maudite 73e minute, où deux ballons sont sauvés par Reina. Pascal Cygan explique : « et pourtant, je me suis appliqué en frappant la balle du plat du pied. Mais j’ai tiré plutôt à ras de terre. Si j’avais visé plus haut, peut-être que… ». Étonnamment, la phrase s’arrête ici. Mais apparaît aussi un autre sentiment, plus positif : pour Pascal Cygan, « il faudra retenir la leçon et se dire surtout que nous étions dans le vrai » ; pour Bruno Cheyrou, « on n’a pas à rougir. Nous sortons la tête haute ». Halilhodzic résume les sentiments : « j’ai beaucoup de regrets. D’un autre côté, j’éprouve une grande fierté. Nous avons fait jeu égal avec les plus grands d’Europe. Si je suis triste, c’est parce qu’en deuxième mi-temps, nous aurions pu nous qualifier. Lors du premier match aussi, nous aurions pu faire mieux. Ce soir, en première mi-temps, nous avons délibérément choisi de laisser le Borussia dominer. En en deuxième période, nous avons commencé à lui poser des problèmes. Je tiens à féliciter le Borussia Dortmund pour sa qualification et lui souhaite bonne chance pour aller jusqu’au bout ». Nul doute que ce souhait n’est pas sans arrière-pensée : si Dortmund allait au bout, son parcours valoriserait en miroir, s’il en était encore besoin, la performance du LOSC.
C’est la fin de l’aventure européenne. En 7 mois et 12 matches, de Parme à Dortmund, le LOSC a exporté sur la scène continentale les ingrédients qui ont fait sa réussite en championnat, sans jamais être ridicule : un jeu solide, direct, mais aussi une rigueur tactique qui jamais ne le fit perdre par plus d’un but d’écart. Qui aurait imaginé ce LOSC emmené par Wimbée, Cygan, Pichot, D’Amico, et autres Bakari tenir tête à bien plus gros que lui, sans jamais se laisser impressionner par des stars probablement 10 fois mieux payées qu’eux, ratant même de bien peu la qualification, au point que, des années après, on en soit encore à regretter cette élimination ? Cette confrontation, en dépit de son dénouement malheureux, est l’un des derniers coups d’éclat du LOSC sauce Halilhodzic. Lille entretient encore l’espoir de la Ligue des champions, voire du titre, pendant quelques semaines encore mais, en fin de cycle et avec l’annonce officielle du départ du coach, l’équipe cède des points sur la fin, parvenant tout de même à arracher l’Intertoto après une ultime victoire contre le PSG. Ce week-end là, le Borussia Dortmund est sacré champion d’Allemagne. Et quatre jours après, le club allemand s’incline en finale de coupe UEFA contre Rotterdam (2-3).
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