Posté le 12 mai 2022 - par dbclosc
Lille/Valenciennes 1974 : le LOSC à la barre
Il est 20h00 ce 19 mai 1974 et, dans les rues de Lille, résonnent des « on a gagné, on a gagné ! ». Il ne s’agit pas de giscardiens fêtant l’élection du nouveau président, mais bien de supporters du LOSC ! Après avoir battu Valenciennes 2-0, les Dogues sont presque assurés de retrouver la D1.
« Le 19 mai 1974 sera une grande date avec l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République et le retour du LOSC en première division ! ». À la veille d’un dimanche décisif tant sur le plan politique que sportif, on peut dire que Pierre Mauroy, le maire socialiste de Lille, est optimiste. Malheureusement pour lui, un seul de ses souhaits sera exaucé puisque, au moment où le LOSC écarte Valenciennes et se dégage la route vers la D1, Valéry Giscard-d’Estaing succède à Georges Pompidou à la présidence de la République, donnant corps au slogan de campagne « Giscard à la barre », dans lequel l’accent grave sur le « a » a une importance fondamentale, sinon ça peut vite signifier autre chose.
Le LOSC, l’élu ?
Pour que ce Lille/Valenciennes constitue une sorte de finale du « groupe Nord » (groupe 1) de D2, les deux clubs ont jusqu’alors occupé les premières places du classement, souvent en compagnie de Rouen et de Boulogne. Au printemps 1974, et notamment après la victoire du LOSC contre le Red Star à l’issue d’un match qui a émerveillé les spectateurs d’Henri-Jooris, la lutte pour la montée se précise en un duel entre Lille et Valenciennes. Le 22 avril, le LOSC rejoint Valenciennes en tête du classement après une victoire sur le terrain du FC Franc-Comtois (4-1) pendant que Valenciennes concédait le nul à domicile face à Brest (0-0). La semaine suivante, Lille, malgré des « joueurs écrasés par l’importance du résultat » (La Voix du Nord), passe devant grâce à son nul à Brest (0-0), pendant que les valenciennois craquaient à Besançon face au RC Franc-Comtois (1-2). Voilà donc le LOSC en position de monter directement en D1, tout comme le premier du groupe B ; les deuxièmes de groupe s’affrontent en barrage pour obtenir le dernier ticket pour la D1 et, en l’état des positions, on se dirige vers un Valenciennes/PSG.
Début mai, et conformément aux pronostics, Lille s’impose à Montluçon et VA à La Rochelle. Le match Lille/Valenciennes, fixé le 19 mai à 16h, confirme alors son statut de « finale du groupe Nord » (VDN, 8 mai). En effet, si l’on regarde le classement, à deux journées du terme du championnat, Lille possède un point d’avance sur Valenciennes, tandis que Rouen, 6 points derrière Valenciennes, ne peut plus atteindre la première place.
Rappelons qu’en 1973/1974, la victoire vaut 2 points et que toute équipe qui marque au moins 3 buts dans un match bénéficie d’un point de bonus supplémentaire. Autrement dit, si le LOSC s’impose contre Valenciennes en s’adjugeant le bonus, il sera assuré de terminer premier et de retrouver la D1. En gagnant sans bonus, il sera très bien placé pour retrouver la D1. À l’inverse, une victoire de Valenciennes, avec ou sans bonus, placerait les voisins nordistes en position très favorable. Un nul arrangerait les Lillois, qui se déplacent chez la lanterne rouge lors de la dernière journée. Notons à quel point le bonus joue en défaveur du LOSC comme nous l’avons évoqué dans cet article puisqu’en situation « normale », Lille aurait 5 points d’avance sur l’USVA qui, de son côté, est parvenu à attraper le bonus à 14 reprises (contre 10 pour le LOSC).
Si le match est fixé, comme tous les autres, à 16h, c’est en raison de la tenue le même jour du second tour de l’élection présidentielle. La fédération a pris cette décision qui est bonne selon la Voix du Nord : « voilà, pensons-nous, qui est bien. Ce n’est ni trop tôt, ni trop tard. À cette heure là, tous les candidats-spectateurs auront pu aisément remplir leur devoir civique… et seront chez eux lors de la proclamation des résultats » (8 mai).
Dernier frisson à Henri-Jooris
Alors que le match approche, il ne fait aucun doute que le vieux stade Henri-Jooris va faire le plein. La Voix du Nord des 12 et 13 mai rappelle que son record d’affluence date de 1948, à l’occasion d’un Lille/Marseille : 22 500 spectateurs avaient alors pris place en tribunes.
Depuis cette date, le stade a connu des travaux, le terrain a été élargi, et il est désormais impossible de placer des sièges à proximité du terrain, si bien que l’affluence de 1948 n’a jamais été égalée (ni dépassée, cela va de soi). Lors du barrage contre Bastia en 1966, il y avait officiellement 16 420 personnes ; puis 19 200 contre Marseille en 1972. En 1974, Henri-Jooris dispose d’environ 21 000 places, dont seulement 4 800 assises. Elles seront probablement toutes pourvues, et encore plus probablement pour la dernière fois : en effet, les jours d’Henri-Jooris sont comptés puisque sa destruction est prévue pour l’été 1975. Où joueront alors les Dogues ? Sans doute du côté de la ville nouvelle en construction, au sein de laquelle un nouvel équipement sportif sort de terre, ou peut-être ailleurs : « l’échéance d’août 1975 sera peut être repoussée, mais le LOSC disposera sans doute avant cette date du nouveau stade de la ville Est, et peut être du stade Grimonprez qui serait sensiblement modifié et agrandi par la construction d’une superbe tribune à deux étages ». Quelle histoire ces stades quand même !
Le Stadium en construction, La Voix du Nord, 12-13 mai 1974
Deux bus de supporters du LOSC viendront de Paris. Les Valenciennois, initialement, ont réclamé 7 000 places, mais 2 900 « seulement » leur sont accordés. La Voix du Nord rapporte que le LOSC a reçu un chèque en blanc d’un roubaisien qui tenait absolument à assister au match ! Bref, on se bouscule pour voir cette affiche, et les 20 500 places du stade trouvent très vite preneurs. Comme le souligne l’entraîneur du LOSC, Georges Peyroche : « nous aurions pu le jouer dimanche à 9h30 ou 10h, je suis sûr que nous aurions fait le plein ! » Voilà de quoi donner confiance au coach des Dogues : « je n’ai aucune inquiétude : nos joueurs auront leur couple maximum. Ne voudraient-ils l’atteindre que 15 ou 16 000 sepctateurs les y pousseraient. C’est notre avantage dans ce match ». La VDN se fend d’un article pour expliquer que la rédaction reçoit de nombreux coups de fil du style « Bonjour, cher ami ! Vous vous souvenez de moi ? Je suis Monsieur Untel. Nous nous étions rencontrés à… Très bon, ce que vous faîtes… Je vous lis toujours avec intérêt. Au fait, je vous téléphonais à propos du match de dimanche. Il ne vous resterait pas une place, par hasard ? », et commente : « c’est inouï, le nombre de gens qu’on peut connaître en ces circonstances ».
L’incroyable série du LOSC
Le LOSC est favori pour ce match. Selon la Voix du Nord (19 mai), « la forme [des Lillois] est au sommet, quelques-uns de leurs joueurs ont un talent exceptionnel : Prieto, Coste ». Mëme si les Dogues ont montré de la nervosité lors de Lille/Boulogne en janvier, ils ont « plus de maturité, d’expérience, donc de sang-froid ». Du côté des Valenciennois, on souligne la « vitesse de leur attaque, de leurs relayeurs surtout (…) Verstraëte, quand il appuie sur l’accélérateur, fait souvent chanceler les défenses adverses » et les qualités de buteur de Wilczek, qui a déjà marqué 25 fois. Mais ce qui fait pencher la balance en faveur du LOSC est sa « série assez extraordinaire » : on écrivait que, lors de la réception de Boulogne, il était invaincu depuis le 12 octobre et une défaite à Rouen ; quatre mois plus tard, Lille n’a toujours pas perdu ! En sept mois, le LOSC a signé 17 victoires (dont une à Valenciennes au match aller), 6 nuls et 0 défaite.
Selon Pierre Lagoutte, attaché de presse à la 3F consulté par la VDN, cette performance situe le LOSC au troisième rang national depuis l’avènement des championnats professionnels : en 1949/1950, Nîmes, en D2, est resté invaincu durant 24 matches ; puis Sedan, en 1954/1955, a aligné 29 matches sans défaite (22 victoires, 7 nuls). Les Sedanais , invaincus pendant 6 mois (soit moins que le LOSC, qui a battu ce record de longévité), avaient fini par chuter à Valenciennes. Les Valenciennois y verront-ils un signe favorable… ?
Lille focalisé sur la première place, Valenciennes prépare le barrage
Selon Georges Peyroche, « notre équipe est maintenant plus maîtresse de ses nerfs que dans le passé. Chaque dimanche, c’est le même refrain… alors nous avons l’habitude. Je dirais que nous tremblons davantage devant des adversaires moyens que devant des grands. Et puis, le calme, la maîtrise de l’aller… pourquoi ne les retrouverions-nous pas lors de la seconde manche ? » (VDN, 13 mai). Pour maintenir l’état de ses troupes, Peyroche a imposé de décaler les tractations concernant l’avenir des joueurs (6 d’entre eux sont en fin de contrat et libres le 30 juin), qui se déroulent habituellement autour d’avril et mai : « nous sommes engagés dans une bataille très importante pour le club. Ne gâchons pas cette action par des discussions qui, fatalement, risqueraient de détraquer la mécanique. Je comprends votre désir d’assurer l’avenir… mais raisonnez une seconde : si vous discutez fin mai, avec un titre en poche, votre position ne sera-t-elle pas meilleure ? Je vous promets que dès que la situation sera clarifiée, dans un sens ou dans l’autre, nous aborderons très vite ce sujet avec les dirigeants » (VDN, 17 mai).
De leur côté, les Valenciennois anticipent les barrages. Paul Levin, leur directeur sportif, a d’ores et déjà pévu d’aller voir les matches du PSG, deuxième de l’autre groupe et probable barragiste.
Est-ce à dire que le léger fléchissement des dernières semaines les a fait abdiquer ? Pas du tout, selon l’entraîneur Jean-Pierre Destrumelle : « nous devons tout mettre en œuvre pour saisir la dernière chance d’éviter les barrages. La côte ne se situera pas en notre faveur mais tout peut arriver dans un match. Les garçons auront à rassembler leurs forces pour viser l’exploit ».
Derniers préparatifs
Lors de l’entraînement vendredi 17, placé à 16h pour se situer dans les conditions chaudes et ensoleillées du match, les Lillois terminent par une partie de « huit-huit » au cours de laquelle Peyroche est obligé de tempérer les ardeurs de ses joueurs : « doucement les gars… doucement » (VDN, 18 mai). Aucune mise au vert « au cours desquelles les éventuelles paniques ne font que s’additionner » n’est prévue.
Va, qui avait vu un peu trop grand, renvoie 500 places vendredi soir, puis 200 samedi matin, places immédiatement vendues par le LOSC. Le record d’affluence de D2, qui appartenait cette année au PSG (13 900 spectateurs), sera largement battu : entre 21 000 et 22 000 personnes sont attendues. Pas mal dans un stade qui ne compte officiellement que 18 500 places !
C’est le jour J (ce qui ne signifie pas que ça aurait été le jour I si on avait joué la veille) : les joueurs du LOSC ont prévu de voter le matin avant de manger le traditionnel steak-purée.
La file de spectateurs se forme dès 13h, au sein de laquelle Nord-Eclair repère deux courageux valenciennois qui se promènent avec une banderole « On les aura. Et avec le Bonus ! ». Le LOSC repousse deux énergumènes en uniforme des PTT qui prétextent vouloir vérifier les lignes téléphoniques de la tribune de presse… Les derniers spectateurs prennent place pendant que s’achève le match de lever de rideau entre Pelforth et la Communauté urbaine, remporté 3-2 par les premiers. Ça s’arrose !
Reste une incertitude sur les maillots que porteront les deux équipes : Valenciennes fait savoir qu’il tient absolument à jouer en rouge et blanc… comme le LOSC. Logiquement, l’arbitre, M. Wurz, donne la priorité à l’équipe locale. Nord-Eclair regrette que l’épisode ait été monté en épingle à quelques minutes du coup d’envoi : « une speakerine qui en rajoutait un peu en faisant part d’une histoire de couleurs de maillots entre les participants, afin de chauffer un peu plus les supporters… c’était bien inutile ».
En tribune, une vingtaine de musiciens mettent l’ambiance, tout comme des supporters venus de Bruges, appelés les « Kop ». Pierre Mauroy est présent, de même que des représentants du Groupement, et Just Fontaine qui représente le PSG.
Seul De Martigny est absent pour le LOSC. Peyroche reconduit la même équipe victorieuse à Besançon :
Dusé, Iché, Gianquinto, Deschodt, Mugica, Verhoeve, Fouilloux, Gauthier, Coste, Riefa, Prieto (Desmenez)
Première période fermée, Prieto dehors
En première période, « une certaine nervosité faisait achopper les choses les plus simples, les gestes techniques cent fois répétés ». Le LOSC parvient à construire quelques actions « mais on était loin du panache remarqué dans les matches précédents ». Prieto, particulièrement surveillé, est plusieurs fois chargé, notamment par Neubert, qui prend un avertissement à la 25e… et le Chilien sort se faire soigner : « les supporters s’épongèrent un peu plus le front ». Finalement, il revient sur la pelouse… en boîtant.
Pour Valenciennes, Zaremba tire sur la barre (31e) avant de placer une frappe juste à côté du but de Dusé. À la pause, les deux équipes sont à égalité. Selon Nord-Eclair, Fouilloux est « omniprésent », Coste « très surveillé », et Gauthier « le plus actif ».
À la reprise, il faut se rendre à l’évidence : en dépit d’un ultime essai, Prieto doit céder sa place. À ce moment, on craint même une fracture, ce qui est très embêtant pour celui qui vient de recevoir une pré-convocation pour la coupe du monde.
Doublé de Gauthier
Sans son leader technique, Lille prend pourtant progressivement l’ascendant en seconde mi-temps. Fouilloux, d’abord, envoie un « tir terrible » sur la barre (50e) : « le ton était donné et les Lillois allaient le plus souvent déferler, confusément parfois, face à une équipe qui faiblissait visiblement ». Gianquinto, très offensif, puis Riefa, obligent Escale à intervenir en catastrophe. À l’approche du dernier quart d’heure, l’incertitude culmine car Valenciennes pointe à nouveau son nez dans le camp lillois. C’est alors qu’un une-deux entre Coste et Gauthier permet à ce dernier de se retrouver en bonne position et d’ouvrir la marque (1-0, 75e) ! Le public d’Henri-Jooris n’a pas le temps de se rasseoir que Desmenez file à la limite du hors-jeu puis centre : Coste feint la reprise et laisse passer pour Gauthier qui conclut du gauche pour son 14e but de la saison (2-0, 76e). ça semble plié, et ça pourrait définitivement l’être si le LOSC obtenait le bonus : à la 85e, après une percé de Mugica et un relais de Coste, Gauthier, seul face au but, frappe quelques centimètres au-dessus !
Au coup de sifflet final, le public envahit le terrain : désormais, seule une défaite de Lille conjuguée à une victoire de Valenciennes avec bonus lors de la dernière journée pourrait empêcher le LOSC de retrouver la première division.
Seul dans son coin, Prieto est « comme en gosse, en lourds sanglots, et personne ne parvient à le consoler ». A priori, il n’a pas de fracture mais un écartement des métatarses. Son pied violacé a triplé de volume.
Joly, le capitaine de Valenciennes, est amer : « ce qui me fait le plus enrager, c’est que l’on encaisse le premier but alors qu’on est en train d’exercer une pression sur le LOSC. Alors qu’on avait tenu jusque là… ». Destrumelle : « On peut sortir d’ici la tête haute. On pouvait tout aussi bien marquer les premiers, et alors tout aurait été différent. Je ne compte pas le deuxième but : on le prend alors que tout le monde est monté pour tenter d’égaliser. Le même match joué à Valenciennes, on le gagnait ».
Destrumelle et Peyroche livrent leur réaction à l’ORTF à l’issue du match
Apothéose une semaine plus tard
Une semaine plus tard, le LOSC se rend chez le dernier, La Rochelle. Un point suffit au LOSC (donc même une défaite 3-4…). Lorsque les Lillois s’apprêtent à quitter leur hôtel vers le stade, un postier tend un télégramme à Paul-Marie Delannoy : « vous souhaitons bonne chance et heureuse issue pour ce soir. Amitiés. Jean Bondoux, président du Racing Club de Lens ».
Dans une ambiance champêtre (1 600 spectateurs) qui contraste avec la ferveur d’Henri-Jooris, le LOSC, en dépit d’une première demi-heure crispante au cours de laquelle Dusé sort un arrêt de grande classe face à Ruello, signe une victoire probante, avec bonus (3-0), sous les applaudissements du public local.
VA a battu Boulogne 3-1 mais le LOSC est officiellement de retour en D1, et porte sa série d’invincibilité à 25 matches !
Georges Peyroche offre aux Rochelais un jeu de maillots lillois et les invite à les guider en ville, où le président de La Rochelle, Louis Le Meur, offre le traditionnel Pineau des Charentes : « j’adhère totalement à la réaction de notre public. Le LOSC nous a offert ce soir la plus belle heure de football que nous ayons vécue ici depuis longtemps. Bravo et bonne chance en première division ».
Apparemment, il n’y a pas eu que le Pineau de l’amitié
La Voix du Nord des 26 et 27 mai indique :
Ces sept lignes provoquent une fête dont personne n’avait imaginé l’ampleur. Et pourtant, les joueurs, en car après avoir effectué La Rochelle/Paris en train, ont failli se séparer en gare de Lille ! Ils n’ont pas été mis au courant des festivités, et ne savant pas que Delannoy a profité de la pause sur l’autoroute pour transmettre quelques consignes vers le stade. Et, depuis 15h, du monde se presse dans les tribunes et sur le parking d’Henri-Jooris, où résonne déjà l’hymne du LOSC par Raoul de Godewarsvelde, tandis que Jean Van Goool a fait venir des majorettes de Marquette.
Nord-Eclair est parvenu à se placer dans le bus des Lillois :
« On traverse Lille par le Boulevard de la Liberté. Quelqu’un lance : « quel calme… tous les lillois sont sans doute sur les plages… » Un autre répond : « à moins qu’ils ne soient à Jooris pour nous accueillir ? » Éclats de rire. Et pourtant. La circulation devient difficile à l’approche du stade. Le bus est bloqué sur le pont de Flandres ».
La foule est estimée à 4 000 personnes. Étonnés, les Lillois se laissent aller à la fête, non sans émotion, comme Georges Peyroche : « Peyroche faisait l’impassible, mais quand des gamins l’ont porté en triomphe, il se mit à pleurer sans fard ». « Visiblement émus par l’accueil prodigieux qui leur est réservé », les joueurs saluent les supporters, qui multiplient les farandoles. Dans la stade, à l’applaudimètre, Peyroche, puis Fouilloux, Prieto et Coste ont les meilleures faveurs du public, mais chacun savoure sa part de bravos. « Au Chili, j’ai été trois fois champion, rappelle Fouilloux. Les Lillois ne sont pas moins enthousiastes que les Sud-Américains ».
Par la suite, la belle série du LOSC s’arrête face au Red Star, pour le match aller d’attribution du titre de D2 (0-2). Mais les Dogues réussissent un match retour flamboyant (5-1) et s’adjugent le titre.
Quant à Giscard, se rappelant la coïncidence de sa victoire avec la quasi-remontée du LOSC, il n’oubliera pas de délocaliser à Lille un conseil des ministres, le 1er décembre 1976. En marge de ce conseil organisé en préfecture de Lille, il rappela combien le 19 mai 1974 fût une date fondamentale dans l’histoire de la République, et assura qu’avant d’être centriste, il fut avant-centriste. Un beau clin d’oeil au doublé d’Hervé Gauthier.
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