Posté le 28 novembre 2020 - par dbclosc
L’enfer et le peak de Dante
Il y a 15 ans, à quelques jours d’un déplacement au Vélodrome et de la « réception » de Manchester United au Stade de France, le LOSC se déplace à Geoffroy-Guichard pour son entrée en lice en Coupe de la Ligue.
Avec une équipe nettement remaniée, le LOSC décroche la première de ses trois victoires obtenues dans le Chaudron cette saison-là. Parmi les deux buteurs, l’un est Brésilien : Dante.
Il a souvent été reproché à Claude Puel de ne pas jouer les Coupes nationales à fond. Mais en ce mois d’octobre, faire souffler les titulaires habituels dès que possible est indispensable face à un calendrier plutôt lourd. Après moins de trois moins de compétition, les Lillois ont déjà joué 15 matchs toutes compétitions confondues. C’est moins que la saison précédente (20 matchs), quand ils avaient dû batailler contre les Biélorusses de Minsk, les Croates de Belupo, les Portugais de Leiria et les Irlandais de Shelbourne pour enfin rejoindre la phase de groupes de la Coupe UEFA. Mais les matchs sont plus relevés. Car, outre les matchs de Ligue 1, il n’est pas ici question de Coupe Intertoto ou de tour préliminaire de C3, mais de Ligue des Champions. Le premier match s’est soldé par une défaite cruelle à Benfica dans les arrêts de jeu (1-0). Les deuxième et troisième match (0-0 contre Villareal et à Old Trafford) ont permis de se rassurer. Mais Lille ne marque pas, ce qui compromet nécessairement les chances de victoire et plus que probablement les chances de qualification.
Alors après une victoire contre le Nantes de Mickaël « lobé » Landreau, Mauro « c’est vrai qu’il a joué à Lille » Cetto et Serge « encore plus long le nez » Le Dizet, le LOSC se replace au classement, passant 5e, et peut fixer ses priorités : le déplacement au Vélodrome peut permettre de mettre à distance un concurrent direct à l’Europe. De plus, certes stérile en Coupe d’Europe et dernier de son groupe, la première place n’est qu’à trois points et est occupée par le prochain adversaire en Ligue des Champions. Aussitôt dit, aussitôt fait (ça n’a pas de sens de le mettre ici, mais ça sonne bien) : la Coupe de la Ligue permettra de donner du temps de jeu à ceux qui en manquent.
Arrivé du Brésil en janvier 2004, Dante obtient rapidement du temps de jeu malgré une acclimatation difficile. Il neige en effet durant toute sa première semaine d’entraînement. Formé dans l’axe, ses prestations sont convaincantes et les résultats de l’équipe s’améliorent avec, entre autres auxquels il participe, une victoire à Louis-II, une victoire contre Auxerre (alors 5e au classement) et une autre restée dans la légende 3-0 sur le terrain d’Ajaccio. Mais il est aussi de la série du printemps, quand l’équipe retombe dans certains travers de début de saison. Dante perd alors sa place de titulaire et réapparaît tardivement (le 16 octobre, contre Bastia). Suivent alors deux titularisations début novembre : le 7 à Istres, lors du premier match officiel de Yohan Cabaye ; le 10 contre Lyon, en Coupe de la Ligue, avec une victoire de prestige après prolongations.
A cette époque, pour ne pas dévaloriser la Coupe de la Ligue, le règlement indique qu’une majorité des joueurs alignés doit avoir fait une apparition lors des cinq derniers matchs officiels de Ligue 1. Il se disait que Puel donnait ainsi du temps de jeu à certains en L1 dans le seul but de les aligner en Coupe.
La particularité de ces récentes apparitions est son nouveau poste : il est arrière gauche, Puel étant échaudé par certaines prises de risque dans l’axe. Ce match contre Lyon sera pourtant son dernier avant celui à Saint-Etienne, 11 mois et 16 jours plus tard. En cause, une pubalgie mal diagnostiquée. Il gardera de cette période une pointe d’amertume : l’équipe s’est mise à tourner en son absence, et la 2e place en fin de saison 2004/2005 a été obtenue sans lui. Avec un nombre de titulaires potentiels resserré, Dante a laissé passer sa chance et doit se contenter des miettes.
Ce 26 octobre 2005, les cadres (Sylva, Tafforeau, Chalmé, Makoun, Bodmer, Acimovic, Odemwingie) sont absents du 11 titulaire, tout comme Dernis, Moussilou ou Kader Keita, réguliers entrants. Seul Vitakic est reconduit, si on compare avec la dernière feuille de match de Ligue des Champions. En pointe, Fauvergue est aligné après un mois de septembre encourageant (4 apparitions, 2 titularisations, un but au Parc des Princes, une passe décisive), soutenu par Aboucherouane, Gygax et Mirallas. Au milieu, Cabaye est la plaque tournante. Derrière, Malicki prend place dans les buts, accompagné de Dante, Vitakic, Plestan, Franquart (1e titularisation) et Lichtsteiner.
Dante, sur corner, ouvre le score au quart d’heure de jeu. Il est imité quelques minutes plus tard par Peter Franquart. Le LOSC se qualifie pour le tour suivant.
Le passage de Dante au LOSC se termine là, ou presque. Une dernière apparition en Ligue 1 face à Bordeaux en décembre, puis une titularisation et une qualification en Coupe de France…à Saint-Etienne. Sans hésitation, mais reconnaissant envers Puel (« Il m’a aidé à gérer mes impulsions, à être agressif ou calme quand il le fallait »), Dante traverse la frontière toute proche pour ravir les supporters de Charleroi (janvier-décembre 2006), puis ceux du Standard (janvier 2007-2009), avec qui il passe proche d’un exploit en tour préliminaire de Ligue des Champions : Dante rate en effet un penalty au match aller (0-0), avant de lâcher son marquage sur Kuyt à la 118’ du match retour (défaite 1-0). Les clubs de Bundesliga sont convaincus et Dante en découvrira trois (Gladbach, le Bayern et Wolfsburg entre 2009 et 2016). Son peak lui permettra d’intégrer la Seleçao et de disputer la Coupe du Monde à domicile, en 2014. En l’absence de Thiago Silva, il est titularisé lors du carnage en demi-finale (défaite 1-7). Il s’agit de sa dernière apparition avec le maillot brésilien.
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