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Drogue, bière & complot contre le LOSC

Drogue, bière & complot contre le LOSC

Le foot est un sport qui se joue à 11, et à la fin il y a un complot qui empêche le LOSC de gagner

Archiver pour mai 2022


Posté le 31 mai 2022 - par dbclosc

Un derby plein d’espoirs

Le 31 mai 1995, pour la dernière journée de championnat, le LOSC remporte 3-1 un derby sans enjeu sportif, face à des Lensois probablement démobilisés après leur qualification européenne. La fin de saison des Dogues (3 victoires consécutives) fait planer la douce illusion que le club, autour de ses jeunes, est sur les bons rails.

Gagner un derby, fût-il sans (véritable) enjeu, est toujours plaisant. D’autant plus quand ça arrive au LOSC qui, en 1995, connaît bien peu de raisons de se réjouir, et ce depuis plusieurs années. Mais de la satisfaction à l’emballement général, il y a une distance que les dirigeants lillois ne semblent pas avoir bien mesurée. Revenons donc sur les mois qui ont précédé ce Lille/Lens du printemps 1995.


Bernard Lecomte, réaliste et ambitieux

Depuis un peu plus d’un an, Bernard Lecomte a pris la présidence du club. Et si son arrivée a d’abord été perçue comme une énième manifestation de l’instabilité chronique du LOSC (Bernard Lecomte est le sixième président depuis 1990 pendant que cinq entraîneurs ont défilé sur la même période : voir par exemple ici un épisode « présidentiel » croustillant, et ici pour une séquence « entraîneurs et tergiversations »), ses débuts semblent marquer une rupture avec le passé. En septembre 1994, à l’occasion des 50 ans du LOSC, Bernard Lecomte, qui a longtemps été collaborateur de Jacques Dewailly, expose ses idées d’une manière qui tranche avec celle de ses prédécesseurs. Il explique avoir dû trouver des fonds en urgence durant l’été, sous peine de voir le club disparaître, fonds qu’il a trouvés, ce qui montrerait selon lui que « les gens sont très patients. Depuis que je suis au club, je sens un attachement viscéral au LOSC, dans toutes les couches de la métropole ».
Le président est confronté à une tâche immense : éponger la dette du club. On rapporte qu’il multiplie les contacts avec les acteurs économiques régionaux, sans parvenir à mobiliser encore autour du club, mais son dynamisme et sa transparence séduisent. Son idée est de faire du LOSC un « fait social » et contrer l’idée que le foot serait « un spectacle du samedi soir, avec des types en culottes courtes, trop payés (…) Un club de foot, c’est autre chose. Sur les plans social et civique, il peut avoir une importance prépondérante. Aussi, je ne comprends pas la position des collectivités. Comment peuvent-elles ne pas avoir envie de soutenir ce club, qui est l’unique moyen de faire parler de Lille, tous les huit jours, et dans toute la France ? » (la Voix du Nord, 14 novembre 1994)

Lecomte3
En attendant un hypothétique redressement, le club est toujours sous haute surveillance financière, et sa survie reste fragile : « il ne faut surtout pas se casser la figure dans les deux années qui viennent (…) Nous serons plus à l’aise quand nos énormes emprunts seront remboursés. En attendant, nous vivrons encore dans la tourmente et nous prendrons des coups. Mais ça vaut le coup d’essayer ». Dès novembre, la Voix du Nord considère son discours « clair, précis, fondé », soit bien loin des promesses et des illusions passées. Certes, le programme n’est pas très réjouissant, mais il a le mérite de l’honnêteté. En décembre, le même quotidien rend un nouveau bulletin positif à l’élève Lecomte en notant qu’« une évolution notoire, dans les comportements, dans la gestion quotidienne du club, a été enregistrée. Mais il reste encore du pain sur la planche ! » (24 décembre 1994).

Fernandez3Tant que j’ai de quoi bouffer…

Sur le plan sportif, le LOSC propose une saison un peu meilleure que ce qui a été proposé depuis quelques années. Bien sûr, il est encore impossible de prétendre accrocher la première partie de tableau, mais l’entraîneur, Jean Fernandez, montre assez régulièrement sa satisfaction « compte tenu de nos moyens ». Le LOSC oscille entre la 14e et la 16e place, au cours d’un championnat dédoublé : Lille, spécialiste de la victoire 1-0, a un parcours d’européen à domicile, et de relégable à l’extérieur. Les objectifs sont modestes (Fernandez, début 1995, souhaiterait « marquer plus », « aller chercher une victoire à l’extérieur »), ce qui a l’avantage de ne pas susciter d’attentes démesurées. Sur le terrain, l’équipe lilloise montre de l’envie et, aussi bien par contrainte financière que pour pallier les déboires physiques (Perez, Hitoto et Foulon longuement ou régulièrement blessés), s’appuie sur des jeunes de son centre de formation, ce qui correspond à la traduction de l’envie déjà énoncée à leur époque par Marc Devaux et Pierre Mankowski : « ancrer le club dans la métropole ».

 

La carte jeunes

Antoine Sibierski s’impose durant cette saison comme le leader technique de l’équipe. Derrière, Cédric Carrez apparaît comme la bonne surprise de la saison : incorporé dans l’équipe première par la force des choses lors d’un déplacement à Metz en août (Leclercq, Lévenard et Lykke étaient suspendus), il ne l’a quittée que pour cause de suspension. La Voix du Nord, lors de la trêve hivernale, souligne ainsi que les 10 rencontres disputées sans Carrez ont abouti à 17 buts encaissés par le LOSC, tandis que les 11 rencontres en sa présence n’ont donné que 7 buts encaissés. Grâce à Cédric, indéniablement… De plus, Dindeleux se montre aussi et, quand il joue, Lille ne perd pas. Devant, Boutoille montre de temps à autre « vivacité et qualités de percussion ». Et derrière cette génération, pointent déjà Sanz, Denquin ou Raguel, dont on dit le plus grand bien. Alors certes, c’est encore le temps des vaches maigres (pendant longtemps, Clément Garcia a été le meilleur buteur du LOSC avec 4 buts, tous marqués sur pénalty…), mais il souffle comme un vent nouveau, symbolisé par un centre de formation d’où ne sortent pas des génies, mais des joueurs de devoir par qui pourrait venir le salut : « la présence massive de jeunes dans l’équipe se fait déjà ressentir. Les scènes de joie à l’issue des victoires en sont la meilleure preuve. Le LOSC n’a peut-être pas de grosses qualités, mais il a un coeur (…) Aux oubliettes, les mercenaires qui venaient à Lille pour gagner leur argent ». C’est peut-être aller un peu vite en besogne, mais voilà un peu de fraîcheur.

Carrez Dindeleux Leclercq Sibierski

 Objectif stabilité

Si l’inconstance du LOSC entre les matches à la maison et à l’extérieur peut agacer, si son attaque famélique peut agacer, on préfère donc voir le verre à moitié plein en mettant en avant la solidité défensive de l’équipe et sa capacité à faire la loi à Grimonprez : le PSG, notamment, est tombé à Lille à la surprise générale quelques jours après avoir sorti le Barça. En somme, les aspects négatifs du club ne seraient que les derniers soubresauts d’une époque instable avec laquelle le LOSC va bientôt rompre, puisque le LOSC se structure avec les hommes de Lecomte. Comme par exemple, Claude Thomas, directeur général – d’abord directeur administratif, et également sportif depuis octobre 1994 – du club, qui accorde un entretien à la Voix du Nord en avril 1995. Si bien sûr, il regrette qu’un gamin de 14 ans ait été tabassé en tribunes au cours de Lille/Metz, il se veut rassurant quant à l’avenir en montrant que les dirigeants du club ont pris la main : « nous privilégions la stabilité. C’est en bonne voie. S’il devait y avoir des changements, ce ne serait pas de notre fait. Ce qui compte, c’est de continuer à travailler dans la sérénité, avec les mêmes hommes » (15 avril 1995).

 

Le poids de la dette

On comprend donc que c’est le sentiment de satisfaction qui domine lorsque s’achève la saison. Si, en mai, la presse évoque une dette d’encore 23 MF, les convictions affichées par la direction et la prise de poste manifestement réussie par Lecomte plaisent. Et lui-même semble se prendre au jeu : « c’est un vrai défi, une aventure humaine enrichissante. Je suis dedans pour apporter des solutions et remettre le LOSC sur les rails. Quand les gens me demandent « le LOSC, ça vous occupe beaucoup ? », je leur réponds « ça me préoccupe beaucoup ». Mais je commence à mieux connaître le sujet, le milieu » (La Voix du Nord, 18 mai 1995). Cependant, la précarité financière du club a des conséquences très concrètes sur la stratégie sportives et ses possibilités. Le 23 mai, la DNCG encadre de nouveau le LOSC pour le mercato à venir ; cette décision est confirmée en appel en juin. En clair, le LOSC ne peut pas recruter à titre onéreux : il ne peut attirer que des joueurs en fin de contrat ou obtenir des prêts gratuits ; or, les clubs les plus riches vont s’arracher les premiers, et les seconds sont rares sur le marché (et peut être pas bons).

Pourtant, Bernard Lecomte fait désormais figure de bon élève, y compris devant la DNCG, puisque le LOSC a dégagé un bénéfice net de 6MF sur l’exercice en cours ce qui constitue, selon le président du LOSC, « le meilleur « score » du championnat ». La tendance est donc encourageante, mais pas suffisante pour lever les contraintes : « je ne comprends pas trop. Nous tenons nos engagements, notre désendettement est en cours, nous ne faisons plus d’emprunts, et j’ai la possibilité de réserver une petite enveloppe pour recruter un attaquant. Mais la DNCG a d’autres critères. Elle examine la situation nette. Je trouve cela un peu lourd. Si je fais l’économie sur certains postes, pourquoi n’aurais-je pas le droit de réaliser une opération ne dépassant pas nos moyens ? »

Collectif5

Cette incertitude restreint l’horizon sportif du LOSC, qui ne peut recruter que des seconds couteaux, et n’a pas vraiment de quoi vendre… La saison précédente, le transfert d’Oumar Dieng au PSG avait permis d’apporter un peu d’argent. Cette année, le seul dont la côte ait monté, c’est Assadourian. Mais il est en fin de contrat, et Lille ne pourra certainement pas le garder. Les rumeurs l’envoient déjà à Cannes, au Havre, à Lens ou au PSG. Assad déclare : « j’ai rencontré le président, mais aucune décision n’a encore été prise. Cela a pris pas mal de retard. Il a d’abord fallu assurer le maintien. Il est encore possible que je reste, mais il faut voir quelle direction sportive va prendre le LOSC ». A priori, Lille se séparera également de ses autres joueurs en fin de contrat : Garcia, Perez, Cissé, Farina, Bonalair, Rollain. Quant à Friis-Hansen, il lui reste encore un an de contrat mais le club est prêt à le libérer pour services rendus.

Alors, si le maintien est assuré au soir de la 36e journée après une victoire contre Bordeaux (1-0, évidemment, pour la 10e fois de la saison), le LOSC ne peut pas vraiment en profiter pour faire son marché.

Mais, comme nous l’écrivions plus haut, l’impression donnée sur le terrain est plutôt bonne. Une semaine plus tard – miracle ! – le LOSC signe sa première victoire à l’extérieur, au Havre (1-0, évidemment, pour la 11e fois de la saison). Cela fait déjà 12 victoires pour le LOSC, qui n’avait pas fait mieux depuis 1989 (même la saison où Lille termine 6e, en 1991, les Dogues ne gagnent « que » 11 fois).

Il n’est alors pas question de bouder son plaisir au soir de cette 38e journée de l’exercice 1994/1995. Après avoir inauguré la saison nordiste en juillet (1-1 à Bollaert), le derby du Nord la referme au stade Grimonprez-Jooris. Sportivement, tout est déjà bouclé : Lens va retrouver la coupe d’Europe et Lille va donc connaître une 18e saison consécutive en D1. Il n’y a donc pas d’enjeu sportif, mais un derby reste un derby, avec son lot de fierté et de « suprématie régionale ». Dans ces conditions, la Voix du Nord espère que les deux équipes vont « jouer libérées », « se faire plaisir », et miser sur « la carte du panache, de la fantaisie » (La Voix du Nord, 31 mai 1995).

Garcia Farina


Lille veut bien finir, Lens en vacances

Entre les deux entraîneurs, Jean Fernandez et Patrice Bergues, l’ambiance est cordiale. Chacun salue la saison de l’adversaire. Le Lensois souligne la solidité lilloise à domicile, et le Lillois félicite la qualification européenne des Sang & Or. En parlant de leur propre équipe, les coaches sont également satisfaits. Pour le Lillois, « on n’a pas perdu les matches qu’il ne fallait pas perdre. Le match contre le PSG est un tournant, après avoir été battu par Cannes 0-3. Si on avait perdu ce match là, notre situation serait devenue très difficile ». Pour le Lensois, un point à souligner est la ferveur populaire autour de Lens, aussi bien à domicile (28 000 spectateurs de moyenne) qu’à l’extérieur, ferveur qu’il présente comme… une nouveauté, à rebours de l’idée selon laquelle le meilleur public de la galaxie serait là depuis toujours.

Cependant, Jean Fernandez a bien l’intention de bien finir la saison, et de battre le voisin. Le match aller est un peu resté en travers de la gorge des Dogues qui, à 10 contre 11, sont parvenus à ouvrir le score à Bollaert avant de se faire rejoindre en fin de match sur une action sur laquelle il est impossible de dire si le ballon a franchi la ligne de but : « dès lors qu’on avait l’esprit libéré, l’objectif était de faire le meilleur classement possible, rester concentrés jusqu’à la dernière minute du championnat, pour battre Lens. Un derby, c’est toujours intéressant, notamment pour le public. On est bien. Ce genre de match est toujours particulier, mais on s’est refait une santé et au point physiquement pour faire un bon match. J’avais dit à mes joueurs que la meilleur façon de préparer le derby, c’était de gagner au Havre, pour offrir un bon spectacle à nos supporters. Je les ai sentis très concentrés. Et comme Lens est européen, il faut que soit la fête ».

Ce propos a été bien entendu par Bergues, qui lui semble vouloir dire qu’il sera bien difficile de remobiliser son groupe après trois jours de fête (le match a lieu un mercredi, 4 jours après la 37e journée) : « il y a toujours un enjeu ! Jean Fernandez partage d’ailleurs cette opinion car il disait à ses joueurs de se mettre à l’abri contre Bordeaux pour faire la fête lors du derby. Malgré les fatigues engendrées par les dernières semaines de championnat et la fête de samedi soir, on va essayer d’être à la hauteur de l’événement. On va essayer de racler tout ce qui reste en nous pour aller chercher un résultat ».

Farina Hansen Assad

C’est peut-être l’avantage de ceux qui n’ont pas l’occasion de faire de grandes fêtes : on a l’impression qu’il y a davantage de motivation et de préparation du côté lillois. Guillaume Warmuz s’en cache à peine : « nous irons à Lille complètement décontractés. Mais le plus important sera tout de même de donner beaucoup de plaisir à notre public ». Du côté des Dogues, on (Gervais) martèle la volonté de se battre jusqu’au bout. Ainsi, Eric Assadourian répète qu’« on a mis un point d’honneur à gagner à l’extérieur, on a fait les choses en professionnels. Contrairement à ce que j’ai vécu ces derniers années, on ne s’est pas relâchés après avoir assuré le maintien ». Antoine Sibierski assure que « même avant Le Havre, on y pensait déjà. Ce derby, on a tous envie de le gagner ». Et pour faire un peu monter la sauce, la Voix du Nord demande aux jeunes Dogues de se rappeler leurs souvenirs de derby, comme Frédéric Dindeleux : « sur un terrain, il suffisait de voir un maillot lensois pour se convaincre que ce n’était pas un match comme les autres. J’avais le coeur serré… », ou Fabien Leclercq qui se souvient d’« un match malsain en minimes. Les parents, sur la touche, avaient des prises de bec. Et on avait gagné 1-0 sur un coup franc que j’ai tiré quasiment depuis la ligne médiane ». On te croit, Fabien.

Bref, le LOSC, qui a longtemps été un acteur timide de ce championant 1994/1995, veut finir en beauté.


Bagarres, Quiniou, Pétasse et Mobati

Mais la Voix du Nord rappelle une triste réalité : un derby est « un événement hors normes dont on attend toujours beaucoup mais qui, hélas, débouche souvent sur pas grand-chose : matches cadenassés, oppositions fades, initiatives muselées, gestes lourds ». En la matière, le derby de l’automne 1992 a probablement touché le fond. Ce Lille/Lens est un match dit « protégé », comprendre : à hauts risques. 500 policiers, une centaine de contrôleurs et quelques personnes en veste rouge sont chargés de surveiller les alentours du stade et les tribunes, où près de 2 500 lensois sont attendus en plus des 11 000 lillois1. Ils seront placés entre la tribune présidentielle et le panneau d’affichage, séparés du reste du public par des barrières sur 4-5 mètres. Vive le sport !

Dès 18h, les premières échauffourées éclatent aux alentours du pont du Petit-Paradis, et quelques personnes se retrouvent dans l’eau.

Sur la pelouse, on espère que l’ordre sera assuré par Joël Quiniou, qui arbitre son dernier match en D1, sur la même pelouse où il avait fait ses débuts (Lille/Le Havre en 1979). Après trois trois coupes du monde et trois finales de coupe de France, Quiniou, qui est un peu lillois (il a étudié deux ans IRA de Lille, à l’époque situés rue Barthélémy Delespaul), a lui-même choisi le Nord pour sa dernière.

En lever de rideau, un match oppose des anciens du LOSC à des anciens du RCL avec, de chaque côté, des jeunes ayant été récompensés après l’opération « match » menée par Didier Six. Dans l’équipe lensoise figure le jeune Beaurinois Stéphane Pétasse, qu’on salue bien bas.

Lille se présente avec la composition suivante :

Nadon ; Foulon, Leclercq, Carrez, Dindeleux ; Bonalair, Hitoto, Lévenard, Sibierski ; Farina, Assadourian. Remplaçants : Duncker, Friis-Hansen, Denquin, Lauricella.

Et Lens avec celle-ci :

Warmuz ; Sikora, Magnier, Wallemme, Adjovi-Boco ; Laigle, Debève, Meyrieu, Brunel; Boli, Dallet. Remplaçants : Héréson, Déhu, Oruma, Foé, Arphexad.

Bonalair Quiniou

L’avant-match est marqué par une charmante attention : Thierry Bonalair, le capitaine du LOSC, offre un bouquet de fleurs à Frédéric Meyrieu, capitaine du RCL. Meyrieu est en effet exceptionnellement capitaine car son club a annoncé son départ. Une délicate démarche que Meyrieu, manifestement pas trop d’accord, ne mettra en pratique qu’en décembre 1996.

Le coup d’envoi est donné après une minute de silence en la mémoire de Gaston Mobati, lillois de 1986 à 1989, décédé quelques jours plus tôt à l’âge de 33 ans.

Mobati Pelé
Place au match !

Lille met des buts

La Voix du Nord souligne d’entrée la « grande détermination lilloise ». Sur sa première véritable offensive, le LOSC trouve l’ouverture : Leclercq lace Assadourian dans l’axe, qui prend Magnier de vitesse et conclut calmement du plat du pied (1-0, 11e).

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Dans la foulée, une combinaison entre Sibierski et Assadourian aboutit à une situation chaude dans la surface lensoise, et il faut trois lensois pour empêcher Farina de doubler la mise (14e).

Hitoto13
Puis, après une perte de balle de Farina en milieu de terrain, Meyrieu surprend tout le monde en frappant de loin : son tir puissant termine sous la barre de Nadon (1-1, 21e). L’égalisation lensoise provoque une bagarre en tribunes : cinq personnes sont légèrement blessées, dont un enfant de 7 ans qui a reçu une brique sur la main. Beau symbole pour un derby du Nord !

Sur le terrain, le match se crispe également : « les deux équipes laissent traîner les crampons. Pendant de longues minutes, l’engagement fut plus que limite. On oublia de part et d’autre l’essentiel : le jeu. Où était le plaisir ? Sur un accrochage, il fallut même séparer Meyrieu et Leclercq ». En fin de première période, une tête de Farina (34e), puis un tir de Boli (44e) ne permettent pas de modifier le score.

Sibierski15

En seconde période, Lille repart à l’attaque : Carrez lance Assadourian dans sa position préférentielle sur l’aile. Le centre d’Assad est repris au second poteau par la tête de Farina (2-1, 50e).

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On assiste alors à 10 minutes palpitantes, durant lesquelles Dallet manque d’égaliser sur une tête plongeante (54e), puis Adjovi-Boco sauve devant Farina (60e). Le match est ensuite moins animé : seule une volée de Déhu, bien captée par Nadon, rappelle que les Lensois sont toujours en vie (73e). Mais, manifestement éprouvés physiquement et en pleine décompression, les Sang & Or n’insistent pas et laissent même s’échapper Farina qui dribble toute la défense adverse et inscrit un doublé (3-1, 88e).

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VDN Derby

Le LOSC remporte le derby pour la première fois depuis 1989 (dans l’intervalle, Lens n’en a gagné qu’un, tous les autres ayant abouti sur un nul). Joël Quiniou, qui n’a pas sorti un carton pour sa dernière, est symboliquement expulsé par Thierry Bonalair, qui lui a piqué ses cartons : « j’aurais pu boucler la boucle à Lens comme à Lille. Pour moi, ce sont deux endroits où les gens savent privilégier la fête. Le football français devrait s’inspirer de ces exemples ». Juste après ces déclarations, les CRS sont appelés pour séparer des supporters lillois et lensois, tandis qu’« un supporter lensois a été évacué au CHR après avoir été frappé par des écervelés de service »

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Du côté de Lens, les réactions sont évidemment amères. Guillaume Warmuz confirme que « ce qui nous a manqué, c’est la fraîcheur. Nous avons été européens samedi et nous avons arrosé cela comme il le fallait. Les nuits ont été raccourcies. Mais Lille a bien joué le coup, comme il l’a fait durant toute la saison à domicile » ; Mickaël Debève rappelle que « nous étions venus faire un résultat. Nous nous sommes fait prendre bêtement sur le premier but. Nous avons réussi une magnifique égalisation. Mais deux contres d’Assadourian nous ont tués. C’est dommage de finir sur une mauvaise note ». Jean-Guy Wallemme reconnaît le relâchement de son équipe : « on a décompressé après la pression de 37 journées. Mais on n’a pas d’excuses, Lille a été meilleur que nous ».

1-0 3Le compte rendu France Football

 Mi-rage, complet désespoir

En revanche, du côté du LOSC, c’est une grande satisfaction : Lille a su aller au bout pour finir le championnat en trombe : 12e victoire à la maison, 5e match sans défaite, 3 victoires consécutives, et deuxième victoire avec plus d’un but marqué. Pour la première fois de la saison, les joueurs viennent saluer le public ! Pour Thierry Bonalair, « on termine la saison sur trois victoires, on marque 3 buts dans le derby, je pense qu’on ne peut qu’être satisfaits. On a vécu une saison moyenne, mais avec quand même de bons moments. Tout le monde a su serrer les coudes » ; Jean-Claude Nadon attribue une partie de la réussite de cette saison au fait que les joueurs savaient ce qu’ils avaient à faire : « cette année, on nous avait dit que ce serait difficile. On savait où on allait » ; Assadourian : « j’ai voulu tout donner pour ce qui sera peut-être mon dernier match à Lille. Mais rien n’est encore décidé. J’ai vécu 5 années splendides et ce sera vraiment un gros manque si je dois m’en aller »

VDN Derby notesLe Top 5 de la Voix du Nord

« Ce qui compte, quand il n’y a plus d’enjeu, c’est que les joueurs restent concentrés. Et croyez-moi, ils l’étaient. Et ils étaient fiers de battre un Européen » sourit Jean-Michel Cavalli, l’adjoint de Fernandez. Manifestement, cette mobilisation jusqu’à la fin est la preuve d’un professionnalisme qui a beaucoup manqué. En somme, voilà enfin une saison aboutie : avec 48 points, Lille est même plus proche de l’Europe que de la relégation. « Le LOSC a tenu parole » selon la Voix du Nord, et Jean Fernandez insiste sur le travail accompli : « depuis que je suis entraîneur, je suis toujours parvenu à faire en sorte que mon équipe gagne plus de points sur la phase retour que sur la phase aller. Cette fois, nous en avons pris 4 de plus. C’est le signe que les garçons ont bien travaillé. Il a fallu régler des automatismes, régler des problèmes humains et puis l’équipe a pris confiance en elle. Voilà ».

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Quant à Bernard Lecomte, il est un président heureux « c’était une soirée-champagne. De celles qui laissent augurer une saison prochaine un peu moins dure. C’est une sorte de tremplin, même si l’équipe va changer. L’esprit est là, le travail a payé ». La Voix du Nord embraye en écrivant que « l’esprit losciste est né » ou encore que « le LOSC s’est peut être bâti hier soir un début d’avenir ».

Finalement, cette embellie est davantage interprétée de façon hâtive comme la fin des difficultés, plutôt que comme un répit passager. Difficile d’en vouloir à des dirigeants qui ne demandent qu’à sortir leur club du marasme et voient sans doute un peu trop vite le LOSC non pas tel qu’il est mais tel qu’ils aimeraient le voir. Si cette fin de saison a fait naître de légitimes espoirs, elle semble avoir précocement emballé tout le monde et a conduit à relâcher la nécessaire attention dont le club a besoin. Alors que le discours de vérité de Lecomte, à son arrivée, a donné l’impression de mobiliser tout le monde, une inhabituelle série a entrouvert des ambitions et des envies encore trop grandes pour le club, mettant de côté les contraintes financières et sportives qui pèsent encore sur lui, mais qui semble soudainement envolées. L’infâme mercato 1995 et l’affreux début de saison 1995/1996 ramèneront vite le LOSC à des considérations plus réalistes et, à moyen terme, à admettre l’inévitable contrepartie de la renaissance : la relégation.
Cette fin de saison 1994/1995 était un beau mirage.

Un résumé du match :

http://droguebierecomplotlosc.unblog.fr/files/2022/05/lille-lens-3-1-31-mai-1995.mp4

Note :

1 La capacité de Grimonprez-Jooris est en effet à ce moment de 13 564 places, en attendant une prochaine rénovation car le LOSC est en infraction avec les règlements nationaux qui imposent une capacité minimale de 18 000 places assises pour jouer en D1. De plus, les places « Debout » sont désormais interdites au niveau européen, et tolérées au niveau national. Lens, de son côté, a tôt fait d’aménager 34 000 places, toutes assises, à Bollaert.


Posté le 12 mai 2022 - par dbclosc

Lille/Valenciennes 1974 : le LOSC à la barre

Il est 20h00 ce 19 mai 1974 et, dans les rues de Lille, résonnent des « on a gagné, on a gagné ! ». Il ne s’agit pas de giscardiens fêtant l’élection du nouveau président, mais bien de supporters du LOSC ! Après avoir battu Valenciennes 2-0, les Dogues sont presque assurés de retrouver la D1.

« Le 19 mai 1974 sera une grande date avec l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République et le retour du LOSC en première division ! ». À la veille d’un dimanche décisif tant sur le plan politique que sportif, on peut dire que Pierre Mauroy, le maire socialiste de Lille, est optimiste. Malheureusement pour lui, un seul de ses souhaits sera exaucé puisque, au moment où le LOSC écarte Valenciennes et se dégage la route vers la D1, Valéry Giscard-d’Estaing succède à Georges Pompidou à la présidence de la République, donnant corps au slogan de campagne « Giscard à la barre », dans lequel l’accent grave sur le « a » a une importance fondamentale, sinon ça peut vite signifier autre chose.


Le LOSC, l’élu ?

 Pour que ce Lille/Valenciennes constitue une sorte de finale du « groupe Nord » (groupe 1) de D2, les deux clubs ont jusqu’alors occupé les premières places du classement, souvent en compagnie de Rouen et de Boulogne. Au printemps 1974, et notamment après la victoire du LOSC contre le Red Star à l’issue d’un match qui a émerveillé les spectateurs d’Henri-Jooris, la lutte pour la montée se précise en un duel entre Lille et Valenciennes. Le 22 avril, le LOSC rejoint Valenciennes en tête du classement après une victoire sur le terrain du FC Franc-Comtois (4-1) pendant que Valenciennes concédait le nul à domicile face à Brest (0-0). La semaine suivante, Lille, malgré des « joueurs écrasés par l’importance du résultat » (La Voix du Nord), passe devant grâce à son nul à Brest (0-0), pendant que les valenciennois craquaient à Besançon face au RC Franc-Comtois (1-2). Voilà donc le LOSC en position de monter directement en D1, tout comme le premier du groupe B ; les deuxièmes de groupe s’affrontent en barrage pour obtenir le dernier ticket pour la D1 et, en l’état des positions, on se dirige vers un Valenciennes/PSG.

Début mai, et conformément aux pronostics, Lille s’impose à Montluçon et VA à La Rochelle. Le match Lille/Valenciennes, fixé le 19 mai à 16h, confirme alors son statut de « finale du groupe Nord » (VDN, 8 mai). En effet, si l’on regarde le classement, à deux journées du terme du championnat, Lille possède un point d’avance sur Valenciennes, tandis que Rouen, 6 points derrière Valenciennes, ne peut plus atteindre la première place.

classement Valenciennes

Rappelons qu’en 1973/1974, la victoire vaut 2 points et que toute équipe qui marque au moins 3 buts dans un match bénéficie d’un point de bonus supplémentaire. Autrement dit, si le LOSC s’impose contre Valenciennes en s’adjugeant le bonus, il sera assuré de terminer premier et de retrouver la D1. En gagnant sans bonus, il sera très bien placé pour retrouver la D1. À l’inverse, une victoire de Valenciennes, avec ou sans bonus, placerait les voisins nordistes en position très favorable. Un nul arrangerait les Lillois, qui se déplacent chez la lanterne rouge lors de la dernière journée. Notons à quel point le bonus joue en défaveur du LOSC comme nous l’avons évoqué dans cet article puisqu’en situation « normale », Lille aurait 5 points d’avance sur l’USVA qui, de son côté, est parvenu à attraper le bonus à 14 reprises (contre 10 pour le LOSC).

Si le match est fixé, comme tous les autres, à 16h, c’est en raison de la tenue le même jour du second tour de l’élection présidentielle. La fédération a pris cette décision qui est bonne selon la Voix du Nord : « voilà, pensons-nous, qui est bien. Ce n’est ni trop tôt, ni trop tard. À cette heure là, tous les candidats-spectateurs auront pu aisément remplir leur devoir civique… et seront chez eux lors de la proclamation des résultats » (8 mai).

 Dernier frisson à Henri-Jooris

Alors que le match approche, il ne fait aucun doute que le vieux stade Henri-Jooris va faire le plein. La Voix du Nord des 12 et 13 mai rappelle que son record d’affluence date de 1948, à l’occasion d’un Lille/Marseille : 22 500 spectateurs avaient alors pris place en tribunes.

Stade Jooris Valenciennes
Depuis cette date, le stade a connu des travaux, le terrain a été élargi, et il est désormais impossible de placer des sièges à proximité du terrain, si bien que l’affluence de 1948 n’a jamais été égalée (ni dépassée, cela va de soi). Lors du barrage contre Bastia en 1966, il y avait officiellement 16 420 personnes ; puis 19 200 contre Marseille en 1972. En 1974, Henri-Jooris dispose d’environ 21 000 places, dont seulement 4 800 assises. Elles seront probablement toutes pourvues, et encore plus probablement pour la dernière fois : en effet, les jours d’Henri-Jooris sont comptés puisque sa destruction est prévue pour l’été 1975. Où joueront alors les Dogues ? Sans doute du côté de la ville nouvelle en construction, au sein de laquelle un nouvel équipement sportif sort de terre, ou peut-être ailleurs : « l’échéance d’août 1975 sera peut être repoussée, mais le LOSC disposera sans doute avant cette date du nouveau stade de la ville Est, et peut être du stade Grimonprez qui serait sensiblement modifié et agrandi par la construction d’une superbe tribune à deux étages ». Quelle histoire ces stades quand même !

Stadium Nord constructionLe Stadium en construction, La Voix du Nord, 12-13 mai 1974

Deux bus de supporters du LOSC viendront de Paris. Les Valenciennois, initialement, ont réclamé 7 000 places, mais 2 900 « seulement » leur sont accordés. La Voix du Nord rapporte que le LOSC a reçu un chèque en blanc d’un roubaisien qui tenait absolument à assister au match ! Bref, on se bouscule pour voir cette affiche, et les 20 500 places du stade trouvent très vite preneurs. Comme le souligne l’entraîneur du LOSC, Georges Peyroche : « nous aurions pu le jouer dimanche à 9h30 ou 10h, je suis sûr que nous aurions fait le plein ! » Voilà de quoi donner confiance au coach des Dogues : « je n’ai aucune inquiétude : nos joueurs auront leur couple maximum. Ne voudraient-ils l’atteindre que 15 ou 16 000 sepctateurs les y pousseraient. C’est notre avantage dans ce match ». La VDN se fend d’un article pour expliquer que la rédaction reçoit de nombreux coups de fil du style « Bonjour, cher ami ! Vous vous souvenez de moi ? Je suis Monsieur Untel. Nous nous étions rencontrés à… Très bon, ce que vous faîtes… Je vous lis toujours avec intérêt. Au fait, je vous téléphonais à propos du match de dimanche. Il ne vous resterait pas une place, par hasard ? », et commente : « c’est inouï, le nombre de gens qu’on peut connaître en ces circonstances ».

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 L’incroyable série du LOSC

Le LOSC est favori pour ce match. Selon la Voix du Nord (19 mai), « la forme [des Lillois] est au sommet, quelques-uns de leurs joueurs ont un talent exceptionnel : Prieto, Coste ». Mëme si les Dogues ont montré de la nervosité lors de Lille/Boulogne en janvier, ils ont « plus de maturité, d’expérience, donc de sang-froid ». Du côté des Valenciennois, on souligne la « vitesse de leur attaque, de leurs relayeurs surtout (…) Verstraëte, quand il appuie sur l’accélérateur, fait souvent chanceler les défenses adverses » et les qualités de buteur de Wilczek, qui a déjà marqué 25 fois. Mais ce qui fait pencher la balance en faveur du LOSC est sa « série assez extraordinaire » : on écrivait que, lors de la réception de Boulogne, il était invaincu depuis le 12 octobre et une défaite à Rouen ; quatre mois plus tard, Lille n’a toujours pas perdu ! En sept mois, le LOSC a signé 17 victoires (dont une à Valenciennes au match aller), 6 nuls et 0 défaite.

Selon Pierre Lagoutte, attaché de presse à la 3F consulté par la VDN, cette performance situe le LOSC au troisième rang national depuis l’avènement des championnats professionnels : en 1949/1950, Nîmes, en D2, est resté invaincu durant 24 matches ; puis Sedan, en 1954/1955, a aligné 29 matches sans défaite (22 victoires, 7 nuls). Les Sedanais , invaincus pendant 6 mois (soit moins que le LOSC, qui a battu ce record de longévité), avaient fini par chuter à Valenciennes. Les Valenciennois y verront-ils un signe favorable… ?

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 Lille focalisé sur la première place, Valenciennes prépare le barrage

Selon Georges Peyroche, « notre équipe est maintenant plus maîtresse de ses nerfs que dans le passé. Chaque dimanche, c’est le même refrain… alors nous avons l’habitude. Je dirais que nous tremblons davantage devant des adversaires moyens que devant des grands. Et puis, le calme, la maîtrise de l’aller… pourquoi ne les retrouverions-nous pas lors de la seconde manche ? » (VDN, 13 mai). Pour maintenir l’état de ses troupes, Peyroche a imposé de décaler les tractations concernant l’avenir des joueurs (6 d’entre eux sont en fin de contrat et libres le 30 juin), qui se déroulent habituellement autour d’avril et mai : « nous sommes engagés dans une bataille très importante pour le club. Ne gâchons pas cette action par des discussions qui, fatalement, risqueraient de détraquer la mécanique. Je comprends votre désir d’assurer l’avenir… mais raisonnez une seconde : si vous discutez fin mai, avec un titre en poche, votre position ne sera-t-elle pas meilleure ? Je vous promets que dès que la situation sera clarifiée, dans un sens ou dans l’autre, nous aborderons très vite ce sujet avec les dirigeants » (VDN, 17 mai).

De leur côté, les Valenciennois anticipent les barrages. Paul Levin, leur directeur sportif, a d’ores et déjà pévu d’aller voir les matches du PSG, deuxième de l’autre groupe et probable barragiste.

Est-ce à dire que le léger fléchissement des dernières semaines les a fait abdiquer ? Pas du tout, selon l’entraîneur Jean-Pierre Destrumelle : « nous devons tout mettre en œuvre pour saisir la dernière chance d’éviter les barrages. La côte ne se situera pas en notre faveur mais tout peut arriver dans un match. Les garçons auront à rassembler leurs forces pour viser l’exploit ».

 

Derniers préparatifs

Lors de l’entraînement vendredi 17, placé à 16h pour se situer dans les conditions chaudes et ensoleillées du match, les Lillois terminent par une partie de « huit-huit » au cours de laquelle Peyroche est obligé de tempérer les ardeurs de ses joueurs : « doucement les gars… doucement » (VDN, 18 mai). Aucune mise au vert « au cours desquelles les éventuelles paniques ne font que s’additionner » n’est prévue.

Va, qui avait vu un peu trop grand, renvoie 500 places vendredi soir, puis 200 samedi matin, places immédiatement vendues par le LOSC. Le record d’affluence de D2, qui appartenait cette année au PSG (13 900 spectateurs), sera largement battu : entre 21 000 et 22 000 personnes sont attendues. Pas mal dans un stade qui ne compte officiellement que 18 500 places !

C’est le jour J (ce qui ne signifie pas que ça aurait été le jour I si on avait joué la veille) : les joueurs du LOSC ont prévu de voter le matin avant de manger le traditionnel steak-purée.

La file de spectateurs se forme dès 13h, au sein de laquelle Nord-Eclair repère deux courageux valenciennois qui se promènent avec une banderole « On les aura. Et avec le Bonus ! ». Le LOSC repousse deux énergumènes en uniforme des PTT qui prétextent vouloir vérifier les lignes téléphoniques de la tribune de presse… Les derniers spectateurs prennent place pendant que s’achève le match de lever de rideau entre Pelforth et la Communauté urbaine, remporté 3-2 par les premiers. Ça s’arrose !

Reste une incertitude sur les maillots que porteront les deux équipes : Valenciennes fait savoir qu’il tient absolument à jouer en rouge et blanc… comme le LOSC. Logiquement, l’arbitre, M. Wurz, donne la priorité à l’équipe locale. Nord-Eclair regrette que l’épisode ait été monté en épingle à quelques minutes du coup d’envoi : « une speakerine qui en rajoutait un peu en faisant part d’une histoire de couleurs de maillots entre les participants, afin de chauffer un peu plus les supporters… c’était bien inutile ».

En tribune, une vingtaine de musiciens mettent l’ambiance, tout comme des supporters venus de Bruges, appelés les « Kop ». Pierre Mauroy est présent, de même que des représentants du Groupement, et Just Fontaine qui représente le PSG.

Seul De Martigny est absent pour le LOSC. Peyroche reconduit la même équipe victorieuse à Besançon :

Dusé, Iché, Gianquinto, Deschodt, Mugica, Verhoeve, Fouilloux, Gauthier, Coste, Riefa, Prieto (Desmenez)

Mauroy PommerolleNord-Eclair, 20 mai


Première période fermée, Prieto dehors

En première période, « une certaine nervosité faisait achopper les choses les plus simples, les gestes techniques cent fois répétés ». Le LOSC parvient à construire quelques actions « mais on était loin du panache remarqué dans les matches précédents ». Prieto, particulièrement surveillé, est plusieurs fois chargé, notamment par Neubert, qui prend un avertissement à la 25e… et le Chilien sort se faire soigner : « les supporters s’épongèrent un peu plus le front ». Finalement, il revient sur la pelouse… en boîtant.

Pour Valenciennes, Zaremba tire sur la barre (31e) avant de placer une frappe juste à côté du but de Dusé. À la pause, les deux équipes sont à égalité. Selon Nord-Eclair, Fouilloux est « omniprésent », Coste « très surveillé », et Gauthier « le plus actif ».

À la reprise, il faut se rendre à l’évidence : en dépit d’un ultime essai, Prieto doit céder sa place. À ce moment, on craint même une fracture, ce qui est très embêtant pour celui qui vient de recevoir une pré-convocation pour la coupe du monde.

Iché VARaoul Iché


Doublé de Gauthier

Sans son leader technique, Lille prend pourtant progressivement l’ascendant en seconde mi-temps. Fouilloux, d’abord, envoie un « tir terrible » sur la barre (50e) : « le ton était donné et les Lillois allaient le plus souvent déferler, confusément parfois, face à une équipe qui faiblissait visiblement ». Gianquinto, très offensif, puis Riefa, obligent Escale à intervenir en catastrophe. À l’approche du dernier quart d’heure, l’incertitude culmine car Valenciennes pointe à nouveau son nez dans le camp lillois. C’est alors qu’un une-deux entre Coste et Gauthier permet à ce dernier de se retrouver en bonne position et d’ouvrir la marque (1-0, 75e) ! Le public d’Henri-Jooris n’a pas le temps de se rasseoir que Desmenez file à la limite du hors-jeu puis centre : Coste feint la reprise et laisse passer pour Gauthier qui conclut du gauche pour son 14e but de la saison (2-0, 76e). ça semble plié, et ça pourrait définitivement l’être si le LOSC obtenait le bonus : à la 85e, après une percé de Mugica et un relais de Coste, Gauthier, seul face au but, frappe quelques centimètres au-dessus !

Gauthier2Le buteur

Au coup de sifflet final, le public envahit le terrain : désormais, seule une défaite de Lille conjuguée à une victoire de Valenciennes avec bonus lors de la dernière journée pourrait empêcher le LOSC de retrouver la première division.

Seul dans son coin, Prieto est « comme en gosse, en lourds sanglots, et personne ne parvient à le consoler ». A priori, il n’a pas de fracture mais un écartement des métatarses. Son pied violacé a triplé de volume.

Joly, le capitaine de Valenciennes, est amer : « ce qui me fait le plus enrager, c’est que l’on encaisse le premier but alors qu’on est en train d’exercer une pression sur le LOSC. Alors qu’on avait tenu jusque là… ». Destrumelle : « On peut sortir d’ici la tête haute. On pouvait tout aussi bien marquer les premiers, et alors tout aurait été différent. Je ne compte pas le deuxième but : on le prend alors que tout le monde est monté pour tenter d’égaliser. Le même match joué à Valenciennes, on le gagnait ».

Destrumelle PeyrocheDestrumelle et Peyroche livrent leur réaction à l’ORTF à l’issue du match

 

Supporters3

Apothéose une semaine plus tard

Une semaine plus tard, le LOSC se rend chez le dernier, La Rochelle. Un point suffit au LOSC (donc même une défaite 3-4…). Lorsque les Lillois s’apprêtent à quitter leur hôtel vers le stade, un postier tend un télégramme à Paul-Marie Delannoy : « vous souhaitons bonne chance et heureuse issue pour ce soir. Amitiés. Jean Bondoux, président du Racing Club de Lens ».

Dans une ambiance champêtre (1 600 spectateurs) qui contraste avec la ferveur d’Henri-Jooris, le LOSC, en dépit d’une première demi-heure crispante au cours de laquelle Dusé sort un arrêt de grande classe face à Ruello, signe une victoire probante, avec bonus (3-0), sous les applaudissements du public local.

VA a battu Boulogne 3-1 mais le LOSC est officiellement de retour en D1, et porte sa série d’invincibilité à 25 matches !

Prieto VerhoevePrieto (blessé) et Verhoeve

classement final
Georges Peyroche offre aux Rochelais un jeu de maillots lillois et les invite à les guider en ville, où le président de La Rochelle, Louis Le Meur, offre le traditionnel Pineau des Charentes : « j’adhère totalement à la réaction de notre public. Le LOSC nous a offert ce soir la plus belle heure de football que nous ayons vécue ici depuis longtemps. Bravo et bonne chance en première division ».

Collectif La RochelleApparemment, il n’y a pas eu que le Pineau de l’amitié

La Voix du Nord des 26 et 27 mai indique :

La Rochelle
Ces sept lignes provoquent une fête dont personne n’avait imaginé l’ampleur. Et pourtant, les joueurs, en car après avoir effectué La Rochelle/Paris en train, ont failli se séparer en gare de Lille ! Ils n’ont pas été mis au courant des festivités, et ne savant pas que Delannoy a profité de la pause sur l’autoroute pour transmettre quelques consignes vers le stade. Et, depuis 15h, du monde se presse dans les tribunes et sur le parking d’Henri-Jooris, où résonne déjà l’hymne du LOSC par Raoul de Godewarsvelde, tandis que Jean Van Goool a fait venir des majorettes de Marquette.

Nord-Eclair est parvenu à se placer dans le bus des Lillois :

Gianquinto DeschodtGianquinto et Deschodt

« On traverse Lille par le Boulevard de la Liberté. Quelqu’un lance : « quel calme… tous les lillois sont sans doute sur les plages… » Un autre répond : « à moins qu’ils ne soient à Jooris pour nous accueillir ? » Éclats de rire. Et pourtant. La circulation devient difficile à l’approche du stade. Le bus est bloqué sur le pont de Flandres ».

bus
La foule est estimée à 4 000 personnes. Étonnés, les Lillois se laissent aller à la fête, non sans émotion, comme Georges Peyroche : « Peyroche faisait l’impassible, mais quand des gamins l’ont porté en triomphe, il se mit à pleurer sans fard ». « Visiblement émus par l’accueil prodigieux qui leur est réservé », les joueurs saluent les supporters, qui multiplient les farandoles. Dans la stade, à l’applaudimètre, Peyroche, puis Fouilloux, Prieto et Coste ont les meilleures faveurs du public, mais chacun savoure sa part de bravos. « Au Chili, j’ai été trois fois champion, rappelle Fouilloux. Les Lillois ne sont pas moins enthousiastes que les Sud-Américains ».

Peyroche Delannoy

Peyroche Collectif

Prieto2

Peyroche3

N'Diaye VerhoeveN’Diaye et Verhoeve

Champion VDS 2705La Voix des Sports, 27 mai

Par la suite, la belle série du LOSC s’arrête face au Red Star, pour le match aller d’attribution du titre de D2 (0-2). Mais les Dogues réussissent un match retour flamboyant (5-1) et s’adjugent le titre.

Quant à Giscard, se rappelant la coïncidence de sa victoire avec la quasi-remontée du LOSC, il n’oubliera pas de délocaliser à Lille un conseil des ministres, le 1er décembre 1976. En marge de ce conseil organisé en préfecture de Lille, il rappela combien le 19 mai 1974 fût une date fondamentale dans l’histoire de la République, et assura qu’avant d’être centriste, il fut avant-centriste. Un beau clin d’oeil au doublé d’Hervé Gauthier.

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Posté le 10 mai 2022 - par dbclosc

Lille/Boulogne 1974 : le derby traîne dans la boue

En janvier 1974, Lille et Boulogne-sur-mer, en course pour la montée, s’affrontent au stade Henri-Jooris. Sur un terrain en piteux état, les deux équipes offrent un spectacle sévèrement jugé par la presse régionale, qui rappelle qu’historiquement, les rivalités régionales sont diverses.

Après être redescendu au niveau amateur en 1969, le LOSC a entrepris son renouveau et se retrouve de nouveau dans l’élite dès 1971. Mais le club retrouve la division 2 en 1972, et se classe troisième à l’issue de cette saison, laissant Lens retrouver l’élite, et Boulogne jouer les barrages. À l’aube de la saison 1973/1974, la situation est claire : le LOSC ne peut pas se permettre de rester à ce niveau et doit remonter.

Pour ce faire, les Dogues enregistrent l’arrivée d’Hervé Gauthier au poste d’ailier droit. L’équipe est quantitativement réduite, avec les départs de Bajic, Chouvin, Delangre, Loup, Levasseur et Baraffe. Mais les jeunes Tony Gianquinto (22 ans), Patrick Deschodt (21 ans) et Gabriel Desmenez (19 ans) sont amenés à jouer les premiers rôles. La saison verra notamment des confrontations régionales contre Valenciennes et Boulogne, également candidats à la montée.

Malheureusement, le début de saison est loin des espérances côté lillois : après un nul inaugural contre le promu La Rochelle (0-0), Lille parvient à battre Lorient (1-0), puis s’incline à Boulogne (1-3). Deux buts marqués en trois matches, c’est bien insuffisant, et c’est embêtant dans une saison où un point supplémentaire est accordé aux équipes qui marquent au moins trois buts par match. La défaite à Boulogne scelle le sort de René Gardien : contesté par certains joueurs et déjà invité à la démission par le public d’Henri-Jooris lors du premier match, il est écarté. Pour le replacer, le LOSC fait appel à un de ses anciens joueurs : Georges Peyroche qui, quelques jours avant sa nomination, était encore double buteur en D3 avec son club de Fossemagne (Dordogne).

Pommerolle PeyrocheMax Pommerolle et Georges Peyroche (La Voix du Nord, 8 septembre 1973)

Avec son nouvel entraîneur, le LOSC a retrouvé un standing plus proche de ses ambitions : juste avant Noël, il a même signé un gros coup en s’imposant dans le derby à Valenciennes. Avant de recevoir Boulogne, les Dogues sont très bien placés dans le haut de tableau… à égalité avec Boulogne. Surtout, le LOSC reste sur une très belle série : depuis une défaite à Rouen le 12 octobre, il est invaincu. Ce derby apparaît donc comme « un virage majeur et le club qui en sortira le premier s’offrira de grandes chances pour la dernière ligne droite » (La Voix du Nord, 12 janvier 1974). Pour le quotidien nordiste, grâce au soutien de son public, le LOSC est favori. Mais la Voix souligne que depuis le retour du professionnalisme à Lille, Boulogne n’y a pas perdu, avec deux nuls en 1971 (1-1) puis en 1973 (2-2). En outre, les Boulonnais ne sont pas maladroits à l’extérieur puisque, en huit rencontres, ils ont signé quatre victoires et deux nuls.

Boulogne
À Boulogne, manque à l’appel le « jeune et talentueux » Bruno Dupuis, qui est à l’hôpital militaire de Lille (service médecine, salle 4, chambre 11) depuis trois semaines et pour un mois encore, à cause d’un virus qui lui cause de graves crises de rhumatismes articulaires.

Le LOSC est au complet, même si le groupe est affaibli car trois joueurs « sont minés par le ver solitaire » : Iché l’a expulsé il y a 15 jours, Dusé a maigri de 5 kilos et s’est séparé du sien dimanche dernier, et Noguès vit avec et a déjà perdu trois kilos. Face à ce mal, la Voix du Nord donne le remède : « pour éliminer un ver solitaire, il y a toujours un moyen : c’est de lui en adjoindre un second, afin qu’il ne soit plus seul ».

Dans les tribunes, parmi les 13 364 spectateurs, les joueurs lensois et troyens, qui s’affrontent le lendemain, sont présents, de même que d’anciens Dogues comme Zamparini, Baratte, Staho et Bourgeois. Tout semble donc réuni pour voir un beau derby. La Voix du Nord n’a qu’une crainte : « souhaitons que l’importance de l’enjeu ne fasse pas perdre de vue aux acteurs les règles du fair-play. Le terrain sera gras, propice aux tacles longs et dangereux. Mais comme Lillois et Boulonnais savent pertinemment qu’un match trouve sa vraie valeur dans la correction, nous avons confiance… »

Equipe7374 BoulogneLe LOSC, 12 janvier 1974 (La Voix du Nord)

Finalement, comme le regrette la Voix du Nord, l’après-midi fut ratée : « c’est chaque fois la même chose ! On attend monts et merveilles d’un derby… et le match est médiocre, tendu, amer pour ne pas dire acide (…) Le derby se déroula dans une ambiance détestable, où la comédie parfois poussée au grotesque côtoya le drame (…) mauvais esprit de part et d’autre (…) dans de telles conditions, le football ne pouvait être brillant. Il ne le fut pas » (13 et 14 janvier 1974). Revenons sur les faits principaux du match.

Un terrain quasi-impraticable

La première péripétie est cocasse. Le match a débuté avec 7 minutes de retard. En cause, l’état du terrain, « affreux », « extrêmement boueux » : le concierge, en dernière minute, a dû répandre du sable dans les buts et n’avait pas fini de tracer les lignes à l’heure initiale du coup d’envoi… « sous les rires narquois du public, on vit Dusé tenir le décamètre tandis que le concierge traçait à la poudre blanche le point de pénalty à 9 mètres 15 ». Dans ce véritable « bourbier », difficile de construire quoi que ce soit. Les journaux notent que seuls Coste et Riefa sont parvenus, par leurs énergiques pénétrations, à se défaire de ces conditions de jeu. Cela étant, « la pelouse ne saurait être tenue pour seule responsable de la piètre qualité du spectacle ».


Des buts qui révèlent les approximations techniques des équipes

Le score de 2-2 pourrait laisser penser que le match a été de qualité. La Voix du Nord note néanmoins que les buts « n’enthousiasmèrent même pas » car « ils découlent tous d’erreurs défensives ». On note ainsi des défenseurs lillois « mal inspirés, trop souvent pris de panique », et apparemment perturbés par les fréquentes permutations des attaquants boulonnais Fuchs, Edom et Rether. « Le marquage était lâche, les passes de relance imprécises » : sur l’une d’elles, adressée par Le Roux à Verhoeve, Edom intercepte et file au but ; Iché hésite à aller au duel, et l’attaquant boulonnais pénètre dans la surface. Il sert sur sa gauche Navarro, qui a couru parallèlement à son coéquipier. Sa frappe sèche fait mouche (0-1, 10e).

Par la suite, Riefa est crocheté par Deschamps dans la surface : Prieto égalise sur pénalty (1-1, 22e). Boulogne, qui a décidé de jouer le contre, progresse vite vers l’avant : Rother centre, où ne se trouvent que deux Lillois, Iché et Gianquinto ; « dans un bel ensemble », ils sautent tous deux pour dégager, mais se heurtent. Le ballon retombe à 15 mètres du but sur Fuchs, qui ne se fait pas prier pour tromper Dusé (1-2, 32e). Juste avant la pause, Coste profite d’une déviation involontaire de Pelletier, qui le remet en position licite alors qu’il était hors-jeu. L’attaquant du LOSC, excentré sur la ligne de but, tente alors un lob du pointu « dans un angle impossible » : le ballon part vers la lucarne opposée, tape le poteau et entre ! Un but si « invraisemblable » qu’on se demande s’il est marqué volontairement (2-2, 45e + 3).

Coste2Coste vient d’égaliser


De nombreuses fautes et un blessé grave

« On côtoya les limites de la brutalité » pour la Voix du Nord. Dès le début du match, quelques tacles appuyés sont venus donner le ton. Rother, l’ailier boulonnais, a particulièrement été ciblé par les Lillois ; voulant répliquer, c’est finalement lui qui prend un avertissement. Justz avant la pause, pris en sandwich entre N’Diaye et Iché, il ne se relève pas, victime d’une fracture tibia-péroné. Si, pour le coup, la lutte a été régulière et que la blessure est malheureuse, « cet accident ne fit qu’augmenter les rancoeurs ». D’autant que le LOSC égalise au cours des arrêts de jeu provoqués par cette blessure, au moment où Boulogne était à 10.

Avec la sortie de Rother, Boulogne s’est contenté de défendre en seconde période. Delattre, entré en jeu a été « un peu dépassé » « dans ce match infernal », « cette galère » et n’a jamais osé aller au contact car il a joué sans protège-tibia. La raison ?  « Il ne les supporte pas ». Ah bon.

Quant à Noguès, l’attaquant Lillois, « à chacun de ses départs il était cisaillé par les défenseurs centraux boulonnais ».

Gianquinto

Un mauvais état d’esprit

Les comptes-rendus de la Voix du Nord et de la Voix des Sports font état d’incessantes discussions et invectives entre joueurs, qui illustrent des faits de match parfois étonnants. Ainsi, au moment où Prieto s’apprêtait à tirer son pénalty, Edom a lancé une boulette de terre sur le ballon. Le Chilien, après avoir marqué un temps d’arrêt, ne s’est pas démonté et a calmement marqué. Après le match, Conrath, le gardien boulonnais, a regretté d’avoir manqué la balle car elle « a ricoché sur une motte de terre ». « On est toujours puni par où l’on a péché » s’amuse la Voix du Nord.

Dès la pause, l’arbitre, Jean-Pierre Meeus, qui vient de Dourges, a convoqué les deux capitaines (Prieto et Pelletier) dans son vestiaire et leur aurait dit : « calmez-vous, ou je sortirai deux ou trois joueurs ». Si l’arbitre n’expulsera personne, la seconde période a été tout autant détestable avec, par exemple un incident entre Edom et Prieto : « nargué par le Chilien, Edom, qui effectuait alors une rentrée en touche, envoya le ballon sur la tête de son adversaire qui, après un court instant de réflexion, se laissa tomber dans un large moulinet de bras ». Carton jaune pour Edom : « je me suis énervé plus d’une fois et j’ai eu tort. Mais Prieto me faisait un cirque… Je n’aurais pas dû lui jeter le ballon dans la figure. Mais croyez-vous que j’étais le seul à mériter un avertissement ? ». Et en effet, la Voix des Sports stigmatise le comportement de Prieto : « il semblait prendre le stade Jooris pour un théâtre bouffon et jouait à arbitre et adversaires les mauvaises scènes du football sud-américain, et n’intervenait dans le jeu que par intermittences. Ses ouvertures étaient belles, certes, mais trop épisodiques ».

L’arbitre, dont on dit qu’il a été très affecté par la tournure du match et la blessure d’un joueur, il est tout autant navré : « quel sale match à arbitrer ! Trop de règlements de comptes, de chinoiseries… Que pouvais-je faire de mieux ? Je suis désolé que des joueurs professionnels aient osé se livrer à un tel cinéma. De part et d’autre un mauvais esprit n’a cessé de régner. Diriger un match dans de telles conditions n’a rien d’une sinécure ».

Dans l’immédiat, ce nul n’est ni une bonne, ni une mauvaise affaire pour Lille et Boulogne. Les deux équipes restent en course pour accéder la D1, mais Lille serait bien inspiré de marquer parfois 3 buts, pour espérer le bonus offensif. Mais à l’arrivée, le derby a été « un gâchis de football » et « laisse un goût amer ». Les qualificatifs dépréciatifs ne manquent pas : « heurté », « désagréable », « triste ». La Voix des Sports rappelle que la même confrontation, trois ans auparavant, avait présenté le même type de spectacle. L’arbitre, M. Wurtz « n’avait pu contenir les joueurs et avait failli stopper le match » ; « décidément, ces deux équipes ne savent pas s’affronter en un combat loyal ».

En effet, le déroulement de ce match de 1974 rappelle finalement que, historiquement (dès les années 1900), les rivalités régionales se situent surtout entre « terriens » (Lille, Roubaix, Tourcoing), « maritimes » (Dunkerque-Malo, Calais, Boulogne) et « artésiens » (Lens, Arras, Béthune, Bully, Noeux, Auchel), et que ces divisions territoriales reflètent autant qu’elles créent des différences identitaires, sur lesquelles se greffent parfois des choix structurels (amateurisme ou amateurisme marron), des différences socio-économiques et, surtout, des représentations sociales plus ou moins fantasmées.


Posté le 9 mai 2022 - par dbclosc

Un feu d’armistice pour la dernière à la maison

Un feu d’armistice, c’est comme un feu d’artifice, mais le 8 mai : avec 7 buts marqués, Lille et Le Havre ont offert un beau spectacle qui a tourné en faveur des Normandes, qui devraient retrouver la D1.

Depuis la défaite face à Metz il y a trois semaines, les espoirs de montée du LOSC se sont fort amenuisés. Ils ont encore été réduits après la défaite à la Roche il y a 15 jours (1-2). C’est con car Le Havre ayant battu Nantes dans le même temps, les adversaires semblaient se concerter pour dessiner un scénario favorable : en effet, Lille devait gagner ses derniers matches, mais devait également compter sur cette victoire des Normandes pour passer en tête. Désormais, avec 39 points alors que les Havraises et les Nantaises en comptent respectivement 45 et 44, ce n’est certes pas tout à fait fini : mais il faut pour cela gagner les deux derniers matches, et que Le Havre et Nantes perdent également leurs deux derniers matches (car Nantes, même en ne prenant qu’un point, sera devant le LOSC en raison des confrontations directes). Cela semble donc assez peu probable. Finalement, Lille n’aura remporté aucun de ses matches face à Nantes, Metz, Lens et, pour le moment, Le Havre. Cela signifie sans doute que la marche était trop haute.

En revanche, ce qui est très probable, c’est que si Lille gagne son prochain match, Le Havre perdra le sien, puisque cet aprem, c’est Lille/Le Havre. Autant dire que, même si Lille est désormais moins concerné, le championnat se joue à Luchin : les Normandes reçoivent Vendenheim lors de la dernière journée, donc on peut supposer que si elles repartent d’ici en maintenant leur avance sur Nantes (qui reçoit Saint-Maur, avant-dernier), elles seront quasiment en D1. On s’attend donc à accueillir des joueuses du Havre motivées, qui savant que le dernier gros obstacle de ce long championnat se dresse face à elles à Lille.

Du côté des Lilloises, à quoi peut-on s’attendre ? La dernière fois que Le Havre est venu à Luchin, ça ne s’est pas très bien passé. Les deux derniers résultats, décevants, ont, comme on l’écrivait, sonné le glas des espoirs de montée. Après les matches contre Metz et La Roche, Rachel Saïdi semblait déjà se projeter vers la saison suivante en soulignant qu’il fallait « penser à la suite », tout en pensant à « bien finir » ce championnat. Dans la semaine, Gwenaëlle Devleeschauwer a insisté sur le fait que le LOSC ne serait « pas là pour faire de la figuration ». Entre l’envie de bien faire et un (légitime) relâchement, face à des adversaires a priori remontées à bloc, les joueuses du LOSC se retrouvent en tout cas en position d’« arbitre » (un arbitre qu’on espère meilleure que celle de Lille/Lens et Lille/Metz).

HACcompo
Du côté de l’effectif : Carla Nollet n’est pas sur la feuille de match ; Agathe Ollivier, Naomi Bamenga et Noémie Mouchon sont sur le banc.

Il fait beau, il fait chaud, et une importante délégation havraise a fait le déplacement pour encourager ses favorites. Pourtant, cette année, le 8 mai tombe un dimanche, et cette délégation se trouve dans l’impossibilité de faire le pont (de Normandie).

HAC1

15h00 C’est parti Paprzycki !

4e Première percée d’Azzaro, ça donne un corner.

6e Corner obtenu par Eva Fremaux côté droit. C’est frappé par Boucly au deuxième poteau, où se trouve Devlech’, qui remet de la tête vers le premier poteau. Eva Fremaux est à un orteil de pouvoir dévier dans le but, et ça finit juste à côté du poteau !

7e Le six-mètres est affreusement joué par la gardienne havraise, qui transmet à une de ses arrières, qui lui remet ; elle contrôle mal et se fait contrer par Elisor. Azzaro, seule aux six mètres, en profite et conclut du droit : 1-0 pour le LOSC !

10e L’arrière droite du HAC, Sahraoui, tente un centre ou tir, ce qu’on appelle donc traditionnellement un centre-tir, qui finit au-dessus.

11e Côté gauche, combinaison entre Boucly et Bogaert, ça donne un corner pour le LOSC. C’est dégagé par la défense mais, à 30 mètres du but du HAC, superbe récupération de Silke Demeyere ! Sélection !

18e Corner pour Lille : Paprzycki frappe, c’est dégagé au premier poteau par le cul de Sahraoui, drôle d’idée. Ça cafouille un peu et ça donne un nouveau corner, dégagé plus académiquement, ça revient sur la tête de Demeyere à l’entrée de la surface et ça termine sur le haut de la transversale.

20e Mauvais dégagement de Arsenieva, la gardienne havraise ; ça arrive sur Boucly à une trentaine de mètres, qui tente sa chance. La gardienne se rattrape facilement.

On est assez surpris des espaces laissés par la défense du Havre. Les Lilloises se trouvent assez facilement. Offensivement, les visiteuses n’ont encore rien montré.

21e Pour Le Havre, la 14, Romane Enguehard, blessée, est remplacée par Sylia Koui.

24e Encore un mauvais dégagement de Arsenieva, décidément très en forme. Ça atterrit sur Paprzycki à 20 mètres qui donne à Azzaro, qui se heurte à la gardienne, mais ça revient sur Boucly, au point de pénalty, qui marque du gauche (2-0).

25e Sur l’engagement, le HAC attaque par la droite. Une première tête de Legrout est repoussée par la défense, mais Araujo suit : Launay repousse. Dans les six mètres, Legrout insiste et finit par catapulter le ballon dans le but : 2-1 !

On a quand même souvent l’impression que les adversaires marquent sur leur première occasion.

28e Lille attaque par la gauche avec Demeyere et Elisor. Le centre de Salomé trouve Azzaro dans la surface, qui contrôle dos au but et sert Paprzycki en retrait dans l’arc-de-cercle. Aurore tente de décaler vers Marty à droite mais la défense dégage.

HAC3

30e Encore une belle action lilloise sur la gauche : Boucly sert Elisor qui centre vers la tête d’Azzaro, mais ça ne part pas du bon côté.

33e À 20 mètres côté droit, Chloé Marty prend sa chance : c’est contré mais ça arrive côté gauche sur Boucly, qui s’emmène le ballon et tente un lob de l’extérieur du gauche qui termine pas loin de la lucarne havraise.

36e Le Havre attaque aussi par la gauche : Koui lance Hoarau qui centre. Devlech’ dégage.

37e Lille perd le ballon au milieu de terrain. Sumo lance immédiatement Ali Nadjim qui file au but plein axe, résiste au retour de Polito et conclut à ras de terre : 2-2 !

39e Coton-Pélagie prend un carton jaune après une faute sur Bogaert.

40e Le HAC a pris confiance : Ali Nadjim récupère un ballon au milieu et, voyant Launay avancée, frappe depuis le rond central. Ça passe à côté.

42e Le Havre finit très fort cette période. Araujo, de la droite, centre dans les 6 mètres : Legrout est la première sur la ballon mais Launay se jette et renvoie le ballon !

Mi-temps sur le score de 2-2. Lille a parfaitement entamé le match en montrant de l’envie et en mettant en place des combinaisons qui ont beaucoup perturbé la défense havraise. Les deux buts viennent toutefois de deux grosses erreurs de la gardienne, qu’on remercie une fois encore. Déjà, au match aller, la gardienne du HAC (qui n’était pas celle titulaire cet après-midi), en étroite collaboration avec une de ses centrales, avait offert un but aux Lilloises. Malheureusement, les loscistes ont relancé les havraises en raison d’un manque de concentration juste après le 2-0. La réduction de l’écart a en effet lancé des havraises qui, jusqu’alors, n’avaient pas montré un visage de leader. Durant la seconde partie de la première période, la quatuor Coton-Pélagie/Sumo/Araujo/Ali Nadjim, par sa vitesse et son jeu en profondeur, a alors mis en difficulté la défense du LOSC. Tout reste à faire en seconde période !

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16h01 C’est reparti Paprzycki !

49e Le Havre se montre d’emblée avec Ali Nadjim, servie de la droite, et peut-être hors-jeu, qui est contrée par Launay.

52e RÉCUPÉRATION DE SILKE DEMEYERE qui transmet à Boucly à gauche. Le centre est repoussé, mais Elisor reprend et sert Marty à droite, dont la frappe est contrée.

53e Faute sur Eva Fremaux, ça donne un bon coup-franc pour Lille à 22 mètres, excentré à droite. Boucly frappe du gauche, ça passe de peu au-dessus.

54e Carton jaune pour Fremaux.

55e Azzaro lance Demeyere, à la lutte avec Yeka. Silke est légèrement en retard au départ mais passe devant l’arrière havraise. Dans la surface, ça se termine par un choc entre Demeyere et la gardienne, Arsenieva. C’est très litigieux, et l’arbitre siffle en faveur de la défense.

56e Nadjma Ali Nadjim est une très bonne joueuse, et probablement une personne très aimable, mais elle gagnerait en sympathie si elle ne râlait pas sans cesse à propos de décisions arbitrales qui ne font réagir qu’elle seule.

63e Elisor sert Azzaro, qui réalise un bon contrôle et sert à gauche en se retournant, Boucly. Maïté avance et frappe puissamment du gauche : c’est repoussé des poings par Arsenieva.

Dans la continuité, le ballon arrive vers la droite sur Fremaux, qui élimine deux joueuses et centre en bout de course du pointu. Paprzycki tente de reprendre mais c’est renvoyé.

67e De la gauche, Bogaert trouve Azzaro qui file au but, élimine Arsenieva à l’entrée de la surface, mais elle s’est excentrée et est sur son mauvais pied : elle tente tout de même de frapper du droit, en glissant, et ça termine à côté.

Sur cette grosse occasion, Azzaro est remplacée par Pierel.

69e Sur le côté droit, Araujo envoie un centre tendu. Devlech’ se jette et contre le ballon, qui prend de la hauteur et lobe Launay à son deuxième poteau. C’est assez joli, mais ce n’est pas réalisé du bon côté. Le Havre prend l’avantage avec ce csc : 2-3.

73e Sortie de Boucly, entrée d’Ollivier. À gauche, Agathe prend son poste habituel, et Bogaert monte d’un cran.

76e Corner frappé par Demeyere. À la réception, si on peut dire, Devlech’ est à terre : elle semble avoir pris un coup au visage.

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78e Perte de balle de Fremaux : Legrout lance Ali Nadjim sur la gauche, seule face à Launay. À 8 mètres, elle dévisse complètement son tir, qui finit à côté. Voilà enfin une bonne raison de râler !

80e Le LOSC joue vite un coup-franc par Demeyere, qui trouve Elisor, puis Marty, lancée à droite. Le centre vers Pierel est dégagé en corner.

Sortie de Fremaux, entrée de Mouchon.

Le corner aboutit à une situation confuse devant le but, mais Le Havre tient.

82e Lille attaque et se fait contrer. Ali Nadjim est en duel avec Polito, et choisit de frapper de loin : Launay arrête.

83e Sur la gauche, Bogaert trouve Ollivier à proximité du poteau de corner. On s’attend à un centre aérien mais Agathe trouve Pierel en retrait, à ras de terre. Dans la surface, elle passe une arrière et centre du gauche sur la tête de Mouchon aux 6 mètres : 3-3 !

Pour la forme, l’entraîneur du HAC réclame un hors-jeu : qui ne tente rien n’a rien. Mais sur une action où les deux dernières passes n’ont pas été faites vers l’avant, ça paraît compliqué à revendiquer.

84e Pour Le Havre, sorties de Coton-Pélagie et de Legrout, entrées de Baradji et de Gomez.

85e Le ballon sort en touche et est récupéré par Arnaud Mahieu qui le renvoie avec une belle précision. Sélection !

89e Alors que le LOSC fait bien circuler le ballon au milieu, le ballon arrive sur Marty à droite, au milieu de terrain. Elle veut remettre à Launay en retrait, mais sa passe se transforme en ouverture vers Ali Nadjim, qui résiste au tacle de Launay, sortie, et finit dans le but vide… 3-4.

90e + 1 Après un corner, Polito récupère à gauche et centre sur la tête de Pierel… juste à côté.

90e + 4 Dernier coup-franc pour le LOSC, Launay est montée. Mais pas autant que la balle de Paprzycki, qui termine derrière le but.

C’est terminé sur ce score de 3-4.

Très beau match de foot, agréable à suivre, malgré la défaite lilloise. Les Lilloises ont montré de l’envie, ce qui semblait avoir manqué dernièrement. Malheureusement, le match tourne du mauvais côté sur des erreurs facilement identifiables : le premier but est probablement imputable à un manque de concentration ; le deuxième à une perte de balle en milieu de terrain ; le troisième, c’est pas de bol ; et le quatrième est une erreur individuelle. C’est donc Le Havre qui arrive à bon port, ce qui est somme toute assez logique.

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On a souvent eu l’impression cette saison que le LOSC était collectivement plus fort, que ses actions étaient mieux construites (combien a-t-on vu de buts suite à de longues séquences de possession ou après de nombreuses passes…), mais qu’il a souvent été puni sur des cadeaux offerts à l’adversaire, ou sur un jeu vertical (comme le deuxième but havrais) qui ferait presque regretter qu’il faille se casser la tête à construire des actions. À l’arrivée, tous les matches contre les adversaires proches (Le Havre, Nantes, Metz, Lens) ont semblé se jouer à rien, tout en n’apportant que 4 points sur 24 (4 nuls), avec 0 victoire. C’est probablement qu’il a manqué deux ou trois ingrédients pour aller au bout. On sait notamment que le LOSC a l’effectif le plus jeune du championnat…

On laisse les professionnel.les de ces questions s’occuper de l’avenir, et on répète ici notre plaisir à assister aux matches de cette équipe, qui mérite bien qu’on lui consacre de longs comptes-rendus, témoins de notre attachement et de notre soutien.

Bravo aux joueuses et à leur coach pour le travail accompli et le spectacle proposé durant cette saison. C’est terminé pour cette année à domicile, et on est aussi heureux de voir enfin un championnat arriver à terme… !

Il reste un dernier match à Saint-Maur dans 15 jours : espérons pouvoir conserver la 3e place !

Résumés des matches précédents auxquels on a assisté :

LOSC/Metz : La Metz est (presque) dite

Orléans/LOSC : Lille tout feu tout flamme

LOSC/Nantes : Lille résiste au péril jaune

LOSC/Brest : Sous le vent, Lille repart de l’avant

LOSC/Lens : Faux-pas dans le derby

LOSC/Orléans : Lille recolle

LOSC/La Roche : Des Lilloises renversantes

LOSC/Saint-Malo : Lille s’empare des Malouines

LOSC/Strasbourg : Au bout du suspense

Lens/LOSC : le LOSC freiné

LOSC/Saint-Maur : Le LOSC réussit sa rentrée

Présentation de la saison

 

 


Posté le 4 mai 2022 - par dbclosc

Le LOSC à 9 (1995-2022)

Comme le dit le proverbe : « le football est un sport qui se joue à 11 contre 11, et à la fin l’arbitre sort des cartons rouges ». Passons en revue les fois où le LOSC s’est retrouvé à 9 depuis 1995.

La saison 2021/2022 est décidément riche en émotions et nous incite à nous replonger dans les statistiques les plus folles : avant Paris, depuis quand n’avions-nous pas pris 5 buts en championnat à domicile1 ? Depuis quand avions nous fait un zéro sur six contre Lens en championnat2 ? Quel était le précédent match au cours duquel on nous a refusé 3 buts dans un même match3 ? Quand un arbitre a-t-il sifflé deux ou trois pénalties contre nous4 ? Avant Tiago Djalo, quel lillois avait marqué deux csc au cours d’une même saison5 ?

Et depuis quand le LOSC n’avait-il pas terminé un match à 9 pour cause d’expulsions ? Après avoir évoqué les matches au cours desquels le LOSC a joué face à 9 adversaires, ce remarquable cru 2021/2022 nous permet de répondre à cette question, en nous appuyant sur les données en championnat depuis 1995.

 

9 avril 1996, Martigues-Lille (1-0) : Thierry Rabat et Arnaud Duncker

Le LOSC est mal en point et vient de se prendre une gifle à domicile par le futur champion auxerrois (0-4). Par bonheur, il a la chance de se relancer en se rendant chez la lanterne rouge, Martigues, qui ne peut plus compter que sur un miracle pour se maintenir. Juste avant le match, le président du club de Martigues, Denis Lankar, a publiquement donné les noms de 8 de ses joueurs jugés « indésirables » : de quoi mettre en confiance tout le monde. Dans ce contexte, bien entendu, Martigues ouvre le score par David Mazzoncini (17e). Poisse : Lévenard, blessé, doit céder sa place à Meszoly à la demi-heure. Quelle incroyable époque ! Et Lille se montre incapable de réagir, comme bien souvent cette saison. Pourtant, le matin du match, Thierry Rabat confiait à la Voix du Nord : « mon rôle en tant qu’ancien, c’est de rassurer tout le monde. Les gars se posent tellement de questions ! Sur le terrain, on devra être forts, très forts, et tout faire pour ne pas avoir de regrets. En étant sérieux, bien organisés, on peut ramener quelque chose » (La Voix du Nord, 9 avril 1996). Face à l’un de ses anciens clubs, Thierry Rabat ne ramène aucun point mais un carton rouge après un deuxième avertissement (72e). 7 minutes plus tard, Arnaud Duncker l’imite (79e). Lille termine à 9 et s’enfonce au classement (19e). Puis 3 victoires consécutives, dont une miraculeuse à Paris, permettront finalement au club de rester en D1.

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12 novembre 1999, Lille-Guingamp (2-0) : Grégory Wimbée et Jean-Louis Valois

Après deux saisons en D2, le LOSC semble cette fois bien parti pour retrouver la D1. En recevant son dauphin guingampais pour la dernière journée des matches « Aller », le LOSC a l’occasion de frapper un grand coup en prenant 11 points d’avance sur les Bretons. Les Dogues confirment leur statut en menant à la pause grâce à un but de Jean-Louis Valois. Mais, en seconde période, le match bascule avec l’expulsion de Grégory Wimbée pour une main hors de sa surface (53e) suivie dans la foulée par l’exclusion de Tasfaout après un beau numéro de Fernando D’Amico (54e). À 10 contre 10 et avec Christophe Landrin dans les buts pour la deuxième fois en 15 jours (après Sochaux, où Wimbée a été expulsé dans les mêmes conditions), Lille n’est pas inquiété et double même la mise par Boutoille (76e). À la fin d’un match très heurté, Jean-Louis Valois s’offre un petit plaisir en allant tacler par derrière le genou d’un arrière guingampais : il est directement expulsé et Lille finit à 9.

Résumé France 3 :

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Lors des chaudes retrouvailles au match retour, trois joueurs sont de nouveaux expulsés : Bruno Cheyrou et Yannick Baret après une bagarre générale, puis Claude Michel pour une agression sur D’Amico.

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21 avril 2000, Sochaux-Lille (2-0) : Jean-Louis Valois et Pascal Cygan

Lille va retrouver la D1 : c’est officiel depuis fin mars et une victoire contre Valence. Derrière, Guingamp devrait suivre, et la troisième place est convoitée par Sochaux qui, après un mauvais début de saison malgré un recrutement clinquant (Ferri et Drobjnak), effectue une belle remontée. Comme au match aller, le LOSC va buter sur les Doubistes, la faute à un but précoce de Frau (4e). Alors que le LOSC semble en capacité de revenir, le match bascule en début de seconde période : maladroitement, Valois pose ses crampons sur le torse de Meriem et est expulsé ; Pascal Cygan, qui conteste, est également sorti par l’arbitre. À 9 contre 11, le LOSC ne revient pas et encaisse même un autre but de Frau (81e). Sochaux est ainsi la seule équipe à avoir pris 6 points au LOSC en 1999/2000.

http://droguebierecomplotlosc.unblog.fr/files/2022/05/vlc-record-2022-05-02-15h22m04s-losc-2000-avril-2001-mai.vob-.mp4

 

10 août 2002, Le Havre-Lille (0-0) : Grégory Wimbée et Nicolas Bonnal

Les débuts de Claude Puel à Lille sont compliqués : si le club est bien engagé en coupe Intertoto, une compétition dont tout le monde se fout, le LOSC a entamé le championnat par une rouste à la maison (0-3 contre Bordeaux). Ce déplacement chez le promu est donc l’occasion de se rassurer. Mais c’était sans compter sur Grégory Wimbée qui, en début de seconde période, s’offre sa quatrième expulsion sous le maillot lillois, toujours pour une main hors de la surface (48e). Lille tient cependant le 0-0. En fin de match, Nicolas Bonnal, entré 4 minutes auparavant, insulte l’arbitre, qui arrête le jeu et l’expulse (89e). Le LOSC de Puel prend son premier point.

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15 août 2004, Marseille-Lille (3-0) : Rafaël Schmitz et Benoît Angbwa

Après une victoire inaugurale contre Auxere (2-0), le LOSC se rend à Marseille qui prétend avoir de grandes ambitions avec les recrutements, entre autres, de Pegguy Luyindula, Benoît Pedretti et Bixente Lizarazu. En difficulté, le Lille cède en fin de première période sur une frappe de Bamogo mal maîtrisée par Sylva (39e). Après la pause, tout espoir de revenir semble anéanti pour le LOSC en raison de l’expulsion de Rafaël, fautif sur Marlet en position de dernier défenseur (58e). Lille maintient toutefois l’écart d’un but, mais Angbwa est à son tour expulsé pour un tacle par derrière sur Luyindula qu’il a en plus le tort de contester (84e). Après le match, Claude Puel qualifiera élégamment le geste de son défenseur de « tacle à l’africaine ». À 9, Lille finit par céder avec deux buts aux 89e et 94e minutes (3-0).

Angbwa Puel« Toi pas avoir bien taclé »

5 avril 2014, Toulouse-Lille (1-2) : Franck Béria et Pape Souaré

Le LOSC est chiant mais le LOSC gagne : oui, René Girard, on parle de vous. En se déplaçant à Toulouse, mal classé, Lille a l’occasion d’asseoir sa position sur le podium. Et ça part bien avec un but de Roux (26e) puis un pénalty généreusement accordé à Béria et transformé par Kalou (42e). Lille gère en seconde période mais, en deux minutes, les Dogues se retrouvent à 9 : Franck Béria (68e) puis Pape Souaré (70e) reçoivent tour à tour un second avertissement pour des tacles non maîtrisés. Avec deux joueurs de moins, Girard bétonne (encore plus) en sortant Martin et Roux et en faisant entrer Sidibé et Meïté. Toulouse ne parvient à réduire l’écart qu’au bout du temps additionnel (93e), et Lille repart de Toulouse avec 3 points.

Résumé du match sur Youtube :

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25 février 2017, Lille-Bordeaux (2-3) : Julian Palmieri et Rio Mavuba

Après l’éviction d’Antonetti et un nouvel intérim assuré par Patrick Collot, Franck Passi est désormais sur le banc du LOSC. Avec son nouveau coach, le LOS a gagné à Caen et a pris u peu d’avance sur la zone de relégation. Pour sa première à Pierre-Mauroy, Passi défie les Bordealais entraînés par Gourvennec. Menés à la pause, les Dogues ont renversé la tendance grâce à De Préville (66e) puis Eder (67e). Bordeaux revient (78e) et, dans la foulée, Palmieri, qui avait pris un jaune en première période pour avoir poussé Gajic, arrive en retard sur Ounas et se fait sortir. sanction immédiate : deux minutes plus tard, Bordeaux prend l’avantage en supériorité numérique. En toute fin de match, Rio Mavuba, entré en jeu à la 80e, s’agace après une main supposé d’un bordelais dans sa surface, conteste et insulte l’arbitre. Il prend coup sur coup deux jaunes et obtient la première et seule expulsion de sa carrière. Bravo !

Résumé du match sur Youtube :

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23 janvier 2022, Lille-Lens (2-3) : Chloé Pierel et Chloé Marty

En ce début d’année 2022, quatre équipes se tiennent dans un mouchoir de poche dans le groupe A de la D2 féminine : Nantes, Le Havre, Lille et Metz. Les Lilloises, qui ont affiché leurs ambitions en début de saison après deux années tronquées par le Covid, ont l’espoir d’écarter leurs voisines pour poursuivre leur bon championnat. Au match aller, les Lensoises avaient fêté le 0-0 comme une victoire : il serait donc bienvenu de gagner cette fois-ci, devant un maigre public en raison de nouvelles restrictions sanitaires. En première mi-temps, tout semble aller au mieux avec un avantage de 2-1 pour les Lilloises à la pause. Puis tout déraille : Lens renverse la situation en quelques minutes (2-3), et les Lilloises ne trouvent pas de solution. Trompée par un protège-tibia non attaché qui se met à voler, l’arbitre expulse Chloé Pierel à la 79e. Dans une fin de match tendue que l’arbitre peine à maîtriser (12 minutes de temps additionnel), Chloé Marty tente de stopper Diop qui part au but. Les deux joueuses se tirent le maillot, mais c’est la lilloise qui est sanctionnée : à 9, Lille perd le derby. On en a fait un compte-rendu ici.

 

Troyes-Lille, 1er mai 2022 : Renato Sanches et Burak Yilmaz

La qualification en 8e de finale de Ligue des Champions peine à masquer une saison globalement vécue comme décevante. Certes, après un titre, il était difficile de faire mieux, mais le jeu proposé, le manque d’animation offensive, le manque d’implication de certains joueurs, leur propension manifeste à choisir les matches, l’incapacité de l’équipe à marquer contre des adversaires supposément plus faibles, et les sorties pas toujours adroites des dirigeants ont fini par agacer les supporters. Malgré une série intéressante après une déroute face à Paris en février, la saison s’achève dans la déception et la défiance. En se rendant à Troyes, le LOSC garde toutefois une chance de jouer l’Europe, à condition (non suffisante) de s’y imposer. Hélas, ce match ressemble à une caricature des travers de l’équipe : impuissance offensive , et des joueurs qui tombent dans le premier piège venu. En fin de première période, sur l’une des seules incursions troyennes, un pénalty est très généreusement accordé et transformé. Mené, le LOSC ne parvient pas à se révolter par le jeu et ses joueurs contestent. En début de deuxième période, Renato Sanches est averti pour contestation, ce qui a pour effet curieux de générer chez lui une gestuelle signifiant « mets des lunettes ». En dépit de la mise en garde de l’arbitre, il poursuit et est expulsé (50e). Quelques minutes après, et alors que Lille a concédé un autre pénalty, Burak Yilmaz réalise un tacle par derrière, sans doute plus maladroit que méchant, mais qui entraîne une expulsion qui n’est pas scandaleuse (68e). En voilà deux qui auront réalisé une belle dernière !
Cerise sur l’Hitoto  : Lille encaisse un troisième pénalty en fin de match.

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Bonus 1 : 17 juillet 2021, Courtrai-Lille : Tiago Djalo et Xeka

Se retrouver à 9 est rare : se retrouver à 9 sans avoir fait de faute sur un adversaire l’est encore plus. C’est pourtant ce que parvient à réaliser le LOSC, et en plus lors d’un match amical, lors de la préparation de cette saison 2021/2022, décidément à marquer d’une pierre blanche (ou rouge) : Tiago Djalo et Xeka en viennent aux mains à la mi-temps, le premier nommé ayant apparemment mal pris une remarque de son coéquipier. Les deux jours sont expulsés et, à 9, Lille égalise face à Courtrai (1-1).

Bonus 2 : 4 novembre 2001, Lyon-Lille : Sylvain N’Diaye et Grégory Tafforeau

Lille mène 2-1 à Lyon lorsque Sylvain N’Diaye est expulsé à la 40e minute. Sur le coup-franc, le ballon se retrouve côté gauche de la défense lilloise, dans les pieds de Grégory Tafforeau. Surgit alors violemment Florent Laville qui, miraculeusement, ne reçoit pas de deuxième avertissement. Problème : Tafforeau est blessé et doit sortir se faire soigner. Avec deux joueurs de moins, Lille encaisse l’égalisation dans les secondes qui suivent. De nouveau à 10 contre 11, le LOSC finira par s’incliner (2-4).

 

FC Notes :

1 Lille/Bordeaux (4-5), janvier 2012

2 1981/1982 : victoires de Lens 1-0 à Bollaert puis 3-0 à Grimonprez-Jooris

3 Lille/Sochaux (1-2), décembre 2001. Voir ici : http://droguebierecomplotlosc.unblog.fr/2016/04/03/merci-derrien/

4 Trois pénalties : a priori, jamais. Deux pénalties sur la période récente (liste non-exhaustive) : Bordeaux/Lille (1-1, septembre 2011 : un réussi puis un sur le poteau), Lille/Toulouse (1-2, décembre 2018), Nantes/Lille(2-3, mars 2019 : un réussi puis un au-dessus), Toulouse/Lille (2-1, octobre 2019 : un réussi, puis un au-dessus), Salzburg/Lille (septembre 2021).

5 Oumar Dieng en 1993/1994. Voir ici : http://droguebierecomplotlosc.unblog.fr/2022/04/12/histoires-de-csc-en-defaveur-du-losc/

 



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