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Posté le 9 novembre 2015 - par dbclosc
Sur le match nul à 3 points : entretien avec le sociologue sommaire Bobby Richardson Richardson
Bobby Richardon Richardson est sociologue sommaire. Il a récemment publié « Les coulisses du complot contre le LOSC ». Dans son ouvrage, il revient longuement sur la règle du match nul à 3 points, et analyse les 25 dernières années de première division suivant cette règle. Il a accepté de nous rencontrer en entretien.
Dbclosc : Bobby Richardson Richardson, dans votre dernier ouvrage, vous revenez sur les classements selon la règle du match nul à trois points, et vous soulignez que les instances nationales refusent de reconnaître sa légitimité …
BRR : Pour moi, c’est clair, cette règle dérange en haut-lieu. Elle gêne des intérêts bien établis. Comme par exemple le lobby des « M ». Historiquement, les équipes dont le nom commence par M font très peu de matches nuls, et, par contre gagnent beaucoup de matches. Inévitablement, ils ont leurs réseaux au sein des instances qui leur permettent de légitimer l’idée selon laquelle il faut davantage récompenser la victoire.
Dblosc : Mais, comment expliquer que les équipes en « M » gagnent plus qu’elles ne font match nul ?
BRR : C’est comme ça, c’est naturel. C’est dans les gènes.
Dblosc : Comment ça dans les gènes ? Il n’y a pourtant pas de gène qui détermine le fait de joueur dans une équipe dont le nom commence par telle ou telle lettre …
BRR : Si, si.
Dblosc : … Ah ? … Bon … Bref, dans votre ouvrage, vous montrez par exemple que le LOSC a été particulièrement pénalisé par le fait qu’on accorde plus de points aux victoires qu’aux matchs nuls …
BRR : … oui ? C’est quoi votre question ?
Dblosc : ben, en fait, c’est pas une question, mais ptet que vous pouvez commenter.
BRR : ah … bon, d’accord. Alors, en 1990-1991, le LOSC aurait longtemps caracolé en tête avec un classement accordants 3 points par nul, et 1 point par victoire. A ce jeu, le LOSC était en tête du classement avec 48 points (14 nuls et 6 victoires) après 26 journées, devant Bordeaux, 44 points (5 victoires, 13 nuls), Nice, 42 points (12 nuls, 6 victoires) et Toulon, 40 points (11 nuls, 7 victoires), tandis que Cannes n’est encore qu’à 37 points. Le titre semble leur est ouvert. Vous remarquerez qu’il n’y a aucune équipe en « M » dans ce classement, alors que le classement « officiel » (Il fait des guillemets avec les doigts. Il nous l’a expliqué après, parce que sur le moment nous pensions qu’il imitait Jacques Chirac faisant le V de la victoire) plaçait Marseille en tête, Monaco deuxième, et Montpellier quatrième. Le troisième, comme par hasard, c’était Auxerre …
Dblosc : qu’entendez-vous par « comme par hasard » ?
BRR : Vous voyez très bien ce que j’entends par là …
Dblosc : Ben, non, pas du tout.
BRR : Si, si. Vous voyez très bien.
Dblosc : …
BRR : …
Dblosc : bien, bref, mais ensuite le LOSC s’écroule …
BRR : Tout à fait, il fait une très mauvaise série, un seul nul en huit matches, alors qu’il faisait le nul plus d’un match sur deux. Cannes, en parallèle, fait une remontée fantastique, faisant 8 nuls sur les 12 derniers matches et coiffant les lillois sur au poteau …
Dblosc : Ah bon ? Ils ont coiffé les joueurs de Lille ? C’est sympa … comme quoi, y a quand-même des valeurs d’entraide même dans le milieu du foot …
BRR : non, non, c’est une expression. En fait ça veut dire qu’ils les ont battus de justesse. A une journée de la fin, Lille est encore devant. Mais Lille foire totalement sa fin de match contre Metz pour le dernier match. A la 70ème minute, il y a match nul des deux côtés, et les lillois perdent totalement les pédales : ils marquent à la 71ème, à la 72ème et à la 80ème. A 4-1, Lille avait perdu l’espoir de se faire rattraper …
Dblosc : A ce sujet, vous regrettez que les défenseurs du nul à 3 pts défendent l’idée d’une victoire à 1 point et non pas à zéro.
BRR : …
Dblosc : je sais, c’est pas une question, mais si vous pouviez commenter ça serait bien.
BRR : L’exemple de Bordeaux en 2004-2005 montre pourquoi. Personne n’a jamais fait autant de matches nuls sur une saison, 20. Et bien, avec la victoire à 1 point, cela n’a pas suffi pour qu’ils aient le titre. Monaco avait 2 nuls en moins, mais 7 victoires de plus. Vous remarquerez, c’est Monaco qui passe devant du coup, une équipe en « M » … Bref, après il y a eu une levée de boucliers contre la victoire à 1 point, mais ça n’a rien changé.
Dblosc : Ah bon ? Une levée de boucliers ? Mais Pourquoi ? J’vois pas à quoi ça peut servir de lever des boucliers …
BRR : c’est une expression en fait on lève pas vraiment des boucliers.
Dblosc : …
BRR : …
Dblosc : merci, Bobby Richardson Richardson.
Posté le 8 novembre 2015 - par dbclosc
Mystère au coin …
Vous souvenez-vous de « Mystère » cette remarquable émission présentée par le non moins remarquable Jacques Pradel ?
On flippait parce qu’on voyait des pommes voler, des statue de la vierge qui pleure du sang ou encore le visage de jésus dessiné à la pisse dans la neige, dingue ! J’étais petit mais j’avais presque l’impression d’y croire.
Vous vous souvenez n’est ce pas? Et bien moi pendant trois ans j’ai assisté à un mystère récurrent que je nommerais: le-corner-tout-pourrave-à -ras-de-terre-au-premier-poteau-dans-les-pieds-de-l’adversaire.
si si.
Lors d’un précédent article concernant le retour de « la victoire aux corners » on pouvait lire: « Tous les gamins foirent leurs corners, c’est une loi anthropologique. »
Faut-il en déduire que les joueurs lillois sont restés de grands enfants ?
Je ne pense pas que des statistiques existent à ce sujet mais j’adorerais connaître le nombre de corners tout pourraves tirés par le LOSC entre 1997 et 2000, J’étais si fier chaque année avec mon abonnement à 330 francs, avec les copains on se garait dans la gadoue-parking du mythique Grimonprez , et on se délectait de match inoubliables, comme ce bon vieux Lille-Sochaux du 9 décembre 2001. Lors de ce match, Monsieur Bruno Derrien, arbitre à ces heures, avait refusé 3 buts au LOSC (quand on vous parle de complot : merci Derrien, j’ai envie d’dire) même s’il avait pas tout à fait tort, nous on était tout à fait dégoûtés. Le plus drôle c’est que lors d’une interview d’après match il avait répondu à un journaliste : « pour qu’un but soit valable il faut qu’il soit marqué correctement » s’il avait ajouté « et je vous encule tous » je crois que ça n’aurait choqué personne. Depuis ce jour Mikkel Beck ne marque que des buts correctement.
Revenons-en au fait qui nous intéresse, si si ça vous intéresse, quelqu’un pourrait-il m’expliquer le syndrome de la patte molle, du pied crochu de la liquéfaction musculaire qui frappa les joueurs du LOSC au moment de tirer un coup de pied de coin ? Selon mes propres statistiques issus de ma mémoire, 4 corners sur 5 étaient totalement ratés, une aubaine pour les défenseurs, chic un corner à nous la contre-attaque ! Ce qui me surprenait le plus c’est que tous les joueurs avaient l’air de parfaitement s’en accommoder, « les corners c’est pour les blaireaux ! wesh mon frère ! »
Depuis le niveau technique des préposés au corner a nettement progressé, même si parfois, il nous arrive de voir nos joueurs rendre hommage à leurs glorieux aînés petites frappes. Une grande famille le LOSC.
Les corners pourris, c’est un peu notre identité, notre ADN. Ne l’oublions jamais.
P.R GARAGISTE.
Posté le 8 novembre 2015 - par dbclosc
Donne-nous des nouvelles Alain Durand
16 novembre 1999. Le LOSC, leader de deuxième division, reçoit le Red Star, alors en National, pour le compte du 1er tour de la Coupe de la Ligue. A priori, pas le match qui fait peur. Je me souviens y avoir été avec des potes en présidentielles, parce que les places étaient particulièrement peu chères. Le match était en semaine, il faisait froid, donc il fallait trouver des moyens de motiver les supporters à venir.
Pas si facile que ça pour autant. Richard Akiana ouvre le score (67ème) et nous fait un peu trembler. Mais Dagui Bakari égalise rapidement (72ème), puis Ted Kelton Agasson donne l’avantage au LOSC dans la foulée (78ème). Nous sommes comblés, quand deux minutes plus tard, Alain Durand fait son entrée en jeu.
La soirée est belle alors. Nous gagnons, et Alain Durand nous fait bien rire. Personnellement, « Alain Durand » pour moi, ça m’évoque les problèmes de mathématiques que nous avions en primaire, du genre : « La maman d’Alain Durand lui donne 20 francs pour aller acheter 3 saucisses à 2 francs et 2 pots de moutarde à 3 francs. Lui reste-t-il assez d’argent pour s’acheter un slip à 5 francs vu qu’il vient de dégommer le dernier à peu près potable qu’il lui restait ». A part Alain Durand, les personnes dans les problèmes de math ne peuvent que s’appeler Pierre Dupont.
Donc, quand Alain Durand passe côté droit à côté de nos présidentielles, on le chambre un peu. En tout cas, il nous fait bien marrer. On pense pouvoir bientôt rentrer chez nous, les arrêts de jeu arrivent à leur fin. Dernier corner du match, tiré par Alain Durand. Vannes sur le fait que le corner va finir on sait pas où et puis … but par corner rentrant. Flûte.
Problème : « étant donné qu’il faut 13 tentatives de dribbles en moyenne à Alain Durand pour en réussir un, combien de dribbles doit-il faire pour dribbler Pierre Dupont trois fois ? »
Les prolongations ne donnent rien et on finit aux tirs aux buts. Lille perd par 4 à 1, et je suis presque sûr qu’Alain Durand nous en met un.
Les supporters sont pas contents. Un supporter donne un coup dans un siège qui se détache et tombe pas loin de moi. Bon, je repars avec, c’est toujours ça de gagné.
Alain Durand, donne-nous des nouvelles, s’il te plaît. Sinon, je vais être obligé d’inventer une interview, et du coup t’aurais beaucoup moins la maîtrise de ce que tu vas dire …
Posté le 8 novembre 2015 - par dbclosc
Pour la généralisation de la « victoire aux corners »
Je ne sais pas ça existe encore, mais quand j’étais petits, lors des tournois qu’on disputait, il y a eu cette règle selon laquelle, en cas d’égalité, c’est l’équipe qui a eu le plus de corners qui l’emporte. Forcément, t’imagines un peu les générations de gamins dégoûtés que ça a pu former. Je nous imagine, pleurant dans nos lits le soir parce que nous avions perdu trois matches de tournoi outrageusement dominés, mais perdus à la règle des corners.
Nous, on avait pensé à des solutions alternatives, comme de déterminer le vainqueur à la courte-quéquette. Le principe de la courte-quéquette est le même que celui de la courte-paille, sauf que le perdant c’est celui qui a la plus courte quéquette. Mais notre coach nous avait dissuadé, arguant que cela pouvait engendrer la stigmatisation de la plus petite quéquette de l’équipe, qui ferait perdre son équipe à son corps défendant. En vrai, je pense qu’il avait bien conscience qu’on était une équipe de p’tites quéquettes, et ça l’embêtait de devoir faire ses compos à partir de ce critère qui ne reflétait pas toujours le talent footballistique.
Bref, cette règle de la victoire aux corners en cas d’égalité engendrait chez nous des effets un peu bizarres. Je me revois débordant côté droit et, à l’approche du but, m’interroger : « Bobby, si tu tentes de marquer le but, t’as 20 % de chances d’y arriver. Par contre, le corner, t’as 75 % de chances. On est à 5 corners partout, allez, je tente le corner ». Et puis, bien sûr, en général tu te prenais un but assassin sur le contre qui suivait ton corner que, inévitablement tu foirais. Tous les gamins foirent leurs corners, c’est une loi anthropologique.
Bref, imaginons quel serait le classement de L1 si la victoire se jouait aux corners en cas d’égalité. J’ai rajouté ma propre règle à moi : en cas d’égalité aux corners, c’est l’équipe qui a été le plus souvent hors-jeu qui gagne.
classement officiel Bas du formulaire |
classement victoire aux corners | Equipe | J | V | D | Df | PT |
1 | 1 | PSG | 13 | 13 | 0 | 25 | 39 |
2 | 4 | Caen | 13 | 8 | 5 | 0 | 24 |
3 | 2 | Olympique Lyonnais | 12 | 10 | 2 | 9 | 30 |
4 | 7 | Saint-Étienne | 12 | 7 | 5 | 3 | 21 |
5 | 8 | Angers | 13 | 7 | 6 | 3 | 21 |
6 | 11 | Lorient | 13 | 6 | 7 | 4 | 18 |
7 | 3 | Rennes | 13 | 9 | 4 | 3 | 27 |
8 | 9 | Monaco | 12 | 7 | 5 | 1 | 21 |
9 | 12 | Nantes | 13 | 6 | 7 | -2 | 18 |
10 | 6 | Nice | 12 | 7 | 5 | 9 | 21 |
11 | 5 | Guingamp | 13 | 8 | 5 | -4 | 24 |
12 | 10 | Olympique Mars… | 12 | 6 | 7 | 5 | 18 |
13 | 12 | Reims | 13 | 6 | 7 | -2 | 18 |
14 | 14 | Bordeaux | 12 | 6 | 7 | -4 | 18 |
15 | 17 | Bastia | 13 | 4 | 9 | -5 | 12 |
16 | 15 | Lille | 13 | 5 | 8 | -1 | 15 |
17 | 16 | Montpellier | 13 | 5 | 8 | -5 | 15 |
18 | 18 | Gazélec Ajaccio | 13 | 3 | 10 | -6 | 9 |
19 | 19 | Toulouse | 13 | 2 | 11 | -14 | 6 |
20 | 20 | Troyes | 13 | 2 | 11 | -19 | 6 |
Bien sûr, comme par hasard, le LOSC est largement pénalisé par cette absence de règle de la victoire aux corners. Mais c’est surtout Rennes (qui serait 3ème et non 7ème), Guingamp (qui serait 5ème et non 11ème) et Nice (6ème plutôt que 10ème) qui subissent cette règlementation. Saint-Etienne, Angers, et surtout Lorient peuvent en revanche se féliciter d’une telle règle
Posté le 7 novembre 2015 - par dbclosc
Boufal-Tallo : c’est moi !
Moi, j’aime bien faire des blagues.
L’affaire Sassus-Olmeta vous vous souvenez ?
En fait Olmeta soupçonnait Jean-Luc Sassus d’avoir des vues sur sa meuf. Cette rumeur, c’était moi.
Je rentre dans le vestiaire lyonnais, il n’y a que Pascal Olmeta. Je lui dis : « Il paraît qu’avec Jean-Luc, Sassus ». Olmeta rigole. Je le regarde froidement : « Non, mais t’as pas compris. J’ai dit : avec Jean-Luc, Sassus ». Olmeta bloque, un moment, et me demande « Tu veux dire que … » « Tu m’as très bien compris Pascal ». Je sors, et Jean-Luc Sassus fait le chemin inverse. J’entends des noms d’oiseaux de la part de Pascal, une réaction incrédule de Jean-Luc, puis un grand crac.
Eh ben, Boufal et Tallo, c’est pareil. Tout allait bien. Junior Tallo était de bonne humeur, le matin même il avait réussi à tromper la vigilance du gardien. Non, non, il n’a pas réussi à marquer, il avait juste réussi à profiter d’un moment d’inattention d’Enyeama au petit déjeuner pour lui piquer son petit suisse. C’était déjà pas mal.
Ça m’avait donné une idée. Je vois Boufal. J’lui dis « Pas cool, ça mec. Pour une fois que Junior arrive à en mettre une au fond ». Boufal, tout sourire « C’est cool, au contraire. Si Junior Tallo retrouve la confiance c’est cool ! ». Je le regarde froidement : « Non, mais t’as pas compris. J’ai dit, pour une fois que Junior Tallo en met une au fond. T’imagines bien que je parle pas de foot. Tu te rappelles pas avec qui t’es sorti en boîte hier, toi et ta meuf ? » Je sors, Tallo fait le chemin inverse …
Bon, Thierry Froger passait par là par hasard, et s’est pris la patate de Boufal. Mais bon, depuis Boufal et Tallo sont quand même un peu fâchés malgré la courageuse intervention de Thierry.
Voilà …
Posté le 6 novembre 2015 - par dbclosc
L’âge d’or international du LOSC (partie 2) : les tournois de la CUDL 1981 et 1982
Je t’ai parlé, il y a peu du tournoi de la CUDL, organisé chaque année. Je t’ai alors parlé des éditions 1979 et 1980, n’oubliant pas de te souligner que les gens de ma génération assurent sexuellement bien davantage que ceux de la tienne. Mais, figure-toi, ce n’est pas le cœur de mon propos. Le cœur de mon propos, c’est cette magnifique histoire du tournoi de la CUDL, et, en l’occurrence, les éditions 1981 et 1982.
Bref, bien qu’ignoré par les médias à la solde du complot, ce tournoi, c’était quelque chose. En 1981 donc, le LOSC remet son prestigieux titre en jeu. Le programme reste gratiné, avec le retour du RC Lens, 13ème du dernier championnat, c’est-à-dire devant le LOSC 17ème. A priori, le lillois n’ont que peu d’espoirs à avoir en demi-finale contre l’AZ Alkmaar, champion et vainqueur de la coupe des Pays-Bas et finaliste de la dernière Coupe de l’UEFA. En plus, cette bande de bataves aligne son équipe-type … Avec le Zeljeznicar Sarajevo, Lens semble mieux loti, son adversaire n’ayant fini qu’à la 14ème place du dernier championnat yougoslave. Autant dire que les néerlandais apparaissent de très loin favoris de ce tournoi d’un niveau un tantinet en-deçà des précédents.
Lens emporte sa demi-finale, mais il lui faut les tirs aux buts. Place au massacre pour le match LOSC-AZ Alkmaar … mais, parce que la vie est pas toujours toute pourrite, pas dans le sens attendu. Si Alkmaar ouvre le score par Peters (33ème), Domergue égalise (35è), puis Françoise donne l’avantage au LOSC avant la mi-temps (44è). Après la pause, Simon (66è), Bocchi (73è), puis encore Simon (78è) donne une ampleur incroyable au succès du LOSC (5-1) ! Lille est tellement faciles qu’il a laissé les hollandais réduire le score par Kist (87è) puis Tol (90è), un peu pour leur faire plaisir faut l’dire. Note au passage qu’on a mis un 5-0 en 43 minutes au finaliste de la dernière Coupe de l’UEFA …
Autre remarque, faudra que je parle un jour de Didier Simon. Il a bien marqué le club, lui aussi, et pas seulement pour son doublé contre Alkmaar.
Alkmaar gagnera sa petite finale. Lille gagnera la grande (1-0) grâce à un but de Domergue. Mais le plus beau, c’est que c’est contre Lens.
Avoue que ça a la classe : si on vous avait dit que le LOSC aller taper, à un an d’intervalle, un finaliste (et futur vainqueur) de Coupe des champions (Hambourg en 1980), un finaliste de Coupe de l’UEFA (par ailleurs champion en titre des pays), le champion français et, cerise sur le bâteau, le frère ennemi lensois …
Dès l’année 1981, le standing du tournoi avait déjà baissé d’un cran. Sur les quatre éditions allant de 1977 et 1980, le tournoi avait toujours accueilli le champion de France en titre, sauf en 1979 : mais c’était alors Saint-Etienne, finaliste de Coupe des champions trois ans plus tôt, qui avait fait le nombre. Le tournoi accueille également chaque année des équipes ayant réalisé des performances particulièrement remarquables en coupes européennes dans un passé très récent : c’est le cas du PSV Eindhoven en 1977, de Bastia en 1978, de Beveren et de l’Austria en 1979, et de Hambourg en 1980. Les autres équipes étrangères du tournoi faisaient également partie de leur élite nationale, avec le Standard de Liège, le CSKA Sofia et l’Atletico Mineiro. S’il reste un finaliste de Coupe d’Europe en 1981 (Alkmaar), Sarajevo était loin des premières places dans son championnat, comme Lille et Lens dans le leur.
L’année 1981 consacre la co-présence de Lille et Lens, les deux meilleurs clubs régionaux, dans le tournoi de la CUDL. Lens avait déjà participé en 1977, mais c’était alors en tant que vice-champion de France plutôt qu’en tant que local. Si les lensois sont absents l’année suivante, ils participeront ensuite à toutes les éditions.
En 1982, les lillois doivent cependant céder, face à la « tornade belge », en l’occurrence Lokeren. Ces derniers viennent de finir quatrième du championnat de Belgique et avait éliminé Nantes en Coupe de l’UEFA; les Glasgow Rangers sont également présents et font toujours partie des meilleurs clubs écossais, même s’ils ne sont plus aussi dominateurs qu’ils n’ont pu être ; Saint-Etienne, vice-champion en titre complète le tableau.
Lokeren élimine alors le LOSC en demi-finale (1-0). En finale, les Belges vont battre les Rangers (2-1), vainqueurs pour leur part de leur demi contre Saint-Etienne aux tirs au but. Par Morillon et Françoise, les lillois emporteront leur petite finale contre Saint-Etienne (2-1).
Je te sens triste de cette défaite contre Lokeren, mais sèche tes larmes. C’est une défaite, mais l’histoire sera encore belle après. Et, encore, je ne t’ai pas encore parlé du tournoi internationale de Martigues de 1988. Attends-toi à du lourd.
Et puis quand je dis que ma génération assure plus sexuellement que la tienne, c’est plus pour nous valoriser nous que pour te dévaloriser toi. Tu t’en tires pas mal non plus.
Bisous.
Posté le 6 novembre 2015 - par dbclosc
Lutte contre les inégalités : pour le « match nul à 3 points »
Mon idée est la suivante : chaque équipe faisant match nul aurait 3 points, ceux qui gagneraient auraient 1 point, et les perdants n’auraient aucun point. Pourquoi, me demanderez-vous, distinguer les vainqueurs des perdants ? Parce qu’il faut RESPONSABILISER les losers. Et oui, trop souvent les losers se complaisent dans la lose, et se satisfont de défaites 0-1, alors qu’ils peuvent encore aller chercher les trois points du match nul.
Un tel système responsabilise aussi les équipes qui mènent au score. Avec le système actuel, à 1-0, souvent les équipes verrouillent. Avec ce système, les équipes qui gagnent sont encouragées à se découvrir pour aller chercher les 3 points. Si elle n’y arrive pas, elle a au moins « sauvé » le point de la victoire.
Prenons, parfaitement au hasard, une saison passée de L1, la saison 1990-1991, et comparons les classements selon le système qui favorise les victoires ou selon que l’on mette en place notre système.
Classement match nul à 1 pt
|
classement match nuls 3 pts | Club | Pts | J | G | N | P | |
4 | 1 |
|
63 | 38 | 12 | 17 | 9 | |
6 | 2 |
|
62 | 38 | 11 | 17 | 10 | |
16 | 3 |
|
60 | 38 | 9 | 17 | 12 | |
15 | 4 |
|
57 | 38 | 9 | 16 | 13 | |
10 | 5 |
|
56 | 38 | 11 | 15 | 12 | |
11 | 6 |
|
56 | 38 | 11 | 15 | 12 | |
18 | 7 |
|
56 | 38 | 8 | 16 | 14 | |
1 | 8 |
|
55 | 38 | 22 | 11 | 5 | |
7 | 9 |
|
54 | 38 | 12 | 14 | 12 | |
2 | 10 |
|
53 | 38 | 20 | 11 | 7 | |
19 | 11 |
|
53 | 38 | 8 | 15 | 15 | |
14 | 12 |
|
52 | 38 | 10 | 14 | 14 | |
9 | 13 |
|
51 | 38 | 12 | 13 | 13 | |
3 | 14 |
|
49 | 38 | 19 | 10 | 9 | |
8 | 15 |
|
49 | 38 | 13 | 12 | 13 | |
20 | 16 |
|
49 | 38 | 7 | 14 | 17 | |
5 | 17 |
|
48 | 38 | 15 | 11 | 12 | |
12 | 18 |
|
48 | 38 | 12 | 12 | 14 | |
17 | 19 |
|
44 | 38 | 11 | 11 | 16 | |
13 | 20 |
|
40 | 38 | 13 | 9 | 16 |
Incontestablement, notre système est beaucoup plus égalitaire. Celui qui était en vigueur favorisait les gros. Avec le système réactionnaire, l’OM était premier, devant Monaco et Auxerre, qui étaient les équipes les plus réputées de l’époque. Avec notre système, ils sont 8ème, 10ème et 14ème.
Inversement, notre système aurait sacré Cannes, devant notre LOSC battu d’un seul point, et Toulon et Nantes, respectivement 16ème et 15ème avec le système réactionnaire du match nul à 1 point.
PS : En 1989-1990, la réserve du LOSC a été la grande victime de l’absence de règle de match nul à 3 points : « officiellement » 12ème sur 16 de son groupe de D3, ils auraient fini premiers, forts de leurs 17 matches nuls en 30 matches, avec 55 points, devant Calais, 52, St-Quentin et St-Leu, 50, avec la règle. Avec ses 4 buts marqués, Delavigne aurait fait un fort coquet meilleur buteur de champion de D3.
Posté le 6 novembre 2015 - par dbclosc
Erwin Vandenbergh : la classe belge
En lisant le titre, tu as sans doute espéré que j’allais parler de la version belge de l’émission « la classe », présentée par Fabrice et qui était diffusée au début des années 1990 sur la 3, se finissant invariablement par la queue leu leu de Bézu. En fait, quand je dis « la classe belge », je voudrais plutôt dire « la classe américaine », mais en belge. Désolé pour le quiproquo.
Erwin Vandenbergh, arrive au LOSC en 1986. A l’époque, ça fait sensation, surtout quand tu sais la concurrence. Le Barça lui avait proposé un contrat, mieux payé, mais il a préféré Lille pour des raisons de proximité avec sa Belgique. Ca paraît compréhensible quand tu connais la bière, le pain gâteau et le filet américain belge par rapport à la bière, au pain gâteau et le filet américain catalan, mais ça paraît tout de suite plus surprenant quand tu connais les us et coutumes des meilleurs footballeurs pros contemporains. Et oui, à l’époque ce genre de facteur pouvait revêtir une place assez importante …
Toi aussi tu peux avoir la classe belge avec le kit short court-coupe de cheveux des années 80-maillot Peaudouce
Erwin Vandenbergh a une vraie cote à l’époque : soulier d’or 1981, cinq fois meilleur buteur du championnat de Belgique, Finaliste de l’Euro 1980, demi-finaliste de la Coupe du Monde 1986, vainqueur puis finaliste de la Coupe de l’UEFA avec Anderlecht (en 1983 et 1984), et est resté dans la légende belge pour son but contre l’Argentine en match d’ouverture de la Coupe du Monde 1982.
A son arrivée ça commence bien, avec un triplé en Coupe d’été contre Lens pour son premier match. Mais globalement, sa première saison est décevante, avec 8 buts en championnat et 1 en Coupe. Nous n’avons pas réussi à avoir d’entretien avec lui, mais nous avons imaginé, de la manière la plus réaliste possible, ce qu’il nous aurait dit si nous avions pu faire cette interview.
Dbcl : alors Erwin, ça va ?
Erwin Vandenbergh : oui, forcément. Je tient tout d’abord à dire que c’est un honneur de faire une interview pour un blog d’une telle qualité !
Dbcl : oui, oui, Erwin, je sais. Bref, tu saurais expliquer pourquoi t’as galéré ta première saison à Lille ?
EV : euh … je sais pas trop, vous avez pas une idée ?
Dbcl : Tu crois pas que c’est dû au contexte de l’époque quand t’arrives dans un championnat qui devient alors ultra-défensif, et puis quand même aussi au fait que tes partenaires étaient un cran en-dessous de ceux d’Anderlecht ?
EV : oui, oui ! Ca m’a l’air clair ! Et puis j’étais un peu bougon aussi cette saison là.
Dbcl : ben, merci, Erwin.
EV : non, c’est moi qui vous remercie ! C’est un honneur !
Dbcl : je sais, je sais.
Erwin Vandenbergh est très clair sur les causes de sa première saison difficile lors de l’entretien qu’il aurait pu nous donner, pour lui « c’est dû au contexte de l’époque […] dans un championnat qui devient alors ultra-défensif » et parce que ses « partenaires étaient un cran en-dessous de ceux d’Anderlecht », mais aussi parce qu’il était « un peu bougon cette année-là ».
La saison suivante est meilleure. Il marque 11 fois en championnat, et 2 autres en Coupe ; sa saison 1988-1989 est sa meilleure, surtout avant la trêve hivernale : il marque 9 fois et fait 5 passes décisives après 22 journées, en seulement 16 matches joués. La suite est un peu en dessous, mais il finit tout de même à 14 buts et 7 passes décisives, finissant la saison comme le seul joueur à terminer dans le top 10 à la fois du classement des buteurs et de celui des passeurs de D1.
Les critiques relatives à la moindre efficacité du buteur belge par rapport à ses performances passées semblent d’ailleurs sous-estimer le rôle qu’il a alors joué dans la construction du jeu offensif ne se limitant pas aux seuls buts. Georges Heylens, l’entraîneur belge du LOSC déclarait à son propos « c’est un joueur hors classe mais souvent méconnu. En Belgique, on n’a jamais utilisé toutes ses qualités. Ce n’est pas seulement un chasseur de buts. Il peut être relayeur mais aussi au départ et à la conclusion d’une action. A Lille, on le laisse s’exprimer. L’autre jour, il m’a confié :
- je vis maintenant. Je peux m’extérioriser plus complètement sur un terrain de football ». A Lille, Erwin Vandenbergh a moins marqué aussi parce qu’il jouait dans un rôle différent.
La complicité footballistique de Vandenbergh avec Philippe Desmet était très claire, à l’image de leur premier derby contre Lens quand Desmet marque sur une passe de Erwin et que Erwin marque un doublé dont un but sur une passe de Desmet. Alors, quand Desmet part en 1989, forcément ça l’encourage pas à rester. Il veut partir, mais il lui reste un an de contrat. L’Antwerp est sur le point de le faire signer, mais, au moment de signer son contrat, les anversois ne lui proposent plus autant que prévu. Finalement, Vandenbergh reste, mais sa dernière saison sera nettement plus morose : 5 buts en 25 matches en D1, 2 buts en coupe, et c’est tout. Il devait être moins motivé le Erwin.
Il aura quand même marqué 38 buts en D1, 6 en Coupe, plus pas mal d’autres buts, notamment 4 lors de la Coupe d’été de football 1986, ou lors des tournois de la CUDL (Il marque notamment d’un lob en finale du tournoi 1987 comme Hajduk Split). Et puis, surtout, il a claqué pas mal dans les derbys : au moins 9 buts. Marquer dans les derbys, ça c’est la classe belge.
Posté le 6 novembre 2015 - par dbclosc
C1 : c’était ptet pas mieux avant, mais maintenant c’est pire
Le 29 mai 1991, l’Olympique de Marseille s’inclinait aux tirs au but (0-0, 5 à 3) contre l’Etoile Rouge de Belgrade, Manuel Amoros ayant raté son le sien quand les yougoslaves réussissaient tous les leurs. Je me souviens de ma déception après cette défaite française suite à un match largement dominé, pour la première finale européenne que j’avais regardé à la télévision. Mais, a posteriori, c’est de cette forme ancienne de la C1, ce qui était alors la Coupe des clubs champions, dont je suis nostalgique, plus que de la réussite des clubs français.
Cette Coupe des champions avait un charme que n’a plus la Ligue des champions. Pour moi, ce charme, c’était celui des 16èmes contre le Dinamo Tirana (5-1, 0-0), des huitièmes contre Lech Poznan (2-3, 6-1) et des demi-finales contre le Spartak Moscou (2-1, 3-1) peut-être plus encore que celui du quart de finale contre le Milan AC (1-1, 3-0 par forfait). Si un club français gagnait dans un future proche la Ligue des champions, il est certain qu’il n’aura pas eu à éliminer le champion albanais et le champion polonais, à battre le champion russe en demi-finale, puis celui de Serbie en finale. En 2014-2015, le champion albanais était éliminé dès le 2ème tour des qualifications – il y en a quatre au total avant les poules – , le Legia Varsovie et le Partizan de Belgrade étaient éliminés au 3ème tour, et les russes du Zénith et du CSKA étaient éliminés au stade des poules.
Réduction des chances d’aller loin pour les « petits »
Lors de la finale de 1991, cela faisait alors dix-huit mois que le mur de Berlin avait été abattu. L’Est et l’Ouest devaient se rapprocher. Du point de vue de la principale compétition footballistique européenne, c’est l’inverse qui s’est passé. Mais si tous les pays de l’Europe de l’Est ont vu leurs chances de se placer aux premières loges de la C1 se réduire, c’est également le cas des clubs des « petits » pays européens, comme la Belgique et l’Ecosse. Contrairement à ce qu’on entend souvent la France ne s’est pas si mal démerdée. Le seul club parvenu en demi-finale de la Ligue des champions qui n’est pas issu du « Big four » est français (Lyon en 2010).
Aujourd’hui, très peu de clubs peuvent raisonnablement espérer aller loin en C1. Seules 15 équipes différentes (sur 40 possible en théorie) ont atteint le stade des demi-finales au cours des dix dernières années, quand elles étaient 27 entre 1975 et 1985. Les demi-finalistes de la dernière décennie sont issus de seulement 5 pays différents, 28 places de demi-finalistes concernant les seuls clubs anglais et espagnols. Entre 1975 et 1985, ils venaient de 16 pays différents, l’Autriche, la Bulgarie, l’Ecosse, la Grèce, la Pologne, la Roumanie, la Suède, la Suisse et l’URSS envoyant un représentant chacun à ce stade de la compétition, les Pays-Bas, la France et la Belgique ayant deux représentants.
L’incertitude demeure certes toujours aujourd’hui : 7 vainqueurs différents entre 2005 et 2015, c’est même davantage que lors de la période 1975-1985 quand seuls 6 clubs différents avaient remporté la Coupe des champions. Ce qui change, c’est que les vainqueurs d’il y a plus de trente ans étaient parfois des « vainqueurs surprises » et étaient loin d’être des habitués des longs parcours en C1 : les vainqueurs de 1975-1985 n’ont atteint les quarts de finale que 3,3 fois en moyenne en dix ans, contre 5,6 fois pour ceux de la période 2005-2015. Il y avait bien sûr des clubs dominants, mais un certain nombre de facteurs font que le système de l’époque garantissait bien moins à ces dominants de faire partie des équipes allant loin en C1.
Des réformes réglementaires favorisant les gros
Il n’y a pour ainsi dire pas de réforme de la C1 depuis le début des années 1990 qui n’ait pas favorisé les clubs et les pays dominants du football. Tout d’abord, la réforme de 1991-1992 introduit des matches de poules pour les huit dernières équipes en lice, les premiers de chacun des deux groupes étant qualifiés pour la finale. Il s’agit d’une forme de fusion des quarts et des demis favorisant les meilleurs, puisqu’octroyant un « droit à l’erreur » que les confrontations à élimination directe n’autorisent pas.
Le système évolue encore par la suite, notamment avec l’introduction d’une seconde phase de poules, mais le principal changement qualitatif a lieu en 1997. On autorise alors les pays les mieux classés à l’indice UEFA à avoir deux représentants en C1 ; à partir de 1999, les mieux classés peuvent avoir jusqu’à quatre représentants. A partir de ce moment-là, la C1 ressemble beaucoup moins à une Ligue des « champions » qu’à une « Ligue européenne », appellation qui paraîtrait bien mieux décrire une compétition dont la plupart des concurrents réellement compétitifs n’ont pas été champions de leur pays.
La saison 1999-2000 consacre d’ailleurs jusque dans les résultats cette évolution, puisque le dernier carré de la compétition regroupe le Bayern de Munich et les trois meilleurs clubs espagnols à l’époque (Real Madrid, Barça et Valence). Entre temps, l’arrêt Bosman du 15 décembre 1995 favorise la concentration des meilleurs joueurs d’Europe, et, indirectement du Monde, dans les championnats les plus attractifs, favorisant l’accroissement du fossé entre les différents championnats.
A partir de 1999, il en est fini des chances des « petits » pays européens de voir l’un de ses représentants en demi-finale de C1. Depuis, cette date, et en dehors des clubs des quatre grands championnats (Angleterre, Espagne, Italie, Allemagne), seuls les championnats français (en 2004 et en 2010), portugais (en 2004) et néerlandais (en 2005) ont encore un représentant à ce stade de la compétition. Les quatre principaux pays européens cumulant 60 demi-finalistes sur 64 possibles, dont 24 pour la seule Espagne et 18 pour l’Angleterre.
Accroissement des inégalités internes aux championnats nationaux
Le nouveau système de la C1 donne tout aux plus gros clubs : davantage de visibilité, davantage de possibilités de concentrer la quasi-totalité des « stars » au sein de leurs effectifs et davantage de moyens financiers. Si l’ensemble des clubs des principaux pays européens a globalement bénéficié de ces évolutions, celles-ci ont cependant d’abord profité à certains grands clubs dont la domination sur leurs championnats respectifs s’est accrue (Je développerai cette question dans un autre article).
Paradoxalement, si les grands pays européens ont bien davantage de représentants en C1 que par le passé, ceci ne s’est pas traduit par une diversification importante du nombre de leurs représentants étant à même d’aller loin dans la compétition.
Quatre clubs allemands atteignent les demi-finales de la C1 entre 1975 et 1985, ils ne sont plus que trois au cours des dernières années ; les clubs italiens sont trois à atteindre ce stade, à la fois entre 1975 et 1985 et entre 2005 et 2015 ; les clubs espagnols passent de 2 à 4, mais cette évolution est modérée comparativement à leur emprise croissante sur la compétition entre les deux périodes ; les clubs anglais passent de 3 à 4. En cumulés, on passe de 12 clubs différents issus de ces pays à 14, soit une quasi-stagnation en dépit d’une très forte croissance du nombre de leurs représentants.
Une incertitude limitée
Le système actuel est celui d’une incertitude, toujours présente, mais d’une incertitude limitée. Mais, davantage que l’accentuation des chances de succès des meilleures armadas, c’est la réduction de celles des outsiders qui est frappante : quand 12 des 29 équipes (41 %) n’ayant atteint qu’un quart de finale sur la décennie 1975-1985 parvenaient à se qualifier pour le tour suivant, aucune de leurs 11 homologues de la décennie 2005-2015 n’y parvenaient.
Si aujourd’hui on ne peut pas sérieusement prétendre pouvoir prédire qui sera sacré en 2016, on peut en revanche produire une short-list d’une bonne dizaine de clubs et affirmer que le dernier carré s’y trouvera sans grand risque de se tromper. Pire, à peu près tous les futur demi-finalistes des prochaines années feront partie de cette liste.
Bref, on ne risque plus de voir des Bruges (comme en 1978), des Malmö (1979), des Steaua de Bucarest (1986 et 1989), ou des Etoile Rouge de Belgrade (1991) en finale de C1. C’est triste.
Posté le 6 novembre 2015 - par dbclosc
Le classement « Bonus défensif »
Que serait le classement de Ligue 1 si l’on avait introduit un point de bonus défensif récompensant le 0-0 ? Cette idée part de deux constats. Premièrement, en n’accordant pas de point de bonus défensif aux équipes réalisant des 0-0 on encourage les équipes à « marquer des buts ». Deuxièmement, le LOSC excelle dans cet art défensif (Merci Hervé Renard !), et, il faut bien le dire, ça nous arrangerait bien que les règles du jeu du foot soient faites sur mesure pour nous favoriser.
Par cohérence, il faudrait, en cas d’égalité à la différence de buts, favoriser les équipes marquant le moins de buts. Après la 35ème journéee, ça donne ça :
points |
bonus défensif |
total |
Classement bonus défensif |
|
PSG |
86 |
3 |
89 |
1 |
Lyon |
59 |
3 |
62 |
2 |
Monaco |
59 |
2 |
61 |
3 |
Nice |
57 |
2 |
59 |
4 |
St-Etienne |
57 |
1 |
58 |
6 |
LOSC |
53 |
6 |
59 |
5 |
Rennes |
52 |
0 |
52 |
8 |
Angers |
50 |
7 |
57 |
7 |
Caen |
47 |
1 |
48 |
10 |
Nantes |
45 |
5 |
50 |
9 |
Montpellier |
43 |
3 |
46 |
12 |
Guingamp |
43 |
2 |
45 |
14 |
Lorient |
43 |
4 |
47 |
11 |
Bastia |
43 |
2 |
45 |
15 |
Bordeaux |
43 |
3 |
46 |
13 |
Marseille |
41 |
1 |
42 |
16 |
Gazélec |
37 |
3 |
40 |
17 |
Reims |
36 |
1 |
37 |
18 |
Toulouse |
33 |
1 |
34 |
19 |
Troyes |
17 |
2 |
19 |
20 |
Comme par hasard, notre bon vieux LOSC est clairement défavorisé par l’absence de bonus défensif accordé aux équipes faisant 0-0. Le LOSC qui ne peut presque plus espérer accrocher la 5ème place serait actuellement 5ème, à égalité avec Nice (4è) et à deux points de la qualif en C1 dont nos finances sont tellement dépendantes.
Inversement, Rennes qui peut encore espérer accrocher la 6ème place serait complètement largué à 6 points de St-Etienne et à 7 points du LOSC.
C’est politique tout ça. Lille dérange, et on lui fait bien payer.