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Posté le 12 mai 2022 - par dbclosc
Lille/Valenciennes 1974 : le LOSC à la barre
Il est 20h00 ce 19 mai 1974 et, dans les rues de Lille, résonnent des « on a gagné, on a gagné ! ». Il ne s’agit pas de giscardiens fêtant l’élection du nouveau président, mais bien de supporters du LOSC ! Après avoir battu Valenciennes 2-0, les Dogues sont presque assurés de retrouver la D1.
« Le 19 mai 1974 sera une grande date avec l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République et le retour du LOSC en première division ! ». À la veille d’un dimanche décisif tant sur le plan politique que sportif, on peut dire que Pierre Mauroy, le maire socialiste de Lille, est optimiste. Malheureusement pour lui, un seul de ses souhaits sera exaucé puisque, au moment où le LOSC écarte Valenciennes et se dégage la route vers la D1, Valéry Giscard-d’Estaing succède à Georges Pompidou à la présidence de la République, donnant corps au slogan de campagne « Giscard à la barre », dans lequel l’accent grave sur le « a » a une importance fondamentale, sinon ça peut vite signifier autre chose.
Le LOSC, l’élu ?
Pour que ce Lille/Valenciennes constitue une sorte de finale du « groupe Nord » (groupe 1) de D2, les deux clubs ont jusqu’alors occupé les premières places du classement, souvent en compagnie de Rouen et de Boulogne. Au printemps 1974, et notamment après la victoire du LOSC contre le Red Star à l’issue d’un match qui a émerveillé les spectateurs d’Henri-Jooris, la lutte pour la montée se précise en un duel entre Lille et Valenciennes. Le 22 avril, le LOSC rejoint Valenciennes en tête du classement après une victoire sur le terrain du FC Franc-Comtois (4-1) pendant que Valenciennes concédait le nul à domicile face à Brest (0-0). La semaine suivante, Lille, malgré des « joueurs écrasés par l’importance du résultat » (La Voix du Nord), passe devant grâce à son nul à Brest (0-0), pendant que les valenciennois craquaient à Besançon face au RC Franc-Comtois (1-2). Voilà donc le LOSC en position de monter directement en D1, tout comme le premier du groupe B ; les deuxièmes de groupe s’affrontent en barrage pour obtenir le dernier ticket pour la D1 et, en l’état des positions, on se dirige vers un Valenciennes/PSG.
Début mai, et conformément aux pronostics, Lille s’impose à Montluçon et VA à La Rochelle. Le match Lille/Valenciennes, fixé le 19 mai à 16h, confirme alors son statut de « finale du groupe Nord » (VDN, 8 mai). En effet, si l’on regarde le classement, à deux journées du terme du championnat, Lille possède un point d’avance sur Valenciennes, tandis que Rouen, 6 points derrière Valenciennes, ne peut plus atteindre la première place.
Rappelons qu’en 1973/1974, la victoire vaut 2 points et que toute équipe qui marque au moins 3 buts dans un match bénéficie d’un point de bonus supplémentaire. Autrement dit, si le LOSC s’impose contre Valenciennes en s’adjugeant le bonus, il sera assuré de terminer premier et de retrouver la D1. En gagnant sans bonus, il sera très bien placé pour retrouver la D1. À l’inverse, une victoire de Valenciennes, avec ou sans bonus, placerait les voisins nordistes en position très favorable. Un nul arrangerait les Lillois, qui se déplacent chez la lanterne rouge lors de la dernière journée. Notons à quel point le bonus joue en défaveur du LOSC comme nous l’avons évoqué dans cet article puisqu’en situation « normale », Lille aurait 5 points d’avance sur l’USVA qui, de son côté, est parvenu à attraper le bonus à 14 reprises (contre 10 pour le LOSC).
Si le match est fixé, comme tous les autres, à 16h, c’est en raison de la tenue le même jour du second tour de l’élection présidentielle. La fédération a pris cette décision qui est bonne selon la Voix du Nord : « voilà, pensons-nous, qui est bien. Ce n’est ni trop tôt, ni trop tard. À cette heure là, tous les candidats-spectateurs auront pu aisément remplir leur devoir civique… et seront chez eux lors de la proclamation des résultats » (8 mai).
Dernier frisson à Henri-Jooris
Alors que le match approche, il ne fait aucun doute que le vieux stade Henri-Jooris va faire le plein. La Voix du Nord des 12 et 13 mai rappelle que son record d’affluence date de 1948, à l’occasion d’un Lille/Marseille : 22 500 spectateurs avaient alors pris place en tribunes.
Depuis cette date, le stade a connu des travaux, le terrain a été élargi, et il est désormais impossible de placer des sièges à proximité du terrain, si bien que l’affluence de 1948 n’a jamais été égalée (ni dépassée, cela va de soi). Lors du barrage contre Bastia en 1966, il y avait officiellement 16 420 personnes ; puis 19 200 contre Marseille en 1972. En 1974, Henri-Jooris dispose d’environ 21 000 places, dont seulement 4 800 assises. Elles seront probablement toutes pourvues, et encore plus probablement pour la dernière fois : en effet, les jours d’Henri-Jooris sont comptés puisque sa destruction est prévue pour l’été 1975. Où joueront alors les Dogues ? Sans doute du côté de la ville nouvelle en construction, au sein de laquelle un nouvel équipement sportif sort de terre, ou peut-être ailleurs : « l’échéance d’août 1975 sera peut être repoussée, mais le LOSC disposera sans doute avant cette date du nouveau stade de la ville Est, et peut être du stade Grimonprez qui serait sensiblement modifié et agrandi par la construction d’une superbe tribune à deux étages ». Quelle histoire ces stades quand même !
Le Stadium en construction, La Voix du Nord, 12-13 mai 1974
Deux bus de supporters du LOSC viendront de Paris. Les Valenciennois, initialement, ont réclamé 7 000 places, mais 2 900 « seulement » leur sont accordés. La Voix du Nord rapporte que le LOSC a reçu un chèque en blanc d’un roubaisien qui tenait absolument à assister au match ! Bref, on se bouscule pour voir cette affiche, et les 20 500 places du stade trouvent très vite preneurs. Comme le souligne l’entraîneur du LOSC, Georges Peyroche : « nous aurions pu le jouer dimanche à 9h30 ou 10h, je suis sûr que nous aurions fait le plein ! » Voilà de quoi donner confiance au coach des Dogues : « je n’ai aucune inquiétude : nos joueurs auront leur couple maximum. Ne voudraient-ils l’atteindre que 15 ou 16 000 sepctateurs les y pousseraient. C’est notre avantage dans ce match ». La VDN se fend d’un article pour expliquer que la rédaction reçoit de nombreux coups de fil du style « Bonjour, cher ami ! Vous vous souvenez de moi ? Je suis Monsieur Untel. Nous nous étions rencontrés à… Très bon, ce que vous faîtes… Je vous lis toujours avec intérêt. Au fait, je vous téléphonais à propos du match de dimanche. Il ne vous resterait pas une place, par hasard ? », et commente : « c’est inouï, le nombre de gens qu’on peut connaître en ces circonstances ».
L’incroyable série du LOSC
Le LOSC est favori pour ce match. Selon la Voix du Nord (19 mai), « la forme [des Lillois] est au sommet, quelques-uns de leurs joueurs ont un talent exceptionnel : Prieto, Coste ». Mëme si les Dogues ont montré de la nervosité lors de Lille/Boulogne en janvier, ils ont « plus de maturité, d’expérience, donc de sang-froid ». Du côté des Valenciennois, on souligne la « vitesse de leur attaque, de leurs relayeurs surtout (…) Verstraëte, quand il appuie sur l’accélérateur, fait souvent chanceler les défenses adverses » et les qualités de buteur de Wilczek, qui a déjà marqué 25 fois. Mais ce qui fait pencher la balance en faveur du LOSC est sa « série assez extraordinaire » : on écrivait que, lors de la réception de Boulogne, il était invaincu depuis le 12 octobre et une défaite à Rouen ; quatre mois plus tard, Lille n’a toujours pas perdu ! En sept mois, le LOSC a signé 17 victoires (dont une à Valenciennes au match aller), 6 nuls et 0 défaite.
Selon Pierre Lagoutte, attaché de presse à la 3F consulté par la VDN, cette performance situe le LOSC au troisième rang national depuis l’avènement des championnats professionnels : en 1949/1950, Nîmes, en D2, est resté invaincu durant 24 matches ; puis Sedan, en 1954/1955, a aligné 29 matches sans défaite (22 victoires, 7 nuls). Les Sedanais , invaincus pendant 6 mois (soit moins que le LOSC, qui a battu ce record de longévité), avaient fini par chuter à Valenciennes. Les Valenciennois y verront-ils un signe favorable… ?
Lille focalisé sur la première place, Valenciennes prépare le barrage
Selon Georges Peyroche, « notre équipe est maintenant plus maîtresse de ses nerfs que dans le passé. Chaque dimanche, c’est le même refrain… alors nous avons l’habitude. Je dirais que nous tremblons davantage devant des adversaires moyens que devant des grands. Et puis, le calme, la maîtrise de l’aller… pourquoi ne les retrouverions-nous pas lors de la seconde manche ? » (VDN, 13 mai). Pour maintenir l’état de ses troupes, Peyroche a imposé de décaler les tractations concernant l’avenir des joueurs (6 d’entre eux sont en fin de contrat et libres le 30 juin), qui se déroulent habituellement autour d’avril et mai : « nous sommes engagés dans une bataille très importante pour le club. Ne gâchons pas cette action par des discussions qui, fatalement, risqueraient de détraquer la mécanique. Je comprends votre désir d’assurer l’avenir… mais raisonnez une seconde : si vous discutez fin mai, avec un titre en poche, votre position ne sera-t-elle pas meilleure ? Je vous promets que dès que la situation sera clarifiée, dans un sens ou dans l’autre, nous aborderons très vite ce sujet avec les dirigeants » (VDN, 17 mai).
De leur côté, les Valenciennois anticipent les barrages. Paul Levin, leur directeur sportif, a d’ores et déjà pévu d’aller voir les matches du PSG, deuxième de l’autre groupe et probable barragiste.
Est-ce à dire que le léger fléchissement des dernières semaines les a fait abdiquer ? Pas du tout, selon l’entraîneur Jean-Pierre Destrumelle : « nous devons tout mettre en œuvre pour saisir la dernière chance d’éviter les barrages. La côte ne se situera pas en notre faveur mais tout peut arriver dans un match. Les garçons auront à rassembler leurs forces pour viser l’exploit ».
Derniers préparatifs
Lors de l’entraînement vendredi 17, placé à 16h pour se situer dans les conditions chaudes et ensoleillées du match, les Lillois terminent par une partie de « huit-huit » au cours de laquelle Peyroche est obligé de tempérer les ardeurs de ses joueurs : « doucement les gars… doucement » (VDN, 18 mai). Aucune mise au vert « au cours desquelles les éventuelles paniques ne font que s’additionner » n’est prévue.
Va, qui avait vu un peu trop grand, renvoie 500 places vendredi soir, puis 200 samedi matin, places immédiatement vendues par le LOSC. Le record d’affluence de D2, qui appartenait cette année au PSG (13 900 spectateurs), sera largement battu : entre 21 000 et 22 000 personnes sont attendues. Pas mal dans un stade qui ne compte officiellement que 18 500 places !
C’est le jour J (ce qui ne signifie pas que ça aurait été le jour I si on avait joué la veille) : les joueurs du LOSC ont prévu de voter le matin avant de manger le traditionnel steak-purée.
La file de spectateurs se forme dès 13h, au sein de laquelle Nord-Eclair repère deux courageux valenciennois qui se promènent avec une banderole « On les aura. Et avec le Bonus ! ». Le LOSC repousse deux énergumènes en uniforme des PTT qui prétextent vouloir vérifier les lignes téléphoniques de la tribune de presse… Les derniers spectateurs prennent place pendant que s’achève le match de lever de rideau entre Pelforth et la Communauté urbaine, remporté 3-2 par les premiers. Ça s’arrose !
Reste une incertitude sur les maillots que porteront les deux équipes : Valenciennes fait savoir qu’il tient absolument à jouer en rouge et blanc… comme le LOSC. Logiquement, l’arbitre, M. Wurz, donne la priorité à l’équipe locale. Nord-Eclair regrette que l’épisode ait été monté en épingle à quelques minutes du coup d’envoi : « une speakerine qui en rajoutait un peu en faisant part d’une histoire de couleurs de maillots entre les participants, afin de chauffer un peu plus les supporters… c’était bien inutile ».
En tribune, une vingtaine de musiciens mettent l’ambiance, tout comme des supporters venus de Bruges, appelés les « Kop ». Pierre Mauroy est présent, de même que des représentants du Groupement, et Just Fontaine qui représente le PSG.
Seul De Martigny est absent pour le LOSC. Peyroche reconduit la même équipe victorieuse à Besançon :
Dusé, Iché, Gianquinto, Deschodt, Mugica, Verhoeve, Fouilloux, Gauthier, Coste, Riefa, Prieto (Desmenez)
Première période fermée, Prieto dehors
En première période, « une certaine nervosité faisait achopper les choses les plus simples, les gestes techniques cent fois répétés ». Le LOSC parvient à construire quelques actions « mais on était loin du panache remarqué dans les matches précédents ». Prieto, particulièrement surveillé, est plusieurs fois chargé, notamment par Neubert, qui prend un avertissement à la 25e… et le Chilien sort se faire soigner : « les supporters s’épongèrent un peu plus le front ». Finalement, il revient sur la pelouse… en boîtant.
Pour Valenciennes, Zaremba tire sur la barre (31e) avant de placer une frappe juste à côté du but de Dusé. À la pause, les deux équipes sont à égalité. Selon Nord-Eclair, Fouilloux est « omniprésent », Coste « très surveillé », et Gauthier « le plus actif ».
À la reprise, il faut se rendre à l’évidence : en dépit d’un ultime essai, Prieto doit céder sa place. À ce moment, on craint même une fracture, ce qui est très embêtant pour celui qui vient de recevoir une pré-convocation pour la coupe du monde.
Doublé de Gauthier
Sans son leader technique, Lille prend pourtant progressivement l’ascendant en seconde mi-temps. Fouilloux, d’abord, envoie un « tir terrible » sur la barre (50e) : « le ton était donné et les Lillois allaient le plus souvent déferler, confusément parfois, face à une équipe qui faiblissait visiblement ». Gianquinto, très offensif, puis Riefa, obligent Escale à intervenir en catastrophe. À l’approche du dernier quart d’heure, l’incertitude culmine car Valenciennes pointe à nouveau son nez dans le camp lillois. C’est alors qu’un une-deux entre Coste et Gauthier permet à ce dernier de se retrouver en bonne position et d’ouvrir la marque (1-0, 75e) ! Le public d’Henri-Jooris n’a pas le temps de se rasseoir que Desmenez file à la limite du hors-jeu puis centre : Coste feint la reprise et laisse passer pour Gauthier qui conclut du gauche pour son 14e but de la saison (2-0, 76e). ça semble plié, et ça pourrait définitivement l’être si le LOSC obtenait le bonus : à la 85e, après une percé de Mugica et un relais de Coste, Gauthier, seul face au but, frappe quelques centimètres au-dessus !
Au coup de sifflet final, le public envahit le terrain : désormais, seule une défaite de Lille conjuguée à une victoire de Valenciennes avec bonus lors de la dernière journée pourrait empêcher le LOSC de retrouver la première division.
Seul dans son coin, Prieto est « comme en gosse, en lourds sanglots, et personne ne parvient à le consoler ». A priori, il n’a pas de fracture mais un écartement des métatarses. Son pied violacé a triplé de volume.
Joly, le capitaine de Valenciennes, est amer : « ce qui me fait le plus enrager, c’est que l’on encaisse le premier but alors qu’on est en train d’exercer une pression sur le LOSC. Alors qu’on avait tenu jusque là… ». Destrumelle : « On peut sortir d’ici la tête haute. On pouvait tout aussi bien marquer les premiers, et alors tout aurait été différent. Je ne compte pas le deuxième but : on le prend alors que tout le monde est monté pour tenter d’égaliser. Le même match joué à Valenciennes, on le gagnait ».
Destrumelle et Peyroche livrent leur réaction à l’ORTF à l’issue du match
Apothéose une semaine plus tard
Une semaine plus tard, le LOSC se rend chez le dernier, La Rochelle. Un point suffit au LOSC (donc même une défaite 3-4…). Lorsque les Lillois s’apprêtent à quitter leur hôtel vers le stade, un postier tend un télégramme à Paul-Marie Delannoy : « vous souhaitons bonne chance et heureuse issue pour ce soir. Amitiés. Jean Bondoux, président du Racing Club de Lens ».
Dans une ambiance champêtre (1 600 spectateurs) qui contraste avec la ferveur d’Henri-Jooris, le LOSC, en dépit d’une première demi-heure crispante au cours de laquelle Dusé sort un arrêt de grande classe face à Ruello, signe une victoire probante, avec bonus (3-0), sous les applaudissements du public local.
VA a battu Boulogne 3-1 mais le LOSC est officiellement de retour en D1, et porte sa série d’invincibilité à 25 matches !
Georges Peyroche offre aux Rochelais un jeu de maillots lillois et les invite à les guider en ville, où le président de La Rochelle, Louis Le Meur, offre le traditionnel Pineau des Charentes : « j’adhère totalement à la réaction de notre public. Le LOSC nous a offert ce soir la plus belle heure de football que nous ayons vécue ici depuis longtemps. Bravo et bonne chance en première division ».
Apparemment, il n’y a pas eu que le Pineau de l’amitié
La Voix du Nord des 26 et 27 mai indique :
Ces sept lignes provoquent une fête dont personne n’avait imaginé l’ampleur. Et pourtant, les joueurs, en car après avoir effectué La Rochelle/Paris en train, ont failli se séparer en gare de Lille ! Ils n’ont pas été mis au courant des festivités, et ne savant pas que Delannoy a profité de la pause sur l’autoroute pour transmettre quelques consignes vers le stade. Et, depuis 15h, du monde se presse dans les tribunes et sur le parking d’Henri-Jooris, où résonne déjà l’hymne du LOSC par Raoul de Godewarsvelde, tandis que Jean Van Goool a fait venir des majorettes de Marquette.
Nord-Eclair est parvenu à se placer dans le bus des Lillois :
« On traverse Lille par le Boulevard de la Liberté. Quelqu’un lance : « quel calme… tous les lillois sont sans doute sur les plages… » Un autre répond : « à moins qu’ils ne soient à Jooris pour nous accueillir ? » Éclats de rire. Et pourtant. La circulation devient difficile à l’approche du stade. Le bus est bloqué sur le pont de Flandres ».
La foule est estimée à 4 000 personnes. Étonnés, les Lillois se laissent aller à la fête, non sans émotion, comme Georges Peyroche : « Peyroche faisait l’impassible, mais quand des gamins l’ont porté en triomphe, il se mit à pleurer sans fard ». « Visiblement émus par l’accueil prodigieux qui leur est réservé », les joueurs saluent les supporters, qui multiplient les farandoles. Dans la stade, à l’applaudimètre, Peyroche, puis Fouilloux, Prieto et Coste ont les meilleures faveurs du public, mais chacun savoure sa part de bravos. « Au Chili, j’ai été trois fois champion, rappelle Fouilloux. Les Lillois ne sont pas moins enthousiastes que les Sud-Américains ».
Par la suite, la belle série du LOSC s’arrête face au Red Star, pour le match aller d’attribution du titre de D2 (0-2). Mais les Dogues réussissent un match retour flamboyant (5-1) et s’adjugent le titre.
Quant à Giscard, se rappelant la coïncidence de sa victoire avec la quasi-remontée du LOSC, il n’oubliera pas de délocaliser à Lille un conseil des ministres, le 1er décembre 1976. En marge de ce conseil organisé en préfecture de Lille, il rappela combien le 19 mai 1974 fût une date fondamentale dans l’histoire de la République, et assura qu’avant d’être centriste, il fut avant-centriste. Un beau clin d’oeil au doublé d’Hervé Gauthier.
Posté le 10 mai 2022 - par dbclosc
Lille/Boulogne 1974 : le derby traîne dans la boue
En janvier 1974, Lille et Boulogne-sur-mer, en course pour la montée, s’affrontent au stade Henri-Jooris. Sur un terrain en piteux état, les deux équipes offrent un spectacle sévèrement jugé par la presse régionale, qui rappelle qu’historiquement, les rivalités régionales sont diverses.
Après être redescendu au niveau amateur en 1969, le LOSC a entrepris son renouveau et se retrouve de nouveau dans l’élite dès 1971. Mais le club retrouve la division 2 en 1972, et se classe troisième à l’issue de cette saison, laissant Lens retrouver l’élite, et Boulogne jouer les barrages. À l’aube de la saison 1973/1974, la situation est claire : le LOSC ne peut pas se permettre de rester à ce niveau et doit remonter.
Pour ce faire, les Dogues enregistrent l’arrivée d’Hervé Gauthier au poste d’ailier droit. L’équipe est quantitativement réduite, avec les départs de Bajic, Chouvin, Delangre, Loup, Levasseur et Baraffe. Mais les jeunes Tony Gianquinto (22 ans), Patrick Deschodt (21 ans) et Gabriel Desmenez (19 ans) sont amenés à jouer les premiers rôles. La saison verra notamment des confrontations régionales contre Valenciennes et Boulogne, également candidats à la montée.
Malheureusement, le début de saison est loin des espérances côté lillois : après un nul inaugural contre le promu La Rochelle (0-0), Lille parvient à battre Lorient (1-0), puis s’incline à Boulogne (1-3). Deux buts marqués en trois matches, c’est bien insuffisant, et c’est embêtant dans une saison où un point supplémentaire est accordé aux équipes qui marquent au moins trois buts par match. La défaite à Boulogne scelle le sort de René Gardien : contesté par certains joueurs et déjà invité à la démission par le public d’Henri-Jooris lors du premier match, il est écarté. Pour le replacer, le LOSC fait appel à un de ses anciens joueurs : Georges Peyroche qui, quelques jours avant sa nomination, était encore double buteur en D3 avec son club de Fossemagne (Dordogne).
Max Pommerolle et Georges Peyroche (La Voix du Nord, 8 septembre 1973)
Avec son nouvel entraîneur, le LOSC a retrouvé un standing plus proche de ses ambitions : juste avant Noël, il a même signé un gros coup en s’imposant dans le derby à Valenciennes. Avant de recevoir Boulogne, les Dogues sont très bien placés dans le haut de tableau… à égalité avec Boulogne. Surtout, le LOSC reste sur une très belle série : depuis une défaite à Rouen le 12 octobre, il est invaincu. Ce derby apparaît donc comme « un virage majeur et le club qui en sortira le premier s’offrira de grandes chances pour la dernière ligne droite » (La Voix du Nord, 12 janvier 1974). Pour le quotidien nordiste, grâce au soutien de son public, le LOSC est favori. Mais la Voix souligne que depuis le retour du professionnalisme à Lille, Boulogne n’y a pas perdu, avec deux nuls en 1971 (1-1) puis en 1973 (2-2). En outre, les Boulonnais ne sont pas maladroits à l’extérieur puisque, en huit rencontres, ils ont signé quatre victoires et deux nuls.
À Boulogne, manque à l’appel le « jeune et talentueux » Bruno Dupuis, qui est à l’hôpital militaire de Lille (service médecine, salle 4, chambre 11) depuis trois semaines et pour un mois encore, à cause d’un virus qui lui cause de graves crises de rhumatismes articulaires.
Le LOSC est au complet, même si le groupe est affaibli car trois joueurs « sont minés par le ver solitaire » : Iché l’a expulsé il y a 15 jours, Dusé a maigri de 5 kilos et s’est séparé du sien dimanche dernier, et Noguès vit avec et a déjà perdu trois kilos. Face à ce mal, la Voix du Nord donne le remède : « pour éliminer un ver solitaire, il y a toujours un moyen : c’est de lui en adjoindre un second, afin qu’il ne soit plus seul ».
Dans les tribunes, parmi les 13 364 spectateurs, les joueurs lensois et troyens, qui s’affrontent le lendemain, sont présents, de même que d’anciens Dogues comme Zamparini, Baratte, Staho et Bourgeois. Tout semble donc réuni pour voir un beau derby. La Voix du Nord n’a qu’une crainte : « souhaitons que l’importance de l’enjeu ne fasse pas perdre de vue aux acteurs les règles du fair-play. Le terrain sera gras, propice aux tacles longs et dangereux. Mais comme Lillois et Boulonnais savent pertinemment qu’un match trouve sa vraie valeur dans la correction, nous avons confiance… »
Le LOSC, 12 janvier 1974 (La Voix du Nord)
Finalement, comme le regrette la Voix du Nord, l’après-midi fut ratée : « c’est chaque fois la même chose ! On attend monts et merveilles d’un derby… et le match est médiocre, tendu, amer pour ne pas dire acide (…) Le derby se déroula dans une ambiance détestable, où la comédie parfois poussée au grotesque côtoya le drame (…) mauvais esprit de part et d’autre (…) dans de telles conditions, le football ne pouvait être brillant. Il ne le fut pas » (13 et 14 janvier 1974). Revenons sur les faits principaux du match.
Un terrain quasi-impraticable
La première péripétie est cocasse. Le match a débuté avec 7 minutes de retard. En cause, l’état du terrain, « affreux », « extrêmement boueux » : le concierge, en dernière minute, a dû répandre du sable dans les buts et n’avait pas fini de tracer les lignes à l’heure initiale du coup d’envoi… « sous les rires narquois du public, on vit Dusé tenir le décamètre tandis que le concierge traçait à la poudre blanche le point de pénalty à 9 mètres 15 ». Dans ce véritable « bourbier », difficile de construire quoi que ce soit. Les journaux notent que seuls Coste et Riefa sont parvenus, par leurs énergiques pénétrations, à se défaire de ces conditions de jeu. Cela étant, « la pelouse ne saurait être tenue pour seule responsable de la piètre qualité du spectacle ».
Des buts qui révèlent les approximations techniques des équipes
Le score de 2-2 pourrait laisser penser que le match a été de qualité. La Voix du Nord note néanmoins que les buts « n’enthousiasmèrent même pas » car « ils découlent tous d’erreurs défensives ». On note ainsi des défenseurs lillois « mal inspirés, trop souvent pris de panique », et apparemment perturbés par les fréquentes permutations des attaquants boulonnais Fuchs, Edom et Rether. « Le marquage était lâche, les passes de relance imprécises » : sur l’une d’elles, adressée par Le Roux à Verhoeve, Edom intercepte et file au but ; Iché hésite à aller au duel, et l’attaquant boulonnais pénètre dans la surface. Il sert sur sa gauche Navarro, qui a couru parallèlement à son coéquipier. Sa frappe sèche fait mouche (0-1, 10e).
Par la suite, Riefa est crocheté par Deschamps dans la surface : Prieto égalise sur pénalty (1-1, 22e). Boulogne, qui a décidé de jouer le contre, progresse vite vers l’avant : Rother centre, où ne se trouvent que deux Lillois, Iché et Gianquinto ; « dans un bel ensemble », ils sautent tous deux pour dégager, mais se heurtent. Le ballon retombe à 15 mètres du but sur Fuchs, qui ne se fait pas prier pour tromper Dusé (1-2, 32e). Juste avant la pause, Coste profite d’une déviation involontaire de Pelletier, qui le remet en position licite alors qu’il était hors-jeu. L’attaquant du LOSC, excentré sur la ligne de but, tente alors un lob du pointu « dans un angle impossible » : le ballon part vers la lucarne opposée, tape le poteau et entre ! Un but si « invraisemblable » qu’on se demande s’il est marqué volontairement (2-2, 45e + 3).
De nombreuses fautes et un blessé grave
« On côtoya les limites de la brutalité » pour la Voix du Nord. Dès le début du match, quelques tacles appuyés sont venus donner le ton. Rother, l’ailier boulonnais, a particulièrement été ciblé par les Lillois ; voulant répliquer, c’est finalement lui qui prend un avertissement. Justz avant la pause, pris en sandwich entre N’Diaye et Iché, il ne se relève pas, victime d’une fracture tibia-péroné. Si, pour le coup, la lutte a été régulière et que la blessure est malheureuse, « cet accident ne fit qu’augmenter les rancoeurs ». D’autant que le LOSC égalise au cours des arrêts de jeu provoqués par cette blessure, au moment où Boulogne était à 10.
Avec la sortie de Rother, Boulogne s’est contenté de défendre en seconde période. Delattre, entré en jeu a été « un peu dépassé » « dans ce match infernal », « cette galère » et n’a jamais osé aller au contact car il a joué sans protège-tibia. La raison ? « Il ne les supporte pas ». Ah bon.
Quant à Noguès, l’attaquant Lillois, « à chacun de ses départs il était cisaillé par les défenseurs centraux boulonnais ».
Un mauvais état d’esprit
Les comptes-rendus de la Voix du Nord et de la Voix des Sports font état d’incessantes discussions et invectives entre joueurs, qui illustrent des faits de match parfois étonnants. Ainsi, au moment où Prieto s’apprêtait à tirer son pénalty, Edom a lancé une boulette de terre sur le ballon. Le Chilien, après avoir marqué un temps d’arrêt, ne s’est pas démonté et a calmement marqué. Après le match, Conrath, le gardien boulonnais, a regretté d’avoir manqué la balle car elle « a ricoché sur une motte de terre ». « On est toujours puni par où l’on a péché » s’amuse la Voix du Nord.
Dès la pause, l’arbitre, Jean-Pierre Meeus, qui vient de Dourges, a convoqué les deux capitaines (Prieto et Pelletier) dans son vestiaire et leur aurait dit : « calmez-vous, ou je sortirai deux ou trois joueurs ». Si l’arbitre n’expulsera personne, la seconde période a été tout autant détestable avec, par exemple un incident entre Edom et Prieto : « nargué par le Chilien, Edom, qui effectuait alors une rentrée en touche, envoya le ballon sur la tête de son adversaire qui, après un court instant de réflexion, se laissa tomber dans un large moulinet de bras ». Carton jaune pour Edom : « je me suis énervé plus d’une fois et j’ai eu tort. Mais Prieto me faisait un cirque… Je n’aurais pas dû lui jeter le ballon dans la figure. Mais croyez-vous que j’étais le seul à mériter un avertissement ? ». Et en effet, la Voix des Sports stigmatise le comportement de Prieto : « il semblait prendre le stade Jooris pour un théâtre bouffon et jouait à arbitre et adversaires les mauvaises scènes du football sud-américain, et n’intervenait dans le jeu que par intermittences. Ses ouvertures étaient belles, certes, mais trop épisodiques ».
L’arbitre, dont on dit qu’il a été très affecté par la tournure du match et la blessure d’un joueur, il est tout autant navré : « quel sale match à arbitrer ! Trop de règlements de comptes, de chinoiseries… Que pouvais-je faire de mieux ? Je suis désolé que des joueurs professionnels aient osé se livrer à un tel cinéma. De part et d’autre un mauvais esprit n’a cessé de régner. Diriger un match dans de telles conditions n’a rien d’une sinécure ».
Dans l’immédiat, ce nul n’est ni une bonne, ni une mauvaise affaire pour Lille et Boulogne. Les deux équipes restent en course pour accéder la D1, mais Lille serait bien inspiré de marquer parfois 3 buts, pour espérer le bonus offensif. Mais à l’arrivée, le derby a été « un gâchis de football » et « laisse un goût amer ». Les qualificatifs dépréciatifs ne manquent pas : « heurté », « désagréable », « triste ». La Voix des Sports rappelle que la même confrontation, trois ans auparavant, avait présenté le même type de spectacle. L’arbitre, M. Wurtz « n’avait pu contenir les joueurs et avait failli stopper le match » ; « décidément, ces deux équipes ne savent pas s’affronter en un combat loyal ».
En effet, le déroulement de ce match de 1974 rappelle finalement que, historiquement (dès les années 1900), les rivalités régionales se situent surtout entre « terriens » (Lille, Roubaix, Tourcoing), « maritimes » (Dunkerque-Malo, Calais, Boulogne) et « artésiens » (Lens, Arras, Béthune, Bully, Noeux, Auchel), et que ces divisions territoriales reflètent autant qu’elles créent des différences identitaires, sur lesquelles se greffent parfois des choix structurels (amateurisme ou amateurisme marron), des différences socio-économiques et, surtout, des représentations sociales plus ou moins fantasmées.
Posté le 9 mai 2022 - par dbclosc
Un feu d’armistice pour la dernière à la maison
Un feu d’armistice, c’est comme un feu d’artifice, mais le 8 mai : avec 7 buts marqués, Lille et Le Havre ont offert un beau spectacle qui a tourné en faveur des Normandes, qui devraient retrouver la D1.
Depuis la défaite face à Metz il y a trois semaines, les espoirs de montée du LOSC se sont fort amenuisés. Ils ont encore été réduits après la défaite à la Roche il y a 15 jours (1-2). C’est con car Le Havre ayant battu Nantes dans le même temps, les adversaires semblaient se concerter pour dessiner un scénario favorable : en effet, Lille devait gagner ses derniers matches, mais devait également compter sur cette victoire des Normandes pour passer en tête. Désormais, avec 39 points alors que les Havraises et les Nantaises en comptent respectivement 45 et 44, ce n’est certes pas tout à fait fini : mais il faut pour cela gagner les deux derniers matches, et que Le Havre et Nantes perdent également leurs deux derniers matches (car Nantes, même en ne prenant qu’un point, sera devant le LOSC en raison des confrontations directes). Cela semble donc assez peu probable. Finalement, Lille n’aura remporté aucun de ses matches face à Nantes, Metz, Lens et, pour le moment, Le Havre. Cela signifie sans doute que la marche était trop haute.
En revanche, ce qui est très probable, c’est que si Lille gagne son prochain match, Le Havre perdra le sien, puisque cet aprem, c’est Lille/Le Havre. Autant dire que, même si Lille est désormais moins concerné, le championnat se joue à Luchin : les Normandes reçoivent Vendenheim lors de la dernière journée, donc on peut supposer que si elles repartent d’ici en maintenant leur avance sur Nantes (qui reçoit Saint-Maur, avant-dernier), elles seront quasiment en D1. On s’attend donc à accueillir des joueuses du Havre motivées, qui savant que le dernier gros obstacle de ce long championnat se dresse face à elles à Lille.
Du côté des Lilloises, à quoi peut-on s’attendre ? La dernière fois que Le Havre est venu à Luchin, ça ne s’est pas très bien passé. Les deux derniers résultats, décevants, ont, comme on l’écrivait, sonné le glas des espoirs de montée. Après les matches contre Metz et La Roche, Rachel Saïdi semblait déjà se projeter vers la saison suivante en soulignant qu’il fallait « penser à la suite », tout en pensant à « bien finir » ce championnat. Dans la semaine, Gwenaëlle Devleeschauwer a insisté sur le fait que le LOSC ne serait « pas là pour faire de la figuration ». Entre l’envie de bien faire et un (légitime) relâchement, face à des adversaires a priori remontées à bloc, les joueuses du LOSC se retrouvent en tout cas en position d’« arbitre » (un arbitre qu’on espère meilleure que celle de Lille/Lens et Lille/Metz).
Du côté de l’effectif : Carla Nollet n’est pas sur la feuille de match ; Agathe Ollivier, Naomi Bamenga et Noémie Mouchon sont sur le banc.
Il fait beau, il fait chaud, et une importante délégation havraise a fait le déplacement pour encourager ses favorites. Pourtant, cette année, le 8 mai tombe un dimanche, et cette délégation se trouve dans l’impossibilité de faire le pont (de Normandie).
15h00 C’est parti Paprzycki !
4e Première percée d’Azzaro, ça donne un corner.
6e Corner obtenu par Eva Fremaux côté droit. C’est frappé par Boucly au deuxième poteau, où se trouve Devlech’, qui remet de la tête vers le premier poteau. Eva Fremaux est à un orteil de pouvoir dévier dans le but, et ça finit juste à côté du poteau !
7e Le six-mètres est affreusement joué par la gardienne havraise, qui transmet à une de ses arrières, qui lui remet ; elle contrôle mal et se fait contrer par Elisor. Azzaro, seule aux six mètres, en profite et conclut du droit : 1-0 pour le LOSC !
10e L’arrière droite du HAC, Sahraoui, tente un centre ou tir, ce qu’on appelle donc traditionnellement un centre-tir, qui finit au-dessus.
11e Côté gauche, combinaison entre Boucly et Bogaert, ça donne un corner pour le LOSC. C’est dégagé par la défense mais, à 30 mètres du but du HAC, superbe récupération de Silke Demeyere ! Sélection !
18e Corner pour Lille : Paprzycki frappe, c’est dégagé au premier poteau par le cul de Sahraoui, drôle d’idée. Ça cafouille un peu et ça donne un nouveau corner, dégagé plus académiquement, ça revient sur la tête de Demeyere à l’entrée de la surface et ça termine sur le haut de la transversale.
20e Mauvais dégagement de Arsenieva, la gardienne havraise ; ça arrive sur Boucly à une trentaine de mètres, qui tente sa chance. La gardienne se rattrape facilement.
On est assez surpris des espaces laissés par la défense du Havre. Les Lilloises se trouvent assez facilement. Offensivement, les visiteuses n’ont encore rien montré.
21e Pour Le Havre, la 14, Romane Enguehard, blessée, est remplacée par Sylia Koui.
24e Encore un mauvais dégagement de Arsenieva, décidément très en forme. Ça atterrit sur Paprzycki à 20 mètres qui donne à Azzaro, qui se heurte à la gardienne, mais ça revient sur Boucly, au point de pénalty, qui marque du gauche (2-0).
25e Sur l’engagement, le HAC attaque par la droite. Une première tête de Legrout est repoussée par la défense, mais Araujo suit : Launay repousse. Dans les six mètres, Legrout insiste et finit par catapulter le ballon dans le but : 2-1 !
On a quand même souvent l’impression que les adversaires marquent sur leur première occasion.
28e Lille attaque par la gauche avec Demeyere et Elisor. Le centre de Salomé trouve Azzaro dans la surface, qui contrôle dos au but et sert Paprzycki en retrait dans l’arc-de-cercle. Aurore tente de décaler vers Marty à droite mais la défense dégage.
30e Encore une belle action lilloise sur la gauche : Boucly sert Elisor qui centre vers la tête d’Azzaro, mais ça ne part pas du bon côté.
33e À 20 mètres côté droit, Chloé Marty prend sa chance : c’est contré mais ça arrive côté gauche sur Boucly, qui s’emmène le ballon et tente un lob de l’extérieur du gauche qui termine pas loin de la lucarne havraise.
36e Le Havre attaque aussi par la gauche : Koui lance Hoarau qui centre. Devlech’ dégage.
37e Lille perd le ballon au milieu de terrain. Sumo lance immédiatement Ali Nadjim qui file au but plein axe, résiste au retour de Polito et conclut à ras de terre : 2-2 !
39e Coton-Pélagie prend un carton jaune après une faute sur Bogaert.
40e Le HAC a pris confiance : Ali Nadjim récupère un ballon au milieu et, voyant Launay avancée, frappe depuis le rond central. Ça passe à côté.
42e Le Havre finit très fort cette période. Araujo, de la droite, centre dans les 6 mètres : Legrout est la première sur la ballon mais Launay se jette et renvoie le ballon !
Mi-temps sur le score de 2-2. Lille a parfaitement entamé le match en montrant de l’envie et en mettant en place des combinaisons qui ont beaucoup perturbé la défense havraise. Les deux buts viennent toutefois de deux grosses erreurs de la gardienne, qu’on remercie une fois encore. Déjà, au match aller, la gardienne du HAC (qui n’était pas celle titulaire cet après-midi), en étroite collaboration avec une de ses centrales, avait offert un but aux Lilloises. Malheureusement, les loscistes ont relancé les havraises en raison d’un manque de concentration juste après le 2-0. La réduction de l’écart a en effet lancé des havraises qui, jusqu’alors, n’avaient pas montré un visage de leader. Durant la seconde partie de la première période, la quatuor Coton-Pélagie/Sumo/Araujo/Ali Nadjim, par sa vitesse et son jeu en profondeur, a alors mis en difficulté la défense du LOSC. Tout reste à faire en seconde période !
16h01 C’est reparti Paprzycki !
49e Le Havre se montre d’emblée avec Ali Nadjim, servie de la droite, et peut-être hors-jeu, qui est contrée par Launay.
52e RÉCUPÉRATION DE SILKE DEMEYERE qui transmet à Boucly à gauche. Le centre est repoussé, mais Elisor reprend et sert Marty à droite, dont la frappe est contrée.
53e Faute sur Eva Fremaux, ça donne un bon coup-franc pour Lille à 22 mètres, excentré à droite. Boucly frappe du gauche, ça passe de peu au-dessus.
54e Carton jaune pour Fremaux.
55e Azzaro lance Demeyere, à la lutte avec Yeka. Silke est légèrement en retard au départ mais passe devant l’arrière havraise. Dans la surface, ça se termine par un choc entre Demeyere et la gardienne, Arsenieva. C’est très litigieux, et l’arbitre siffle en faveur de la défense.
56e Nadjma Ali Nadjim est une très bonne joueuse, et probablement une personne très aimable, mais elle gagnerait en sympathie si elle ne râlait pas sans cesse à propos de décisions arbitrales qui ne font réagir qu’elle seule.
63e Elisor sert Azzaro, qui réalise un bon contrôle et sert à gauche en se retournant, Boucly. Maïté avance et frappe puissamment du gauche : c’est repoussé des poings par Arsenieva.
Dans la continuité, le ballon arrive vers la droite sur Fremaux, qui élimine deux joueuses et centre en bout de course du pointu. Paprzycki tente de reprendre mais c’est renvoyé.
67e De la gauche, Bogaert trouve Azzaro qui file au but, élimine Arsenieva à l’entrée de la surface, mais elle s’est excentrée et est sur son mauvais pied : elle tente tout de même de frapper du droit, en glissant, et ça termine à côté.
Sur cette grosse occasion, Azzaro est remplacée par Pierel.
69e Sur le côté droit, Araujo envoie un centre tendu. Devlech’ se jette et contre le ballon, qui prend de la hauteur et lobe Launay à son deuxième poteau. C’est assez joli, mais ce n’est pas réalisé du bon côté. Le Havre prend l’avantage avec ce csc : 2-3.
73e Sortie de Boucly, entrée d’Ollivier. À gauche, Agathe prend son poste habituel, et Bogaert monte d’un cran.
76e Corner frappé par Demeyere. À la réception, si on peut dire, Devlech’ est à terre : elle semble avoir pris un coup au visage.
78e Perte de balle de Fremaux : Legrout lance Ali Nadjim sur la gauche, seule face à Launay. À 8 mètres, elle dévisse complètement son tir, qui finit à côté. Voilà enfin une bonne raison de râler !
80e Le LOSC joue vite un coup-franc par Demeyere, qui trouve Elisor, puis Marty, lancée à droite. Le centre vers Pierel est dégagé en corner.
Sortie de Fremaux, entrée de Mouchon.
Le corner aboutit à une situation confuse devant le but, mais Le Havre tient.
82e Lille attaque et se fait contrer. Ali Nadjim est en duel avec Polito, et choisit de frapper de loin : Launay arrête.
83e Sur la gauche, Bogaert trouve Ollivier à proximité du poteau de corner. On s’attend à un centre aérien mais Agathe trouve Pierel en retrait, à ras de terre. Dans la surface, elle passe une arrière et centre du gauche sur la tête de Mouchon aux 6 mètres : 3-3 !
Pour la forme, l’entraîneur du HAC réclame un hors-jeu : qui ne tente rien n’a rien. Mais sur une action où les deux dernières passes n’ont pas été faites vers l’avant, ça paraît compliqué à revendiquer.
84e Pour Le Havre, sorties de Coton-Pélagie et de Legrout, entrées de Baradji et de Gomez.
85e Le ballon sort en touche et est récupéré par Arnaud Mahieu qui le renvoie avec une belle précision. Sélection !
89e Alors que le LOSC fait bien circuler le ballon au milieu, le ballon arrive sur Marty à droite, au milieu de terrain. Elle veut remettre à Launay en retrait, mais sa passe se transforme en ouverture vers Ali Nadjim, qui résiste au tacle de Launay, sortie, et finit dans le but vide… 3-4.
90e + 1 Après un corner, Polito récupère à gauche et centre sur la tête de Pierel… juste à côté.
90e + 4 Dernier coup-franc pour le LOSC, Launay est montée. Mais pas autant que la balle de Paprzycki, qui termine derrière le but.
C’est terminé sur ce score de 3-4.
Très beau match de foot, agréable à suivre, malgré la défaite lilloise. Les Lilloises ont montré de l’envie, ce qui semblait avoir manqué dernièrement. Malheureusement, le match tourne du mauvais côté sur des erreurs facilement identifiables : le premier but est probablement imputable à un manque de concentration ; le deuxième à une perte de balle en milieu de terrain ; le troisième, c’est pas de bol ; et le quatrième est une erreur individuelle. C’est donc Le Havre qui arrive à bon port, ce qui est somme toute assez logique.
On a souvent eu l’impression cette saison que le LOSC était collectivement plus fort, que ses actions étaient mieux construites (combien a-t-on vu de buts suite à de longues séquences de possession ou après de nombreuses passes…), mais qu’il a souvent été puni sur des cadeaux offerts à l’adversaire, ou sur un jeu vertical (comme le deuxième but havrais) qui ferait presque regretter qu’il faille se casser la tête à construire des actions. À l’arrivée, tous les matches contre les adversaires proches (Le Havre, Nantes, Metz, Lens) ont semblé se jouer à rien, tout en n’apportant que 4 points sur 24 (4 nuls), avec 0 victoire. C’est probablement qu’il a manqué deux ou trois ingrédients pour aller au bout. On sait notamment que le LOSC a l’effectif le plus jeune du championnat…
On laisse les professionnel.les de ces questions s’occuper de l’avenir, et on répète ici notre plaisir à assister aux matches de cette équipe, qui mérite bien qu’on lui consacre de longs comptes-rendus, témoins de notre attachement et de notre soutien.
Bravo aux joueuses et à leur coach pour le travail accompli et le spectacle proposé durant cette saison. C’est terminé pour cette année à domicile, et on est aussi heureux de voir enfin un championnat arriver à terme… !
Il reste un dernier match à Saint-Maur dans 15 jours : espérons pouvoir conserver la 3e place !
Résumés des matches précédents auxquels on a assisté :
LOSC/Metz : La Metz est (presque) dite
Orléans/LOSC : Lille tout feu tout flamme
LOSC/Nantes : Lille résiste au péril jaune
LOSC/Brest : Sous le vent, Lille repart de l’avant
LOSC/Lens : Faux-pas dans le derby
LOSC/Orléans : Lille recolle
LOSC/La Roche : Des Lilloises renversantes
LOSC/Saint-Malo : Lille s’empare des Malouines
LOSC/Strasbourg : Au bout du suspense
Lens/LOSC : le LOSC freiné
LOSC/Saint-Maur : Le LOSC réussit sa rentrée
Posté le 4 mai 2022 - par dbclosc
Le LOSC à 9 (1995-2022)
Comme le dit le proverbe : « le football est un sport qui se joue à 11 contre 11, et à la fin l’arbitre sort des cartons rouges ». Passons en revue les fois où le LOSC s’est retrouvé à 9 depuis 1995.
La saison 2021/2022 est décidément riche en émotions et nous incite à nous replonger dans les statistiques les plus folles : avant Paris, depuis quand n’avions-nous pas pris 5 buts en championnat à domicile1 ? Depuis quand avions nous fait un zéro sur six contre Lens en championnat2 ? Quel était le précédent match au cours duquel on nous a refusé 3 buts dans un même match3 ? Quand un arbitre a-t-il sifflé deux ou trois pénalties contre nous4 ? Avant Tiago Djalo, quel lillois avait marqué deux csc au cours d’une même saison5 ?
Et depuis quand le LOSC n’avait-il pas terminé un match à 9 pour cause d’expulsions ? Après avoir évoqué les matches au cours desquels le LOSC a joué face à 9 adversaires, ce remarquable cru 2021/2022 nous permet de répondre à cette question, en nous appuyant sur les données en championnat depuis 1995.
9 avril 1996, Martigues-Lille (1-0) : Thierry Rabat et Arnaud Duncker
Le LOSC est mal en point et vient de se prendre une gifle à domicile par le futur champion auxerrois (0-4). Par bonheur, il a la chance de se relancer en se rendant chez la lanterne rouge, Martigues, qui ne peut plus compter que sur un miracle pour se maintenir. Juste avant le match, le président du club de Martigues, Denis Lankar, a publiquement donné les noms de 8 de ses joueurs jugés « indésirables » : de quoi mettre en confiance tout le monde. Dans ce contexte, bien entendu, Martigues ouvre le score par David Mazzoncini (17e). Poisse : Lévenard, blessé, doit céder sa place à Meszoly à la demi-heure. Quelle incroyable époque ! Et Lille se montre incapable de réagir, comme bien souvent cette saison. Pourtant, le matin du match, Thierry Rabat confiait à la Voix du Nord : « mon rôle en tant qu’ancien, c’est de rassurer tout le monde. Les gars se posent tellement de questions ! Sur le terrain, on devra être forts, très forts, et tout faire pour ne pas avoir de regrets. En étant sérieux, bien organisés, on peut ramener quelque chose » (La Voix du Nord, 9 avril 1996). Face à l’un de ses anciens clubs, Thierry Rabat ne ramène aucun point mais un carton rouge après un deuxième avertissement (72e). 7 minutes plus tard, Arnaud Duncker l’imite (79e). Lille termine à 9 et s’enfonce au classement (19e). Puis 3 victoires consécutives, dont une miraculeuse à Paris, permettront finalement au club de rester en D1.
12 novembre 1999, Lille-Guingamp (2-0) : Grégory Wimbée et Jean-Louis Valois
Après deux saisons en D2, le LOSC semble cette fois bien parti pour retrouver la D1. En recevant son dauphin guingampais pour la dernière journée des matches « Aller », le LOSC a l’occasion de frapper un grand coup en prenant 11 points d’avance sur les Bretons. Les Dogues confirment leur statut en menant à la pause grâce à un but de Jean-Louis Valois. Mais, en seconde période, le match bascule avec l’expulsion de Grégory Wimbée pour une main hors de sa surface (53e) suivie dans la foulée par l’exclusion de Tasfaout après un beau numéro de Fernando D’Amico (54e). À 10 contre 10 et avec Christophe Landrin dans les buts pour la deuxième fois en 15 jours (après Sochaux, où Wimbée a été expulsé dans les mêmes conditions), Lille n’est pas inquiété et double même la mise par Boutoille (76e). À la fin d’un match très heurté, Jean-Louis Valois s’offre un petit plaisir en allant tacler par derrière le genou d’un arrière guingampais : il est directement expulsé et Lille finit à 9.
Lors des chaudes retrouvailles au match retour, trois joueurs sont de nouveaux expulsés : Bruno Cheyrou et Yannick Baret après une bagarre générale, puis Claude Michel pour une agression sur D’Amico.
21 avril 2000, Sochaux-Lille (2-0) : Jean-Louis Valois et Pascal Cygan
Lille va retrouver la D1 : c’est officiel depuis fin mars et une victoire contre Valence. Derrière, Guingamp devrait suivre, et la troisième place est convoitée par Sochaux qui, après un mauvais début de saison malgré un recrutement clinquant (Ferri et Drobjnak), effectue une belle remontée. Comme au match aller, le LOSC va buter sur les Doubistes, la faute à un but précoce de Frau (4e). Alors que le LOSC semble en capacité de revenir, le match bascule en début de seconde période : maladroitement, Valois pose ses crampons sur le torse de Meriem et est expulsé ; Pascal Cygan, qui conteste, est également sorti par l’arbitre. À 9 contre 11, le LOSC ne revient pas et encaisse même un autre but de Frau (81e). Sochaux est ainsi la seule équipe à avoir pris 6 points au LOSC en 1999/2000.
10 août 2002, Le Havre-Lille (0-0) : Grégory Wimbée et Nicolas Bonnal
Les débuts de Claude Puel à Lille sont compliqués : si le club est bien engagé en coupe Intertoto, une compétition dont tout le monde se fout, le LOSC a entamé le championnat par une rouste à la maison (0-3 contre Bordeaux). Ce déplacement chez le promu est donc l’occasion de se rassurer. Mais c’était sans compter sur Grégory Wimbée qui, en début de seconde période, s’offre sa quatrième expulsion sous le maillot lillois, toujours pour une main hors de la surface (48e). Lille tient cependant le 0-0. En fin de match, Nicolas Bonnal, entré 4 minutes auparavant, insulte l’arbitre, qui arrête le jeu et l’expulse (89e). Le LOSC de Puel prend son premier point.
15 août 2004, Marseille-Lille (3-0) : Rafaël Schmitz et Benoît Angbwa
Après une victoire inaugurale contre Auxere (2-0), le LOSC se rend à Marseille qui prétend avoir de grandes ambitions avec les recrutements, entre autres, de Pegguy Luyindula, Benoît Pedretti et Bixente Lizarazu. En difficulté, le Lille cède en fin de première période sur une frappe de Bamogo mal maîtrisée par Sylva (39e). Après la pause, tout espoir de revenir semble anéanti pour le LOSC en raison de l’expulsion de Rafaël, fautif sur Marlet en position de dernier défenseur (58e). Lille maintient toutefois l’écart d’un but, mais Angbwa est à son tour expulsé pour un tacle par derrière sur Luyindula qu’il a en plus le tort de contester (84e). Après le match, Claude Puel qualifiera élégamment le geste de son défenseur de « tacle à l’africaine ». À 9, Lille finit par céder avec deux buts aux 89e et 94e minutes (3-0).
5 avril 2014, Toulouse-Lille (1-2) : Franck Béria et Pape Souaré
Le LOSC est chiant mais le LOSC gagne : oui, René Girard, on parle de vous. En se déplaçant à Toulouse, mal classé, Lille a l’occasion d’asseoir sa position sur le podium. Et ça part bien avec un but de Roux (26e) puis un pénalty généreusement accordé à Béria et transformé par Kalou (42e). Lille gère en seconde période mais, en deux minutes, les Dogues se retrouvent à 9 : Franck Béria (68e) puis Pape Souaré (70e) reçoivent tour à tour un second avertissement pour des tacles non maîtrisés. Avec deux joueurs de moins, Girard bétonne (encore plus) en sortant Martin et Roux et en faisant entrer Sidibé et Meïté. Toulouse ne parvient à réduire l’écart qu’au bout du temps additionnel (93e), et Lille repart de Toulouse avec 3 points.
Résumé du match sur Youtube :
25 février 2017, Lille-Bordeaux (2-3) : Julian Palmieri et Rio Mavuba
Après l’éviction d’Antonetti et un nouvel intérim assuré par Patrick Collot, Franck Passi est désormais sur le banc du LOSC. Avec son nouveau coach, le LOS a gagné à Caen et a pris u peu d’avance sur la zone de relégation. Pour sa première à Pierre-Mauroy, Passi défie les Bordealais entraînés par Gourvennec. Menés à la pause, les Dogues ont renversé la tendance grâce à De Préville (66e) puis Eder (67e). Bordeaux revient (78e) et, dans la foulée, Palmieri, qui avait pris un jaune en première période pour avoir poussé Gajic, arrive en retard sur Ounas et se fait sortir. sanction immédiate : deux minutes plus tard, Bordeaux prend l’avantage en supériorité numérique. En toute fin de match, Rio Mavuba, entré en jeu à la 80e, s’agace après une main supposé d’un bordelais dans sa surface, conteste et insulte l’arbitre. Il prend coup sur coup deux jaunes et obtient la première et seule expulsion de sa carrière. Bravo !
Résumé du match sur Youtube :
23 janvier 2022, Lille-Lens (2-3) : Chloé Pierel et Chloé Marty
En ce début d’année 2022, quatre équipes se tiennent dans un mouchoir de poche dans le groupe A de la D2 féminine : Nantes, Le Havre, Lille et Metz. Les Lilloises, qui ont affiché leurs ambitions en début de saison après deux années tronquées par le Covid, ont l’espoir d’écarter leurs voisines pour poursuivre leur bon championnat. Au match aller, les Lensoises avaient fêté le 0-0 comme une victoire : il serait donc bienvenu de gagner cette fois-ci, devant un maigre public en raison de nouvelles restrictions sanitaires. En première mi-temps, tout semble aller au mieux avec un avantage de 2-1 pour les Lilloises à la pause. Puis tout déraille : Lens renverse la situation en quelques minutes (2-3), et les Lilloises ne trouvent pas de solution. Trompée par un protège-tibia non attaché qui se met à voler, l’arbitre expulse Chloé Pierel à la 79e. Dans une fin de match tendue que l’arbitre peine à maîtriser (12 minutes de temps additionnel), Chloé Marty tente de stopper Diop qui part au but. Les deux joueuses se tirent le maillot, mais c’est la lilloise qui est sanctionnée : à 9, Lille perd le derby. On en a fait un compte-rendu ici.
Troyes-Lille, 1er mai 2022 : Renato Sanches et Burak Yilmaz
La qualification en 8e de finale de Ligue des Champions peine à masquer une saison globalement vécue comme décevante. Certes, après un titre, il était difficile de faire mieux, mais le jeu proposé, le manque d’animation offensive, le manque d’implication de certains joueurs, leur propension manifeste à choisir les matches, l’incapacité de l’équipe à marquer contre des adversaires supposément plus faibles, et les sorties pas toujours adroites des dirigeants ont fini par agacer les supporters. Malgré une série intéressante après une déroute face à Paris en février, la saison s’achève dans la déception et la défiance. En se rendant à Troyes, le LOSC garde toutefois une chance de jouer l’Europe, à condition (non suffisante) de s’y imposer. Hélas, ce match ressemble à une caricature des travers de l’équipe : impuissance offensive , et des joueurs qui tombent dans le premier piège venu. En fin de première période, sur l’une des seules incursions troyennes, un pénalty est très généreusement accordé et transformé. Mené, le LOSC ne parvient pas à se révolter par le jeu et ses joueurs contestent. En début de deuxième période, Renato Sanches est averti pour contestation, ce qui a pour effet curieux de générer chez lui une gestuelle signifiant « mets des lunettes ». En dépit de la mise en garde de l’arbitre, il poursuit et est expulsé (50e). Quelques minutes après, et alors que Lille a concédé un autre pénalty, Burak Yilmaz réalise un tacle par derrière, sans doute plus maladroit que méchant, mais qui entraîne une expulsion qui n’est pas scandaleuse (68e). En voilà deux qui auront réalisé une belle dernière !
Cerise sur l’Hitoto : Lille encaisse un troisième pénalty en fin de match.
Bonus 1 : 17 juillet 2021, Courtrai-Lille : Tiago Djalo et Xeka
Se retrouver à 9 est rare : se retrouver à 9 sans avoir fait de faute sur un adversaire l’est encore plus. C’est pourtant ce que parvient à réaliser le LOSC, et en plus lors d’un match amical, lors de la préparation de cette saison 2021/2022, décidément à marquer d’une pierre blanche (ou rouge) : Tiago Djalo et Xeka en viennent aux mains à la mi-temps, le premier nommé ayant apparemment mal pris une remarque de son coéquipier. Les deux jours sont expulsés et, à 9, Lille égalise face à Courtrai (1-1).
Bonus 2 : 4 novembre 2001, Lyon-Lille : Sylvain N’Diaye et Grégory Tafforeau
Lille mène 2-1 à Lyon lorsque Sylvain N’Diaye est expulsé à la 40e minute. Sur le coup-franc, le ballon se retrouve côté gauche de la défense lilloise, dans les pieds de Grégory Tafforeau. Surgit alors violemment Florent Laville qui, miraculeusement, ne reçoit pas de deuxième avertissement. Problème : Tafforeau est blessé et doit sortir se faire soigner. Avec deux joueurs de moins, Lille encaisse l’égalisation dans les secondes qui suivent. De nouveau à 10 contre 11, le LOSC finira par s’incliner (2-4).
FC Notes :
1 Lille/Bordeaux (4-5), janvier 2012
2 1981/1982 : victoires de Lens 1-0 à Bollaert puis 3-0 à Grimonprez-Jooris
3 Lille/Sochaux (1-2), décembre 2001. Voir ici : http://droguebierecomplotlosc.unblog.fr/2016/04/03/merci-derrien/
4 Trois pénalties : a priori, jamais. Deux pénalties sur la période récente (liste non-exhaustive) : Bordeaux/Lille (1-1, septembre 2011 : un réussi puis un sur le poteau), Lille/Toulouse (1-2, décembre 2018), Nantes/Lille(2-3, mars 2019 : un réussi puis un au-dessus), Toulouse/Lille (2-1, octobre 2019 : un réussi, puis un au-dessus), Salzburg/Lille (septembre 2021).
5 Oumar Dieng en 1993/1994. Voir ici : http://droguebierecomplotlosc.unblog.fr/2022/04/12/histoires-de-csc-en-defaveur-du-losc/
Posté le 30 avril 2022 - par dbclosc
Les Anciens Dogues à Londres
En ce début de semaine, et pour la sixième fois, une délégation des « Anciens Dogues » s’est rendue en Angleterre pour la traditionnelle sortie annuelle de l’association. Au programme : retrouvailles, bonne humeur, visites culturelles, déambulations, et le traditionnel match : cette année, c’était Crystal Palace/Leeds.
En conviant ses « Anciens » à Londres, le LOSC perpétue ce qui s’apparente désormais à une tradition, et donne du relief au projet du club, au-delà de son actualité immédiate et de ses résultats sportifs. C’est ainsi dans une ambiance chaleureuse et non dénuée d’émotion que plusieurs époques du club se sont retrouvées, ce qui vient rappeler à quel point le club a parfois pris des chemins sinueux, combien il est le reflet d’évolutions plus générales du football, et à quel point les carrières des joueurs sont diverses.
Sur une échelle temporelle, étaient de la partie d’anciens joueurs ayant connu la fin des années 1960, au moment où le LOSC avait même rejoint le niveau amateur, en D3 (Luc Bierry, Tony Gianquinto) puis les années 1970, quand le club a conquis deux titres de champions de D2 (Patrick Deschodt, Thierry Denneulin) ; Philippe Piette et Michel Titeca représentaient les années 1980 ; Pascal Cygan symbolisait quand à lui les transformations de la fin des années 1990 jusqu’à la première campagne de Ligue des Champions.
Du point de vue de la diversité des carrières, se retrouvaient des joueurs formés à Lille mais qui ont peu ou pas joué en équipe première (Maxime Agueh, Mehdi Oudina, Robert Dervaux), qui ont connu la D1 et la D2 à Lille puis ont fait une bonne partie de leur carrière ailleurs (David Coulibaly), ou encore qui n’ont joué qu’au niveau amateur avant de prendre un autre chemin (Luc Bierry, devenu médecin).
Thierry Denneullin, Patrick Deschodt et Tony Gianquinto lors de la saison 1974/1975 (Allez Lille n°13, mai 1975)
Et on peut dire que cette histoire bien vivante incluait même l’Olympique Lillois, à travers Patrick Deschodt dont le père, Roger, fut joueur de l’OL dans les années 1930, bien avant qu’il ne devienne président du LOSC dans les années 1970. La présence de Jean-Charles Cannone, ancien président de l’association LOSC, rappelait notamment les « années Lecomte » ; Marc Van Ceunebroeck, photographe bien connu des habitués des matches de jeunes et des filles, permettait d’élargir encore le cercle ; Arnaud Mahieu, directeur de Movitex, partenaire de la section féminine, a quant à lui trouvé un terrain très riche pour peaufiner l’encyclopédie des joueurs du LOSC qu’il prépare depuis plusieurs années !
Roger Deschodt avec le maillot de l’Olympique Lillois (Allez Lille n°10, mars 1975)
L’association des Anciens Dogues s’est formellement constituée en 2011 avec, en figures de proue, son président Patrick Robert, son manager Michel Castelain, ainsi que Patrick Deschodt, notamment responsable de la trésorerie. Avant cette date, le LOSC faisait de temps à autre appel à ses « anciens » pour quelques événements ponctuels, notamment autour des anniversaires du club (comme ici en vidéo pour les 50 ans du LOSC en 1994). Pierre Dréossi a par la suite souhaité que se constitue un réseau des anciens : sous la houlette de Michel Castelain, le jubilé des frères Plancque en 1997 ou la « fête de la remontée » en 2000 constituent ainsi les premières manifestations de ce qui est aujourd’hui routinisé quand arrivent les beaux jours, avec l’organisation de quelques matches de gala ou pour le plaisir de retrouver d’anciennes gloires, se greffer à un événement local ou encore promouvoir une cause.
Septembre 1994 : pour les 50 ans du LOSC, le club invite quelques « anciens », comme ici Jean Vincent, Bernard Lefèvre, Bolek Tempowski… et la coupe de France, ramenée spécialement de Paris par Jacques Verhaeghe (Photo : Luc Moleux/La Voix des Sports)
Mais avant même que n’existe l’association actuelle, une amicale des Anciens Dogues de l’Olympique Lillois (OL) avait vu le jour. Créée après-guerre, cette amicale vit le jour sous l’impulsion d’Henri Jooris (le fils), Albert Flouquet, André Dourdin, Georges Winckelmans, Jean Demessine et Maurice Gravelines, dans le but de célébrer les artisans de la conquête des championnats de France 1914 et 1933 (le premier championnat professionnel). Réunie annuellement au « bar de l’écho », Grand place, l’amicale était présidée par Madame Jooris, veuve d’Henri Jooris. Ci-dessous une photo de 1966, sur les marches de l’opéra.
Dès les retrouvailles en gare de Lille-Europe avant le départ, les discussions sont animées, entre plaisir de se retrouver, évocation de souvenirs, ou prises de nouvelles de ceux qu’on a perdus de vue. À Londres, quartier libre : d’aucuns se risquent à la culture au British Museum car « certains en ont bien besoin » selon Pascal Cygan. D’autres préfèrent profiter du beau temps pour marcher, bien aidés par Patrick Robert, qui est le seul guide londonien proposant un passage sous les fenêtres des bureaux de Gérard Lopez !
Lundi soir, direction le sud de Londres, où les « Anciens » découvrent une nouvelle enceinte, après avoir visité Manchester, Arsenal, Tottenham, Liverpool, West Ham les années précédentes : cette fois, c’est Selhurst Park, où se déroule Crystal Palace/Leeds. L’antre des Eagles (dont la mascotte ressemble davantage à des Chickens) possède encore une tribune, nommée Main Stand, dôtée de poteaux soutenant un fragile toit en tôle. Cette tribune était originellement la seule lors de l’inauguration du stade en 1924. La capacité du stade est désormais de 26 000 places et devrait prochainement être portée à 43 000.
En arrivant au stade, après avoir aperçu les portraits de joueurs et joueuses du club, on aperçoit quelques vendeurs d’écharpes et les mascottes qui posent avec les supporters. Une rapide fouille permet d’accéder à des préfabriqués où il est possible de se restaurer et de suivre l’avant-match sur des écrans de télévision. Tout semble parfaitement organisé, indiqué, fléché, dans un mélange entre professionnalisme commercial et une ambiance qui rappelle à certains égards un tournoi dominical de jeunes.
Malgré un match (presque) sans enjeu, le stade est plein, et est composé de quelques bruyants supporters de Leeds, dont l’équipe va bien mieux depuis le départ de son ancien entraîneur, que nous n’aurons donc pas le plaisir de retrouver.
Le match est intense est équilibré jusqu’à l’heure de jeu, moment où l’équipe de Patrick Vieira prend l’ascendant sur son adversaire. En dépit de quelques situations chaudes en fin de match, les locaux ne parviennent pas à prendre l’avantage et concèdent le nul (0-0). Retour à l’hôtel en minibus, et on ne se couche pas avant une dernière bière et, surtout, des anecdotes de Tony Gianquinto ! On apprendra ainsi une bonne dizaine de fois qu’il a marqué 5 buts en jouant attaquant, dont un triplé contre Lens en finale dans une catégorie jeunes.
Mardi, le soleil est toujours de la partie, et la troupe profite pleinement du centre-ville. Le repas du midi est encore l’occasion de faire ressurgir anecdotes de matches, noms oubliés, et comparaisons historiques sur les moyens du club, conditions d’entraînement, préparation de matches… Pas de doute : le football et son environnement ont bien changé. Restent beaucoup de souvenirs et, pour certains, d’indéfectibles amitiés qui rendent pour tous le séjour très chaleureux.
Retour à Lille mardi soir. L’année prochaine, on se retrouve à Chelsea !
Les Anciens Dogues seront à Templeuve le 4 juin pour y affronter une sélection locale.
Posté le 26 avril 2022 - par dbclosc
Histoires de CSC (en faveur du LOSC)
Après nous être penchés sur les maladresses des joueurs du LOSC, il était souhaitable d’équilibrer les choses en évoquant désormais les CSC dont a bénéficié le LOSC, pour notre plus grand bonheur.
Autant le CSC qu’on encaisse n’est pas drôle, autant le CSC en notre faveur est une belle surprise. Comme dans notre article concernant les CSC marqués par les Dogues, nous nous appuyons ici sur des données depuis la saison 1965/1966, et uniquement en championnat.
Faisons seulement un détour par un passé plus lointain : le premier but CSC en faveur du LOSC a probablement été marqué le 7 octobre 1945 à Rennes. Alors que Lille a déjà marqué par Lechantre, le Rennais André Bordier double la mise dès la 7e minute (0-2). Au cours d’une généreuse soirée portes ouvertes, les Bretons marquent encore contre leur camp par Robert Hennequin (65e), et Lille s’impose finalement 4-1.
Depuis 1965 et jusqu’à aujourd’hui, le LOSC a marqué 66 fois de cette manière, dont 38 fois depuis la remontée en 2000. Et comme le LOSC marche plutôt bien depuis sa remontée, ce chiffre confirme l’intuition selon laquelle plus une équipe attaque, plus elle marque, et plus elle a de probabilités de marquer par le biais de ses adversaires.
7 buts pour le LOSC : merci Valenciennes
Merci à nos amis valenciennois pour qui la solidarité régionale n’est pas un vague concept : ils ont en effet marqué à 7 reprises en faveur du LOSC depuis 1965. Merci en particulier à Jean Claude Piumi (1965/1966), Claude Coumba (1976/1977), Patrick Paauwe (2006/2007), Jacques Abardonado (2008/2009), Nicolas Penneteau (2010/2011) Benjamin Angoua (2011/2012) et à Gaëtan Bong (2012/2013). On note que les valenciennois ont été particulièrement généreux en marquant pour le LOSC durant trois saisons consécutives entre 2010 et 2013.
Le Pas-de-Calais n’est pas en reste avec les quatre buts marqués par des Lensois pour les Dogues : merci à Jean-Paul Rabier (1984/1985), Jean-Guy Wallemme (1988/1989), Cyril Rool (2000/2001) et Adama Coulibaly (2005/2006).
Cinq buts : Lorient
Et avec quatre buts également : Sochaux, Ajaccio et Bordeaux.
2012/2013, la saison la plus prolifique
Avec quatre CSC, le LOSC peut remercier ses adversaires durant la saison 2012/2013. Il s’agit bien sûr du valenciennois Gaëtan Bong, mais aussi de l’ajaccien Yoann Poulard, du montpelliérain Daniel Congré, et du rennais Chris Mavinga.
Les Anciens Dogues qui n’ont pas oublié le LOSC
Dogue un jour, Dogue toujours : c’est certainement ce que s’est dit Alain de Martigny, 40 fois buteur avec le LOSC toutes compétitions confondues. En octobre, il joue à Brest mais son but contre son camp permet à Lille d’ouvrir le score, et contribue à ramener un bon nul de Bretagne (2-2).
En janvier 2006, c’est au tour de Grégory Wimbée, gardien de Metz, de rappeler aux supporters du Stadium qu’il est toujours parmi eux : intervention approximative et un joli but qui permet au LOSC de l’emporter 3-1.
Enfin, en février 2009, Teddy Richert envoie gentiment dans ses filets une espèce de centre de Robert Vittek, et Lille gagne 3-2.
Les CSC jumeaux
En 2009, le Valenciennois Abardonado prolonge de la tête dans son but une ouverture de Bastos. Cinq ans plus tard, le rémois Weber fait de même sur une ouverture de Kjaer, et voilà deux gardiens joliment lobés.
Gentils gardiens
Outre Wimbée et Richert, évoqués plus haut, le LOSC compte parmi ses buteurs Nicolas Penneteau (Valenciennes, 2011/2012), Jesper Hansen (Evian, 2013/2014) et Salvatore Sirigu (PSG, 2014/2015).
Le récidiviste : l’amer Poulard
Yoann Poulard, le joueur d’Ajaccio, est un garçon bien élevé et amoureux du beau jeu. Outre le fait qu’il a marqué pour le LOSC durant deux saisons consécutives (il est le seul joueur sur la période considérée à marquer plus d’une fois pour Lille), ses buts semblent motivés par la volonté de conclure de belles actions collectives initiées par les Dogues.
Tout d’abord, en avril 2012, suite à une belle action partie de Gueye, Mavuba se retrouve en position de déborder ; son centre est habilement dévié aux 6 mètres par Poulard, qui conclut dans le but vide.
Moins d’un an plus tard, en février 2013, Payet trouve Digne à gauche qui centre à ras de terre et bis repetita : Poulard, opportuniste, conclut calmement et ouvre la marque pour Lille.
1987 jours de disette
5 ans, 5 mois et 8 jours : c’est le temps passé entre le but marqué par le strasbourgeois Stéphane Soppo-Din en mars 1994 et le toulousain Dianbobo Baldé en septembre 1999. Entre ces deux buts, aucun CSC en faveur du LOSC.
Obraniak, une première marquante
Janvier 2007, Lille est à Bordeaux. Alors que le LOSC bénéficie d’un coup-franc sur la droite, Claude Puel effectue un changement : voilà la première apparition de Ludovic Obraniak avec le LOSC. Obraniak, pour son premier ballon, frappe le coup-franc… sur le haut du crâne de Chamakh, qui marque et permet à Lille de s’imposer 1-0 en Gironde.
TOP 7
7. Brahim Thiam (Istres), 2 avril 2005.
Ce 2 avril 2005 est un jour à marquer d’une pierre blanche, ce qui ne veut absolument rien dire : non seulement Jean-Paul II décède, Moussilou inscrit un quadruplé, mais le LOSC marque son 8e but de toute belle façon. Bien servi dans l’axe, Odemwingie n’est pas encore ce prolifique buteur que l’on a connu par la suite. Il s’arrache et se retrouve seul face à Riou. Malheureusement, il foire complètement son tir, qui va filer en six mètres, voire en touche. C’était sans compter sur le valeureux Brahim Thiam, qui revient en catastrophe vers son but et se place sur la trajectoire de la frappe. Cherchant à faire on ne sait quoi, il réalise une demi-pirouette arrière qui lui permet d’expédier le ballon du pied droit dans son propre but. Bravo l’artiste, et le LOSC gagne 8-0.
6. Thomas Meunier (PSG), 14 avril 2019
Après être passé proche de la catastrophe en 2017/2018, le LOSC revit et réalise un superbe exercice 2018/2019. Deuxième, loin du PSG qui peut-être champion en gagnant à Pierre-Mauroy, Lille marque dès les premières minutes : centre d’Ikoné, Xeka et Kimpembé manquent le ballon lors de leur duel aérien, et Meunier, derrière, a le mauvais réflexe de tendre la jambe, prenant son gardien à contre-pied. C’est le début d’une soirée de cauchemar pour le PSG qui subit à Lille sa plus lourde défaite de l’ère quatarie (en championnat).
5. Jean-Sébastien Jaurès (Auxerre), 4 décembre 2002.
18e journée du championnat 2002-2003, première saison de Puel à la tête de l’équipe. Difficile de savoir ce que vaut le LOSC, qui alterne bonnes et médiocres performances. Ce match en est une parfaite illustration. Manchev ouvre rapidement le score. Puis, à la 26e minute, Philippe Brunel, côté gauche, envoie un centre aux six mètres, bien trop long pour que Manchev ne le reprenne. Mais Jaurès, en cherchant à contrôler le ballon, ou à le remettre à son gardien, réalise une superbe volée du pied gauche qui termine dans le but : 2-0 pour Lille. Un doublé de Cissé permet ensuite aux Auxerrois de ramener un point (2-2).
4. Lionel Potillon (Sochaux), 22 septembre 2004.
Lille réalise un début de saison correct (8e place) et se déplace pour cette 7e journée à Sochaux, prolongeant une série qui va l’amener à la première place du classement durant l’automne. Lille ouvre le score à la 52e minute : Makoun cherche Odemwingie dans l’axe, mais Potillon, le défenseur Sochalien, est largement en avance sur le Lillois. Sans contrôle, il tente de mettre en retrait à son gardien, Richert. Seulement, celui-ci ne s’y attend pas du tout. Ne pouvant prendre le ballon avec les mains, il tente désespérément de tacler le ballon, qui finit tranquillement dans le but. Pour cette belle action, Potillon et Richert reçoivent un Marcel d’or en 2005. En fin de match, un pénalty de Brunel permet d’asseoir la victoire lilloise (2-0).
3. Dianbobo Baldé (Toulouse), 3 septembre 1999.
Marquer un but contre son camp à 25 mètres de son propre but est une performance rare : c’est celle que réussit haut la main-peau de lapin le Toulousain Baldé. 7e journée de D2, le LOSC est toujours invaincu et se rend à Toulouse pour son deuxième choc de la saison, après un déplacement à Nice lors de la 3e journée, seul match où l’équipe a perdu des points (0-0). Dès la demi-heure de jeu, Prunier est expulsé pour avoir boxé Fahmi. Boutoille ouvre le score juste avant la mi-temps, et le choc annoncé se transforme en tranquille promenade pour les Lillois, qui ajoutent un but à la 75e minute : belle action Peyrelade-D’Amico-Tourenne-Boutoille : Djezon se retrouve côté droit, proche de la touche, à 30 mètres du but toulousain. Il cherche Bakari dans l’axe, mais son centre à ras de terre est dévié par Baldé, qui prend son gardien à contre-pied. Lille s’impose 2-0.
2. Romain Pitau (Sochaux), 14 janvier 2006
C’est un peu moins loin que Baldé mais c’est techniquement plus élaboré. Lille mène déjà 1-0 grâce à un but précoce de Moussilou, et a vu Acimovic sortir sur blessure : on ne reverra plus le Slovène sous le maillot lillois. Pour nous consoler, le Sochalien Romain Pitau reprend une passe de Gygax plein axe et envoie le ballon dans la lucarne de son gardien. À sa décharge, le ballon a rebondi avant qu’il ne le touche et a rebondi sur son tibia, mais c’est tout de même prodigieux. Gygax marquera ensuite un nouveau but et Lille gagne 3-0.
1. Chris Mavinga (Rennes), 15 février 2013.
Après un début de saison fort pénible, le LOSC offre un second semestre de bonne qualité, avec un trio offensif Rodelin-Payet-Kalou très séduisant. À la 24e minute, sur une ouverture de Payet, Kalou efface son adversaire direct et frappe du gauche sur Costil, qui repousse difficilement. À l’affût, Payet ne peut reprendre car il est gêné par la chute de Mavinga dans les six mètres. Ce dernier, espérant obtenir un coup-franc, reste au sol, mais l’arbitre ne se laisse pas piéger : le rennais a bel et bien glissé. Pendant ce temps, le ballon file sur Rodelin, côté droit, qui centre fort dans les six mètres, pile sur le pied gauche de Mavinga, toujours par terre, peinard, en train d’attendre son coup-franc et ne pensant plus du tout à défendre. Le ballon finit dans le but. Ronny a t-il voulu tirer, ou a-t-il volontairement visé le Rennais en espérant une déviation ? Quoi qu’il en soit, ce but est profondément idiot. Lille gagne 2-0 grâce à un deuxième but de Payet.
La liste complète :
1964/1965 Rastoll (Sedan)
1965/1966 Piumi (Valenciennes)
1966/1967 Baudet (Bordeaux)
1967/1968 Brucato (Ajaccio)
1971/1972 Vanucci (Sochaux)
1975/1976 Chauveau (Monaco)
1976/1977 Coumba (Valenciennes)
1977/1978 Gautier (Caen), De Martigny (Brest), Morlinière (Tours)
1978/1979 Buisset (Reims), Benoît (Sochaux)
1979/1980 Giresse (Bordeaux)
1980/1981 Barraja (Nice)
1982/1983 Janvion (Saint-Etienne)
1983/1984 Amisse (Nantes), Muller (Nantes)
1984/1985 Rabier (Lens), Sorin (Laval), Steck (Brest)
1985/1986 Bellisi (Brest)
1988/1989 Wallemme (Lens)
1990/1991 Lestage (Toulouse)
1992/1993 Lebourgeois (Caen), Kana-Biyik (Le Havre)
1993/1994 Boli (Marseille), Soppo-Din (Strasbourg)
1999/2000 Baldé (Toulouse)
2000/2001 Rool (Lens)
2001/2002 Bréchet (Lyon) Kapo (Auxerre)
2002/2003 Jaurès (Auxerre)
2003/2004 Caneira (Bordeaux)
2004/2005 Potillon (Sochaux), Pompiere (Metz), Thiam (Istres)
2005/2006 Pitau (Sochaux), Wimbée (Metz), Coulibaly (Lens)
2006/2007 Cris (Lyon), Paauwe (Valenciennes), Chamakh (Bordeaux)
2007/2008 Grichting (Auxerre)
2008/2009 Abardonado (Valenciennes), Hansson (Rennes), Richert (Sochaux)
2009/2010 Monterrubio (Lorient), Cesar (Grenoble)
2010/2011 Penneteau (Valenciennes), Baca (Lorient)
2011/2012 Angoua (Valenciennes), Poulard (Ajaccio)
2012/2013 Bong (Valenciennes), Poulard (Ajaccio), Congré (Montpellier), Mavinga (Rennes)
2013/2014 Hansen (Evian) Weber (Reims) Bourillon (Lorient)
2014/2015 Sirigu (PSG)
2015/2016 Martinez (Ajaccio)
2018/2019 Lautoa (Dijon), Meunier (PSG)
2020/2021 Pallois (Nantes), Gravillon (Lorient)
2021/2022 Giraudon (Troyes), Jenz (Lorient)
Posté le 17 avril 2022 - par dbclosc
La Metz est (presque) dite
Après s’être incliné à domicile contre le FC Metz (0-2), le LOSC ne peut plus compter que sur un heureux concours de circonstances pour accrocher la D1.
Les Lilloises se sont imposées 10-0 à Vendenheim. C’est la plus large victoire de la section féminine : le dernier record datait de mars 2017, contre Boulogne. Les Lilloises avaient gagné 8-0 grâce à des buts de Justine Bauduin, Marine Dafeur, Maud Coutereels, Ludivine Bultel, et deux doublés de Jana Coyn et Rachel Saïdi. Un tel écart est toujours bienvenu et permet d’avoir la même différence de buts que Nantes (+32), mais rappelons qu’en cas d’égalité de points, les confrontations particulières prévalent. Or, en cas d’égalité de points avec Nantes, les Nantaises seront devant (0-1 ; 1-1). C’est donc vis-à-vis du Havre (+22) que ça peut être intéressant, mais il faudrait un drôle de scénario pour que la première place du championnat se joue sur une égalité de points entre Lille et Le Havre. Prenons donc, mais considérons plutôt ce 10-0 comme un message général aux adversaires du style « faites gaffe, on est là et on pète la forme ».
Avant ce match Lille/Metz, la situation du LOSC est porteuse d’espoirs, puisqu’avec 2 points de retard sur le duo Le Havre et Nantes, avec un Le Havre/Nantes à venir, il est envisageable de voir Lille doubler tout le monde, avec un scénario assez simple intégrant deux conditions : tout gagner, et que Le Havre batte Nantes. En effet, puisqu’il y aura Lille/Le Havre à l’avant-dernière journée, Lille passerait automatiquement devant les Normandes en gagnant tout, Normandes qui seraient elles-même passées devant les Nantaises en les battant. Vous suivez ? Il y a d’autres scénarios possibles qui feraient monter le LOSC, mais celui-ci reste le plus envisageable.
En attendant, il faut battre Metz, et on se dit que cette journée devrait aboutir à un statu-quo. Metz, pourtant, n’est pas bien loin mais semble avoir lâché prise depuis quelques semaines. En 2022, Metz compte 2 victoires, 1 nul et 5 défaites, alors qu’il faisait partie du quatuor de tête durant la première moitié de saison. D’ailleurs, à l’aller, Lille a perdu (1-2). Nantes reçoit La Roche, et Le Havre va à Saint-Malo. Alors, trois points pour les trois de tête ?
Pour ce Lille/Metz, Rachel Saïdi laisse Aurore Paprzycki, Lorena Azzaro et Lou Bogaert sur le banc.
Rachel Saïdi, victime de la très mauvaise arbitre de Lille/Nantes, a eu droit un rapport et la voilà suspendue. Elle devra donc donner ses consignes 20 centimètres derrière par rapport à d’habitude, ce qui va très probablement perturber les joueuses.
Il fait beau, il fait chaud. L’arbitre est celle qui avait sévi lors de Lille/Lens. Et c’est parti Paprzycki !
Malheureusement, le match ne se déroule pas exactement comme prévu. On joue principalement en milieu de terrain et Metz a très bien bouché les côtés et l’axe. Dans le premier quart d’heure, une succession de hors-jeu lillois pour pas grand chose énerve déjà le public, mais ce sont bien les visiteuses qui se créent une première situation avec une tête de Richard suite à un coup-franc, qui passe au-dessus (12e).
Du côté du LOSC on essaie de trouver des solutions mais seuls quelques corners pas très bien négociés (17e, 21e, 22e, 25e) permettent d’entrevoir quelque chose.
Dans l’ensemble, cela manque de rythme, et la chaleur n’aide certainement pas les joueuses. À cela s’ajoute de la maladresse, comme ce centre de Marty qui, pourtant sans opposition, dévisse et envoie directement dans le petit filet (24e).
Aux alentours de la demi-heure, Lille accélère enfin grâce à deux actions initiées en une touche de balle. D’abord, un renversement de Devlech’ vers Marty, qui trouve Mouchon qui n’obtient qu’un corner (27e), puis Elisor qui transmet à Marty, qui remise vers Mouchon, mais Noémie ne profite pas de la boulette de Richard et envoie un centre vers personne (32e).
Metz a du répondant : lancée à la imite du hors-jeu, Calba se présente seule face à Launay, qui remporte le duel en se couchant sur sa gauche (34e).
Dans ce match fermé, on peut peut-être compter sur un coup sur sort : à la 37e, un long ballon d’Ollivier sans destinataire précise arrive finalement au second poteau vers Nollet, qui parvient à frapper mais la gardienne dégage en corner. Sur celui-ci, Elisor semble poussée dans le dos et, après un petit cafouillage, le centre de Polito est renvoyé par la défense messine.
39e : le long de la touche, Nollet veut transmettre en retrait à Polito, mais sa passe est mal ajustée, puis Polito ne parvient pas à tacler. Alison Blais a alors tout le loisir d’entrer dans la surface et d’ajuster Launay (0-1). La pause est sifflée sur cet avantage en faveur de Metz.
En seconde période, on repart sur les mêmes bases, avec Mouchon qui s’empale sur la défense adverse (49e), puis Ollivier qui dévisse son centre après un bon travail de Boucly (51e). Rachel Saïdi fait alors entrer Azzaro et Paprzycki aux places de Mouchon et Polito (54e). Mais les messines sont proches du break après une tête sur un corner qui frôle la lucarne (56e). En dépit de l’activité de Bamenga au milieu (qui fait prendre un carton à Gherbi, 57e) et de la bonne entrée d’Aurore Paprzycki, les Lilloises restent sans solution. On tente alors de loin, avec une frappe de Paprzycki à 25 mètres que la gardienne, Justine Lerond, sort de sa lucarne, en corner (59e). Il ne se passe ensuite pas grand chose jusqu’à ce que Paprzycki décide défoncer tout le monde avant de frapper sur la barre (71e), mais l’arbitre avait logiquement sifflé une faute préalablement.
À la 74e, Marty est accrochée sur la droite. L’arbitre-assistant lève son drapeau, puis le baisse. Les Messines partent en contre-attaque alors que certaines lilloises se sont arrêtées. Un long centre de la gauche est alors dévié aux 6 mètres par Carla Nollet, qui prend sa gardienne à contre-pied (0-2). Evidemment, ce but suscite la colère des lilloises et une forte désapprobation du public, à tel point qu’après quelques secondes de flottement, la centrale va voir son assistant qui, manifestement, s’est déjugé : le but est donc accordé.
La fin du match offre davantage d’espaces aux Lilloises : Bogaert, entrée en jeu à la 72e à la place de Boucly, frappe du gauche après un service de Marty, mais Lerond dévie encore en corner (77e). Lou, très active, envoie ensuite un centre qu’Elisor ne peut pas reprendre (81e) ; un nouveau centre est dégagé sur Nollet qui frappe au-dessus (86e). Une dernière percée de Demeyere dans le temps additionnel ne change rien à l’affaire : le LOSC a perdu.
On peut se dire que le deuxième but de Metz est très curieux, et que l’arbitrage a encore été fort médiocre pour les deux équipes (il suffit que le public manifeste un peu de mécontentement pour que l’arbitre n’ose pas siffler dans la foulée contre Lille), mais le LOSC a été sans solution durant 90 minutes. Ont été averties Nollet (30e), Polito (44e) et Bogaert (78e). Triste après-midi, triste week-end pour le LOSC.
Dans le même temps, Nantes a gagné (2-1), et Le Havre a été accroché (1-1). Alors certes, mathématiquement, rien n’est encore joué. Mais, avec désormais 5 points de retard sur Nantes et 3 sur Le Havre à trois journées de la fin, on voit mal comment Lille pourrait passer devant. Si : en gagnant tout et en espérant que Nantes perde deux fois.
Dimanche prochain, Lille se déplacera à La Roche, et Le Havre recevra Nantes.
Les résumés des précédents matches auxquels on a assisté :
Orléans/LOSC : Lille tout feu tout flamme
LOSC/Nantes : Lille résiste au péril jaune
LOSC/Brest : Sous le vent, Lille repart de l’avant
LOSC/Lens : Faux-pas dans le derby
LOSC/Orléans : Lille recolle
LOSC/La Roche : Des Lilloises renversantes
LOSC/Saint-Malo : Lille s’empare des Malouines
LOSC/Strasbourg : Au bout du suspense
Lens/LOSC : le LOSC freiné
LOSC/Saint-Maur : Le LOSC réussit sa rentrée
Posté le 12 avril 2022 - par dbclosc
Histoires de CSC (en défaveur du LOSC)
Dimanche 10 avril 2022, Tiago Djalo a marqué contre son camp. Qui le lui en tiendrait rigueur ? Le même jour, des millions de Français en faisaient autant. Pourtant, marquer contre son camp reste une pratique socialement stigmatisée. Revenons sur quelques histoires autour des maladresses de nos Dogues.
C’est toujours drôle tant que ça n’arrive qu’aux autres. Mais cela n’arrive pas qu’aux autres : si nos statistiques sont à jour, en championnat, le LOSC a encaissé 73 buts de ses propres joueurs depuis la saison 1965/1966. Consolons-nous en constatant que, sur la même période, et toujours en championnat, les Dogues ont bénéficié à 66 reprises de la maladresse ou de la malchance de leurs adversaires. C’est sur cette période, et uniquement en championnat, que s’appuie cet article.
On peut alors rapidement comprendre que Tiago Djalo s’inscrit dans une lignée prestigieuse, puisqu’on retrouve au palmarès de la pratique des noms tels que Bernard Gardon, Nourredine Kourichi, Boro Primorac, Pascal Cygan, Eric Abidal, ou encore José Fonte.
Deux CSC dans la saison :
Le polyvalent défenseur portugais, déjà buteur dans le mauvais sens en janvier à Brest, inscrit surtout son nom au registre des doubles buteurs contre leur camp par saison, ce qui n’est pas inédit au LOSC. On trouve en effet cinq précédents depuis 1965 :
Bernard Stakowiak en 1966/1967, buteur contre Saint-Etienne et Angers.
Thierry Denneullin en 1978/1979 (PSG et Laval)
Dominique Thomas en 1985/1986 (Nantes, Auxerre)
Eric Prissette 1986/1987 (Le Havre, Metz)
Oumar Dieng en 1993/1994 (Sochaux, Saint-Etienne)
Notons que Oumar Dieng a particulièrement marqué les esprits en marquant ses deux CSC à trois semaines d’intervalle, ce qui laisse très souvent de lui le souvenir d’un serial buteur CSC, alors qu’il s’agit là de ses deux seuls avec le LOSC, auquel on peut ajouter un autre CSC avec le PSG.
Ses buts font régulièrement partie des bêtisiers des années 1990, tant ils sont jolis, ou particulièrement grossiers, au choix.
Extraits vidéo Les plus beaux buts de la saison 1993/1994
Le classement des meilleurs buteurs CSC du LOSC :
On ne fait pas mieux que trois buts, ce qui est une performance bien suffisante, que Tiago Djalo est désormais tout proche d’atteindre.
Les meilleurs buteurs sont Bernard Stakowiak (Saint-Etienne 1966, Angers 1967, Saint-Etienne 1968), Alain Grumelon (Quimper 1978, Nîmes 1978, Laval 1980), Dominique Thomas (Nantes 1985, Auxerre 1986, Marseille 1993), Jean-Luc Buisine (Metz 1988, Lyon 1990, Nantes 1992) et Aurélien Chedjou (Lyon 2008, Rennes 2011, PSG 2013)
Ah c’est plus facile de faire des petits ponts sur Zlatan
Saluons également ceux qui ont marqué deux buts : Alain De Martigny (Nice 1975, Brest 1977), Thierry Denneullin (Paris 1978, Laval 1978), Eric Prissettte (Le Havre 1986, Metz 1986), Oumar Dieng (Sochaux 1994, Saint-Etienne 1994), Fabien Leclercq (Metz 1994, Lyon 1994), Stéphane Pichot (Lyon 2001, Bordeaux 2003), Grégory Tafforeau (Toulouse 2007, Caen 2007), Adil Rami (Lorient 2008, Bordeaux 2010), Junior Alonso (Monaco 2017, Guingamp 2018), Zeki Celik (Nantes 2019, Lyon 2020).
Bien Stéphane, on va te confier la responsabilité de nos jeunes !
Le meilleur total sur une saison : 5
Les Dogues réalisent une remarquable peformance lors de la saison 1993/1994 : outre les deux buts d’Oumar Dieng déjà évoqués, les Lillois marquent trois autres buts à Jean-Claude Nadon par Jean-Jacques Étamé (Cannes), Kennet Andersson (Bordeaux) et Fabien Leclercq (Metz) : 5 CSC sur 52 buts encaissés, c’est pas mal.
Le Suédois est bon de la tête, mais pour compenser il est nul des pieds
Dix ans plus tard, le LOSC n’est pas loin de réitérer sa performance : en 2003/2004, Eric Abidal (Sochaux), Stéphane Pichot (Bordeaux), Stathis Tavlaridis (PSG), et Jean II Makoun (Strasbourg) fournissent un bel effort mais n’atteignent que le total de quatre CSC.
Notons aussi les belles saisons à trois buts : 1966/1967 (Stakowiak, Guy, Stakowiak), 1978/1979 (Grumelon, Denneullin, Denneullin), 1985/1986 (Primorac, Thomas, Thomas), 1988/1989 (Daoré,Buisine, Zappia), 1992/1993 (Buisine, Tihy, Thomas), 2001/2002 (Pichot, Ecker, Bakari), 2008/2009 (Chedjou, Rami, Malicki), 2017/2018 (Ballo-Touré, Junior Alonso, Malcuit) et 2019/2020 (Celik, Gabriel, Reinildo).
Moins connu que son but à Parme : la tentative d’extérieur pied gauche qui se transforme en intérieur, dans le but de Wimbée
Les gardiens aussi ont le droit de connaître la joie du buteur
A l’inverse, certaines saisons sont vierges de CSC. La plus récente est 2018/2019.
De 2010 à 2015, les Dogues marquent au moins un but par saison contre leur camp. C’est la plus longue série en la matière.
Ils ont marqué contre leur camp lors de leurs débuts avec le LOSC :
On a déjà évoqué les joueurs du LOSC qui ont marqué pour leur première dans cet article ; en bonus, nous proposions deux cas particuliers, qui ont toute leur place ici : les buteurs pour leur première, mais contre leur camp ! Ils sont deux : Grégory Wimbée (Guingamp, 1998) et Stathis Tavlaridis (PSG, 2004), qui trompe… Wimbée.
Wimbée et Tavlaridis unis à jamais
Ils ont marqué contre leur camp et pour le LOSC dans le même match :
En décembre 1966, le LOSC se rend à Rennes et mène rapidement 2-0 grâce à Georges Peyroche (5e) puis à André Guy (11e). Pris de pitié pour les bretons, André Guy décide de les relancer en fin de match, en trompant lui-même Samoy (1-2, 80e) et réalisant donc une sorte de doublé. Le score ne bouge plus.
En mars 2013, Salomon Kalou marque rapidement contre Evian, mais les Savoyards égalisent juste avant la pause. En seconde période, les visiteurs prennent un avantage définitif grâce à une malencontreuse déviation de Kalou dans son propre but.
Ce genre de petite plaisanterie est aussi arrivé à l’un de nos adversaires : en septembre 1979, Bordeaux ouvre la marque contre Lille par Alain Giresse (47e). Mais les Dogues égalisent à la 77e par… Alain Giresse. Score final : 1-1.
Le buteur décisif et le buteur pour la beauté du geste
En février 2007 à Toulouse, puis en octobre 2007 à Caen, le LOSC s’incline à chaque fois 0-1 à cause de l’opportunisme du même buteur, Grégory Tafforeau, qui traînait dans les six mètres.
Voilà un buteur décisif, ce qui est moins le cas de Fabien Leclercq, qui ne marque contre son camp que quand le LOSC en prend quatre à la maison (Metz 0-4, Lyon 1-4), ce qui atténue la portée de ses erreurs.
Le CSC esthétique
Il y a tout de même de belles réussites : à Marseille, en mai 1993, Thomas réalise une superbe tête plongeante qui se fiche dans la lucarne de Nadon.
Un but qui rappelle celui marqué, quelques années plus tard, par Gaël Sanz contre Louhans-Cuiseaux : une superbe tête plongeante au premier poteau sur corner.
Buteur dans le derby
Qui ne rêve pas de marquer dans le derby ? Le 5 septembre 1965, le Lillois Vincent Navarro marque pour Lens, et les deux équipes se séparent sur le score de 1-1.
Depuis 1965, les Lensois sont bien plus généreux puisqu’ils nous ont offert quatre buts.
Les principaux bénéficiaires :
Saint-Etienne et Lyon profitent à fond de la générosité lilloises (6 buts en leur faveur). Lors de la saison du dernier titre, le LOSC a marqué contre son camp à l’aller (Celik) et au retour (Fonte)
Marquer contre son camp à l’aller et au retour, c’est ce dont a bénéficié Marseille en 2019/2020, avec Gabriel au Vélodrome, puis Reinildo à Pierre-Mauroy. Au total, Lille a marqué 5 fois pour l’OM.
Viennent ensuite, avec 4 buts, Metz, Monaco et le PSG.
Les avants-centre buteurs
S’il est logiquement plus fréquent que les buteurs contre leur camp soient défenseurs, le LOSC fait régulièrement la preuve que ses attaquants sont de redoutables (Hervé) renards des deux surfaces puisque André Guy (Rennes 1966), Alain De Martigny (Nice 1975, Brest 1977), Hervé Gauthier (Sochaux 1976), Pascal Françoise (Saint-Etienne, 1981), Kennet Andersson (Bordeaux 1994), Dagui Bakari (Auxerre 2002), Salomon Kalou (Evian 2013) et Nolan Roux (Marseille 2014) ont tous marqué dans les cages lilloises.
Ils n’ont marqué avec le maillot lillois que contre leur camp :
Ils font partie de ces Dogues au solde négatif avec le LOSC : incapables de marquer dans le but adverse, ils comblent leur frustration en marquant du mauvais côté.
Les mauvais élèves sont Stéphane Pichot (Lyon 2001 et Bordeaux 2003), Alain Doaré (Marseille, 1988), Fernando Zappia (Montpellier 1989), Gaël Sanz (Louhans-Cuiseaux, 1997), Riad Hammadou (Le Mans, 1998), Grégory Malicki (Monaco, 2009), Fodé Ballo-Touré (Dijon, 2017) et Kévin Malcuit (Sainté, 2018). Mention spéciale pour Eric Abidal, qui ne marque avec le LOSC que contre son camp (Sochaux, 2003) puis se permet de marquer contre le LOSC en coupe de Ligue avec Lyon.
Bravo à Reinildo, qui a quitté le LOSC la conscience tranquille juste après avoir enfin marqué du bon côté : il avait marqué contre son camp contre Marseille en février 2020.
Les CSC tardifs
Plus un but est marqué tardivement, plus il a de probabilités de faire basculer une rencontre : ce principe général vaut aussi pour les buts contre son camp. En novembre 1990, Jean-Luc Buisine en fait l’amère expérience : alors que le score est de 1-1, il trompe Nadon à la 87e, et Lyon s’impose 2-1.
Quant à Frédéric Dindeleux, buteur contre son camp à la 89e minute à Nice en 1995, il offre le but de la victoire aux Aiglons alors que le LOSC avait ouvert le score… trois minutes plus tôt.
Quant à Alain Doaré, il a sans doute cru que son malencontreux but de la 91e offrirait le point du nul à Marseille en 1988 ; mais sur l’engagement, Lille part à l’abordage et Huard concède un pénalty que Mobati transforme (2-1, 92e), et Lille l’emporte sur le fil.
Les CSC précoces
« Rien de tel qu’un CSC pour démarrer un match » : voilà une phrase que l’on n’entend jamais. Et pour cause, Jean-Luc Buisine peut témoigner que marquer dans son but dès la 2e minute risque de vous plomber un match. Ce 7 octobre 1992, Nantes s’impose 4-0.
Nourredine Kourichi pourra à moitié confirmer l’adage : à Paris en octobre 1983, il marque contre son camp dès la première minute ! La défense lilloise en prendra 3 autres… mais l’attaque en marquera 5, et Lille gagne 5-4 au Parc !
La liste complète :
1965/1966 : Vincent Navarro (Lille/Lens, 1-1, 5 septembre 1965)
1966/1967 : Bernard Stakowiak (Saint-Etienne/Lille, 4-1, 20 novembre 1966), André Guy (Rennes/Lille, 1-2, 11 décembre 1966), Bernard Stakowiak (Angers/Lille, 2-1, 8 janvier 1967)
1967/1968 : Pierre Michelin (Monaco/Lille, 3-1, 8 octobre 1967), Bernard Stakowiak (Saint-Etienne/Lille, 3-0, 14 juin 1968)
1968/1969 : Néant
1969/1970 :
1970/1971 : Néant
1971/1972 : Mamadou N’Diaye (Bordeaux/Lille, 3-1, 17 mars 1972)
1972/1973 : Néant
1973/1974 : Néant
1974/1975 : Alain de Martigny (Lille/Nice, 4-2, 19 avril 1975)
1975/1976 : Néant
1976/1977 : Hervé Gauthier (Sochaux/Lille, 4-2, 29 octobre 1976), Bernard Gardon (Rennes/Lille, 3-1, 20 novembre 1976)
1977/1978 : Alain De Martigny (Brest-Lille, 2-2, 7 octobre 1977), Alain Grumelon (Lille/Quimper, 3-2, 20 mai 1978)
1978/1979 : Alain Grumelon (Lille/Nîmes, 1-1, 3 septembre 1978), Thierry Denneullin (Lille/Paris FC, 4-2, 22 septembre 1978 ; Laval/Lille, 3-3, 9 décembre 1978)
1979/1980 : Néant
1980/1981 : Alain Grumelon (Laval/Lille, 4-2, 12 août 1980)
1981/1982 : Pascal Françoise (Lille/Saint-Etienne, 3-4, 22 septembre 1981), René Bochi (Lille/Strasbourg, 1-1, 17 octobre 1981)
1982/1983 : Néant
1983/1984 : Nourredine Kourichi (PSG/Lille, 4-5, 22 octobre 1983)
1984/1985 : Néant
1985/1986 : Boro Primorac (Metz/Lille, 4-0, 3 septembre 1985), Dominique Thomas (Nantes/Lille, 5-1, 21 décembre 1985 ; Auxerre/Lille, 2-0, 11 avril 1986)
1986/1987 : Eric Prissette (Le Havre/Lille, 1-1, 22 août 1986 ; Metz/Lille, 3-0, 12 novembre 1986)
1987/1988 : Néant
1988/1989 : Alain Daoré (Lille/Marseille, 2-1, 23 juillet 1988) Jean-Luc Buisine (Metz/Lille, 3-1, 6 août 1988), Fernando Zappia (Lille/Montpellier, 3-1, 8 octobre 1988)
1989/1990 : Néant
1990/1991 : Buisine (Lyon/Lille, 2-1, 24 novembre 1990)
1991/1992 : Néant
1992/1993 : Jean-Luc Buisine (Nantes/Lille, 4-0, 7 octobre 1992), Benoit Tihy (Lille/Monaco, 1-1, 14 avril 1993), Dominique Thomas (Marseille/Lille, 4-1, 15 mai 1993)
1993/1994 : Jean-Jacques Etamé (Cannes/Lille, 2-1, 11 août 1993), Oumar Dieng (Saint-Etienne/Lille, 2-1, 19 février 1994 ; Sochaux-Lille, 1-0, 11 mars 1994), Kennet Andersson (Lille/Bordeaux, 1-1, 25 février 1994), Fabien Leclercq (Lille/Metz, 0-4, 23 avril 1994)
1994/1995 : Fabien Leclercq (Lille/Lyon, 1-4, 10 septembre 1994)
1995/1996 : Frédéric Dindeleux (Nice/Lille, 2-1, 8 novembre 1995)
1996/1997 : Néant
1997/1998 : Gaël Sanz (Lille/Louhans-Cuiseaux, 3-1, 29 avril 1998)
1998/1999 : Grégory Wimbée (Lille/Guingamp, 1-2, 8 août 1998), Riad Hammadou (Lille/Le Mans, 3-3,
1999/2000 : Néant
2000/2001 : Pascal Cygan (Troyes/Lille, 2-1, 13 janvier 2000)
2001/2002 : Stéphane Pichot (Lyon/Lille, 4-2, 4 novembre 2001), Johnny Ecker (Montpellier/Lille, 2-0, 5 janvier 2002), Dagui Bakari (Lille/Auxerre, 2-3, 23 mars 2002)
2002/2003 : Néant
2003/2004 : Eric Abidal (Sochaux/Lille, 2-1, 30 août 2003), Stéphane Pichot (Bordeaux/Lille, 2-1, 6 décembre 2003), Stathis Tavlaridis (PSG/Lille, 1-0, 10 janvier 2004), Jean II Makoun (Lille/Strasbourg, 0-1, 24 avril 2004)
2004/2005 : Néant
2005/2006 : Néant
2006/2007 : Grégory Tafforeau (Toulouse/Lille, 1-0, 10 février 2007)
2007/2008 : Grégory Tafforeau (Caen/Lille, 1-0, 20 octobre 2007), Nicolas Plestan (Lille/Nice, 1-1, 10 novembre 2007)
2008/2009 : Aurélien Chedjou (Lyon/Lille, 2-2, 17 octobre 2008), Adil Rami (Lille/Lorient, 29 novembre 2008), Grégory Malicki (Lille/Monaco, 2-1, 22 février 2009)
2009/2010 : Néant
2010/2011 : Adil Rami (Lille/Bordeaux, 1-1, 27 novembre 2010), Aurélien Chedjou (Lille/Rennes, 3-2, 29 mai 2011)
2011/2012 : Franck Béria (Nancy/Lille, 1-1, 6 août 2011), David Rozenhal (Saint-Etienne/Lille, 1-3, 10 septembre 2011)
2012/2013 : Aurélien Chedjou (PSG/Lille, 1-0, 27 janvier 2013), Salomon Kalou (Lille/Evian, 1-2, 16 mars 2013)
2013/2014 : Marko Basa (PSG/Lille, 2-2, 22 décembre 2013)
2014/2015 : Nolan Roux (Marseille/Lille, 2-1, 21 décembre 2014)
2015/2016 : Néant
2016/2017 : Junior Alonso (Monaco/Lille, 4-0, 14 mai 2017)
2017/2018 : Fodé Ballo-Touré (Dijon/Lille, 3-0, 16 décembre 2017), Junior Alonso (Lille-Guingamp, 2-2, 14 avril 2018), Kévin Malcuit (Saint-Etienne/Lille, 5-0, 19 mai 2018)
2018/2019 : Néant
2019/2020 : Zeki Celik (Lille/Nantes, 2-1, 11 août 2019), Gabriel (Marseille/Lille, 2-1, 2 novembre 2019), Reinildo (Lille/Marseille, 1-2, 16 février 2020)
2020/2021 : Zeki Celik (Lille/Lyon, 1-1, 1er novembre 2020), José Fonte (Lille/Lyon, 2-3, 25 avril 2021)
2021/2022 : Tiago Djalo (Brest-Lille, 2-0, 22 janvier 2022 ; Angers/Lille, 1-1, 10 avril 2022)
Posté le 2 avril 2022 - par dbclosc
Au sabordage ! Le LOSC en double supériorité numérique depuis 1994
Prenant acte des difficultés actuelles des Girondins, M.Léonard décida de leur donner un coup de pouce en expulsant deux Montpelliérains le 20 mars dernier au Matmut-Atlantique. Las, ce fût insuffisant : malgré le double avantage numérique pendant toute la seconde période, les Bordelais restèrent muets pour une défaite finale par 2-0. Jolie petite histoire. L’occasion pour nous de revenir sur l’ensemble des matchs du LOSC au cours desquels ils bénéficièrent d’un tel avantage lors des 25 dernières années (sauf si on en a oubliés) pour voir si on a aussi mal profité d’un tel avantage.
27 août 1994 : Bastia signe son retour en D1
En cet été 1994, Bastia est de retour dans l’élite, et va se signaler lors de cette saison par deux caractéristiques : une équipe à l’aise à l’extérieur, et particulièrement agressive, puisqu’elle va récolter 8 cartons rouges (dont les deux premiers de la riche carrière d’un petit débutant : Cyril Rool, qui en récoltera 22 autres toutes compétitions confondues par la suite). En déplacement à Lille, l’équipe bastiaise ne montre qu’une seule facette de son talent, et pas la meilleure. Menée à cause d’un pénalty de Clément Garcia à la pause, l’équipe se corse (ahah) la tâche avec l’expulsion directe de Laurent Casanova dès la reprise (48e) . Le LOSC, pourtant assez peu offensif cette saison-là, double la mise par Farina (61e), et marque encore par Bonalair (3-0, 73e). Mécontent de ce troisième but, Eric Dewilder va dire sa façon de penser à l’arbitre et est à son tour directement expulsé. Lille ne profite pas davantage de sa double supériorité mais se montre solidaire : souhaitant participer à la fête, la pépite danoise Henrik Lykke récolte un second carton jaune (77e), et le match s’achève à 10 contre 9.
15 octobre 1997 : Caen remporte le Red Card Contest
Monsieur Bré n’aime pas qu’on conteste ses décisions, information dont ne bénéficiaient sans doute pas les Caennais quand ils se sont rendus à Grimonprez-Jooris pour défier les Dogues pour le compte de la 15ème journée du championnat de D2. Au bout d’une demi-heure de jeu, bien malin est celui qui saurait dire qui de Lille ou Caen pourrait prendre l’avantage. Qu’à cela ne tienne, le trio Bré-Mendy-Guerreiro entre en scène pour nous assurer un avantage substantiel.
C’est d’abord Etienne Mendy qui reçoit un premier avertissement, conteste et se voit en conséquence expulsé. Le capitaine Guerreiro voyant que M. Bré a le carton facile, notamment pour les contestations, se dit que c’est le moment idéal pour aller contester. Ni une, ni deux, M. Bré l’expulse directement. Bien joué Raphaël, c’est pas tous les jours que nos adversaires font preuve de fair-play au point de se saborder de la sorte pour compenser par ce biais les effets du complot millénaire contre le LOSC.
Les Caennais vont-ils tenir ? Six minutes plus tard, on sait que non, Carl Tourenne ouvrant le score. En seconde mi-temps, Samuel Lobé conforte la victoire lilloise d’un doublé (3-0), pour ses neuvième et dixième buts de sa saison.
22 novembre 1997 : Martigues au top
Pourtant annoncé comme un des favoris à la montée en D1 lors de cette saison 97/98 (la saison précédente, les Martégaux avaient fini troisièmes… Pas de chance : il n’y avait que deux montées), Martigues déchante vite, avec 4 buts encaissés lors de la première journée à Sochaux, puis 7 lors de la deuxième à Lille : pas de doute, ce sera une saison de merde. Mais une saison de merde n’est rien sans quelques coups d’éclat ponctuels, comme lors de la réception du LOSC en novembre. En bas de classement, Martigues part mal avec l’expulsion du sympathique Daniel Cousin à la 36e minute. Pourtant, les Sudistes parviennent à ouvrir la marque sur pénalty juste avant la pause (43e) : n’oublions pas que, cette saison-là, Lille fait aussi de la merde.
La fin du match approche et Martigues croit bien pouvoir prendre les 3 points face à un prétendant à la montée. Mais pressé par un quatuor offensif Lobé-Renou-Boutoille-Machado, les Sang & Or du Sud craquent à la 89e : le LOSC a marqué par Djezon Boutoille. En capitaine exemplaire, Nicolas Forge reçoit dans la foulée un second avertissement pour « jeu dangereux » et se fait sortir par l’arbitre (90e). Le LOSC aura à peine le temps de pousser pour arracher la victoire à 11 contre 9, et repart avec un point.
21 novembre 1999 : Delaroche relance un LOSC dépassé
Le LOSC qui se rend au stade des Costières de Nîmes y arrive en leader qui écrase la concurrence dans ce championnat de D2. Après 19 journées, les hommes de Vahid ont ainsi déjà 44 points au compteur, avec 14 victoires, 2 nuls et 3 défaites. Nîmes est pour sa part sur une dynamique négative, avec 1 victoire, 1 nul et 4 défaites sur les 6 derniers matchs. Les Dogues sont donc largement favoris.
Sauf que tout ne se passe pas comme prévu : Wilson « Lensois » Oruma, Karim « c’est-mon-premier-match-pro » Benkouar et Régis « futur-entraîneur-consultant » Brouard marquant chacun un but pour porter la marque à 3-0 pour Nîmes ! Il reste une demi-heure à jouer. Bref, autant dire que c’est cuit, d’autant que Nîmes continue d’attaquer et marque même un quatrième but qui sera finalement refusé (63è).
C’est le moment que choisit le gardien gardois Marc Delaroche pour nous donner un coup de pouce. Sans doute conseillé par Greg Wimbée, ancien spécialiste de la technique, ce bon vieux Marc sort de sa surface et détourne le ballon de la main. Fort logiquement, M. Poulat expulse Delaroche. Comme il n’y a à l’époque généralement pas de gardiens remplaçants sur le banc (le nombre de remplaçants étant limité à 3), Delaroche est remplacé dans les buts par le milieu de terrain Gérald « Marvin » Martin.
Pas de chance pour Nîmes, n’est pas Christophe Landrin qui veut. Martin est battu une première fois sur une frappe de Fahmi (76è). Huit minutes plus tard, Martin fait une faute de main sur un tir de Fernando D’Amico qui ramène le LOSC à 3-2. Dans la foulée, Benkouar, déjà averti fait faute sur son compatriote Abdelilah Fahmi et écope d’un second carton, synonyme d’expulsion. Les Crocos finiront le match à 9 ! Il avait fallu 6 minutes à Lille pour tirer avantage de sa double supériorité numérique contre Caen en 1997, il en faudra 4 cette fois-ci : laissé seul dans la surface Fernando « goleador » D’Amico égalise de la tête (3-3,89è) ! On en restera là même si Lille a encore continué à pousser pour arracher la victoire.
Une mémorable deuxième période à revivre ici :
https://www.youtube.com/watch?v=nhqEMtlctuM
11 septembre 2002 : le doublé de cartons rouges provoqués pour Brunel
Pour la sixième journée de la saison 2002/2003, là encore comme le symbole d’un massacre à venir, c’est un 11 septembre que le LOSC reçoit le Paris Saint-Germain à Grimonprez-Jooris. Après 24 minutes de jeu, M. Moulin sanctionne d’une expulsion directe Maurizio Pochettino pour son vilain tacle sur Brunel. Quatre minutes plus tard, Manchev ouvre le score après avoir repris dans le but vide un tir repoussé dans ses pieds par Letizi (1-0).
Mais les deux équipes se retrouvent rapidement à égalité numérique suite à l’expulsion du Roumain (et néanmoins lillois) Baciu, puis, dès la reprise, à égalité au tableau d’affichage : Wimbée fauchait un attaquant parisien, et Ronaldinho transformait le pénalty (1-1, 48è). Aloisio était également sanctionné d’un second carton jaune pour une faute toute aussi vilaine que celle de Pochettino en première mi-temps, là encore commise sur Brunel, auteur sans doute là du premier doublé de cartons rouges provoqués de sa carrière (68è). Comme en première mi-temps, il faut environ cinq minutes pour voir Lille profiter de son avantage numérique, Manchev y allant de son propre doublé (2-1, 75è), de buts inscrits cette fois.
Le match s’achèvera sur une troisième expulsion côté parisien, celle de Déhu dont les nerfs ont semblent-ils lâché en fin de rencontre et qui s’essuie les crampons sur un Sterjovski à terre (90è). Lille conserve son avantage jusqu’à la fin du match. Les Parisiens poseront une réclamation qui avait peu de chances d’aboutir.
Novembre 2003, ils ne tournent pas très rond, vivent les Bretons : le Stade Rennais sauve Puel
Après un début de saison très encourageant (3 victoires en 3 matches), le LOSC de Claude Puel cale : avant de se déplacer à Rennes début novembre, voilà 9 matches qu’il n’a plus gagné. Pour couronner le tout, les Dogues ont perdu le derby fin octobre (1-2) avant d’enchaîner sur une pathétique défaite à domicile contre Guingamp (1-3) malgré un « coup » de Puel, qui a préféré aligner Malicki que Wimbée. Ça va mal pour le coach lillois, qui semble à court d’idées, et que l’on dit sur la sellette.
Mais, au stade de la route de Lorient, Lille ouvre la marque par Manchev (33e) et montre un beau visage. À la pause, les Dogues rentrent aux vestiaires avec cet avantage d’un but. Le Rennais Piquionne a alors la bonne idée de répondre au public qui le chahute : il est expulsé à la pause. En infériorité numérique, Rennes se révolte, égalise (53e) et prend même l’avantage (62e) ! Décidément, le LOSC est désespérant… Mais à la 68e minute, Cyril « cerveau » Jeunechamp prend un deuxième jaune, et Rennes se retrouve à 9. Puel lance Tapia à la place de Baciu et Manchev égalise dans la foulée (2-2, 71e). Lille assiège le but de Cech, qui réalise des miracles. Le score ne change pas, et Puel sauve sa tête.
Lens 2004, 2010 et 2020 : les spécialistes du sabordage
Selon la légende, un supporter lensois aurait hurlé « à l’abordage ! » aux joueurs Lensois pour les encourager un jour de derby. Ledit supporter étant éloigné, les joueurs auraient compris « au sabordage ! » et décidèrent de respecter cette demande bien qu’un peu circonspects quant à sa pertinence. Ce fût dès lors la tradition.
Le 20 mars 2004, Lille reçoit Lens et les deux voisins se neutralisent (1-1) quand Papa Bouba Diop se fait expulser (55è). Considérant qu’il est déjà averti, Rigobert Song se dit que c’est le moment pour aller protester de manière véhémente. Monsieur Ledentu lui donne alors son second carton jaune synonyme d’un retour précoce aux vestiaires. Les Dogues n’en profitent toutefois pas et concèdent le nul contre les Artésiens.
Un résumé du match :
https://www.youtube.com/watch?v=HlQDKMPv9KY
Rebelote 6 ans plus tard, à Bollaert cette fois-ci. Le début de saison du LOSC est poussif avec 4 nuls en autant de matchs avec ce derby qui a lieu, comme un symbole d’un désastre annoncé, un 11 septembre. Lille mène 1-0 (but de Gervinho) quand Sébastien Roudet est expulsé peu avant la mi-temps. Au retour des vestiaires, c’est Jemaa qui se fait expulser (47è). Alors, facile à 11 contre 9 avec un but d’avance ? Les Lillois semblent au contraire déjouer, ne se créent pas d’occasions … et se font même rejoindre sur un but de Boukari ! Fatigués, les Artésiens céderont toutefois en fin de match grâce à un doublé de Pierra-Alain « supersub » Frau (79è, 81è) et à un dernier but de Gervinho (87è).
Enfin, pour ses retrouvailles en L1 avec Lille, les Lensois avaient décidé de mettre les petits plats dans les grands. Dominateur, le LOSC ouvre rapidement la marque par Yilmaz. En tout début de deuxième mi-temps, le défenseur Sang et Or Radovanovic prend la surprenante décision de ne pas intercepter le centre de Celik, laissant ainsi à Bamba l’occasion de doubler la mise (2-0, 47è). Dix minutes plus tard, Gradit reçoit un deuxième avertissement pour une intervention litigieuse sur Yilmaz qui filait au but (57è), avant qu’Ikoné n’enterre définitivement les espoirs lensois (69è). Et quitte à perdre dans les grandes largeurs, Clément « boucher » Michelin considère qu’il faut le faire à fond : sur un gros tacle par derrière bien stupide sur Bamba, il est directement renvoyé aux vestiaires (75è). Yazici enfoncera encore un peu plus Lens dans la foulée (4-0, 79è).
21 avril 2012 : la moutarde monte au nez des Dijonnais
Lille peut encore espérer le titre ; Dijon peut encore espérer se maintenir. Voilà donc un match à enjeux a priori déséquilibré, car Lille a entamé un sprint final de belle manière tandis que les bourguignons s’enfoncent. L’arbitre de ce match décide alors d’équilibrer les débats en expulsant sévèrement Idrisa Gueye à la 36e minute après un tacle sur Brice Jovial. En infériorité numérique, les Dogues réagissent et marquent coup sur coup par Mavuba (39e) puis Hazard (45e), arrivant à la pause avec un avantage de deux buts.
Se rendant probablement compte de son erreur durant la mi-temps, l’arbitre reprend en expulsant tout aussi sévèrement Meïté à la reprise (46e). Lille gère son avance, et Dijon s’agace : à la 77e minute, nouvelle expulsion, cette fois-ci très logique, de Kumordzi après un tacle par derrière su Hazard, contraint de sortir. Lille n’est donc pas en double supériorité », mais l’adversaire est à 9. Les Dogues s’imposent 2-0.
21 février 2016 : les Dogues conservent leur avance contre neuf lyonnais
Après une première partie de saison poussive, le LOSC a bien débuté l’année 2016 et reste sur cinq match sans défaite avant de recevoir Lyon au Stade Pierre Mauroy. Peu avant l’heure de jeu, Sofiane Boufal a ouvert le score sur un coup-franc qu’il a lui-même provoqué (1-0, 28è). Bauthéac puis Civelli échouent ensuite à doubler la mise, et Lille rejoint les vestiaires avec un avantage mérité, même s’il faut bien dire que le match ne fût pas transcendant.
A l’heure de jeu, coup dur pour les Dogues : Christophe Jallet est expulsé pour Lyon. Sans son international français, les Rhodaniens sont nettement plus dangereux et nous font trembler, Enyeama sauvant le LOSC à trois reprises en fin de match. A trois minutes du terme, Grenier a l’excellente idée d’envoyer un coup de coude dans les dents de Balmont, se faisant ainsi expulser. A 11 contre 9, Lille gère tranquillement la fin de match qui s’achève sur une victoire par la plus petite des marges.
Bonus : 1933, l’Olympique Lillois battu à 11 contre Sète
A l’aube de la 15ème journée du premier championnat de France professionnel de l’Histoire, l’Olympique Lillois écrase le Groupe A et a remporté l’ensemble de ses 14 premiers matchs à l’exception des deux rencontres jouées et perdues contre l’autre Olympique, celui de Marseille. Dans ce contexte, on imagine bien que Lille est favori son adversaire du jour déjà distancé de 9 points. D’autant plus que, si l’on considère qu’on a plus de chances de gagner à 11 contre 10, on doit en déduire qu’on a encore plus de chances de l’emporter à 11 contre Sète.
En déplacement dans la ville de Brassens, les Lillois ont paradoxalement déchanté, connaissant leur troisième défaite de la saison. Pas vraiment un coup d’arrêt pour autant : les Dogues finissent largement en tête de leur groupe et deviennent les premiers champions de France de l’ère professionnelle en écrasant Cannes (4-3) en finale.
Posté le 1 avril 2022 - par dbclosc
LOSC/Bordeaux 2001/2002 : le LOSC au courage
Lors de la saison 2001/2002, la confrontation entre Lille et Bordeaux prévue le 22 décembre est d’abord reportée en raison d’une abondante averse de neige, puis jouée mi-janvier, à un moment où les Dogues ne vont pas très bien.
L’année 2001 s’achève et le LOSC savoure sa nouvelle réussite : après une formidable troisième place en mai, une belle campagne de Ligue des Champions, le club a été reversé en UEFA et a déjà éliminé la Fiorentina. En championnat, le LOSC a été leader jusque début novembre et pointe avant ce match contre Bordeaux à la quatrième place (mais avec le même nombre de points que le deuxième). Bref tout va bien et le club peut ramasser les récompenses de France Football, qui vient d’en faire le « club de l’année » ; Halilhodzic est l’« entraîneur de l’année » ; quant à Francis Graille, il est désigné « dirigeant de l’année ».
On se doute bien que cette période dorée risque de s’achever un jour ou, a minima, d’être un peu moins brillante. Il semble que ce moment soit arrivé en cette fin d’année. Dés novembre, Pascal Cygan a eu quelques soucis avec son entraîneur ; puis Sylvain N’Diaye a provoqué la colère du même Vahid en évoquant son envie de répondre aux sollicitations de la sélection sénégalaise (et donc de participer à la CAN en janvier). En décembre, le LOSC a connu quelques accrocs : élimination à domicile en coupe de la Ligue contre Nancy (D2) 0-2 ; élimination en coupe de France à Libourne 0-2 ; et une première défaite à domicile en championnat contre Sochaux dans des circonstances particulières, mais qui ont mis en lumière un inhabituel manque de sérénité du LOSC.
Épisode 1 : l’hiver tombe sur Grimonprez-Jooris
En ce 22 décembre 2001, outre le fait que ma soeur a 20 ans et un jour, c’est le premier jour de l’hiver : place à Bordeaux ! À l’aller, le LOSC était allé chercher un bon nul (0-0) en Gironde, trois jours après s’être imposé à Parme. Si décembre est agité, Lille vient tout de même de s’imposer à Lorient en semaine (4-2), tandis que Bordeaux est 6e, à 5 points du LOSC.
Vers 18h30, tout semble en ordre pour terminer l’année en beauté, en dépit de la température fraîche (1°). Mais à un peu plus d’une heure du coup d’envoi, il se met à neiger à gros flocons. Une petite averse de neige avait déjà traversé la métropole en milieu de journée, mais sans blanchir les sols ; cette fois, il neige franchement et, outre une visibilité très réduite, la pelouse de Grimonprez-Jooris est entièrement couverte de neige, au moment où les deux équipes commencent leur échauffement. Les stadiers sortent alors pelles et balais, parvenant difficilement à dégager les lignes du terrain et à les recouvrir de peinture rouge. Dans les gradins, on patiente, et comme le club a eu la bonne idée de lancer un concours destinés à ceux qui viennent déguisés en Père Noël, on s’amuse bien.
Mais il neige toujours très fort et, désormais, une couche de deux centimètres recouvre l’herbe. Il devient alors peu probable que le match puisse être joué ce soir. L’attitude des joueurs du LOSC confirme ce pressentiment : Bakari improvise un combat de lutte avec « le jeune Malicki », et c’est le début d’une mini-bataille de boules de neige. Les Dogues rentrent aux vestiaires hilares, puis la composition des deux équipes est annoncée par Anne-Sophie « Madame météo » Roquette.
On apprend alors que l’arbitre, Damien Ledentu, ne donnera pas le coup d’envoi du match à 20h : il demande un délai d’une demi-heure pour se décider. À 19h50, la neige se raréfie, mais le terrain est maintenant dans un état « catastrophique » selon la Voix du Nord. La Voix du Nord croit savoir que les Bordelais verraient d’un bon œil un report, car ils ont déjà joué en semaine un match compliqué sur un terrain gelé, chez eux contre Marseille (0-0).
Dans les tribunes, l’hypothèse du report est quasiment actée : la rumeur d’un match joué le lendemain à 15h circule même.
À 20h30, Damien Ledentu a pris sa décision : « à partir du moment où la sécurité des joueurs n’est pas assurée, il est hors de question que le match ait lieu. En plus, le ballon ne roule pas bien, et la visibilité est très mauvaise ». Cette décision est publiquement officialisée par… Vahid Halilhodzic, revenu sur le terrain, qui s’empare du micro d’Anne-Sophie et en profite pour souhaiter la bonne année ! « Le sorcier bosniaque n’a certes pas arrêté la neige, mais il a par ses mots fait oublier que [les spectateurs] étaient venus pour rien. Finalement, à Lille, il se passe toujours quelque chose ». Les joueurs réapparaissent pour une nouvelle bataille et un tour d’honneur.
Crédits photos : Images d’action / Rudy l’homme
La décision a l’air de satisfaire tout le monde, comme Vahid Halilhodzic : « je pense que l’arbitre a eu raison d’annuler même si mes gars voyaient ce match comme un cadeau pour la fin d’année. Je suis triste uniquement pour ça. Les conditions étaient très difficiles. Je suis navré pour le public, mais aussi pour mes joueurs qui étaient vraiment très motivés. Ils avaient tous très bien récupéré du match de mercredi à Lorient et avaient à cœur de faire le spectacle ».
Le LOSC annonce immédiatement que les billets seront soit remboursés, soit échangés, histoire de faire oublier le report de Lille/PSG de la saison précédente, où les spectateurs avaient dû repayer leur place (y compris les abonnés), avec une remise de 30%1.
Point positif de cet épisode hivernal : le LOSC venait de lancer de nouveaux bonnets, avec une belle campagne publicitaire : la Voix du Nord constate que de nombreux spectateurs quittent le stade en passant par la boutique pour en acquérir.
Voilà donc le LOSC en vacances, rendez-vous en 2002 !
Épisode 2 : le LOSC tente de sortir de l’hiver
Le match Lille/Bordeaux est fixé au mercredi 16 janvier. Depuis le jour de la remise, quelques événements ont agité la vie losciste : Vahid Halilhodzic est au repos forcé après une chute aux sports d’hiver, le LOSC a perdu à Montpellier puis contre Lens, Patrick Collot a pris sa retraite, et le mercato du club est désespérément au point mort. Désormais sixième, le LOSC a abandonné, s’il en avait, ses espoirs d’attraper une des deux premières places. Et pendant que le LOSC perdait ses deux premiers matches de 2002, Bordeaux les gagnait, passant donc devant les Dogues. Après une année de succès et six derniers mois intensifs, le LOSC est à l’arrêt, et ce n’est plus dans les habitudes de la maison !
Deux défaites consécutives en championnat : ce n’était arrivé que deux fois sous l’ère Halilhodzic : en septembre 2000 (Bastia 0-1 puis Troyes 1-2) et début novembre 2001, lorsque le LOSC perdit son invincibilité dans cette saison 2001/2002 en perdant successivement à Lyon (2-4) puis à Auxerre (1-2).
Quant aux performances à domicile, si l’on inclut les coupes nationales, nous voilà à quatre défaites consécutives…
Ce match contre les Girondins est alors « le virage à ne pas manquer » selon la Voix du Nord (16 janvier). La température est toujours fraîche mais le temps est sec ; le terrain a beaucoup souffert du derby et est en mauvais état. Le LOSC, privé de ses africains (Bassir, Fahmi, N’Diaye, Olufadé), et de ses blessés (Ecker, Be. Cheyrou), se présente avec la composition suivante, devant 18 000 spectateurs :
Wimbée, Pichot, Delpierre, Cygan, Tafforeau ; Michalowski, D’Amico, Landrin, Br. Cheyrou, Sterjovski, Bakari.
L’arbitre se nomme Roberto Rosetti, et il est italien : les arbitres français étant retenus par leur stage annuel de remise en forme à Quiberon, la Ligue a fait appel à la main-d’oeuvre étrangère pour diriger les trois matches en retard de ce mercredi.
Les Dogues se montrent les premiers avec un centre de Sterjovski repris de la tête par Cheyrou, et dégagé en corner par Jemmali… de la main : ça ne se siffle pas en Italie. Dans la foulée, un tir de Bruno Cheyrou inquiète de nouveau la défense bordelaise mais Ramé repousse de la poitrine (13e). Dans l’ensemble, Lille tente de mettre en palce un football cohérent en tentant de surmonter ses difficultés techniques, tandis que Bordeaux joue avec davantage de maîtrise. De la tête, Dugarry contraint Wimbée à une belle manchette (18e). Sur un mouvement rapide bordelais, Delpierre commet une grossière faute sur Dhorasoo : c’est un pénalty que transforme Pierre-Michel Paulette, mieux connu sous le nom de Pedro Miguel Pauleta (0-1, 29e).
Lille réagit avec un coup-franc de Cheyrou boxé par Ramé (39e), mais le LOSC souffre d’un « grave déficit technique » qui le contraint à rejoindre les vestiaires avec un but de retard.
En seconde période, Lille reste brouillon mais campe dans le camp adverse. Un nouveau coup-franc de Cheyrou est arrêté par Ramé sous sa barre (53e). La générosité des Dogues est récompensée à la 72e : Pichot envoie un long ballon vers Sterjovski à l’entrée de la surface. Ramé sort mais percute violemment son défenseur Alain Roche, du genou ; son dégagement approximatif est alors repris à 22 mètres par Djezon Boutoille, tout juste entré en jeu, qui réussit l’exploit de marquer un but de la tête encore plus lointain que celui que Laurent Peyrelade avait inscrit la saison précédente au même gardien (1-1, 72e). Voilà une « action peut être pas très claire mais drôlement rentable ». C’est le dernier but marqué par Djezon Boutoille en première division, et son avant-dernier avec le LOSC (il marquera en intertoto lors de l’été 2002). Le voici sur Fréquence Nord :
Alors que l’on croit que le LOSC a fait le plus dur, Bordeaux repart de l’avant après une longue interruption consécutive à la blessure de Roche et, sur un centre de Jemmali, Pauleta réussit entre Pichot et Cygan un rapide enchaînement contrôle/frappe qui trompe Wimbée au premier poteau, avec l’aide d’un sale rebond (1-2, 78e).
Pauleta marque ici deux des 11 buts qu’il a inscrits contre le LOSC en championnat durant sa carrière. Seul Rennes (12) en a encaissés davantage en D1/L1.
Cette fois, on croit que Lille ne s’en sortira pas ; mais, même en difficulté, même approximatif, même laborieux, Lille pousse et Cygan, montré du doigt après la défaite dans le derby en raison d’une passe raté qui a abouti au but lensois, reprend de la tête un corner de Murati (2-2, 90e).
Bakari a même une balle de match, mais il se montre maladroit (91e). Comme en 2000/2001, Lille/Bordeaux s’achève sur un nul 2-2.
La Voix du Nord résume ainsi la prestation du LOSC, marquée par un état d’esprit retrouvé :
« Menés à deux reprises au score et souvent en difficulté face à des adversaires bordelais maîtres de leurs nerfs et surtout de leur technique, les Lillois n’eurent jamais vraiment leurs aises dans un match qui ne leur offrit guère d’ouvertures et les confina trop souvent dans un rôle obscur. Mais avec leur fierté comme guide, ils ne baissèrent jamais pavillon, même quand les événements leur étaient franchement défavorables. Mieux, alors qu’on les croyait atteints moralement après un deuxième but terrible de Pauleta, Pascal Cygan – symbole de la résistance nordiste – réussit l’impossible exploit : arracher le nul à une belle équipe girondine ».
Djezon Boutoille salue une « victoire morale » : « on savait que nous n’étions pas très bien… Le fait d’être revenu deux fois est un signe révélateur : ce soir, on a retrouvé le collectif lillois. Et le but de Pascal est un autre symbole… ». Mais le second buteur lillois, lui, rumine encore le derby : « nous commencions à cogiter et le groupe avait le dos au mur. Aussi, même si nous n’avons pas été excellents, il est essentiel que le LOSC ait retrouvé ses valeurs. Mon but ? À quoi bon le raconter ? Je peux vous rappeler l’autre… ».
Un résumé du match :
Note :
1 Ce match a été interrompu à la 63e minute. Le règlement de la Ligue prévoit qu’un billet reste valable si un match est arrêté en première période, et qu’un match à rejouer après interruption en seconde période est payant. Mais dans les faits, le club dispose d’une certaine latitude. Dans le cas présent, Pierre Dréossi avait répondu aux supporters qui espéraient la gratuité que le LOSC n’en avait pas les moyens, évoquant des dépenses liées à la mobilisation exceptionnelle des forces de police pour un match classé « sensible » (300 000 francs), la réimpression des tickets (2 500 francs), le paiement de celles et ceux qui tiennent les guichets, la mise au vert des joueurs (25 000 francs), le paiement des secouristes ( 3 000 francs), et l’éclairage. Coût total estimé de l’organisation du match : 800 000 francs. La décision de proposer des billets réduits à 30% est donc présentée comme répondant à la nécessité de financer les coûts de l’organisation du match tout en faisant un geste à destination des supporters.