Posté le 3 septembre 2021 - par dbclosc
Le LOSC à l’assaut de la D1
Après deux « saisons » de D2 arrêtés précocement, l’équipe première de la section féminine espère cette fois avoir la possibilité de réaliser son objectif : retrouver l’élite. L’effectif est quasi-inchangé et la section, dans son ensemble, poursuit sa structuration. À quelques jours de la reprise du championnat, Patrick Robert, président du LOSC-Association, Rachel Saïdi, coach de l’équipe première, Gwenaëlle Devleesschauwer et Aurore Paprzycki, joueuses, ont offert la semaine dernière un état des lieux de l’état et des ambitions du club.
24 octobre 2020 : ce samedi-là, en battant La Roche 5-2 à Luchin, le LOSC signait une nouvelle victoire et semblait bien parti pour poursuivre son parcours dans le haut du classement. Avec un match de retard, les Lilloises étaient même virtuellement en tête du championnat ! Et depuis ? Aucun match officiel. Avec la crise sanitaire, la fédération a suspendu le championnat de D2, tout en entretenant l’espoir qu’il reprenne… Espoirs froidement douchés au printemps lorsque l’arrêt a été définitivement acté : nous en avons longuement parlé avec Agathe Ollivier. Cette « saison », conjuguée à la précédente, déjà arrêtée alors que tout espoir de montée n’était pas perdu, a de quoi faire enrager joueuses, encadrement, et supportrices et supporters du LOSC, tant elles semblent retarder la progression du club et sa vocation, manifestement, à s’installer en première division. C’est donc avec une grande impatience et de légitimes ambitions que cet exercice 2021/2022 va reprendre ce dimanche pour le LOSC, avec la réception de VGA Saint-Maur à Camphin. Avec quelques interrogations, mais surtout des certitudes.
Conférence de presse du 27 août 2021. On sent que Patrick Robert a dû sortir un bon mot.
Commençons par les interrogations : elles naissent logiquement des deux saisons tronquées que l’on vient de vivre. Quel est le niveau des équipes, et du LOSC en particulier ? Comment les joueuses sortent d’une période où elles ont été privées de compétition ? Y a t-il un avenir pour le football féminin à Lille ?
Comme lors des deux saisons précédentes, la division 2 se compose de deux groupes, et le LOSC hérite d’un groupe assez relevé : Patrick Robert et Rachel Saïdi ont pointé une répartition « déséquilibrée ». Et en effet, on note dans le groupe A des clubs bien mieux structurés que dans le groupe B, et on a tendance à moins se cacher dans le groupe A quant à ses envies de monter en première division. Outre le LOSC, on peut (au moins) citer Metz, Orléans, Nantes, Lens ou Le Havre (relégué de D1), qui ambitionnent tous de jouer les premières places. Mais hors de question de s’en plaindre pour la coach, qui y voit même une source de motivation supplémentaire : « on a un groupe très relevé, mais on n’est pas mécontents : ça veut dire qu’il y aura, sur chaque match, un enjeu, une pression positive, et l’équipe qui finira première de ce groupe sera vraiment méritante ».
Sur la gestion de la pandémie par le club, on a eu l’occasion là aussi d’en parler avec Agathe Ollivier : le staff a fait en sorte de maintenir les joueuses éveillées et dans un esprit compétitif et, comme l’a rappelé Rachel Saïdi, l’absence de compétition a permis d’accentuer le suivi individualisé des joueuses et le travail au poste. Dès lors, contrairement à l’idée spontanée que l’on pourrait s’en faire, 2020/2021 « n’a pas été une saison pour rien : elle nous a permis d’avancer, et d’être mieux armées aujourd’hui. ».
Ainsi, même s’il est évident que l’accumulation des entraînements sans match n’a pas ravi les joueuses, la mobilisation du staff a permis, dans la mesure du possible, de préparer au mieux le moment de la reprise. En conférence de presse, la capitaine Gwenaëlle Devleesschauwer a même souligné qu’il faut s’appuyer sur la frustration née de ces derniers mois : « ça peut nous servir pour la saison qui arrive dans le sens où on aura faim de jouer, et faim de victoires ».
Sur le plan de l’effectif, celui-ci est très stable, et on en vient donc désormais plutôt aux certitudes : on ne note que les départs de Maud Coutereels et de Charlotte Sawaryn. Au rayon des arrivées, Pauline Moistel a été recrutée et viendra sans doute titiller Elisa Launay au poste de gardienne. Notons aussi un changement d’entraîneur adjoint : Christophe Douchez a rejoint Douai ; il est remplacé par Loïc Leclercq, passé le centre de formation du LOSC (en tant que joueur). L’effectif compte ainsi 25 joueuses (parmi lesquelles 3 gardiennes), et y ont été intégrée 4 jeunes de la formation. Près de la moitié du groupe a été formée au LOSC, et le travail de coordination de la section féminine, des U12 à l’équipe première, a été plusieurs fois souligné par Patrick Robert : « le LOSC a une tradition de formation pour ses garçons, faisons la même chose pour les filles ! Aujourd’hui, par la qualité de la formation, par la qualité de l’encadrement, on arrive à un résultat qui est tout à fait appréciable, et qui peut servir de base au développement du club tout entier » et par Rachel Saïdi : « Ça souligne le travail effectué depuis 6 ans au sein du LOSC. On a du coup des joueuses qui ont été formées et formatées sur nos intentions, et ça nous permet de gagner du temps quand on les récupère en équipe première. Il y a une continuité dans le travail effectué avec Caroline La Villa. On a la chance d’avoir un groupe qui connaît le staff par cœur ; c’est un staff qui connaît le groupe par cœur aussi ».
Cette stabilité, malgré les sollicitations – parfois venant de D1 – pour certaines illustre le fait que, pour la coach, « on a des joueuses qui portent le club dans leur cœur et qui ont à cœur de permettre au LOSC de vivre une saison forte ». Surtout, la cohésion travaillé depuis deux ans avec ce groupe presque inchangé doit permettre de constituer une force dans des moments qui seront plus difficiles. Difficile de parler du jeu pour la saison 2020/2021, mais on avait souligné à quel point on avait été ravis de ce qui avait été proposé en 2019/2020 : il y a de bonnes raisons d’espérer que cette dynamique se poursuive.
Rachel Saïdi a d’ailleurs affirmé que son équipe tâcherait « d’installer une certaine façon de jouer. On a des convictions, et on reste ouverts d’esprit sur beaucoup de choses, mais on a une volonté d’avoir de l’emprise et de maîtriser ce qu’on fait. On ne sera pas sur un jeu réaliste où on s’adaptera en fonction de ce qu’on verra : on est sur un projet lillois qui a été défini, et qui j’espère s’appliquera »
De manière plus générale, la section féminine poursuit son renforcement avec des moyens financiers stables : Patrick Robert a évoqué un budget « en dessous du million d’euro », remerciant au passage la société anonyme, et en particulier Olivier Létang et Didier Roudet, pour permettre de travailler dans cette continuité alors que, au moment où il s’agit de « garder la dynamique sportive tout en travaillant au redressement économique », on aurait pu craindre que des économies ne se fassent sur le dos des filles.
Au-delà de la question budgétaire, on l’écrivait en introduction, la section poursuit sa structuration. Celle-ci est le fruit à la fois de convictions et de contraintes propres à l’économie du football féminin. Deux éléments notables sur ce points :
tout d’abord, la section féminine peut compter sur le soutien d’un noyau de partenaires fidèles, que la crise sanitaire n’a pas désengagés. Etant donné que, du point de vue « comptable » d’un investisseur, il y a davantage à perdre qu’à gagner (et il n’y a probablement qu’à perdre), on peut supposer qu’on a affaire à des partenaires convaincus de l’avenir du football féminin, prêts à miser sur l’image de « la footballeuse » ;
ensuite, un partenariat a été annoncé entre le LOSC et les clubs de Douai, Villeneuve d’Ascq et Calais. La philosophie de ce partenariat est de permettre d’avoir un regard sur les qualités des joueuses de ces clubs, avec la possibilité de les faire venir vers le LOSC ; réciproquement, des joueuses en manque de temps de jeu ou devant s’affermir – par exemple lors du passage entre U19 et équipe première – pourraient faire le chemin inverse, tout en restant dans une compétition seniors ( à un niveau régional). Plus globalement, et même chez les plus jeunes, il s’agit de favoriser les échanges entre éducateurs/éducatrices et de développer une méthodologie commune. Avec Christophe Douchez à Douai ou Camille Dolignon à Calais, les échanges sont facilités…
Le LOSC marque ainsi son territoire et s’attèle à faire en sorte qu’il « devienne la place forte du football féminin dans les Hauts-de-France ». Et donc, probablement, qu’il coupe également l’herbe sous le pied de ses concurrents (en D2… et un peu en-dessous), en participant à la professionnalisation (relative) du football féminin. Au cours de la conférence de presse, la coach a également évoqué l’idée que le LOSC, précisément en raisons des efforts qu’il fournit pour ses jeunes, aimerait davantage de reconnaissance pour le travail effectué ou, a minima, une adaptation de la réglementation fédérale, comme un retour sur investissement.
Au vu de sa structuration et de son ancienneté (déjà!), le LOSC a en effet tout intérêt à accompagner le mouvement de développement qui se fait dans le sillage des clubs professionnels. Et au vu des ambitions déclarées des unes et des autres, il a tout intérêt à l’accompagner le plus vite possible.. en D1 !
Départ du championnat ce dimanche : comme depuis 4 ans, nous serons présents pour suivre la saison de nos favorites !
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