Archiver pour juillet 2020
Posté le 18 juillet 2020 - par dbclosc
Djezon Boutoille (2/3) : « On avait une équipe qui ne renonçait pas »
Première partie de l’entretien : « Il fallait faire un choix, j’ai choisi le LOSC »
Troisième partie de l’entretien : « Le football doit d’abord apporter du plaisir »
Qu’est-ce qui a changé avec l’arrivée de Vahid Halilhodzic ?
Ça a permis de remettre de l’ordre dans la maison. Et au-delà de Vahid, au-delà des joueurs, il y avait eu une grande importance de la relation entre Pierre Dréossi et Vahid Halilhodzic. Même si leurs relations pouvaient être parfois celles de deux hommes de caractère, je pense que ces deux hommes-là ont apporté énormément de bien à Lille car chacun était extrêmement compétent dans son domaine. Et au-dessus, je n’oublie pas Bernard Lecomte, un homme de grande qualité. Il est arrivé dans les moments les plus compliqués, où je pense que pas grand monde ne voulait prendre la présidence du club. C’était un homme passionné, qui a découvert le foot à travers le LOSC. Il a remis le club sur le bon chemin. Parce que c’est lui qui fait le choix d’Halilhodzic, c’est lui qui va le récupérer ! Il nous en avait parlé un peu avant son arrivée, je m’en rappellerai toujours : on l’avait croisé avant qu’Halilhodzic n’arrive, le dimanche matin au décrassage, il avait parlé à quelques-uns il avait dit « on va enfin marquer des buts ! » si je me souviens bien, « on fait venir un grand attaquant » ! On n’avait jamais trouvé qui arrivait !
Et ensuite, Bernard Lecomte a permis l’arrivée dans de bonnes conditions de Francis Graille et de Luc Dayan. Je n’en garde que des bons souvenirs, sur un plan humain aussi.
« Vahid symbolise le renouveau du club. Il cherchait des hommes de devoir »
Et donc la rencontre avec Vahid s’est passée comment ?
Bien ! Le lundi, quand t’es tout jeune, que t’as 20 ans et que tu vois ce qu’en dit La Voix des Sports, tu te dis « oh, la vache ! ». Et toute compte fait, je le vois et ça se passe super bien. Après, il a un discours tout de suite… pas militaire, mais on voit que ça va être carré. Il a d’emblée des décisions qui sont dures parce qu’à des garçons qui ont été recrutés comme Olivier Pickeu, très vite il va leur dire « trouve-toi quelque chose d’autre, parce que tu ne corresponds pas du tout à ce que je recherche ». Et à l’inverse, des garçons comme moi qui jouaient un peu moins avec Froger, jouent davantage. Du coup, on grandit un peu, on ne se tasse plus. Par contre, qu’est-ce qu’on a souffert… ! Il disait que notre physique n’était pas apte au haut niveau.
Oui, il avait eu notamment des mots assez durs pour toi. Il pointait tes kilos en trop…
Oui, tout de suite il avait été clair, il avait dit « il va falloir perdre du poids, va falloir faire plus, va falloir devenir un vrai professionnel ». Avec ses exigences, on se disait qu’on était loin de ça. Et puis tout compte fait, les choses décollent. Même si la première année a été compliquée parce qu’on n’avait pas un effectif extrêmement grand, qu’on a eu beaucoup de blessés, on a tout de même réussi à terminer quatrièmes, à égalité avec le troisième, au goal-average. Ça a été une nouvelle déception, et Vahid, qui est un sanguin, avait remis sa démission après un match perdu contre Amiens. En dehors du terrain, il était totalement différent. Sur un plan humain, c’est un mec bien, quelqu’un de très proche de ses joueurs, même s’il a un faciès qui parfois peut faire dire qu’il n’est pas drôle. Alors, c’est vrai, il est pas toujours drôle, mais c’est quelqu’un, un peu comme le président Lecomte, ce sont des hommes qui aiment l’Autre, qui ne pensent pas uniquement à eux. Il symbolise le renouveau du club, avec des principes un peu différents, des joueurs moins payés. Quand on va récupérer Dagui Bakari au Mans ou Johnny Ecker à Nîmes, ce ne sont pas forcément des noms très connus, mais on voit ce que ça a apporté. Il cherchait des hommes de devoir.
« Être capitaine m’a fait franchir un cap »
Et tu symbolises aussi bien ce nouvel état d’esprit : justement, Johnny Ecker a déclaré dans une interview qu’il avait été agréablement surpris par l’accueil que tu lui as réservé à Lille. Tu peux nous raconter ?
À Nimes, la saison précédente, il avait voulu me découper. Mais il m’avait raté, et je crois même qu’il s’était fait mal en essayant de m’attraper. Je lui avais dit : « t’es vraiment trop con ! ». Et à la fin du match, ça avait chauffé entre lui et moi, il y avait eu des mots, et c’est vrai que quand il avait signé chez nous, j’ai fait… « ah ! » (rires). Alors je suis allé l’accueillir parce que j’étais capitaine, c’était mon rôle. Il avait défendu ses couleurs, moi je défendais les miennes, et maintenant on avait les mêmes. Et puis pour éviter que ça traîne. Moi, j’avais vécu avec Froger le manque de communication : c’était chacun de son côté, on n’osait pas dire qu’untel ne mettait pas un pied devant l’autre et, au final, ça ne rendait pas service au groupe. L’avantage de ce groupe-là c’est qu’on était capables de tout se dire. S’il fallait dire « ta gueule ! Tu casses les couilles », bon ben c’était « ta gueule ! Tu casses les couilles ! ». Et après on allait boire une bière. On était vraiment en capacité de se dire les choses telles qu’elles étaient. On ne se cachait rien. C’est pour ça que le groupe a bien vécu. On était vraiment devenus une bande de potes. Et sur le terrain, chacun savait ce qu’il avait à faire dans sa zone, chacun se connaissait par cœur. Comme Johnny jouait latéral gauche et que moi, j’étais reparti extérieur droit à un moment donné, il me disait « Djez, quand je la touche comme ça, tu sais que je vais te mettre une longue diagonale ». Les affinités se sont créées très vite parce qu’il y avait beaucoup de communication.
Tu deviens capitaine à l’aube de cette saison 1999/2000. Tu avais déjà des qualités de leadership avant quand t’étais plus jeune ?
Oui, même tout au début quand j’ai démarré, je pouvais dire à un vieux de se bouger, ce qui m’a valu quelques remontrances. Quand ça ne se passait pas bien sur le terrain, je râlais et j’encourageais aussi souvent, je disais les choses, ce sont des choses que j’avais naturellement. Mais je crois qu’Halilhodzic m’a donné le brassard aussi pour me permettre de franchir un cap, car en dehors des terrains, je suis quelqu’un d’assez réservé. Il me disait : « tu vas devoir d’exprimer devant les gens, devant les journalistes, pas uniquement devant le groupe, tu vas devoir prendre des responsabilités différentes ». Et ça consistait aussi à faire le lien entre l’entraîneur et le groupe, donc quand il a annoncé ça, c’était un match contre le Red Star je crois, il me nomme capitaine et demande : « est-ce que quelqu’un est contre ça ? ». Personne n’a rien dit … sauf Pat’ Collot, qui a eu cette réflexion : « ben, il était temps ! », parce qu’il disait que j’incarnais vraiment l’esprit club et les valeurs du club. Ça reste une fierté parce que c’est mon club, mais ça a pas changé grand-chose en moi.
Lille/Louhans-Cuiseaux, août 1999, avec un extrait de la causerie du capitaine lors de l’échauffement
Sur le terrain, cette année-là est exceptionnelle, tu as toi-même marqué 12 buts. Est-ce que tu préfères le but que t’as marqué contre Valence ou celui que t’as mis à Niort ?
Je préfère le but que j’ai mis à Laval ! Parce que c’est le premier match de la saison, parce qu’on gagne 1-0, et parce que sincèrement, je fais vraiment un très bon match. Et ce but, c’était le fruit du travail fait à l’entraînement. Aux entraînements, il y avait toujours la ligne blanche, feinte de frappe pied droit, feinte de frappe pied gauche, donc il avait toujours ces gestes techniques qu’il nous apprenait et la répétition a permis que je marque ce soir-là, grâce à une feinte de frappe. Et le lendemain… je me suis fais pourrir par Halilhodzic ! Je me fais démonter. Je suis sorti à la 80ème ou à la 85ème parce que j’étais carbo, j’en pouvais plus. Le dimanche matin, il vient me voir, et la première chose qu’il me dit c’est « heureusement que tu marques », parce que comme je peux la mettre en première intention … « heureusement que tu marques ! ». Je pensais qu’il allait me dire que c’était un bon match et il me dit « bon, c’est pas trop mal, mais physiquement c’est pas ça. Physiquement, tu vas travailler encore plus que les autres parce que c’est pas possible de sortir à la 80ème ! » (Rires). Je dis « ah merde ! ». C’était toute l’exigence de Vahid, en particulier avec moi, mais ça me faisait plaisir parce que ça me permettait de repousser mes limites et de travailler encore plus.
Le but contre Valence (« quel but contre Valence ! ») à 3’03 ; le but à Laval à 12’55 ; et pour le but à Niort, c’est ici
« On était soudés et solides. Et on avait enfin la réussite »
Comment s’est passée la préparation de l’été 1999 ?
On est allés en Bretagne, à Saint-Cast : c’était la légion étrangère ! C’était dès 6 heures du matin, un truc de fou … De toute façon, quand on est rentrés, nos compagnes ont dû dire « oh non ça c’est pas toi ! » On était tous comme ça (Il mime quelqu’un de fin et affûté). Mais on était dans la continuité de la saison d’avant, même si on restait sur un échec puisqu’on ne monte pas, et tout se passe bien. On récupère des garçons comme Fernando D’Amico, Ted Agasson, et ça prend à une vitesse folle. Après le début de saison est compliqué : on gagne 1-0, 1-0, 1-0, et puis la confiance vient et après c’est parti.
Début de saison « compliqué », mais après 10 journées, c’est 9 victoires et 1 nul !
Oui, mais on gagne les matchs à l’arrache. Je me rappelle Ajaccio1 ou Nîmes2, où on marque à la 88ème, ou Niort où on gagne en fin de match. On gagne sur des fins de matchs parce que physiquement, on est prêts, et puis on est soudés et on est solides. Greg Wimbée fait un début de saison exceptionnel ; Abdel Fahmi qui est arrivé du Maroc, on le connaissait pas, forme avec Pascal Cygan une charnière centrale de qualité. Et la réussite qui nous fuyait les saisons précédentes est désormais avec nous.
À quel moment vous prenez conscience que c’est la bonne saison cette fois ?
Le déclic pour nous, c’est à Toulouse. On va à Toulouse, deuxième, pour la 7e ou 8e journée. Et on bat Toulouse 2-0 chez eux, et là on se dit « ah ouais, quand-même ! ». Et le coach de Toulouse, Alain Giresse, dit « ils sont déjà en Ligue 1 ». Tout nous paraissait facile en fait ! Laurent Peyrelade était bien, devant, avec Dagui. Alors ce n’était pas facile toujours dans le jeu, mais on défendait tellement bien que pour attaquer c’était facile. La plus belle époque pour moi c’est celle-ci. Après, il y a à la Ligue des Champions, mais cette année-là de D2, pour moi, c’est la plus belle. Ah ouais ! Sur le plan humain… parce qu’on perd un peu de monde par la suite.
Le seul regret qu’on a eu à cette époque, c’est qu’on aurait aimé voir cette équipe-là faire quelque chose en coupe…
Je crois que justement on n’était vraiment pas une équipe de coups, on était vraiment sur un vrai championnat où c’est la régularité qui allait faire en sorte qu’on soit dans les trois premiers, et non sur des coups. Sincèrement, nous aussi, on en a quelques fois discuté quand on s’est revus, on s’est dit qu’on aurait bien aimé faire un parcours de coupe, parce que une Ligue 1, avec cette équipe-là si on la joue à domicile, oui je crois qu’on aurait pu faire chier beaucoup de monde.
Et cette année-là, tu vois de quel œil ce qui se passe à Calais, qui va en finale ?
Déjà, on se fait tordre … Aux penaltys, avec une tempête ! Je les suis de loin au début, parce que je me rappelle on les joue un peu après la reprise en janvier, trois jours après on a un match hyper-important contre Louhans-Cuiseaux, et après on fait le derby contre Wasquehal. En plus quand on les joue, Halilhodzic qui est malade et n’est pas présent. Et puis après, on s’intéresse de plus en plus à leur aventure, leur épopée. Quand ils sont arrivés en quart de finale contre Strasbourg, on se dit « ils sont en capacité de le faire » : ils gagnent logiquement ! La demi-finale, on se dit bon, ça reste Bordeaux mais encore là le score est quasi logique ; et la finale, ils ne méritent pas forcément de la perdre ! Au départ, j’ai suivi ça de loin puis, comme un vrai supporter, au fur et à mesure que les tours passent, un peu comme tout le monde, on se prend au jeu, ils vont peut-être aller au bout ? Non, c’est trop gros ! Mais si quand-même ! Ils le font et chaque obstacle qui est mis qui est un peu plus haut, ils sont en capacité de le franchir. Après, quand on connaît les gars, parce que j’ai joué avec certains d’entre eux, on n’est pas surpris parce que c’est aussi une bonne bande de copains. Des joueurs de qualité, mais des joueurs énormément issus de la région, avec des valeurs communes, et puis ils ont un déclic, ils le disent : ils nous éliminent en 32e et puis après c’est parti.
« Collectivement, notre équipe formait une belle partition »
Retour du LOSC en D1. On est impressionnés par la saison en D2, mais on se dit que la saison en D1 va être compliquée il n’y a pas de grand nom qui est recruté : Mikkel Beck qu’on ne connaît pas, Sylvain N’Diaye et Stéphane Pichot qui viennent de D2, et Christophe Pignol est le seul joueur confirmé. Et finalement, dès le premier match contre Monaco, il y a une belle qualité de jeu !
Quand on regarde, l’équipe est quasiment la même qu’en Division 2. Nos matches amicaux n’ont pas été bons, on prend que des tôles. Et là, on se dit « oh la vache, on a explosé … ». Mais Philippe Lambert, nous dit « non, vous allez voir, vous serez prêts ». Et donc on rencontre Monaco champion de France de D2 contre celui de D1. Giuly marque le premier but, et l’anecdote de ce match-là, c’est que la veille, je me fais aussi virer de l’entraînement ! Parce qu’en fait, je devais prendre Gallardo au marquage individuel.
Gallardo ?
Moi je joue attaquant, je devais jouer derrière Beck. Et Monaco avait une qualité : c’était de jouer les coups-francs extrêmement rapidement, c’est-à-dire que Gallardo donnait immédiatement. Donc, Halilhodzic m’avait dit : « dès qu’il y a un coup-franc, tu prends le ballon, tu te mets devant Gallardo très vite en individuel », et je dis « Mais, il est à l’opposé de moi !? ». Il répond « Je m’en fous ». Et donc, on avait travaillé comme ça la veille de match, et c’était Pat’ Collot qui faisait Gallardo. Et à un moment, on fait un jeu du stop-ball, on perd un ballon, et c’est Patrick Collot qui marque de l’autre côté. Et là, je me fais pourrir. Je dis : « mais enfin, je peux pas attaquer d’un côté et défendre alors qu’il est dans la zone totalement opposée à la mienne ? ». Et il m’a dit : « ah, tu veux pas défendre ? Tu veux pas défendre ? Allez, hop, tu dégages ! ». Et je me fais virer de l’entraînement. Et le lendemain, à la causerie, il m’a dit « non, c’est pas toi qui le prendra, c’est Fernando D’Amico » ! On était sereins parce que de là où on venait, on ne pouvait pas avoir de peurs, et on était sûrs de nos valeurs. On avait des joueurs de qualité, par exemple Bruno Cheyrou, Beck c’est quand-même un joueur fin, un international danois qui vient d’arriver, Sylvain N’Diaye sur l’aspect technique, et on savait qu’on avait des garçons à côté qui étaient en capacité de faire les efforts. Après c’était un premier match, c’était une belle fête, il faisait super beau, c’était le champion de France, donc on n’avait rien à perdre. On fait 1-1. Je fais la passe à Bruno Cheyrou qui marque.
C’est vrai qu’on avait fêté ce match nul quasiment comme une victoire.
Et puis, il y a eu le match contre Strasbourg. Lors de la première journée, Strasbourg avait joué au PSG. Et leur entraîneur, Claude Le Roy, avait déclaré que, malgré la défaite, ils avaient fait un super match. Et il déclare dans la presse que s’ils reproduisaient le même match que contre le PSG, ça serait une formalité contre nous. On en avait peut-être pas besoin, mais Halilhodzic s’est servi de ça : lors de la causerie, il nous a affiché la coupure de presse en surlignant en orange les propos ! On leur a mis 4-0.
Et ils sont descendus.
Et ils sont descendus. En gagnant la coupe. Et ils avaient une sacrée équipe. Voilà, ça fait partie de tous les petits détails qui font qu’on peut jouer sur ça, mais une fois encore, on avait fait une pré-saison qui, sur le plan athlétique, avait été très exigeante. On formait une équipe qui défendait bien, qui n’attaquait pas forcément très bien, mais qui collectivement était vraiment une belle partition, ce qui nous permettait, sur le plan athlétique, d’être mieux que les autres parce que comme on défendait très bien, on dépensait beaucoup moins d’énergie. Et c’est vrai qu’on a gagné beaucoup de fois en fin de rencontre, comme on travaillait super bien avec Philippe Lambert, ça nous permettait en fin de match de gagner.
« Les résultats sont là, le public nous soutient : on sent que ça bascule »
Avec ceux qui ont connu le LOSC de la saison 96/97, à aucun moment vous vous dites que ça pourrait recommencer ?
On a tout de même conscience de nos qualités, et aussi de la valeur collective de l’équipe. On se dit qu’on n’a pas pu survoler le championnat de D2 comme ça, et demain on repart avec les valeurs qu’on a et il ne faut pas les oublier. On se sert du passé et, avec les supporters, on sent qu’il y a quelque chose sur l’année de D2 qui a pris. On sent que les gens commencent un peu à se reconnaître dans l’équipe, dans les valeurs de générosité, Halilhodzic fait aussi le lien avec le public parce que les gens l’aiment bien, et donc, à travers lui, ils sont moins exigeants avec nous. Ils nous pardonnent plus de choses que par le passé. On sent vraiment qu’il y a une bascule qui est en train de se faire. Et on se dit qu’on ne veut pas repartir dans les années galères. Et parmi ceux qui sont là aujourd’hui, il y en a très peu qui l’ont connu, et ils ont une fraîcheur qui nous dit « on y va, on est le plus ambitieux possible » et, encore une fois, tout se passe bien. Lors de la préparation, on récupère Steph Pichot, on retourne à Saint-Cast. Pendant le stage, sur les repas, sur les petites fêtes qu’on peut se faire ensemble, c’est des choses qu’on se dit, maintenant qu’on y est, on a galéré pendant un an pour y être, on va pas repartir ! Il y avait cette cohésion qui faisait que l’on n’avait pas envie de redescendre en D2. Et on est comme tout le monde : on regarde les journaux. Tu regardes L’Equipe, tu regardes France Football, on t’annonce ceux qui vont redescendre, ceux qui vont faire l’ascenseur, et on se dit « tu vas voir si on va redescendre ». On sait que ça va être compliqué, on s’y prépare, mais dans nos têtes on a la conviction de vouloir aller le plus haut possible, avec nos valeurs, avec ce qu’on est capables de faire.
On a beaucoup de souvenirs marquants de cette saison-là, et notamment les deux matches contre Lens (ici et ici). Lens avait été champion en 1998, puis avait été demi-finaliste de coupe UEFA quelques mois avant qu’on les retrouve à Grimonprez. On se sentait là encore bien petits face à eux, et finalement, ça tourne cette fois en notre faveur.
Oui, c’était en septembre. Il y avait une belle équipe en face, avec Bejbl, Pierre-Fanfan… Sincèrement, c’était des équipes qui ne nous faisaient pas peur. Il y avait toujours le discours d’avant-match marqué par « on ne regrette rien », « pas de regrets à la fin ». C’est à notre image, c’est-à-dire qu’on ne renonce pas. Greg nous maintient à 1-0, il laisse l’équipe en vie en sortant une balle de Sibierski, et il laisse l’opportunité de pouvoir revenir. Je crois qu’au départ, c’est sur une touche, il y a une déviation dans la surface et Dagui égalise. Et après c’est parti : dans la foulée, ils prennent un rouge : je me rappelle que l’arbitre était Gilles Veissière. Ce sont quelques minutes de folie durant lesquelles on va marquer le deuxième.
Courbis avait dit, en gros, « le nul est mérité, mais la défaite c’est peut-être un peu dur ». En fait, on a revu le match récemment : le match est assez équilibré, et à partir de la 70ème, c’est incroyable comme tout le monde part à l’abordage. Lens ne passe plus ses trente derniers mètres. Et même après l’égalisation, on voit Cygan qui fait les touches hyper-rapidement pour aller mettre le deuxième et il nous semble que rien qu’au niveau de cet état d’esprit, la victoire est largement méritée.
C’est ce qui nous correspond. On n’a jamais survolé des matchs, on n’a jamais dominé de la 1e à la 90e, ça a jamais été facile pour nous, mais on le savait. On savait que, sur le papier, on était inférieurs aux équipes adverses. Il fallait bien qu’on compense par quelque chose. On se disait qu’on n’avait pas le droit de renoncer, et on verrait bien où ça nous mènerait. Et ça nous a quand même menés assez haut. C’était vraiment ce discours-là, on sait qu’on a moins de qualités que les autres, donc il faut donner plus, faire plus, et après on verra où ça nous mène. Et ça a fonctionné. On savait que dans la difficulté, on savait faire face, ce qui nous a permis de faire de bons résultats et d’engranger de la confiance et ça a permis aussi à certains de se révéler : Pascal Cygan, Bruno Cheyrou, qui ont pu se révéler à travers le collectif.
On termine aussi sur un coup de chance car Sakho frappe le poteau à la 95e…
Les lensois frappent le poteau ? Je ne m’en rappelle même pas ! J’avais revu les deux buts récemment et je me souvenais bien de ce match-là. Il y avait deux matchs de Lens qui m’avaient marqué, c’est celui-là et quelques années avant on les avait aussi battus 2-1, avec le doublé de Patrick Collot.
« Quand les Lensois ont fait un tour d’honneur avant le match, on s’est dits : ‘c’est pas possible !’ »
Au match retour en février, le LOSC se rend à Bollaert en leader !
À l’aller, on n’avait pas trop discuté avec les anciens sur le passif entre les deux clubs. En revanche, avant le retour, on se souvenait, pour ceux qui étaient là à l’époque, de cette fameuse banderole avec le cercueil dans les tribunes du stade Bollaert. C’était en 1997, on avait perdu 1-0, et cette défaite nous envoyait quasiment en D2. Encore aujourd’hui, j’ai l’impression de toujours voir cette grande banderole. Et nous, on l’avait un peu en travers ! Et donc ce soir-là à Lens, le match passait sur Canal + un dimanche soir, et pendant l’échauffement, les Lensois font un tour d’honneur3 ! On est à l’échauffement et ils font le tour. Nous, on s’est dit « c’est pas possible ! ». On était là, on s’échauffait, ils sont passés devant nous, on était fous ! Ils ont failli déclencher une bagarre ! C’était chaud ! Avec des insultes, c’est parti ! Ah, tu fais pas un tour d’honneur avant le match, c’est le derby (rires) ! On était déjà remontés comme des pendules donc il en fallait pas plus, il en fallait pas plus ! Il faut être maso pour faire ça ! Et on était en effet leader, mais comme on jouait le dimanche soir, Nantes était repassé devant la veille, avec un match en plus. Et le speaker annonce « Nantes leader ». Bon… Mais rien que le fait qu’ils fassent un petit tour d’honneur comme ça, on s‘est dit « c’est pas possible ! ». Et on gagne 1-0.
« C’est pas possible M. Sikora ! »
Et tu es passeur décisif !
Oui, je pique la balle à Pierre-Fanfan, je veux la mettre à Pat’ Collot et c’est Rool qui marque un super but ! C’était un match compliqué, fermé. On sentait qu’on maîtrisait le match, mais on n’avait pas beaucoup d’opportunités. Encore une fois, on était capables de gagner 1-0 à l’extérieur sans être exceptionnels, mais solides.
Ensuite, tu rates la fin de saison parce que tu es blessé, tu commences à être très embêté par des blessures récurrentes.
Oui, blessure à la cheville, je me fais opérer et je rate les cinq-six derniers matchs. On n’avait pas le choix et c’était aussi pour repartir sur de bonnes bases pour la saison d’après, mais l’opération se passe pas forcément bien et après je suis toujours emmerdé, même sur la saison suivante. Après, c’est comme ça.
Parlons coupe d’Europe : il y a bien sûr cette fameuse confrontation aller et retour contre Parme.
Avec Johnny Ecker ! Je suis sûr que s’il le retire aujourd’hui, ça part dans la tribune ! On a une part de réussite car un coup-franc de 35 mètres comme ça… Les Italiens ne sont pas prêts, ils reprenaient plus tard que nous, ils avaient une préparation totalement différente, bien plus lourde. Au match aller, ils avancent pas, ils sont en difficulté ! Quinze jours après, par contre, on souffre le martyr. Sensini qui n’avançait plus, il va plus vite qu’Usain Bolt. En quinze jours de temps, ils ont énormément progressé, ils ont récupéré de la fraîcheur, et leurs internationaux sont au niveau.
« Au retour contre Parme, cette fois on avait quelque chose à perdre »
Et sur l’aspect plus mental, comment a été faite la préparation de ce match retour ?
On a passé quelques jours à l’Hôtel Alliance, à côté du stade, qui est là en plein cagnard, il n’y a pas de clim’… Le jour du match, on est tous blancs comme la feuille alors que d’habitude, la pression extérieure ou du match, elle n’a pas beaucoup d’influence sur nous parce qu’on se dit « de là où on vient, on n’a rien à perdre ». Mais là, ça passe pas. Là, ce discours-là, « on n’a rien à y perdre », ne tenait plus après avoir gagné 2-0 à l’aller. On avait quelque chose à perdre ! Les jours d’avant à l’entraînement, on n’est pas très bons, on sent qu’il y a beaucoup de nervosité et de tensions, alors que depuis quelques années, c’est ce qui fait notre force, on est capable de faire abstraction de tout ça. Au-delà, c’est une période compliquée pour nous aussi parce que Christophe Pignol est gravement malade, il a une leucémie. Le groupe l’apprend quelques semaines avant, et même si on se dit « il faut le faire pour lui », ça reste marquant, parce qu’il y a des doutes : est-ce que notre ami va vivre ? On fait une première mi-temps correcte, ils marquent le but et après, à la mi-temps, on ne sait plus quoi faire. Est-ce qu’on attaque ? Est-ce qu’on défend ? Et puis Greg Wimbée fait des miracles en fin de match. Un grand gardien ! À l’aller il n’a pas grand-chose à faire, au retour, ce qu’il a à faire, il le fait superbement bien, ce qui permet au club de rentrer dans un univers qu’il n’avait jamais connu, celui de la Ligue des Champions.
Et comment tu vis les débuts en Ligue des Champions à Manchester ? Là pour le coup, on a l’impression qu’il y a moins de pression que contre Parme.
Oui, parce que là, on y est. On est en phase de poules, et de nouveau on est les « petits ». En plus tout le monde nous dit qu’on ne va pas prendre un point, je m’en rappelle hein, certains commentateurs radios disaient qu’il aurait peut-être fallu laisser Bordeaux jouer la Ligue des Champions et pas nous. Et on se dit encore une fois qu’on va pas passer pour des guignols et on va y aller. À Manchester on perd 1-0 sur un but de Beckham en fin de match. Et puis on prend quand même 6 ou 7 points, et ça se passe bien.
Vous n’êtes jamais ridicules.
Ah non ! On fait 1-1 chez nous contre Manchester, pareil contre La Corogne, on bat Olympiakos chez nous 3-1. Donc on a 6-7 points et on est reversés en coupe UEFA. C’est bien ! C’est des moments magiques, ça reste gravé. C’est la finalité d’une génération qui est là depuis 3-4 ans, parce qu’après ça, tout le monde quitte un peu le club, mais c’est la finalité d’une génération qui pendant 3-4 ans a vécu ensemble des choses exceptionnelles.
« On poussait notre curseur dans chaque domaine »
Tu disais, et c’est l’image que vous renvoyez, que sur le papier vous étiez moins bons, quand vous arrivez en D1, idem en En Ligue de champions. Mais on a jamais eu l’impression de voir une équipe qui était en dessous. On peut se dire qu’au départ les adversaires peuvent se laisser surprendre, mais finalement quand le temps passe et qu’on voit que le LOSC fait quelque chose malgré l’absence de grands noms, on se dit qu’il y avait vraiment de la qualité.
Je pense que le niveau moyen était bon. On avait de belles doublettes : prenons la charnière centrale Fahmi/Cygan, c’était une doublette de qualité ; la mienne avec Stéphane Pichot fonctionnait aussi à merveille ; de l’autre côté avec Johnny Ecker aussi avec Bruno Cheyou ; au milieu avec D’Amico et N’Diaye, on en a un qui court comme un chien et l’autre qui a un aspect technique de qualité, c’est deux joueurs complémentaires ; et offensivement, avec Dagui et Laurent Peyrelade, Dagui sur le plan athlétique c’est extrêmement puissant, et Lolo qui est passé par Nantes avec Suaudeau, qui dans le déplacement, dans la sensibilité jeu apportait aussi énormément à Dagui ; et puis Greg Wimbée, c’était Jésus ! Donc on avait vraiment des doublettes bonnes partout, c’est ce qui a fait qu’on a su mettre tout ça au service du collectif. Après, on avait des joueurs qui étaient au-dessus comme Bruno Cheyrou qui était capable de marquer des buts ou Pascal Cygan, présent défensivement. On avait surtout des joueurs qui avaient faim, donc on compensait par un peu plus de générosité, un peu plus de courses, un peu plus d’agressivité, on poussait notre curseur dans chaque domaine, ce qui nous permettait de pouvoir compenser, c’est pour ça qu’on se retrouvait au même niveau que les autres. Quand t’es au même niveau que les autres et que tu arrives à hausser ton niveau de jeu, et qu’en plus, sur le plan athlétique t’es en capacité de pouvoir répéter 4, 5, 6 voire 7 courses de plus que ton adversaire sur un match, ça peut paraître peu de se dire « tiens, je suis capable de faire 7 courses de 30 mètres de plus que lui », mais sur 90 minutes, c’est énorme, surtout quand ça arrive en fin de match, comme contre Lens. À un moment où ils ne sont plus en capacité de faire des efforts supplémentaires, nous on peut faire encore quelques courses.
On avait calculé qu’avec Vahid, en championnat, un quart des buts ont été marqués au-delà de la 80e minute.
Ça correspond à ce qu’on disait tout à l’heure : être au top sur le plan athlétique et ne jamais rien lâcher. Se dire « allez, on va au bout quoi », et ne pas se satisfaire de mener 1-0, d’être à 1-1, on voulait tout le temps gagner, peu importe l’équipe contre laquelle on jouait. On abordait les matches en se disant qu’on voulait d’abord être solides. Et on avait conscience aussi que les autres équipes disaient « ils sont durs à jouer, ils sont difficiles à bouger, ça défend bien » : à un moment donné, on l’entend et ça nous renforce dans nos convictions et notre identité. Et après on jouait quasiment tout le temps de face, on se projetait énormément vers l’avant. Là où Halilhodzic a été très fort, c’est qu’il a exploité les qualités de chacun.
Lille/Bordeaux, janvier 2002 (2-2) : le dernier but de Djezon en L1 sur France Bleu Nord
Lorsque Vahid Halilhodzic s’en va en 2002, beaucoup de joueurs partent, et toi tu restes, encore une fois. Est-ce que tu te poses des questions ? Comment tu vois arriver Puel ?
Il y a aussi le départ de Dréossi. En termes de repères pour nous, les anciens, même si on n’est pas très vieux, on a 26-27 ans, mais c’est une méthode différente. On découvre un entraîneur, avec des méthodes différentes d’Halilhodzic, on découvre un homme aussi. Le discours est bien. C’est le même homme qu’Halilhodzic, avec des méthodes différentes. On sent un homme ambitieux. Tout est carré, tout est professionnel. On ne retombe pas dans les travers de quelques années auparavant avec certains. On est dans l’exigence, le club reste avec un entraîneur de haut niveau. C’est quelqu’un qui veut s’appuyer durant la première année sur l’effectif qui est déjà là. Lui nous dit qu’il découvre un club donc il n’a pas envie de tout changer. Les choses se passent bien, même si ses débuts sont compliqués car c’est un changement de méthode. Sur le plan tactique, il y a aussi des choses à revoir.
Après moi, avec ma blessure, c’est plus compliqué en termes de temps de jeu, mais dans les rapports humains ça se passe bien.
« Avec Claude Puel, il fallait réapprendre »
Tu gardes quel souvenir du déplacement à Bistrita en coupe Intertoto, le premier match officiel de la saison 2002/2003 ?
C’était horrible ! Il faisait 40°C là-bas en Roumanie. C’était un match bizarre. Mais bon, c’était le début d’une campagne européenne aussi ! On était partis 2 ou 3 jours là-bas, il faisait une chaleur incroyable. Le principal était de gagner, de passer ce tour-là et d’aller le plus loin possible. C’est un bon souvenir parce qu’on gagne, et je marque de la tête, mais en dehors de ça, c’était pas facile !
C’est la première fois que vous étiez favoris en Coupe d’Europe.
Oui, parce qu’on sortait d’une saison de qualité en Ligue des Champions, Coupe UEFA et aussi en championnat ! En Europe, les gens commençaient à regarder un peu et se dire « tiens… ». Mais bon, ça ne nous dérangeait pas, parce que ça restait des équipes qui étaient aussi à notre portée, donc on savait très bien qu’en allant là-bas, on était favoris et il fallait s’imposer.
La saison est quand même compliquée. Ça commence par deux défaites 0-3 à domicile. Il y a peut-être la nostalgie des « années Vahid », mais le public est clairement contre Puel, sur la première saison et sur le début de la 2e saison. Seydoux, qui vient de devenir président, ne lâche pas Puel alors que les résultats ne sont pas bons. Comment le groupe tient dans ces cas-là ?
Le groupe ne l’a pas lâché, parce qu’on a un groupe de valeur. Le noyau reste là, et puis avec lui ça se passe bien ! C’est pas comme avec Froger. Même s’il discute moins qu’avec Halilhodzic, il y a moins de rapports, c’est différent. Mais tout est cohérent : les entraînements sont de qualité, les matchs sont de qualité. Donc il n’y a aucune raison de lâcher. Je crois qu’au premier match, on perd 3-0 contre Bordeaux chez nous. Je pense qu’il y a un relâchement, parce que la méthode de travail pendant 3-4 ans a été extrêmement exigeante sur l’aspect athlétique et mental, ce qui fait qu’à un moment donné, on est à la recherche d’un second souffle. Et ça prend du temps. Et aussi, il faut se remettre à une méthode totalement différente. Avec Halilhodzic, sur les phases de pressing, on devait surtout repousser l’adversaire, le renvoyer chez lui systématiquement. Avec Puel, il fallait récupérer le ballon le plus rapidement possible. Il fallait réapprendre à récupérer. Les interventions, les schémas étaient totalement différents sur l’aspect tactique, sur le pressing. Pendant 4 ans, on ne vous sort pas de votre cadre, on a un schéma bien défini. Il faut du temps pour changer ça, et ça a mis quasiment 1 an et demi, deux ans. Et après, on a connu la suite : On est derrière lui, parce que c’est un homme de qualité et qu’il ne mérite pas qu’on le lâche. On se sentait aussi responsables, parce qu’on sentait que notre niveau individuel et collectif avait baissé. Se prendre 3-0 et 3-0 à domicile, je pense que ça ne nous est jamais arrivés avec Vahid. Donc il y avait une remise en cause à faire de notre part. On n’était plus au niveau auquel on avait pu être les précédentes saisons.
Même si le groupe le soutient, Claude Puel a tout de même été sur le fil à un moment ?
Je crois que le tournant est à Rennes, où on va sur la deuxième année. On fait 2-2. Je pense que si on n’avait pas fait ce résultat, ça aurait été compliqué pour lui. On fait 2-2 alors que Rennes est à 9 : Piquionne se fait expulser à la mi-temps, il s’était battu dans la tribune avec un mec. Et c’est un miracle s’il font 2-2. Dans les buts, c’était Petr Cech. Il fait des miracles !
Ah oui, c’est Vladimir Manchev qui avait marqué les deux buts. Quel souvenir tu en as ?
C’était un buteur ! Il allait vite. Mais à l’entraînement, il n’en foutait pas une ! Il ne parlait pas beaucoup français, alors qu’aujourd’hui les joueurs étrangers sont quasiment obligés de le faire. Mais c’était un bon mec, tout comme Becanovic. Bien plus de qualités que Hector Tapia, qui est arrivé par la suite. Lui, on ne savait pas s’il était gaucher ou droitier.
C’est positif ou négatif de dire ça ?
Positif ! Il avait deux grands pieds ! On a vu aussi Nicolas Bonnal. Ce sont des joueurs qui ont fait 1 an, 2 ans… Ils étaient de passage. Dagui était parti à Lens, Peyrelade à Sedan, et Fernando D’Amico, je n’ai jamais compris, au Mans. Le club cherchait à remplacer ceux qui étaient partis. Il fallait reconstruire quelque chose, et on a connu quelque chose de tellement grand avec Halilhodzic…
Notes :
1 Granon ouvre le score pour Ajaccio (66è), Boutoille égalise (69è) puis donne l’avantage au LOSC (72è). Ajaccio égalise par Faderne (86è), mais Landrin (88è) et Peyrelade (90è) donnent la victoire au LOSC ; contre Châteauroux la journée suivante, Lille perd par 2 à 1 à un peu plus de cinq minutes du terme, mais Agasson égalise (85è) avant que Boutoille ne donne la victoire aux Lillois (90è).
2 Le LOSC s’impose 1-0 grâce à un but sur coup-franc indirect (très contesté par les Nîmois) à la 88e. On en a parlé ici.
3 Mal en point au classement avant ce match (13e sur 18), les joueurs du RC Lens ont tenté de « chauffer » leur public par un tour du stade avant l’entraînement. Les caméras de Canal + ont montré qu’en passant devant le parcage lillois, Cyril Rool a adressé un bras d’honneur. Roland Courbis, sur la sellette, avait pour la première fois titularisé Mathieu Bûcher, un jeune attaquant issu de la formation lensoise, histoire de jouer sur la fibre locale durant le derby. Bref, Courbis jouait ses dernières cartouches, et il a d’ailleurs été limogé 3 jours plus tard après une nouvelle défaite à Strasbourg.