Posté le 17 octobre 2020 - par dbclosc
Lens/Lille 1970 : un derby en catimini
En 1969/1970, Lille et Lens, moribonds, évoluent au niveau amateur. Le LOSC clôture sa saison en mai 1970 par un déplacement au stade Bollaert. Il n’y a plus guère d’enjeu pour les Dogues, et à peine plus pour les Lensois. Le fameux derby du Nord a perdu son lustre d’antan et se joue officiellement devant… 906 téméraires, qui assistent à un écrasant succès des Sang & Or (7-0). Un mal pour une salutaire prise de conscience de l’état du LOSC ?
14 mai 1970 : le derby du Nord est bien loin de la ferveur qu’il a jadis suscitée : sur la pelouse du stade Félix Bollaert, 906 spectateurs viennent assister à un match amateur entre… les équipes premières de Lens et de Lille. Dans cette poule de 15 équipes, le LOSC est 10e et finira à cette place, qu’importe l’issue du derby ; les Lensois sont mieux placés et peuvent encore espérer terminer troisièmes, à condition qu’ils battent leur voisin, puis qu’ils l’emportent à Saint-Quentin dans un match en retard. Pour les deux clubs, elle s’est jouée dans un anonymat que notamment le LOSC n’avait pas connu depuis sa création (Le RCL a une création antérieure – 1906 – mais n’a émergé au niveau national que dans les années 1930, là où le LOSC a atteint les sommets dès les premières années suivant sa fondation. Le LOSC est beau, le LOSC est grand).
Si, en début de saison, le LOSC parvenait encore à attirer près de 2 000 spectateurs, les résultats mitigés ont eu raison de la patience d’une large partie du public : quelques jours avant, Lille terminait sa saison à domicile en perdant contre Valenciennes (2-3) devant… 200 personnes à Henri-Jooris. La Voix des Sports ricane : « guère plus de 200 personnes autour du stade Henri-Jooris, et l’on ne dut pas mettre longtemps à compter la recette… C’est donc sans doute sans doute parce qu’on la trouva trop risible que l’on préféra ne pas nous la communiquer. On ne se serait pas arrêté à ce détail si l’on ne nous avait pas envoyé gentiment sur les roses en précisant, assez ironiquement on le devine, que la rencontre n’avait attiré qu’un public de connaisseurs. C’est encore ce que l’on trouva de plus rigolo (…) Les connaisseurs en question ne durent pas s’amuser au cours de ce match qui fut des plus banals » (11 mai 1970). S’il faut être prudent sur la mesure de du public de l’époque, dont on imagine qu’elle est plus lâche qu’à notre époque et qu’elle ne recense que les entrées payantes, nul doute que l’on tient ici les plus faibles affluences de l’histoire des clubs-phares du football nordiste, et que ce match de mai 1970 est le « moins vu » des derbies du Nord, jusqu’à celui d’octobre 2020. Comment le LOSC, deux fois champion de France et 5 fois vainqueur de la coupe depuis la Libération, et le RCL, double vainqueur de la coupe Drago (1959, 1960)1 et troisième de D1 en 1964, ont-ils pu en arriver là ?
Jacques Guimbault, LOSC/Amiens
Deux descentes consécutives
Depuis sa première descente en 1956, le LOSC a passé davantage de temps en D2 qu’en D1. De nouveau relégué de D1 vers la D2 en 1968, le LOSC n’est plus un club attractif : en partent Samoy, Adamczyck, Perrin, Petyt, Mezzara et Rustichelli. Si le club parvient à conserver Navarro, Stachowiak ou Watteau, voit éclore Gianquinto, S. Dubreucq ou P. Lechantre, et attire quelques joueurs (Savoie, Ferrié, Casolari), affirmant de nouveau sa prétention à remonter immédiatement, la saison 1968/1969 tourne en eau de boudin : l’entraîneur Daniel Langrand démissionne en avril 1969 ; Charles De Gaulle, dépité par cette situation, fait de même. Le club finit 13e mais semble confronté à de multiples problèmes : une demande du Groupement (ancêtre de la LFP) qui consiste en une garantie de 250 000 francs pour qu’il soit autorisé à conserver son statut professionnel ; un problème de diplôme pour le nouveau coach pressenti (Jean Strasser) à qui une dérogation n’est pas accordée ; le départ de Calleja à Grenoble alors qu’il était annoncé à Bordeaux… Face à ces difficultés, la mairie ne réagit pas, et le LOSC renonce au professionnalisme par un communiqué adressé au Groupement le 23 juin 1969.
Du côté de Lens, l’industrie des Houillères, qui emploie bon nombre de joueurs lensois, décline dans les années 1960, et la Compagnie des mines diminue ses effectifs. Les moyens donnés au club étant corrélées à la productivité des Houillères, le club chute là aussi lentement et arrive, comme le LOSC, en D2 en 1968, après 21 saisons consécutives dans l’élite. Après une saison en D2 terminée à la 7e place, la Compagnie des mines se désengage du club qui, le 13 mai 1969, renonce au professionnalisme.
Rumeurs de fusion
Avant d’en arriver à cette décision d’abandon du professionnalisme, la Voix du Nord a rapporté quelques bruits de couloirs relatifs aux solutions possibles pour surmonter cette crise. Un article de Jean Chantry part du constat de la baisse des affleunces, aussi bien à Bollaert qu’à Henri-Jooris, pour exposer quelques conjectures (« si le public vient de moins en moins, c’est qu’il a d’autres sujets de distraction… ou qu’il n’aime plus la forme du football qu’on lui offre« ) et interrogations (« Lens poursuit son opération « sauvetage », a trouvé 100 000 des 200 000 francs qui lui permettront d’équilibrer son budget. Mais il ne s’agit que de l’actuelle saison. De quoi sera faite la prochaine…? Perspectives grises, sinon noires…« ). Vieux serpent de mer du football régional : une fusion Lille/Lens est évoquée, et elle n’est même pas présentée comme une option inédite (« naguère avait été lancée une suggestion : la fusion Lille/Lens. Ou Lens/Lille si l’on veut ménager les susceptibilités« ). Si ce premier projet (quand ?) semblait avoir suscité une désapprobation générale, Jean Chantry rapporte ici une idée qui semble avoir été soufflée en off par des dirigeants d’un moins un des deux clubs : « peu à peu, les barrières se lèvent, les obstacles deviennent moins systématiques. A Lens, les opposants à une fusion deviennent plus souples ». On évoque des matches qui se joueraient alternativement à Lille puis à Lens : « l’idée chemine. elle n’a encore aucune forme, soulignons-le. Il ne s’agit que de conversations personnelles. Parfois, il faut peu de choses pour unir deux infortunes... »
Finalement, il n’en sera rien et c’est ainsi que les deux clubs, un an après une relégation sportive, sont contraints de démarrer l’exercice 1969/1970 au niveau amateur, en 3e division. Avec eux, dans une poule de 15 : Abbeville, Amiens, Aulnoye, Calais, Cambrai, Creil, Malakoff, Mantes, Quevilly, Reims, Saint-Germain, Saint-Quentin, et Valenciennes.
Une équipe du LOSC 1969/1970
Accroupis : Van Hecke, Dubreucq, Zagol, Paris, Lechantre
Debout : Michelin, Lestringuez, Guimbault, Gianquinto, Verschueren, Boutry
Fréquentation en chute libre
La saison démarre fort, avec un Lille/Lens dès la première journée : une petite montée d’adrénaline pour retarder l’ennui de la saison qui s’annonce. Devant 3650 spectateurs, les équipes se quittent sur un score nul : 1-1. Puis, en effet, la morosité s’installe. Du côté du LOSC surtout, la mayonnaise ne prend pas. Les Dogues se placent très rapidement à une 10e place qu’ils ne quittent que rarement. Les Lensois sont un tantinet mieux mais voient bon nombre de leurs matches remis au moment où l’équipe commence à tourner, si bien qu’au classement, elle ne parvient pas à se classer dans les 5 premiers jusqu’au printemps, au moment où s’enchaînent les matches en retard. Dans cette configuration, le nombre de supporters à Henri-Jooris va decrescendo, et l’hiver offre de maigrelettes affluences : 737 spectateurs pour recevoir Amiens en janvier, 1649 pour Cambrai puis 401 pour Aulnoye en mars, où ça ne repart pas ; puis 665 en avril pour recevoir Mantes. Et les Lensois sont à peine mieux lotis, ce qui vient très concrètement invalider l’audacieuse thèse « à Lens il y a un public fidèle depuis la nuit des temps quelles que soient les performances ». À Lens comme ailleurs, la fréquentation du stade est, avec une fréquence plus ou moins forte selon les époques, corrélée aux performances du club et au soutien des acteurs publics et économiques du coin.
But du LOSC contre Cambrai ! Inoubliable
Cette tendance avait déjà été amorcée à la fin de la saison précédente, en D1, avec des affluences bien faibles des deux côtés. En avril 1969, la VDN publiait ce tableau :
Sept de trop
Ce 14 mai 1970, c’est le dernier épisode de la saison pour le LOSC, l’avant-dernier pour le RCL. Signe du désintérêt global pour ce match, fût-il le derby Lens/Lille, la Voix du Nord n’y consacre que 10 lignes le jour et le lendemain du match là où, ordinairement, Lille et Lens ont droit a minima à un format entre un quart et un sixième de page (et les pages de la VDN sont grandes à l’époque). Alors certes, ça tombe en pleine semaine, le match ayant été avancé « pour permettre aux supporters de jouir pleinement des fêtes de la Pentecôte », mais tout de même. Lens espère « finir en beauté » souligne le quotidien. L’entraîneur artésien, Arnold Sowinski, revient sur quelques désagréments rencontrés durant les derniers mois : « dommage que le mauvais temps nous ait freinés au moment où nous avions trouvé le rythme, mais nous avons tout de même tiré quelques satisfactions de cette campagne ». La Voix ne donne que la compo de Lens, alors nous n’allons donner que la compo de Lens :
Lannoy ; Derouck, Cieselki, Morel, Deschamps ; Marie, Hélie ; Vasselle, Hédé, Lefebvre, Juraszek.
Remplaçants : Coustillet, Bachortz.
On apprend tout de même que c’est un peu le bazar du côté du LOSC, où on a manifestement déjà terminé la saison. Lechantre,militaire, est revenu de Brest dans l’après-midi et pourra tenir sa place in extremis ; le gardien Lestringuez est blessé et le (petit) compte-rendu du match indique que « c’est Delangre, à moitié valide qui jouait dans les buts lillois ».
Devant donc, officiellement, 906 spectateurs, le Lillois Vernoux et le Lensois Deschamps se téléscopent dès la 1e minute du match : le lensois est contraint de sortir et est remplacé par Coustillet, tandis que Marie passe en défense. Ce même Coustillet ouvre la marque sur pénalty (20e). La « nette supériorité » des Sang & Or se concrétiser de nouveau par Coustillet (27e), qui aurait mieux fait de rester sur le banc. D’autant qu’il inscrit encore un but à la 35e, avant que son collègue Juraszek ne marque de la tête « le plus beau but du match » (43e). 4-0 à la mi-temps, c’est mal barré. « Lens en voulait, Lille tremblait », Lens repart en seconde période « à cent à l’heure » et fait 5-0 par Vasselle (51e). Pendant que Delangre se tient constamment le genou et que Lille ne peut plus faire de changement, Coustillet marque encore (63e) puis Cieselki « de fort loin » fait 7-0 (64e). Pas de doute, Lille était « trop faible pour Lens déchaîné ». Lille termine 10e et Lens, qui n’a pas pu faire mieux que 0-0 à Saint-Quentin pour son dernier match, obtient la 4e place.
Une question se pose : ce match a-t-il vraiment eu lieu ? Une défaite du LOSC d’une telle ampleur est-elle crédible ? 906 spectateurs en 1970… Il est fort probable qu’il n’y ait plus de témoin oculaire de cette déroute, ou que les quelques spectateurs encore vivants aient la mémoire quii flanchent. Qu’on nous amène un témoin !
Qui veut du foot à Lille ?
À ce moment de l’année, la ville de Lille n’a footballistiquement aucun projet. Mais elle peut compter sur la bonne volonté de quelques supporters, qualifiés de « socios », qui mettent en place l’opération « Renouveau » dont on a abondamment parlé ici. En mars, un premier match amical de prestige entre Anderlecht et Botafogo est organisé. Suivent en mai Sao Paulo/Marseille (2-1) puis Feyenoord Rotterdam/La Gantoise (4-2). Si les deux premières affiches ont attiré 15 000 puis 10 000 spectateurs, le match entre les Néerlandais et les Belges n’a attiré « que » 6 700 personnes. Le 2 juin, la Voix du Nord, par Jean Chantry, revient sur ce match et s’interroge, inquiète : « comment le public nordiste peut-il être devenu « pantouflard » à ce point ? Comment est-il possible que le public de cette région ait perdu à ce point l’envie du beau football ? 6 700 spectateurs pour voir le meilleur club d’Europe…(…) il y avait 3 footballeurs extraordinaires : Moulijn, Van Hanegem, Vandaële. Vraiment, l’esprit sportif est tombé bien bas dans cette région. Les Nordistes seraient-ils incapables de discerner la qualité, ne connaîtraient rien au football européen ? Triste » ». Autre symptôme inquiétant quant au désintérêt du public lillois pour le football : fin juin, un match entre « anciens » du LOSC et de Marcq est organisé. En dépit de la présence de vedettes telles que Samoy et G. Bourbotte, « au point de vue public, ce fut un désastre : environ une cinquantaine de spectateurs ». Au passage, le but lillois a été marqué par… Charly Samoy, qui jouait avant-centre en seconde période ; Grégory Wimbée, avant-centre des « Anciens Dogues », n’est donc pas le premier gardien « ancien » à se reconvertir buteur.
Une nouvelle équipe dirigeante
L’opération « Renouveau » prévoyait la vente de 2 millions de billets de loterie. Cet objectif n’a pas été atteint, et si les 3 affiches proposées offrent tout de même une intéressante trésorerie, cette « loterie monstre fut un demi-ratage. Ou un demi-succès si l’on est optimiste » (VDN, 20 juillet 1970). La Voix pointe une organisation « laborieuse », le « manque de personnel » : il aurait fallu 6 mois de minutieuse organisation là où tout a été monté en 2 mois. Mais le journal salue l’initiative des organisateurs : « il était difficile de tout prévoir, de tout imaginer, pour la bonne raison que rien de tel n’avait jamais été mis sur pied. On ne possédait aucune base, aucune référence. Il a fallu improviser, s’adapter, réparer au fur et à mesure des découvertes. Les quelques « socios » qui se dévouèrent à cette cause étaient des néophytes et leur bonne volonté, leur cran, ne peuvent être mis en cause ». En outre, l’objectif « Tribune 2000 », qui consiste à rajeunir le public et « vendre 2000 places par match à des firmes commerciales » apparaît comme une innovation majeure dans le lien entre le club et ses « partenaires », une notion et des relations relativement nouvelles au LOSC.
Mais tout cela ne fait pas une équipe, alors que la saison 1970/1971 a presque repris. Nous sommes bientôt à l’été 1970 quand une équipe dirigeante et de nouvelles ambitions semblent se mettre en place. Alors que depuis un an, le LOSC tourne en rond, que le président Barbieux a laissé vacant son poste de président sans que personne du comité ne prenne sa suite, alors que les « socios » s’activent mais sans concertation avec l’équipe dirigeante (« cette dualité ne contribue guère à clarifier la situation » indique la VDN), le mois de juin voit apparaître de profondes inflexions dans la stratégie sportive et politique du LOSC. Cette fois, pas question de reproduire les erreurs du passé : « l’état major lillois alors en place crut pouvoir reconquérir le terrain perdu sans même moderniser son armement. L’erreur faillit coûter fort cher, beaucoup plus que les millions qu’il eut été nécessaire d’investir ». Alors que l’on attendait Paul-Mary Delannoy à la présidence du club, qui est cependant trop occupé par son commerce, c’est Max Pommerolle qui arrive à la tête du club et annonce un plan qui suscite l’espoir de sortir enfin de la morosité.
Max Pommerolle est un ancien joueur de l’OL et de Fives, qui a ensuite fait partie du comité directeur du LOSC avant de démissionner en 1965 pour « divergences de vues ». On prétend qu’il a notamment profité d’une AG de la fédération à Lille pour en rencontrer les membres du bureau fédéral, exposer les ambitions du club et apporter ainsi un crédit au LOSC dont on avait l’impression qu’il était à l’index des instances nationales depuis quelques années.
Pomerolle arrive avec une équipe composée de membres de l’ancienne équipe de Jean Denis (de P-M Delannoy, Roger Deschodt), de deux « bleus »(Yves Bonhomme – inspecteur pédagogique au rectorat-, Pierre Dubuisset – intendant au rectorat), et de Georges Verriest, célèbre figure du football roubaisien, qu’on a longtemps considéré comme hostile au LOSC mais « avec les années, les inimitiés ont moins de virulence » indique la Voix du Nord. Cette arrivée illustre la volonté de faire du LOSC un club « métropolitain », comme on en a également parlé ici. Outre ces 6 hommes de base, est constitué un « comité d’honneur » (avec, pour la première fois, la présence du maire de Lille, Augustin Laurent), le recteur Debeyre, le président de la chambre de commerce ; MM. Dewally et Blondel, bref, un ensemble de personnalités présentées comme « des amoureux du ballon » et une « caution morale et financière ». Enfin, des commissions sont créées, avec notamment Charles Crépin, président de la commission des amateurs, la présence de Jean Leclercq, ldu docteur Delzenne, et « les socios qui collaborent plus étroitement » sans que ne soient précisées dans le quotidien nordiste les modalités précises de cette collaboration. Le fonctionnement, sur le papier, est simple : « chaque commission suggère, le comité tranche ». Pommerolle présente également un plan d’équilibre entre les recettes de billetterie, les sponsors, les salaires. Nous voilà donc avec une équipe dirigeante qui semble enfin avoir pris le pouls des nouvelles donnes footballistiques, et notamment l’apparition du contrat à temps. Et cette fois, la mairie n’a pas hésité : elle fait voter une subvention de 250 000 francs et un prêt de 750 000 francs. « Rien ne prouve que je réussirai mieux que les autres, souligne Pommerolle. Mais nous essaierons de travailler de façon dynamique, rationnelle, moderne ». La Voix du Nord voit d’un œil positif cette évolution : « même s’ils font des erreurs, des dirigeants de bonne volonté essaient de remettre le club à flot. C’est une entreprise dont chacun peut mesurer la difficulté ».
De nouvelles têtes sur le terrain, en D2
Du côté de l’équipe, Max Pommerolle parvient à faire venir René Gardien, que le LOSC avait déjà tenté d’attirer l’année précédente : « j’ai voulu avant tout un entraîneur qui échappe le plus possible aux règles défensives dominantes. À Thiers, à Grenoble, nous avons eu la confirmation que Gardien préférait marquait un but de plus que sa défense n’en avait encaissé. Voilà un principe de base qui a été capital dans notre choix ». Arrivent également Jean Laffont, Alain Copé, André Loup, Claude Dubaele, Alain De Martigny, Alain Verhoeve, Bernard Defferez, ainsi que deux interntionaux yougoslaves : Mané Bajic et Slobodan Skrbic. Comme Ginaquito, Vernoux ou Lechantre restent, l’équipe annoncée a fière allure et peut légitimement prétendre… à la D1, puisque le LOSC fait partie des 19 clubs sélectionnés la Fédération le Groupement pour composer la nouvelle D2, élargie à 48 équipes ! Et Lens fait aussi partie des clubs « promus » en D2.
Après le naufrage à Lens en mai, la confiance est revenue, comme le relate la Voix du Nord : « depuis 15 années, on a connu bien des naufrages au LOSC. Souvent, le club avait réussi à redresser la tête, à revenir à flot, mais avait été incapable de se maintenir durablement parmi l’élite.
Cette fois, l’affaire paraît sérieuse, fort bien conçue, et menée avec un rare réalisme. Il reste à souhaiter que le LOSC reprenne au plus tôt une place brillante dans le football français. Cette région nordiste a besoin d’un club de tête, dans un périmètre où 2 millions d’habitants lui assureraient une prospérité et un public fidèle »
Document de la Voix du Nord : Dubaele, Loup, Verhoeve, Martigny, Laffont, Defferrez, Copé
Le 10 août 1970, le LOSC de Max Pommerolle et de René Gardien débute sa saison par un match amical à Cambrai : défaite 1-4. Fort heureusement, cette défaite n’est en rien significative des mois qui suivront. En décembre, le derby est de retour à Bollaert devant, officiellement, 11 972 spectateurs. Si le LOSC s’incline (0-1, encore un but de Coustillet), ce résultat ne fait que freiner la marche du leader lillois, de retour en D1 au printemps 1971, un an après sa déroute au niveau amateur à Bollaert. Une crise qui aura fait apparaitre les serpents de mer (métropolisation, suprématie régionale, fusion) et les instabilités chroniques du football régional (problèmes financiers, valse de dirigeants, ascenseur entre divisions). Autant de moments qui rendent d’autant plus savoureux les derbies de D1 et, si possible, dans le haut du tableau.
Note :
1 Comment ça, « c’est nul et ça compte pas, dans ce cas-là autant compter les trophées du Stadium Nord et Emile-Olivier que le LOSC a gagnés » ?
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