Archiver pour septembre 2020
Posté le 28 septembre 2020 - par dbclosc
Le LOSC a l’audace et la Lorraine
Après une victoire inaugurale contre Orléans, le LOSC a pris un point à Saint-Malo (3-3). Agaçant, car les Bretonnes ont égalisé dans le temps additionnel. Quand on se rappelle les points perdus en début de saison dernière, il serait dommage de répéter les mêmes erreurs et d’être contraint de prendre d’emblée le rôle de poursuivantes. Mais on peut espérer aussi que l’on n’aura pas cette année deux leaders hégémoniques comme l’ont été Le Havre et Saint-Etienne l’an dernier, même si Nantes a l’air assez bien parti… Bref, prenons des points pour ne pas à nous occuper des autres !
Le LOSC reçoit aujourd’hui Nancy, pour un match qui n’a jamais eu lieu l’an dernier : en raison du vent, le match avait été reporté en février, avant d’être définitivement annulé pour cause de crise sanitaire. L’ASNL compte deux défaites en deux matches (bravo), alors qu’elle avait débuté par 4 victoires la saison dernière, dont une contre Lille, lui permettant de rester à l’affût durant une bonne partie de l’exercice. Cette année, Nancy sera probablement moins ambitieux en raison d’un « effectif renouvelé à 90 %, et rajeuni » selon le coach Maxime Vautrin, qui dispose d’une majorité de joueuses de moins de 21 ans.
On joue sur le stade municipal de Camphin-en-Pévèle, et c’est le retour du public, même s’il est peu nombreux en raison du temps dégueulasse qu’il a fait jusqu’en début d’après-midi. Désormais, il fait bon, gris et venteux. Il y a une centaine de personnes, plus une milice qui surveille si les masques sont bien portés.
Nancy joue dans un maillot turquoise du meilleur effet (non), et les Lilloises sont en rouge. Maud Coutereels est suspendue, Anaïs Lambert absente, et Polito et Boucly sont sur le banc. Dès lors, on aura une défense centrale Devlech-Jacaton, et Fremaux est arrière droite. On a aussi l’occasion de voir pour la première fois à domicile Marty et Azzaro.
On retrouve quelques habitués dont un célèbre supporter qui annonce : « j’ai amené la trompette et le cochon, on va rigoler ». Alors autant la trompette est un objet assez classique autour des terrains de foot, autant le cochon, vert qui plus est, est moins répandu. Il fait un immonde bruit de cochon, c’est-à-dire que, au choix, il « grogne », il « couine » ou il « grouine », on en apprend des choses.
15h23 C’est parti et retentit le premier « AAAAALLEZ LIIIIIIIILLE ! ». Ça avait manqué !
1e Après un premier corner frappé par Elisor, très sortant, Devlech’ parvient à remiser vers Fremaux à droite, qui déborde et centre. Elisor est contrée aux 6 mètres et ça donne un nouveau corner. Sur celui-ci, le ballon revient dangereusement vers Marty, qui est stoppée à proximité du but.
2e La gardienne nancéienne reçoit une passe en retrait d’une de ses arrières, contrôle, marche sur le ballon devant Elisor, et finalement s’en sort de justesse. Mouchon récupère et frappe à côté. Ouh, ça va être vite réglé cette affaire-là !
3e Marty pour Azzaro puis Paprzycki qui frappe sans grand danger.
« Vous avez le droit de passer le milieu de terrain, Nancy, c’est pas interdit ! »
7e Main nancéienne dans l’arc-de-cercle : coup-franc bien placé que tire Aurore Paprzycki : ça passe au ras de la lucarne de la gardienne qui n’avait pas bougé.
15e Après 10 minutes très largement en faveur du LOSC, Nancy pointe un peu le bout de son nez en approchant du but lillois, mais rien de très concret. Le LOSC se dégage sans problème mais ne parvient plus pour autant à approcher le but adverse.
17e Faute sur Marty, sous les yeux de Didier. Autant dire que la n°10 n’avait aucune chance de s’en tirer : c’est carton jaune.
18e La 25 de Nancy est prise en sandwich par Demeyere et Paprzycki, ce qui change de la quiche, et ça ne doit pas être agréable. Elle se relève difficilement.
22e Après un dégagement de l’arrière, Nancy se crée une (petite) occasion : ouverture de la 9 vers la 25, mais bonne sortie d’Elisa Launay. Ouais j’ai pas les noms des joueuses adverses donc je donne que les numéros. On connaît seulement la 23 qui est devant nous, elle s’appelle Chappe. C’est l’occasion de dire que Demeyere mérite le ballon d’or et Chappe, de plomb.
23e Paprzycki ouvre vers Mouchon dans l’axe ; la gardienne de Nancy a la bonne idée de sortir alors que c’est exactement ce qu’il ne faut pas faire car ses arrières semblent dans le bon tempo. Finalement, ça se dégage n’importe comment, et ça fait toujours 0-0. On commence à se dire que, finalement, ça ne va pas être vite réglé, contrairement à ce qu’avaient laissé penser les premières minutes.
27e On combine bien à gauche entre Paprzycki, Elisor et Ollivier. Ça fait corner qui ne donne rien.
30e Tir d’Aurore Paprzycki, mais c’est trop mou. La gardienne s’en empare sans souci.
33e Faute de la 17 et nouveau carton jaune pour Nancy, assez surprenant (notez que c’était à l’autre bout du terrain). « Excellente, l’arbitre ! »
35e Noémie Mouchon, qui s’est excentrée en cette fin de mi-temps tandis qu’Azzaro est passée en pointe, trouve Elisor dans l’axe qui remise d’une talonnade en une touche vers Marty, seule face à la gardienne. Mais à 8 mètres, légèrement excentrée, elle trouve la main ferme de la gardienne. La meilleure occasion du LOSC !
41e Eva Fremaux tente sa chance à une trentaine de mètres : arrêt de la gardienne.
42e Sur un corner de Salomé Elisor, Fremaux place sa tête mais c’est dégagé dans les 6 mètres.
Mi temps sur ce score de 0-0. Les 10 premières minutes se sont déroulées dans les 30 mètres adverses, si bien qu’on a pensé que le LOSC pouvait rapidement plier l’affaire, d’autant que la défense de Nancy a montré un peu de fébrilité, en étant vite débordée dès que se présentait un peu de pressing. Mais finalement, les Lilloises se sont par la suite montrées assez brouillonnes, ne parvenant à être de nouveau dangereuses que dans les 10 dernières minutes. Nancy a fait quelques percées dans l’intervalle, mais sans que ce ne soit très productif. Bref, des Lilloises qui semblent supérieures (au milieu, Aurore Paprzycki est monstrueuse) mais qui ne portent pas assez le danger, donc on espère du mieux après la pause !
16h22 C’est reparti Paprzycki !
47e Centre de Mouchon vers Azzaro qui se retourne et semble taclée illicitement dans la surface, mais l’arbitre en dit rien. Dans la foulée, la défense de Nancy panique et une arrière envoie le ballon sur son poteau, puis ça part en corner. C’est frappé par Paprzycki, sur la tête de Fremaux, et main de Nancy, mais l’arbitre avait apparemment sifflé une faute lilloise. Quelques secondes de grand football !
49e Elisa Launay reçoit un ballon en retrait, prend son temps… puis dégage dans la tête de la 25, et ça part en 6 mètres. Si c’est involontaire, c’est très dangereux. Si c’est volontaire, c’est très bien joué car l’attaquante a l’air complètement sonnée et ne se relève qu’après 2 minutes d’agonie.
53e Frappe d’Azzaro sur la gardienne. La 25 de Nancy ne se remet pas de son ballon dans le pif et est remplacée par la 12.
54e Centre de Elisor, qui part un peu trop haut. La gardienne a la bonne idée de laisser rebondir le ballon qui, avec le vent, lui échappe complètement : la voilà lobée. Derrière, Mouchon n’a plus qu’à pousser le ballon au fond : 1-0 pour le LOSC, et un grand merci !
55e « Y est l’heeeuuuure ! »
Carton jaune pour Paprzycki.
57e Azzaro trouve Mouchon qui crochète mais se heurte à la gardienne, qui dégage en touche.
58e Après une faute sur Elisor dans le rond central, le coup-franc est rapidement joué. Sur la droite, Fremaux sert Azzaro qui, à 15 mètres, se met sur son pied gauche et envoie une belle frappe tendue dans le petit filet opposé : 2-0 ! Le but d’Azzaro semble annoncer le doux parfum de la victoire.
59e Côté gauche, après quelques passes ayant notamment impliqué Olliver et Azzaro, Silke Demeyere décide de dribbler tout le monde, elle s’enfonce dans la surface et glisse un petit ballon du gauche sous la gardienne : 3-0 ! Un but qui ressemble étrangement au but marqué par Stephan Van Der Heyden contre le Red Star en janvier 1998.
63e Successivement, les n°27 et 12 de Nancy prennent un carton jaune.
64e Sortie de Demeyere, entrée de Bamenga.
70e Sortie de Azzaro, entrée de Boucly.
73e Belle séquence de possession lilloise, puis Olliver lance Boucly côté gauche, qui frappe à l’angle de la surface, au-dessus.
Nancy n’existe plus. Dès que les nancéiennes tentent d’aller dans le camp lillois, elles se heurtent à une Devlech’ toujours bien placée et très assurée.
76e Beau une-deux entre Boucly et Mouchon. À l’entrée de la surface, Boucly retrouve Mouchon d’un extérieur du pied, et Noémie conclut tranquillement d’un intérieur du pied à ras de terre, 4-0 !
Sortie de Mouchon et entrée de Pierel.
77e Boucly lance Olliver qui centre dans les 6 mètres vers Pierel, mais la gardienne dégage.
79e Frappe de Boucly de 35 mètres, sans problème pour la gardienne. À 4-0, on peut se permettre.
80e Après une belle action collective, Paprzycki trouve Piérel qui reprend immédiatement du gauche dans le petit filet opposé, quel joli but ! 5-0.
83e Boucly sert Paprycki dans la surface qui centre, c’est contré et ça finit sur le poteau.
85e Ah, voici enfin la traditionnelle intervention en retard de Salomé Elisor !
88e Coup-franc frappé par Elisor à une trentaine des buts adverses, sur la gauche. La balle est dévié par une tête adverse et arrive au second poteau vers Fremaux qui reprend de volée du plat du pied et inscrit le 6e but lillois ! Un but qui récompense une belle prestation d’Eva au poste d’arrière droite.
89e « Nancy ça va être dur mais faut y croire ! »
« Olé.. ! Olé… ! Olé… ! »
Ah, on passe un bel après-midi.
91e Corner de Boucly, très bien frappé, dégagé par la 6, de nouveau en corner. Maïté remet ça et trouve cette fois directement la lucarne opposée : 7-0 !
Fin du match sur cette écrasante victoire 7-0. Même si la première période avait été dominée par les lilloises, il était difficile d’imaginer un tel écart au coup de sifflet final. Les Nancéiennes ont complètement craqué après le premier but lillois, comme si elles avaient tenu le 0-0 de haute lutte, sans pouvoir espérer mieux. Les filles du LOSC ont ensuite complètement déroulé et ont manifesté une très grande supériorité technique et physique. Entrées en jeu, Boucly et Pierel ont profité du travail de leurs coéquipières en exploitant des boulevards et en étant adroites devant le but. Belles perfs également de Fremaux, qui marque de plus son premier but en équipe première ; de Elisor qui, cette année clairement positionnée en n°10, est bien plus influente dans le jeu et signe encore 2 passes décisives ; et de Devlech’ derrière, que les médecins devraient recommander comme anti-stress.
Prochain rendez-vous ce samedi contre La Roche, à Luchin et donc probablement à huis-clos !
Tiens, voici le bus de Nancy ! Approchons nous.
Confirmation : elles ont pris une bonne valise. Il y en a même plusieurs.
La réaction de Rachel Saïdi :
« On s’attendait à ce qu’elles viennent nous chercher un peu haut car on avait observé leur match contre Nantes. Il fallait donc qu’on trouve des solutions dans les interlignes, qu’on arrive à passer ce premier rideau qui nous permette déjà d’éliminer 5 joueuses offensives. En première mi-temps, on a manqué de maîtrise technique, de créativité dans les zones de finition, de générosité dans les appels. On s’est faites aussi marcher dessus sur les premiers duels, alors qu’on avait travaillé dessus cette semaine. On est frustrées à la pause et on n’est pas satisfaites. L’erreur de la gardienne nous lance, et alors on a davantage de fluidité dans le jeu, de maîtrise technique, d’appels tranchant, d’indicateurs visibles pour les porteuses de balle. On a cherché à garder en intensité et en envie après chaque but, c’est le message qui était transmis aux entrantes. Quand on marque 7 buts et qu’on a 6 buteuses, on se rend compte de la qualité qu’on a sur le banc et de nos opportunités de rotation : c’est un atout qu’il faudra utiliser pour jouer les premières places. Donc on est satisfaites, d’autant que Nantes gagne à Metz. On est à l’affût »
Posté le 24 septembre 2020 - par dbclosc
Comme un air de déjà-vu
Ah, cet enfoiré de Germain qui coupe au premier poteau et nous fait concéder un but, comme l’an dernier à Pierre-Mauroy ! On avait l’impression non seulement d’avoir déjà vu cette action mais plus largement, depuis quelques minutes, d’avoir senti ce scénario à la con se dessiner. D’ailleurs, avez-vous remarqué ? C’est souvent le cas. Cette impression peut être assez fréquente pour les buts marqués par certains joueurs en raison de leurs caractéristiques techniques et de leurs préférences de jeu (pensons aux buts de Pépé de l’intérieur du gauche à ras de terre dans le filet opposé du gardien : à Nantes, contre Lyon, contre Nice, à Caen) ou pour d’autres buts correspondant au schéma préférentiels d’une équipe (les buts à l’époque Vahid qui venaient d’une déviation aérienne de Beck ou de Bakari), ou à des actions qui se sont répétées (faute sur Gervinho, pénalty et expulsion du défenseur adverse).
Mais il s’agit davantage ici de souligner des curiosités moins évidentes, qui parfois se répètent à plusieurs années d’intervalle : pensons par exemple aux victoires contre le PSG dans les années 1980, et une incapacité du PSG à gagner à Lille qui s’est en gros prolongée jusqu’à la reprise du club parisien par les Qataris (on en a parlé ici et ici).
Voyons donc quelques-uns de ces cas de « déjà-vu » dont nous a gratifié le LOSC.
La défaite à Nantes 0-1 sur un pénalty concédé par l’arrière gauche, expulsé (1997 et 2003)
En 2003, le LOSC commence à flipper : une mauvaise série au cœur de l’hiver le place sous la menace de la relégation. Lille, 15e, n’a que 3 points d’avance sur le 18e avant de se rendre chez le 6e, Nantes. Et ça ne va pas s’arranger : dès le début de la seconde période, Eric Abidal retient le maillot de Vahirua et l’empêche de conclure : pénalty et carton rouge. Nicolas Gillet transforme le pénalty et Lille s’incline 0-1.
Cette configuration rappelle ce qui est arrivé sur la même pelouse 6 ans auparavant. Le LOSC est là aussi en pleine dégringolade : après un premier tiers de saison exceptionnel, les Lillois se devenus relégables après une défaite à Caen début mars. Une victoire contre Nancy permet de respirer mais il faut désormais se rendre chez le 3e, Nantes. Et alors que Lille tient bien le coup, l’arbitre accorde un pénalty pour Nantes à la 75e minute, pour une faute présumée de Gilles Hampartzoumian, qui est expulsé. Pourtant, l’arrière lillois a joué le ballon et c’est bel et bien un « pénalty imaginaire », ainsi que l’écrit la Voix des Sports, qui est accordé. Le LOSC s’incline 0-1. La vidéo suivante, favorable à Nantes, n’en dit rien mais le résumé de Jour de Foot est bien plus « engagé » sur la décision de l’arbitre.
Après le match, quelques joueurs lillois considèrent que l’arbitre a voulu aider les Nantais, qui marquaient là leur 2 000e but en D1. Bon… L’événement avait été maintes fois souligné dans la presse nantaise avant le match. D’ailleurs, ce n’est pas le tireur habituel (Gourvenec) qui frappe ici, afin que soit mis en valeur un joueur emblématique.
On voit clairement d’après cette photo qu’il n’y a pas faute
Le pénalty qui entraîne l’expulsion injustifiée de l’arrière gauche (1997 et 2007)
D’ailleurs, cette action d’Hampartzoumian crée un autre précédent : après Abidal en 2003, c’est Emerson en 2007 qui s’inspire directement de Gillou. Si Eric Abidal avait suivi la consigne « rouge et défaite 0-1 », notre latéral brésilien retient quant à lui le côté « tacle parfait mais carton rouge quand même ». C’était à Marseille, en 2007 : Emerson réalise un excellent tacle sur Pagis, mais l’arbitre considère que ça vaut pénalty et carton rouge. Niang transforme le pénalty. L’arbitre a à ce point la conscience tranquille qu’il accorde dans la foulée un pénalty litigieux au LOSC, qui égalise, mais cette fois Lille s’incline 1-4, avec un doublé de Civelli.
Le défenseur central débutant qui dévisse et manque le csc (Delpierre 2000, Gabriel 2019)
Matthieu Delpierre a la particularité d’avoir joué son premier match avec l’équipe première du LOSC en tant que titulaire. C’est une particularité notable, là où d’autres jeunes commencent plutôt avec quelques bouts de matches par ci par là. Mais en février 2000, les absences simultanées de Fahmi et de Cygan poussent Halilhodzic à composer une charnière centrale inédite pour le choc de la journée de D2 en Lille (1er) et Toulouse (2e) : ce sera Ecker-Delpierre. Et si le jeune Matthieu s’en est pas mal sorti, il aurait pu toutefois garder un très mauvais souvenir de sa première : à la 82e minute, il reprend maladroitement un centre de Moreau et dévisse du pied gauche. Le ballon termine proche de la lucarne d’un Greg Wimbée qui semblait battu. Plus de peu que de mal : le LOSC gagne 2-0 grâce à un doublé de Bakari.
19 ans plus tard, même action : à Guingamp, le jeune Gabriel, qui a déjà fait 2 apparitions avec le LOSC mais qui connaît ici sa première titularisation (en championnat) en raison de la suspension de Soumaoro et d’un Dabila peu convaincant face à Toulouse, dévisse du gauche un centre de la droite, et le ballon termine au pied du poteau de Maignan. On n’a pas la vidéo, mais comme c’est la même action que celle de Delpierre, c’est inutile.
Le corner direct à Metz (2004, 2006 et 2007)
En l’espace de 3 ans, le FC Metz a encaissé à domicile 3 corners directs par le LOSC. Quand on sait que ce type d’action est relativement rare, ça en dit beaucoup sur l’état du club lorrain. Le premier a été l’oeuvre d’Acimovic, pour son premier match avec le LOSC : de la gauche vers la droite en regardant le but, un tir tendu et légèrement enroulé, au premier poteau de Butelle.
Le deuxième a été marqué par Michel Bastos en coupe de France, janvier 2007. Inutile de le décrire : c’est exactement le même que celui qu’il a marqué 8 mois plus tard en championnat, et le voici :
Les 3 victoires consécutives aux 35e, 36e et 37e journées pour se maintenir miraculeusement (1996 et 2018)
Saison 1995-1996 : après 34 journées et une nouvelle défaite contre la lanterne rouge martégale, le LOSC est 19e, ne compte que 30 points, et a 2 points de retard sur le premier non-relégable. Sachant que l’équipe n’a gagné que 6 fois jusque là, voyez comme ça pue du cul :
Mais le LOSC va augmenter son pourcentage de victoires de 50% en 3 journées : 3 victoires consécutives contre Nice (1-0), à Paris (1-0), puis contre Lyon qui, conjuguées aux contre-performances de ses adversaires directs, sauvent le LOSC au soir de la 37e journée. Un dénouement heureux après une entame très pourrie (2 points après 9 matches) dont on a plus spécifiquement parlé ici. Du coup, on laisse filer le dernier match : 0-2 contre Bordeaux, mais rien à foutre !
Rebelote 22 ans plus tard : au soir de la 34e journée et d’une éclatante prestation à Marseille (1-5), le LOSC est 19e, avec 29 points et… 5 points de retard sur le premier non-relégable. Par chance, des barrages ont été instaurées, et Lille compte le même nombre de points que le 18e, mais l’état d’esprit et la cohésion dont a fait preuve le groupe ne rend guère optimiste, y compris pour une confrontation ultime conte un club de L2. Mais là aussi, le miracle se met en place : deux victoires contre Metz (35e journée) puis à Toulouse (36e) sortent le LOSC de la zone de relégation. Lille compte même 3 points d’avance sur le 19e ! Enfin, lors de la 37e journée, en battant Dijon, le LOSC se sauve (merci les contre-perfs des concurrents) et s’évite un dernier match angoissant à Saint-Etienne. Ce dernier déplacement sera si peu angoissant que ça fera 0-5. Un beau bouquet final !
L’adversaire se retrouve à 9 en 30 secondes pour contestation (Caen 1997, Lens 2004)
Le 15 octobre 1997, le LOSC reçoit Caen pour un choc du championnat de D2. Même si les deux récents relégués traînent un peu (11e et 13e), les écarts sont faibles et les places pour la montée pas très loin. Le match est indécis jusqu’à la demi-heure de jeu, moment où les Normands décident de rendre le match moins équilibré : Etienne Mendy reçoit un avertissement, conteste, et est expulsé. Raphaël Guerreiro, en capitaine exemplaire, conteste à son tour et est expulsé. Le tour est joué : Caen est à 9 et Lille peut tranquillement s’imposer 3-0 (Tourenne et doublé de Lobé).
Ce scénario avantageux est renouvelé quelques années plus tard : le LOSC, en plein renouveau depuis le début de l’année civile, reçoit son voisin lensois pour la 29e journée de L1. Alors que le score est de 1-1, le Lensois Bouba Diop reçoit un second avertissement à la 55e. Lens se retrouve donc à 10. En capitaine là aussi exemplaire, Rigobert Song proteste et récolte lui aussi un deuxième avertissement. Lens termine à 9, mais cette fois le LOSC est incapable d’en profiter : le score ne bouge pas.
Avec un intervalle plus long entre les deux expulsions, on pense aussi au Lens/Lille de septembre 2010, où Roudet (42e) puis Jemââ (46e) laissent leurs équipiers à 9 très précocement. Si Lille panique dans un premier temps, en laissant Lens égaliser, les Dogues s’imposent finalement 4-1 en fin de match.
Les boulettes de Benard Lama face à Patrick Collot (avril 1996 et novembre 1996)
Bernard Lama aime le LOSC. Il l’a bien sûr prouvé en réalisant de belles performances sous la tunique lilloise mais aussi, plus curieusement, avec les couleurs du PSG. Ainsi, personne n’a oublié qu’on lui doit une grande partie du maintien de la saison 1995/1996 : surpris par une frappe excentrée de Patrick Collot après avoir anticipé le centre, il ne parvient à revenir vers son but que pour y boxer la balle. 3 points bienvenus, merci Bernard !
Un peu plus de 6 mois plus tard, Bernard Lama prouve de nouveau son amour au LOSC, toujours par le biais de Patrick Collot. Alors que le LOSC est au summum de sa saison (4e) après avoir battu Lens, il se rend au Parc des Princes et se retrouve mené 0-2 après 33e minutes. C’est en trop pour Bernard, qui décide de relancer le LOSC : frappe de Patrick Collot à 20 mètres, dans l’axe, et hop ! On laisse passer, en touchant toutefois un peu le ballon pour ne pas trop éveiller les soupçons. Comme on le voit sur ces images, cela permet à Bernard de retrouver le sourire. Malheureusement ses coéquipiers, à la solde du complot contre le LOSC, ne le suivent pas et s’imposent 3-1.
Le doublé jumeau de Bruno Cheyrou (2000 et 2001)
Si nous vous disons « Cheyrou » et « jumeau », vous répondez bien sûr Bruno et Benoît ! Et vous vous trompez lamentablement car ils ne sont pas jumeaux. Non, nous parlons ici de deux des trois doublés réussis par Bruno Cheyrou, l’aîné, avec les couleurs du LOSC. En l’occurrence les deux premiers, réussis contre Créteil (avril 2000) puis contre le PSG (mai 2001).
Contre Créteil en D2, il marque les 2e et 4e buts lillois de la soirée : d’abord en profitant d’un bon service côté gauche : excentré, il frappe du gauche et trouve le filet opposé ; puis en transformant un coup-franc à une vingtaine de mètres, décalé côté droit : du pied gauche, il choisit le côté ouvert, à ras de terre.
De retour en D1, le LOSC et Bruno Cheyrou gardent leurs bonnes habitudes : au Parc des Princes, pour l’avant-dernière journée, le n°28 lillois signe son deuxième doublé : le premier but est marqué sur un coup-franc à 20 mètres, décalé côté droit, côté ouvert ; et le second vient d’une frappe pied gauche petit filet opposé alors qu’il est excentré.
Voilà donc les doublés jumeaux de Bruno Cheyrou, dont on a spécifiquement parlé ici. Bruno Cheyrou a réalisé un troisième doublé en D1 avec le LOSC, contre Lorient en août 2001. Et bien sûr, c’était aussi un coup-franc puis une frappe pied gauche, mais pas exactement les mêmes qu’ici.
Le but de Gueye en une-deux, intérieur pied droit, filet opposé
Lens/Lille, décembre 2014 : Idrissa Gueye s’appuie successivement sur Rodelin puis sur Roux pour se trouver en position de frappe et conclure de l’intérieur du pied droit, à ras de terre, dans le filet opposé du gardien.
Quelques mois plus tard, contre Lyon, c’est un jeu collectif assez similaire qui permet à Lille d’inscrire un deuxième but contre Lyon : Premier échange entre Béria et Koubemba (RIP), puis Gueye sollicite le une-deux avec Ronny Lopes et conclue de la même manière qu’au stade de France.
Le coup-franc excentré que personne ne touche (Hazard 2010, Benzia 2016, Boufal 2016, mais aussi Landrin 2004 et Valois 1998)
En ce mois de janvier 2016, c’est la première action de Jérémy Pied en faveur du LOSC : faute sur Obbadi, et coup-franc bien placé pour le LOSC. Benzia enroule, ne trouve aucune tête, Civelli manque la balle et ça termine doucement dans le but.
Rebelote un mois plus tard : le ballon est plus près de la ligne de touche. Boufal enroule, ne trouve aucune tête, Civelli manque la balle et ça termine doucement dans le but.
Ces deux buts sont bien évidemment inspirés du maître, Eden Hazard, qui a ouvert la voie, avec un coup-franc similaire contre Liverpool en 2010 :
Si on devait en trouver une généalogie plus lointaine, on peut aussi penser à ce coup-franc de Christophe Landrin, à Lens, mais à ras de terre : la frappe écrasée la plus efficace du monde :
Mais le coup-franc excentré qui enrhume toute la défense n’est pas l’apanage des droitiers : en 1998, pour la première d’Halilhodzic sur le banc du LOSC, Jean-Louis-Valois concluait le premier scénario vahidesque à Grimonprez, en enroulant une drôle de frappe qui terminait dans le petit filet opposé.
Posté le 7 septembre 2020 - par dbclosc
Le LOSC réussit sa rentrée
6 mois après, revoilà un match de championnat pour l’équipe 1 de la section féminine. On aura probablement l’occasion de faire prochainement un article qui présentera les enjeux de la saison ; en attendant, il est toujours temps de lire notre bilan de la saison dernière. Le LOSC, qui a un peu plus clairement affiché ses ambitions de retrouver l’élite, affronte pour cette première journée une équipe qui, même s’il reste difficile d’établir précisément les rapports de force, semble faire partie du même groupe de favoris pour la montée. C’est Orléans, qui est un nom de ville assez terne dans la mesure où il n’inspire pas spontanément de jeu de mots. La ville d’Orléans a pour devise la phrase Hoc vernant lilia corde (c’est du latin). Cette information n’a aucun intérêt tant que nous n’en donnons pas la traduction, donc la voici : c’est quelque chose comme « c’est par ce cœur que les lys fleurissent » ou « ce cœur fait fleurir les lys ». Le lys étant l’un des symboles de la ville de Lille, tout ceci semble de bon augure pour le match du jour.
En raison de la situation sanitaire (le prochain qui me sort l’expression « Covid oblige », je lui fais bouffer son masque), le club a décidé de faire jouer les matches de l’équipe à huis-clos : seuls sont donc présents quelques membres du staff, les joueuses blessées, quelques partenaires, et des médias prestigieux et/ou rigolos de la région comme la Voix du Nord et DBC. On est du coup pas grand monde, alors tout le monde se dit bonjour.
La principale absente côté lillois est Aurore Paprzycki, qui devrait être de retour la semaine prochaine. Sur le terrain, deux recrues : Anaïs Lambert, arrière droite ; et Chloé Pierel, attaquante. Et, et… un retour, Maud Coutereels ! Et voilà donc deux Belges titulaires (avec qui vous savez : l’idole).
En raison du protocole sanitaire (et non « Covid… »), les équipes entrent sur le terrain l’une après l’autre.
Bienvenue pour ce match entre l’US Orléans et Maud Coutereels
17h59 C’est parti ! Le chrono est encore en vacances.
2e PREMIÈRE RÉCUPÉRATION DE SILKE DEMEYERE ! Sélection !
3e Longue ouverture de Coutereels vers Mouchon, sur la gauche. Elle dribble et ça file en corner.
3e Ballon perdu par Silke Demeyere.
Dans la foulée, joli contrôle orienté de Chloé Pierel, qui permet à Mouchon de placer un premier tir : c’est trop mou et la gardienne s’empare du ballon
6e Petit raté d’Agathe Ollivier. Jaffrelot en profite mais ça finit en corner.
Mon voisin, journaliste à la Voix du Nord, est en train de copier mon approximatif schéma sur le positionnement des joueuses des deux équipes, et il croit que je ne le vois pas. Au nom de la liberté de l’information, je laisse faire.
C’est vrai que c’est sacrément bien fait
7e Il aura donc fallu attendre la 7e minute du championnat pour écrire le premier « BOUM dégagement de Coutereels en touche ! »
12e Ouverture de Silke Demeyere vers Noémie Mouchon qui file au but, légèrement décalée à gauche. Le ballon est freiné par le terrain humide dans l’arc de cercle, si bien que Noémie frappe dans une position inconfortable, en allant rechercher la balle presque derrière elle. Ça met tout de même la gardienne à contribution, qui plonge sur sa gauche et détourne. Première belle occasion !
17e Mouchon tente un lob un peu court sur la gardienne, puis un duel aérien entre les deux joueuses se prépare. Elles se retrouvent à terre, et la gardienne est à deux doigts de sortir sur civière. On la comprend : elle a pris le front de notre attaquante en plein dans ses petits poings. Noémie Mouchon s’en tire avec un bel œuf, et un coup-franc contre elle. Bah moi je trouve que le pénalty se discute.
18e Belle action collective des Orléanaises qui remontent le ballon en passes, mais ça termine par un centre de Jaffrelot directement en 6 mètres.
20e Coup-franc pour Orléans, excentré à droite de la surface lilloise. Salomé Elisor dégage de la tête au-dessus du but de Launay, et on donne 6 mètres : « excellente, l’arbitre ! ».
Le 6 mètres est plutôt foiré par Elisa Launay, qui trouve directement Solenne Ninot, à 25 mètres. Elle frappe au-dessus.
23e Ouverture d’Angéline Quentin à gauche vers Ninot dans le dos de la défense lilloise. C’est sans danger mais les adversaires semblent globalement mieux organisées. Elles remontent assez bien le ballon tandis que les lilloises ont du mal à se trouver et s’en remettent pour le moment à des longs ballons.
Sur le 6 mètres, le ballon est encore perdu par les Lilloises dans leurs 25 mètres. Lefébure concède une faute, cette fois du côté gauche de l’attaque d’Orléans. C’est frappé par Meryl Wenger, et il s’en faut d’un rien pour que ce soit dévié aux 6 mètres. Bonne intervention de Launay.
27e Encore un coup-franc pour Orléans. Ça combine entre Niakaté, Belkacemi et Wenger, mais Launay s’impose sereinement.
28e Le LOSC pointe son nez en profitant d’une inattention adverse (pour l’instant on ne peut miser que sur ça) : un coup-franc joué rapidement par Polito arrive vers Pierel, puis vers Mouchon, dont la frappe n’est pas dangereuse. Ngazi prend sans souci.
29e Wenger frappe de 25 mètres : au-dessus.
30e Intervention licite de Coutereels, qui concède pourtant un coup-franc, et prend un carton jaune en prime. Le coup-franc, encore bien placé, est dégagé.
Le LOSC subit et on comprend l’entraîneur adverse qui harangue ses joueuses en leur disant que « c’est le moment ».
31e Orphée Lefébure tente une frappe compliquée, en extension et en se retournant. C’est largement à côté.
36e Nouveau coup-franc défensif mal joué par les Lilloises : Demeyere perd le ballon, et Ninot frappe de 20 mètres, c’est encore au-dessus.
40e Faute de Niakaté. Si l’arbitre met des cartons quand il n’y a pas faute, il n’est pas de raison qu’elle n’en donne pas quand il y a effectivement faute. Après insistance de quelques personnes, c’est l’habituel « carton jaune du public » qui est attribué à la n°27 d’Orléans.
43e Côté droit, Lambert transmet en retrait vers Coutereels qui, sous pression, transmet avec peine vers Launay, qui tacle en corner. Ouille ouille ouille, c’est bien laborieux.
Mi-temps sur ce score de 0-0. Globalement, les Orléanaises ont la maîtrise du ballon, jouent de façon plus fluide et gênent considérablement les relances de la défense lilloise, souvent en difficulté pour remonter la balle. Offensivement, Salomé Elisor est à l’aise avec son toucher de balle et Noémie Mouchon pèse de tout son poids permettant de faire monter le bloc, mais les ailières sont peu en vue et ça reste collectivement assez peu imaginatif. Orélans ne s’est pas pour autant créé d’occasion franche, mais on peut estimer que ce 0-0 à la pause est un moindre mal. Espérons que le visage du LOSC change en seconde période !
19h03 C’est reparti Paprzycki !
47e, Allez, frappe de Pierel, pas dangereuse mais espérons que ce soit significatif de nouvelles intentions !
48e Elisor fait son traditionnel tacle très déterminé mais un peu en retard. L’arbitre laisse l’avantage.
49e Centre de Lefébure, corner. Celui-ci est frappé par Demeyere, Pierel reprend de la tête aux 6 mètres, à côté.
52e Voici une belle action lilloise, de l’arrière vers l’avant : Launay-Coutereels-Lambert-Elisor (joli contrôle)-Lefébure-Mouchon, ça termine en corner.
53e En défendant sur le corner, Wenger dévisse et n’est pas loin d’inscrire le lob le plus idiot de l’histoire, mais ça passe au-dessus.
54e Centre en retrait de Polito, mais Elisor ne peut reprendre.
Bon, ça reste encore peu concluant devant, mais les Lilloises ont posé le pied sur ballon et occupent le camp adverse. Carla Polito et Silke Demeyere récupèrent bien plus de ballons et initient des attaques. L’entraîneur d’Orléans est beaucoup moins bavard, et nous voilà rassurés.
55e Probablement battue sur un duel, Coutereels met le coude pour récupérer le ballon, et l’arbitre (« excellente! ») trouve ça tout à fait licite.
56e Après une belle construction côté droit qui a fait intervenir Pierel, Lambert et Polito, Lefébure adresse un centre au second poteau, un peu trop long. Mais Noémie Mouchon récupère, se place sur son pied droit et envoie le ballon dans la lucarne opposée : 1-0 pour le LOSC !
58e Orléans réagit et attaque dans l’axe : une ouverture promet un face-à-face entre une attaquante et Elisa Launay. Surgit Devlech’ qui, par derrière, tacle magnifiquement la jambe de l’adversaire. Coup-franc à 20 mètres et carton… jaune. Ça c’est vraiment très gentil.
Le coup-franc est frappé par Ninot, qui enroule au dessus du mur, et superbe claquette de Launay, qui dévie en corner !
61e Carla Polito est fauchée par Niakaté dans une position similaire à celle de Devlech’ deux minutes avant. Les quelques supporters lillois, un peu gênés mais dont on ne peut douter de la probité et de la bonne foi, réclament logiquement un rouge, mais l’arbitre n’adresse même pas de second jaune. Sur les cartons, cette arbitre est étonnante.
Maïté Boucly remplace Orphée Lefébure et Silke Demeyere frappe le coup-franc au dessus.
63e Mauvaise relance de Coutereels, dans l’axe, sur Laurène Martin, seule à 20 mètres. Elle enroule puissamment, Launay semble battue, mais ça passe un rien à côté.
65e Belle récupération de Polito, qui lance Boucly, à gauche (Pierel est passée à droite). Maïté envoie un très beau centre, dégagé par la défense.
67e Coup-franc d’Angélique Quentin, dégagé par la défense lilloise. Solenne Ninot récupère et reprend son passe-temps favori de l’après-midi : tirer au-dessus.
71e Carton jaune pour Mariane Amaro, après une faute sur Boucly côté gauche.
72e Le coup-franc est tiré par Elisor, qui trouve Devlech’ au second poteau qui remet dans l’axe de la tête ; aux 6 mètres, Coutereels reprend de volée mais c’est contré par la défense.
Orléans : sortie de Jaffrelot, entrée de Monguillon.
78e Orléans : sortie de Baldé, entrée de Belkasmi
81e Tête de Adjabi, arrêt tranquille de Launay.
Depuis quelques minutes, le LOSC semble avoir clairement pris le dessus, et on a bien du mal à reconnaître la séduisante équipe orléanaise de la première période.
82e Dégagement de Launay sur Elisor, qui contrôle encore bien et sert Pierel ; sa frappe du gauche est détournée en corner par la gardienne.
83e Corner joué à deux entre Elisor et Pierel ; Salomé centre superbement aux 6 mètres pour la tête de Mouchon, qui dévie juste ce qu’il faut pour que ça finisse dans le but : 2-0 !
86e Frappe (cadrée!) de Ninot, de volée aux 18 mètres. Launay repousse, mais aucune attaquante ne suit.
Pierel et Mouchon ont permuté.
87e Centre de Martin vers Adjabi, seule aux 6 mètres, qui choisit un immonde plat du pied-insécurité, à côté.
90e Frappe de Polito, arrêt de la gardienne.
93e Dernière montée lilloise, la frappe de Pierel est contrée.
C’est terminé sur cette victoire 2-0 ! Après une première période poussive et presque inquiétante, les Lilloises ont parfaitement réagi en seconde période. Sans être exceptionnelles, elles ont assuré et signent finalement une victoire méritée. Mentions spéciales pour Noémie Mouchon, qui a inscrit son 1362e but de l’année, à Salomé Elisor pour sa toute belle prestation, et à Elisa Launay qui, l’air de rien, a fait les arrêts qu’il fallait. C’est la sixième victoire consécutive du LOSC en championnat. La série arrêtée depuis 6 mois peut reprendre !
La réaction de Rachel Saïdi :
« On savait qu’on serait confrontées à une équipe de haut niveau aujourd’hui, avec certains profils qui ont connu la D1. En première période, on n’est pas parvenues à imposer le jeu de possession qu’on travaille depuis la reprise. Les filles étaient timorées, crispées, et pas à leur niveau techniquement. On a tenté de rectifier cela à la pause, en revoyant aussi les phases de sortie. On a également corrigé les phases de construction sur les temps de possession. Il fallait aussi retrouver de l’agressivité sur les premiers et seconds ballons. On a eu une réaction et une autre attitude après la pause, avec des filles qui avaient envie de corriger le tir et qui avaient faim de gagner les duels. Tout n’a pas été parfait, mais à l’arrivée, face à un concurrent direct, on est satisfaites, et heureuses de retrouver des matches à enjeu et à émotions fortes. C’est de bon augure pour la suite et déjà une bonne base de travail pour mardi«
Prochain rendez-vous pour les Lilloises à Saint-Malo la semaine prochaine !
Y a toujours un type mieux placé que moi pour les photos
Posté le 3 septembre 2020 - par dbclosc
1989, la coupe du monde passe par Grimonprez-Jooris
Le 1er juin 1989, dans le cadre des éliminatoires de la coupe du monde 1990, le Luxembourg « reçoit » la Belgique au stade Grimonprez-Jooris. Une aubaine pour les Belges, qui n’avaient pas forcément besoin de l’avantage de jouer presque à domicile pour écarter leurs modestes adversaires et filer vers l’Italie.
À peine le championnat 1988/1989 s’achève sur un carton du LOSC contre Laval (8-0) pour la dernière de Georges Heylens que les éliminatoires pour la coupe du monde 1990 en Italie reprennent. Dès le lendemain de ce mémorable 8-0, le stade Grimonprez-Jooris accueille un de ces matches qualificatifs. Mais étonnamment, ce n’est pas l’équipe nationale française qui joue à Lille : en effet, les Bleus ne reprendront leurs qualifications qu’en septembre, après avoir été tenus en échec par la Yougoslavie fin avril au Parc des Princes. Si Grimonprez-Jooris est sollicité, c’est pour accueillir Luxembourg/Belgique, pour la 5e journée du groupe 7 des qualifications de la zone européenne. En voilà la raison : le seul stade du Luxembourg homologué par la FIFA est en travaux… La fédération luxembourgeoise devait donc trouver une solution de repli à proximité et avait le choix entre Aix-la-Chapelle, Metz et Lille. C’est Lille qui a été choisie, tandis que le Luxembourg « recevra » à Metz en octobre.
« Rijsel-sur-Deûle »
Le sélectionneur luxembourgeois, Philipp, présente ce match comme « un match à la maison transplanté à l’étranger ». À quelques kilomètres de la frontière belge, il ressemble plutôt, pour le Luxembourg, à un match à l’extérieur ! Mais, ont dû penser les dirigeants luxembourgeois, quitte à prendre une branlée, autant que ce soit dans une ambiance festive. En effet, même si la Voix du Nord titre que « les Flandres [sont] province luxembourgeoise d’un soir », c’est plutôt la Belgique qui joue à domicile, avec une forte présence des belges aux abords du stade avant le match : dans un article intitulé Rijsel-sur-Deûle, ont lit que l’« ambiance [est] particulière autour de Grimonprez-Jooris aux alentours de 20h. Du noir, du jaune, du rouge… La Belgique est à Lille ! Les baraques à frites font de l’or (…) Lille est Rijsel pour un soir. Ce qui du reste fait bondir les Suisses, adversaires de la Belgique dans ce groupe 7 ». Les Suisses ont en effet émis une protestation officielle auprès de la FIFA, estimant que ce match joué à Lille, fût-il joué contre le Luxembourg, était un avantage considérable pour les Belges, à qui on offre un cinquième match à domicile dans ces éliminatoires. Leur appel n’a pas été entendu.
Le LOSC a invité ses abonnés soit, à l’époque, 1 500 personnes, qui d’ailleurs ne sont certainement pas toutes venues. Pour être précis, ne souhaitant pas en faire une affaire financière, le LOSC a acheté ces places à la fédération luxembourgeoise, le stade a été « cédé » à titre gracieux, et la recette du match revient à la fédé luxembourgeoise. L’affluence est estimée à 10 000 personnes avec, on peut le supposer, une majorité de Belges.
Une première pour Grimonprez-Jooris… mais pas pour Lille
Si la pelouse a déjà accueilli des clubs étrangers, lors de matches amicaux du LOSC (comme lors de l’inauguration du stade contre le Feyenoord), c’est la première fois que le stade Grimonprez-Jooris accueille une rencontre entre deux équipes nationales. En revanche, la ville de Lille a déjà accueilli une telle rencontre : c’était le 12 juin 1938, au stade Victor-Boucquey (qui ne s’appelait pas encore Henri-Jooris), pour le match de coupe du monde Suisse/Hongrie.
Avant ce match, la Belgique est invaincue dans ce groupe. Chacun s’accorde à dire qu’elle aura un pied en Italie si elle le gagne, mais les Luxembourgeois ont l’intention de se défendre et leur entraîneur met en garde : « en deuxième mi-temps de notre match au Portugal [perdu 0-1], les Portugais n’en menaient pas large ! ». Paul Philipp ne pourra malheureusement pas encourager ses troupes au plus près, car il est suspendu après avoir été expulsé en Tchécoslovaquie pour une obscure raison, ou alors la Voix du Nord n’a pas toutes les pièces du puzzle : « je suis allé donné des consignes à mes joueurs après une demi-heure de jeu. Je ne comprends pas ce qui a motivé la sanction ». Sur le terrain, les Luxembourgeois ont pris 0-4 à Prague, et abordent ce match contre les Belges « sans complexe, ni angoisse. Rien à perdre, évidemment ». Selon la VDN, s’ils sont « habitués aux défaites cuisantes », leur principal atout est avant-centre : Roby Langers, joueur d’Orléans (alors en D2), « celui-là même qui avait fait peur à Monaco et pulvérisé le PSG en coupe de France1 et devrait jouer l’an prochain en D1 ».
Côté belge, le week-end précédent à Bruxelles, les Diables Rouges se sont imposés en amical face à la Yougoslavie, puis ont effectué un stage à Courtrai avant de rejoindre Lille. Alors que le « bordelais » Enzo Scifo est écarté, et Gerets et De Mol sont de retour en défense par rapport au match précédent. En attaque, Guy Thys, qui va fêter sa 100e sur le banc belge en 13 ans, espère soigner la différence de buts en alignant 3 attaquants : Degryse (FC Bruges), Ceulemans (FC Bruges) et Vanderlinden (Antwerp).
Le Luxembourg grandement et froidement dûché
La Belgique ne tarde pas à marquer : après, déjà, quelques petites occasions pour Ceulemans, Vanderlinden ouvre le score de la tête, reprenant une longue touche qui avait rebondi dans la surface (12e). La Belgique domine mais « elle tardait à enfoncer le clou. Soit parce qu’à l’exception de Demol ou de Vervoort, elle n’usait pas suffisamment des tirs à 15-20 mètres, soit parce que Van Rijswijck manifestait une réelle vigilance. Mais il est vrai que le nom de ce dernier signifiant ‘De Lille’, il devait se sentir tout à fait à l’aise sur la pelouse de Grimonprez ! ». Le gardien luxembourgeois se montre ainsi à l’aise alors que sa défense « sans doute sponsorisée par un fabricant d’élastiques » laisse des boulevards. Il est enfin battu sur une frappe de Vervoort, qui heurte la transversale.
Et dans la foulée, le Luxembourg est proche d’égaliser « en profitant d’un magistral loupé de Demol à hauteur de la ligne médiane. Mais si Langers détala comme un lapin, il perdit son face-à-face avec Preud’homme en poussant trop loin son ballon. Où était donc l’avant-centre qui avait donné tant de fil à retordre à Monaco ? »
L’avantage est court à la pause, mais les Diables se détachent en seconde période. Un centre de Vervoort, dévié par Ceulemans, est conclu par Vanderlinden pour un doublé (0-2, 52e). Le futur anderlechtois coupduchapeaute 10 minutes plus tard en transformant un pénalty obtenu par Degryse (0-3, 62e). Le but de la soirée est signé Vervoort, qui envoie un coup-franc en lucarne (0-4, 64e). Vanderlinden y va de son quadruplé pour conclure la soirée (0-5, 89e).
Un résumé du match (RTBF) :
Avec ce carton, la Belgique peut désormais raisonnablement envisager de participer à la coupe du monde 1990, après avoir manqué l’Euro 1988, et tenter de confirmer son excellente quatrième place en 1986.
Après ce match, Guy Thys souhaite « prendre du recul » et se retire. La sélection est confiée à Walter Meeus. Dès la rentrée en septembre, la Belgique bat le Portugal (3-0), et il ne manque alors que 2 points pour terminer le travail. Un premier point est d’abord laborieusement arraché en Suisse (2-2). Puis arrive le match retour contre le Luxembourg, à domicile. La presse est assez critique à l’égard de Meeuws, qui écarte Enzo Scifo au profit de Marc Degryse, estimant que les deux joueurs ne peuvent pas évoluer ensemble. Dans la semaine précédant le match, un festival de buts est annoncé. Mais rien ne va et, malgré l’association Degryse/Scifo, la Belgique cafouille et le Luxembourg domine ! Les Diables ne marquent que par Bruno Versavel à 84ème minute… mais le Luxembourg égalise 2 minutes plus tard ! C’est le premier but luxembourgeois contre la Belgique depuis 1945. Qualifiés sous les huées, les « Diables Rouges de honte » (RTBF) regagnent le vestiaire sur ce score de 1-1.
Au début de l’année 1990, l’équipe nationale perd en Grèce (0-2) et ne peut faire mieux qu’un nul contre la Suède à Liège (0-0). Les résultats et surtout la manière inquiètent et l’Union Belge, craignant de mal figurer au « Mondiale », rappelle Guy Thys. Ce reportage de la RTBF en avril 1990, dans lequel on trouve quelques images de Grimonprez, revient sur le retour de Guy Thys (posté sur la page Les archives du football belge)
En Italie, les Belges passeront le premier tour sans encombre avant de se faire sortir par les Anglais en 8e à cause d’un but marqué à la 119e minute.
Lille, dernière
Si l’on s’en tient strictement à la ville de Lille, ce Luxembourg/Belgique est à ce jour le dernier match international A joué dans la ville, puisque France/Arménie en 1996, des matches de l’Euro 2016, et quelques amicaux joués à Pierre-Mauroy, se sont joués à Villeneuve d’Ascq.
Note :
1 Lors de la coupe de France 1989, Orléans élimine le PSG en 8e en gagnant 4-0 à l’aller au Parc ; 3-3 au retour), puis passe près d’éliminer Monaco (défaite 1-2 à domicile puis 3-3 à Monaco en ayant mené 0-2 puis 2-3).