Archiver pour février 2024
Posté le 24 février 2024 - par dbclosc
Protégé : Anthologie d’un LOSC mauvais à l’extérieur
Posté le 16 février 2024 - par dbclosc
Lille/Le Havre 1995 : la saison commence à la 10e journée
Après un début de saison 1995/1996 catastrophique (2 points en 9 matches), le LOSC signe sa première victoire lors de la 10e journée, contre Le Havre (2-0). L’opération-maintien peut commencer. Et au-delà, l’opération-survie.
Défaites à Bordeaux, contre Bastia, contre Guingamp, à Cannes, à Monaco, contre Lens, à Gueugnon ; nuls à Saint-Etienne et contre Nantes ; 9 matches, 5 buts marqués, 17 encaissés, 2 points. On appelle ça un début de saison de merde : c’est le LOSC 95/96.
Pourtant, la saison précédente avait été très correcte : même s’il avait fallu se battre jusque tard pour assurer le maintien, le LOSC avait fait preuve d’une grande solidité à Grimonprez-Jooris (4e équipe domicile avec seulement 3 défaites et 12 buts encaissés), et avait terminé avec 3 victoires consécutives, dont une dans le derby. En somme, le club semblait être sur une pente ascendante, après quelques saisons très fades.
Mais entretemps, l’intersaison a été complètement foiré : en raison de restrictions budgétaires, et même si la DNCG a accordé au LOSC une petite enveloppe, il a été impossible de retenir Bonalair ou Assadourian. Le LOSC recrute pourtant rapidement des joueurs libres, mais dont le rendement s’avère en deçà des espérances, et pas qu’en début de saison : Germain avec ses kilos en trop, Périlleux avec ses années en trop, et Meszöly avec ses pieds en trop, n’ont pas franchement réussi. Le LOSC met un temps fou à trouver des joueurs corrects, en effectuant pas moins de 7 essais ! L’un deux est censé être le « buteur qu’il manquait » : Frank Pingel, mais il semble davantage avoir été pris parce qu’il était dispo. À ses côtés en attaque, Amara Simba est d’une invraisemblable maladresse. Il y a bien Thierry Rabat, présenté comme un joueur d’expérience, mais il manque les 8 premiers matches pour blessure, et ceux qu’il jouera ensuite feront presque regretter qu’il se soit rétabli. Si l’on ajoute à cela la fébrilité de Jean-Claude Nadon, qui se troue à plusieurs reprises, un Friis-Hansen qui semble avoir la tête ailleurs depuis qu’Auxerre a renoncé à le recruter au profit de Laurent Blanc, eh bien le LOSC a perdu sa solidité défensive tout en trouvant le moyen de marquer moins.
T’as pas oublié un truc Jean-Claude ?
Comme le LOSC était perçu comme meilleur que la saison précédente, avec l’arrivée de deux « buteurs » avec Sibierski derrière (alors qu’en 94/95, on avait des attaquants peu prolifiques – C. Garcia, Farina – et pour seul véritable poison un joueur excentré – Assadourian), l’impression de chute est encore plus grand.
À l’arrivée, le mercato ne semble avoir apporté de plus-value sportive que pour trois joueurs : Jean-Marie Aubry (mais dont l’arrivée a sans doute perturbé Nadon) ; Patrick Collot (l’autre « essayé » qui a été conservé, mais il manque une partie du début de saison, blessé aussi) ; et Pascal Cygan (mais il lui faudra trois ans pour se stabiliser dans la défense centrale à l’arrivée de son 5e entraîneur au LOSC). On a évoqué ce bel été dans cet article.
Joël Germain, Frank Pingel, Geza Meszöly, Philippe Périlleux
Ainsi, dès mi-août, Bernard Lecomte, président depuis avril 1994, a des mots très durs après la défaite contre Guingamp (0-3) : « j’ai tenu à faire part aux joueurs de mon mécontentement. Je leur ai expliqué qu’ils avaient cassé tout ce qui avait été fait par l’équipe dirigeante, le staff technique et eux-mêmes, depuis un peu plus d’un an (…) J’avais accordé tout ma confiance à Jean Fernandez pour le recrutement, et nos espoirs ont été fort déçus . J’ai donc demandé aux joueurs de prendre leurs responsabilités et je leur ai dit que je m’étonnais que des professionnels baissent les bras de la sorte. À chaque fois que nous prenons un but, ensuite, c’est la débandade. Je vous avoue que je ne décolère pas depuis le match contre Guingamp. Je donne rendez-vous après le match contre Cannes ». Il convient de bien comprendre qu’au-delà de la déception liée aux résultats, le président est très inquiet pour la survie du club, qu’une descente en D2 pourrait compromettre. On y revient plus bas.
Alors nous voilà à Cannes, 5e journée : défaite 1-2. Un seul point en 5 matches, Jean Fernandez est limogé ; son adjoint, Jean-Michel Cavalli, le remplace.
Quatre journées plus tard, le LOSC a pris un point de plus. Ce n’est pas beaucoup. Mais là où Fernandez prenait 0,2 point par match, Cavalli en prend 0,25. C’est mieux. On peut donc raisonnablement estimer qu’en maintenant ses performances, le LOSC terminera la saison avec 9 points. Pas sûr que ça suffise au maintien, d’autant qu’après cette 9e journée, les 17e, 18e et 19e ont déjà 9 points.
À l’aube de cette 10e journée, le LOSC est donc dernier. Avec un tel retard, on ne donne pas cher de la peau des Dogues pour se maintenir dans l’élite. Et Bernard Lecomte ne décolère pas et regrette d’avoir trop délégué à Jean Fernandez :« j’assume mes responsabilités. À l’intersaison, j’ai pensé qu’il fallait laisser Jean Fernandez agir. À mes yeux, c’était un gage de réussite. Je ne suis pas encore assez technicien pour avoir des avis. Cela dit, Thierry Bonalair, je l’aimais bien. Ça m’aurait fait plaisir qu’il reste. Comme Assad d’ailleurs. Parallèlement, Jean m’a dit que faire venir des gens qui ont de la bouteille, ce n’était pas mauvais pour les jeunes. Il y avait une certaine logique là-dedans. Je lui ai fait confiance. À présent, des voix s’élèvent. Mais à l’époque, personne n’a bougé ».
Toutefois, Jean-Michel Cavalli, lui, garde une certaine confiance.
Comme on l’entend dans ce reportage, il va y avoir du changement sur le terrain : dans le but, Nadon est évincé. Il restait, en championnat, sur 145 titularisations consécutives/145 matches complets. Jean-Marie Aubry, arrivé d’Angers à l’intersaison, le remplacera.
Et devant, Frank « balourd » Pingel est parti, sans demander d’indemnités, il aurait plus manqué que ça. « Un joli flop » commente la Voix du Nord, qui s’ajoute à la liste des mauvais Doukisor.
Ce départ précipite la venue d’un joker. C’est un joueur que le LOSC aurait pu recruter pendant l’été : le Monténégrin Miladin Becanovic, dont on a spécifiquement parlé ici. Il avait joué une mi-temps lors d’un match amical contre l’UNFP. Face à une opposition certes faible, il avait inscrit deux buts. Mais cela n’a pas été suffisant pour mettre la puce à l’oreille des dirigeants. Becanovic est alors parti faire un essai de 10 jours à Nantes, au terme duquel il n’a pas été retenu non plus. Désormais sans club, son prix a été revu à la baisse. Cavalli l’assure : « je crois savoir qu’on regrette, à Nantes de ne pas l’avoir pris ». Tu m’étonnes : pour remplacer Loko (22 buts en 94/95), ils ont pris Kosecki qui, pour le moment, n’a inscrit qu’un but, et terminera la saison à 2.
Voilà donc les Normands, mieux lotis – forcément – mais pas pour autant flamboyants : 16èmes, ils ne comptent que 10 points. Autant dire que si Lille ne parvient pas à battre ce genre d’équipe, le maintien deviendra quasiment mission impossible. Mais attention : les Havrais restent sur deux victoires consécutives.
Devant officiellement 5 643 spectateurs, ce qui est et restera la plus faible affluence de la saison1, le LOSC se présente avec la composition suivante :
Aubry,
Hitoto, Rabat, Dindeleux, Lévenard ;
Collot, Périlleux, Friis-Hansen ;
Sibierski ;
Boutoille, Simba.
Sur le banc : Becanovic, Duncker, Carrez, Cygan, Duncker, Nadon
Du côté havrais, deux anciens lillois : Claude Fichaux et Lyambo Etshélé.
On a vite l’occasion de savoir si Jean-Marie Aubry assure : un puissant coup-franc de Bertin est dégagé des poings par le gardien lillois.
6e minute : dans le camp havrais, Friis-Hansen transmet à Sibierski, qui se retourne et lance Simba sur le côté gauche ; Amara, bien évidemment glisse et se casse la figure, mais son centre en retrait du gauche trouve tout de même le point de pénalty d’où Sibierski conclut du plat du pied : 1-0 ! C’est la deuxième fois de la saison que Lille ouvre le score, et c’est aussi la deuxième fois qu’il mène.
Le but sur Fréquence Nord :
11e minute, événement : le LOSC est toujours devant. La dernière fois qu’il avait mené, ça avait duré 4 minutes (contre Lens). Record battu.
Il y a beaucoup d’occasions des deux côtés : les Havrais se heurtent à un Aubry très en réussite, et manquent une tête aux six-mètres alors que le but semblait tout fait ; et du côté lillois, Boutoille multiplie les occasions mais tombe aussi sur un grand Revault. À ce moment, Djezon n’a pas encore débloqué son compteur en D1 et, si sa vivacité est saluée, son incapacité à marquer commence à être problématique. Quant à Simba, seul aux 6 mètres après une remise de Sibierski, il parvient à frapper à côté et poursuit avec brio son challenge « je la mettrai pas ».
1-0 à la pause : on croise les fesses.
La deuxième période est surtout celle des Havrais. Les Lillois sont combatifs, et c’est déjà beaucoup, mais il y a peu d’enchaînements collectifs et beaucoup de déchets technique. L’équipe semble néanmoins mieux équilibrée grâce à la montée de Friis-Hansen au milieu et à l’apport de Thierry Rabat en tant que « grand frère » indique la Voix du Nord. Cette fois, les insuffisances des Dogues sont rattrapées par un gardien très performant : Aubry remporte deux duels face à Caveglia, puis Daury.
Vers l’heure de jeu, Cygan remplace Friis-Hansen puis Duncker remplace Collot. Sur l’une de ses rares occasions, Lille passe à deux doigts de marquer un but formidable : sur un centre d’Hitoto, le retourné de Sibierski termine sur le poteau.
À la 77e minute, Boutoille, vaillant mais malheureux, sort, et entre celui qui est attendu tel le messie : Miladin Becanovic. Seulement, à un moment où le LOSC est recroquevillé derrière et cherche à préserver le score, aura-t-il l’occasion de se montrer ?
Sur une ultime sortie du LOSC, Simba parvient à centrer vers Becanovic qui contrôle, s’amuse avec Fichaux et place une frappe à 8 mètres qui, malgré le retour désespéré d’un défenseur, termine au fond (2-0, 90e). Le LOSC a gagné !
Le but sur Fréquence Nord :
Soulagement général à Lille, même si le chemin est encore long. Jean-Michel Cavalli : « les joueurs ont compris mes décisions. Sans cela, il n’était pas possible de viser la victoire (…) Ce groupe avait la fièvre. Aujourd’hui, celle-ci a un peu baissé, car une victoire est venue éclaircir l’horizon. Avec une équipe inédite, on a relevé la tête. Je retiens aussi la dernière minute du match. Ce but de Becanovic, cette communion avec le public. On aura besoin de tout le monde cette saison et ces gens heureux nous aideront, j’en suis sûr ».
Dans la Voix du Nord, Becanovic est encensé : « ce joueur-là n’a pas besoin de deux occasions pour décrocher le gros lot. Physique d’athlète, bonne technique, sens du but. Quand il aura retrouvé son poids de forme et la plénitude de ses moyens, le nouveau Lillois devrait être encore plus performant. Une garantie-or, semble-t-il ».
Après 9 journées la tête sous l’eau, le championnat du LOSC semble donc commencer ce vendredi 22 septembre, avec deux mois de retard. Une semaine après, le LOSC n’encaisse pas pour la première fois à l’extérieur (0-0 à Montpellier), puis bat Strasbourg quelques jours plus tard, grâce à un doublé de Simba et, surtout, grâce à des prouesses de Jean-Marie Aubry. Grâce à 3 matches enfin réussis, le LOSC n’est plus dernier.
Par la suite, l’attaque du LOSC restera très faible (27 buts sur la saison), et il ne fallait pas trop s’emballer dans l’immédiat pour Becanovic, du moins pour ses qualités de buteur : il ne marquera que deux autres buts dans la saison (en coupe de la Ligue). Mais la défense du LOSC se montrera plus solide, ce qui n’obligera plus le gardien lillois à sauver son équipe cinq fois par match. La saison sera difficile jusqu’au bout (départ de Friis-Hansen en octobre, nouvel ajustement de l’effectif avec la venue d’Abed en janvier), en dépit de quelques coups d’éclat (victoires à Auxerre, à Nantes, à Paris). N’oublions pas qu’au soir de la 34e journée, le LOSC est 19e… Comme nous l’avait dit Patrick Collot : « On avait tant ramé… Cette année-là, on n’aurait jamais dû se maintenir ». Par miracle, trois victoires consécutives aux 35e, 36e et 37e journées (comme en 2018) sauvent le LOSC.
À partir de la 10e journée, le LOSC aura ainsi obtenu 37 points en 29 matches, et donc 39 au total. Il y aura une 19e saison consécutive dans l’élite pour les Dogues.
Quelques observations :
_Les seuls 37 points marqués à partir de la J10 n’étaient pas suffisants pour se maintenir : Gueugnon, premier relégable (18e), a terminé avec 38 points. Le LOSC en a obtenus 39, avec une moins bonne différence de buts que Gueugnon. Les deux points de l’été auront fait la différence, merci Fernandez !
_Si la moyenne de points pris de la 10e à la 38e journée (1,27) s’était déclenchée dès la première journée, le LOSC aurait terminé avec 48 points (comme la saison précédente), mais en se classant 11e (14e en 94/95).
_De la 10e à la 34e journée (avant les 3 victoires consécutives), le LOSC a marqué en moyenne 1,12 points par match, ce qui restait tout de même fort faible. Si cela avait duré jusqu’à la J38, le LOSC aurait marqué 32 points. Avec les 2 points du début de saison, ça aurait fait 34, soit le total du dernier (Martigues).
En fin de saison, après la victoire contre Nice (J35), Bernard Lecomte, observant un certain soulagement à l’idée que le LOSC n’était peut-être pas mort sportivement, en avait profité pour rappeler la situation financière du club, d’abord dans la presse écrite puis, dans la semaine, sur France 3. Et on comprend bien que le maintien du LOSC en D1 n’est pas qu’une question sportive. Voici la transcription d’un extrait du JT régional :
« Nous avons fait un travail considérable depuis deux ans. Nous avons le satisfecit de la DNCG et du Tribunal de commerce. Nous reconstitutions la santé financière de ce club et nous devrions être assainis en 1998. Alors nous sommes en colère lorsque, sur le plan sportif, ça met l’édifice en péril. Le LOSC reste un club subventionné, par la communauté urbaine, par la région. Si nous devions descendre en D2, il y a aurait indéniablement un gros problème financier. Je le signale ici après mon cri d’alarme dans la presse : l’équation financière serait tout autre. Je ne dis pas qu’elle sera insoluble, mais elle sera très difficile à résoudre. Et là, on verra si le mouvement de sympathie et d’engouement que je sens autour du LOSC se concrétisera sur le plan financier.
Ça voudrait dire qu’il peut y avoir un dépôt de bilan ?
Les risques ne sont pas exclus. Je m’acharnerai à ce que ça n’arrive pas. Mais on a besoin de l’aide de beaucoup de monde. En attendant, la solution, c’est de marquer des buts. C’est en jouant en D1 que nous pourrons continuer à retrouver une santé financière ».
Une relégation du LOSC en 1996 aurait posé clairement la question de la survie du club. Ce maintien était donc indispensable pour bénéficier une année de plus de conditions relativement bonnes pour désendetter le club et, par exemple, vendre Sibierski à bon prix à l’intersaison. Un mercato puis un début de saison complètement manqués auraient pu enterrer le club. Mais, même en ne jouant que trois quarts du championnat, le club, sur un fil depuis des années, a repoussé une sombre échéance.
Un an plus tard, le LOSC a fini par descendre, mais cette relégation a été un problème bien plus sportif qu’économique. On soufflerait presque.
Un résumé du match :
Note :
1 Depuis, en championnat, cela reste à ce jour la plus faible affluence pour un match du LOSC à domicile en D1. Entretemps, seul un match de D2 en décembre 1998 attirera moins de spectateurs (Lille/Niort, 5 322 spectateurs).
Citations extraites de la Voix du Nord et de la Voix des Sports.
Posté le 11 février 2024 - par dbclosc
Un sacré coup de pompe. Quand le LOSC d’Arribas craquait à l’heure de jeu (1978-1982)
Nous avons déjà parlé du LOSC de José Arribas. Récemment, ça avait été pour rappeler la parenté entre le LOSC de la saison dernière avec celui de José de la saison 1978/1979. Il y a plus longtemps, on avait évoqué que, sous la direction de l’entraîneur d’origine espagnole, les Dogues commençaient bien mieux leurs saisons qu’ils le les terminaient. On va parler aujourd’hui d’une autre réalité du club lillois à l’époque : pendant les quatre années du LOSC en D1 avec Arribas (1978-1982), le LOSC se montrait solide jusqu’à l’heure de jeu puis connaissait dix minutes difficiles où il craquait souvent.
Pour son retour en D1 en 1978, le LOSC reçoit le Nancy de Michel Platini à Grimonprez-Jooris. Si les Lillois ouvrent rapidement le score par Pleimelding, ça se gâte rapidement, Rouyer (18è, 28è) puis Rubio (34è) donnant deux buts d’avance aux Nancéens. Ce sont pourtant les Lillois qui vont l’emporter (4-3), réduisant d’abord l’écart par Simon (43è), puis égalisant et repassant devant dans le dernier quart d’heure grâce à des buts de Dos Santos (78è) puis encore de Simon (89è). Des débuts en trompe l’œil, le LOSC d’Arribas montrant dans la durée bien davantage de difficultés à finir ses matchs qu’à les commencer.
« Heeey !!! Salut !!! Ca va ??? Ca faisait longtemps !!! » Pierre Pleimelding visiblement ravi de retrouver la D1 avec le LOSC
Comme on le voit sur le graphique suivant, à l’exception des 10 premières minutes, le LOSC marque davantage qu’il n’encaisse pour chaque tranche de dix minutes jusqu’à l’heure de jeu au cours de la saison 1978/1979. Les Lillois craquent alors particulièrement souvent entre la 61è et la 70ème minute de jeu, craquant défensivement puisqu’ils encaissent 16 buts, soit autant que lors de la demi-heure précédente.
En calculant le nombre de points à partir des scores à l’heure de jeu, le LOSC aurait obtenu 44 points, soit 4 de plus que ce qu’il a en définitive obtenu. Les Lillois ont en outre perdu un point après l’heure de jeu contre Metz et Monaco, deux équipes qui ont terminé peu devant le LOSC, justement avec 44 points. Avec ce point en moins, les Messins et les Monégasques auraient terminé à 43 points : c’est dire que, au regard de ses performances sur la première heure de jeu, les Dogues étaient proches de cette 4ème place qualificative pour l’Europe. Ultime preuve, s’il en fallait encore, du Grand Complot Contre le LOSC ©, les règles font durer les matchs 90 minutes alors que l’évidence voudrait qu’ils en durent 60 (déjà parce qu’on est vachement fatigués après, moi en tout cas (1)).
José Arribas, impuissant mais pas résigné face au Grand Complot Contre le LOSC ©
La saison suivante débute différemment, Lille perdant certes un point après l’heure de jeu contre Strasbourg (6ème journée), mais en gagnant également contre Nice (7ème journée) et Bordeaux (8ème journée). Les choses semblent rentrer dans l’ordre du complot les deux journées suivantes, Lille perdant d’abord le point du match nul en fin de match à Lyon (2-2 puis 4-2), puis se contentant du nul contre Marseille, Zambelli égalisant à un quart d’heure du terme (1-1). Lille semble toutefois trouver le remède contre Paris quatre journée plus tard : menés 2-1, à l’heure de jeu, les Dogues renversent leur adversaire grâce à des buts de Delemer (65è), Henry (78è) et Cabral (88è) ! Après 20 journées, Lille a gagné un point de plus après l’heure de jeu qu’il n’en a perdu. Les Dogues auraient-ils trouvé la clé contre le complot ?
Las, la suite va toutefois montrer que les Lillois sont davantage en difficulté en fin de match, le LOSC perdant 4 nouveaux points après l’heure de jeu pour n’en gagner qu’un seul sur la même période. Comme on le voit sur le graphique suivant, le LOSC présente une différence de buts positive lors de la première heure de jeu (34 pour et 30 contre), puis nettement négative lors de la dernière demi-heure (11 pour 19 contre).
Si c’était défensivement que le LOSC avait craqué après l’heure de jeu en 1978/1979, c’est surtout offensivement qu’il se retrouve en difficulté en 1979/1980. Rapporté à temps égal, il marque ainsi 35 % de buts en moins après l’heure de jeu. Il encaisse également un peu plus, mais dans des proportions plus modestes (20 % de plus). Une statistique particulièrement remarquable tient à la différence existante entre les deux saisons dans la tranche de 10 minutes suivant immédiatement l’heure de jeu : en 1978/1979, Lille y marque 8 buts pour 16 encaissés (24 au total), la saison suivante, elle n’en encaisse que 4, mais n’en marque … qu’un seul ! Le point commun à ces deux saisons est que le passage de l’heure de jeu est concomitant d’une baisse de performance très nette des Dogues, mais elles se différencient très fortement par la forme prise par cette chute de performance.
Une hypothèse est que ce que l’on observe en 1979/1980 est le produit de l’observation de ce qui s’était passé la saison précédente. Le LOSC de l’époque était ainsi réputé pour la qualité de son jeu et sa volonté d’aller toujours de l’avant, parfois au risque de laisser des espaces derrière. Tout en voulant rester fidèle à sa vision du jeu, peut-être Arribas a-t-il voulu mettre de l’eau dans Thauvin : constatant que les Lillois subissaient une nette baisse de régime à l’heure de jeu, les membres du staff auraient conseillé aux joueurs de se montrer particulièrement prudents à ce stade de la partie (qui a lieu au stade), là où les Dogues avaient continué à jouer l’offensive malgré leurs difficultés physiques, avec le résultat que l’on sait. Sans enrayer le déclin observé à l’heure de jeu, le fait de fermer le jeu à ce moment de la partie limite certes les chances de marquer, mais permet surtout de considérablement limiter la casse derrière.
1980/1981 : un « coup de pompe » qui aurait pu coûter le maintien
Cette fâcheuse tendance des Lillois d’Arribas à galérer en fin de match aurait pu coûter bien cher au club au cours de la saison 1980/1981. Cette saison là, le LOSC termine à la 17ème place tout juste devant Tours qui est barragiste. Qu’entendons-nous par « tout juste » ? Vraiment tout juste en fait, Lille obtenant le même nombre de points que les Tourangeaux (31), encaissant exactement autant de buts (71) et marquant … 1 but de plus en tout et pour tout !
Cette tendance au « coup de pompe » à l’heure de jeu n’a en effet pas été contredite lors de la troisième saison dans l’élite du LOSC d’Arribas. Comme on le voit sur le graphique suivant, les Lillois ont très vite perdu des points après l’heure de jeu, le premier dès la troisième journée. Dès la 7ème journée, ils en étaient déjà à 3 points de perdus.
Lille a ensuite réussi à stabiliser et même légèrement réduire ces points perdus dans la dernière demi-heure, le LOSC n’ayant plus perdu « que » deux points sur cette période au soir de la 23ème journée de championnat. Lille retombe ensuite dans ses travers, finissant avec 5 points de perdus dans la dernière demi-heure, ce qui lui fait vivre une fin de saison éprouvante. C’est encore au cours de la tranche entre la 61ème et la 70ème que les Lillois se retrouvent en plus grande difficulté, encaissant durant cette période exactement deux fois plus fréquemment que lors de la première heure de jeu.
Vieux motard que j’aimais : Arribas trouve la solution en 1981/1982
A-t-on observé la même tendance au cours de la saison 1981/1982, la dernière de José Arribas sur le banc du LOSC ? Le début de saison pourrait laisser penser que oui. Dès la 3ème journée, Lille s’incline en fin de match sur un but de Rubio (85è) alors qu’il tenait le match nul. Contre Bordeaux lors de la 8ème journée, les Lillois échouent à l’emporter, René « football champagne » Girard égalisant à moins d’un quart d’heure du terme, répondant au but d’Henry. Lors de la 11me journée, c’est carrément deux points que les Dogues perdent dans la dernière demi-heure, Milla égalisant d’abord (61è) avant que Ihily ne donne l’avantage aux Bastiais (76è, 3-2).
Et pourtant, cette saison-là, le nombre de points théoriquement obtenu après 60 minutes (34) est strictement identique à celui réellement obtenu au final. Contre Metz (16ème journée), Lille l’emporte grâce à un but de Engin « Tony » Verel (65è). Rebelote deux journées plus tard contre Paris, Muslin donnant la victoire (2-1) aux siens grâce à un but inscrit à un quart d’heure du terme. Lille ne l’emporte pas contre Auxerre lors de la 20ème journée, mais récupère le match nul après l’égalisation de Péan (85è) qui répond à Szarmach (57è). Le scénario est très proche contre Nancy lors de la journée suivante, Rubio (décidément!) ouvrant le score peu avant de l’heure de jeu, Verel égalisant en fin de match (88è). Lille clôt là une période inédite sous le règne d’Arribas en D1, l’équipe prouvant qu’elle est aussi capable de très bien finir ses matchs, parvenant à gagner 4 points en fin de match en 6 rencontres seulement.
Se termine alors une période de 5 ans du LOSC sous le règne de José Arribas. Le LOSC n’a pas passé le cap qu’on aurait pu espérer après deux premières années presque parfaites, marquées d’abord par un titre de champion de D2 puis par une sixième place inespérée pour le retour dans l’élite française. Surtout, si le LOSC a réussi ces belles performances, c’est sans jamais renoncer à développer un jeu chatoyant et particulièrement plaisant pour le public, quitte à perdre parfois en efficacité. C’est sans doute aussi cette philosophie toujours tournée vers le jeu qui a contribué à expliquer les difficultés rencontrées en fin de match, là où d’autres entraîneurs se seraient montrés plus « pragmatiques ». Se rappeler cette époque et cette philosophie n’est pas inutile tant les logiques de rationalisation de la pratique du football tournée vers une logique de maximisation des performances a pris une place croissante. Certes, tout fan de foot souhaite voire son équipe l’emporter quand débute une rencontre, mais l’essentiel n’est jamais là. On a ensuite pu aimer des LOSC perdants, on a aimé le LOSC vainqueur de Vahid, non pas tant parce qu’il gagnait que parce que ses victoires se sont construites sur des valeurs en lesquelles on se reconnaissait. On a enfin pu trouver bien fade un LOSC pourtant gagnant, faute de se retrouver dans l’état d’esprit impulsé par les dirigeants. C’est déjà cette leçon que nous enseignait José Arribas.
FC Notes :
(1) Remarquons que l’auteur de ces lignes étant déjà crevé après l’échauffement, son argument n’est peut-être pas si solide que ça.
Posté le 6 février 2024 - par dbclosc
Insolite : clean sheet pour Arphexad
Gardien n°2 du LOSC en 1996/1997, Pegguy Arphexad possède probablement le pire ratio buts encaissés/matches joués avec les Dogues : 3. Et pourtant, il y a eu un clean sheet : c’était pour son premier match avec les Dogues, en 16e de finale de coupe de France contre Lyon. Et il avait été sacrément bon. Tout le contraire de ce qu’il a ensuite montré.
L’histoire de Pegguy Arphexad avec le LOSC commence probablement le 16 septembre 1995 : ce soir-là, Lille s’incline chez le promu gueugnonnais (1-3). Comme depuis le début de saison, les Dogues ne montrent rien, et les voilà derniers au soir de la 9e journée, avec seulement 2 points. Le premier adversaire est déjà à… 7 points. Et surtout Jean-Claude Nadon, le gardien du LOSC, est encore passé à côté de son match. Sa responsabilité est clairement en cause sur 2 des 3 buts des forgerons. La semaine précédente, il avait oublié de détourner une frappe de Meyrieu, pourtant pas bien dangereuse, et le derby avait été perdu à domicile (1-3). Ainsi, le remplacement de Jean Fernandez par Jean-Michel Cavalli à la mi-août semble n’avoir rien changé à la catastrophique dynamique de l’équipe. Alors, à la veille de recevoir Le Havre le 22 septembre, Cavalli innove : exit Nadon, Jean-Marie Aubry sera titulaire.
L’arrivée de l’ex-gardien angevin avait surpris : Nadon, lillois depuis 1989, a certes connu des hauts et des bas, mais sortait de deux saisons irréprochables dans le but lillois. Le recrutement d’un gardien confirmé l’a-t-il perturbé ? Toujours est-il qu’on ne reverra plus Jean-Claude Nadon sous le maillot lillois qu’en coupes (3 tours de coupe de France, où il en profite pour détourner un péno dans le jeu à Nancy, et pour qualifier le LOSC aux tirs aux buts contre Monaco ; et deux tours de coupe de la Ligue). Jean-Marie Aubry fait en effet une brillante saison, et il sera de nouveau titulaire pour la saison 96/97.
« Au revoir et merci Jean-Claude ! »
À 32 ans, Nadon s’interroge. Il n’a manifestement plus d’avenir à Lille. Un joueur de sa trempe peut-il se contenter d’un statut de remplaçant ? C’est alors que peu avant la reprise du championnat, au moment où on l’imagine tout de même rester, il reçoit un coup de fil de Gervais Martel. Il se trouve que Guillaume Warmuz s’est gravement blessé en fin de saison dernière, et qu’il sera indisponible jusqu’à l’hiver. Le RC Lens a donc besoin d’un gardien de but confirmé pour assurer l’intérim. Aux chiottes la rivalité : Nadon accepte. Il déclare dans le magazine du RC Lens1 : « quand le président Martel m’a appelé, j’ai d’abord été surpris puis ravi. Il m’a précisé ce qu’il attendait de moi. J’ai accepté. Pensez donc, jouer à Lens, à Bollaert, son public, son 12e homme… ça m’a redonné le moral, du baume au coeur pour jouer ma passion à fond ».
En partant à Lens, Nadon plonge encore du mauvais côté
Oui mais problème pour le LOSC : il n’y a plus de doublure à Jean-Marie Aubry. Il y a bien Grégory Legrand, le gardien de la réserve, mais il n’a que 21 ans et n’a jamais joué en équipe première.
Alors pour « remercier » le LOSC d’avoir vendu Nadon sans compliquer les choses aux Lensois, Gervais Martel rend la pareille, si l’on peut dire, en proposant le prêt de la doublure de Guillaume Warmuz : elle (la doublure) s’appelle Pegguy Arphexad, et a 23 ans. Il a jusqu’alors une carrière de doublure, voire de triplure.
Formé au Stade Brestois, il rejoint le Racing en 1992. Quand Warmuz se blesse le 27 avril 1996, il entre en jeu : ce sont ses débuts en D1. Après ces premières trente minutes, il joue en tant que titulaire les deux derniers matches de la saison, le temps d’en prendre 5 à Cannes (2-5), puis un contre Le Havre (1-1).
Mais en lieu et place d’un gentlemen agreement entre clubs voisins, cette interversion de gardien va plutôt s’apparenter à un échange de mauvais procédés, comme le LOSC l’a fait un temps avec les clubs normands, en refourguant ses boulets et en prenant ceux des autres.
D’abord parce que, du côté de Jean-Claude Nadon, l’intérim ne se passe pas très bien : après un début de saison très réussi, le RC Lens glisse lentement vers le ventre mou ; parce qu’il se blesse et manque les journées 13 à 17 (il manque ainsi le déplacement à Lille) ; et parce que pour son dernier match avec Lens, il passe à la postérité pour une raison malheureuse : il est le premier gardien à encaisser un but d’un de ses collègues en France (hors coups de pied arrêtés). Bravo Grégory Wimbée !
Et ensuite parce que, dans l’autre sens, Pegguy Arphexad apporte une contribution non-négligeable à la dégringolade du LOSC, qui l’amènera en D2. Au point que sa « performance » lensoise (6 buts encaissés en 210 minutes de jeu, soit un toutes les 35 minutes) va être « battue.
Et pourtant, tout avait bien commencé.
Le 4 février 1997, le LOSC se qualifie pour les 16e de finale en battant Marseille, à Valence (1-0). Une victoire au prix fort : Jean-Marie Aubry, au bout de lui-même, réussit des exploits en fin de match alors qu’il est blessé. Il va manquer un mois de compétition (ce qui, heureusement, ne correspond qu’à deux matches de championnat).
Dans l’immédiat, c’est-à-dire 4 jours après, il faut jouer en coupe de France. Le LOSC hérite encore d’un club de D1, l’Olympique Lyonnais. Arphexad va faire ses débuts avec le LOSC. Devant lui, une audacieuse défense Leclercq-Carrez-Rabat (reculé en défense centrale suite à la blessure de Dindeleux)-Lévenard. Au milieu : Duncker, Collot, Garcia, Banjac. Devant : Renou, Garcion. Becanovic est blessé : Meszöly a marché sur sa main à l’entraînement (le problème, c’est le plâtre).
Attention, on a ressorti la cassette audio du match
Lille qui, depuis quelques semaines, est à la peine en championnat, semble retrouver des couleurs et de la réussite en coupe. D’emblée, le LOSC prend le match à son compte, avec quelques frappes (Banjac, Garcia sur un coup-franc indirect dans la surface, Garcion, Duncker) mais, à chaque fois, le gardien lyonnais, Christophe Breton (qui n’est pas non plus titulaire à l’OL), réussit de beaux arrêts. À la mi-temps, c’est 0-0.
En début de seconde période, Boutoille remplace Banjac (54e). Les Dogues poursuivent leur domination, et une tête piquée de Garcia est encore détournée par Breton. La solution va venir du meilleur lillois, Garcion : après un long centre de Collot, il contrôle en extension puis dribble un joueur ; son centre, dévié par Breton, est ensuite repris par Boutoille (1-0, 68e).
Le but sur La Voix FM (Fréquence Nord passait une page de pub. On passait donc quelques instants sur l’autre station. Quelle époque) :
Le match s’emballe alors. Dans un premier temps, les Lyonnais réagissent timidement, mais Arphexad est parfait dans ses interventions aériennes ou au sol. Jean-Michel Cavalli se moque des Lyonnais en faisant entrer Meszöly (70e).
On va ensuite d’un but à l’autre : Duncker frappe à côté, puis sauve un ballon sur la ligne ; Garcia trouve le poteau. Cavalli en remet une couche en lançant Hampartzoumian (88e).
Et c’est là que Lyon se crée deux énormes occasions : Arphexad remporte un face-à-face avec Bardon puis, sur le corner, il sort de sa lucarne une frappe à bout portant de Caveglia, Bardon ou Devaux, selon les sources. Lille s’impose et, indiscutablement, doit beaucoup à son gardien de but.
Un résumé dans Téléfoot :
Les actions de fin de match (dans le désordre) sur Fréquence Nord, par un Olivier Hamoir très modéré :
Réaction de Pegguy Arphexad sur France 3 Nord :
Deux réactions de Pegguy Arphexad, sur La Voix FM et Fréquence Nord. Avec une petite pique à Gervais Martel dans le second extrait :
Après une telle prestation, on se dit que le LOSC n’a pas grand chose à craindre de l’absence de Jean-Marie Aubry. Tu parles !
Le 14 février 1997, le LOSC se déplace à Marseille. Les Marseillais ont probablement à coeur de prendre une revanche sur la rencontre valentinoise. Mais tout semble se dessiner encore en faveur du LOSC : Arphexad fait une première période correcte et, à la mi-temps, Garcion permet à Lille de mener (1-0). Mais en deuxième mi-temps, patatras ! L’OM égalise à la 52e par Marc Libbra, qui frappe sur Arphexad, mais celui-ci laisse passer le ballon entre ses jambes. Un but qui vaut un gardien lillois l’honneur de figurer dans notre Top dégueulasse. Et voilà Marseille relancé, qui marque de nouveaux aux 56e et 58e minutes. Merci hein !
Sur sa lancée, Arphexad réussit une air sortie qui permet à Gravelaine d’alourdir le score (4-1, 65e)
Puis 5-1 à la 83e. En toute fin de match, Arphexad réussit tout de même un bel arrêt sur une tentative de lob de Ben Slimane.
Bon. Lille passe 14e et ça commence à sentir le roussi. Lille reçoit maintenant Strasbourg2.
Bon début de match : Garcia ouvre la marque (9e). Mais 6 minutes après, une sortie ratée d’Arphexad permet à Nouma de se saisir du ballon et d’obtenir un pénalty, non sans narguer le public. Baticle transforme (1-1, 15e).
Puis à la 34e, un tir apparemment anodin de F. Keller passe sous le ventre du gardien lillois (1-2).
Lille est revenu en début de seconde période, mais craque dans le dernier quart d’heure : Nouma s’y prend à deux fois pour tromper Arphexad, qui a mal repoussé (2-3, 79e), pendant que Thierry Rabat regarde le spectacle à côté du but.
Puis, pour l’anecdote, Zitelli marque d’une reprise pourrie, mais comme le gardien a perdu ses appuis, c’est 2-4 (84e).
On peut tout de même trouver une circonstance atténuante à Pegguy et ses sorties cochonnes : c’est toute la défense lilloise qui est à la rue. Mais bon quand même.
Fin de l’intérim. 9 buts encaissés en deux matches de championnat, c’est pas mal. C’est même 9 buts encaissés en 3 mi-temps : une immonde période où il prend un but toutes les 15 minutes. On aurait tout de même dû prêter davantage attention aux 5 qu’il avait encaissés à Cannes avec Lens la saison d’avant.
Légendes du club
Ces deux matches de coupe de France début février auront été les derniers moments de joie dans une saison lilloise finie en queue de poisson, voire en couille. Comme nous l’avait dit Djezon à propos de cette fin de saison, « on avait été capables sur une période très courte d’avoir un sursaut d’orgueil et d’offrir ce qui reste des matches-phares, mais je pense qu’à partir du moment où vous perdez le fil, c’est très compliqué de refaire surface ».
Finalement, on aurait dû se méfier de la bonté supposée de Gervais Martel, si prompt à nous refourguer sa doublure pour prendre la nôtre. C’est très cohérent avec ses propos de 1997 où il déclarait qu’il verrait d’un bon oeil une disparition du LOSC. Mais on n’avait pas compris qu’Arphexad faisait partie du complot anti-LOSC.
1 Merci à RCL Retro news pour ses précieuses archives !
2 Merci à Arnaud Mahieu pour ses vidéos !