Posté le 12 décembre 2020 - par dbclosc
Saint-Marin : ode douce
33.607. C’est à peu près le nombre d’habitants de Cambrai. C’est très exactement celui de la République de Saint-Marin, micro-état enclavé dans le nord de l’Italie sur le Mont Titano, non loin de Rimini. La « sérénissime » est également réputée pour être la plus ancienne république du monde, sa constitution datant de 1600. Elle se distingue aussi pour avoir, selon certains, « la pire sélection du Monde » en football, appréciation que l’on retrouve dans la plupart des articles qui portent sur la sélection saint-marinaise.
Pour défendre leurs couleurs nationales à l’extérieur, la plupart des joueurs de Saint-Marin, amateurs, doivent prendre sur leurs congés pour effectuer le déplacement. Devant déjà faire avec des contraintes plus lourdes que la plupart des pays européens, Saint-Marin doit parfois se dispenser de certains de ses internationaux faute que le calendrier international soit compatible avec leurs contraintes familiales et professionnelles, devant encore puiser plus loin dans son maigre réservoir de joueurs. Malgré tout, cela n’empêche pas la majorité de ceux qui commentent la sélection nationale de se satisfaire de les regarder avec condescendance en moquant la faiblesse de leurs résultats, le tout le cul bien vissé dans le canapé.
Franchement, qu’est-ce qui est plus la honte : qu’une équipe composée d’employés et d’ouvriers perde 5-0 contre la Russie ou perdre son temps à consacrer une vidéo pour se foutre de leur gueule ?
Certes, la sélection saint-marinaise est sans doute la moins performante d’Europe, comme semble le confirmer sa dernière place dans le groupe 2 de la Ligue des Nations D. En réalité, ces résultats ne traduisent aucune « nullité » de la part des Saint-Marinais : les performances de la sélection sont ainsi le produit de la faiblesse de son réservoir de joueurs lui-même directement lié à sa population 14 fois plus réduite qu’à Malte, 19 fois par rapport au Luxembourg, ou encore 89 fois moindre qu’en Lituanie, sélections qui ne sont pourtant pas beaucoup qu’à peine plus brillantes que celles de Saint-Marin.
Seul Gibraltar, avec 32.247 habitants a une population plus réduite en Europe parmi les nations européennes ayant une sélection reconnue par l’UEFA. Et encore Gibraltar bénéficie-t-il d’un avantage par rapport à Saint-Marin en tant que territoire britannique, ce qui facilite la « naturalisation » des joueurs non-natifs du territoire : c’est ainsi que les Gibraltariens peuvent compter dans leurs rangs des joueurs comme Scott Wiseman (129 matchs en championship) sans pour autant être natif de Gibraltar. Et comme si cela n’était pas assez compliqué comme ça, Saint-Marin s’est toujours refusé à adopter une stratégie de facilitation des « naturalisations sportives » alors qu’elle pourrait sans doute attirer nombre de joueurs italiens évoluant dans les clubs d’Emilie-Romagne ou des Marches.
A quand les nouveaux Bonini et Selva ?
La plus grande star du football saint-marinais reste à ce jour Massimo Bonini, ancien milieu de terrain de la Juventus dans les années 1980 avec laquelle il remporte trois scudetti (1982,1984 et 1986), une coupe d’Italie (1983), une coupe des champions (1985) et une coupe des coupes (1984). La sélection saint-marinaise n’a fait cependant que trop tardivement ses débuts pour en profiter pleinement : Bonini a 31 ans quand il dispute sa première sélection (en 1990).
Marco Macina fût la seconde vedette du football saint-marinais et le deuxième Titan (le surnom des Saint-Marinais) à avoir joué dans l’élite italienne. Il y débute avec Bologne à 17 ans (le 22 novembre 1981 contre la Juventus) pour ce qui reste le seul match de l’histoire de la Serie A au cours duquel deux joueurs saint-marinais furent présents concomitamment. Il est ensuite titulaire à Parme, en Serie B, où il brille et est reperé par le Milan AC qui le fait signer à l’été 1985. Il ne s’y imposera pas et sera prêté en Serie C à la Reggiana puis à Ancône où il connaîtra une grave blessure qui mettra fin à sa carrière à moins de 24 ans.
S’il s’agit là des deux meilleurs joueurs de l’histoire du football saint-marinais, ils n’ont pour autant pas été les joueurs les plus marquants de la sélection, Bonini et ses 19 sélections et encore davantage Macina et ses 2 capes font en effet pâle figure en comparaison des 8 buts en 73 sélections d’Andy Selva.
Avec 8 buts, Andy Selva est bien sûr le meilleur buteur de l’histoire de la sélection. Il est aussi le seul à avoir inscrit plus d’une unité sous le maillot de la Nazionale et demeure peut-être le seul joueur au monde à pouvoir affirmer avoir inscrit huit fois plus de buts que le deuxième meilleur buteur de l’histoire de son pays. Il a fait de la Belgique sa victime favorite avec 3 buts inscrits contre les Diables Rouges (dont deux à Geert De Vlieger). Il est en outre un redoutable tireur de coup-francs puisqu’il a inscrit la moitié de ses buts en sélection de cette manière.
Andy Selva face au belge Eric Vanderhaeghe
Crédit photo: Walfoot.be
Autre particularité de Selva ? Sans doute celui du nombre de buts inscrits en sélection – en tout cas en Europe – en étant issu d’un club de niveau inférieur à la deuxième division nationale : il marque ainsi 3 buts alors qu’il appartient à un club de C2 (4ème division) et 4 autres quand il joue en C1 (3ème division), son dernier but étant inscrit lors de sa seule saison en Serie B (avec Sassuolo). S’il est une star à Saint-Marin, Selva n’a jamais été qu’un joueur des divisions inférieures en Italie, pendant longtemps des plus basses division nationales. Il totalise 61 buts en Serie D et 66 en Serie C au cours de sa carrière.
La Sérénissime en attente de sa « génération dorée »
A plusieurs moments de son histoire, la sélection saint-marinaise a pu espérer disposer d’une « génération dorée », si ce n’est capable de lutter au niveau international, au moins de s’appuyer sur un noyau de joueurs de niveau professionnel. Quand Bonini et Macina furent à leur sommet, dans les années 1980, la sélection nationale n’existait malheureusement pas encore. Vingt ans plus tard, vers la fin des années 2000, la sélection semble pouvoir nourrir certains espoirs avec l’émergence d’une génération de joueurs pouvant ambitionner de jouer au niveau professionnel : fin 2009, Saint-Marin compte quatre joueurs nés entre 1986 et 1989 titulaires au niveau Serie D, Aldo Simoncini, Maicol Berretti, Matteo Vitaioli et Mirko Palazzi, auxquels on peut ajouter Manuel Marani (né en 1984) qui fait une saison solide avec Russi, également en Serie D, Giovanni Bonini (le fils de Massimo), né en 1986, et Alex Della Valle (1990) qui a joué quelques rencontres de Serie D la saison précédente.
Pourtant, de cette « génération dorée », seul le défenseur Mirko Palazzi s’ancrera durablement au niveau national, disputant 102 matchs au niveau Serie C (Serie C2 pour l’essentiel) et 76 au niveau Serie D (où il joue actuellement avec la Marignanese). Le gardien Aldo Simoncini a, certes, tutoyé le haut niveau, quand il signe comme troisième gardien à Cesena, en Serie A, en janvier 2011. L’expérience sera de courte durée puisqu’il est prêté un an plus tard à Valenzana (Serie C2) où il n’est que doublure pendant le mois (!) où il y reste avant de rejoindre Libertas dans le championnat saint-marinais qu’il ne quittera que pour le voisin de Tre Fiori en 2018. Après trois saisons en Serie D et autant de prêts de son club de San Marino Calcio, Maicol Berretti rejoindra également le championnat saint-marinais et le club de Pennarossa en 2010. Il joue actuellement à Libertas, toujours dans le championnat saint-marinais. Assez peu d’ailleurs, puisqu’il y est remplaçant.
La photo qu’on trouve depuis quelques années sur la page wikipedia de Matteo Vitaioli. Sauf que ça n’est pas Matteo Vitaioli.
Mais c’est sans doute Matteo Vitaioli, 31 ans, qui constitue la meilleure illustration des difficultés rencontrées par les joueurs saint-marinais pour passer le cap du professionnalisme. Grand espoir, il dispute son premier match avec l’équipe première du San Marino Calcio (en Serie C1) la veille de ses 16 ans et il les a à peine atteint quand il inscrit son premier (et seul) but avec son club formateur, à chaque fois lors de matchs de coupe. Cette saison-là, il est le deuxième plus jeune joueur à disputer un match de coupe après Mario Balotelli. Il est ensuite prêté successivement à deux clubs de Serie D, Castellarano puis le Real Montecchio. Il n’a encore que 19 ans quand il revient au San Marino Calcio après une saison convaincante avec Montecchio (30 matchs, 6 buts), mais il ne parviendra jamais à s’imposer à un niveau plus élevé : il ne jouera ainsi que 19 rencontres de Serie C lors de ses trois saisons dans son club formateur entre 2009 et 2012 (pour un total de 23 matchs de championnat en comptant la période 2005-2007). A partir de ce moment, Vitaioli ne jouera plus qu’en Eccellenza (première division régionale) ou en Promozione (deuxième niveau régional), loin des attentes que pouvait nourrir un joueur au talent précoce et déjà titulaire au niveau Serie D avant sa majorité. Il joue désormais au Tropical Coriano (Eccellenza) depuis 2014, club avec lequel il a inscrit 74 buts.
Là, par contre, c’est vraiment Matteo Vitaioli
Les trois autres nommés ne feront pas mieux. Après sa bonne saison 2009/2010 avec Russi en Serie D (33 matchs, 5 buts), Manuel Marani ne jouera plus jamais au niveau national italien. Bonini a disparu encore plus rapidement des radars puisqu’il se contente du championnat saint-marinais depuis 2009. Alex Della Valle ne l’a rejoint qu’en janvier 2011 après 6 mois passé à Rimini (Serie D) sans jouer le moindre match. En janvier, cela fera alors 10 ans qu’il joue pour Faetano.
Et si cette fois c’était la bonne ?
Sur le papier, la nouvelle génération est, au moins en nombre, moins prometteuse. Alors qu’il y a 10 ans, Saint-Marin pouvait revendiquer 5 joueurs titulaires dans les divisions nationales italiennes (Simoncini, Marani, Berretti, Vitaioli et Selva), seul Filippo Berardi pouvait le revendiquer sur la saison 2019/2020. En y regardant de plus près, la nouvelle génération n’est peut-être pas si mauvaise et reste prometteuse.
Parmi ses têtes de proue, on trouve le gardien Elia Benedettini, même si sa dernière année rend difficile d’imaginer la suite de sa carrière. Elia est le neveu de Luigi Benedettini, ancien gardien de la sélection dans les années 90 et cousin de Simone, sa doublure en sélection. Il s’est d’abord fait remarquer pour ses belles performances avec les U21 de Saint-Marin n’encaissant que 30 buts en 13 sélections et réalisant 3 « clean sheets » (entre 2013 et 2016) ce qui constitue des performances inédites pour un gardien d’une sélection nationale saint-marinaise. En parallèle, il passe deux saisons comme titulaire dans les buts de la Pianese en Serie D italienne où il est repéré par Novare (Serie B) et où il signe à l’été 2016. D’abord numéro 3, il devient la doublure du Suisse David Da Costa en janvier 2017, statut qu’il garde jusqu’à une rupture des ligaments croisés en septembre 2019 qui le laisse sur le flanc pendant plus d’une année.
Entre temps, Benedettini a disputé 5 matchs de Serie B, 6 de Serie C (Novare a été relégué à l’été 2018) et 5 matchs de coupe d’Italie dont un huitième de finale à Rome contre la Lazio (perdu 4-1). Il était déjà titulaire lors des trois tours précédents, et notamment lors de la qualification aux tirs aux buts contre Brescia qui allait terminer en tête du championnat de Serie B (2-2, 5 tab à 4). Il est pourtant actuellement sans club, un mois après avoir résilié son contrat avec Novare. Sur une pente ascendante jusqu’à sa blessure, l’avenir professionnel d’Elia semble désormais en suspend. Cela n’a pas empêché Franco Varrella, le sélectionneur saint-marinais, de le titularisé contre Gibraltar le 14 novembre (0-0).
A 20 ans, Nicola Nanni, l’avant-centre, est le dexuième grand espoir du football saint-marinais. Sous contrat avec Crotone (15 matchs débutés sur le banc en Serie B), il a été prêté en Serie C à Monopoli (la saison dernière), puis à Cesena (cette saison), pour 16 matchs disputés, dont 2 comme titulaire. Où le mènera la suite de sa carrière ? Difficile à dire, tant sa trajectoire peut aussi bien correspondre à celui d’une future terreur de Serie B qu’à celle de joueurs plafonnant au niveau Serie D.
Mais la « star » de l’équipe nationale et sa valeur la plus sûre est Filippo Berardi, 23 ans, seul joueur de la sélection à être titulaire dans un club professionnel, en l’occurrence à la Vibonese (Serie C) avec laquelle il a disputé 20 matchs de championnat pour 2 buts inscrits et 6 passes décisives lors de la saison tronquée 2019/2020. Il est le dernier joueur sain-marinais à avoir inscrit un but pour la sélection nationale, le 16 novembre 2019, lors d’un match contre le Kazakhstan (1-3) dans le cadre des éliminatoires de l’Euro. Il mettait alors fin à une série de 16 matchs de suite sans inscrire le moindre but pour la Sérrenisime.
Il débute en Serie C2 avec Rimini à moins de 17 ans puis réalise sa première saison comme titulaire en Serie D la saison suivante, toujours avec Rimini. Il poursuit ensuite sa formation (et sa progression) au Torino où il marque 14 buts en 50 matchs avec la Primavera en deux saisons. Il rejoint ensuite trois clubs de Serie C, la Juve Stabia, Monopoli, puis la Vibonese où il est désormais titulaire. Avec plus de 60 matchs à ce niveau, sa trajectoire, constamment ascendante depuis ses débuts de carrière, donnent certaines garanties quant à sa capacité à s’inscrire durablement au haut niveau. Certes, il ne s’agit pas d’un pedigree à même de susciter l’envie de le recruter au LOSC, mais suffisant pour en faire une exception à l’échelle de Saint-Marin.
La question des performances futures de la Sérenissime tiendra également à sa capacité à trouver les remplaçants de ses joueurs les plus âgés. C’est particulièrement la défense qui est concernée puisqu’elle compte parmi les titulaires de la dernière Ligue des Nations Mirko Palazzi (33 ans), Dante Rossi (33 ans) et Davide Simoncini (34 ans). Filippo Fabbri (18 ans), 2 apparitions sur le banc de Cesena cette saison, et Alberto Tomassini (18 ans), titulaire au Tropical Coriano jusqu’à ce que le championnat d’Eccellenza soit suspendu pour cause de covid, pourraient être ceux-là.
La dynamique positive de la Serenessima freinée par la crise sanitaire …
Si souvent moquée, la sélection saint-marinaise a cependant enregistré des résultats qui, depuis un an, laissent entrevoir certains progrès. Certes, elle a terminé dernière de son groupe de Ligue des Nations composé de Gibraltar et du Liechtenstein, mais les résultats sont clairement décevants au regard de la physionomie des matchs et elle vient d’enchaîner deux 0-0 de suite, « série » sans précédent dans l’histoire de St-Marin en compétition. Si la Serenessima débute par une défaite à Gibraltar (0-1) et contre le Liechtestein (0-2), elle fait jeu égal à chaque fois avec ses adversaires. Contre le Liechtenstein, elle concède un 0-0 qui associe la joie d’un premier point pris après 40 défaites de suite et la déception de ne pas l’avoir emporté après un match largement dominé.
Le 14 novembre, pour son dernier match de groupe, contre Gibraltar, Saint-Marin a également obtenu le match nul tout en ayant disputé presque la totalité de la seconde mi-temps à 10 contre 11 après l’expulsion de Davide Simoncini (49è). Si la Serenessima n’a pas dominé, elle n’a jamais été en danger majeur comme l’illustre le fait qu’elle n’a concédé aucun tir cadré. Si, entre ces deux matchs, la sélection a bien connu la défaite (0-3) contre la Lettonie, le résultat demeure encourageant si l’on tient qu’elle a disputé ce match sans Elia Benedettini (de retour de blessure), Palazzi (cas contact), Berardi (touché par la covid) et Nanni (retenu par son club).
Au-delà de ces résultats positifs, on peut toutefois se demander dans quelle mesure les petites nations qui s’appuient un fort contingent de joueurs amateurs ne subiront pas plus lourdement que les autres les effets de la crise sanitaire. Les championnats amateurs ont en effet interrompu leurs compétitions, ce qui fait que l’essentiel des joueurs de la sélection pourrait subir un déficit de rythme. Ainsi, depuis le mois de mars, les championnats régionaux italiens n’ont connu que … 3 journées de championnat ! Sur la même période, la sélection a en revanche disputé 6 rencontres.
… et les embûches administrativo-financiaro-sportives ?
Le football saint-marinais n’a cependant pas attendu le coronavirus pour connaître la crise. Historiquement, la sélection nationale s’est ainsi appuyée sur le club de San Marino Calcio (ex AC San Marino), principale club de la République qui accède pour la première fois de son histoire au championnat national italien (en Serie D) en 1987. Depuis cette date, et sauf en 1992/1993 et 1996/1997, le club saint-marinais a toujours joué au niveau national, montant parfois jusqu’au niveau Serie C1 (de 2005 à 2007 puis de 2012 à 2014). Nombre de joueurs de la sélection saint-marinaine sont passés par San Marino Calcio, ce qui leur permettait de se confronter chaque week-end à des équipes de niveau national. Ainsi, en 1993/1994, cinq joueurs de la Nazionale jouent au San Marino Calcio. En 2018/2019, ce sont encore quatre internationaux saint-marinais qui portent les couleurs du club (Simone Benedettini, D’Addario, Grandoni et Michele Cevoli).
Or, en 2019, face aux difficultés financières du club, la décision est prise d’une fusion avec Cattolica 1923, club de niveau Promozione. Sur le papier, la solution pourrait permettre à San Marino de mettre fin à ses problèmes financiers et à Cattolica d’accéder à la Serie D. En 2019/2020, Cattolica Calcio San Marino connaît donc la première saison de son histoire. Cela sera aussi sa dernière.
Ainsi, la fusion s’est faite entre deux entités aux identités fortes, et les deux clubs d’origine n’ont jamais réussi à s’entendre sur la nature de leur accord. Au printemps 2020, le groupe des Ultras de Cattolica 1923 a ainsi clairement réaffirmé son exigence que le club soit bien baptisé Cattolica Calcio et non San Marino Football comme il en est question (1). Les Saint-Marinais s’y opposent, considérant qu’ils ne peuvent abandonner leurs couleurs bleu ciel (le club a adopté les couleurs sang et or de Cattolica en 2019/2020) et renoncer à une appellation mentionnant Saint-Marin. A ces difficultés propres aux identités de chacun des deux clubs s’ajoutent vraisemblablement des difficultés administratives, le club annonçant alors en juillet renoncer « face à la bureaucratie infranchissable de règles sportives qui ne permettent pas seulement le changement de nom, mais aussi la cession ou l’attribution du titre à une société italienne ». En 2020/2021, aucun club de Saint-Marin n’est donc engagé dans des compétitions italiennes (2).
Pour la première fois de son existence, la sélection saint-marinaise doit alors fonctionner sans le soutien de son grand club.
(1) Le 13 juillet, les Ultras de Cattolica 1923 déclaraient dans un communiqué officiel : « Nous sommes prêts à suivre seulement une équipe qui porte le nom de Cattolica et qui porte les couleurs de Cattolica, quelle que soit la catégorie. Nous ne soutenons pas Saint-Marin ! »
(2) De son côté, Cattolica1923 a finalement fusionné un mois plus tard avec la Marignanese, championne d’Eccellenza la saison précédente et promue en Serie D. Comme on pouvait s’y attendre, les Ultras de Cattolica n’ont pas mieux accueilli cette fusion que celle avec le club saint-marinais et ont déclaré dans un communiqué officiel qu’ils ne supporteraient pas le tout nouveau Marignanese Cattolica 1923.
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