Posté le 6 juin 2020 - par dbclosc
Clap-clap de fin : buteurs et buteuses pour leur dernière
Si tout a une fin, autant finir en beauté : quand on joue au foot, cela signifie souvent marquer pour sa dernière apparition. C’est arrivé maintes fois au LOSC, et nous proposons ici une sélection de celles et ceux qu’on a applaudit (clap-clap) pour leur clap de fin.
Après avoir évoqué les joueurs et joueuses qui ont marqué pour leur première en championnat avec Lille, ceux qui ont marqué contre le LOSC après y avoir signé, ceux qui ont marqué tantôt avant, tantôt après, tantôt les deux, mais qui ont un solde négatif avec le LOSC, voici ceux qui ont marqué pour leur dernière en championnat sous nos couleurs. Dans les matches « sans enjeu », qui arrivent statistiquement bien plus souvent lors de la dernière journée que lors de la 23e par exemple, on a ainsi pu assister à une forme de jubilé pour ceux dont on savait qu’ils partiraient : particulièrement fêtés par le public, ils se mettent en valeur une dernière fois. On peut même leur donner l’occasion de frapper un pénalty. La fête est moins commode quand ce dernier match se joue à l’extérieur, ou qu’il est décisif pour le maintien ou pour l’Europe : on retient alors moins les adieux que l’issue collective de la saison. On retrouve donc des dernières qui, même si elles sont ponctuées d’un but, se font en catimini et sont même parfois bien tristes. Voici donc un petit florilège par ordre chronologique. Tout ceci n’est bien sûr qu’un nouveau prétexte pour se rappeler quelques-un(e)s des joueurs et joueuses passé(e)s par le LOSC. Et on retrouve ici des joueurs qui avaient déjà marqué pour leur première en championnat !
Francis Magny, Lille/Sedan-Torcy, 8 mai 1965
Il avait déjà marqué 3 fois pour sa première avec le LOSC, contre Monaco en 1964. 8 mois plus tard, Francis Magny a inscrit un total de 9 buts en championnat. Magny court après son 10e : au cours de la 32e journée (il ne joue pas les deux derniers matches), il inscrit son 10e et dernier but avec le LOSC contre Sedan-Torcy. Lille gagne 3-0 (les deux premiers buts ont été marqués par Christian Daquet, et par Marc Rastoll, un arrière sedanais contre son camp). Marquer pour sa première et pour sa dernière, c’est une drôle de Magny.
Jean Michel Lachot et Rolland Ehrhardt, Lille/Toulon, 29 mai 1965
Depuis sa descente en 1959, on ne peut pas dire que le LOSC végète : il s’enfonce. A l’été 1963 arrive comme coach Jules Bigot, ancienne gloire de l’OL et du LOSC. Avec lui, le LOSC va retrouver l’ambition et une certaine identité régionale avec les arrivées de Samoy et les retours de Gérard Bourbotte et de Jean Oleksiak. Un autre natif de Lille, moins célèbre, va amplement contribuer à la remontée : Jean-Michel Lachot, arrivé au LOSC en cours de saison, en novembre 1963. Il a débuté en pro relativement tard, à 23 ans : c’était à Troyes en 1958, en D2. 3 ans et 46 buts plus tard (avec Troyes et Cannes), il connait la D1, à Strasbourg, Sochaux puis Rouen, où il ne reste chaque fois qu’un an avec une réussite inégale. Il est prolifique à Rouen (15 buts en 62/63) avant de moins jouer au début de l’exercice 63/64. C’est là qu’il rejoint le LOSC. Il y inscrit d’abord 9 buts en 17 rencontres ; puis, en D1 en 1964/1965, il marque 15 fois en 29 matches. Il inscrit son dernier but lors de la dernière journée en ouvrant le score contre Toulon, et Lille termine sur un joli 5-0. Par la suite, Lachot est transféré à Cannes, où il ne joue que 7 matches, avant de retourner au niveau amateur.
Lors de ce même Lille/Toulon, où tous les buts ont été inscrits après la pause, le dernier buteur est Rolland Ehrhardt, sur pénalty. Arrivé d’Angers en début de saison, où il vient d’inscrire 8 buts en deux saisons, il va connaître sa saison la plus prolifique à Lille, avec 9 buts marqués en championnat. Il alternera ensuite entre D1 et D2 à Marseille, Bastia et Nancy.
Le trio Magny/Lachot/Ehrhardt contribue à faire du LOSC la 3e attaque du championnat 1964/1965
Les 3 buteurs cités précédemment sont ici, accroupis : Rolland Ehrhardt à gauche, puis Jean-Michel Lachot, Claude Petyt, Francis Magny, Jean-Louis Thétard
Debout : Claude Andrien, Bernard Stachowiak, Vincent Navarro, Gérard Bourbotte, Charles Samoy, Marcel Adamczyk
Alain de Martigny, Monaco/Lille, 19 juin 1976
Venu dans le Nord pour faire ses études et devenir prof de sport, Alain de Martigny, qui a pris une licence à Cambrai, est repéré par le LOSC. Il débute au LOSC, qui est alors en D2, en 1970. Double buteur dès son premier match contre Sochaux, il inscrit 6 buts en 70/71 (D2), 0 en 71/72 (D1) puis respectivement 10 et 8 buts en 72/73 puis en 73/74. Alors, n’est-il qu’un buteur pour la D2 ? Non, puisqu’il marque à l’étage supérieur en 74/75 (2 buts) puis lors de sa dernière saison à Lille, en 75/76 (7 buts). Lors de la dernière journée de championnat, il permet au LOSC, mené 0-2 puis 1-3, de revenir à 3-3 à Monaco, avant que Pascal Fournier, pour son premier match avec le LOSC, ne donne un avantage définitif aux Dogues. Il termine sa carrière de joueur professionnel à Brest avant d’entamer une carrière d’entraîneur.
Stanislav Karasi, Reims/Lille, 8 juin 1977
Arrivée à Lille après avoir participé à la coupe du monde 1974 (et inscrit 2 buts), Karasi découvre un LOSC de retour en D1. Comme l’écrit Patrick Robert, « il vaut mieux se souvenir de ses dribbles et de ses reprises de volées…« 1. On aura bien l’occasion d’écrire un jour sur ses (més)aventures lilloises, mais intéressons-nous ici seulement à ses buts : 13 la première année, 12 la deuxième, et 10 lors de la dernière en 1976/1977. Pour tous, la dernière saison a été bien triste et pénible : avant ce dernier match à Reims, le LOSC est déjà officiellement en D2 depuis plusieurs semaines. Avant que la mairie ne vienne en aide au club, les finances sont exsangues et les jouerus se sont même rendus à Nancy, la semaine précédentes, en voitures particulières car il n’y avait plus d’argent pour louer un bus ! Pour cette dernière, Karasi brille une dernière fois, en sauvant l’honneur (1-3).
Zarko Olarevic et Pierre Pleimelding, Strasbourg/Lille, 2 juin 1981
Saison difficile pour les Dogues, qui terminent 17e et échappent aux barrages pour un petit but (-16 pour Lille, -17 pour Tours). Autant dire que les deux buts marqués à Strasbourg lors de cette dernière journée ont eu, malgré la défaite, toute leur importance. Vite menés 0-1, les Dogues égalisent par Olarevic (4e) : le Yougoslave, qui avait remplacé son compatriote Karasi en 1977, inscrit là son 26e et dernier but en D1 française avant de partir pour Le Havre. Quant à Pierre Pleimelding, déjà buteur pour sa première avec le LOSC (c’était en D2), il égalise de nouveau à la 59e (2-2). C’est son 67e but en championnat avec le LOSC (D1 et D2 confondues), le 77e toutes compétitions confondues. Le LOSC perd 2-3, mais heureusement Tours perd 0-2.
Deux ultimes buteurs qui, chacun à leur manière – la précision du pied gauche pour l’un et sa capacité à marquer sur coup franc ; l’opportunisme et le sens du but pour l’autre, en plus d’avoir été, parait-il, un garçon fort sympathique – ont durablement marqué les esprits à Lille.
Dans le bois de Boulogne, Pierre Pleimelding (à gauche) et Zarko Olarevic (au centre) prennent le pouls de la situation, avec José Arribas (à droite)
Alain Grumelon, Lille/Metz, 3 juin 1983
Alain Grumelon débute en novembre 1976 avec le LOSC. La saison est pourrie et le LOSC retrouve la D2 ; là, Grumelon marque ses premiers buts avec le LOSC (4) mais, de retour en D1 dès 1978, il ne parvient plus à trouver le chemin des filets. Il y parviendra enfin lors de son 162e match en D1 avec le LOSC (contre Bastia en avril 1983) puis lors de son 168 et dernier match avec le LOSC : c’était contre Metz pour la dernière journée de championnat, et sur pénalty. N’étant pas l’habituel tireur, on peut supposer que cette possibilité de marquer lui a été offerte en guise de cadeau d’au-revoir, dans un match sans enjeu pour le LOSC, qui termine tranquillement 13e. Grumelon part ensuite dans des divisions inférieures, à Mulhouse puis à Clermont-Ferrand.
Didier Christophe, Lille/Nancy, 2 mai 1984
Milieu défensif du LOSC de 1982 à 1984, Didier Christophe vient de Monaco est est international (du moins, sa dernière sélection remonte à octobre 1981). Si cette stratégie de recruter des hommes au deux prénoms est assez peu efficace, Didier Christophe réalise une très bonne première saison avec le LOSC, avant d’être plus effacé par la suite, confirmant la thèse selon laquelle les ex-internationaux ne réussissent pas bien à Lille. Il inscrit deux buts lors de sa deuxième et dernière saison à Lille, in extremis : entré en jeu à la 72e, il permet au LOSC de doubler la mise contre Nancy à la 89e.
Gérard Soler, Brest/Lille, 25 avril 1986
Gérard Soler avait déjà marqué pour son premier match avec le LOSC, contre Toulon, avant de signer un doublé à Lens pour une victoire mémorable (4-1). En janvier-février 1986, il forme avec Bernard Bureau une attaque de feu. Toutefois, la carrière de Gérard Soler est derrière lui : mais s’il n’a plus son efficacité d’antan, il contribue au tranquille maintien du LOSC, loin d’être gagné à la trêve, au moment où il est arrivé. Il inscrit ses deux derniers buts avec le LOSC pour ses deux derniers matches : d’abord face à Nice (1-0), et enfin à Brest lors de la 38e journée, où il répond à Gérard Bernardet et permet aux Dogues de revenir avec un point (1-1)
Bernard Lama et Roger Boli, Lille/Laval, 31 mai 1989
Il aura mis le temps : c’est lors de son 103e et dernier match de championnat avec les Dogues que Bernard Lama marque son premier et seul but pour Lille. À sa décharge, il joue à un poste qui ne favorise guère les envolées offensives (gardien de but). Comme ses 10 équipiers, il se défoule sur de pauvres Lavallois qui espéraient encore se sauver, et participe au festival offensif : il inscrit sur pénalty le 3e but du LOSC, juste avant la pause. En seconde période, l’expulsion du mayennais Franck Leboeuf n’arrangeant rien, le LOSC inscrit 5 autres buts et s’impose donc 8-0, un joli score que l’on retrouvera 16 ans plus tard (contre Istres). Traumatisé, le Stade Lavallois n’est pas revenu en D1 depuis.
Bernard Lama récidivera avec Lens en 1992 : là aussi, lors de la dernière journée, il inscrit un but à Metz, sur pénalty, la différence étant désormais qu’il joue dans une équipe qui perd (2-3). En revanche, en 1994, Bernard Lama rate son traditionnel pénalty de fin de saison : avec le PSG, il tire à côté du but bordelais.
Avec Jean-Claude Nadon, Grégory Wimbée et Vincent Enyema (auxquels on peut ajouter quelques joueurs de champ), Bernard Lama fait donc partie de ceux qui ont un jour gardé le but du LOSC et inscrit au moins un but en pro.
Quoi de mieux qu’un but pour finir ? « Deux buts pour finir » répond Roger Boli. S’il a davantage brillé avec le voisin lensois, Roger Boli, prêté par Auxerre lors de la saison 1988/1989, a été un joueur correct de Lille, dans l’ombre du trio offensif Mobati/Desmet/Vandenbergh. Il se réveille toutefois un peu tard, puisqu’il inscrit 3 de ses 5 buts avec le LOSC lors de ses deux derniers matches : d’abord contre Strasbourg (1-1), et donc dans ce même match contre Laval 15 jours après.
Henrik Nielsen, Lille/Auxerre, 23 novembre 1991
Membre de la « Danish connection » du LOSC, Henrik Nielsen est arrivé à Lille en 1990. On ne connaît pas grand chose du joueur mais ses débuts sont faramineux : il marque dès son premier match à Metz et, après 8 journées, il en tête du classement des buteurs avec 8 buts ! La suite sera plus modeste : il ne marque « que » 2 buts supplémentaires lors de cette saison 1990/1991 et atteint donc le total de 8 buts. Sa seconde saison commence en poitillé : il débute à Marseille pour la première journée, puis ne réapparait que pour la 13 journée, 3 mois plus tard. Il joue alors durant 7 rencontres consécutives (dont – titularisations), mais ne marque que lors de sa dernière apparition, contre Auxerre, pour une victoire du LOSC 1-0.
Henrik Nielsen, Jakob Friis-Hansen et Michael Mio-Nielsen. Leurs cousins allemands avaient cartonné en 1984 avec leur tube « You’re My Heart, you’re My Soul«
Michael Mio-Nielsen 1992, Lille/Toulouse, 4 avril 1992
Arrivé au LOSC à l’été 1990, il est probablement le moins connu de la « Danish connection » évoquée au-dessus. Pourtant, souvent au poste de milieu défensif, Michael Mio-Nielsen est resté deux saisons à Lille, jouant 47 matches de championnat, contribuant notamment au beau parcours de la saison 1990/1991 sous les ordres de Jacques Santini. Il inscrit deux buts avec les Dogues, lors de ses deux derniers matches de championnat. Un premier à Caen lors de la 33e journée : il permet à Lille, mené 0-2, de revenir à 2-2 (ça fera 3-3). Et un deuxième et dernier contre Toulouse, la semaine suivante, pour une victoire lilloise 3-1 : il ouvre le score à la 10e minute, avant que Frandsen et Assadourian ne donnent plus d’ampleur à la victoire, le gros Debève ayant réduit l’écart. Il ne joue pas les 4 dernières journées de championnat (et n’est pas sacré champion d’Europe dans la foulée avec le Danemark : il a connu son unique sélection en 1993).
On n’a pas son dernier but en vidéo, mais son avant-dernier, à Caen donc. Visez la scandaleuse égalisation caennaise !
François Brisson, Lille/Strasbourg, 2 juin 1993
La saison a été pénible, avec changements d’entraineur et de président, de multiples crises, une attaque pourrie et des résultats médiocres. Toutefois, le maintien est acquis avant la dernière journée de championnat, et on va pouvoir remettre ça dès la saison suivante. Pour la dernière de la saison, le LOSC mène 2-0 à la mi-temps contre Strasbourg : le premier but est marqué par François Brisson. Son 17e but en championnat pour le LOSC, son deuxième de la saison. Sur la pente descendante, il avait inscrit 10 puis 5 buts lors de ses deux premières saisons à Lille. Ce 103e but en D1 est donc aussi le dernier.
Cerise sur le gâteau de cette magnifique saison : Lille perd finalement 2-3.
Jean-Jacques Étamé et Per Frandsen, Martigues/Lille, 21 mai 1994
Très apprécié de Pierre Mankowski, qui le fait jouer 37 fois sur 38 en 1993/1994, Jean-Jacques Étamé inscrit 5 buts au cours de cet exercice, son meilleur total sur une saison. Si on lui doit deux beaux coups-francs (contre Toulouse et à Montpellier), n’oublions pas qu’il savait aussi marquer des buts quelconques, comme lors de son dernier match, où il reprend un centre de Kennet Andersson et permet à Lille de revenir à 1-2. Quelques minutes plus tard, sur un nouveau centre d’Andersson, Per Frandsen, entré en jeu peu auparavant, égalise et permet à Lille d’arracher le nul (2-2). Le Danois a laissé un souvenir plus important à Lille : il fait partie de ces joueurs dont on se rappelle la technique, l’élégance balle au pied et la vision du jeu, au même titre que Milenko Acimovic quelques années plus tard. Mais ce soir-là, le LOSC perd Frandsen, qui part briller en Angleterre, tandis que Jean-Jacques Étamé, tout comme Andersson, suit son entraîneur à Caen. Mauvaise pioche : si les deux marqueront la saison suivante contre Lille, Caen termine en D2.
Eric Assadourian et Frank Farina, Lille/Lens, 31 mai 1995
Après avoir vécu toute la saison dans une situation incertaine, le LOSC a assuré son maintien au soir de la 36e journée en battant Bordeaux (1-0). La semaine précédente, un nul à Saint-Etienne, alors que les Dogues étaient menés 1-3 à l’entame du temps additionnel, avait bien facilité les choses. Pour l’épisode retour du derby 1994/1995 (1-1 à l’aller), les jeux sont donc faits, avec des Lensois, de leur côté, déjà qualifiés pour la coupe de l’UEFA. Fernandez aligne une attaque Assadourian/Farina. Assadourian, chouchou du public depuis quelques années, est en fin de contrat et le club n’a d’une part pas les moyens de le retenir et, d’autre part, s’il le pouvait, ne souhaite pas lui obstruer la possibilité de signer dans un club de plus grand standing, si l’occasion se présentait. L’Australien Farina, déjà auteur de 4 buts (dont deux permettant de gagner 1-0, comme ça a souvent été le cas cette saison-là), n’a pas donné entière satisfaction à l’entraîneur, et partira lui aussi. Pour sa dernière, le duo marque : Assadourian marque le premier, puis Farina signe un doublé. Pour la troisième fois de la saison, le LOSC a marqué plus d’un but ! Jusqu’en 2000, on verra des affiches « Assad au LOSC » et « Assad ou rien » dans les tribunes de Grimonprez-Jooris.
Miladin Becanovic, Lille/Le Havre, 17 mai 1997
Lui aussi buteur pour sa première au LOSC, Becanovic boucle la boucle en marquant également lors de sa dernière, et contre le même adversaire. Entre les deux buts, une quasi-saison blanche (1995-1996), puis une saison à deux vitesses où, comme l’équipe, il a brillé durant la premirèe moitié (1996-1997), atteignant un total de buts qu’un attaquant du LOSC n’avait pas atteint depuis Erwin Vandenbergh en 1989 (14 pour le Belge, 13 pour le Monténégrin).
Ce 17 mai 1997, le LOSC est officiellement relégué en deuxième division. Mais comme on l’avait vu venir depuis quelques semaines, l’ambiance est malgré tout festive. Becanovic inscrit le dernier but lillois de la saison en égalisant sur une passe de Banjac. Il ne joue pas le dernier match à Metz, où le duo Gauthier/Samoy lance quelques jeunes. Becanovic part ensuite à Marseille où il inscrira zéro but.
Carl Tourenne, Lille/Laval, 20 mai 2000
S’il fallait citer des joueurs qui, au cours des 3 saisons en D2 entre 1997 et 2000, ont gardé une côte intacte auprès du public en dépit d’une première année et demi difficile, il faudrait sans doute citer Patrick Collot, Djezon Boutoille, Laurent Peyrelade et Carl Tourenne. Arrivé de Poitiers en 1997 pour faire un essai, ce dernier a rapidement convancu Thierry Froger de l’enrôler, et Tourenne compte ainsi 94 matches de D2 avec le LOSC (dont 57 sous l’ère Halilhodzic). C’est donc avec surprise que son départ est acté à l’issue d’une saison-record, dont il fut l’un des artisans, certes moins spectaculaire que son compère du milieu Fernando D’Amico, mais tout aussi exempt de reproche.
Pour ce dernier match en D2, les Dogues, qui ont probablement la tête à des vacances bien méritées, ne sont pas aussi dominateurs qu’à l’accoutumée. Ils parviennent finalement à trouver la faille en seconde période : le LOSC obtient un pénalty. Certes, le tireur attitré (Agasson) est sur le banc, mais on imagine que Collot ou Peyrelade, déjà buteurs avec le LOSC dans ce type d’exercice, ou même Fahmi, préposé aux coups-francs, vont frapper. Mais le ballon est généreusement laissé à Carl Tourenne, qui transforme en force, au milieu. Après un premier but contre Caen en octobre 1997, Tourenne inscrit là son deuxième et dernier but pour le LOSC, le seul de ce match contre Laval, qui est décidément un excellent partenaire pour faire marquer sur pénalty nos joueurs sur le départ.
Laurent Peyrelade, Monaco/Lille, 19 mai 2001
Arrivé dans les valises de Thierry Froger en 1997, Laurent Peyrelade s’impose rapidement comme un titulaire indiscutable à la pointe de l’attaque lilloise. Attaquant en soutien de Lobé la première année, il inscrit 7 buts ; puis il devient l’attaquant n°1 en 98/99, alors que son rôle semblait échoir à Olivier Pickeu. Mais le manque de réussite d’Olive et l’organisation d’Halilhodzic mettent davantage en lumière Lolo, qui inscrit 15 buts ; et enfin 7 buts lors de la saison de la remontée. En première division, il fait partie de ces joueurs dont on ne sait pas s’ils parviendront à avoir le niveau requis : son expérience passée à Nantes avait montré quelques lacunes pour s’imposer dans l’élite. L’arrivée du Danois Beck semble le promettre à un rôle de remplaçant. Il marque pourtant dès la deuxième journée, à Strasbourg, après avoir remplacé Bakari, vite blessé. On se rappelle évidemment son but contre Lens en septembre ; à la trêve, les 5 attaquants (Beck, Bakari, Boutoille, Sterjovski et lui-même) ont finalement eu un temps de jeu équivalent, sans qu’aucun d’entre eux ne s’impose de manière indiscutable. C’est dans le sprint final qu’une hiérarchie stable va se former, avec une attaque Bakari/Peyrelade, qui semble la plus efficace (Boutoille s’est blessé, et Sterjovski joue sur un côté). Son doublé contre Bordeaux confirme qu’il est l’homme de la situation. Titulaire à Monaco dans le match décisif pour accéder à la Ligue des Champions, il marque son dernier but avec le LOSC d’une reprise de volée instantanée après une ouverture de Fahmi qui venait dans son dos. En seconde période, c’est lui qui accélère côté gauche, effaçant plusieurs monégasques avant de servir Cheyrou pour le but vainqueur.
Abdulkader Keita, Auxerre/Lille, 19 mai 2007
Arrivé en 2005, Kader Keita a, comme Michel Bastos, mis quelques mois avant de donner la pleine mesure de son talent : après quelques mois à tricoter, ses conduites de balles se sont enfin transformées en percutantes chevauchées, auxquelles il faut ajouter quelques jolis buts. Son année civile 2006 est brillante. Puis en 2007, comme une bonne partie de l’équipe, en fin de cycle, Keita se montre moins, notamment après l’épuisante élimination (moralement) contre Manchester. Sur les 10 derniers matches de la saison, le LOSC ne prend que 7 points. Keita inscrit 3 buts sur cette période, à Monaco, contre Sedan, et enfin pour son dernier match à Auxerre, où il égalise à la demi-heure de jeu. Malheureusement, Auxerre l’emporte en fin de match grâce à un des 4 but de Jelen contre le LOSC. Keita ne prend pas pat au dernier match contre Rennes, et file ensuite pour 17 M€ à Lyon où, comme tous les Lillois qui choisissent cette voie, il perd une bonne partie de son talent.
Robert Vittek, Sochaux/Lille, 20 janvier 2010
Le premier buteur slovaque en coupe du monde a joué 38 matches de L1 avec Lille et a inscrit 7 buts. Des chiffres a priori peu flatteurs pour un avant-centre, mais on se rappelle Robert Vittek pour sa technique au-dessus du lot et la qualité de son jeu de tête (on en a parlé ici). Ses stats sont aussi à évaluer au regard de son temps de jeu, relativement faible, puisqu’il ne compte que 20 titularisations, et sur ces 20 matches il a été remplacé 19 fois. Il n’a donc joué qu’un match complet de L1, et est entré en jeu 18 fois. Quoi qu’il en soit, son temps de jeu a fortement diminué lors sa deuxième saison au LOSC, où il ne compte que 4 titularisations et 7 entrées en jeu avant ce match à Sochaux. L’efficacité retrouvée de Frau et la présence de De Melo, Gervinho et Hazard le condamnent à ne jouer que les seconds rôles, où à n’enter que si le LOSC est mené, ce qui arrive finalement assez peu. C’est le cas à Sochaux : privé de Gervihno, à la CAN, le LOSC est rapidement mené 0-2. le premier changement offensif a lieu à la mi-temps : Cabaye, qui a manqué un péno, est remplacé par Obraniak. A l’heure de jeu, le score n’a pas changé, et Garcia lance Vittek, qu’on n’a pas vu depuis fin novembre. Il réduit l’écart d’un coup de tête qui semble un peu raté à la 76e. Mais Lille ne reviendra pas, et Robert Vittek non plus : le Slovaque inscrit son premier but en Turquie 15 jours plus tard.
Ricardo Costa, Lorient/Lille, 15 mai 2010
Si ce match représente un des pires cauchemars des dernières années dans la mesure où il voit la Ligue des Champions nous filer sous le nez, il est toutefois remarquable sur un aspect : Ricardo Costa, pourtant titulaire, n’a pas été expulsé. Arrivé en janvier, le Portugais, avant ce dernier match, est apparu 9 fois a été expulsé deux fois. Et pour des fautes même pas intelligentes puisque ses expulsions ont les deux fois été suivies de buts immédiats (coup-franc pour Cris à Lyon, pénalty de Jussiê à Bordeaux). Pour ce match à Lorient, il est titulaire au poste d’arrière droit (on se rappelle que Mathieu Debuchy a payé de sa personne pour marquer le but de la victoire contre Marseille la semaine précédente : il est donc absent). À la 33e minute, sur un corner de Cabaye qu’ Audard laisse lamentablement passer, Ricardo Costa est au second poteau pour reprendre de la tête et ouvrir le score. On connaît la suite : le péno manqué de Cabaye, et Lorient qui renverse la vapeur.
« Je ne me suis pas fait expulser, mais où avais-je la tête ? »
Eden Hazard, Lille/Nancy, 20 mai 2012
Quoi de mieux qu’un but pour finir ? Deux buts pour finir, on l’a vu plus haut. Mais « trois buts pour finir » est une réponse encore meilleure, donnée par Eden Hazard. Sa dernière sortie avec le LOSC est un triomphe : il inscrit ses 34e, 35e et 36e buts en Ligue 1. Il inscrit donc aussi le dernier but lillois au Stadium, jusqu’à notre retour pour la saison 2043/2044 quand il faudra rénover le stade Pierre-Mauroy.
Nolan Roux et Idrissa Gueye, Metz/Lille, 23 mai 2015
Dernière de la saison 2014/2015, et dernière de René Girard à Lille qui, manifestement pressé, refuse même une invitation à la radio locale le mardi suivant en prétextant qu’il aura déjà fait ses valises. La tête ailleurs, il en oublie ses principes de jeu et du coup le LOSC inscrit 4 buts, dont 3 en 4 minutes juste avant la pause, dans un match dont à peu près tout le monde se fiche : Metz va descendre et Lille finit 8e après une saison marquée par une pénible campagne européenne et un jeu en championnat toujours aussi peu emballant. C’est d’abord Florent Balmont qui marque (40e) puis, dans la foulé, Idrissa Gueye (41e), qui inscrit son 4e but de la saison, son 6e avec le LOSC, le dernier.
Ensuite, Nolan Roux (44e, 69e) signe un doublé, lui aussi pour sa dernière. Il termine ainsi de la même manière qu’il avait commencé avec les Dogues, contre Saint-Etienne, en marquant deux fois. Il atteint ainsi les 30 buts marqués en championnat avec le LOSC.
Kenza Dali, Bordeaux/Lille, 2018
La première saison de la section féminine du LOSC en D1 s’est inscrite dans un championnat très serré, derrière les trois équipes de tête (Lyon, PSG, Montpellier). A l’entame de la dernière journée, les lilloises sont les premières non-relégables et se déplacent à Bordeaux. Tout est encore possible et, pour que le LOSC se sauve, bien des scénarios sont envisageables, mais il vaut mieux gagner, ce qui assurerait en effet la palce du LOSC en D1. Et ça part bien : sur un centre de Coryn, Kenza Dali ouvre la marque dès la 3e minute grâce à un curieux lob en déséquilibre. Kenza Dali était arrivée en janvier pour apporter une touche de technique et d’expérience à un groupe qui a eu tendance à payer très vite par des buts ses rares erreurs. Son arrivée a apporté de la consistance dans le jeu lillois.
S’ensuit une frayeur avec l’égalisation bordelaise (88e). Avec les autres résultats, un nul suffit pour sauver le LOSC, mais Sarr redonne de suite l’avantage aux Lilloise (89e), qui terminent même dans la première partie de tableau !
Nicolas De Préville, Angers/Lille, 27 août 2017
L’arrivée de Nicolas De Préville à Lille, via une curieuse opération montée avec Ostende, avait été rocambolesque ; son départ ne l’est pas moins (rocambolesque) : alors qu’il est titularisé 3 fois sur les 4 premières journées et entre à la mi-temps contre Caen, son départ est une surprise et ne doit manifestement rien à la volonté du nouvel entraîneur, Marcelo Bielsa. Il y a en fait un gros problème d’argent à Lille qui, après avoir recruté à tout-va, doit dégraisser. C’est le meilleur buteur du club de la saison précédente (14 buts) et de celle en cours (2 buts) qui en fera les frais. Il signe, pour terminer, un superbe but à Angers qui permet à Lille de ramener un point, comme un cache-misère des errements défensifs grossiers déjà vus à Strasbourg, là où NdP avait pris les gants pour garder les buts.
Hannah Diaz et Morgane Nicoli, Montpellier/Lille, 4 mai 2019
3 derniers matches à domicile à émotions fortes (contre Guingamp, Metz et Soyaux) ont permis au LOSC d’arriver à Montpellier pour la dernière journée avec l’espoir de se maintenir. Mais il faut pour cela impérativement gagner : dans la mesure où les confrontations directes priment, un nul ne mettrait au mieux les filles qu’à égalité de points avec Metz, et le règlement favorise Metz (2-0 pour Metz à Metz, 2-1 pour Lille au retour). Il y a de quoi ruminer longtemps sur le but encaissé dans le temps additionnel à Bordeaux quelques jours avant… Les Lilloises débutent bien mais ne parviennent pas à concrétiser leurs situations. Menées 0-2 à la pause, c’est bien mal embarqué. Mais l’Américaine Diaz inscrit son 3e but de la saison et redonne espoir à la reprise. Arrivée en janvier, Hannah Diaz devait notamment compenser les blessures devant de Sarr et Coryn. Son arrivée au poste d’avant-centre a déplacé Sarr sur le côté droit à son retour.
L’espoir né de ce but est vite envolé avec un nouveau but montpelliérain, puis de retour après un but de Morgane Nicoli, prêtée par le MHSC. Sur un corner, après une déviation de Carla Polito au premier poteau, elle feinte du droit avant de frapper du gauche, et célèbre son but en lilloise. Malheureusement, le score en reste là et le LOSC retrouve la D2.
Loïc Rémy, Lille/Lyon, 8 mars 2020
Il était « en attente » lors de la première publication de cet article début juin 2020 puisque Loïc Rémy a été le dernier buteur avant le confinement, et la tendance était plutôt à ce que ce dernier but disparaisse de cet article ; c’est avec surprise que son départ pour l’Italie a été confirmé fin juin. Cette reprise du plat du pied gauche sur une passe de Bamba et quelques oublis de la défense de l’OL est donc la 21e et dernière réalisation lilloise de celui qui, avec le maillot du LOSC, aura marqué en championnat, en coupe de la Ligue, en coupe de France et en Ligue des Champions, égalant ainsi la perf de… Gianni Bruno.
Bonus
Nicolas Pépé, Lille/Angers, 18 mai 2019
Ce n’était pas sa dernière, puisqu’il a joué la semaine suivante à Rennes, mais ce Lille/Angers avait des airs de jubilé après une brillante saison, collectivement et individuellement. On savait donc que cette apparition de Nicolas Pépé était la dernière, puisque notre formidable projet sportif semble nous contraindre à ne pas garder un joueur qui aurait l’audace de faire une exceptionnelle saison.
Note :
1. Patrick Robert, La grande histoire du LOSC, Hugo Sport, 2012, p. 107
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