Posté le 2 juin 2020 - par dbclosc
Zidane adoube le retour du LOSC en D1
Au lendemain du dernier match de l’exceptionnelle saison 1999/2000 qui a vu Lille regagner sa place en D1, le club organise une « fête de la remontée » au stade Grimonprez-Jooris. L’occasion de revoir d’anciennes gloires du LOSC et d’inviter Christophe Dugarry et Zinedine Zidane.
Samedi 20 mai 2000 : en battant Laval (1-0), le LOSC signe sa 25e victoire de la saison. Celle-ci s’achève par un nouvel envahissement de terrain (après ceux connus contre Caen et Valence). Les Dogues, en tête depuis la deuxième journée de championnat, clôturent cet exercice 1999/2000 avec une moyenne de points pris par match qui est à l’époque un record.
Si l’on ajoute à côté des performances de l’équipe première la finale de Gambardella, on peut dire que le LOSC a brillé sur le terrain : un changement considérable pour un club qui a singulièrement manqué de crédit depuis plusieurs années. En coulisses, cette réussite coïncide avec le changement de statut du club ; s’il est autant générateur d’espoirs que d’incertitudes, il propose en tout cas une alternative plus intéressante que celle entre la médiocrité et l’ennui dans lesquels le club semblait enlisé. Durant l’été, le stade Grimonprez-Jooris va être agrandi. Bref, ça bouge, et avant de vivre une saison en D1 qui s’annonce difficile, le LOSC a bien mérité de faire la fête : l’occasion ne se présentera peut-être pas de sitôt. Dès le lendemain de cette ultime victoire, et avant que tout le monde ne parte en vacances, le LOSC, via Stéphane Plancque, Philippe Fargeon et Michel Castelain, lance les invitations.
Est présente, bien sûr, l’équipe championne de D2 ; et d’autres joueurs, dont beaucoup d’anciens Dogues : Eric Péan, Nordine Kourichi, Filip Desmet, Dominique Thomas, Pierre Pleimelding, Alain Tirloit, Jean Pierre Meudic, Pierre Dréossi, Jean-Pierre Mottet, René Marsiglia, Patrick Zagar, Bruno Metsu, Hervé Gauthier, Didier Simon, Patrick Rabathali, Claude Robin, Pascal Plancque, Jean-Luc Buisine, Fernando Zappia, Abdelkrim Krimau, Patrick Deschodt, José Bray, Patrick Rey, Eric Prissette, Jean-Luc Courson, Michel Titeca, Cédric Carrez, Philippe Piette, Christian Pérez, Francis Hédoire, Pierre Neubert, Daniel Krawczyk, Didier Sénac, Patrice Lestage, Jean-Marc Ferreri, Fabrice Mège, Pascal Zaremba, Vahid Halilhodzic, Corentin Martins, Chérif Oudjani, Mickaël Gérard, Antoine Sibierski, Jean-Claude Nadon, Jean-Marie Aubry. À l’applaudimètre, ces trois derniers sont particulièrement appréciés. La Voix des Sports indique même que le retour de Sibierski est réclamé « avec véhémence » par les supporters. Tout juste vainqueur de la coupe de France, où il a été double buteur en finale, on ne sait pas encore qu’il s’apprête à signer à Lens, et que sa côte de popularité va s’effondrer par ici. Seul regret : Zarko Olarevic, qui n’a pas su se procurer un passeport à temps, n’a pas pu regagner le Nord. Zinedine Zidane avait été annoncé, mais ce devait être pour attirer du monde, car il n’est pas là.
Antoine Sibierski ; Jean-Marie Aubry et Patrick Collot ; Christophe Pignol (qui vient de signer) et son épouse
L’après-midi s’organise autour de quelques matches aux compositions diverses. Les champions de D2 affrontent d’abord une équipe mixte. À cette occasion, les 6100 spectateurs présents, malgré le froid et la pluie, acclament les héros de la saison, et particulièrement Carl Tourenne, buteur la veille sur penalty, et dont on sait qu’il part. Régulier durant 3 saisons dans l’entrejeu, son contrat n’a pas été renouvelé. Les champions ont gardé une chevelure blonde du meilleur effet, qu’ils arboraient déjà la veille (hormis Cygan et Viseux). Fahmi est avant-centre et Peyrelade est stoppeur.
Une équipe exclusivement composée d’anciens Dogues est managée par Georges Heylens, chaleureusement accueilli par ses anciens joueurs. Il a décidé de prendre une année sabbatique après avoir entraîné les forces armées royales au Maroc. Et il balance un scoop : il a été contacté par le LOSC la saison précédente (probablement aux alentours du licenciement de Thierry Froger) : « les Lillois cherchaient un entraîneur. Ils m’ont contacté. J’aurais volontiers fait mon retour mais ce fut impossible. Il fallait respecter la signature, pour le roi ». Il explique garder un souvenir ému de son passage à Lille, néanmoins marqué par des divergences avec le directeur sportif : « j’ai connu deux grands clubs, Seraing, où par deux fois nous avons fait un parcours extraordinaire, et Lille. Si je suis parti, c’est uniquement parce que je ne m’entendais pas avec Bernard Gardon. J’ai vécu 5 bonnes années ici mais ce n’était plus possible. Je me suis cependant toujours intéressé aux résultats du LOSC. Sur le fil du rasoir la saison dernière, ils ont prouvé, cette année, qu’ils étaient prêts ».
L’ambiance bon enfant est l’occasion de considérations générales sur le temps qui passe et le football qui évolue. Le même Heylens déclare ainsi qu’« une équipe de foot, c’est devenu une véritable entreprise avec de bons et de mauvais moments », et Eric Prissette remarque que « l’approche économique est différente de celle que nous avons connue, il y a une dizaine d’années ». Bon, on n’apprendra pas grand chose.
L’après midi est marquée par quelques rebondissements qui montrent que, à l’époque, on savait bien rigoler : entrée sur le terrain de Marc Cuvelier en kilt (on en avait parlé dans notre article sur les actions dégueulasses) ; Alain Tirloit jouant avec un masque de Jacques Chirac et reprenant de volée les ballons qui sortent en 6 mètres ; ou quelques anciens, emmenés par Pierre Dréossi, qui lancent « une farandole ». En revanche, il y en a un qui râle un peu : c’est Vahid Halilhodzic qui, dans l’avant-dernier match, n’a pas réussi à marquer un but à Jean-Pierre Mottet : il paraît qu’il y tenait beaucoup et a ensuite beaucoup pesté.
Filip Desmet et Alain « Chirac » Tirloit
Et sur les coups de 21h, peu avant la fin du dernier match, arrivent Christophe Dugâchis et Zinedine Zidane, invités d’honneur. Leur arrivée suscite dans un premier temps un envahissement de terrain. Réfugiés dans le vestiaires, ils reviennent quelque minutes plus tard, bien escortés, et reçoivent chacun un maillot à leur nom des mains de Jean Lechantre et de Jules Bigot.
Déclaration de Zizou : « le LOSC va retrouver l’élite. Et c’est vraiment une bonne nouvelle, car c’est une place forte du football français. Les gens du Nord sont des passionnés et ils méritent une équipe au plus haut niveau. D’Italie, il n’est pas évident de suivre l’actualité française, notamment celle de la D2, Mais à travers la presse spécialisée, je pouvais suivre les résultats. Lille a vraiment fait une belle saison. Je ne suis pas du coin, mais je suis vraiment heureux de participer à cette fête ». Rien de sensationnel non plus, mais c’est sympa d’être venu et d’avoir apporté davantage de prestige à cette soirée. Les deux champions du monde repartent : ils ont un Euro à gagner.
Ainsi s’achève cette soirée qu’on imaginait initialement comme le point d’orgue d’un heureux événement ponctuel : la montée en D1. Sur le terrain, le LOSC se chargera bien vite de « banaliser » cette soirée, et d’offrir à la vue de ses supporters des stars venues non pas en VIP, mais pour affronter les Dogues, sur le terrain.
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