Archiver pour octobre 2021
Posté le 22 octobre 2021 - par dbclosc
Quand Bernard Tapie a failli reprendre le LOSC (2/2)
Résumé de l’épisode précédent : en 1990, le LOSC est sur le point d’être lâché par la municipalité, qui ne souhaite plus éponger les dettes d’un club sans ambition. Du côté de la mairie, Paul Besson, nouvel adjoint aux sports depuis 1989, semblé décidé à faire le ménage : après avoir laissé courir des rumeurs de « restructuration » dans la presse, il s’attaque frontalement au club au printemps. Il est désormais question de vendre le club. Parmi les candidats à la reprise se trouve Bernard Tapie qui, via une de ses filiales, le groupe Testut, représenté par Bruno Flocco, entre en négociations avec la mairie de Lille. Jusque fin avril, les deux parties se séduisent mutuellement… Un conseil d’administration est censé éclairer l’état des rapports de forces.
Dans ce deuxième volet, la piste Flocco/Tapie prend progressivement du plomb dans l’aile, et on s’interroge sur la stratégie de la mairie, qui fait douter tout le monde en oscillant entre la volonté d’un ancrage régional et l’assurance d’une base financière solide pour le club. Bingo : elle n’aura aucun des deux.
Tapis rouge pour Flocco
Le 24 avril, veille du conseil d’administration, ce sont les grandes manœuvres à la Générale de Chauffe et à l’hôtel de ville. Dans un premier temps, Dewailly, Besson et Amyot se retrouvent sans Mauroy, mais avec les principaux interlocuteurs municipaux. Vers 19h, Flocco débarque, accompagné de deux collaborateurs : José Mailliet, un ancien pilote de rallye, et Philippe Goac, avocat à Béthune. Assez disert à la sortie, Flocco rapporte que Bernard Tapie – décidément très présent – suggère qu’au besoin, Michel Hidalgo peut aider à dresser un état des lieux du paysage losciste. Et allez, on fait miroiter les premières vedettes… et de futures relations selon un axe Lille/Marseille : « elles permettront au LOSC la possibilité d’acquérir un certain nombre de joueurs. Mon objectif est d’en faire un club européen, en changeant les mentalités » précise Flocco, qui estime que l’Om est un « réservoir » : de là à faire de Lille une filiale de l’OM, il n’y a qu’un pas. Voici désormais que les noms d’Alain Roche, de Karl-Heinz Förster, d’Abdoulaye Diallo et d’Eric Mura sont les premiers annoncés pour prendre la direction de Lille. Puis Flocco y va de quelques « paroles définitives » selon la VDN, qui annoncent bien la couleur : « il ne s’agit pas seulement de mettre de l’argent pour combler le trou. Le LOSC doit être rentable. En France, nous sommes dans un carcan administratif dont on ne peut pas sortir, soi-disant pour des raisons de morale sportive. Faut pas rigoler ». Au niveau des partenariats, Flocco lorgne du côté de l’automobile (on connaît déjà les relations entre Peugeot et Sochaux, ou entre Opel et Bordeaux), et plus particulièrement de Renault, avec qui il déclare avoir des liens. Il parle aussi de vente par correspondance (La Redoute), de Conforama, d’Auchan… Bref, Flocco fourmille d’idées, et la réunion semble l’avoir renforcé dans son ambition de prendre la tête du LOSC : « la réunion s’est passé dans un état d’esprit très favorable. Notre stratégie a été bien perçue (…) nous n’avons relevé aucune note discordante ». La Voix du Nord rapporte même que nombre d’interlocuteurs municipaux n’ont même pas pris la parole… Avant de quitter les lieux, Flocco précise : « on m’avait peut-être mal compris, lundi. Si nous aboutissons, il n’est pas question, en effet, de collaborer avec l’équipe dirigeante actuelle ». Voilà qui est plus clair. Et qui devrait être confirmé par le conseil d’administration.
Tapie vert
Surprise : le Conseil d’administration ne donne rien. Alors que l’on attendait la quasi-officialisation de l’arrivée de Bruno Flocco, rien ne jaillit. Sauf « l’un de ces communiqués à la guimauve dont le club nordiste a le secret » (la Voix du Nord, 26 avril). On trouve tout de même deux informations intéressantes dans « ce monument du mot creux et de la phrase vide » : d’abord, Bruno Flocco se donne la date du 3 mai pour faire connaître sa décision, après résultat d’une « expertise financière et d’un bilan sportif » : « autrement dit, on repousse tout à une semaine, ce qui est aussi une des vieilles pratiques de la maison losciste » commente amèrement la VDN. Ensuite, en bas du feuillet lu par Dewailly puis distribué à la presse, la VDN note qu’« en lettres grasses, on découvre que le communiqué en question est arrivé par fax, directement de la mairie de Lille. Le CA l’a fait sien sans y changer une virgule, ce qui démontre la marge de manoeuvre dont il dispose. À peu près la largeur d’une couture de pantalon ».
Bref, c’est désormais l’imbroglio : que signifie cette demande de délai ? Il y a fort à parier que les repreneurs potentiels se soient trouvés face à une situation plus critique qu’ils ne l’avaient imaginée. On parle notamment d’un déficit de 35 MF. Ou alors, dans la mesure où il ne fait aucun doute que les repreneurs souhaitent une refonte en profondeur de la direction et de l’effectif, il faut prévoir des coûts importants qui ne pourraient être assumés. Il est donc l’heure de gagner du temps. Ou plutôt d’en perdre : pendant ce temps, le Lavallois Loïc Lambert, pressenti pour rejoindre les Dogues, a préféré rejoindre Saint-Etienne, et Ian Melby de Liverpool, s’est envolé pour les Rangers. Ça négocie, en liaison avec Bernard Tapie, dont le nom revient sans cesse et dont on attend le feu vert. En aparté, on apprend que Pierre Mauroy lui-même est allé chercher Bernard Tapie à l’Assemblée Nationale, en mars, pour lui évoquer le cas du LOSC. Même si Tapie semble intéressé, la situation est délicate, et on ne parle même plus du maintien du LOSC, pas encore assuré…
La Voix du Nord, 26 avril 1990, caricature de Honoré Bonnet
Le 27 avril, on apprend dans la Voix du Nord que la piste Tapie/Flocco a peut-être du plomb dans l’aile. Et par ailleurs, une rumeur court : la municipalité serait prête à effacer la dette du LOSC ! Comme ce fut le cas avec Marseille qui, avec Gaston Defferre, son maire, avait remis à zéro les comptes de l’OM quand Bernard Tapie en a pris la présidence en 1986. Cette rumeur est-elle fondée, ou a-t-elle été lancée par Flocco/Tapie comme une condition à la reprise du club ? Dans l’immédiat, le ton de Flocco a brusquement pris une tournure moins amicale, comme s’il rechignait pour mieux inciter la mairie à faire quelques efforts. Il est interrogé dans la VDN :
Faut-il interpréter le délai demandé comme une reculade ?
Rien n’autorise à le dire. Je m’en tiens au communiqué diffusé après le Conseil d’administration du LOSC.
L’examen financier et sportif est-il commencé ?
Il faut traiter le cas du club lillois comme une affaire. Au travers des comptes, bien sûr, mais aussi de tout un environnement. Il y aune dizaine de paramètres à étudier, dont les contrats des joueurs. Or, je ne suis en possession des documents que depuis mardi soir. Une semaine pour approfondir les choses, ça ne me paraît pas excessif.
Quelle est la tendance aujourd’hui ?
C’est simple : si j’estime que les garanties sont insuffisantes, je répondrai par la négative. Mais si les éléments rassemblés me donnent satisfaction, je prendrai. Et j’assumerai sans faire de commentaires.
Quand on vous dit que rien ne se fera sans l’aval de Bernard Tapie, êtes-vous irrité ?
C’est votre problème. Moi, je ne me fâche même pas pour des dessins à la con [note DBC : B. Flocco fait ici référence à la caricature reproduite plus haut]. Tapie est le meilleur. Il va, d’ailleurs, être de nouveau champion de France. Faites-lui confiance, il connaît les bonnes recettes ».
S’il fallait une confirmation que rien ne se fait sans Tapie, on l’a ! Relation de cause à effet ou pas, la rumeur selon laquelle la mairie reprendrait la dette a suscité la réaction de chefs d’entreprises régionaux, qui seraient prêts à faire une contre-proposition. Ce qui change fondamentalement la donne, et justifie peut-être le délai demandé par Tacco/Flopie. Du coup, Paul Besson a souhaité rencontrer les membres du club Challenge, qui regroupe 60 sociétés de la région. Les intéressés ont indiqué qu’il auraient aimé être consultés « dès les prémices de l’intervention de M. Flocco ». Illustration supplémentaire que le vent tourne : Alain Martinne, membre de la commission de développement, écrit un courrier à Jean Sadoul, président de la LNF, dont voici un extrait : « par personne interposée, Pierre Mauroy veut pousser Lille dans les bras de Bernard Tapie. Mais un homme peut-il, même indirectement, avoir la mainmise sur deux clubs de D1 ? ». Recevable ?
Le LOSC revient sur le tapis
Nous sommes fin avril 1990. Le LOSC, qui n’intéressait personne il y a quelques semaines, semble désormais avoir à ses côtés du monde prêt à se battre pour lui ! En cause, notamment : « la rumeur concernant la possible extinction de la dette publique a réchauffé quelques ardeurs, jusqu’ici prises d’effroi devant l’ampleur de la tâche à accomplir pour colmater ce trou béant » (la Voix du Nord, 27 avril). Pour le moment, on compte ainsi : le club Challenges, qui souhaite s’appuyer sur quelques entreprises de la région ; Tati serait sur les rangs ; et, surtout, la candidature la plus sérieuse émane d’un groupe d’entreprises régionales à la tête duquel on trouve Luc Doublet, patron d’une société à Avelin (Festitub). On le dit épaulé par deux gros bras de l’industrie du Nord, et il préparerait une contre-proposition. Mais Flocco/Tapie ont encore, probablement, une longueur d’avance. Jusque quand ? Sentant la menace approcher, Bernard Tapie, dont on va encore se rendre compte qu’il suit le dossier de très près, sort les griffes (la Voix du Nord, 27 avril) :
Le LOSC, ça vous intéresse ?
Si je n’avais pas déjà l’Olympique de Marseille, je ferais de Lille l’un des grands sur l’échiquier européen. En France, il devrait, en toute logique, se situer dans le peloton de tête. Les quatre premiers, au moins. Le LOSC fait partie de ces clubs qui ne peuvent pas mourir. Il a une culture, une histoire.
Vous allez donc vous en occuper ?
Si Pierre Mauroy me le demande, pourquoi pas ? Il se trouve que c’est l’un de mes employés qui a été contacté. Mais, même dans le cas contraire, le maire de Lille pouvait compter sur moi.
Bruno Flocco, justement, a peut-être trouvé une situation plus compliquée que prévue ?
Plus triste, vous voulez dire. Mais je ne crois pas qu’il soit homme à se laisser décourager. Ce qui paraît gênant, ce sont les engagements sur le long terme qui ont été pris. Il y a des contrats beaucoup trop coûteux et d’autres qui incluent des clauses libératoires ridiculeusement basses. Exemple : pour 2 MF, Jocelyn Angloma peut reprendre sa liberté à la fin de cette saison. C’est donné pour l’un des meilleurs footballeurs du pays.
Si vous aviez à appliquer une stratégie, quelle serait-elle ?
Avant tout, il est nécessaire de rendre au club une crédibilité perdue et de lui forger une bonne image. C’est indispensable si l’on souhaite attirer des partenaires et leur donner l’envie de s’investir. Mais pour cela, il faut faire table rase du passé. Sans hésiter, si c’est la seule solution, à aller jusqu’au dépôt de bilan. Casser n’a jamais empêché de reconstruire.
Vous disiez, il y a moins d’un an, que les dirigeants du LOSC étaient incompétents. Est-ce encore votre avis ?
Il y a dans ce club un homme à éliminer de la carte du football. Bernard Gardon n’est pas seulement incompétent, il est dangereux car sa démarche reste toujours négative. Il est assis sur quelque chose qui ne sent pas bon, mais il s’y prélasse »
Oumar Dieng face à Jean-Pierre Papin
Tapie doublé ?
Début mai, Luc Doublet se retrouve à la tête d’une coalition comprenant Georges Leblond, le président du club « Gagnants », et les membres du club Challenges. À vrai dire, on a du mal à percevoir si cette candidature n’est pas trop tardive, ou s’il ne s’agit pas d’un baroud d’honneur. Mais la candidature semble être accueillie avec sérieux par Paul Besson, qui rappelle que la mairie a appelé à l’aide dès juillet 1989, sans obtenir de réponse : « nous sommes arrivées au terme des possibilités. Après 10 mois d’attente, notre souhait n’a pas varié. Il s’agit de trouver quelqu’un susceptible de gérer le LOSC ». Puis l’adjoint se fait plus précis sur la situation du club : il évoque que les pertes consolidées du LOSC s’élèveront à 50 MF en juin, et que les emprunts bénéficiant de la garantie municipale s’élèvent à 85 MF, remboursements prévus jusqu’en 1998. De quoi effrayer. Jacques Amyot rassure tout le monde : « nous sommes au bord du précipice ».
Ayant besoin de temps pour peaufiner sa candidature plurielle et régionale, Luc Doublet réclame la date du 19 mai : « nous avons l’ambition d’établir un projet d’entreprises et de bâtir pour porter le club vers l’avant. C’est évidemment plus long que de sortir un lapin de son chapeau, mais la région la plus jeune de France, riche de ses industries, a besoin de ce vecteur essentiel qu’est le football ». Le délai est accordé par un communiqué de Pierre Mauroy ! Voilà donc le statu-quo, initialement prévu jusqu’à la décision de Flocco envisagée pour le 3 mai, prolongé de 15 jours…
Malgré tout, la situation semble s’éclaircir : on sait que la mairie n’ira pas plus loin dans ses engagements financiers ; si la proposition Tapie/Flocco, qui veut revoir tout l’organigramme, est acceptée, le LOSC aura son repreneur ; et en cas d’échec des négociations, la ville a une solution de rechange avec une proposition qui veut s’appuyer sur l’équipe en place.
Rappelons que le LOSC possède une équipe de football. Le 12 mai, pour la 37e journée, elle reçoit Saint-Etienne. En tribune, on observe une image cocasse : les deux repreneurs potentiels entourent Paul Besson.
La Voix des Sports, 14 mai
On suppose que la photo est prise lors de l’arrivée du ballon, via un parachutiste
Mené 1-2 en début de deuxième période, le LOSC recolle et arrache un point. Sauf catastrophe lors de la dernière journée (large défaite de Lille à Caen et large victoire de Nice), les Dogues sont sauvés avec ce laborieux point. Bien sûr, on cherche chez Doublet et Flocco quelque réaction qu’on ne manquera pas d’interpréter. Pour Flocco, « il est évident que la formation lilloise manque globalement de potentiel » ; pour Doublet, « le tout est toujours supérieur aux parties ».
Les pieds dans le tapis
Alors que s’amorce la semaine décisive, nouveau changement de ton. Selon la Voix du Nord, Flocco « incarnerait un changement jugé, désormais, trop brutal » (15 mai). Est-ce une manière diplomatique d’annoncer que Flocco n’est, en fait, plus intéressé ? Ou alors que la mairie n’est plus intéressée par un duo qui, outre sa politique annoncée de la table rase, semble annoncer des méthodes discutables… ? Lâcher le LOSC, oui, mais pas à n’importe qui !
Il semble donc que Doublet ait désormais l’avantage. Mais à des conditions très éloignées de ce que la mairie escomptait pour le club ! Doublet annonce qu’il espère réunir… 10 MF. Ce qui, comme on l’a vu avec les chiffres annoncés, ne comble pas les dettes et ne permet pas au budget de décoller. Cela ressemble finalement à un changement dans la continuité… était-ce le but initial ? On pourrait aussi déclarer la SAEM en faillite, mais à quoi bon ?
Luc Doublet et Jacques Dewailly
Et finalement, même pour Doublet, qui semblait tenir la corde au point que des invitations ont été envoyées à des entreprises, c’est la débandade. Que s’est-il passé ? Besson a reçu Doublet, pour lui dire qu’il souhaitait « un projet plus large, plus dynamique ». Conclusion de Luc Doublet, répercutée par un de ses proches : « si l’on voulait me faire dire non, on ne s’y prendrait pas autrement. Mais la partie de bras de fer continue »
Si la non-tendance se confirmait, cela signifierait que rien ne serait réglé. La Voix du Nord n’y va pas de main morte en publiant quelques articles aux titres éloquents (« Sale temps » le 17 mai, « Ras-le-bol » le 18), et des formulations peu amènes : « Lille est bien parti pour battre le record absolu de lenteur. Au point qu’on en arrive à se demander si le prochain sponsor, sur les maillots, ne sera pas une société spécialisée dans l’élevage des escargots ». La Voix du Nord résume la philosophie actuelle de la mairie à « Poussez pas derrière, pas si vite devant », ce qui est une formulation assez drôle ; « tout continue à être d’une clarté d’encre dans cette affaire où un arbitre belge aurait du mal à retrouver une main portugaise » [l’OM vient de se faire éliminer de la C1 à Lisbonne sur un but marqué de la main que l'arbitre belge n'a pas vu].
On est à 31 jours de la reprise de l’entraînement pour la saison 1990/1991, et on sait toujours ce que feront, notamment, Angloma, Périlleux, Pelé. À une époque où les effectifs sont quasiment actés avant même que la saison précédente ne se termine, ça fait désordre.
La Voix du Nord, 17 mai 1990, caricature de Honoré Bonnet
Amyot s’en va
« L’avenir du club était flou, il est devenu nébuleux. Seul M. Mauroy pourrait amener du concret, mais il ne semble pas réaliser l’urgence de la situation (…) Nous sommes pieds et poings liés ». Ces propos lucides et frappés du bon sens prennent une tournure aux accents de sincérité désarmants quand on sait qu’ils ne proviennent pas de supporters inquiets mais de… 3615 LOSC, autrement dit, la voix officielle du club ! On suppose que les rédacteurs font partie de la commission de développement évoquée plus haut, mais tout cela montre à quel point il y a un souci majeur dans la gouvernance du club, qui parle à plusieurs voix. Ou plutôt devrait-on dire que l’une des voix du LOSC, censée, dans l’organigramme, être la plus légitime, sert plutôt à tester les qualités de ventriloquie de la mairie.
Probablement exaspéré par la situation, lassé de ne devoir qu’expédier les affaires courantes depuis le coup de force de Besson, Jacques Amyot donne sa démission le 18 mai. Il n’est plus directeur général de la SAEM ni vice-président du club. Il était arrivé au club le 5 mai 1977, en compagnie de Roger Deschodt, pour veiller un club déjà malade après la démission de son président Paul-Mary Delannoy. Il est interrogé le 19 mai dans les colonnes de la Voix du Nord :
Jacques Amyot, pourquoi avoir démissionné aujourd’hui [le vendredi 18] ?
Pour deux raisons : d’abord, parce que notre équipe est désormais sauvée [Note DBC : ce qui n'est pas tout à fait vrai], ensuite parce que je me suis rendu compte que le projet de M. Doublet n’avait aucune chance d’être retenu par la mairie. Et j’en suis atterré.
Cette décision, vous l’avez prise seul ?
Absolument, sans aucune pression d’aucune part. Ce projet, j’y ai beaucoup cru. Réunir une multitudes de petites et moyennes entreprises sous la bannière du LOSC, c’était une idée que j’avais émise depuis longtemps. Je l’ai dit, répété cent fois, que le LOSC devait devenir un club « communautaire ». Et si je dois avoir un seul regret aujourd’hui, c’est de ne pas avoir su opérer cette fédération d’entreprises plus tôt.
Cela laisse supposer que si M. Doublet avait réussi à convaincre la mairie, vous seriez resté ?
Pourquoi pas, j’aurais pu continuer à apporter ma pierre à l’édifice. Là, je préfère me retirer, laisser le champ libre à ceux qui vont arriver. C’est plus sain, plus sage aussi.
Vous partez la conscience tranquille ?
Vous savez, quand nous avons repris le LOSC en 1977, il était déjà endetté de 1,5 ou 2 MF de l’époque. Je ne sais plus très bien. Et nous ne sommes jamais parvenus à combler le trou. Nous avons toujours espéré un exploit en coupe ou une qualification en coupe d’Europe et ça n’est malheureusement jamais arrivé. Je ne dis pas que je n’ai pas eu de torts mais il a fallu suivre l’évolution, des salaires notamment. Et encore aujourd’hui, lorsque je m’aperçois que le Lillois ne dépense que 18 F en moyenne pour son club et qu’il est en avant-dernière position derrière le Parisien, je me dis qu’on ne pouvait pas faire de miracles.
Revenons à ces derniers mois passés au LOSC. Vous n’avez pas vraiment digéré la nomination de Paul Besson comme co-directeur, nous nous trompons ?
Écoutez, le docteur Besson ne m’a pas adressé la parole depuis trois ou quatre mois. Bonjour, bonsoir, c’est à peu près tout. Nous n’avons jamais parlé ensemble du LOSC… Si je n’ai rien dit, c’était tout simplement pour ne pas nuire à la bonne marche du club, pour ne pas créer un drame de plus…
Vous n’en direz pas plus ?
Non, ça ne servirait à rien.
Dans quel état d’esprit vous trouvez-vous ? Que va-t-il advenir maintenant du club ?
Je suis triste bien sûr, très triste de ce qui se passe. Mais pour le reste je ne suis au courant de rien. Le docteur Besson ne m’a évidemment rien dit, et avec Jacques Dewailly je n’ai eu aucun contact récemment. Rien qui puisse m’éclairer… »
Et Lille joue son maintien ce samedi, « mais il s’agit là d’un sujet purement sportif. Autrement dit, guère intéressant par les temps qui courent… » (La Voix du Nord, 18 mai). Le LOSC passe à deux doigts de la catastrophe : rapidement mené 0-2, il faut à tout prix éviter la large défaite, si Nice venait à gagner… et donc masquer à l’adversaire que Lauricella joue tout la deuxième période avec une main cassée ! Ouf, le LOSC est sauvé sur le terrain, et les joueurs partent en vacances.
Et en coulisses, revoilà la piste Flocco ? Non Ou en tout cas pas seul. Le choix s’est fixé non pas sur un homme providentiel, mais sur plusieurs investisseurs nouveaux. Une conférence de presse à l’invitation du club Challenge est organisée à Grimonprez-Jooris : on y a la confirmation que Doublet s’appuyait sur des partenaires pas assez puissants. On annonce alors un pool d’entreprises, dont Auchan (Jean-François Duprez) et La Redoute (François Sénéchal), qui apportent leur nom mais pas grand chose d’autre… ainsi que la venue, probablement à la présidence, de Claude Guedj (CRIT-Interim), qui a la haute main sur des sociétés d’interim, de gardiennage et de nettoyage. Dans le football, il a jusqu’alors fait du sponsoring pour Auxerre, Tours et Nice. On annonce même Flocco dans le comité de direction.
Mais entre fin mai et début juin, Flocco s’éclipse discrètement. Il n’entrera pas au LOSC. A-t-il senti que le LOSC n’était pas au bout de ses peines, et que le mois de juin allait encore offrir du grand n’importe quoi ? Sans doute.
Bruno Flocco retourne donc à ses affaires, chez Testut. On entendra parler de nouveau de lui en 1993, au moment où il est emprisonné préventivement pour l’ « affaire Testut » : en gros, Tapie a accusé Flocco de confondre les finances de Testut avec ses finances personnelles. En riposte, Flocco a accusé Tapie d’avoir confondu les finances de Testut avec celle de l’Olympique de Marseille, ce qui aurait notamment permis d’acheter Chris Waddle. Tout le monde a été définitivement condamné pour cette affaire en 1996, avec de fortes amendes et de la prison avec sursis. Félicitations à tous !
Finalement, le LOSC ne s’en tire pas trop mal : à Lille, on n’est peut-être pas toujours compétents, mais les gens nous savent honnêtes (de Marseille).
Posté le 21 octobre 2021 - par dbclosc
Quand Bernard Tapie a failli reprendre le LOSC (1/2)
En ce printemps 1990, c’est la routine pour le LOSC ou, pour le dire autrement : c’est la crise. Habitué aux remous de forces variables depuis quelques années, le club se trouve cette fois au cœur d’une sacrée tempête : la mairie, via Paul Besson, l’adjoint aux sports, a haussé le ton et n’a plus l’intention de renflouer des finances exsangues. Parmi les repreneurs potentiels, Bruno Flocco, dont l’entreprise appartient au groupe Tapie. Et Bernard Tapie lui-même ne tarde pas à pointer son nez.
Cet article est le premier épisode (sur deux) du récit de cette tentative de reprise : pour le moment, l’heure est à la séduction entre les parties et aux espoirs d’un avenir losciste délesté de ses interminables problèmes financiers que la mairie ne veut plus supporter.
Il est complexe de relater l’année 1990 du LOSC, tant elle a été marquée par un grand nombre d’affaires, de rebondissements et de coups de théâtre, dans la lignée d’une année 1989 elle-même assez généreuse en la matière. Il faut voir là le symptôme d’un club qui, s’il est pourtant en structuration en coulisses, est en grande difficulté financière, et ce depuis des années. Ajoutons à cela des performances sportives médiocres depuis 35 ans, à peine soulagées par quelques titres de D2 et coups en coupe de France, et voici une bonne partie des ingrédients réunis pour un quotidien morose qui n’en finit pas de s’allonger.
Les signes avant-coureurs avant la tempête
Commençons donc en 1989, année d’élections municipales. Pierre Mauroy est réélu maire de Lille pour la 27e fois. Son adjoint aux sports, Albert Matrau, est remplacé par Paul Besson, qui semble très intéressé par le cas du LOSC : en effet il réunit rapidement quelques dirigeants de l’époque, comme Bernard Gardon, le directeur sportif, Roger Merlot, le financier, ou Patrick Robert, pour les relations publiques. Cette initiative semble ravir dans un premier temps les dirigeants loscistes, qui pensent trouver en Besson un homme de dialogue avec qui travailler et avancer.
Hélas ! Les hommes du LOSC vont vite déchanter. Très vite, des rumeurs bruissent : au cours de quelques réunions dans certains cercles non fréquentés par les dirigeants du LOSC, l’adjoint aux sports confierait tout le mal qu’il pense du club et de sa gestion. On dépasse le stade des rumeurs quand, en décembre 1989, la presse régionale relaie explicitement l’idée que Paul Besson critique la gestion, la méthode et les choix de Jacques Amyot, le directeur général, dont les jours seraient comptés. L’année 1989 se termine donc dans la méfiance, une méfiance confirmée dans la Voix du Nord le 6 janvier 1990 : « si lune de miel il y a eu entre la direction losciste et son partenaire municipal, l’heure est désormais à l’éclipse totale. Sur la sellette, la silhouette de Jacques Amyot se détache nettement. À grand renfort de petites phrases, le directeur général de la SAEM fait l’objet d’un pilonnage en règle ». Face à cette offensive municipale désormais plus que supposée, Jacques Amyot réplique le 9 janvier et expose qu’en le visant, on se trompe de cible, et qu’il n’a pas l’intention de démissionner. Le lendemain, pour calmer le jeu, un reportage de France 3 Nord montre Besson et Amyot en discussion dans les travées et sur la pelouse de Grimonprez-Jooris : l’adjoint aux sports s’en prend aux journalistes en manque de sensations fortes… En apparence, les affaires se tassent. Pour quelques semaines seulement, car il se trame effectivement quelque chose. Ainsi, le 9 mars, devant la fine fleur du monde économique régional, Pierre Mauroy se pose en rassembleur d’un LOSC aux visées européennes : est-ce le signal que tous attendent ? Le 26 mars, Paul Besson déclare sa confiance envers les techniciens du club, dit qu’Amyot « peut encore apporter beaucoup au LOSC », tout en déclarant chercher « quelqu’un de fort, qui aime gérer ». Jusque quand la mairie va-t-elle souffler le chaud et le froid… ?
Des Dogues bien peu mordants
Sur le terrain, cela ne va guère mieux : les Dogues oscillent entre le ventre mou et la ligne de flottaison, juste au-dessus de la place de barragiste. Les remous de l’été 1989 semblent avoir laissé des traces, et malgré la présence de joueurs de talent comme Angloma, Friis-Hansen, Pelé ou Périlleux, le LOSC se traîne. On espère, tout de même, un sursaut en coupe, comme quand Lille sort Nancy début mars : « est-ce le début du printemps lillois ? » s’interroge la Voix des Sports (12 mars). Après une victoire bienvenue en championnat contre le Racing Club de France le 7 avril (32e journée), Lille garde 3 points d’avance sur le barragiste, puis est malheureusement éliminé de la coupe 3 jours plus tard, à domicile, par Cannes, aux tirs aux buts. Vandenbergh, « soulier de plomb » comme le surnomment des supporters facétieux depuis l’été 1989 car à côté de ses pompes, rate le dernier tir lillois. Décidément, cette saison sera, une fois encore, sans saveur. Fort heureusement, la situation politico-administrative du club va se charger d’apporter beaucoup de piquant.
Besson fait main basse
Le 11 avril 1990 est un tournant : pour célébrer avec un mois d’avance le cinquantenaire du 10 mai 1940, Paul Besson défonce tout sur son passage. Il exige par écrit le gel des décisions susceptibles d’engager le club lillois pour l’avenir ! Autrement dit : aucun engagement financier ne doit être pris jusqu’à nouvel ordre, notamment en matière de transfert et de publicité. Il précise qu’il fait cette annonce en tant que co-directeur du LOSC, au même rang que Jacques Amyot, un poste auquel il s’est nommé le 1er mars. Détail savoureux : Amyot ignorait tout de cette nomination. Voilà donc le LOSC avec deux directeurs, « l’un étant plus égal que l’autre, comme aurait dit Coluche » souligne malicieusement la Voix du Nord. Après quelques mois d’observation et quelques escarmouches, Paul Besson a donc entamé sa campagne, avec deux exigences : gérer autrement le club et trouver d’importants soutiens financiers. La Voix du Nord précise : « Paul Besson a effectué un pas supplémentaire sur la voie qu’il s’est tracée. Rien ne peut plus être fait sans lui » ; il parle au nom d’une municipalité « lassée de toujours cautionner des prêts » et d’être « l’éternelle vache à lait » (13 avril). Ainsi, Jacques Amyot, co-directeur général, et Bernard Gardon, directeur sportif, sont dans l’impossibilité de prendre des initiatives. Embêtant de se mettre en hibernation au moment où, traditionnellement à cette période, on est en plein préparatifs pour la saison suivante !
Un conseil d’administration de la SAEM prévu le 25 devrait permettre d’y voir plus clair. En attendant, le LOSC semble être entré dans une zone de turbulences désormais bien familière : après, notamment, le départ d’Heylens en 1989, succédant lui-même à la démission de Samoy en 1988, le club semble marqué d’une pierre blanche par l’instabilité, et le quotidien régional, sous la plume d’Eric Leduc, ne manque pas de rappeler le passif du LOSC : « il y a plus de 20 ans que le club offre le même spectacle de l’attentisme et des promesses jamais tenues (…) Mais que devient le grand projet losciste dans tout cela ? Que l’on fasse place nette pour avancer, après tout, pourquoi pas ? Encore faudrait-il que les résultats suivent. Non contents d’avoir écoeuré un public, las de voir éternellement vaciller la flamme de son club, ceux qui sont censés hisser le LOSC à un autre niveau vont-ils enfin choisir la bonne direction ? Le passé ne plaide guère en leur faveur… » (La Voix du Nord, 13 avril)
Et un ! et deux ! et trois ! et quatre ! et cinq-zéro !
Et les joueurs, dans tout cela ? La question paraît bien secondaire par rapport aux enjeux de « restructuration » en cours. En championnat, tout semblait aller mieux après cette victoire bienvenue contre le Racing. Mais l’élimination de la coupe par Cannes semble avoir plongé tout le monde dans une lassitude contagieuse : « un brin de morosité flottait dans les regards hier matin à l’entraînement du LOSC. Les effluves de l’élimination en coupe étaient encore là, drainant derrière elles leur cortège habituel de regrets » (La Voix du Nord, 13 avril). En outre, les joueurs sont placés à la même enseigne que les supporters : ils apprennent tout par la presse. Dès lors, logiquement soucieux de leur avenir, ils se posent des questions et, dans ces conditions, ne voient pas nécessairement le futur à Lille. On sait que Pelé et Périlleux sont très sollicités, Fiard hésite à prolonger et, par ailleurs, Galtier et Angloma peuvent faire jouer une clause libératoire qu’ils ne manqueront sûrement pas d’activer. Mais au-delà de la seule question des contrats, l’ambiance ne semble pas très bonne au sein du club. Ainsi, le 16 avril, la Voix du Nord se demande ce qui peut bien justifier les mises à l’écart d’Eric Prissette et de Jean-Luc Buisine : « en fait, ils ont commis l’erreur , si on peut appeler cela une erreur, d’ouvrir la bouche. Pas pour remuer ciel et terre mais simplement pour interroger leurs supérieurs hiérarchiques à une époque où le club lillois cherchait sa voie et un entraîneur (…) Une démarche synonyme de condamnation, malheureusement. Mais avait-on pensé aux retombées qu’une telle attitude entraînerait ? » (16 avril). En mettant l’accent sur les qualités des joueurs écartés (Prissette, « pas une star du ballon rond mais un sacré équipier » ; Buisine, dont on aurait besoin « du métier, de l’expérience, de la valeur morale ») et sur l’illégitimité de leur mise à l’écart, la VDN souligne à quel point ça ne tourne pas très rond du côté du LOSC. Y compris, probablement, entre les joueurs : dans Score, le magazine du LOSC, Christophe Galtier regrette que l’ambiance ne soit pas extraordinaire dans le groupe. En témoignent, pour illustrer son propos, l’absence de repas commun durant la saison, et la présence de seulement 3 joueurs au mariage de David Guion.
Quoi qu’il en soit, avant de se déplacer à Montpellier, les joueurs assurent que les affaires extra-sportives du LOSC ne les atteignent pas : cette remarquable imperméabilité aux soubresauts du club permet ainsi aux joueurs de ne prendre que 0-5 à la Mosson ! Il reste 5 journées et Lille n’a plus que 2 points d’avance sur le barragiste…
La commission de développement a des idées
Si le LOSC est « attaqué » par la mairie, le club ne constitue pas pour autant un bloc homogène qui ne ferait que subir les événements. On le disait en introduction, le club a su se structurer depuis quelques années avec, par exemple, une politique de relations publiques avec le monde économique, des relations Presse, des relations avec les collectivités locales, ou encore un embryon de politique à destination des « VIP ». Et on compte aussi au sein du club un organe important : la « commission de développement », créée en 1986, présidée par François Sénéchal puis par Patrick Robert. Principalement composée d’hommes de communication, elle est dans les faits le véritable comité directeur du LOSC, où se décident, entre autres, le prix des places ou les liens avec la régie publicitaire. La commission de développement est donc une voix qui compte dans le club, en tant que « gardien du temple », là où on pourrait dire, en caricaturant (un peu) le trait, que le conseil d’administration de la SEM n’est composé que de gens nommés par la mairie… et donc fortement dépendants d’elle. Et c’est d’Alain Martinne, membre de ladite commission, que s’amorce une contre-attaque. Dans la Voix du Nord du 13 avril, il énonce que « trop de bruits, trop de doutes, trop d’hypothèses créent au LOSC une ambiance néfaste pour son avenir, alors que toutes les énergies devraient converger et être mises en commun autour d’un projet fort et construit ». Ce propos assez consensuel est suivi de quelques propositions concrètes à appliquer d’urgence : s’occuper des transferts sous peine de ne récolter que des miettes, négocier avec les potentiels régisseurs publicitaires (certains ont donné des dates-limite) sous peine de devoir négocier des contrats à la baisse, et ne pas démobiliser les énergies de ceux qui, depuis des semaines, travaillent à la prochaine saison.
Provisoirement, le LOSC respire après sa victoire contre Metz une semaine plus tard. En marge du match, Besson évoque le Conseil d’administration de la SAEM prévu le mercredi 25. Il déclare que ce sera « rien que du classique », tout en annonçant : « j’ai bien avancé dans mes travaux. Mais ça n’a pas été facile. D’ailleurs, j’ai hâte de boucler le dossier. Nous avons trouvé les hommes pour bâtir du solide et du durable. Tout n’est pas encore ficelé à cent pour cent. Mais vous en saurez davantage d’ici peu (…) Nous aurons des personnes pas plus compétentes, mais plus expérimentées. Dans le domaine de la gestion, notamment » (La Voix des Sports, 23 avril). Apparemment, il aurait trouvé les garanties financières qui pourraient favoriser le décollage du LOSC. Avec quels joueurs ? Quand on lui fait remarquer que Pelé est sur le départ, il répond : « Pelé sur le départ ? Ah bon. Le joueur a émis effectivement le souhait de quitter le Nord, mais il n’est pas encore parti. Pelé pourrait servir de base pour construire une nouvelle équipe ». Avec Amyot, Gardon et Santini, dont Besson prétend ne pas vouloir se séparer…
Bernard, tapi dans l’ombre
Finalement, c’est avant le CA qu’une nouvelle fait « l’effet d’une petite bombe » (VDN, 24 avril), même si on savait que le club, via Besson, cherchait un allié puissant : le LOSC s’est rapproché de Bernard Tapie. C’est Pierre Mauroy lui-même qui a divulgué l’information au cours de la séance du conseil municipal du 23 avril. Bien sûr, ce n’est pas ce nom qui a été cité par le maire de Lille. Mais en indiquant que « des négociations avaient été engagées avec une entreprise régionale de Béthune, dont le PDG est Bruno Flocco », Mauroy a ouvert les portes du LOSC à Bernard Tapie. Car la société en question, Testut, appartient au groupe Tapie depuis 1986. Elle est spécialisée dans les appareils de pesage, de métrologie, et les compteurs, ce qui lui permet très facilement de dénombrer 330 salariés. La surprise est totale car si la presse a fait état des relations entre le LOSC et les milieux économiques, ce n’est jamais remonté jusqu’à Tapie. Ce qui tend à laisser penser que les contacts sont récents.
Et Bernard Tapie se met très vite en avant… pour annoncer qu’il reste à distance, pour l’instant : « le directeur général de Testut, qui est un de mes collaborateurs, a été contacté pour aider le LOSC. Je peux donner un coup de main pour doter ce dernier d’une gestion plus dynamique, plus moderne. Car Lille, qui est une ville que j’aime bien, mérite d’aller en coupe d’Europe. Mais cela dit, il n’est pas question que j’intervienne directement dans la vie du club nordiste ». Tapie avait pris moins de gants un an auparavant, en estimant que les dirigeants lillois étaient « incompétents »…
Flocco motive
Pour le moment donc, on peut imaginer qu’après cette prise de contact, on entre dans une phase de négociations, et Flocco, 47 ans, occupe le terrain. Ancien basketteur, on lui prête une bonne connaissance du milieu du sport. Dans l’édition du 24 avril, la Voix du Nord rapporte les propos de celui qu’on présente comme le probable futur patron du LOSC. Voici la transcription de l’entretien :
« M. Flocco, on vous présente, depuis quelques heures, comme le probable patron d’un LOSC nouvelle formule. Partagez-vous ce point de vue ?
J’ai été contacté récemment par un membre du conseil municipal de la ville de Lille pour, éventuellement, apporter mes conceptions du football. Disons que, pour l’instant, nous sommes dans une phase d’approche de sensibilités. Cela dit, la semaine sera importante car je dois rencontrer les dirigeants actuels : MM Dewailly, Besson et Amyot.
Rencontre qui pourrait ressembler à une passation de pouvoir ?
Pas encore ! Il s’agit plutôt d’une inspection des lieux, d’un examen approfondi de la situation. Sportive et financière. À partir de là, je pourrai avoir un éclairage plus précis.
Pourquoi avoir songé au LOSC ?
Parce que j’ai toujours eu un faible pour le football, bien qu’ayant pratiqué le basket, naguère, à Joeuf. Par ailleurs, je souhaite ardemment que la région Nord-Pas-de-Calais ne traîne plus cette étiquette de région pauvre et déshéritée. Or, le ballon rond est un bon moyen d’atteindre ce but.
Si vous décidez de vous investir dans la vie du LOSC, exigerez-vous d’en être le patron ?
Tout à fait. Si je rentre dans le comité de direction, c’est pour en prendre le commandement.
Est-ce qu’à un moment ou à un autre, votre démarche a été dictée par Bernard Tapie, dont le groupe chapeaute votre entreprise ?
Bernard Tapie ne m’a pas donné de directives. Hier, je l’ai eu au téléphone pour évoquer, justement, cette éventualité. Il m’a encouragé, soulignant au passage qu’il ne voyait aucun inconvénient à ce que je prenne en main le football lillois.
On ne peut donc parler d’OPA du groupe Tapie sur le football français ?
Non, pas du tout. Je tiens à dire, d’ailleurs, que Testut appartient certes, à la Holding Bernard Tapie Finances, qui regroupe divers investisseurs, dont les AGF et la banque Worms mais, dans cette histoire, j’agis librement. Par amour du football.
Quel regard jetez-vous sur ce football professionnel, justement ?
Le football est en train de mourir. Si on n’y prend pas garde, dans quelques années, ce sera le désert ! Parce que le système est révolu. Parce que les méthodes des employées sont ringardes. Nullement adaptées aux exigence présentes.
Que prônez-vous exactement ?
Une gestion dynamique. Mon rôle est d’ailleurs de convaincre d’autres partenaires. De les inciter à venir nous rejoindre. Dans la région, il y a de grosses sociétés qui attendent que j’impose mes idées pour suivre le mouvement. Personnellement, j’ai déjà mon équipe. Six personnes, parmi lesquelles un chef d’entreprise, un chasseur de têtes et un avocat.
Quelles recettes apporterez-vous pour changer le football lillois ? Délaisserez-vous les dirigeants en place ?
Il faut faire autrement, c’est évident. À la lumière du match Lille/Marseille, je suis sûr que le public n’attend qu’un déclic. Seulement voilà, il faut avoir la capacité de changer. Je pense qu’au sein du comité actuel, il y a sûrement des gens compétents qui ne méritent pas d’être virés.
En fait, vous voulez imposer une nouvelle image ?
Absolument. Le moment est venu de donner une nouvelle orientation au football lillois. Si on n’agit pas, le LOSC va tomber. Comme Lens.
Justement, on dit ici et là que vous aviez amorcé un rapprochement il y a quelques mois avec le RC Lens ?
Exact. Mais un accord n’a pu être trouvé. Tout cela parce qu’un homme politique de la ville [note DBC : il vise André Delelis] considère le Racing comme son joujou. Et que ce joujou, il ne veut pas le partager. C’est dommage car Lens me semblait réunir toutes les garanties en matière d’environnement.
Vous parlez du Nord comme si vous y étiez né. Étonnant !
Oui mais j’ai l’habitude de m’attacher à la région dans laquelle je travaille. Je veux me battre aussi pour donner au Nord-Pas-de-Calais une image conquérante. 92 est là, à notre porte. Il faut créer quelque chose de vrai. Quelque chose de fort ! »
Le style est du genre directif, très marqué du style de Bernard Tapie : on joue sur la fibre émotionnelle (la région de cœur, l’amour du foot), on sort ses muscles (je suis très entouré), on menace de virer tout le monde pour s’assurer qu’aucune tête en dépasse, on assène plus qu’on ne démontre pour mieux justifier une reprise en main (« Le football est en train de mourir », « le système est révolu », « les méthodes des employées sont ringardes », et tout cela relève avant tout de la « bonne gestion » et du caractère : après tout, quand on veut, on peut.
Du côté des hommes en place, on réagit dans un mélange d’impuissance et de curiosité. Ainsi, Bernard Gardon, qui apprend les nouvelles par la radio : « j’attends d’abord d’avoir des confirmations officielles de tout cela. C’est vrai, il était fait allusion depuis quelques temps à un partenaire, mais il n’y avait rien de précis. Le fait que ce soit Bernard Tapie ou un autre qui se manifeste ne change rien. L’essentiel, c’est que les problèmes du LOSC puissent être résolus. Nous jugerons dans quelques temps, sur les faits. Aujourd’hui, une partie du voile a été levée. Mais ce qu’il est intéressant de savoir, c’est savoir ce qui va être fait, avec qui et comment. Une chose est sûre, ça peut faire bouger le LOSC. Que des sociétés s’investissent, c’était souhaité par beaucoup (…) Il devenait évident que des restructurations allaient s’opérer, mais en ce qui me concerne, en ce qui concerne aussi les techniciens, jamais une quelconque remise en cause n’avait été jusqu’ici envisagée. Du moins personne n’avait abordé le sujet avec nous. Cela dit, une nouvelle politique va certainement se définir. Chacun doit prendre les décisions qui sont de sa responsabilité et dans l’intérêt général du club » (La Voix du Nord, 24 avril). Philippe Périlleux, que l’incertitude autour du club semblait inquiéter au plus haut point, semble rassuré de voir que le LOSC se dote enfin d’ambitions : « en ce qui me concerne, j’ai encore deux ans de contrat. Autant les vivre dans un LOSC ambitieux. Cela fait 6 ans que je suis là et, tous les ans, on a laissé entendre que le LOSC voulait devenir un grand club. Et je n’ai jamais rien vu venir. Ce sera peut-être pour cette fois ».
Posté le 10 octobre 2021 - par dbclosc
Lille s’empare des Malouines
Après sa victoire à Brest la semaine dernière (3-1), le LOSC a pris la tête de son groupe de D2. Cette prise de pouvoir est toute relative quand on constate les faibles écarts en points, l’âpreté des rencontres, et le nombre de confrontations entre prétendantes déclarées. Il n’empêche : il vaut mieux être à la place des Lilloises qu’à celle des Lensoises, par exemple.
Voici Saint-Malo, qui a quelque peu merdouillé son début de saison en faisant pire que les Lensoises et en perdant ses 3 premiers matches. Prudence, cependant : la semaine dernière, les Malouines ont fait 2-2 contre Nantes, en étant remontées en fin de match. Autant dire qu’après un début difficile, cette performance sonne peut-être le réveil d’une équipe dont il faut se méfier, et dont on se rappelle qu’elle avait donné du fil à retordre à nos Lilloises la saison dernière (3-3).
Du côté du LOSC, quelques changements. Chloé Marty souffre de la cheville et, à Brest la semaine dernière, Salomé Elisor a ressenti une douleur à l’adducteur. En vue du déplacement à Nantes, Rachel Saïdi préfère ne pas prendre de risque et laisse ces deux joueuses au repos. Devant, on se retrouve donc avec deux pointes (Mouchon et Azzaro) soutenues sur les ailes par Pierel et Boucly. Quant à Gwen Devlech, elle a été souffrante durant la semaine et est, là aussi par précaution, remplaçante. À sa place, Lou Bogaert, qui a connu ses débuts en D2 la semaine dernière, et qui connaît ici sa première titularisation. Sur le côté droit de la défense, Clara Nollet est reconduite, et Eva Fremaux est sur le banc. Naomi Bamenga est de retour de blessure, sur le banc.
Comme Devlech’ est sur le banc, et conformément aux enseignements de l’entrevue récente entre Rachel Saïdi et le roi Philippe de Belgique, SILKE DEMEYERE EST CAPITAINE !
Saint-Malo joue dans un ensemble rose du plus mauvais effet : si c’est une stratégie pour perturber l’adversaire, ce type d’agissement devrait être sévèrement sanctionné.
13h59 C’est parti Paprzicki !
5e Après un subtil petit coup de Silke Demeyere que l’arbitre n’a pas vu, le LOSC récupère et repasse par l’arrière. Polito ouvre sur la droite vers Pierel qui crochète et centre. À 10 mètres face au but, Azzaro tente un contrôle mais est reprise par la défense.
14e On joue beaucoup avec de longs ballons en ce début de match du côté du LOSC, ce qui est plutôt inhabituel. Bogaert ouvre vers Boucly à gauche. Elle obtient un coup franc à l’angle de la surface de réparation. Aurore Paprzicki le frappe, et la gardienne intervient sans trop de problème.
17e Bonne remontée de Mouchon au milieu de terrain : elle trouve un relais avec Boucly puis sert Pierel sur la droite. Près de la ligne de touche, Pierel envoie un ballon à ras de terre vers la surface vers Mouchon, qui manque sa reprise et ne touche pas le ballon, qui finit toutefois dans le but, la gardienne ayant été surprise par l’effacement involontaire de Noémie Mouchon. Mais celle-ci était hors-jeu, le but est refusé.
19e Faute sur Silke Demeyere ! Carton !
Coordination parfaite dans la répartition des efforts : quand il est temps d’attaquer pour Clara Nollet, il est l’heure de la sieste pour Aurore Paprzicki
21e Saint-Malo attaque par la gauche. Une sorte de ballon en cloche est envoyé à l’entrée de la surface de réparation. À la retombée, belle volée de la 8, mais ça passe à côté.
22e Beau contrôle d’Azzaro dos au but (on ne va pas l’écrire à chaque fois). Elle donne à gauche à Boucly, qui cherche Mouchon en profondeur : corner. Sur celui-ci, frappé par Paprzicki, une arrière bretonne se troue et envoie vers sa gardienne qui dégage difficilement du poing. Ça revient sur Polito qui frappe au-dessus.
26e Cette fois, Saint-Malo attaque par la droite : un centre est envoyé dans la surface et, à la réception, Amani, la n°7, semble mal se positionner, si bien qu’elle ne peut ni bien contrôler, ni reprendre de volée alors qu’elle est extrêmement bien placée. La défense lilloise s’en tire à bon compte.
On en profite pour dire que Saint-Malo a de belles remontées de balle au milieu que le LOSC a du mal à contenir. Et cette Salma Amani est particulièrement en vue.
Dans la continuité, à distance, Maïté Boucly envoie une frappe puissante, et probablement flottante, que la gardienne dégage du pied, tout en ayant sauté. Efficace, mais quel drôle d’arrêt !
28e à une quarantaine de mètres du but breton, Boucly est au coup-franc. On s’attend tous à un ballon dans le paquet dans la surface, mais Maïté joue à côté d’elle vers Paprzicki qui, en une touche, remet à Boucly qui n’est pas partie. Comme dirait l’autre, « c’est pas mal joué, c’est très mal joué ! ».
29e Boucly et Pierel ont permuté.
Carton jaune pour la n°8 de Saint-Malo après une faute sur Azzaro.
37e Après une mauvaise relance de la défense malouine, Chloé Pierel prend sa chance à 25 mètres : ça passe juste à côté !
40e Nouveau coup-franc pour Maïté Boucly, dans la même configuration que tout à l’heure. Cette fois, elle envoie dans le paquet : c’est dégagé puis Paprzicki, à l’entrée de la surface, écrase sa frappe qui termine à côté.
42e Silke Demeyere lance Noémie Mouchon côté gauche, qui prend de vitesse la défense, repique au centre et parvient à placer une sorte de pointu. Et encore, la gardienne repousse du pied en sautant, mais qu’est-ce que c’est que ça ?
On savait que les remparts de Saint-Malo étaient célèbres, mais on ignorait qu’il s’agissait en particulier du dernier d’entre eux.
43e Derrière, bonne intervention de Polito, impeccable depuis le début du match.
45e Carton jaune pour la 4 de Saint-Malo. Sur le coup-franc frappé de la droite par Boucly, la gardienne claque en dehors de son but, mais ça reste en jeu avec une reprise de Polito, contrée devant la ligne. Derrière, ça cafouille un peu, nous dans le public on réclame une main pour voir ce que ça donne, du coup l’arbitre se sent obligée de faire signe que non, puis c’est dégagé, et c’est la mi-temps.
Le match est plaisant. Mais bien évidemment ça ne suffit pas à notre bonheur. Lille a la maîtrise du match, mais a du mal à s’approcher dangereusement du but adverse. Les occasions les plus nettes viennent de frappes lointaines (Boucly 26e, Marty 37e) ou d’une chevauchée individuelle (Mouchon, 42e), ce qui est assez illustratif des difficultés du LOSC. Mais même si Saint-Malo montre quelques beaux mouvements, ou qu’on peut toujours se dire que Chloé Marty et Salomé Elisor, toutes deux à l’aise depuis le début du championnat, seraient les bienvenues, on n’est pas trop inquiets pour le moment. Les « novices » Nollet et Bogaert sont parfaitement dans le coup : Clara ferme parfaitement son couloir tout en prêtant main forte offensivement ; Lou est davantage dans la première relance et le fait avec un grand calme.
15h00 C’est reparti Paprzicki !
46e Remontée de Demeyere et faute sur Silke ! Carton !
47e La 22 de Saint-Malo déborde à droite, est gênée par Bamenga qui s’échauffe sur la touche, puis centre vers la 14 qui reprend à côté.
51e Bonne combinaison lilloise entre Paprzicki, Ollivier et Mouchon. À l’entrée de la surface, côté gauche, Noémie ne frappe pas et cherche plutôt le deuxième poteau. La défense dégage mais ça revient sur Paprzicki qui tente de loin : c’était plus proche de finir sur l’autoroute derrière que dans le but breton.
Remontée de balle classique de Silke Demeyere
55e Lille se fait contrer bas. Frappe de la 8 au-dessus.
57e Après un une-deux avec Paprzicki, Maïté Boucly reçoit le ballon à 25 mètres. Elle se place en bonne position pour frapper du gauche. Ça part très vite, ça tape le dessous de la barre, ça tape par terre puis ça ressort. Très vite, le juge assistant lève son drapeau pour indiquer que le ballon est entré, et c’est manifestement ce qu’ont vu les joueuses (des deux camps) proches de l’action si on en croit leurs réactions spontanées. Sans contestation, Lille mène 1-0 !
58e Encore un carton jaune pour Saint-Malo, pour la 22.
59e ENCORE UNE FAUTE SUR DEMEYERE, C’EST FINI OUI ?!? Le coup-franc d’Aurore Papzricki est arrêté par la gardienne.
60e Sortie de Noémie Mouchon, entrée de Naomi Bamenga.
65e Frappe de la 17 de Saint-Malo à l’angle des 6 mètres : Elisa Launay détourne du poing en corner !
Saint-Malo : Sortie de la 5, entrée de la 3.
70e On relance court du côté du LOSC, mais les Lilloises sont contrées. Le ballon arrive sur Amani, seule au point de penalty. Et Elisa Launay, qui avait pourtant déjà un genou à terre, parvient à se relever pour aller chercher (et capter!) la frappe en hauteur de l’attaquante.
C’est l’occasion de le rappeler en tribune : hormis pour le premier match sans souci contre Saint-Maur, Elisa Launay a systématiquement réalisé des arrêts qui ont soit maintenu le nul, soit l’avantage du LOSC.
C’est curieux car en seconde période, Lille semble bien mieux maîtriser son sujet, et c’est à ce moment-là que l’adversaire se crée deux grosses occasions.
72e Corner tiré par Paprzicki, au deuxième poteau Polito remise dans l’axe, ça cafouille, puis Pierel envoie du gauche à côté.
Saint-Malo : sortie de la 8, entrée de la 25.
75e Boucly lance Azzaro, seule face à la gardienne. Elle s’emmêle un peu les pinceaux et envoie un vieux tir largement à côté.
76e Encore un beau mouvement collectif à gauche : Bamenga trouve Boucly qui centre à ras de terre aux six mètres. Azzaro est accrochée mais parvient à rester debout et à conclure du gauche : 2-0 !
78e Frappe lointaine de la 22 : pas de problème pour Launay.
79e Sortie de Chloé Pierel, entrée de Gwenaëlle Devleeschauwer. Silke lui rend le brassard de capitaine. Au même moment, l’Italie marque contre la Belgique, c’est tout même étonnant.
Gwen reprend sa place en défense centrale, et Lou Bogaert passe au milieu, à gauche.
81e Dans la surface lilloise, contact litigieux entre Agathe Ollivier et son adversaire, la 17. Les joueuses et le banc de Saint-Malo réclament un pénalty. Difficile de dire ce qu’il en est, mais Agathe a l’air très sincèrement agacée par la situation et semble vouloir demander des comptes à celle qui reste au sol, au point que le banc lillois lui demande de se calmer. Quoi qu’il en soit, l’arbitre ne siffle pas, Agathe et la 17 finissent par se saluer, et les Malouines rendent le ballon aux Lilloises. Alala, c’est beau !
84e Dégagement de Devlech’, prolongé de la tête par Paprzicki vers Azzaro, qui s’excentre et frappe : sur la gardienne, qui montre qu’elle sait aussi se servir de ses mains.
85e Saint Malo : entrée de la 18, sortie de la 14, qui a fait quelques bons trucs sur ses quelques minutes de jeu. Elle serait mieux valorisée par notre compte-rendu si Saint Malo avait un site internet à jour avec les noms et les numéros de ses joueuses !
90 + 2 Et allez, dégagement de la gardienne de Saint-Malo sur le toit de la tribune.
90 + 4 C’est fini ! Le LOSC s’impose 2-0.
Anomalie sur le panneau d’affichage : le « s » de « LOSC » a disparu, ce qui donne « Loc »
Victoire logique du LOSC, après une partie agréable. Un très joli but de Boucly a permis de rapidement prendre les devants en seconde période et de ne pas commencer à douter. Les Lilloises ont alors joué de façon plus fluide, plus collective, sans parvenir à augmenter l’écart car les occasions sont demeurées rares. Et il a donc fallu que Launay s’interpose encore deux fois avec brio pour éviter l’égalisation d’une équipe qui, dans le jeu, a paru inférieure. Le deuxième but a définitivement et logiquement orienté l’issue du match. Très bon match de Carla Polito derrière.
Prochain rendez-vous à Nantes, la semaine prochaine, avant la réception d’Orléans, le 31.
C’est un match qu’on a, dans l’ensemble, maîtrisé. Mais on a manqué d’efficacité sur la dernière passe en première mi-temps. On a été patientes et on a réussi à corriger cette dernière passe en deuxième mi-temps, où on s’est procuré un peu plus d’occasions. Le but de Maïté libère un peu tout le monde. On a eu ensuite plus de maîtrise. Mais c’est vrai que sur certaines situations, Saint-Malo nous a mises en danger, donc on a essayé de rester concentrées et disciplinées défensivement.
Je mets vraiment en avant l’état d’esprit du groupe. Il y avait quelques absences et, malgré ça, on a vraiment senti un groupe qui n’ a pas douté, sûr de ses qualités. C’est bien qu’on ait de la jeunesse avec ce niveau technique et cette qualité, car ça permet aux « anciennes » d’avoir davantage de concurrence et de pression au quotidien. Lou Bogaert a 17 ans, elle a débuté en D2 la semaine dernière, et elle fait le taf. Ça démontre qu’il y a de la qualité et que personne n’est irremplaçable. On s’en sort avec une nouvelle victoire et ça fait du bien au moral, avant une grosse semaine de travail et le déplacement à Nantes.
Il ne faut pas regarder le classement ! Car si on regarde le détail des rencontres, on se rend compte que Saint-Malo perd par de petits scores contre des gros. C’est une équipe qui va certainement faire perdre des points aux prétendantes à la montée. Et ce match montre encore une fois que, dans ce championnat, il y a de la qualité, des équipes vont poser problème partout, et il faut se méfier de tout le monde.
Apparemment Devlech’ est rétablie
Les comptes-rendus des matches précédents :
Lille/Strasbourg : Au bout du suspense
Lens/Lille : Le LOSC freiné
Lille/Saint-Maur : Le LOSC réussit sa rentrée
La présentation de la saison : Le LOSC à l’assaut de la D1