Archiver pour mars 2024
Posté le 23 mars 2024 - par dbclosc
La sélection-fantôme de Jules Vandooren
Quand on regarde la carrière de Jules Vandooren en quelques chiffres, on peut apprendre qu’il compte 22 sélections en équipe de France, honorées de 1933 à 1942. Le grand arrière de l’Olympique Lillois est par exemple entré en jeu contre la Belgique à Bruxelles en avril 1935. Or, cette sélection ne figure pas dans son palmarès, à cause d’un problème réglementaire.
Bruxelles, dimanche 14 avril 1935 : 29e confrontation entre la Belgique et la France. 40 000 spectateurs ont pris place dans les tribunes de Stade du Centenaire, qu’on n’appelle pas encore systématiquement Heysel. Parmi eux, une bonne délégation nordiste, si l’on en croit les presses tant française que belge, estimée à 4 000 personnes. Leur souhait : voir jouer Jules Vandooren, défenseur de l’Olympique Lillois, ainsi que Georges Verriest, milieu du Racing Club de Roubaix. Il faut dire qu’en début de semaine, la presse a publié le choix du comité de sélection : les deux Nordistes seront titulaires.
Mais deux jours plus tard, surprise : le comité publie une nouvelle composition, dans laquelle Vandooren n’est plus que remplaçant, et est remplacé par le Parisien Raoul Diagne. Une déception, tant l’Armentièrois forme, avec Beaucourt et Défossé, un trio défensif redoutable avec l’OL, qui se classe systématiquement parmi les moins perméables du championnat professionnel.
L’équipe de France a mal entamé cette année 1935 : elle compte autant de défaites que de matches joués (3). Si l’on en croit la presse, ses supporters la contestent à Bruxelles. Dans la presse du Nord, cette contestation est liée à l’exclusion de Vandooren du onze titulaire. On lit ainsi dans Le Grand Echo que « les nombreux supporters français ne lui [ont] pas donné toute sa confiance car l’entrée de l’équipe française fut saluée de cris « Vandooren, Vandooren » réclamant ainsi l’arrière français qui avait été écarté » ; dans les Sports du Nord, on rapporte que les supporters français provoquent un tel chahut que l’annonce de la composition de l’équipe française est interrompue : « le préposé au fonctionnement du haut-parleur n’a point les faveurs des nordistes quand il essaie de publier les formations. L’élimination de Vandooren réclamé sur l’air des lampions provoque un tel vacarme que le brave homme ne persévère pas dans son rôle d’informateur ».
On pourrait penser que ces propos traduisent un parti-pris régionaliste et que les journalistes du Nord ont tout intérêt à exagérer les manifestations d’humeur des supporters français en faveur de Vandooren, mais même dans la presse nationale, on évoque l’« élimination difficilement explicable du rapide arrière lillois » ; « des supporters, venus du Nord de la France, réclamèrent à grands cris leur arrière lillois Vandooren » (Le Miroir des Sports). Et du côté belge, on signale sensiblement les mêmes faits : « des milliers de Français, bien avant l’heure du match, ne se génèrent point pour réclamer la présence de Vandooren en lieu et place de Diagne » (Le Soir).
Il ne reste dès lors qu’une seule possibilité pour voir jouer Vandooren : il faut qu’il remplace un de ses équipiers.
Voici la composition des deux équipes :
Le coup d’envoi est donné à 15h. C’est le début d’un match « rempli de contrastes, de paradoxes, d’illogismes, de contresens, de désillusions », avec un « arbitrage faible et tolérant à l’excès » (Le Grand Echo), un « arbitrage défectueux » (L’Auto), un « faible arbitrage » (la Nation belge), « un arbitre qui a perdu la notion des choses » (Gazette de Charleroi). En cause, notamment, de nombreux contacts violents entre les deux équipes, non sanctionnés. Au niveau du jeu, la presse n’est pas emballée par un match « pas toujours d’une très bonne facture » (Le Grand Echo).
En première période, les Belges dominent mais la France ouvre la marque par Courtois (20e). Survient alors l’un des incidents du match, qui vaudra de nombreux reproches à l’arbitre : peu avant la pause, le Sochalien Mattler se blesse. Il boîte durant quelques minutes jusqu’à ce qu’un remplacement soit effectué : logiquement, c’est Jules Vandooren qui le remplace derrière (43e). Les supporters nordistes peuvent exulter.
Le Lillois, pour sa 11e sélection, se place à droite de la défense, et Diagne passe à gauche. Mais l’entrée de Vandooren est accompagnée d’une rumeur qui, cette fois, ne vient pas des supporters Nordistes : « le public protesta, avec raison du reste, lorsque deux minutes avant le repos, Mattler, prétextant une blessure quitta le terrain et fut remplacé par le Nordiste Vandooren » (L’Indépendance Belge). Vandooren n’a pas le temps de toucher le ballon avant la pause, et la mi-temps est sifflée sur le score de 0-1.
Lorsque les joueurs retournent sur le terrain, surprise : Mattler est de retour ! Et Jules Vandooren a disparu : « la stupéfaction est tellement évidente que personne ne proteste » (Les Sports du Nord). Comment expliquer cette « apparition météorique » de Vandooren et le fait que l’arrière de Sochaux « reprit clopin-clopant sa place au début de la seconde mi-temps » (Miroir des Sports) ?
Durant la pause, les officiels belges ont protesté auprès des Français et de l’arbitre : selon eux, le remplacement de Mattler par Vandooren n’est pas régulier. Allons bon !
Emile Hanse, un des managers des Diables Rouges, explique sa démarche : « je m’étais mis d’accord, au nom du comité de sélection, avec M. Caudron [membre du comité de sélection français] pour autoriser le remplacement du goalkepper pendant toute la durée du match, et de deux autres joueurs pendant les quarante premières minutes de la rencontre. Le remplacement de Mattler par Vandooren s’est fait à l’improviste, sans que les officiels français aient le temps d’intervenir. C’est ce qu’est venu spontanément me déclarer M. Caudron pendant le repos, s’excusant de l’incident et me certifiant que Mattler reprendrait sa place et non Vandooren » (La Nation belge).
Voilà donc le problème : à une époque où la gestion des remplacements – quand il y en a – n’est pas très claire, il arrive que les deux équipes s’entendent en amont du match pour en fixer les règles. Et, dans le cas présent, hormis changement de gardien autorisé durant tout le match, il n’était possible de faire des remplacements qu’avant la 40e minute – un moment curieusement choisi, soit dit en passant. Et l’arbitre n’était pas au courant, ce qui a allongé la durée des conciliabules à la pause, davantage qu’une mésentente entre managers belges et français. Il aurait donc fallu que les délégués français prennent une décision plus tôt, ce qui était possible car Mattler a boité durant quelques minutes avant que Vandooren n’entre.
Difficile de comprendre à coup sûr ce qu’entend Hanse par « à l’improviste », mais une des traductions possibles est « dans la précipitation ». Ce qui pose alors la question du poids des supporters de l’OL en tribunes, si prompts à voir joueur leur favori, et qui auraient alors fait perdre le fil des choses à la délégation française. Mais n’extrapolons pas (mais on le fait quand même).
Si les Belges s’en remettent à la « réglementation internationale », celle-ci n’est pas claire. La possibilité de recourir à un remplacement semble être apparue en 1932, mais seulement lors de certains matches, et pour cause de blessure. Si l’on en croit Wikipédia, « alors que les textes de la FIFA précisent pourtant clairement que cet accord ne concerne que les équipes nationales britanniques, les autres équipes nationales l’appliquent également dès 1933 en match amical mais aussi lors des matchs qualificatifs pour la Coupe du monde 1934 ».
Concernant l’équipe de France, le site Chroniques bleues a effectué en 2015 une généalogie des remplacements chez les Bleus, où l’on constate la diversité et l’incertitude de la définition des cas.
Retenons, dans les grandes lignes, que durant un temps, la gestion des remplacements a relevé des circonstances et d’accords verbaux entre équipes, et que c’est officiellement en 1958 qu’un remplacement est autorisé (uniquement pour blessure), et en 1967 que le remplacement « tactique » est autorisé, avec, à chaque fois, des appropriations très diverses et progressives de la règle.
Par la suite, la presse française insiste sur le fait que les visiteurs sont handicapés par la blessure de Mattler, qui contraint Verriest à reculer d’un cran. Mais du côté belge, on affirme que Mattler a par la suite fourni une prestation qui ne laissait pas penser qu’il fût blessé !
Les Belges égalisent (Van Beeck, 62e). Les Français inscrivent ensuite un second but « qui donnait l’apparence d’être valable » (Le Miroir des Sports). Mais l’assistant belge (il y a un assistant belge et un assistant français), M. Delechevalerie, qui avait d’abord signalé un hors-jeu, se range ensuite derrière l’avis du central. Puis, lorsque le ballon se retrouve au centre et que les Belges s’apprêtent à engager, « il se ravisa, pénétra sur le terrain et, à grands renforts de gestes, il invoqua le hors-jeu ».
Cette décision contribue à l’impression de bazar général offert par cette rencontre, où les décisions semblent être prises selon des règles que tout le monde n’entend pas de la même façon. Le correspondant du Miroir des Sports rapporte même une belle anecdote : il prétend qu’« à l’étranger », un juge de touche français « passe pour avoir déclaré aux joueurs de notre équipe nationale de football après le match : « le but était bel et bien entré, mais j’ai protesté si vigoureusement que l’arbitre ne l’a pas accordé » ».
C’est sans doute ici l’un des symptômes d’un sport en pleine évolution, notamment réglementaire, où la professionnalisation crée des zones de flou qui permettent ce genre de tergiversation, à l’instar des pénalties volontairement ratés dans les années 1920.
Après le match, dans le Soir, Henri Jooris, présent aux titres de vice-président de la 3FA et de président de la Ligue du Nord, déclare : « les sélectionneurs français ont commis une erreur en ne sélectionnant pas Vandooren. Quatre mille Nordistes avaient fait le déplacement pour le voir jouer ». Il a pourtant joué, même si c’était un passage-éclair. Mais officiellement, le remplacement est annulé, et donc le Lillois n’est jamais entré en jeu. Sa onzième sélection sera enregistrée deux mois plus tard, pour un match contre la Hongrie.
Posté le 9 mars 2024 - par dbclosc
Lille/Rennes 2000 : le LOSC passe devant
Fraîchement promu en 2000 après trois ans d’absence en D1, le LOSC se retrouve en tête du championnat au soir de la troisième journée en battant les Bretons. C’est un début de saison réussi, mais les difficultés rencontrées durant la préparation laissent penser que ce n’est qu’un feu de paille.
Cela semble presque incongru de penser que le LOSC, brillant troisième de D1 en 2001, a connu une préparation estivale très difficile. Et pourtant, ce fut bien le cas.
Après le dernier match de préparation de l’été 2000, face à Charleroi, c’est peu dire que le LOSC inquiète. Une nouvelle fois, le LOSC n’a pas gagné, cette fois face à Charleroi (1-1), premier non-relégable du précédent championnat belge. La Voix des Sports souligne que « les dogues manquent encore de mordant » ; « le dernier match amical des Dogues n’aura pas été un modèle d’assurance » ; « le LOSC aurait pu perdre tant il fut peu serein en défense ».
L’entraîneur, Vahid Halilhodzic, reconnaît les manques de son équipe : « On est encore loin de ce que je veux. Nous avons encore à travailler, surtout sur le plan tactique. Combien de fois avons-nous produit de belles actions mal conclues par la faute d’une dernière passe manquée ? ». Bon, le point positif est qu’il y a « de belles actions »…
À cinq jours de retrouver la D1, que le LOSC a quittée le 24 mai 1997, on craint que ne ressurgisse le fantôme des saisons médiocres, si présent depuis les années 1980. En dépit d’une saison de tous les records en 1999/2000, le groupe a des joueurs très peu expérimentés dans l’élite, et le recrutement estival n’a pas levé les doutes quant à la capacité de l’équipe à se mettre au niveau. Hormis Pignol, on ne connaît pas grand monde, et le LOSC a remplacé deux de ses titulaires de l’an dernier (Tourenne et Viseux) en les remplaçant par des joueurs qui, sur le papier, n’ont pas l’air meilleurs (N’Diaye au milieu, et Pichot, amené à jouer arrière droit alors qu’il était milieu défensif à Laval).
Entre un tiers et la moitié de l’effectif n’a jamais joué en D1 (Agasson, Allibert, Bakari, D’Amico, Ecker Be. Cheyrou, Br. Cheyrou, Delpierre, Pichot) et, pour le reste, on trouve :
_de très petites expériences en D1, parfois quelques minutes seulement (Landrin, Murati, N’Diaye, Peyrelade, Valois) ;
_des joueurs ayant connu l’élite, mais il faut remonter au moins deux ans en arrière (Boutoille, Collot, Cygan, Wimbée) ;
_trois joueurs qui ont une expérience dans l’élite mais dans des championnats étrangers et dont le niveau peut être difficile à estimer (Beck, Fahmi et, un peu plus tard, Sterjovski).
Si bien que seuls Christophe Pignol, arrivé à l’intersaison, et Didier Santini (mais qui n’a joué que 8 matches avec le LOSC la saison précédente) apparaissent comme les plus expérimentés en D1 (157 matches pour Pignol, 107 pour Santini). Allez, mettons tout de même Patrick Collot ici : même s’il n’a pas joué en D1 depuis 1997, il est le plus capé (197 matches), et son statut depuis quelques mois en font une valeur sûre pour la D1, même s’il jouera probablement moins.
Alors, outre cet effectif incertain, comment en est-on arrivé à avoir des craintes avant que le championnat ne reprenne ?
Après la reprise de l’entraînement fin juin (sans Fahmi, arrivé en retard – première colère de Vahid – puis qui repart rapidement pour jouer avec le Maroc, ni Landrin, en rééducation, ni Be. Cheyrou, au championnat d’Europe des « moins de 19 ans »), les Lillois se rendent rapidement, durant 4 jours1, à la côte belge, à Oostdunkerque (Oostduinkerke). Et ils vont trimer : trois footings par jour, dont le premier à 6h30, sur la plage. Tandis qu’N'Diaye se demande où il a mis les pieds (- à part dans le sable – : « c’est la première fois que je travaille aussi dur »), Halilhodzic se montre satisfait en déclarant que les joueurs ont « bien supporté » cette grosse charge de travail : en effet, seuls Murati, Bakari, Richert, Peyrelade et Boutoille se sont blessés. « Bénin » selon Vahid. D’ailleurs, tout le monde a pu participer à la dernière séance.
Direction ensuite, pour une dizaine de jours, la Bretagne. Retour à Saint-Cast le Guildo, dans les Côtes-d’Armor, où le LOSC s’était déjà rendu lors de l’été 1999. Pour Vahid, « physiquement et psychologiquement, ce stage va être important. Après le gros travail foncier de Oostdunkerque, on va désormais axer sur la vitesse, la puissance, la force et commencer également à travailler tactiquement. Mais c’est surtout au niveau de la vie de groupe que j’attends beaucoup. L’an dernier, c’est là que le groupe était véritablement né. J’avais découvert une solidarité, une ambiance, une volonté dont on a profité toute la saison. J’espère qu’il se passera la même chose cette année ».
La souffrance en guise de cohésion de groupe : voilà ce qui attend les joueurs, à qui Vahid a dit de « bien profiter » d’une thalassothérapie à Dinard. Il est fort probable que ce soit donc le retour de la « légion étrangère », comme nous l’avait dit Djezon, « comme au service militaire », selon Fernando.
Le premier match amical se solde tout de même par une victoire, et 4-0 ! L’adversaire ? Une « sélection bretonne » composée de joueurs de Saint-Brieuc, Léhon et Saint-Malo… Bon, disons que c’était pour se mettre en confiance.
Puis Lille rencontre Rennes : 1-1. Voilà qui est pas mal. Vahid est satisfait de la première période où il a vu « de bons enchaînements », puis « on a manqué de fraîcheur », ce qui était à prévoir. La Voix des Sports souligne que Murati a fait excellente impression avec une « forte activité et une maîtrise technique ».
Et puis, premier gros accroc : face à Caen, club de D2, Lille s’incline (2-3). Et Halilhodzic peste sur de « grossières erreurs individuelles » (il semble que Richert, notamment, soit visé). Et Pignol s’est blessé.
Une victoire contre des amateurs, un nul contre une D1, une défaite contre une D2, le bilan breton est mitigé.
De retour dans le Nord, Lille renoue avec la victoire, mais laborieusement. Contre Mouscron, Patrick Collot a la bonne idée de marquer rapidement (3e) et, durant les 25 premières minutes, Halilhodzic voit des « enchaînements intéressants, des choses positives par intermittence ». Mais, d’après la Voix des Sports, la suite est « soporifique ». Vahid reconnaît les lacunes de son équipe a fait une déclaration franchement inquiétante : « il y a encore beaucoup de réglages et d’automatismes à peaufiner. Le groupe ne sera pas prêt pour la reprise ».
Est-il sincère, ou dégage-t-il l’équipe de toute pression avant d’affronter le champion en titre pour la première journée… ?
À 10 jours de la reprise, le LOSC affronte Beauvais, promu en D2, à Tourcoing. Non seulement le LOSC n’a rien montré, mais en plus il a perdu (0-1). Vahid est tellement en colère qu’il rentre chez lui dès le coup de sifflet final, sans parler à ses joueurs.
Et arrive donc ce dernier match contre Charleroi, toujours pas convaincant, même si les joueurs ont semblé aller mieux physiquement. Autant dire que la préparation ne laisse augurer rien de bon. Avec les blessures et les sélections, « nous n’avons jamais pu travailler au complet. Cela pose forcément quelques problèmes » regrette Vahid. En outre, Lille a mis du temps à trouver son attaquant (Beck arrive mi-juillet, à 15 jours de la reprise2) et n’a pas trouver l’autre attaquant qu’il cherchait (ce sera, en septembre, Sterjovski).
Pascal Cygan, s’il dégage bien le ballon, ne dégage pas non plus une grande confiance : « c’est vrai, les automatismes ne sont pas là. Et puis il nous manque encore cette solidarité qui faisait notre force l’année dernière. Bouger, aider le copain, récupérer son erreur : c’est ce qu’on a du mal à remettre en place ». Il estime cependant que « les matches de préparation n’auront rien à voir avec ceux qui nous attendent en championnat. Face à Monaco, je suis convaincu que les 15 000 spectateurs nous pousseront à nous surpasser. On aura du jus et de l’envie ».
Les supporters, eux, sont dubitatifs.
Mais loin des inquiétudes suscitées en juillet, Lille joue de façon convaincante et prend un point contre Monaco (1-1). Et malgré ce qui apparaît au premier abord comme une grosse tuile (la blessure de Richert), Lille va gagner à Strasbourg (4-0).
Le 12 août, arrive donc ce match contre Rennes. En gagnant, et en imaginant que Lens et Bastia ne gagnent pas, le LOSC peut passer en tête (sa différence de buts est en effet très favorable après la victoire en Alsace). Mais personne n’y pense…
Après une première mi-temps où le LOSC montre décidément qu’il peut rivaliser avec ses adversaires de D1, Pascal Cygan profite d’un mauvais renvoi de la défense rennais après un corner pour placer une lourde frappe (du droit!) sous la barre de Bernard Lama.
Le temps de voir Papa les bras en l’air face à la mer d’Iroise, on se replonge dans le match et, tout en maîtrise, le LOSC conserve son avantage, grâce aussi à son « nouveau » gardien, Grégory Wimbée, qui réalise deux beaux arrêts dans les dernières minutes.
Bastia a perdu, Lens a fait nul : 23 mois après avoir été 17e de D2, le LOSC est au sommet du football français. Une réussite inespérée, qui ne peut être qu’une péripétie dont il faut bien profiter, tant les difficultés qu’il a montrées en préparation finiront immanquablement par ressurgir.
Mais les difficultés ne reviennent pas, et le LOSC repasse même en tête en janvier, à un moment beaucoup plus significatif pour évaluer sa progression.
En somme, le LOSC a réalisé en 2000/2001 l’inverse de la saison 1992/1993, où il avait été tonitruant en matches amicaux et très mauvais en championnat.
Avec un peu de recul le manque de résultats positifs durant la préparation semble très largement imputable à la charge de travail physique demandée en Belgique et en Bretagne. C’est bien sûr a posteriori que le public en prend conscience, mais il semble que tout cela était bien pensé par le préparateur physique, comme nous l’avait dit Djezon : « quand on regarde, l’équipe est quasiment la même qu’en Division 2. Nos matches amicaux n’ont pas été bons, on prend que des tôles. Et là, on se dit « oh la vache, on a explosé … ». Mais Philippe Lambert, nous dit « non, vous allez voir, vous serez prêts » ».
Si les joueurs ont pu exprimer une légitime inquiétude, on peine à penser que les mises en scène de Vahid soient autre chose que du Vahid. Même s’il a également pu avoir quelques craintes, il est évident qu’il savait ce qu’il faisait (et qui avait si bien fonctionné précédemment), à moins que ses craintes aient davantage porté sur des aspects tactiques, mais qui restent difficiles à appliquer s’ils ne sont pas couplés à une préparation physique achevée. Seulement, quand il a quelques craintes, il sur-réagit, mais c’est aussi pour ça qu’on l’a tant apprécié.
Le feu de paille était finalement un feu de joie, annonciateur d’un LOSC version XXIe siècle tout feu tout flammes.
Notes :
1 Le lecteur attentif aura remarqué que 4 jours pour aller de Lille à Oostdunkerque n’a rien d’un trajet fait « rapidement ».
Mais le lecteur de bonne foi aura compris que le « rapidement » se rapporte à « après la reprise », et que le « durant 3 jours » correspond à la durée du stage.
On aurait très bien pu formuler ça autrement et s’éviter une note de bas de page, mais voilà.
2 Oui à l’époque, arriver mi-juillet, c’est tard.
Posté le 5 mars 2024 - par dbclosc
Évidence avec les loups
L’arbitre de Toulouse / Lille dans l’erreur, « une évidence » ? Pas vraiment. Mais une énième illustration que la VAR, pour quelques décisions corrigées, contribue à transformer le football et ce qui l’entoure en un spectacle assez détestable.
Près de 10 jours après les faits, une polémique chassant l’autre, et le temps montrant que tout cela est finalement assez vain (surtout si une victoire suit immédiatement), cet article à froid n’aura rien de comparable avec l’ampleur des réactions indignées qui ont suivi le match Toulouse / Lille. Et c’est d’ailleurs dommage que, même à chaud, ce type de péripéties ne génère pas des réflexions plus globales tant elles se multiplient et illustrent leur pouvoir de nuisance sur le football, alors que l’outil incriminé – le VAR – est censé pacifier les relations entre ses acteurs : joueurs, arbitres, dirigeants, supporters.
Quelques jours après le match, le LOSC en remet une couche avec ce tweet.
On peut d’abord s’étonner que le compte officiel du club s’immisce sur le terrain arbitral : les précédents exemples de clubs l’ayant fait, à commencer par nos voisins, ont plutôt montré que ce type de réactions provoquait une large désapprobation et qu’elles étaient probablement contre-productives.
Ensuite, le tweet renvoie à un article du site lesviolets.com – très complet au demeurant sur l’actu du TFC -, et il reste assez rare qu’un compte officiel de club ne renvoie pas au compte d’un autre club. Mais pourquoi pas ! Il existe d’excellents site de supporters. La démarche reste toutefois surprenante.
Enfin, même si le site en question est ici dans une logique de « décryptage », il propose une vision des événements qui est tout à fait défendable, mais qui n’est pas moins valable qu’une autre qui, avec les mêmes moyens et les mêmes images, aboutirait à des conclusions très différentes, comme on va tenter de l’illustrer.
Que trouve t-on sur le site Les Violets ? Le point de vue d’un arbitre amateur de 29 ans sur les trois buts toulousains. En résumant les choses, il indique que le premier but n’aurait pas dû être accordé (faute sur Gudmunsson avant le corner) ; que le deuxième est valable ; et que le troisième aurait dû être refusé (hors-jeu). Alors évidemment, si des Toulousains le disent, l’arbitre s’est indiscutablement trompé. La démarche est appréciable : peu de supporters écrivent « contre leur camp ». Signe-t-elle pour autant le conclusion de l’affaire ?
Quitte à relayer des propos sur l’arbitrage, autant que ceux-ci soient nets et précis : or, on peut noter à ce stade que sur les premier et troisième buts, les formulations que nous mettons en gras constituent autant d’éléments qui entretiennent la discussion et appellent à la prudence quant à l’interprétation des actions.
Sur le premier :
« En regardant les ralentis de plus près, on observe que la jambe de Kamanzi vient heurter la jambe droite et le pied droit de Gudmunsson. Cela a pour effet de faire trébucher le défenseur lillois. Cette impression est même soutenue par le fait que Kamanzi semble lui-même être déséquilibré par le contact qu’il vient d’initier »
Sur le troisième :
« D’après les images proposées par Prime, il semble que Dallinga était, effectivement, en position de hors-jeu au moment de la passe de Gboho. Le but de l’attaquant néerlandais aurait dû être refusé par la VAR. Décision a priori erronée ».
En somme, les propos sont très nuancés. Ils reflètent finalement ce vers quoi nous dirige le VAR : des impressions qui peuvent rarement aboutir à un jugement définitif, sur base du décorticage images télévisées.
Le bon et le mauvais arbitrage
On voudrait signaler un fait si évident qu’on le relève souvent pas : en football, on ne parle d’arbitrage que quand c’est en notre défaveur. Quel entraîneur ou quel joueur prendrait la parole pour s’indigner que son équipe ait bénéficié d’une décision arbitrale litigieuse ? Or, si l’on a des principes, en l’occurrence un arbitrage juste/cohérent pour tous, cela devrait être exprimé sans considération pour ses intérêts propres.
Une semaine avant Toulouse/ Lille, au cours de Reims/Lens, le rémois Okumu a fait un tacle dégueulasse sur le Lensois Frankowski. L’arbitre lui met un jaune puis, appelé par le Var, reste sur sa décision alors qu’on s’attendait à une expulsion. Après le match, Will Still, entraîneur de Reims, est invité à réagir à la séquence au micro de Prime vidéo. Il déclare : « ah oui, je comprends la frustration des Lensois ». Fin de l’interview. Bref, tant pis pour eux, et on passe à autre chose. Franck Haise, lui, sera beaucoup plus disert par après. On rappelle que Will Still, au match aller à Bollaert, avait principalement axé ses déclarations d’après-match en critiquant l’arbitrage. Il avait perdu…
Quant à Fonseca, si prompt à réagir à ce qu’il estime être une injustice, on ne l’avait pas beaucoup entendu après Lille/Lorient en janvier. Et puisqu’on imagine que ce sont principalement des Lillois qui nous lisent, vous ne voyez sans doute pas spontanément à quoi on fait référence.
À la 36e minute, l’arbitre siffle une faute de Bakayoko sur André. Les Lorientais contestent. Sur le coup-franc, Angel sert David qui ouvre la marque. Les ralentis laissent circonspects quant aux fondements de la « faute » sifflée en faveur des Dogues. Sachant qu’on a mis le deuxième but à la 92e, on peut estimer que c’est une décision lourde de conséquence. Y a-t-il eu un grand débat, une indignation côté lillois, un tweet…?
Après le match à Reims, les Rémois sont largement revenus sur l’intervention limite de Yoro dans la surface, qui aurait pu aboutir à un pénalty, quand les Lillois n’en ont pas dit un mot. Tout comme ont suscité bien peu de réactions côté lillois la rumeur d’une intervention du président dans le vestiaire des arbitres à la mi-temps (L’équipe a précisé les faits en indiquant que les accusations du président rémois étaient infondées).
Finalement, par mauvaise foi, fainéantise ou on ne sait quel mécanisme psychologique, on est très sélectif dans nos indignations. Celles-ci varient selon que les faits nous soient ou non favorables, ou selon le résultat. On imagine combien le pénalty concédé par Yoro contre Metz en décembre aurait été considéré comme scandaleux si Lille n’avait pas gagné (et ce grâce à un premier but sur pénalty gentiment sifflé). Mais dans ces deux cas de figure, on se contentera d’un « ça fait partie du jeu » ou d’un « ça s’équilibre sur une saison ».
Il est tout cas flagrant de constater que le commentaire sur l’arbitrage ne se fait souvent pas qu’à l’aune de la décision elle-même, mais de la décision couplée au déroulement ultérieur du match.
Bref, il y a le « bon mauvais arbitrage », et le « mauvais mauvais arbitrage »…
Les règles et l’esprit des règles
Quand il y a des litiges arbitraux, on se rend compte de la méconnaissance des règles de pas mal d’acteurs qui gravitent autour du foot : supporters (chez qui cette histoire de bras hors-jeu a beaucoup perturbé – pour rappel les mains et les bras, jusqu’au bas de l’aisselle, ne sont pas pris en compte pour estimer un hors-jeu), mais aussi de dirigeants et de journalistes, c’est-à-dire de gens dont le professionnalisme devrait conduire, ou même obliger, à s’y pencher de très près.
Hors ce match à Toulouse, combien de fois entend-on les commentateurs avouer leur ignorance des règles et demander sans complexe à l’un de leurs collègues d’envoyer un texto pour obtenir une réponse qu’ils devraient avoir eux-mêmes ? C’était par exemple le cas lors du match interrompu pour jets de pétards à Montpellier en octobre : impossible à l’antenne de Prime de trouver quelqu’un qui savait ce que devait alors faire l’arbitre, et quel était le délai maximal d’interruption provisoire d’un match.
Sans compter les rappels récurrents au mythe du « jeu à terre ». Les lois du jeu se trouvent facilement, et c’est même parfois très amusant : oui, un gardien peut prendre le ballon à la main s’il reçoit une passe en retrait du genou d’un défenseur ; un six-mètres contre son camp donne un corner, etc.
Lille/Benfica, 2005 : à croire que, sur cette action, seuls Tavlaridis et Sylva connaissent la règle. Gilardi, Larqué, Koeman et les supporters portugais ne semblent pas comprendre (Vidéo AlexisBarou69)
Arrêtons-nous sur le principal sujet de débat : le troisième but toulousain. Nous voilà contraints de juger les choses dans les termes qu’impose la VAR, c’est-à-dire se référer à une ligne dont il faut supposer qu’elle est correctement tracée, et dont la largeur peut aussi être discutée, à partir d’une image arrêtée censée être prise au moment où le ballon quitte le pied du passeur, soit un moment pas toujours clair à estimer précisément. Bref, les modalités de l’outil ne peuvent garantir l’infaillibilité.
Voici l’image proposée.
On a l’impression que le bord gauche du (large) trait bleu place le toulousain hors-jeu, et pas le bord droit. Et il semble que ce soit ce dernier qui est pris en compte. Mais bon, à ce degré de détail, qu’y a-t-il de choquant à accorder ce but ?
Demandons-nous aussi ce qu’est un hors-jeu. L’existence de cette règle a une justification : éviter que les attaquants ne restent plantés devant le gardien adverse, et puissent ainsi bénéficier d’un avantage trop important par rapport aux défenseurs adverses.
Seulement, la VAR détourne le hors-jeu de son esprit : avec des révélateurs à prétention scientifique, on évalue au microscope une situation qui devrait être jugée dans sa globalité. Alors certes, il faut bien fixer un point de repère à un moment mais, honnêtement, en imaginant qu’il était hors-jeu, l’attaquant toulousain a-t-il bénéficié d’un avantage décisif sur la défense lilloise… ? Est-ce qu’on est allés à l’encontre de l’esprit du jeu ? L’esprit du jeu ne recommande-t-il pas, en cas de doute, de favoriser l’attaquant ?
Evidemment, on aurait préféré que ce but soit refusé, mais voilà typiquement le genre de situation dans laquelle chaque camp a des raisons légitimes de défendre sa position.
À partir de là, quand une situation suscite des avis divergents, voire contradictoires, il faut arbitrer. Alors oui, on va satisfaire les uns, et mécontenter les autres. Ça tombe bien parce qu’il y a un arbitre sur le terrain. Selon le Larousse, un arbitre est une :
1. Personne qui a pour mission de trancher un litige à la place d’un juge public ; membre d’un tribunal arbitral.
2. Personne qu’on choisit pour trancher un débat ou apaiser une querelle (en ce sens, peut être aussi féminin)
La polémique, l’ambivalence, le doute : c’est la raison d’être de l’arbitrage. Or, les outils censés favoriser le travail de l’arbitrage alimentent son procès, car on prend trop peu en compte qu’une part des décisions repose sur l’interprétation d’actions ambivalentes, qui génèrent des décisions immanquablement discutables.
Une évidence : le LOSC a fait des erreurs
Revenons sur les deux autres buts toulousains : à notre avis, juste avant l’égalisation, il y a une faute sur Gudmunsson, et nous rejoignons l’avis de l’arbitre qui s’exprime sur lesviolets.com.
Mais sur le corner, le fait de se faire battre au premier poteau dans un duel aérien et de laisser un type seul au second, ce n’est pas la faute de l’arbitre : c’est un duel perdu et une grossière erreur de marquage.
Et ce qui est encore plus regrettable, c’est qu’il y avait eu un sérieux avertissement juste entre le but d’Haraldsson et la mi-temps. Même action : corner pour Toulouse, tête du 19 au premier poteau, pas de Lillois au second. Heureusement, cette fois, le Toulousain était trop court. L’adversaire peut avoir ses points forts et on peut ne pas réussir à les surmonter, mais laisser un mec seul deux fois au deuxième poteau, ce n’est pas très sérieux.
Parfois, oui, on peut ne pas être d’accord avec l’arbitre, mais ce désavantage peut être rattrapé et, sur cette action, le LOSC ne s’en est pas donné les moyens, par manque de travail tactique, par inattention, en tout cas quelque chose qui relève du jeu et des joueurs. Or, trop souvent, le courroux (coucou !) tombe toujours sur l’arbitre seul.
Quant au deuxième but, peu voire pas contesté, il a pour origine une mauvaise relance de Santos, à 30 mètres du but lillois. Là aussi, cette erreur aurait pu se rattraper, mais c’est mal défendu derrière. Les Lillois sont à 2 contre 1 : Santos est pris dans son dos mais un bon retour de Bentaleb semble suffire pour récupérer le ballon. Mais Santos a le mauvais réflexe d’obstruer le passage, de façon inutile.
Et inutile de tomber sur le défenseur : Santos donne beaucoup de satisfaction depuis qu’il est là. Il est un jeune joueur, étranger, qui doit s’adapter tactiquement et personnellement. Le problème quand un défenseur fait une erreur c’est que ça se voit très vite. Il en fera d’autres, et on ne doute pas de sa capacité et de celle de son entraîneur à pointer des axes de progression.
Par ailleurs, le LOSC a fait preuve en seconde période d’une incapacité à réagir qui, là aussi, ne doit rien aux compétences de l’arbitre. Entre le 1-1 et le 2-1, Santos a été protagoniste d’une altercation avec un adversaire : trois toulousains ont alors surgi pour entourer Santos quand, côté Lillois, seul Bentaleb est venu protéger son équipier. Ce manque de solidarité peut aussi être pointé. Ou encore le fait que nos milieux offensifs, s’ils ont toujours une très belle note artistique avec leurs dribbles et leurs passes à n’en plus finir, ont de sérieuses lacunes dans la finition.
Dans la gueule du loup
Dès lors, même si le LOSC a été mauvais, le principal enseignement de ce match réside sans doute dans la capacité de nuisance de l’utilisation de la VAR et des réactions qu’elle suscite.
Contraints de commenter les matches à l’aune de la grille de lecture qu’elle propose (focalisation excessive sur les décisions arbitrales qui sont autant de « faits de match », multiplication de ralentis à la recherche de mini-contacts, émotions sous condition, jeu haché par de longues interruptions aboutissant à des décisions qui n’en sont pas moins contestées, temps additionnel étiré, commentaires journalistiques trop peu portés sur le jeu et les analyses tactiques), les acteurs du football offrent le triste spectacle d’une extension du domaine de la lutte interprétative entre des positions qui ne peuvent par principe pas s’accorder, et un prétexte de plus pour s’écharper ou théâtraliser les conférences de presse avec des images qui ne prouvent rien.
Tant qu’on y est, pourquoi ne pas demander à rejouer le match ? En Belgique, Anderlecht/Genk va être rejoué suite à une « erreur » d’arbitrage…
À ce titre, la VAR est loin de régler les problèmes qu’elle était censée résoudre. Elle élargit la base de la critique de l’arbitrage sans donner en retour la possibilité d’apporter des éléments incontestables sur les faits (de fait, ils ne sont pas incontestables). Ses partisans avancent même l’idée que son champ d’application devrait s’étendre (notamment aux mains), comme si cela n’allait pas déplacer les mêmes polémiques sur d’autres aspects du jeu ; il parait aussi que la sonorisation des arbitres va tout résoudre, alors qu’elle porte d’autres risques. Sur ce dernier point, il existe pourtant des arguments qui s’y opposent (ici par exemple), tout comme il en existait contre la VAR, mais ils ne semblent pas pouvoir s’exprimer au-delà des cercles de quelques spécialistes critiques, qui viendraient peut-être perturber ce avec quoi les diffuseurs adorent meubler l’antenne.
On n’imagine pas que le tweet du LOSC soit une initiative isolée du Community Manager du club : si le club et son président souhaitent s’immiscer sur le terrain de l’arbitrage, il aurait été souhaitable de prendre parti pour un meilleur football, plutôt que de hurler avec les loups.