Posté le 26 septembre 2024 - par dbclosc
Jean-Marie Aubry et les pénalties (Top 5)
Autres temps, autres mœurs : la sortie violente du gardien de but.
Venu d’Angers en 1995, Jean-Marie Aubry s’installe dans le but des Dogues lors de la 10e journée du championnat 1995/1996, contre Le Havre. Il prend la place de Jean-Claude Nadon, gardien du LOSC depuis 1989, qui fait les frais d’un début de saison catastrophique (seulement 2 points marqués) auquel il n’est pas étranger, à cause de quelques grossières et inhabituelles erreurs.
À partir de ce moment, et jusqu’en 1998, Aubry jouera 104 matches avec l’équipe lilloise, ne laissant sa place que ponctuellement pour diverses raisons (maintien de Nadon en coupe de France 95/96, 4 matches ; blessure en février 1997, 2 matches ; blessure en août 1997, 4 matches ; blessure en janvier 98, 3 matches ; brouille avec Froger au printemps 1998, 1 match).
Avec Aubry dans les buts, le LOSC a concédé 15 pénalties en championnat. On en sait pas trop si ce chiffre est dans la moyenne de ce que peut concéder un club sur trois saisons, mais à vue de nez comme ça, ça nous semble beaucoup. C’est sans doute plus normal si on rapporte ce chiffre à la situation losciste de l’époque : entre 1995 et 1998, le LOSC connaît un maintien miraculeux, une descente, et une non-remontée. On peut aisément concevoir qu’une équipe qui joue le bas de tableau deux saisons sur trois puisse concéder un nombre élevé de pénalties.
Voilà la répartition des pénalties concédés par le LOSC avec Aubry dans les buts :
_4 en 95/96 (Bastia, Saint-Etienne (2), Monaco) ;
_5 en 96/97 (Rennes, Nice, Nantes (2), Monaco)
_6 en 97/98. Alors qu’il s’agit de la saison où le LOSC termine 4e de D2… Mais il faut dire qu’à l’extérieur, l’équipe de Thierry Froger n’était guère performante ! Ces 6 pénalties sont d’ailleurs tous concédés hors de nos bases (Saint-Etienne, Wasquehal, Louhans-Cuiseaux, Martigues, Nancy, Beauvais).
Avec son mètre 76, son physique est plus proche de celui de Jean-Pierre Mottet que de celui de Grégory Wimbée : agile, il a tendance à bondir de manière spectaculaire, comme le faisait son prédécesseur moustachu. Mais cette explosivité a un pendant négatif : quand ce n’est pas fait régulièrement, le choc peut être brutal. Et cela s’est plusieurs fois vérifié avec Jean-Marie Aubry. Sur les 15 pénalties concédés quand il a gardé la cage du LOSC, il en a directement provoqués 5. Et, à chaque fois, on peut dire que ça a été spectaculaire et, en étant un peu méchants, sacrément grossier : sorties non maîtrisées, pas vraiment utiles ou franchement dangereuses, voici notre top 5 des pénalties concédés par JMA. Ayez bien en tête qu’il n’a concédé aucun carton pour ces fautes.
N°5 : Lille/Nantes, octobre 1996
Allez, là, ce n’est pas encore bien méchant. Toutefois, le Nantais Makélélé, d’ailleurs peu connu pour ses qualités de finisseur, ne partait pas vraiment vers le but et ne pouvait pas espérer grand chose de mieux qu’une sortie manquée du gardien. But de N’Doram, et score final de 3-3.
N°4 : Wasquehal/Lille, septembre 1997
Superbe alignement de la défense losciste, qui laisse échapper deux wasquehaliens dans son dos. Là, on peut considérer que la faute est le « bon » geste, car c’était certainement but de W. Loko derrière. Mais tout de même, c’est un bon gros fauchage. Premier but de Wasquehal contre Lille, et 1-1 à la fin.
N°3 : Lille/Rennes, août 1996
Wiltord est en angle fermé et semble partir dans la direction opposée au but ? Pour Aubry, ce n’est pas une raison suffisante pour ne pas se jeter les deux pieds en avant sur l’attaquant rennais ! Égalisation de Guivarc’h, mais le LOSC s’impose 3-1.
N°2 : Bastia/Lille, décembre 1995
Attention, ça devient violent. Déjà 3-0 pour les Corses, il n’y a plus rien à perdre alors amusons-nous : balle dans le dos de la défense, sortie à contretemps et saut les deux pieds en avant au niveau du torse, le tout sans toucher le ballon, du grand art. Drobjnak transforme, et sacrée rouste pour les Dogues (0-4).
Ce qui sublime la séquence, c’est d’oser contester.
N°1 : Lille-Monaco, janvier 1996
Chaque point compte pour ce LOSC englué en fond de classement. Lille ne part pas vraiment favori et, pour mettre encore moins de chances de son côté, se retrouve à 10 dès la 20e minute (expulsion de Collot). Le match est pourtant équilibré, jusqu’au moment où Ikpeba parvient enfin à échapper à la défense des Dogues. Le dribble de l’attaquant monégasque est parfaitement exécuté. Et là, c’est le sacrifice ultime.
Comme tous ceux qu’il a tirés contre Lille, Sonny Anderson manque le pénalty. Pour couronner le tout, le gardien lillois fonce vers Anderson et, tête contre tête, exécute une simulation qui aboutit à l’un des plus gros bordels vu à Grimonprez-Jooris, avec dans le premier rôle un Thierry Rabat qui frappe tout ce qui lui passe sous la main. Verdict : carton rouge pour… Anderson. Beau joueur, Aubry annonce après le match : « c’est vrai qu’il y a peut-être eu un peu de provocation de ma part ». Score final, 0-0.
Pour être tout à fait complet, sur les 15 pénalties auxquels Aubry a fait face, 11 ont été marqués. Les 3 échecs sont : Moravcik (Saint-Etienne en décembre 1995, transversale) ; le pénalty d’Anderson ci-dessus ; Debbah (Nice en septembre 1996, au-dessus) ; et… Anderson (Monaco, avril 1997. Le seul qu’Aubry ait détourné).
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