Posté le 13 juin 2022 - par dbclosc
LOSC-ESW (4/6) : Toujours les mêmes travers
Derby 4 : Après un début de saison catastrophique, le LOSC, désormais entraîné par Vahid Halilhodzic, a redressé la barre et se trouve au pied du podium. La venue des voisins rappelle à quel point l’équipe a encore des progrès à faire pour espérer quitter la D2.
Après un début de saison manqué, le LOSC a changé d’entraîneur. Depuis le 14 septembre, Vahid Halilhodzic a repris l’équipe en mains. Avant le match retour contre son voisin, le LOSC, au pied du podium, retrouve une position plus conforme à l’accomplissement de ses ambitions. Surtout, dans le sillage de son entraîneur, l’ambiance autour du club a changé.
Le LOSC va mieux mais son coach est hospitalisé
Le public, dont une bonne partie a souhaité de longue date le départ de Thierry Froger, découvre peu à peu son entraîneur : seuls quelques connaisseurs se rappellent qu’Halilhodzic fut un buteur prolifique, notamment au FC Nantes. Sa vie, après sa retraite sportive, est moins connue. Désormais qu’il a déjà prouvé qu’il était capable de redresser son groupe, on s’intéresse à lui. À quelques jours du derby, c’est depuis… l’hôpital Roger Salengro de Lille que Vahid Halilhodzic se confie (Voix du Nord du 8 décembre 1998).
Que lui est-il donc arrivé ? Il a été victime de quelques pertes d’équilibre ces derniers temps, et voilà déjà 8 jours qu’il est hospitalisé : « j’ai fait des milliers d’examens (sic) et ils n’ont encore rien trouvé. Il faut savoir quelle est la cause de mes vertiges, mais je vais beaucoup mieux ». Du coup, Halilhodzic a écouté Caen/Lille à la radio. Le quotidien rapporte qu’il était « comme un lion en cage, surtout après le but de Boutoille, car il sait que, dans ces moments-là, son équipe à tendance à paniquer ». Ah, l’inconvénient de marquer des buts… ! Lille a gagné et cette deuxième victoire consécutive le place à 1 point de la 3e place. Vahid se dit touché par les marques de sympathie de ses joueurs durant son séjour au CHR, et voit prendre un forme un groupe uni : « je suis tellement fier de mon équipe, de son comportement ! Ils se sont battus pour moi, et ça me fait chaud au cœur. Je me sens de plus en plus attaché à ce club, à cette équipe. On est en train de former à Lille une famille qui n’existait pas. Quand on porte son maillot avec fierté, on le défend avec plus de courage. Tout le monde a fait son boulot ». Il reçoit aussi de nombreux messages de supporters, qui semblent l’apprécier et découvrent peu à peu un homme qui, derrière un entraîneur à l’image rigoriste (il répète ainsi « être pointu, perfectionniste » « je déteste l’improvisation », « il ne faut jamais se relâcher. Notre quatrième place est fragile. Le plus dur reste à faire »), se révèle chaleureux et sensible, et revient sur ses années difficiles : « je n’ai pas été gâté. J’ai connu la gloire comme joueur, j’ai gagné beaucoup d’argent, j’avais quatre voitures une boulangerie, une boutique Benetton, un restaurant, mais j’ai tout perdu avec la guerre en Bosnie. À 42 ans, je suis reparti de zéro. Beauvais m’a sauvé la vie en me prenant comme entraîneur (…) cette galère a renforcé ma volonté ».
Le retour des grandes ambitions
Le repositionnement du LOSC en haut de tableau rassure, et donne raison à celles et ceux qui souhaitaient le départ de Froger. Bernard Lecomte rappelle que « c’était une décision douloureuse à prendre. Depuis notre élimination prématurée en coupe de France l’an dernier, Thierry Froger concentrait sur lui les critiques. Le doute était dans l’esprit des spectateurs et, à la longue, ce doute a atteint le coach lui-même ». Le nouvel entraîneur a manifestement apporté un fonctionnement qui a permis à tous de se remettre dans le bon sens. Pour le président du LOSC, « Vahid a une autorité naturelle qui a donné plus de sérénité aux joueurs ». Et, petit à petit, les Dogues remontent au classement : ils ont même fini par dépasser Wasquehal au soir de la… 18e journée ! Il faut dire que l’ESW est restée près du premier tiers du classement durant une bonne moitié de la saison. Finalement, tout semble rentrer dans l’ordre, entre un LOSC qui regarde de nouveau vers le haut, et une ESW en milieu de classement. Le président de l’Entente, Guy Decock, constate le retour « à la normale » : « les premiers résultats nous avaient poussés à sourire. Et la situation, avant le derby au Stadium-Nord, en était même devenue cocasse, compte tenu de nos ambitions réciproques… ». L’entraîneur, Dominique Carlier (qui a lui aussi abandonné son banc durant quelques semaines pour des soucis de santé), estime que « le parcours du LOSC est simplement redevenu conforme à ses moyens et à ses ambitions. Nous n’avons jamais cherché à nous comparer à lui. Simplement, nous avons pris moins de points et lui a commencé à en prendre beaucoup plus »
La position actuelle de Wasquehal (11e), avant de se rendre à Grimonprez, convient aux voisins : « il faut que nous restions aux alentours de cette 10e place pour donner l’impression d’avoir progressé ». Mais l’Entente n’a plus gagné depuis le 7 novembre : sur les 6 derniers matches, elle n’a pris que 2 points. Dans ce contexte, Wasquehal se contenterait largement d’un point à Lille, pour se rassurer…
Le LOSC, quant à lui, retrouve de l’ambition et réitère son besoin d’être soutenu car, selon Lecomte, « un club comme le LOSC n’a pas le droit de végéter à l’étage inférieur » : « plus que jamais, nous avons besoin d’être soutenus. Il faut prouver à tous que les Lillois aiment le foot et sont derrière leur équipe. Mon principal vœu pour 1999, c’est bien sûr de pouvoir regoûter à la D1, mais aussi d’obtenir des garanties. Les collectivités ont fait de Lille une ville culturelle, et c’est très bien. Mais il est temps aussi de lui donner le grand club qu’elle mérite ».
Avec 7 points d’avance au classement sur son voisin et une dynamique positive, le LOSC est logiquement favori. Mais Wasquehal, avec 18 buts encaissés en 21 matches, est la quatrième défense du championnat. Pour Jean-Pierre Mottet, « si les garçons gardent un tel état d’esprit, si nous parvenons à garder autant de rigueur défensive, ce groupe-là pourra aller loin ». Halilhodzic est méfiant : « ce sera un match-piège. Les Wasquehaliens vont certainement jouer derrière et compter sur un bloc défensif qui m’impressionne. Et puis ils sont difficiles à manoeuvrer. Il nous faudra surtout marquer les premiers, sinon… ».
Le LOSC présente un groupe au complet, et Vahid est bien sur le banc. Seul Grégory Wimbée, en méforme, est laissé à disposition de la réserve depuis quelques semaines. Senoussi, blessé, puis suspendu un mois pour avoir oublié de prévenir la fédé qu’il utilisait de la ventoline, est de retour. Du côté de Wasquehal, Leroy et Bonadeï reviennent de blessure, et seuls Allais et Cadiou « pas à son meilleur niveau » sont absents. Et comme, depuis l’arrivée d’Halilhodzic, Pascal Cygan a retrouvé une place en défense centrale, il est donc fort probable que l’on assiste enfin à la confrontation des frères Cygan dans un Lille/Wasquehal, l’un ou l’autre ayant toujours été indisponible précédemment. « Ici à Lille, ce sont désormais les meilleurs qui jouent. La concurrence entre enfin en jeu » affirme Pascal Cygan ; « il y a quelques mois encore, on travaillait chacun de son côté. Aujourd’hui, Lille est un groupe soudé, articulé autour d’une défense qui a gagné en sérénité. Battre Wasquehal est indispensable ».
La dernière fois que les frangins se sont affrontés, c’était à l’occasion d’un match amical à Linselles entre Lille et Valenciennes. Pascal se souvient : « Thierry était arrière droit et moi arrière gauche. On était dans le même couloir et c’était assez chaud ». Tellement chaud que Duncker est allé frapper Tourenne (alors valenciennois) et que ça a finit en bagarre générale.
Qu’en sera-t-il pour ce derby ? « Je serai au marquage individuel. Et comme il ne sera pas le plus grand, je ne serai sûrement pas sur lui (…) S’il y a un ballon entre nous deux, il ira à celui qui restera debout ».
« Merci Kiev »
Voici les deux compositions d’équipe et leur évolution, devant 10 760 spectateurs payants :
Lille :
Clément ; Tourenne, Koot (cap.), Cygan, Camara ; Senoussi, Hitoto (Hammadou, 68e), Collot (Renou 82e), Valois ; Peyrelade (Pickeu, 71e), Boutoille.
Wasquehal :
Sibille ; Cygan, Benon, Scrimenti, Dailly, Keller ; Debaets (cap.), Antunès, Rohart (Bizasène, 52e) ; Clément-Demange (Oudjani, 79e), Abed (Dablemont, 74e).
La rencontre commence avec cinq minutes de retard : il y a encore du monde aux guichets, comme cela avait déjà été le cas au match aller. En première période, derrière le but de Jean-Marc Sibille, on aperçoit la première banderole hostile depuis l’avènement des derbies entre Lille et Wasquehal. On y lit : « Merci Kiev ». Les Ukrainiens se sont imposés à Lens dans la semaine, et les Sang & Or sont éliminés de la Ligue des Champions…
Le plus dur était fait…
« Ce derby retour parut très vite verrouillé à double tour » : Wasquehal, avec une défense à 5 qui a fait des preuves, mais en mal de bons résultats, n’a pas envie de se livrer aveuglément. Quant au LOSC, depuis un match contre Ajaccio, qu’il semblait tenir avant de perdre 1-3, il a appris à se montrer patient et à ne pas prendre trop de risques. Du coup, il ne se passe rien. Seul un centre d’Abed, claqué par Clément, a apport un peu de danger (1e). Les Dogues accélèrent à la demi-heure : Collot lance Peyrelade, pas loin de marquer en taclant (32e) ; un centre de Collot alerte Sibille (35e) ; puis Valois, côté droit, apporte le danger (37e). Et, avant la pause, ce sont finalement les visiteurs qui se créent la meilleure occasion : centre d’Abed vers Rohard, bien placé face au but, qui manque sa tête (45e). C’est la fin d’une triste première période, au cours de laquelle l’Entente réussit son coup : 0-0.
La seconde période repart sur les mêmes bases. Et encore, pas tout à fait : Dominique Carlier, qui a bien vu que Camara, « un des rares lillois capable de changer de rythme », disposait d’un peu trop de liberté, fait entrer Bizasène pour bloquer le couloir gauche du LOSC (52e) : « Wasquehal tissait sa toile à la perfection » note la Voix du Nord. Peyrelade tente une tête en arrière, peu puissante (63e). la situation semble complètement bloquée en dépit de changements opérés par Halilhodzic, avec les entrées successives de Hammadou et, surtout offensivement, de Pickeu et Renou. Et « alors qu’on ne s’y attendait plus, Hammadou filait côté droit », profitant d’une inattention de la défense adverse et d’un bon service de Renou. Son centre à ras de terre est repris aux 6 mètres par Jean-Louis Valois, qui délivre le stade (1-0, 84e). Ouf ! Pour la première fois de la saison, Lille est virtuellement sur le podium ! Le but sur Fréquence Nord :
Mais Lille recule et semble ne pas savoir quoi faire de cette avance. Wasquehal, qui a remplacé son attaque juste avant l’ouverture du score, s’installe dans le camp lillois. Dablemont a une première occasion d’égaliser mais frappe à côté (85e). Mais, deux minutes plus tard, un ballon similaire, dans le dos de la défense lilloise, trouve Oudjani, qui a le temps de s’y prendre à trois reprises (!) pour tromper un Bruno Clément livré à lui-même (1-1, 87e) : « je m’y prends à trois reprises pour marquer. Au départ, je suis un peu court. Du bout du pied j’essaie de dévier le ballon. Le gardien le relâche et il revient sur moi. Je peux bien, cette fois, cadrer ma frappe mais Clément réussit une belle parade, repoussant le ballon sur le côté. C’est du gauche, qui est loin d’être mon pied le plus fort, que j’arrive alors à marquer ». Incroyable : Wasquehal n’attaque que depuis trois minutes et trouve le moyen de marquer. Lille et Wasquehal se séparent sur ce match nul, 1-1 ; « un banc qui explose de joie et un entraîneur qui s’arrache les cheveux. Le contraste entre le bonheur des Wasquehaliens et la détresse, pour ne pas dire la rage, de Vahid Halilhodzic, était pour le moins saisissant »…
Carences des deux côtés
« L’enjeu a de nouveau pris le pas sur le jeu. Et le problème, c’est que ce n’est pas nouveau. Les derniers Lille-Lens avaient également été pour le moins affligeants ». Dans la presse régionale, le constat est sévère, à l’égard des deux équipes. Pour l’Entente, tout d’abord : « nous n’avons pas beaucoup apprécié le non-match des Wasquehaliens (…) Cinq défenseurs, trois milieux défensifs, deux attaquants qui ne sont pas des « pointes » et qui jouèrent souvent dans l’entrejeu. Et tant pis pour le spectacle ». Et le LOSC n’a pas su trouver la solution. Ou plutôt, il l’a trouvée, avant un coupable relâchement, qui montre qu’il n’est pas tout à fait guéri : « trouver sur son chemin une équipe qui refuse le jeu n’est pas chose rare en D2. Et un candidat à l’accession doit être capable de surmonter ce genre d’obstacle (…) Lille souffre toujours de l’absence d’un véritable créateur dans l’entrejeu et, surtout, offre d’incroyables séquences de déconcentration ».
Résultat : « dans derby aussi triste que d’habitude, les Wasquehaliens ont obtenu ce qu’ils étaient venus chercher. Les Lillois ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes (…) Le comble, c’est d’en arriver à la conclusion que Wasquehal a marqué quand il l’a voulu. À 1-0, le 0-0 recherché s’était envolé. Ce serait donc 1-1 ».
Chez les Dogues, on regrette l’attitude de l’ESW : « qu’est ce que vous voulez faire dans ces conditions ? » peste Roger Hitoto. Pour Laurent Peyrelade, « ils voulaient prendre un point, ils l’ont eu, ils ont donc raison. Mais, franchement j’aurais préféré le le 0-0 que ce 1-1. On a fait beaucoup d’efforts pendant 80 minutes devant le Mur de l’Atlantique. On savait qu’il fallait être patient, qu’il y aurait finalement une opportunité. On croyait avoir fait le plus dur. Ensuite, ils se créent deux occasions en 5 minutes pour égaliser ». Le LOSC a bien eu le tort de croire qu’à 1-0, la victoire était acquise. Si Lille n’avait pas perdu depuis Ajaccio, il s’était déjà fait reprendre à deux reprises contre Châteauroux (2-2), ainsi qu’à Sedan (1-1). Bob Senoussi regrette la répétitions des mêmes erreurs : « le coach a beau nous le répéter toutes les semaines, il y a toujours des absences. On ne parvient pas à tenir la rigueur et la concentration pendant 90 minutes ». Djezon Boutoille attribue ces errances au difficile passé récent entre le LOSC et son public : « à l’extérieur, on arrive à rester bien en place, mais à la maison on a encore du mal à ne pas reculer après avoir le score. C’est peut-être parce qu’on a vécu des périodes difficiles. Nous ne sommes sans doute pas encore totalement guéris ».
Chez l’ESW, on est bien content, et on confirme la thèse de la déconcentration lilloise, comme Denis Abed : « nous étions venus prendre un point. On a bien tenu et puis il y a eu ce but. Heureusement, Lille a semblé être soulagé et s’est mis à reculer. C’est ce qui a provoqué leur perte ». Le pire, c’est que cette faiblesse était bien identifiée par les adversaires, comme le révèle Scrimenti : « Lille a reculé et nous en avons profité pour marquer. Nous avions remarqué que, plusieurs fois cette saison, les Lillois, menant au score, avaient reculé ». Michel Docquiert, désormais manager de l’Entente, a presque des regrets : « avec un peu plus d’audace, il y avait peut-être même moyen de faire mieux. Mais on ne va pas faire la fine bouche. Prendre un point en ayant joué à peine dix minutes offensivement, ça suffit à notre bonheur ». Un Wasquehalien est particulièrement heureux : il s’agit du buteur, Chérif Oudjani, qui était au chômage quelques mois avant. On le connaît un peu à Lille car il y avait effectué un essai à l’automne 1992 (il avait même marqué, sur pénalty, lors d’un match amical contre Amiens) ; et pour ceux qui ont une bonne mémoire, il a aussi marqué à Grimonprez avec Lens, et avec Laval. Son 5e but de la saison, le 106e de sa carrière professionnelle, lui permet d’égaler le total de son père, Ahmed : « réussir un 106e but à Lille, lors d’un derby, c’est un beau clin d’oeil à mon père qui aimait tant cette région. J’y ai d’ailleurs pensé au moment de marquer ».
Le LOSC va moins bien, son coach va mieux
Cette nouvelle contre-performance à Grimonprez-Jooris fait ressortir chez Halilhodzic une facette moins tendre que celle évoquée en début d’article : « au retour des vestiaires je me suis fâché comme jamais je ne l’avais fait cette saison. Les joueurs commettent une véritable faute professionnelle, une faute collective inexcusable. Nous avions fait le plus difficile et on se relâche, inexplicablement. Demain, je sais que je vais encore être très sévère avec eux ».
Ce quatrième derby, dans une période favorable pour le LOSC et délicate pour l’Entente, a donc rappelé que les Lillois avaient encore bien du chemin à parcourir. Il semble annoncer les mois à venir, avec une deuxième partie de saison alternant l’espoir d’accrocher le podium et incapacité à s’y placer, jusqu’à la désillusion finale.
Un résumé du match (France 3) :
Les citations et illustrations sont tirées de La Voix du Nord et La Voix des Sports.
La série complète :
Lille/Wasquehal, nouveau derby professionnel
1/6 ESW-LOSC (1-1, 8 octobre 1997) : Le LOSC gâche déjà
2/6 LOSC-ESW (1-1, 14 mars 1998) : L’impuissance lilloise
3/6 ESW-LOSC (0-1, 29 août 1998) Un poing puis trois points
4/6 LOSC-ESW (1-1, 12 décembre 1998) : Toujours les mêmes travers
5/6 LOSC-ESW (1-0, 7 septembre 1999) : Le LOSC inarrêtable
6/6 ESW-LOSC (2-1, 5 février 2000) : Wasquehal inscrit son nom au palmarès
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