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Posté le 31 décembre 2024 - par dbclosc
1944/45 : aux origines du complot
Avant la Seconde Guerre mondiale, Lille comptait deux clubs professionnels dans l’élite française : l’Olympique Lillois, qu’on ne présente plus, premier champion de France professionnel, et le Sporting club fivois, qu’on ne présente plus non plus, et qui a notamment terminé vice-champion de France en 1934. En 1943/1944, les footballeurs professionnels de ces deux clubs (ainsi que ceux de Roubaix) jouent sous la même tunique, celle de l’équipe fédérale Lille-Flandres. Les Nordistes se sont montrés performants, terminant à la deuxième place de leur groupe du championnat national derrière Lens-Artois, équipe fédérale essentiellement composée de joueurs du RC Lens, vainqueur du championnat de guerre 1942-1943 (Fives ayant terminé 3ème cette saison-là).
Selon le site loscstory, c’est le 28 juillet 1944 qu’est annoncé la fusion entre l’OICL (lui-même produit de la fusion en 1941 de l’Olympique lillois et de l’Iris Club de Lambersart) et le SCF. L’auteur du site mentionne ainsi un article de la VDN expliquant que « ce projet était envisagé depuis plusieurs années (notamment par Mr Henri JOORIS, président de l’Olympique Lillois), car l’expérience a prouvé que deux grands clubs peuvent difficilement vivre dans l’agglomération lilloise, d’autant que la proximité d’autres villes importantes comportant elles-mêmes de nombreux groupements sportifs empêche de drainer la totalité de la clientèle des amateurs », les deux clubs étant déficitaires. Le 17 août, on apprend que le nouveau club de la capitale des Flandres s’appellera le « Stade Lillois », et le président fivois Louis Henno en sera le président de la section football.
Le premier match sous l’appellation Stade Lillois a vraisemblablement eu lieu le 24 septembre 1944, pour une première victoire par 3 à 1 contre une sélection britannique. Nous en parlions ici. Baratte, déjà, se faisait remarquer en réalisant un doublé. Le championnat 1944/1945 demeure le dernier championnat dit « de guerre ». Il reprend toutefois une forme qui tend à se normaliser avec l’abandon des équipes fédérales. Dans le contexte où le football apparaît difficilement prioritaire, il faut toutefois du temps pour mettre en place le nouveau championnat. Les transports sont alors difficiles, ce qui explique que l’on opte pour la formule d’une première division en deux groupes, respectivement « Nord » et « Sud ». Le championnat reprend finalement le 5 novembre et le Stade Lillois connaîtra ce qui reste son premier et seul match de championnat, en tout cas sous cette appellation, pour une victoire 2 à 1 au Parc des Princes contre le CA Paris. On a tendance à l’oublier, mais le Stade Lillois est la seule équipe qui peut revendiquer un taux de victoires de 100 % en championnat de France.
Annonce dans la presse de la création du LOSC le 11 novembre, et premiers succès
Demandez autour de vous pourquoi le 11 novembre est férié. Les plus honnêtes balbutieront qu’ils n’en savent rien. Les prétentieux et autres représentants du grand complot contre le LOSC affirmeront avec assurance que c’est en référence à la signature de l’armistice du 11 novembre 1918. La réalité est tout autre et il est bien triste qu’on ne l’enseigne plus dans les écoles : le 11 novembre est en réalité férié depuis 1944, en mémoire de l’annonce dans la presse de l’officialisation du nom « LOSC » qui avait eu lieu la veille. On vous met ci-dessous l’extrait de la VDN qui rend compte de cet évènement qui a marqué l’histoire de France ainsi que celle du monde.
Seulement quelques jours plus tard, c’est donc le premier match du LOSC sous cette appellation, lequel signe une victoire retentissante, s’imposant par 9-2 avec, selon les sources, un quintuplé ou un sextuplé de René Bihel. Les autres buts sont marqués par Jean Barratte, deux fois (c’est d’ailleurs lui qui a ouvert le score), Lechantre et, selon la VDN, par Carré (ce but étant attribué ailleurs à Bihel). Les Dogues enchaînent par une troisième victoire, cette fois au Mans (4-1), avant de connaître la première défaite de son histoire contre le Red Star le 26 novembre (2-1). Les Lillois repartent de plus belle, explosent Rennes (7-0), mais s’imposent surtout dans le match au sommet contre Rouen, alors leaders avec 5 victoires en 5 matchs (1-0, but de Baratte). Les Lillois passent alors devant leur adversaire du jour à la faveur d’une meilleure attaque.
Lille passe l’hiver au chaud
Lille s’impose ensuite par 5 à 3 contre les voisins roubaisiens avec un doublé de Baratte et un triplé de passes décisives de Vandooren. Lille cède en revanche dans le derby contre Valenciennes la veille de la Saint-Sylvestre (3-2), laissant Rouen lui repasser devant. En raison des intempéries, la plupart des matchs du LOSC du mois de janvier sont reportés, l’équipe ne jouant qu’un seul match de coupe, remporté contre Saint-Quentin sur le score de … 12-1 ! Bihel se distingue par un septuplé – mot qu’on utilise très rarement – tandis que Baratte se la joue petits-bras avec un modeste triplé. Après une pause forcée, le LOSC enchaîne en février sur un rythme effréné, battant d’abord le Stade Français en Coupe (3-2), puis, en championnat, Reims (3-1), Le Havre (5-2), et encore le Stade Français (2-0). Mars se poursuit à une allure à peu près comparable, les Dogues éliminant Rennes en Coupe (0-0, puis victoire 1-0 en match d’appui) et sortant très larges vainqueurs du derby contre Lens (4-0), Bihel signant trois buts et une passe décisive.
A la sortie de l’hiver, le LOSC n’est pas parvenu à retrouver la première place, mais il parvient à tenir le rythme imposé par Rouen qui ne doit de dépasser le LOSC qu’à un meilleur goal-average. D’ailleurs, preuve que le complot ne date pas d’hier, c’est bien au « goal-average » dans son sens originel (nombre de buts marqués divisé par nombre de buts encaissés) qu’on départage les équipes à égalité de points et non à la différence de buts, sans quoi les Dogues seraient en tête (+30 pour eux, 45 bp, 15 bc ; +27 pour Rouen, 37 bp, 10 bc). Au soir du 26 mars, le LOSC reprend même un avantage virtuel sur les Normands quand ceux-ci s’inclinent (2-0) sur le terrain du Racing Paris qui créent la surprise.
« Février trop doux, printemps en courroux ». Très souvent, les proverbes disent n’importe quoi. En l’occurrence, il s’adapte bien au LOSC de cette saison 44/45, facile en février, mais déclinant quand vient le printemps. Cela commence par un week-end de Pâques bien chargé, les Lillois devant se déplacer sur le terrain du Red Star le samedi puis sur celui de Rouen le lundi. Les Dogues enchaînent donc à deux jours d’intervalle ses deux principaux concurrents au classement !
Eh ben dis-moi, ça c’est un sacré week-end, Pascal !
Las ! Lille s’incline d’abord contre le club de Saint-Ouen (1-0), puis en Normandie (3-1). Si ses concurrents ont également joué deux fois à deux jours d’écart, le LOSC n’a sans doute pas été le mieux loti du groupe, devant enchaîner deux déplacements, ce qui dans le contexte de la guerre où les trajets sont longs et fatigants a pu être pénalisant. Les Lillois se consolent avec une victoire facile en demi-finale de Coupe de France contre Toulouse (4-0), puis avec deux succès consécutifs en championnat contre Rennes (3-0) et l’Excelsior, entretenant l’espoir d’un doublé Coupe-championnat.
Les Racings nous font vivre un mois de mai à chier qui nous a vraiment trop fait chier
Il y a une vingtaine d’années, le célèbre Francky Vincent racontait l’histoire de ses déboires avec les employés de son restaurant dans une chanson intitulée « Droit de réponse ». Il dénonçait alors – attention rimes riches – « un personnel à chier, qui [l]’a vraiment trop fait chier ». Ce qu’a ressenti Francky, c’est sans doute ce qu’avaient éprouvé 60 ans plus tôt les supporters du LOSC à l’égard de « Racings à chier, qui nous ont vraiment trop fait chier ».
Au début du joli mois de mai, le LOSC est alors qualifié pour la finale de la Coupe de France qui se jouera le 8 mai et est encore théoriquement en course pour terminer en tête du groupe Nord en championnat. Il n’a certes pas son destin en main puisque Lille ne pourra rattraper Rouen si ces derniers remportent leurs quatre derniers matchs. Le LOSC a toutefois deux matchs en retard et son calendrier ne semble pas insurmontable notamment parce qu’ils affrontent deux fois le Racing de Paris, modeste 8ème au classement qu’ils affronteront justement en finale de Coupe, Le Mans, avant-dernier, et n’ont plus à jouer leurs deux principaux concurrents. Le doublé Coupe-championnat est donc encore envisageable. Spoiler : on en sera loin.
Le 7 mai 1945, le LOSC est au stade de Colombes pour ce qui est le match de l’année. Les Lillois partent favoris devant un Racing Paris certes toujours prestigieux mais qui s’est trouvé en difficulté cette saison même s’ils reviennent forts ces dernières semaines. Hélas, les choses ne se sont pas passées comme prévues. Après une première occasion lilloise, les Racingmen sont à deux doigts d’ouvrir le score, « un shoot inattendu de Ponsetti frapp[ant] la barre sans que Darui fasse le moindre geste ». Lille tient le coup en ce début de match mais se trouve dominé, si bien que d’après le journaliste de La Voix, après 25 minutes de jeu l’opinion des supporters lillois « est faite : Lille ne gagnerait pas ». Ca a a dû leur faire plaisir aux Dogues de sentir qu’on croyait en eux. En tout cas avant que le match ne commence. 25 minutes, cela correspond à ce qui est décrit comme le tournant du match : alors que Bihel est à deux doigts de marquer, les joueurs du Racing partent en contre et ouvrent le score par Philippot. Un quart d’heure plus tard, Jadrejack fait un contrôle-foiré-passe-décisive pour Ponsetti qui double la mise. 71ème : Vaast tire sur la barre et Heiserer suit bien pour le troisième but parisien. Ils en inscriront même un quatrième annulé pour hors-jeu.
Bon, voilà ce qu’on appelle une « belle branlée » dans le jargon footballistique. Bonne nouvelle toutefois derrière la débâcle : Rouen s’est également pris une rouste le même jour en championnat à Reims (4-0), laissant les Dogues à toujours cinq points, mais avec désormais trois matchs en retard. Lille perd la Coupe ce dimanche mais se retrouve maître de son destin en championnat. Les Lillois auront en plus très vite l’occasion de se racheter puisque la revanche avec les Parisiens du Racing aura lieu seulement trois jours plus tard. Mais ça sera là encore raté : Lille s’incline par 4 buts à 3. Consolation, les Lillois avaient programmé un match amical contre une « sélection de l’Orléanais » la veille et l’avaient emporté par 4-2. Quelle bonne idée que de programmer un match amical la veille d’un match de championnat décisif et deux jours après une finale de Coupe de France.
Et parce que quand ça veut pas, ça veut pas, Lille enchaînera le week-end une troisième défaite de suite contre un autre Racing – et tant qu’à faire dans le derby contre Lens (2-1) – puis une quatrième le week-end suivant … encore contre le Racing Paris, qui nous bat pour la troisième fois en deux semaines (3-2) !
Qu’on est loin désormais des espoirs du début du mois. Le LOSC, encore candidat sérieux au titre il y a trois semaines, se situe désormais à … la cinquième place de son groupe ! Les Lillois n’ont maintenant plus d’autres espoirs que de finir le mieux possible. Da Rui et Bihel se consoleront en contribuant à l’historique match nul 2-2 obtenu à Wembley avec l’équipe de France contre celle d’Angleterre le 26 mai, puis le mois de juin verra Lille battre Le Mans (3-0), s’incliner à Reims (4-2), puis s’imposer dans le derby contre Valenciennes (3-0), pour une cinquième place finale.
Marceau Somerlynck défend contre Valenciennes (photo de la VDN du 19 juin)
Lille, 9ème ou 10ème club de France ?
Cinquième de son groupe, Lille n’était-il que le 9ème ou 10ème club français de cette saison ? Il valait sans doute mieux. Plusieurs éléments permettent de l’étayer. D’abord, il faut souligner que le Groupe Nord était vraisemblablement plus relevé que le groupe Sud. On en trouve l’illustration à travers la nette victoire du champion du groupe Nord, Rouen, contre celui du groupe Sud, Lyon, sur le score de 4-0 en finale du championnat. La finale de Coupe de France oppose par ailleurs deux équipes du Groupe Nord. Le parcours du LOSC tend à renforcer cette image : pour parvenir en finale, il bat les Lyonnais, champions du Sud (3-2), puis explose Toulouse (4-0) qui termine 5ème de son groupe, soit le même résultat que les Lillois dans le Nord. Enfin, on en trouve aussi l’indice dans le classement de la saison suivante, le premier championnat qui n’est plus de guerre depuis 1939 : sept des huit premiers appartenaient ainsi au groupe Nord la saison précédente.
Mais il faut aussi souligner que la cinquième place de groupe reflète assez mal une saison de qualité pour l’essentielle malgré le trou d’air du début du printemps. Lille, 5ème de son groupe, certes, mais seulement à deux petits points du RC Lens qui termine 2ème, et une finale de Coupe de France en prime.
Le LOSC en temps de guerre
La première saison de l’histoire du LOSC ne peut être pensée en dehors de son contexte, celle d’une France libérée, mais encore en état de guerre. La première conséquence concrète, c’est un réseau ferroviaire dévasté, lequel pose de réelles difficultés pour les déplacements des clubs.
Mais les conséquences, ce sont aussi les absences de joueurs pour des raisons directement liées au conflit. Lille a payé son tribut en la matière en devant faire sans Vandooren et Baratte, mobilisés pendant quelques mois au début de l’année 1945. Le duo était notamment absent lors des deux matchs de Pâques contre Rouen et le Red Star. La Guerre a aussi privé le LOSC de Jean-Marie Prévost, formé à Fives et ancien de l’OL avant la guerre et qui est prisonnier : il n’est ainsi libéré que début mai.
Il fera rapidement son retour, Prévost débutant ainsi dès la mi-mai dans le derby contre Lens. La VDN ne tarit pas d’éloges à son égard, notamment à l’issue du match de clôture du championnat remporté contre le voisin valenciennois. « Prévost est sur la trace de ces champions du football, en dépit de sa rentrée récente de captivité. Il peut être, l’an prochain, l’un des meilleurs joueurs français, s’il parvient à se corriger d’une certaine lenteur des gestes » (19 juin 1945).
Jésus multipliait les pains, le LOSC les gardiens
C’est Julien Da Rui qui a vocation à être le gardien numéro de Lille cette saison 44-45. Sauf qu’il se blesse lors de la phase de préparation, ce qui impose de lui trouver un remplaçant. C’est Leporcq qui prend sa place contre Le Havre et Le Mans, en balance avec Fudala, mais l’on comprend, bien que cela soit euphémisé dans les articles, que ni l’un, ni l’autre ne fait l’unanimité. D’ailleurs, si la titularisation de Leporcq [orthographié parfois dans la VDN « Leporc »] n’a aucune conséquence néfaste pour les Lillois qui remportent leurs trois premiers matchs, il laisse pourtant sa place à Fudala contre le Red Star pour une défaite (2-1).
Caricature de Julien Da Rui publiée dans la VDN du 5 mai 1945
Si Da Rui est sur le point de revenir, est toujours en convalescence le 30 novembre en vue du match contre Rennes, si bien que La Voix annonce qu’à l’entraînement « on fera jouer Chesnoy et Witowski [NDDBC : vraisemblablement Félix Witkowski] en vue de choisir l’homme qui gardera la cage lilloise ». C’est le dernier nommé qui jouera contre Rennes, Rouen puis Roubaix. Pour le derby de la veille de la Saint-Sylvestre contre Valenciennes, c’est enfin … Wasilewski qui est annoncé dans les buts lillois dans l’édition du jour ! Est-ce un cinquième gardien ou le journaliste de La Voix qui a mal compris et a tendance à considérer que tous les noms polonais se ressemblent ? On serait tentés par la seconde proposition même si l’absence de mention du gardien lillois dans le compte-rendu du match publié le 2 janvier empêche de trancher catégoriquement.
Julien Da Rui fait finalement son retour dans les buts le 6 février pour un match des 16èmes de coupe de France remporté contre le Stade Français (3-2). Le gardien numéro 1 dans la hiérarchie lilloise. Le quatrième ou cinquième à jouer. Sans compter Chesnoy, envisagé, mais pas titularisé. Et encore le LOSC avait-il d’autres possibilités comme gardien de but avec … Jean Baratte, le buteur lillois ayant déjà occupé le poste avant la fusion.
Bihel, roi des buteurs, mais avec combien de buts ?
René Bihel est l’incontestable meilleur buteur du LOSC de la saison 1944/1945 et, si l’on en croît la page Wikipedia, le meilleur buteur du championnat à égalité avec Pierre Sinibaldi et André Simonyi avec 30 buts inscrits. Selon le site pari-et-gagne, il est par ailleurs présenté comme auteur de 10 buts en Coupe de France. Sont-ce les totaux que nous pouvons calculer à partir de nos sources ?
A la lecture des comptes-rendus de matchs de la VDN, nous relevons au sens strict 29 buts inscrits en championnat pour René Bihel. Toutefois, trois éléments nous permettent d’avancer qu’il en a selon toute vraisemblance marqué au moins 30, et peut-être plus. En effet, si nous parvenons au total de 29 buts inscrits, il faut aussi relever la mention d’un but inscrit sur pénalty le 20 février contre Le Havre dont l’auteur n’est pas précisé. Or, c’est probablement Bihel qui a inscrit ce but puisque c’est lui qui a marqué la totalité des autres pénaltys de la saison et qu’il était bien présent ce jour-là comme l’atteste le fait qu’il a inscrit trois autres buts. Deuxièmement, si notre comptage relève 5 buts inscrits par Bihel lors du match aller contre Le Havre, d’autres sources comme loscstory.free.fr, en relèvent 6. Enfin, on ne peut pas savoir si Bihel a marqué ou non lors du match de championnat perdu (4-3) contre le Racing, la VDN n’indiquant pas les buteurs. Or, Bihel ayant marqué un peu moins de la moitié des buts lillois en championnat cette saison-là, la logique probabiliste – qui n’est donc que probabiliste – voudrait qu’il ait marqué un but. En bref, on a la certitude qu’il a marqué au moins 29 buts, on prend peu de risques en avançant que c’est au moins 30, et il n’est pas impossible qu’il en ait marqué 34.
Quant à la Coupe de France, on comptabilise 12 buts pour Bihel, 7 contre Saint-Quentin, 2 contre le Stade Français, et 3 contre Toulouse, c’est-à-dire deux buts de plus que pari-et-gagne. Par ailleurs, pour des raisons similaires à celles évoquées en championnat, il est très probable qu’il ait marqué en réalité plus. D’abord, contre le Stade Français le 6 février, le buteur sur pénalty lillois n’est pas précisé, et il est donc des plus probables que Bihel en soit l’auteur. Ensuite, si l’on sait que le LOSC a battu Lyon par 3-2, on ignore quels ont été les buteurs. Bihel ayant marqué 12 ou 13 des 20 autres buts lillois en coupe, il n’est pas du tout impossible qu’il soit l’auteur d’un ou plusieurs des buts lillois.
Sur l’ensemble de la saison, nous comptabilisons donc 41 buts associés à son nom par la VDN, 2 autres buts sur pénalty ont probablement été marqués par lui, et il nous manque l’information relative à 6 buts.
Posté le 19 décembre 2024 - par dbclosc
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Posté le 18 décembre 2024 - par dbclosc
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Posté le 17 décembre 2024 - par dbclosc
Les aventures de Gérard Le Pèze
En cette semaine anniversaire du départ du regretté Gérard Lopez (c’est précisément le 18 décembre), rendons-lui hommage avec un chant à sa non-gloire : on lance le son dans une nouvelle fenêtre, on revisite le fameux Gérard Lambert de Renaud, et on donne de la voix !
26 janvier 2017,
Dans le grand stade où qu’y fait nuit,
La présidence du LOSC est déserte,
Gérard Le Pèze rentre chez lui.
Dans le lointain Edwy Plenel
Pousse des cris
Ça y est, j’ai planté le décor,
Créé l’climat de ma chanson,
Ca sent la peur, ça pue la mort,
J’aime bien c’t'ambiance pas vous ? Ah bon !
Voici l’histoire proprement dite
Voici l’intrigue de ce pognon :
Gérard Le Pèze transfère très vite,
L’argent s’engouffre dans son blouson
Dans le lointain les comptables dorment
Jusqu’à Mouscron
Lorsque soudain survient le drame,
Juste à la sortie d’un chiffrage
Y’a plus d’argent c’est un pillage
Gérard Le Pèze est un mirage
T’aurais d’jà dû, Gérard Le Pèze,
Aller ce soir-là en justice
Une bonne procédure judiciaire
Pour ton passif
C’est de la daube et ça s’empile
Personne n’adhère, c’est du gâchis
Dans ce pays après Lille
Y’a pas un club que je séduis
Les Girondins ont la migraine
« ça ch’est pour mi »
Qu’est-c’que j’vais faire, bordel de Dieu ?
Je voudrais encore escroquer
Plus y a d’rapaces plus ça va mieux,
Quand soudain lui vient une idée :
J’vais siphonner un million ou deux
Dans l’réservoir de ces guignols
Et pis après j’file en D2
Comme ça, gratuit’ment par plaisir,
Faut bien qu’j'les dépouille un p’tit peu, je suis ruiné
Une fois son forfait accompli,
Gérard Le Pèze va repartir,
mais Rodez veut rien savoir,
C’est l’Bon Dieu qui l’a puni !
T’aurais d’jà dû, Gérard Le Pèze,
Aller ce soir là en justice
Une bonne procédure judiciaire
Pour ton passif
Alors, pendant que Bordeaux pleure
L’investisseur s’en bat les couilles
Il va s’gaver, un doigt d’honneur
C’est du glaoui cette fripouille
Dans le lointain Lotus est dans l’incertitude
A c’moment là des mecs arrivent
Ceux d’Mediapart, France 3 Région
Et ils lui disent « tu vas poursuivre ?
S’te plaît rends-nous donc le pognon !
On t’fout à poil avec ton chibre
Refais l’budget, efface les dettes,
Tout c’que tu veux mon pote, ton fric
Mais explique nous donc tes recettes »
Dans le lointain DNCG enfin y m’semble
Alors, depuis Esch-sur-Alzette
En compagnie deux mafieux
Gérard Lopez éclate l’enquête
de ces petits journaleux
Faut pas gonfler Gérard Lopez
quand il magouille avec ses dettes
C’est la morale de ma chanson,
Moi j’la trouve chouette,
Pas vous ? Ah bon…
A (re) lire, nos précédents hommages à Gégé : :
Et si la politique de Gérard Lopez c’était 20 ans de LOSC (1997-2017) qu’on assassine ? (février 2017)
« La relégation sportive est une menace réelle » (janvier 2018)
D’un envahissement à l’autre… (mars 2018)
Lettre ouverte à Olivier Létang (juillet 2021)
Nos autres productions artistiques :
Posté le 3 décembre 2024 - par dbclosc
Passe aveugle : Rémy Cabella condamné à payer une amende de 10 000€
Trop, c’est trop. En raison d’un usage excessif de la passe aveugle, la direction du LOSC a souhaité frapper fort : Rémy Cabella devra payer 10 000€.
Dans l’euphorie des festivités liées au 80 ans, l’information est passée inaperçue : en coulisses, à l’issue du match contre Rennes, Olivier Létang a convoqué le meneur de jeu lillois, encore auteur d’une passe aveugle. Ce geste, bien connu des puristes, consiste à transmettre le ballon à un coéquipier en regardant dans une autre direction, dans l’espoir de tromper la vigilance de l’adversaire. Si cette méthode peut s’avérer spectaculaire, il est reproché au joueur de 34 ans un usage tout à fait inutile du geste.
On savait que le LOSC ne lésinait pas avec la discipline : après la sanction infligée à Momo Bayo en août 2022 ou les décisions, plus récentes, à l’encontre de Jonathan David et Thomas Meunier en août 2024 – les deux joueurs avaient séché un dîner collectif à la veille du match contre le PSG -, la présidence, en concertation le coach Bruno Genesio, a désormais décidé de s’immiscer sur le terrain sportif.
À l’appui de leur jugement, les deux hommes forts du LOSC mettent notamment en avant deux arguments : d’une part, la passe ne mettrait pas spécialement les coéquipiers de Cabella dans une position favorable, alors qu’elle est censée déstabiliser l’adversaire et aboutir à une situation dangereuse. Et comme ce geste est souvent réalisé en fin de match, à un moment où l’enjeu est plus faible ; dès lors, le joueur ne prendrait en réalité aucun risque et se contenterait d’amuser la galerie, parfois avec arrogance.
D’autre part, plus grave, Rémy Cabella ne tromperait personne avec ses passes aveugles. En effet, au lieu de tourner la tête puis d’effectuer une passe, il fait d’abord une passe avant de tourner la tête, ce qui rend le geste ridicule. Bruno Genesio, particulièrement remonté, a signalé que ce geste faisait rire dans le vestiaire, et qu’ « à la limite, s’il déstabilise quelqu’un, ce sont ses coéquipiers ».
Mais qu’est-ce qui, cette fois, a poussé la direction du club à sanctionner Cabella, coutumier du fait ? La raison est toute simple : contre Rennes, non seulement il a de nouveau fait sa passe avant de tourner la tête et, de surcroît, il a tourné la tête vers le public. Dès lors, Olivier Létang a souligné que même si la combinaison des deux gestes avait été faite dans le bon sens, elle n’aurait jamais trompé un défenseur sensé, qui se doute bien qu’un adversaire ne va pas faire une passe au public, fût-il le sien.
Pour sa défense, le meneur lillois a avancé qu’il aimait les passes, et que l’amour rendait aveugle. Ce bon mot n’a pas ému Olivier « Lopez je t’emmerde » Létang. Intransigeant, le club a indiqué dans un communiqué que « cette décision a été prise de manière concertée et partagée entre le président et l’entraîneur (…) Elle fait suite au non-respect du règlement intérieur et des règles collectives en vigueur au sein de l’effectif et du vestiaire lillois dans le cadre d’un match ».
En outre, la direction losciste a rappelé que quiconque s’essaierait prochainement à une passe aveugle sera encore plus sévèrement sanctionné : « l’égalité de traitement entre les joueurs doit être absolue, aucun joueur n’étant au-dessus du club et du cadre collectif ». On peut dès lors considérer que la sanction n’a rien à voir avec le fait que le joueur a systématiquement manqué ses entrées en jeu en 23/24, ou que son attitude d’adolescent attardé contraste avec l’idée qu’on se fait traditionnellement d’un « joueur d’expérience ».
Farouche opposant à la passe aveugle, Renato Sanches et pour le port des lunettes pour tous. Ce qui n’est pas sans poser d’autres types de problèmes.
Le n°10 lillois a accepté la sanction, indiquant qu’il souhaitait que la somme soit versée à une association de promotion du Cécifoot.
Après cette nouvelle provocation, la direction du LOSC envisage désormais d’écarter le joueur du groupe professionnel.
Passeur aveugle, il arrive à Rémy Cabella d’être buteur muet alors qu’il frappe comme un sourd
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Posté le 11 octobre 2024 - par dbclosc
Surprise sur prise et but de la bite : peut-on rire du LOSC ?
L’histoire de la télévision française est largement ternie par la diffusion de deux émissions : l’une est un piège de l’émission Surprise sur prise en 1992, l’autre est un reportage de Groland en 2009. Le LOSC y sert d’arrière-plan pour faire rire : est-ce moral ?
Peut-on rire de tout ? Voilà une question sur laquelle tous les apprenti-philosophes se sont déjà penchés. À cette question, nous répondons : non. D’une part parce que ça prendrait trop de temps ; et d’autre part car il est évident que l’on ne peut pas rire du LOSC. Le sujet est bien trop sérieux : les grands succès du club l’ont érigé au rang d’institution sacrée. S’en moquer ne peut alors que susciter la colère divine.
Pourtant, d’aucuns se n’en privent pas, et ce en utilisant qui touchent un public très étendu, à travers la télévision. Revenons sur deux émissions.
Surprise sur prise : drôle en apparence
En 1992, Thierry Lhermitte est piégé dans Surprise sur prise. Chez des amis, l’acteur regarde un match de foot quand un autre de ses amis, Richard, l’appelle pour lui indiquer de bien observer son écran durant la mi-temps, au moment d’un spectacle de samba organisé sur la pelouse. Première surprise, l’une des « danseuses » est Richard. Les rebondissements s’enchaînent et montent en intensité : depuis le Parc, l’ami chevelu annonce par téléphone des événements à venir : le téléspectateur attend donc avec délectation, en compagnie de Lhermitte, les futurs rebondissements. Et on n’est pas déçus : entrée sur le terrain de l’ami, qui parvient même à mettre un but, et envahissement nu en mode « striker ». Lhermitte, entre gêne et hilarité, apprécie le moment.
Mais là n’est pas l’essentiel. En prêtant l’oreille aux commentaires de Thierry Roland et Jean-Michel Larqué, ainsi qu’en regardant les quelques séquences du match qui apparaissent, on comprend que le match que regarde Thierry Lhermitte oppose le PSG au LOSC.
Et plus précisément, il s’agit du PSG/LOSC de la saison 1991/1992 : les noms et les visages qui apparaissent à l’écran ne laissent guère de doute, qu’il s’agisse des statistiques relatives aux joueurs, aux plans sur Nadon, Frandsen, ou à la présence de Jacques Santini sur le banc. Et idem côté PSG, avec Le Guen, Jorge, ou Bats dans les buts. La Voix du Nord indique qu’une école de samba a fait une démonstration avant le match : le premier gag destiné à Lhermitte y a été tourné à ce moment.
Ce PSG/LOSC est un match de championnat de la 10e journée, avancé au vendredi 13 septembre 1991, entre les deux meilleurs défenses du championnat jusqu’alors ; Lille n’a encaissé que 5 buts, et Paris 4. Avant ce match, le LOSC est 7e (11 points) et Paris 4e (12 points). À l’arrivée, Paris s’impose 2-0 avec des buts de Daniel Bravo (41e) et de Christian Pérez (89e).
Et un, et deux, et trois blessés
Bien entendu, il n’est pas venu à l’esprit des concepteurs du gag de choisir un match où le LOSC s’impose et dans lequel que le copain enfile une tunique du LOSC pour marquer ! C’est un premier complot.
Mais au-delà du score, le « gag » est décidément mal choisi : en effet, ce complot en cache un autre d’une plus grande ampleur.
Resituons le contexte : la saison précédente, Lille avait terminé 6ème, échouant à deux points de sa première qualification européenne. La saison 1991/1992 repart sur les mêmes bases, c’est à dire sur celles d’une équipe fort solide à défaut d’être géniale. Avant le match de Paris, Lille a les yeux tournés vers le haut du classement : en 9 matches, a gagné 4 fois, fait 3 nuls, et perdu 2 matches. Et encore, précisons-le, ces deux défaites l’ont été, sur la plus petite des marges (1-0) sur les terrains des ogres marseillais et monégasques. Et le LOSC a aussi déjà joué à Nantes, alors 3ème, où il s’était imposé (1-2). C’est donc en toute confiance que la Voix du Nord se demande, le matin du match, si le LOSC va rester la bête noire du PSG.
Mais, dès la 21e minute, Per Frandsen est victime d’un tacle par derrière d’Antoine Kombouaré : il est remplacé par François Brisson. Six minutes plus tard, Rollain se claque : entrée de Da Silva. Puis, à la 37e minute, après un choc avec Valdo, Fichaux se blesse. Problème : seuls deux remplacements sont autorisés. Le LOSC poursuit donc la rencontre à 10, et Bravo ouvre le score 4 minutes après.
Ignominie : Surprise sur prise propose un gros plan sur le blessé
Saleté de vendredi 13
Le bilan est lourd : grosse entorse avec rupture totale de presque tous les vaisseaux sanguin pour Frandsen ; claquage pour Rollain ; fracture de la malléole externe pour Fichaux. Leurs absences seront respectivement de trois, deux et quatre mois. Et encore, dans le cas de Rollain, il faut aussi remarquer qu’il rechute deux matches après son retour, pour une nouvelle absence de deux mois.
Après le match, les Lillois sont en colère, estimant que l’arbitre, Monsieur Pauchard, est passé à côté de son match. La contestation des Lillois, dont on nous fait comprendre qu’elle vient du « but » de Richard, est en fait un scène de protestation due aux blessures. C’est donc pendant cette scène dramatique que les téléspectateurs rient !
S’il n’y a aucun doute que Rollain s’est blessé seul, les deux autres blessures sont attribuées à la « violence » des Parisiens : « ce n’est pas en se cognant contre des mouches que Fichaux et Frandsen se sont blessés » déclare Bernard Gardon, le directeur sportif du club. C’est notamment le tacle de Kombouaré, qualifié d’« attentat » par Jacques Santini, qui concentre la colère des Dogues. Jean-Luc Buisine s’étonne aussi de la mansuétude de l’arbitre et de l’absence de contrition des Parisiens après-match, tandis que Paul Besson, remonté comme jamais, envisage d’attaquer Kombouaré pour « coups et blessures volontaires ».
Les conséquences sont terribles, car la suite du championnat sera plus médiocre pour les Dogues, qui terminent le championnat à la 13e place. Autrement dit, ce match à Paris est le tournant de la saison. En fin de saison, Santini déclarera : « nous aurions pu nous rapprocher de la 5ème ou 6ème place si nous n’avions pas perdu trois titulaires le même soir, en septembre dernier à Paris : Frandsen, notre homme de bas, Fichaux et Rollain. C’était trop pour nous. »
Pire encore, si tant est que ce soit possible : voici ce qu’on peut lire dans la presse régionale.
En lisant le mot « gag », une question se pose immanquablement : tout ceci était-il prémédité ?
N’oublions que c’était ça aussi, les « années Mitterrand ».
C’est toujours mieux qu’une équipe de bras cassés
La séquence en entier :
Groland à l’amende
Deuxième émission à se servir des images du LOSC pour le montrer en mauvaise posture : Groland, la célèbre émission parodique de Canal +.
Contextualisons : en novembre 2009, la France se qualifie pour la coupe du monde 2010 grâce à un match nul contre l’Irlande (1-1), après avoir gagné 1-0 à l’aller. On s’en souvient tous : le but français est amené grâce à une grossière main de Thierry Henry. Les Irlandais protestent et se dirigent vers l’arbitre en montrant leur main pour signifier qu’Henry a utilisé la sienne. Cette scène de contestation est à l’origine d’un reportage grolandais rappelant que, au Groland aussi, il y a des buts litigieux.
Ainsi, lors de la rencontre entre Groville et Mufflins, un incident survient.
Avez-vous remarqué ? En dehors des scènes spécialement tournées par l’équipe de Groland, on aperçoit des extraits d’un match au Stadium nord. En l’occurrence, il s’agit de Lille/Monaco, saison 2008/2009. Et, comme par hasard, la séquence du but de la bite offre un rapide plan sur un but concédé par le LOSC ! Cerise sur l’Hitoto : c’est un but marqué par Grégory Malicki, contre son camp. Lors de ce match, un monégasque avait frappé un coup-franc et le gardien lillois, malchanceux, avait bien involontairement marqué du dos après que le ballon eut tapé le poteau.
Cela étant, l’équipe grolandaise a cette fois eu la décence de ne pas piocher des images d’une défaite lilloise : en effet, le LOSC s’est imposé 2-1 ce soir-là.
Mais on peut se poser des questions sur ce choix : sur les milliers de buts marqués depuis les débuts du championnat de France, choisir celui-là s’imposait-il ? Nous y voyons là aussi un complot, qu’il est facile d’expliquer : Christophe Salengro, le président du Groland, était natif de Lens, et supportait le Racing. Il a même sa statue à Lens depuis 2021 !
On concédera au Groland une certaine connaissance de l’histoire du LOSC : il est en effet possible que ce gag trouve son origine dans la fameuse interaction entre Pierre Mauroy et la bite de Verel, en 1982. Alors Premier Ministre, le maire de Lille était allé faire un petit tour dans le vestiaire du LOSC et y avait croisé l’attaquant Turc des Dogues dont on rappelle que le prénom est « Engin », comme un symbole.
On l’aura compris : le LOSC entretient des relations contrariées avec la petite lucarne. Un paradoxe pour une équipe qui marque tant de buts en pleine lucarne.
Posté le 1 octobre 2024 - par dbclosc
Protégé : Septembre 1925 : le Real Madrid à Lille, première
Posté le 26 septembre 2024 - par dbclosc
Jean-Marie Aubry et les pénalties (Top 5)
Autres temps, autres mœurs : la sortie violente du gardien de but.
Venu d’Angers en 1995, Jean-Marie Aubry s’installe dans le but des Dogues lors de la 10e journée du championnat 1995/1996, contre Le Havre. Il prend la place de Jean-Claude Nadon, gardien du LOSC depuis 1989, qui fait les frais d’un début de saison catastrophique (seulement 2 points marqués) auquel il n’est pas étranger, à cause de quelques grossières et inhabituelles erreurs.
À partir de ce moment, et jusqu’en 1998, Aubry jouera 104 matches avec l’équipe lilloise, ne laissant sa place que ponctuellement pour diverses raisons (maintien de Nadon en coupe de France 95/96, 4 matches ; blessure en février 1997, 2 matches ; blessure en août 1997, 4 matches ; blessure en janvier 98, 3 matches ; brouille avec Froger au printemps 1998, 1 match).
Avec Aubry dans les buts, le LOSC a concédé 14 pénalties. On en sait pas trop si ce chiffre est dans la moyenne de ce que peut concéder un club sur trois saisons, mais à vue de nez comme ça, ça nous semble beaucoup. C’est sans doute plus normal si on rapporte ce chiffre à la situation losciste de l’époque : entre 1995 et 1998, le LOSC connaît un maintien miraculeux, une descente, et une non-remontée. On peut aisément concevoir qu’une équipe qui joue le bas de tableau deux saisons sur trois puisse concéder un nombre élevé de pénalties.
Voilà la répartition des pénalties concédés par le LOSC avec Aubry dans les buts :
_4 en 95/96 (Bastia, Saint-Etienne (2), Monaco) ;
_4 en 96/97 (Rennes, Nantes (2), Monaco)
_6 en 97/98. Alors qu’il s’agit de la saison où le LOSC termine 4e de D2… Mais il faut dire qu’à l’extérieur, l’équipe de Thierry Froger n’était guère performante ! Ces 6 pénalties sont d’ailleurs tous concédés hors de nos bases (Saint-Etienne, Wasquehal, Louhans-Cuiseaux, Martigues, Nancy, Beauvais).
Avec son mètre 76, son physique est plus proche de celui de Jean-Pierre Mottet que de celui de Grégory Wimbée : agile, il a tendance à bondir de manière spectaculaire, comme le faisait son prédécesseur moustachu. Mais cette explosivité a un pendant négatif : quand ce n’est pas fait régulièrement, le choc peut être brutal. Et cela s’est plusieurs fois vérifié avec Jean-Marie Aubry. Sur les 14 pénalties concédés quand il a gardé la cage du LOSC, il en a directement provoqués 5. Et, à chaque fois, on peut dire que ça a été spectaculaire et, en étant un peu méchants, sacrément grossier : sorties non maîtrisées, pas vraiment utiles ou franchement dangereuses, voici notre top 5 des pénalties concédés par JMA. Ayez bien en tête qu’il n’a concédé aucun carton pour ces fautes.
N°5 : Lille/Nantes, octobre 1996
Allez, là, ce n’est pas encore bien méchant. Toutefois, le Nantais Makélélé, d’ailleurs peu connu pour ses qualités de finisseur, ne partait pas vraiment vers le but et ne pouvait pas espérer grand chose de mieux qu’une sortie manquée du gardien. But de N’Doram, et score final de 3-3.
N°4 : Wasquehal/Lille, septembre 1997
Superbe alignement de la défense losciste, qui laisse échapper deux wasquehaliens dans son dos. Là, on peut considérer que la faute est le « bon » geste, car c’était certainement but de W. Loko derrière. Mais tout de même, c’est un bon gros fauchage. Premier but de Wasquehal contre Lille, et 1-1 à la fin.
N°3 : Lille/Rennes, août 1996
Wiltord est en angle fermé et semble partir dans la direction opposée au but ? Pour Aubry, ce n’est pas une raison suffisante pour ne pas se jeter les deux pieds en avant sur l’attaquant rennais ! Égalisation de Guivarc’h, mais le LOSC s’impose 3-1.
N°2 : Bastia/Lille, décembre 1995
Attention, ça devient violent. Déjà 3-0 pour les Corses, il n’y a plus rien à perdre alors amusons-nous : balle dans le dos de la défense, sortie à contretemps et saut les deux pieds en avant au niveau du torse, le tout sans toucher le ballon, du grand art. Drobjnak transforme, et sacrée rouste pour les Dogues (0-4).
Ce qui sublime la séquence, c’est d’oser contester.
N°1 : Lille-Monaco, janvier 1996
Chaque point compte pour ce LOSC englué en fond de classement. Lille ne part pas vraiment favori et, pour mettre encore moins de chances de son côté, se retrouve à 10 dès la 20e minute (expulsion de Collot). Le match est pourtant équilibré, jusqu’au moment où Ikpeba parvient enfin à échapper à la défense des Dogues. Le dribble de l’attaquant monégasque est parfaitement exécuté. Et là, c’est le sacrifice ultime.
Comme tous ceux qu’il a tirés contre Lille, Sonny Anderson manque le pénalty. Pour couronner le tout, le gardien lillois fonce vers Anderson et, tête contre tête, exécute une simulation qui aboutit à l’un des plus gros bordels vu à Grimonprez-Jooris, avec dans le premier rôle un Thierry Rabat qui frappe tout ce qui lui passe sous la main. Verdict : carton rouge pour… Anderson. Beau joueur, Aubry annonce après le match : « c’est vrai qu’il y a peut-être eu un peu de provocation de ma part ». Score final, 0-0.
Pour être tout à fait complet, sur les 14 pénalties auxquels Aubry a fait face, 11 ont été marqués. Les 3 échecs sont : Moravcik (Saint-Etienne en décembre 1995, transversale) ; le pénalty d’Anderson ci-dessus et… Anderson (Monaco, avril 1997. Le seul qu’Aubry ait détourné).
Rendez-nous notre foot des années 90 !