Posté le 30 avril 2022 - par dbclosc
Les Anciens Dogues à Londres
En ce début de semaine, et pour la sixième fois, une délégation des « Anciens Dogues » s’est rendue en Angleterre pour la traditionnelle sortie annuelle de l’association. Au programme : retrouvailles, bonne humeur, visites culturelles, déambulations, et le traditionnel match : cette année, c’était Crystal Palace/Leeds.
En conviant ses « Anciens » à Londres, le LOSC perpétue ce qui s’apparente désormais à une tradition, et donne du relief au projet du club, au-delà de son actualité immédiate et de ses résultats sportifs. C’est ainsi dans une ambiance chaleureuse et non dénuée d’émotion que plusieurs époques du club se sont retrouvées, ce qui vient rappeler à quel point le club a parfois pris des chemins sinueux, combien il est le reflet d’évolutions plus générales du football, et à quel point les carrières des joueurs sont diverses.
Sur une échelle temporelle, étaient de la partie d’anciens joueurs ayant connu la fin des années 1960, au moment où le LOSC avait même rejoint le niveau amateur, en D3 (Luc Bierry, Tony Gianquinto) puis les années 1970, quand le club a conquis deux titres de champions de D2 (Patrick Deschodt, Thierry Denneulin) ; Philippe Piette et Michel Titeca représentaient les années 1980 ; Pascal Cygan symbolisait quand à lui les transformations de la fin des années 1990 jusqu’à la première campagne de Ligue des Champions.
Du point de vue de la diversité des carrières, se retrouvaient des joueurs formés à Lille mais qui ont peu ou pas joué en équipe première (Maxime Agueh, Mehdi Oudina, Robert Dervaux), qui ont connu la D1 et la D2 à Lille puis ont fait une bonne partie de leur carrière ailleurs (David Coulibaly), ou encore qui n’ont joué qu’au niveau amateur avant de prendre un autre chemin (Luc Bierry, devenu médecin).
Thierry Denneullin, Patrick Deschodt et Tony Gianquinto lors de la saison 1974/1975 (Allez Lille n°13, mai 1975)
Et on peut dire que cette histoire bien vivante incluait même l’Olympique Lillois, à travers Patrick Deschodt dont le père, Roger, fut joueur de l’OL dans les années 1930, bien avant qu’il ne devienne président du LOSC dans les années 1970. La présence de Jean-Charles Cannone, ancien président de l’association LOSC, rappelait notamment les « années Lecomte » ; Marc Van Ceunebroeck, photographe bien connu des habitués des matches de jeunes et des filles, permettait d’élargir encore le cercle ; Arnaud Mahieu, directeur de Movitex, partenaire de la section féminine, a quant à lui trouvé un terrain très riche pour peaufiner l’encyclopédie des joueurs du LOSC qu’il prépare depuis plusieurs années !
Roger Deschodt avec le maillot de l’Olympique Lillois (Allez Lille n°10, mars 1975)
L’association des Anciens Dogues s’est formellement constituée en 2011 avec, en figures de proue, son président Patrick Robert, son manager Michel Castelain, ainsi que Patrick Deschodt, notamment responsable de la trésorerie. Avant cette date, le LOSC faisait de temps à autre appel à ses « anciens » pour quelques événements ponctuels, notamment autour des anniversaires du club (comme ici en vidéo pour les 50 ans du LOSC en 1994). Pierre Dréossi a par la suite souhaité que se constitue un réseau des anciens : sous la houlette de Michel Castelain, le jubilé des frères Plancque en 1997 ou la « fête de la remontée » en 2000 constituent ainsi les premières manifestations de ce qui est aujourd’hui routinisé quand arrivent les beaux jours, avec l’organisation de quelques matches de gala ou pour le plaisir de retrouver d’anciennes gloires, se greffer à un événement local ou encore promouvoir une cause.
Septembre 1994 : pour les 50 ans du LOSC, le club invite quelques « anciens », comme ici Jean Vincent, Bernard Lefèvre, Bolek Tempowski… et la coupe de France, ramenée spécialement de Paris par Jacques Verhaeghe (Photo : Luc Moleux/La Voix des Sports)
Mais avant même que n’existe l’association actuelle, une amicale des Anciens Dogues de l’Olympique Lillois (OL) avait vu le jour. Créée après-guerre, cette amicale vit le jour sous l’impulsion d’Henri Jooris (le fils), Albert Flouquet, André Dourdin, Georges Winckelmans, Jean Demessine et Maurice Gravelines, dans le but de célébrer les artisans de la conquête des championnats de France 1914 et 1933 (le premier championnat professionnel). Réunie annuellement au « bar de l’écho », Grand place, l’amicale était présidée par Madame Jooris, veuve d’Henri Jooris. Ci-dessous une photo de 1966, sur les marches de l’opéra.
Dès les retrouvailles en gare de Lille-Europe avant le départ, les discussions sont animées, entre plaisir de se retrouver, évocation de souvenirs, ou prises de nouvelles de ceux qu’on a perdus de vue. À Londres, quartier libre : d’aucuns se risquent à la culture au British Museum car « certains en ont bien besoin » selon Pascal Cygan. D’autres préfèrent profiter du beau temps pour marcher, bien aidés par Patrick Robert, qui est le seul guide londonien proposant un passage sous les fenêtres des bureaux de Gérard Lopez !
Lundi soir, direction le sud de Londres, où les « Anciens » découvrent une nouvelle enceinte, après avoir visité Manchester, Arsenal, Tottenham, Liverpool, West Ham les années précédentes : cette fois, c’est Selhurst Park, où se déroule Crystal Palace/Leeds. L’antre des Eagles (dont la mascotte ressemble davantage à des Chickens) possède encore une tribune, nommée Main Stand, dôtée de poteaux soutenant un fragile toit en tôle. Cette tribune était originellement la seule lors de l’inauguration du stade en 1924. La capacité du stade est désormais de 26 000 places et devrait prochainement être portée à 43 000.
En arrivant au stade, après avoir aperçu les portraits de joueurs et joueuses du club, on aperçoit quelques vendeurs d’écharpes et les mascottes qui posent avec les supporters. Une rapide fouille permet d’accéder à des préfabriqués où il est possible de se restaurer et de suivre l’avant-match sur des écrans de télévision. Tout semble parfaitement organisé, indiqué, fléché, dans un mélange entre professionnalisme commercial et une ambiance qui rappelle à certains égards un tournoi dominical de jeunes.
Malgré un match (presque) sans enjeu, le stade est plein, et est composé de quelques bruyants supporters de Leeds, dont l’équipe va bien mieux depuis le départ de son ancien entraîneur, que nous n’aurons donc pas le plaisir de retrouver.
Le match est intense est équilibré jusqu’à l’heure de jeu, moment où l’équipe de Patrick Vieira prend l’ascendant sur son adversaire. En dépit de quelques situations chaudes en fin de match, les locaux ne parviennent pas à prendre l’avantage et concèdent le nul (0-0). Retour à l’hôtel en minibus, et on ne se couche pas avant une dernière bière et, surtout, des anecdotes de Tony Gianquinto ! On apprendra ainsi une bonne dizaine de fois qu’il a marqué 5 buts en jouant attaquant, dont un triplé contre Lens en finale dans une catégorie jeunes.
Mardi, le soleil est toujours de la partie, et la troupe profite pleinement du centre-ville. Le repas du midi est encore l’occasion de faire ressurgir anecdotes de matches, noms oubliés, et comparaisons historiques sur les moyens du club, conditions d’entraînement, préparation de matches… Pas de doute : le football et son environnement ont bien changé. Restent beaucoup de souvenirs et, pour certains, d’indéfectibles amitiés qui rendent pour tous le séjour très chaleureux.
Retour à Lille mardi soir. L’année prochaine, on se retrouve à Chelsea !
Les Anciens Dogues seront à Templeuve le 4 juin pour y affronter une sélection locale.
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