Posté le 14 avril 2020 - par dbclosc
Le LOSC passe la Seconde
Pour le retour du LOSC en D1 le 29 juillet 2000, Grimonprez-Jooris présente un nouveau visage à son public : au cours de l’été, le stade a été réaménagé et les « Secondes » ont été surmontées de 2000 places, condition imposée par la Ligue pour jouer dans l’élite. Une belle occasion de remuer la poussière accumulée sous le tapis avant d’entrer dans une nouvelle dimension.
Dans le serpent de mer que constitue la question des stades du LOSC, Grimonprez-Jooris occupe une place privilégiée : stade construit à la hâte, en quelques mois en 1974/1975, la nostalgie qu’il suscite aujourd’hui semble inversement proportionnelle au consensus dont il a peu fait l’objet au cours de ses 30 ans d’existence : mal placé, trop grand, trop petit, trop vétuste, mal desservi, peu accueillant pour la presse ou les hôtes « de marque »… à partir des années 1990, le stade apparaît clairement désuet. À tel point qu’il compromet un temps l’accession du club en première division, acquise sur le terrain sportif. Grimonprez-Jooris et ses 15 000 places ne sont plus aux normes, et il faut trouver une solution.
De 25 000 à 13 400 places
La situation peut paraître incongrue car, à l’origine, le stade Grimonprez-Jooris a été conçu pour accueillir 25 000 spectateurs, dont une majorité debout. D’ailleurs, cette affluence a parfois été atteinte à la fin des années 1970 et au début des années 1980, quand le pétillant LOSC de José Arribas sut attirer les foules. Officiellement, le record d’affluence du stade est de 25 578 spectateurs, le soir d’une mémorable victoire contre Saint-Etienne, le 7 avril 1979 (3-0). Mais quelques catastrophes dans les années 1980 ont alimenté une législation plus restrictive en matière d’accueil du public, au nom de la sécurité. Ainsi, progressivement, la capacité officielle du stade diminue, jusqu’à tomber à 13 400 places après Furiani. En 1995, la loi dite « Pasqua » fait des organisateurs des manifestations sportives les responsables. Autrement dit, ce sont les clubs et la ligue qui sont chargés d’organiser les conditions d’accueil des spectateurs et, logiquement, cette législation incite à la prudence, même si au même moment, la LNF se fait de plus en plus pressante pour inciter le LOSC et la ville de Lille à « moderniser » l’enceinte. Seulement, le club a bien d’autres chats à fouetter : l’urgence est de rétablir des fonds propres pour le club (selon le président Lecomte, ce sera fait en 1998) ; quant à la mairie, quand elle s’intéresse au LOSC, c’est pour presser ce processus et préparer la transition vers une société privée.
Grimonprez-Jooris en octobre 1975, juste avant son inauguration. Photo La Voix du Nord.
Par petites touches, Grimonprez-Jooris gagne quelques sièges, à force d’aménagements mineurs. Mais c’est dans l’urgence que, en en cas d’affluence comme ça a été le cas au début de la saison 1996/1997, le club procède à des travaux et demande des dérogations. Ainsi, lors du derby Lille/Lens du 6 novembre 1996, et alors que le LOSC a déjà dû refuser du monde à deux reprises depuis le début de saison, Bernard Lecomte demande une autorisation pour que la capacité du stade soit de 18 500 places : le matin même du match, une commission de la LNF se rend à Grimonprez-Jooris et accorde au LOSC, en dernière minute, 16 311 places, le temps d’un match. Ce n’est donc que par à-coups, et toujours de façon dérogatoire, que Grimonprez-Jooris s’adapte, tant bien que mal. Et il faudrait que la question soit résolue le 1er janvier 1998 : à cette date, la Ligue impose aux clubs de D1 20 000 places assises, sous peine de rétrogradation. La descente du LOSC en mai 1997 permet de masquer le problème dans l’immédiat et de laisser les non-projets dans les cartons.
En D2, d’autres aménagements se font : on se rappelle qu’au cours de la saison 1998/1999, le gros panneau d’affichage à points rouges et verts (ci-dessous) est remplacé par un écran plus moderne (et plus compréhensible) ; les grillages sont supprimés. Mais c’est encore insuffisant, et maintenant que le LOSC cartonne au cours de la saison 1999/2000 et s’apprête à retrouver la D1, la configuration de son stade l’empêcherait administrativement de monter. Une première solution envisagée serait de se replier au Stadium Nord mais à part le maire de Villeneuve d’Ascq, ça fait chier tout le monde.
L’entrée de Grimonprez-Jooris en février 1998. Source : nos belles archives
4 ans que la Ligue tanne le LOSC afin de monter la capacité de Grimonprez-Jooris à 20 000 places assises : la descente avait assoupi le projet et, désormais, le club et la ville ne peuvent plus surseoir à l’échéance, ou alors la Ligue refusera la montée éventuelle. Signe indéniable que le LOSC va mieux : Pierre Mauroy est de retour au stade ; il ne s’y était pas pointé depuis 3 ans.
Dans le Magazine du LOSC de novembre 1999, Bernard Lecomte est clair : « il nous faut 20 000 places, sinon la Ligue nous refusera la montée en D1, ne serait-ce que pour éviter un recours d’un autre club ayant satisfait à cette exigence ». Il existe encore des dérogations aux règles, mais elles concernent des villes de taille modeste (comme Guingamp) ; mais en aucun cas la Ligue ne souhaite faire de cadeau à une métropole de la taille de celle de Lille, qui n’a de plus que trop traîné les pieds. Dans l’urgence, encore et toujours, la LNF propose au LOSC une porte de sortie : il est possible de compléter la capacité de Grimonprez-Jooris en 1999 par des équipements provisoires, tolérés durant quelques années, en attendant le choix définitif du futur stade : il s’agirait alors de surmonter la tribunes « Secondes » d’une structure de 5 000 places. C’est cette dernière issue qui est proposée par la ville le 30 novembre 1999, avec toutefois une structure inférieure à 5 000 places, d’autres places pouvant être gagnées dans d’autres tribunes. Deux représentants du club (Bernard Lecomte et M. Hubeau) et deux de la ville (M. Circo, architecte, et M. Lebrun, secrétaire général adjoint de la ville) se rendent au siège de la LNF le 8 décembre pour présenter le projet et obtenir son feu vert.
Le Magazine du LOSC, Novembre 1999
Un premier projet de 20 268 places
Voici ce que présente la délégation lilloise : à ce jour, Grimonprez-Jooris dispose de 15 485 places aux normes de sécurité, dont seulement 9000 assises. Il est possible d’ajouter 8000 sièges vissés dans les virages (ce qui fait 17 000) ; on peut ajouter 2 rangées de gradins autour du terrain, à 50 centimètres au-dessus des panneaux publicitaires (pour un total de 1000 sièges, on arrive donc à 18 000). Manquent 2 000 places : on a le compte en ajoutant 14 gradins au-dessus de la tribune « Secondes ». Dans un premier temps, l’architecte a privilégié une structure amovible, sur le modèle de ce qui a été fait à Créteil ou au Mans, mais cette piste a été abandonnée car « cela ne donnait pas une impression de grande sûreté ». Selon Circo, « techniquement, ça ne pose aucun problème, on peut faire ce qu’on veut. Mais comme nous sommes dans une zone inscrite à l’inventaire des Monuments historiques, nous avons des contraintes ». Ces contraintes sont principalement d’ordre esthétique : faut pas que ce soit moche. Il s’agit de faire en sorte que la structure s’intègre harmonieusement dans l’environnement proche : « cette structure doit être le plus léger et le plus transparent possible. Elle est métallique, soutenue par des crémaillères très discrètes. Il est important de soigner la façade : c’est la vitrine. C’est cette face qu’on voit depuis l’esplanade ». Quant à la hauteur, le débat avec l’architecte en chef des Bâtiments de France (qui a aussi ses exigences) porte sur la hauteur de l’extension : « jusqu’à présent, un compromis avait été trouvé, souligne Pierre-Marie Lebrun : les tribunes et leur couverture ne devaient pas dépasser les plus hauts arbres ». Le dernier rang serait ainsi à 15,5 m du sol, au niveau de la couverture des autres tribunes (et à 133 mètres du but opposé). Au total, comme chez le boucher, y en a un peu plus et on le met : 20 268 places assises. Le coût de l’opération est estimé à une fourchette de 10 à 12 MF.
Si tout va bien, le compte à rebours sera enclenché sans tarder, et voilà l’échéancier qui se profile : le conseil municipal donne son aval ; un appel d’offres publiques est lancé fin décembre ; le choix des entreprises retenues est pour février ; le lancement d’ordres en mars ; et les premiers coups de pioche arrivent dès après la dernière journée de championnat, en mai.
Surprise : la Ligue pousse ses exigences
L’audition de la délégation lilloise se déroule bien, du moins pour ce qui était prévu, hormis quelques critiques que la Voix du Nord juge « tatillonnes » : il semble que les ¾ des places ne seront pas couvertes, comme le demande le règlement de la Ligue. Il en manque 1000 ; et l’installation de 2 rangées de gradins supplémentaires amènerait le public à 4,8 m de la ligne de touche : or, la ligue ne veut voir aucune tête à moins de 6 m ! Il faudra donc prévoir quelques aménagements supplémentaires (et des dérogations) qui, selon Bernard Lecomte, feront passer le coût du projet à 15-20 MF.
Mais la commission des stades de la Ligue a réservé une surprise, par la voix de son président, Charles Girardot. Elle a formulé une exigence qui ne semblait pas au programme : oui, la Ligue va permettre au LOSC de jouer en D1, mais à la condition que la ville s’engage, dans les 3 ans, à construire un grand stade ! De quoi faire grimper la tension chez les élus lillois. Selon la Voix du Nord, il faut probablement voir dans cette demande un retour de bâton de la Ligue, « excédée par les atermoiements loscistes qui renâclent depuis plusieurs années à se mettre aux normes ». Le quotidien rapporte ce qu’aurait dit Girardot, en substance : « nous voulons rendre service à la ville en la forçant à investir dans un équipement d’avenir, pour lequel elle obtiendra des crédits et des subventions ». Et la Ligue demande à la ville un « billet d’engagement » pour le mois de février ! Revoilà donc cette affaire de grand stade « espéré par les supporteurs, redouté par les contribuables ». Se dirige-t-on vers un bras de fer entre la Ligue et la ville ?
Lille/Louhans-Cuiseaux, août 1999
Lecomte ravi, Roman un peu moins
Le président du LOSC, qui a maintes fois demandé que le projet du « grand stade » avance, est ravi : « je n’imagine pas une seconde que l’équipe ne soit pas autorisée à rejoindre la D1 si elle gagne ce droit sportivement et je me réjouis de l’intransigeance de la Ligue. Car pour moi il va de soi qu’il n’y aura pas de grand club à Lille s’il n’y a pas un stade digne de ce nom, c’est-à-dire une enceinte moderne, fonctionnelle, qui accueille autre chose que du football et qui, les soirs de matches, puisse rassembler 35 00 à 40 000 spectateurs ». Dans le Magazine du LOSC de décembre 1999, il surenchérit : « la mise en chantier d’un stade de 30 000 voire 40 000 places doit être clairement inscrite dans les priorités de la mairie de Lille. De grands sponsors ne viendront pas soutenir le LOSC si son stade n’offre pas les moyens de valorisation imposés, aujourd’hui, pour tous les clubs professionnels : des espaces VIP, le merchandising, les parkings, etc. Ce contexte n’exclut pas de faire de Grimonprez-Jooris un chaudron à l’anglaise mais sans traîner : dans moins d’un an, le LOSC pourrait recevoir Marseille, Lens, Saint Etienne, Il y aura du monde dans le stade et des besoins de stationnement ». On comprend qu’avec cette demande inattendue, Bernard Lecomte a trouvé un allié de poids pour faire pression auprès de la mairie…
Et du côté de la mairie, on souligne que Bernard Roman, adjoint en charge du dossier du LOSC, n’a que « modérément apprécié » la manœuvre et ne cache pas son « agacement ». Selon lui, la réunion à Paris était d’ordre technique et devait se borner à avaliser le plan d’extension de Grimonprez-Jooris : « les responsables de la commission des stades étaient parfaitement au courant des points qui nécessitaient une dérogation, comme la distance insuffisante entre les premiers gradins et la ligne de touche, et la couverture incomplète du stade, et ils m’avaient personnellement donné quitus ». Oulà, quand on sort les mots latins, c’est que l’affaire est grave. Elle vient surtout télescoper une autre actualité du LOSC : la privatisation.
« J’étais à deux doigts de conclure un beau mandat, et sur un malentendu la LNF a décidé d’un commun accord qu’on devait avoir un grand stade… J’sais pas ce qui me retient de leur casser la gueule »
Après avoir temporisé, tout le monde temporise
À force d’avoir traîné, on se retrouve avec un chevauchement de la question du stade avec celle du statut du club. Avec les attentes de la LNF, c’est un peu une rencontre entre tout le bordel qu’a pu être le LOSC et les questions liées à son avenir.
L’identité des repreneurs du LOSC est entérinée en conseil municipal le 13 décembre 1999, soit 5 jours après l’audition du LOSC à la LNF. Avant que le choix de la mairie ne soit annoncé, Bernard Lecomte avait annoncé son départ prochain, pour éviter tout soupçon sur une éventuelle préférence. C’est donc en homme « libre » que Lecomte met la pression sur la mairie, à un moment où on ne sait pas encore quelles sont les intentions du duo Dayan/Graille quant à la question du stade : nouvelle enceinte ou agrandissement de Grimonprez-Jooris ? À un peu plus d’un an des municipales (en mars 2001), on voit mal la mairie (qui par ailleurs réaffirme sa volonté, sur le principe, de voir un grand stade à Lille) s’engager dans les dépenses nécessaires à l’une ou l’autre solution, et aimerait temporiser pour se débarrasser du problème en même temps qu’elle refourguera ses dernières parts dans le club, donc quand le LOSC sera une SA. Et les repreneurs aimeraient bien un dernier coup de main des contribuables pour alléger les futurs coûts… Ou alors, puisque la loi « Chevènement » l’autorisera à partir de janvier 2001, une autre solution serait de faire financer une construction ou une rénovation par le biais de la métropole, qui peut s’emparer de la compétence des installations sportives. En cas de « complexe sportivo-commercial à Fives », on parle tout de même de 400 à 500 MF ; un peu moins si on agrandit Grimonprez par une ceinture supplémentaire au-dessus des tribunes actuelles. Alors, qui paiera ? La ville, la région, la CUDL, le privé ? Bernard Lecomte en profite pour rappeler que Lille s’était engagée dans la course de Lille 2004 avec un budget prévisionnel de 10 milliards, et que sans cette « occasion manquée », le problème était réglé.
Bref, la ville n’a aucune envie de s’engager seule sur ce projet, à ce moment-là. Pierre Mauroy va donc écrire à Noël Le Graët, président de la LNF, pour avoir davantage de précisions sur ses exigences ; entre maires socialistes, on devrait parvenir à s’entendre.
« Président, tirez sur mon doigt »
On bricole
En attendant, le conseil municipal valide la délibération qui projette d’accroître la capacité du stade à 20 000 places. En revanche, les élus disent non au grand stade « dans l’immédiat », ce que la Voix du Nord traduit par « tant que le LOSC ne sera pas une des vedettes de la première division ». En gros, ce que le uns posent comme condition correspond à ce que les autres posent comme conséquence : pour Lecomte, ce sont les infrastructures qui permettront au LOSC de jouer les premiers rôles ; pour la mairie, ce sont les résultats qui autoriseront d’avoir de grandes infrastructures. On se dirige donc vers un pis-aller, où on exploite au maximum les structures d’un stade vieillot, en attendant mieux, un jour, par quelqu’un. Ainsi, pour ce qui est des parkings, la Voix indique que « la municipalité se pose la question mais ne s’en inquiète pas vraiment ». Lors du match au sommet contre Guingamp, en novembre, 15 000 spectateurs étaient présents. Les services de la ville ont compté 5000 voitures ; par une astucieuse règle de 3, on estime que 20 000 spectateurs, c’est 6 000 voitures : « ce n’est pas beaucoup plus. En outre, 1000 véhicules étaient sur le champ de mars, qui peut en contenir 2000. Il faut bien les ranger pour en sortir vite » indique P-M Lebrun. À partir de janvier, on étudie comment Grimonprez peut respecter le cahier des charges de la D1 au niveau de la sécurité et des chaînes de télé (pour lesquelles il faut 1 200 m2 de parkings pour les 27 caméras).
Quelques dérogations et un nouveau report de la question du « grand stade » permettent au LOSC de retrouver la D1 avec un stade dont la capacité d’accueil est finalement de 21 128 places, dont 2/3 sont couvertes, et dont 14 435 sont assises. Bien entendu, ce réaménagement sera insuffisant pour satisfaire aux exigences liées aux ambitions du club et aux normes du football les plus récentes. Pour la réception de Parme, d’autres restrictions européennes limitent l’accueil à 14 700 places, et il faudra jouer la Ligue des Champions à Lens, avant de migrer au Stadium Nord en 2004 en attendant que la question du « grand stade » soit enfin réglée.
Et voici les « Secondes hautes » !
Le changement le plus spectaculaire est donc l’apparition de la tribune « Secondes hautes », qui a pour conséquence de transformer les « Secondes » en « Secondes basses ». Après un gros orage en fin d’après-midi, c’est sous un franc soleil que, ce 29 juillet 2000, elle se révèle au public lillois : Lille reçoit le champion de France monégasque pour son retour en D1, et on doit bien dire que cette tribune, pourtant pas bien grande, est impressionnante. Officiellement, il y a 19 146 personnes au stade : une affluence probablement inédite depuis près de 20 ans. Des spectateurs en « Secondes Hautes » qui auront l’occasion de chavirer une première fois cette saison quand à la 52e minute et à environ 130 mètres de là, Bruno Cheyrou inscrit le premier but lillois de la saison et égalise.
Patrick Collot nous a raconté que, du point de vue des joueurs, l’érection de cette tribune avait un effet important sur l’image que le club renvoyait : « il y avait une dynamique à l’intérieur du club. Je me souviens qu’à cette période, cette tribune derrière les buts a été construite. On sentait un club qui commençait à bouger, à s’améliorer pour accueillir ses supporters dans de meilleures conditions. C’est bête à dire, mais c’est quelque chose que nous, joueurs, on ressent aussi : que le club évolue, qu’il fait des efforts, qu’il veut progresser ».
Dans un premier temps, on ne sait pas si elle porte la poisse, mais personne ne marque du côté de cette tribune jusqu’au 4e match, en septembre 2000, où Bruno Cheyrou transforme un coup-franc et égalise contre Troyes.
Migrations vers le Nord
Le réaménagement du stade a une conséquence importante et peut-être inattendue sur le placement des sections de supporters, qui migrent progressivement en « Secondes basses » au cours de la saison : les virages étant désormais des places assises (même si on a le droit d’être debout), aussi bien les DVE (à l’est, donc), que les Dogs United, placés depuis quelques temps en face, se tournent alors vers la seule tribune officiellement « Debout ». On peut ainsi penser que l’installation de sièges a tendance à aseptiser un lieu, le rendant alors peu compatible avec la pratique d’une culture de supporters ; et que le caractère désormais relativement impressionnant des tribunes « Secondes » créent un effet de masse à la fois visuel et sonore bien plus propice à cette pratique et susceptible d’impressionner les adversaires ; dernière hypothèse possible : la grandeur de la tribune permet de réunir un nombre important de supporters, au-delà des concurrences et rivalités.
De nos archives : Lille/Lyon, avril 2001, où un groupe important est déjà constitué
Durant 4 ans, l’apparition de cette nouvelle tribune n’a donc pas eu que des conséquences en termes d’affluence : elle a déplacé le centre de l’activité du stade vers les « Secondes », amenant de plus en plus de supporters « actifs » et d’animation, supporters qui ont connu leurs moments de joie et de fierté avec l’ère Vahid, des moments plus compliqués avec les 18 premiers mois de Puel, leurs embrouilles, leurs provocations avec les supporters adverses placés à côté ; bref, comme l’ont illustré les les festivités organisées le 15 mai 2004 pour la dernière, c’est ici que pendant 4 ans battait le cœur de Grimonprez-Jooris.
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