Archive pour la catégorie ‘Complot contre le LOSC’
Posté le 11 février 2024 - par dbclosc
Un sacré coup de pompe. Quand le LOSC d’Arribas craquait à l’heure de jeu (1978-1982)
Nous avons déjà parlé du LOSC de José Arribas. Récemment, ça avait été pour rappeler la parenté entre le LOSC de la saison dernière avec celui de José de la saison 1978/1979. Il y a plus longtemps, on avait évoqué que, sous la direction de l’entraîneur d’origine espagnole, les Dogues commençaient bien mieux leurs saisons qu’ils le les terminaient. On va parler aujourd’hui d’une autre réalité du club lillois à l’époque : pendant les quatre années du LOSC en D1 avec Arribas (1978-1982), le LOSC se montrait solide jusqu’à l’heure de jeu puis connaissait dix minutes difficiles où il craquait souvent.
Pour son retour en D1 en 1978, le LOSC reçoit le Nancy de Michel Platini à Grimonprez-Jooris. Si les Lillois ouvrent rapidement le score par Pleimelding, ça se gâte rapidement, Rouyer (18è, 28è) puis Rubio (34è) donnant deux buts d’avance aux Nancéens. Ce sont pourtant les Lillois qui vont l’emporter (4-3), réduisant d’abord l’écart par Simon (43è), puis égalisant et repassant devant dans le dernier quart d’heure grâce à des buts de Dos Santos (78è) puis encore de Simon (89è). Des débuts en trompe l’œil, le LOSC d’Arribas montrant dans la durée bien davantage de difficultés à finir ses matchs qu’à les commencer.
« Heeey !!! Salut !!! Ca va ??? Ca faisait longtemps !!! » Pierre Pleimelding visiblement ravi de retrouver la D1 avec le LOSC
Comme on le voit sur le graphique suivant, à l’exception des 10 premières minutes, le LOSC marque davantage qu’il n’encaisse pour chaque tranche de dix minutes jusqu’à l’heure de jeu au cours de la saison 1978/1979. Les Lillois craquent alors particulièrement souvent entre la 61è et la 70ème minute de jeu, craquant défensivement puisqu’ils encaissent 16 buts, soit autant que lors de la demi-heure précédente.
En calculant le nombre de points à partir des scores à l’heure de jeu, le LOSC aurait obtenu 44 points, soit 4 de plus que ce qu’il a en définitive obtenu. Les Lillois ont en outre perdu un point après l’heure de jeu contre Metz et Monaco, deux équipes qui ont terminé peu devant le LOSC, justement avec 44 points. Avec ce point en moins, les Messins et les Monégasques auraient terminé à 43 points : c’est dire que, au regard de ses performances sur la première heure de jeu, les Dogues étaient proches de cette 4ème place qualificative pour l’Europe. Ultime preuve, s’il en fallait encore, du Grand Complot Contre le LOSC ©, les règles font durer les matchs 90 minutes alors que l’évidence voudrait qu’ils en durent 60 (déjà parce qu’on est vachement fatigués après, moi en tout cas (1)).
José Arribas, impuissant mais pas résigné face au Grand Complot Contre le LOSC ©
La saison suivante débute différemment, Lille perdant certes un point après l’heure de jeu contre Strasbourg (6ème journée), mais en gagnant également contre Nice (7ème journée) et Bordeaux (8ème journée). Les choses semblent rentrer dans l’ordre du complot les deux journées suivantes, Lille perdant d’abord le point du match nul en fin de match à Lyon (2-2 puis 4-2), puis se contentant du nul contre Marseille, Zambelli égalisant à un quart d’heure du terme (1-1). Lille semble toutefois trouver le remède contre Paris quatre journée plus tard : menés 2-1, à l’heure de jeu, les Dogues renversent leur adversaire grâce à des buts de Delemer (65è), Henry (78è) et Cabral (88è) ! Après 20 journées, Lille a gagné un point de plus après l’heure de jeu qu’il n’en a perdu. Les Dogues auraient-ils trouvé la clé contre le complot ?
Las, la suite va toutefois montrer que les Lillois sont davantage en difficulté en fin de match, le LOSC perdant 4 nouveaux points après l’heure de jeu pour n’en gagner qu’un seul sur la même période. Comme on le voit sur le graphique suivant, le LOSC présente une différence de buts positive lors de la première heure de jeu (34 pour et 30 contre), puis nettement négative lors de la dernière demi-heure (11 pour 19 contre).
Si c’était défensivement que le LOSC avait craqué après l’heure de jeu en 1978/1979, c’est surtout offensivement qu’il se retrouve en difficulté en 1979/1980. Rapporté à temps égal, il marque ainsi 35 % de buts en moins après l’heure de jeu. Il encaisse également un peu plus, mais dans des proportions plus modestes (20 % de plus). Une statistique particulièrement remarquable tient à la différence existante entre les deux saisons dans la tranche de 10 minutes suivant immédiatement l’heure de jeu : en 1978/1979, Lille y marque 8 buts pour 16 encaissés (24 au total), la saison suivante, elle n’en encaisse que 4, mais n’en marque … qu’un seul ! Le point commun à ces deux saisons est que le passage de l’heure de jeu est concomitant d’une baisse de performance très nette des Dogues, mais elles se différencient très fortement par la forme prise par cette chute de performance.
Une hypothèse est que ce que l’on observe en 1979/1980 est le produit de l’observation de ce qui s’était passé la saison précédente. Le LOSC de l’époque était ainsi réputé pour la qualité de son jeu et sa volonté d’aller toujours de l’avant, parfois au risque de laisser des espaces derrière. Tout en voulant rester fidèle à sa vision du jeu, peut-être Arribas a-t-il voulu mettre de l’eau dans Thauvin : constatant que les Lillois subissaient une nette baisse de régime à l’heure de jeu, les membres du staff auraient conseillé aux joueurs de se montrer particulièrement prudents à ce stade de la partie (qui a lieu au stade), là où les Dogues avaient continué à jouer l’offensive malgré leurs difficultés physiques, avec le résultat que l’on sait. Sans enrayer le déclin observé à l’heure de jeu, le fait de fermer le jeu à ce moment de la partie limite certes les chances de marquer, mais permet surtout de considérablement limiter la casse derrière.
1980/1981 : un « coup de pompe » qui aurait pu coûter le maintien
Cette fâcheuse tendance des Lillois d’Arribas à galérer en fin de match aurait pu coûter bien cher au club au cours de la saison 1980/1981. Cette saison là, le LOSC termine à la 17ème place tout juste devant Tours qui est barragiste. Qu’entendons-nous par « tout juste » ? Vraiment tout juste en fait, Lille obtenant le même nombre de points que les Tourangeaux (31), encaissant exactement autant de buts (71) et marquant … 1 but de plus en tout et pour tout !
Cette tendance au « coup de pompe » à l’heure de jeu n’a en effet pas été contredite lors de la troisième saison dans l’élite du LOSC d’Arribas. Comme on le voit sur le graphique suivant, les Lillois ont très vite perdu des points après l’heure de jeu, le premier dès la troisième journée. Dès la 7ème journée, ils en étaient déjà à 3 points de perdus.
Lille a ensuite réussi à stabiliser et même légèrement réduire ces points perdus dans la dernière demi-heure, le LOSC n’ayant plus perdu « que » deux points sur cette période au soir de la 23ème journée de championnat. Lille retombe ensuite dans ses travers, finissant avec 5 points de perdus dans la dernière demi-heure, ce qui lui fait vivre une fin de saison éprouvante. C’est encore au cours de la tranche entre la 61ème et la 70ème que les Lillois se retrouvent en plus grande difficulté, encaissant durant cette période exactement deux fois plus fréquemment que lors de la première heure de jeu.
Vieux motard que j’aimais : Arribas trouve la solution en 1981/1982
A-t-on observé la même tendance au cours de la saison 1981/1982, la dernière de José Arribas sur le banc du LOSC ? Le début de saison pourrait laisser penser que oui. Dès la 3ème journée, Lille s’incline en fin de match sur un but de Rubio (85è) alors qu’il tenait le match nul. Contre Bordeaux lors de la 8ème journée, les Lillois échouent à l’emporter, René « football champagne » Girard égalisant à moins d’un quart d’heure du terme, répondant au but d’Henry. Lors de la 11me journée, c’est carrément deux points que les Dogues perdent dans la dernière demi-heure, Milla égalisant d’abord (61è) avant que Ihily ne donne l’avantage aux Bastiais (76è, 3-2).
Et pourtant, cette saison-là, le nombre de points théoriquement obtenu après 60 minutes (34) est strictement identique à celui réellement obtenu au final. Contre Metz (16ème journée), Lille l’emporte grâce à un but de Engin « Tony » Verel (65è). Rebelote deux journées plus tard contre Paris, Muslin donnant la victoire (2-1) aux siens grâce à un but inscrit à un quart d’heure du terme. Lille ne l’emporte pas contre Auxerre lors de la 20ème journée, mais récupère le match nul après l’égalisation de Péan (85è) qui répond à Szarmach (57è). Le scénario est très proche contre Nancy lors de la journée suivante, Rubio (décidément!) ouvrant le score peu avant de l’heure de jeu, Verel égalisant en fin de match (88è). Lille clôt là une période inédite sous le règne d’Arribas en D1, l’équipe prouvant qu’elle est aussi capable de très bien finir ses matchs, parvenant à gagner 4 points en fin de match en 6 rencontres seulement.
Se termine alors une période de 5 ans du LOSC sous le règne de José Arribas. Le LOSC n’a pas passé le cap qu’on aurait pu espérer après deux premières années presque parfaites, marquées d’abord par un titre de champion de D2 puis par une sixième place inespérée pour le retour dans l’élite française. Surtout, si le LOSC a réussi ces belles performances, c’est sans jamais renoncer à développer un jeu chatoyant et particulièrement plaisant pour le public, quitte à perdre parfois en efficacité. C’est sans doute aussi cette philosophie toujours tournée vers le jeu qui a contribué à expliquer les difficultés rencontrées en fin de match, là où d’autres entraîneurs se seraient montrés plus « pragmatiques ». Se rappeler cette époque et cette philosophie n’est pas inutile tant les logiques de rationalisation de la pratique du football tournée vers une logique de maximisation des performances a pris une place croissante. Certes, tout fan de foot souhaite voire son équipe l’emporter quand débute une rencontre, mais l’essentiel n’est jamais là. On a ensuite pu aimer des LOSC perdants, on a aimé le LOSC vainqueur de Vahid, non pas tant parce qu’il gagnait que parce que ses victoires se sont construites sur des valeurs en lesquelles on se reconnaissait. On a enfin pu trouver bien fade un LOSC pourtant gagnant, faute de se retrouver dans l’état d’esprit impulsé par les dirigeants. C’est déjà cette leçon que nous enseignait José Arribas.
FC Notes :
(1) Remarquons que l’auteur de ces lignes étant déjà crevé après l’échauffement, son argument n’est peut-être pas si solide que ça.
Posté le 6 février 2024 - par dbclosc
Insolite : clean sheet pour Arphexad
Gardien n°2 du LOSC en 1996/1997, Pegguy Arphexad possède probablement le pire ratio buts encaissés/matches joués avec les Dogues : 3. Et pourtant, il y a eu un clean sheet : c’était pour son premier match avec les Dogues, en 16e de finale de coupe de France contre Lyon. Et il avait été sacrément bon. Tout le contraire de ce qu’il a ensuite montré.
L’histoire de Pegguy Arphexad avec le LOSC commence probablement le 16 septembre 1995 : ce soir-là, Lille s’incline chez le promu gueugnonnais (1-3). Comme depuis le début de saison, les Dogues ne montrent rien, et les voilà derniers au soir de la 9e journée, avec seulement 2 points. Le premier adversaire est déjà à… 7 points. Et surtout Jean-Claude Nadon, le gardien du LOSC, est encore passé à côté de son match. Sa responsabilité est clairement en cause sur 2 des 3 buts des forgerons. La semaine précédente, il avait oublié de détourner une frappe de Meyrieu, pourtant pas bien dangereuse, et le derby avait été perdu à domicile (1-3). Ainsi, le remplacement de Jean Fernandez par Jean-Michel Cavalli à la mi-août semble n’avoir rien changé à la catastrophique dynamique de l’équipe. Alors, à la veille de recevoir Le Havre le 22 septembre, Cavalli innove : exit Nadon, Jean-Marie Aubry sera titulaire.
L’arrivée de l’ex-gardien angevin avait surpris : Nadon, lillois depuis 1989, a certes connu des hauts et des bas, mais sortait de deux saisons irréprochables dans le but lillois. Le recrutement d’un gardien confirmé l’a-t-il perturbé ? Toujours est-il qu’on ne reverra plus Jean-Claude Nadon sous le maillot lillois qu’en coupes (3 tours de coupe de France, où il en profite pour détourner un péno dans le jeu à Nancy, et pour qualifier le LOSC aux tirs aux buts contre Monaco ; et deux tours de coupe de la Ligue). Jean-Marie Aubry fait en effet une brillante saison, et il sera de nouveau titulaire pour la saison 96/97.
« Au revoir et merci Jean-Claude ! »
À 32 ans, Nadon s’interroge. Il n’a manifestement plus d’avenir à Lille. Un joueur de sa trempe peut-il se contenter d’un statut de remplaçant ? C’est alors que peu avant la reprise du championnat, au moment où on l’imagine tout de même rester, il reçoit un coup de fil de Gervais Martel. Il se trouve que Guillaume Warmuz s’est gravement blessé en fin de saison dernière, et qu’il sera indisponible jusqu’à l’hiver. Le RC Lens a donc besoin d’un gardien de but confirmé pour assurer l’intérim. Aux chiottes la rivalité : Nadon accepte. Il déclare dans le magazine du RC Lens1 : « quand le président Martel m’a appelé, j’ai d’abord été surpris puis ravi. Il m’a précisé ce qu’il attendait de moi. J’ai accepté. Pensez donc, jouer à Lens, à Bollaert, son public, son 12e homme… ça m’a redonné le moral, du baume au coeur pour jouer ma passion à fond ».
En partant à Lens, Nadon plonge encore du mauvais côté
Oui mais problème pour le LOSC : il n’y a plus de doublure à Jean-Marie Aubry. Il y a bien Grégory Legrand, le gardien de la réserve, mais il n’a que 21 ans et n’a jamais joué en équipe première.
Alors pour « remercier » le LOSC d’avoir vendu Nadon sans compliquer les choses aux Lensois, Gervais Martel rend la pareille, si l’on peut dire, en proposant le prêt de la doublure de Guillaume Warmuz : elle (la doublure) s’appelle Pegguy Arphexad, et a 23 ans. Il a jusqu’alors une carrière de doublure, voire de triplure.
Formé au Stade Brestois, il rejoint le Racing en 1992. Quand Warmuz se blesse le 27 avril 1996, il entre en jeu : ce sont ses débuts en D1. Après ces premières trente minutes, il joue en tant que titulaire les deux derniers matches de la saison, le temps d’en prendre 5 à Cannes (2-5), puis un contre Le Havre (1-1).
Mais en lieu et place d’un gentlemen agreement entre clubs voisins, cette interversion de gardien va plutôt s’apparenter à un échange de mauvais procédés, comme le LOSC l’a fait un temps avec les clubs normands, en refourguant ses boulets et en prenant ceux des autres.
D’abord parce que, du côté de Jean-Claude Nadon, l’intérim ne se passe pas très bien : après un début de saison très réussi, le RC Lens glisse lentement vers le ventre mou ; parce qu’il se blesse et manque les journées 13 à 17 (il manque ainsi le déplacement à Lille) ; et parce que pour son dernier match avec Lens, il passe à la postérité pour une raison malheureuse : il est le premier gardien à encaisser un but d’un de ses collègues en France (hors coups de pied arrêtés). Bravo Grégory Wimbée !
Et ensuite parce que, dans l’autre sens, Pegguy Arphexad apporte une contribution non-négligeable à la dégringolade du LOSC, qui l’amènera en D2. Au point que sa « performance » lensoise (6 buts encaissés en 210 minutes de jeu, soit un toutes les 35 minutes) va être « battue.
Et pourtant, tout avait bien commencé.
Le 4 février 1997, le LOSC se qualifie pour les 16e de finale en battant Marseille, à Valence (1-0). Une victoire au prix fort : Jean-Marie Aubry, au bout de lui-même, réussit des exploits en fin de match alors qu’il est blessé. Il va manquer un mois de compétition (ce qui, heureusement, ne correspond qu’à deux matches de championnat).
Dans l’immédiat, c’est-à-dire 4 jours après, il faut jouer en coupe de France. Le LOSC hérite encore d’un club de D1, l’Olympique Lyonnais. Arphexad va faire ses débuts avec le LOSC. Devant lui, une audacieuse défense Leclercq-Carrez-Rabat (reculé en défense centrale suite à la blessure de Dindeleux)-Lévenard. Au milieu : Duncker, Collot, Garcia, Banjac. Devant : Renou, Garcion. Becanovic est blessé : Meszöly a marché sur sa main à l’entraînement (le problème, c’est le plâtre).
Attention, on a ressorti la cassette audio du match
Lille qui, depuis quelques semaines, est à la peine en championnat, semble retrouver des couleurs et de la réussite en coupe. D’emblée, le LOSC prend le match à son compte, avec quelques frappes (Banjac, Garcia sur un coup-franc indirect dans la surface, Garcion, Duncker) mais, à chaque fois, le gardien lyonnais, Christophe Breton (qui n’est pas non plus titulaire à l’OL), réussit de beaux arrêts. À la mi-temps, c’est 0-0.
En début de seconde période, Boutoille remplace Banjac (54e). Les Dogues poursuivent leur domination, et une tête piquée de Garcia est encore détournée par Breton. La solution va venir du meilleur lillois, Garcion : après un long centre de Collot, il contrôle en extension puis dribble un joueur ; son centre, dévié par Breton, est ensuite repris par Boutoille (1-0, 68e).
Le but sur La Voix FM (Fréquence Nord passait une page de pub. On passait donc quelques instants sur l’autre station. Quelle époque) :
Le match s’emballe alors. Dans un premier temps, les Lyonnais réagissent timidement, mais Arphexad est parfait dans ses interventions aériennes ou au sol. Jean-Michel Cavalli se moque des Lyonnais en faisant entrer Meszöly (70e).
On va ensuite d’un but à l’autre : Duncker frappe à côté, puis sauve un ballon sur la ligne ; Garcia trouve le poteau. Cavalli en remet une couche en lançant Hampartzoumian (88e).
Et c’est là que Lyon se crée deux énormes occasions : Arphexad remporte un face-à-face avec Bardon puis, sur le corner, il sort de sa lucarne une frappe à bout portant de Caveglia, Bardon ou Devaux, selon les sources. Lille s’impose et, indiscutablement, doit beaucoup à son gardien de but.
Un résumé dans Téléfoot :
Les actions de fin de match (dans le désordre) sur Fréquence Nord, par un Olivier Hamoir très modéré :
Réaction de Pegguy Arphexad sur France 3 Nord :
Deux réactions de Pegguy Arphexad, sur La Voix FM et Fréquence Nord. Avec une petite pique à Gervais Martel dans le second extrait :
Après une telle prestation, on se dit que le LOSC n’a pas grand chose à craindre de l’absence de Jean-Marie Aubry. Tu parles !
Le 14 février 1997, le LOSC se déplace à Marseille. Les Marseillais ont probablement à coeur de prendre une revanche sur la rencontre valentinoise. Mais tout semble se dessiner encore en faveur du LOSC : Arphexad fait une première période correcte et, à la mi-temps, Garcion permet à Lille de mener (1-0). Mais en deuxième mi-temps, patatras ! L’OM égalise à la 52e par Marc Libbra, qui frappe sur Arphexad, mais celui-ci laisse passer le ballon entre ses jambes. Un but qui vaut un gardien lillois l’honneur de figurer dans notre Top dégueulasse. Et voilà Marseille relancé, qui marque de nouveaux aux 56e et 58e minutes. Merci hein !
Sur sa lancée, Arphexad réussit une air sortie qui permet à Gravelaine d’alourdir le score (4-1, 65e)
Puis 5-1 à la 83e. En toute fin de match, Arphexad réussit tout de même un bel arrêt sur une tentative de lob de Ben Slimane.
Bon. Lille passe 14e et ça commence à sentir le roussi. Lille reçoit maintenant Strasbourg2.
Bon début de match : Garcia ouvre la marque (9e). Mais 6 minutes après, une sortie ratée d’Arphexad permet à Nouma de se saisir du ballon et d’obtenir un pénalty, non sans narguer le public. Baticle transforme (1-1, 15e).
Puis à la 34e, un tir apparemment anodin de F. Keller passe sous le ventre du gardien lillois (1-2).
Lille est revenu en début de seconde période, mais craque dans le dernier quart d’heure : Nouma s’y prend à deux fois pour tromper Arphexad, qui a mal repoussé (2-3, 79e), pendant que Thierry Rabat regarde le spectacle à côté du but.
Puis, pour l’anecdote, Zitelli marque d’une reprise pourrie, mais comme le gardien a perdu ses appuis, c’est 2-4 (84e).
On peut tout de même trouver une circonstance atténuante à Pegguy et ses sorties cochonnes : c’est toute la défense lilloise qui est à la rue. Mais bon quand même.
Fin de l’intérim. 9 buts encaissés en deux matches de championnat, c’est pas mal. C’est même 9 buts encaissés en 3 mi-temps : une immonde période où il prend un but toutes les 15 minutes. On aurait tout de même dû prêter davantage attention aux 5 qu’il avait encaissés à Cannes avec Lens la saison d’avant.
Légendes du club
Ces deux matches de coupe de France début février auront été les derniers moments de joie dans une saison lilloise finie en queue de poisson, voire en couille. Comme nous l’avait dit Djezon à propos de cette fin de saison, « on avait été capables sur une période très courte d’avoir un sursaut d’orgueil et d’offrir ce qui reste des matches-phares, mais je pense qu’à partir du moment où vous perdez le fil, c’est très compliqué de refaire surface ».
Finalement, on aurait dû se méfier de la bonté supposée de Gervais Martel, si prompt à nous refourguer sa doublure pour prendre la nôtre. C’est très cohérent avec ses propos de 1997 où il déclarait qu’il verrait d’un bon oeil une disparition du LOSC. Mais on n’avait pas compris qu’Arphexad faisait partie du complot anti-LOSC.
1 Merci à RCL Retro news pour ses précieuses archives !
2 Merci à Arnaud Mahieu pour ses vidéos !
Posté le 17 janvier 2024 - par dbclosc
Protégé : Une nuit en camion
Posté le 21 novembre 2023 - par dbclosc
Protégé : Frédéric Machado, le jeune premier
Posté le 1 novembre 2023 - par dbclosc
Ça aurait été bien de pas le rater
Bien entendu, il n’est jamais bon de manquer un pénalty, quelles que soient les circonstances. Mais, dans certains cas, c’est particulièrement embêtant.
On en conviendra : manquer un pénalty alors que l’on mène largement n’est pas bien grave, si on part du principe que la victoire est acquise. Et à la limite, manquer un pénalty quand on est largement mené peut aussi ne pas être un drame, si on part du principe que la défaite est acquise. Dans d’autres circonstances et en d’autres temps, on sait aussi qu’il était même fair-play de manquer un pénalty.
Mais le plus souvent, ne pas transformer ce tir à 11 mètres du but adverse est considéré comme un gros raté, tant le tireur semble avantagé par rapport au gardien. On peut même dire que, hormis un cas où le but est vide, un pénalty est la meilleure chance de marquer. Alors le louper, c’est triste, et selon l’identité du buteur ou le contexte du match, ça peut être très triste. En voici quelques exemples, par ordre chronologique.
Bernard Lefèvre contre Lens, 9 septembre 1954
Tout comme la perception d’un beau geste ne dépend pas uniquement de la qualité intrinsèque du geste en question, un loupé peut être d’autant plus moche qu’il arrive au mauvais moment : ainsi, rater un pénalty contre Lens est toujours particulièrement malvenu. C’est ce que fait Bernard Lefèvre le 9 septembre 1954. Du coup, 3-3 pour ce derby. Et pourtant : la Voix du Nord souligne qu’à l’entraînement, il est le champion des pénos : la veille du match, il en a tiré 20 face à Ruminski, et les a tous marqués, remportant la limonade mise en jeu par ses équipiers.
Et autre problème : quatre jours avant, contre Monaco, c’est Yvon Douis qui avait raté un pénalty, contre Monaco, avec des conséquences moins fâcheuses puisque le LOSC s’était imposé 3-1.
Mais avec deux coups de pied de réparation manqué en 4 jours, la Voix du Nord se moque gentiment des Dogues en titrant : « Lille cherche tireur de pénalties ». Pas cool.
Il faut dire que Lefèvre a été taclé au moment de tirer son pénalty
Erwin Vandenbergh contre Cannes, 11 avril 1990
La dernière saison de Vandenbergh à Lille est bien moins brillante que ses trois précédentes. Il faut dire que le départ de son compatriote Desmet l’a marqué et que, de surcroît, des négociations avancées avec l’Antwerp durant l’été 1989 n’ont pas abouti. Alors le Belge reste, un peu à contre-coeur. Quelques jours avant ce 8e de finale de coupe de France contre Cannes, il marque son dernier but avec le LOSC. C’est « seulement » son cinquième de la saison. Alors que le LOSC est en pleins remous, pour ce match de coupe, après un pénible 0-0, il faut passer par les tirs aux buts. Le score est de 4-5 est VDB s’apprête à tirer. S’il manque, le LOSC est éliminé. Et bien sûr, le LOSC est éliminé : triste crépuscule lillois pour Vandenbergh, que les supporters du LOSC surnomment ironiquement « ballon de plomb » (il avait été élu « soulier d’or » en 1981, un trophée qui récompense le meilleur joueur évoluant en Belgique). Et fin de saison bien pourrie pour le LOSC.
Jakob Friis-Hansen à Monaco, 7 novembre 1992
Quand on a marqué que 5 buts en 13 journées, il peut être intéressant de profiter d’un pénalty pour rendre ses stats moins ridicules. En se déplaçant et en marquant un but à Monaco, le LOSC peut augmenter sa moyenne de buts par match à près de 0,42 (6 en 14 matches), puisque Jakob Friis-Hansen va tirer un pénalty. Puisque les attaquants ne marquent pas (d’autant qu’on est en plein dans une période 8 mois pendant lesquels aucun attaquant du LOSC ne va marquer), on fait tirer les défensifs. Et c’est quand même raté : encore un match sans but pour le LOSC (0-3).
A défaut des cheveux, on Friis le ridicule
Pascal Nouma contre Nantes, 12 mars 1993
Saison de merde, suite : Pascal Nouma est arrivé en tant que joker à l’automne 1992 pour tenter de remédier aux lacunes offensives du LOSC. Bonne idée : à ce moment, il pèse 0 but en D1. Il ouvre son compteur, lors de son cinquième match avec le LOSC, à Caen, en janvier (défaite 3-4). Il faudra attendre trois mois pour assister à son autre but avec les Dogues. Entre-temps, Pascal Nouma, semble-t-il, s’est un peu perdu : début février, il se retrouve remplaçant, pour la première fois à Metz. Sans surprise, pour la Voix du Nord : « on n’en fut pas vraiment étonné… Lors des derniers matches, Pascal Nouma avait eu, semble-t-il, un peu trop tendance à oublier les vertus du collectif. Bruno Metsu a certainement voulu lui remettre les idées en place ». Dilettante et peu investi, Nouma ne s’attire pas les faveurs du public. Lorsque le nouvel entraîneur, Henryk Kasperczack, succède à Bruno Metsu, il remet Nouma sur le banc pour le derby à Lens. La semaine suivante, Nouma est de nouveau titulaire, contre Nantes : mené, le LOSC égalise par un pénalty de N’Diaye, après une main imaginaire de Pedros. Puis Lille obtient un second pénalty ! Cette fois, c’est Nouma qui s’y colle. Une belle occasion de mettre le public sa poche. Oui, mais il tire à côté. Ça ne l’aidera pas à remonter sa côte. En fin de saison, la Voix du Nord, supputant sur les prochains transferts, note : « on imagine mal le LOSC acheter Nouma au PSG ».
Thierry Bonalair contre Metz, 26 avril 1994
Après 3 victoires consécutives, ce qui n’arrive que très rarement dans les années 1990, le LOSC est pratiquement sauvé. Et voilà qu’on s’emballe vite autour du LOSC et de son avenir, on en a parlé ici. Fort de cet élan, Eric Decroix annonce une belle fête pour le prochain match face à Metz, qui n’est qu’à un point devant : « je pense que les 4 derniers matches seront l’occasion de se faire plaisir et de faire plaisir au public ». Le fête sera surtout pour les Messins : à la mi-temps, c’est 0-2, doublé de Séchet. Mais en début de seconde période, pénalty pour le LOSC. Le match s’apprête à être relancé ! Eh non, car Thierry Bonalair tombe sur Songo’o. En fin de match, Leclercq marque contre son camp. Puis Séchet y va de son triplé : 0-4 dans ces conditions, c’est vraiment être sèchement battu.
Bojan Banjac contre Nice, 3 septembre 1996
Le LOSC tourne bien en ce début de saison. Pour la 5e journée de championnat, le LOSC mène déjà 3-1 quand, à la 80e minute, un pénalty est sifflé pour les Dogues. Becanovic, le tireur attitré, laisse gentiment le ballon au nouveau venu, Bojan Banjac, qui donne l’impression d’être le n°10 que le LOSC cherche depuis des années. On peut imaginer que la générosité de Miladin vise à mettre Banjac en confiance, afin qu’il inscrive son premier but. Hélas, le péno est mollement frappé et Valencony dévie sur sa gauche. Même s’il n’y a rien de dramatique (le LOSC s’imposera 3-2), ça peut au contraire saper la confiance du joueur. Mais lui comme les autres sera flamboyant pendant 3 mois, avant de s’effondrer. Et on aura l’occasion de voir qu’il n’est pas un grand buteur (1 but en 96/97, puis 1 en 97/98, en coupe de la Ligue)
Miladin Becanovic contre Cannes, 17 avril 1997
Alors que le LOSC dégringole au classement depuis 4 mois, il reçoit Cannes, pour ce qui apparaît comme le match de l’espoir : Lille est 17e avec 33 points (4 descentes cette saison-là, donc Lille est premier relégable) et Cannes est 13e, avec 36 points. À l’aller, le LOSC, en pleine bourre, avait gagné 1-0 grâce à un coup-franc tout pourri de Boutoille, à ras de terre. Mais rien ne va plus pour le LOSC : après un but refusé à Boutoille on ne sait pourquoi (37e), Cannes ouvre la marque à la 40e sur une grossière erreur défensive, ce qui est devenu une habitude. Mais, dans la foulée, Becanovic a l’occasion de remettre rapidement les Dogues dans le match : hélas, lui qui en a déjà inscrit quatre pénos cette saison échoue sur Renaud, le gardien cannois. Même si le Monténégrin égalisera en seconde période (67e), Cannes s’imposera en fin de match. « Quelle tristesse, quelle désolation » peut écrire la Voix du Nord. Le LOSC est quasiment en D2.
Samuel Lobé à Wasquehal, 8 octobre 1997
Premier derby de l’histoire en professionnel entre les deux clubs : le favori est bien sûr Lille, même privé de nombreux titulaires, mais ce Lille ronronne, à la 7e place, et les Wasquehaliens ne sont que 3 points derrière ! Les locaux ouvrent le score avant que Cygan n’égalise à la demi-heure. Dans la foulée, le LOSC obtient un pénalty : Samuel Lobé a l’occasion d’inscrire son 9e but de la saison (et son 4e pénalty, qu’il a tous frappé en force). Comme le temps est dégueulasse et la pelouse détrempée, son pied d’appui glisse au moment de la frappe. En tombant, il parvient tout de même à frapper le ballon mais Sibille, parti sur sa droite, parvient à repousser du pied. Et voilà une première non-victoire contre Wasquehal, ce qui fiche tout de même un peu la honte quand on voit la différence de moyens entre les deux clubs.
Edvin Murati contre Metz, août 2000
Promu, le LOSC profite d’un été où il semble surfer sur la vague de sa réussite depuis l’arrivée d’Halilhodzic comme entraîneur : deux victoires, un nul (contre le champion en titre), une défaite : c’est très bien, profitons-en. Metz se présente à Grimonprez-Jooris et, à l’heure de jeu, le score est de 1-1. L’arbitre donne alors un pénalty pour les Dogues et Beck, déjà buteur, et tireur attitré pour les pénos, s’empare du ballon. Mais Murati, qui figure aussi parmi les recrues estivales, chipe le ballon au Danois, qui laisse gentiment faire après une petite brouille. Dans ces cas-là, t’as intérêt à marquer. Murati frappe fort au milieu et le gardien messin, Mondragon, repousse des pieds. Pas vraiment le moyen pour l’Albanais de se faire positivement remarquer. Lille l’emportera en fin de match.
Mikkel Beck contre Nancy, 1er décembre 2001
Si son jeu particulier a été fort utile au LOSC, notamment dans les 6 mois suivant son arrivée, on ne peut pas dire que Mikkel Beck ait été un grand buteur. Il a aussi fait preuve, par moments, d’une certaine maladresse devant le but, ce qui l’a progressivement amené sur le banc. Mais pour cette entrée en lice en coupe de la Ligue, contre Nancy, Halilhodzic fait tourner : il faut dire que c’est déjà le 26e match de la saison pour les Dogues, sans doute fatigués après la phase de poules de Ligue des Champions. Alors Beck est titulaire : contre une équipe de D2, c’est une bonne occasion de montrer qu’on peut compter sur lui. Hélas, le scénario espéré n’a pas lieu : Nancy marque d’abord sur une frappe de 50 mètres (64e), puis inscrit un deuxième but à la 80e. Juste avant le temps additionnel, le LOSC obtient un pénalty pour entretenir l’espoir. Mikkel Beck, qui a marqué les deux qu’il a tirés depuis son arrivée (plus celui dans le match arrêté contre le PSG) s’élance, et frappe sur le gardien. Le Danois était « complètement hors-sujet hier soir » note la Voix du Nord. Et, pour la première fois depuis des années, des sifflets résonnent à Grimonprez-Jooris, ce qui a le don de fâcher Vahid : « si c’est ça qu’ils appellent supporter une équipe, ils peuvent rester chez eux. C’est notre troisième défaite ici en 2001. Siffler comme ça, c’est scandaleux. Ce n’est pas comme ça qu’on supporte le LOSC »
C’est pourtant pas compliqué, surtout quand le gardien plonge de l’autre côté
Hector Tapia contre Troyes, 23 août 2002
Après la période dorée de Vahid, il faut reconstruire. Lors du mercato estival de 2002, le LOSC vend et recrute beaucoup. Parmi les nouveaux venus, Hector Tapia, un Doukisor Chilien qui fait bonne impression lors des matches d’avant-saison (amicaux et Intertoto). Mais en championnat, ce n’est pas trop ça : après 3 journées, le LOSC n’a toujours pas marqué, et ce Tapia n’a finalement pas l’air grandiose. Pour la quatrième journée, Lille reçoit Troyes. Juste avant la pause, Pichot fait sa traditionnelle simulation et obtient un pénalty. El goleador a ainsi l’occasion rêvée d’ouvrir son compteur et de dissiper provisoirement les doutes à son sujet. Ce ne sera pas pour cette fois car le tir, assez mou, est renvoyé par Heurtebis. Un avant-centre qui ne marque pas sur pénalty, c’est mauvais signe… Si Tapia marque enfin à Strasbourg une semaine plus tard, il n’a pas laissé un grand souvenir.
Yohan Cabaye à Lorient, 15 mai 2010
Les Lillois se sont arrachés au cours de la 37e journée pour battre Marseille à la 90e et signer ainsi une cinquième victoire consécutive. Désormais, le LOSC est deuxième. Pour cette dernière journée, une victoire l’enverra à coup sûr en Ligue des champions. En cas de nul, il sera 2e (qualifié) ou 3e (barragiste). Et s’il perd, il faudra compter sur des contre-performances de Lyon et d’Auxerre. Quand Ricardo « carton rouge » Costa ouvre le score, Lille peut rêver. Mais à la mi-temps, c’est 1-1, Lille est alors 3e (Lyon mène). Dès la reprise, Gervinho est fauché dans la surface et obtient son 56e pénalty de la saison. Le spécialiste : Yohan Cabaye, qui en a déjà transformés 8 cette saison. Mais cette fois, le gardien détourne. On connait la suite : malheureusement, Lorient prend l’avantage et, à la dernière minute, Auxerre prend l’avantage. Lille termine 4e, à la place du con. Mais bon, il paraît que cette frustration a permis au groupe de se souder davantage et d’enlever le titre un an après…
Dimitri Payet à Copenhague, 21 août 2012
On est plutôt satisfaits quand le tirage au sort du troisième tour préliminaire de Ligue des Champions place Copenhague sur la route du LOSC, et non Braga, le Spartak Moscou, le Dinamo Kiev ou encore le Panathinaïkos. La presse est unanime : tirage « clément » pour un LOSC « épargné » et désormais fort de son nouveau meneur de jeu, Marvin Martin. Hélas, le match aller ne se passe pas comme prévu : si Lille domine la première période, les occasions sont rares. Mais le LOSC bénéficie d’un pénalty au quart d’heure de jeu : une aubaine dans un match fermé, surtout à l’époque où un but à l’extérieur vaut de l’or. Mais Dimitri Payet frappe sans conviction, et le gardien détourne. Lille encaisse avant la mi-temps, et s’incline (0-1). Et voilà que se dessine un match retour angoissant.
« Coucou tout le monde ! On vient faire un peu de tourisme à Copenhague »
Salomon Kalou contre Evian, 16 mars 2013
Fort de cinq victoires consécutives, le LOSC revient vite vers les places européennes, après une première partie de saison moyenne. Et tout va bien lorsque Kalou ouvre le score pour les Dogues (7e). Mais à la mi-temps, c’est 1-1. La seconde période va alors tourner au cauchemar pour Salomon Kalou : à la 67e minute, il marque contre son camp, en déviant une tête de Koné, ce qui prend Elana à contre-pied. Mais l’Ivoirien compte bien se rattraper et obtient un pénalty (72e). Malheureusement, il envoie le ballon au-dessus. Sale soirée.
Divock Origi contre Wolfsburg, 12 décembre 2014
Alors que le parcours des Lillois en Europa League est assez moyen (4 points en 5 journées), le LOSC peut encore se qualifier pour la suite de la compétition, s’il bat Wolsburg à domicile. Mais tout semble réglé à l’heure de jeu, puisque les Allemands mènent 2-0. Si l’affaire semble entendue, un pénalty sifflé pour le LOSC peut permettre d’atténuer la peine de l’élimination. Mais Origi le manque. Ça ne change pas grand chose à l’affaire dans l’absolu, mais ce loupé vient à peine un mois après un autre loupé du Belge, sur pénalty. C’était face à Saint-Etienne, en championnat. En fait, depuis le match aller en Allemagne, Origi n’a pas marqué et, durant 1278 minutes jusqu’à un triplé contre Rennes, il ne marquera que face à Croix, en coupe. De là à penser qu’Origi, qui est prêté par Liverpool, a déjà la tête ailleurs… Agaçant.
Loïc Remy à Angers, 1er septembre 2018
Première titularisation pour le nouvel attaquant lillois, venu d’Espagne. Lille est mené mais, à l’heure de jeu, une tête de Remy est repoussé sur la ligne par Mangani, de la main : pénalty et carton rouge. Voilà une recrue qui pèse déjà ! Et qui va probablement inscrire son premier but puisqu’elle se charge elle-même de la réparation. Mais l’ancien gardien du LOSC Butelle détourne. Pour se consoler, on a droit à une magnifique frappe de Thiago Maïa qui avait bien suivi. Comme pour Banjac ou Murati plus haut, voilà une belle occasion de ratée pour la confiance des supporters. Surtout quand on apprend après le match par Galtier que Rémy n’aurait pas dû tirer ce pénalty, Pépé et Ikoné étant devant dans la hiérachie des tireurs. Et par la suite, Remy se rattrapera plutôt bien, en marquant pour le LOSC dans quatre compétitions (championnat, coupes de France et de la Ligue, Europe). Le seul avec Victor Osimhen et…Gianni Bruno.
Jonathan David contre Glasgow, 29 octobre 2020
Ce Canadien, recruté pour remplacer Victor Osimhen, a l’air bon, ses déplacements sont intéressants, mais il ne marque pas : embêtant pour un attaquant. Pour ce match d’Europa League, le LOSC est mené 2-0 à la maison. Mais juste avant la pause, le LOSC obtient un pénalty, et ses équipiers lui donnent l’occasion de débloquer son compteur. Mais c’est raté. De quoi faire planer le doute sur cet attaquant pendant encore quelques semaines…
Posté le 12 avril 2022 - par dbclosc
Histoires de CSC (en défaveur du LOSC)
Dimanche 10 avril 2022, Tiago Djalo a marqué contre son camp. Qui le lui en tiendrait rigueur ? Le même jour, des millions de Français en faisaient autant. Pourtant, marquer contre son camp reste une pratique socialement stigmatisée. Revenons sur quelques histoires autour des maladresses de nos Dogues.
C’est toujours drôle tant que ça n’arrive qu’aux autres. Mais cela n’arrive pas qu’aux autres : si nos statistiques sont à jour, en championnat, le LOSC a encaissé 74 buts de ses propres joueurs depuis la saison 1965/1966. Consolons-nous en constatant que, sur la même période, et toujours en championnat, les Dogues ont bénéficié à 66 reprises de la maladresse ou de la malchance de leurs adversaires. C’est sur cette période, et uniquement en championnat, que s’appuie cet article.
On peut alors rapidement comprendre que Tiago Djalo s’inscrit dans une lignée prestigieuse, puisqu’on retrouve au palmarès de la pratique des noms tels que Bernard Gardon, Nourredine Kourichi, Boro Primorac, Pascal Cygan, Eric Abidal, ou encore José Fonte.
Deux CSC dans la saison :
Le polyvalent défenseur portugais, déjà buteur dans le mauvais sens en janvier à Brest, inscrit surtout son nom au registre des doubles buteurs contre leur camp par saison, ce qui n’est pas inédit au LOSC. On trouve en effet cinq précédents depuis 1965 :
Bernard Stakowiak en 1966/1967, buteur contre Saint-Etienne et Angers.
Thierry Denneullin en 1978/1979 (PSG et Laval)
Dominique Thomas en 1985/1986 (Nantes, Auxerre)
Eric Prissette 1986/1987 (Le Havre, Metz)
Oumar Dieng en 1993/1994 (Sochaux, Saint-Etienne)
Tiago Djalo en 2021/2022 (Brest, Angers)
Notons que Oumar Dieng a particulièrement marqué les esprits en marquant ses deux CSC à trois semaines d’intervalle, ce qui laisse très souvent de lui le souvenir d’un serial buteur CSC, alors qu’il s’agit là de ses deux seuls avec le LOSC, auquel on peut ajouter un autre CSC avec le PSG.
Ses buts font régulièrement partie des bêtisiers des années 1990, tant ils sont jolis, ou particulièrement grossiers, au choix.
Extraits vidéo Les plus beaux buts de la saison 1993/1994
Le classement des meilleurs buteurs CSC du LOSC :
On ne fait pas mieux que trois buts, ce qui est une performance bien suffisante, que Tiago Djalo a égalée en mars 2023.
Les meilleurs buteurs sont Bernard Stakowiak (Saint-Etienne 1966, Angers 1967, Saint-Etienne 1968), Alain Grumelon (Quimper 1978, Nîmes 1978, Laval 1980), Dominique Thomas (Nantes 1985, Auxerre 1986, Marseille 1993), Jean-Luc Buisine (Metz 1988, Lyon 1990, Nantes 1992) et Aurélien Chedjou (Lyon 2008, Rennes 2011, PSG 2013)
Ah c’est plus facile de faire des petits ponts sur Zlatan
Saluons également ceux qui ont marqué deux buts : Alain De Martigny (Nice 1975, Brest 1977), Thierry Denneullin (Paris 1978, Laval 1978), Eric Prissettte (Le Havre 1986, Metz 1986), Oumar Dieng (Sochaux 1994, Saint-Etienne 1994), Fabien Leclercq (Metz 1994, Lyon 1994), Stéphane Pichot (Lyon 2001, Bordeaux 2003), Grégory Tafforeau (Toulouse 2007, Caen 2007), Adil Rami (Lorient 2008, Bordeaux 2010), Junior Alonso (Monaco 2017, Guingamp 2018), Zeki Celik (Nantes 2019, Lyon 2020), José Fonte (Lyon 2021, Lens 2023)
Bien Stéphane, on va te confier la responsabilité de nos jeunes !
Le meilleur total sur une saison : 5
Les Dogues réalisent une remarquable performance lors de la saison 1993/1994 : outre les deux buts d’Oumar Dieng déjà évoqués, les Lillois marquent trois autres buts à Jean-Claude Nadon par Jean-Jacques Étamé (Cannes), Kennet Andersson (Bordeaux) et Fabien Leclercq (Metz) : 5 CSC sur 52 buts encaissés, c’est pas mal.
Le Suédois est bon de la tête, mais pour compenser il est nul des pieds
Dix ans plus tard, le LOSC n’est pas loin de réitérer sa performance : en 2003/2004, Eric Abidal (Sochaux), Stéphane Pichot (Bordeaux), Stathis Tavlaridis (PSG), et Jean II Makoun (Strasbourg) fournissent un bel effort mais n’atteignent que le total de quatre CSC.
Notons aussi les belles saisons à trois buts : 1966/1967 (Stakowiak, Guy, Stakowiak), 1978/1979 (Grumelon, Denneullin, Denneullin), 1985/1986 (Primorac, Thomas, Thomas), 1988/1989 (Daoré,Buisine, Zappia), 1992/1993 (Buisine, Tihy, Thomas), 2001/2002 (Pichot, Ecker, Bakari), 2008/2009 (Chedjou, Rami, Malicki), 2017/2018 (Ballo-Touré, Junior Alonso, Malcuit) et 2019/2020 (Celik, Gabriel, Reinildo).
Moins connu que son but à Parme : la tentative d’extérieur pied gauche qui se transforme en intérieur, dans le but de Wimbée
Les gardiens aussi ont le droit de connaître la joie du buteur
A l’inverse, certaines saisons sont vierges de CSC. La plus récente est 2018/2019.
De 2010 à 2015, les Dogues marquent au moins un but par saison contre leur camp. C’est la plus longue série en la matière.
Les csc jumeaux
En octobre 2008, Aurélien Chedjou égalise pour l’OL : à reculons, il touche la balle tirée d’un coup-franc du haut de son crâne et trompe Malicki.
En mars 2023, but similaire à Lens : coup-franc depuis la droite de la défense lilloise, Fonte saute en reculant et dévie de l’arrière de la tête, ça finit au fond.
Ils ont marqué contre leur camp lors de leurs débuts avec le LOSC :
On a déjà évoqué les joueurs du LOSC qui ont marqué pour leur première dans cet article ; en bonus, nous proposions deux cas particuliers, qui ont toute leur place ici : les buteurs pour leur première, mais contre leur camp ! Ils sont deux : Grégory Wimbée (Guingamp, 1998) et Stathis Tavlaridis (PSG, 2004), qui trompe… Wimbée.
Wimbée et Tavlaridis unis à jamais
Ils ont marqué contre leur camp et pour le LOSC dans le même match :
En décembre 1966, le LOSC se rend à Rennes et mène rapidement 2-0 grâce à Georges Peyroche (5e) puis à André Guy (11e). Pris de pitié pour les bretons, André Guy décide de les relancer en fin de match, en trompant lui-même Samoy (1-2, 80e) et réalisant donc une sorte de doublé. Le score ne bouge plus.
En mars 2002, Dagui Bakari ouvre malencontreusement le score en faveur d’Auxerre, de la tête, avant d’égaliser quelques minutes plus tard, toujours de la tête. Ce soir-là, le LOSC s’incline 2-3 à Grimonprez.
En mars 2013, Salomon Kalou marque rapidement contre Evian, mais les Savoyards égalisent juste avant la pause. En seconde période, les visiteurs prennent un avantage définitif grâce à une malencontreuse déviation de Kalou dans son propre but.
Ce genre de petite plaisanterie est aussi arrivé à l’un de nos adversaires : en septembre 1979, Bordeaux ouvre la marque contre Lille par Alain Giresse (47e). Mais les Dogues égalisent à la 77e par… Alain Giresse. Score final : 1-1.
Le buteur décisif et le buteur pour la beauté du geste
En février 2007 à Toulouse, puis en octobre 2007 à Caen, le LOSC s’incline à chaque fois 0-1 à cause de l’opportunisme du même buteur, Grégory Tafforeau, qui traînait dans les six mètres.
Voilà un buteur décisif, ce qui est moins le cas de Fabien Leclercq, qui ne marque contre son camp que quand le LOSC en prend quatre à la maison (Metz 0-4, Lyon 1-4), ce qui atténue la portée de ses erreurs.
Le CSC esthétique
Il y a tout de même de belles réussites : à Marseille, en mai 1993, Thomas réalise une superbe tête plongeante qui se fiche dans la lucarne de Nadon.
Un but qui rappelle celui marqué, quelques années plus tard, par Gaël Sanz contre Louhans-Cuiseaux : une superbe tête plongeante au premier poteau sur corner.
Buteur dans le derby
Qui ne rêve pas de marquer dans le derby ? Le 5 septembre 1965, le Lillois Vincent Navarro marque pour Lens, et les deux équipes se séparent sur le score de 1-1.
Depuis 1965, les Lensois sont bien plus généreux puisqu’ils nous ont offert quatre buts (Rabier, Wallemme, Rool, Coulibaly). Merci bien !
Les principaux bénéficiaires :
Saint-Etienne et Lyon profitent à fond de la générosité lilloises (6 buts en leur faveur). Lors de la saison du dernier titre, le LOSC a marqué contre son camp à l’aller (Celik) et au retour (Fonte)
Marquer contre son camp à l’aller et au retour, c’est ce dont a bénéficié Marseille en 2019/2020, avec Gabriel au Vélodrome, puis Reinildo à Pierre-Mauroy. Au total, Lille a marqué 5 fois pour l’OM.
Viennent ensuite, avec 4 buts, Metz, Monaco et le PSG.
Les avants-centre buteurs
S’il est logiquement plus fréquent que les buteurs contre leur camp soient défenseurs, le LOSC fait régulièrement la preuve que ses attaquants sont de redoutables (Hervé) renards des deux surfaces puisque André Guy (Rennes 1966), Alain De Martigny (Nice 1975, Brest 1977), Hervé Gauthier (Sochaux 1976), Pascal Françoise (Saint-Etienne, 1981), Kennet Andersson (Bordeaux 1994), Dagui Bakari (Auxerre 2002), Salomon Kalou (Evian 2013) et Nolan Roux (Marseille 2014) ont tous marqué dans les cages lilloises.
Ils n’ont marqué avec le maillot lillois que contre leur camp :
Ils font partie de ces Dogues au solde négatif avec le LOSC : incapables de marquer dans le but adverse, ils comblent leur frustration en marquant du mauvais côté.
Les mauvais élèves sont Stéphane Pichot (Lyon 2001 et Bordeaux 2003), Alain Doaré (Marseille, 1988), Fernando Zappia (Montpellier 1989), Gaël Sanz (Louhans-Cuiseaux, 1997), Riad Hammadou (Le Mans, 1998), Grégory Malicki (Monaco, 2009), Fodé Ballo-Touré (Dijon, 2017) et Kévin Malcuit (Sainté, 2018). Mention spéciale pour Eric Abidal, qui ne marque avec le LOSC que contre son camp (Sochaux, 2003) puis se permet de marquer contre le LOSC en coupe de Ligue avec Lyon.
Bravo à Reinildo, qui a quitté le LOSC la conscience tranquille juste après avoir enfin marqué du bon côté : il avait marqué contre son camp contre Marseille en février 2020.
Les CSC tardifs
Plus un but est marqué tardivement, plus il a de probabilités de faire basculer une rencontre : ce principe général vaut aussi pour les buts contre son camp. En novembre 1990, Jean-Luc Buisine en fait l’amère expérience : alors que le score est de 1-1, il trompe Nadon à la 87e, et Lyon s’impose 2-1.
Quant à Frédéric Dindeleux, buteur contre son camp à la 89e minute à Nice en 1995, il offre le but de la victoire aux Aiglons alors que le LOSC avait ouvert le score… trois minutes plus tôt.
Quant à Alain Doaré, il a sans doute cru que son malencontreux but de la 91e offrirait le point du nul à Marseille en 1988 ; mais sur l’engagement, Lille part à l’abordage et Huard concède un pénalty que Mobati transforme (2-1, 92e), et Lille l’emporte sur le fil.
Les CSC précoces
« Rien de tel qu’un CSC pour démarrer un match » : voilà une phrase que l’on n’entend jamais. Et pour cause, Jean-Luc Buisine peut témoigner que marquer dans son but dès la 2e minute risque de vous plomber un match. Ce 7 octobre 1992, Nantes s’impose 4-0.
Nourredine Kourichi pourra à moitié confirmer l’adage : à Paris en octobre 1983, il marque contre son camp dès la première minute ! La défense lilloise en prendra 3 autres… mais l’attaque en marquera 5, et Lille gagne 5-4 au Parc !
La liste complète :
1965/1966 : Vincent Navarro (Lille/Lens, 1-1, 5 septembre 1965)
1966/1967 : Bernard Stakowiak (Saint-Etienne/Lille, 4-1, 20 novembre 1966), André Guy (Rennes/Lille, 1-2, 11 décembre 1966), Bernard Stakowiak (Angers/Lille, 2-1, 8 janvier 1967)
1967/1968 : Pierre Michelin (Monaco/Lille, 3-1, 8 octobre 1967), Bernard Stakowiak (Saint-Etienne/Lille, 3-0, 14 juin 1968)
1968/1969 : Néant
1969/1970 :
1970/1971 : Néant
1971/1972 : Mamadou N’Diaye (Bordeaux/Lille, 3-1, 17 mars 1972)
1972/1973 : Néant
1973/1974 : Néant
1974/1975 : Alain de Martigny (Lille/Nice, 4-2, 19 avril 1975)
1975/1976 : Néant
1976/1977 : Hervé Gauthier (Sochaux/Lille, 4-2, 29 octobre 1976), Bernard Gardon (Rennes/Lille, 3-1, 20 novembre 1976)
1977/1978 : Alain De Martigny (Brest-Lille, 2-2, 7 octobre 1977), Alain Grumelon (Lille/Quimper, 3-2, 20 mai 1978)
1978/1979 : Alain Grumelon (Lille/Nîmes, 1-1, 3 septembre 1978), Thierry Denneullin (Lille/Paris FC, 4-2, 22 septembre 1978 ; Laval/Lille, 3-3, 9 décembre 1978)
1979/1980 : Néant
1980/1981 : Alain Grumelon (Laval/Lille, 4-2, 12 août 1980)
1981/1982 : Pascal Françoise (Lille/Saint-Etienne, 3-4, 22 septembre 1981), René Bochi (Lille/Strasbourg, 1-1, 17 octobre 1981)
1982/1983 : Néant
1983/1984 : Nourredine Kourichi (PSG/Lille, 4-5, 22 octobre 1983)
1984/1985 : Néant
1985/1986 : Boro Primorac (Metz/Lille, 4-0, 3 septembre 1985), Dominique Thomas (Nantes/Lille, 5-1, 21 décembre 1985 ; Auxerre/Lille, 2-0, 11 avril 1986)
1986/1987 : Eric Prissette (Le Havre/Lille, 1-1, 22 août 1986 ; Metz/Lille, 3-0, 12 novembre 1986)
1987/1988 : Néant
1988/1989 : Alain Daoré (Lille/Marseille, 2-1, 23 juillet 1988) Jean-Luc Buisine (Metz/Lille, 3-1, 6 août 1988), Fernando Zappia (Lille/Montpellier, 3-1, 8 octobre 1988)
1989/1990 : Néant
1990/1991 : Buisine (Lyon/Lille, 2-1, 24 novembre 1990)
1991/1992 : Néant
1992/1993 : Jean-Luc Buisine (Nantes/Lille, 4-0, 7 octobre 1992), Benoit Tihy (Lille/Monaco, 1-1, 14 avril 1993), Dominique Thomas (Marseille/Lille, 4-1, 15 mai 1993)
1993/1994 : Jean-Jacques Etamé (Cannes/Lille, 2-1, 11 août 1993), Oumar Dieng (Saint-Etienne/Lille, 2-1, 19 février 1994 ; Sochaux-Lille, 1-0, 11 mars 1994), Kennet Andersson (Lille/Bordeaux, 1-1, 25 février 1994), Fabien Leclercq (Lille/Metz, 0-4, 23 avril 1994)
1994/1995 : Fabien Leclercq (Lille/Lyon, 1-4, 10 septembre 1994)
1995/1996 : Frédéric Dindeleux (Nice/Lille, 2-1, 8 novembre 1995)
1996/1997 : Néant
1997/1998 : Gaël Sanz (Lille/Louhans-Cuiseaux, 3-1, 29 avril 1998)
1998/1999 : Grégory Wimbée (Lille/Guingamp, 1-2, 8 août 1998), Riad Hammadou (Lille/Le Mans, 3-3,
1999/2000 : Néant
2000/2001 : Pascal Cygan (Troyes/Lille, 2-1, 13 janvier 2000)
2001/2002 : Stéphane Pichot (Lyon/Lille, 4-2, 4 novembre 2001), Johnny Ecker (Montpellier/Lille, 2-0, 5 janvier 2002), Dagui Bakari (Lille/Auxerre, 2-3, 23 mars 2002)
2002/2003 : Néant
2003/2004 : Eric Abidal (Sochaux/Lille, 2-1, 30 août 2003), Stéphane Pichot (Bordeaux/Lille, 2-1, 6 décembre 2003), Stathis Tavlaridis (PSG/Lille, 1-0, 10 janvier 2004), Jean II Makoun (Lille/Strasbourg, 0-1, 24 avril 2004)
2004/2005 : Néant
2005/2006 : Néant
2006/2007 : Grégory Tafforeau (Toulouse/Lille, 1-0, 10 février 2007)
2007/2008 : Grégory Tafforeau (Caen/Lille, 1-0, 20 octobre 2007), Nicolas Plestan (Lille/Nice, 1-1, 10 novembre 2007)
2008/2009 : Aurélien Chedjou (Lyon/Lille, 2-2, 17 octobre 2008), Adil Rami (Lille/Lorient, 29 novembre 2008), Grégory Malicki (Lille/Monaco, 2-1, 22 février 2009)
2009/2010 : Néant
2010/2011 : Adil Rami (Lille/Bordeaux, 1-1, 27 novembre 2010), Aurélien Chedjou (Lille/Rennes, 3-2, 29 mai 2011)
2011/2012 : Franck Béria (Nancy/Lille, 1-1, 6 août 2011), David Rozenhal (Saint-Etienne/Lille, 1-3, 10 septembre 2011)
2012/2013 : Aurélien Chedjou (PSG/Lille, 1-0, 27 janvier 2013), Salomon Kalou (Lille/Evian, 1-2, 16 mars 2013)
2013/2014 : Marko Basa (PSG/Lille, 2-2, 22 décembre 2013)
2014/2015 : Nolan Roux (Marseille/Lille, 2-1, 21 décembre 2014)
2015/2016 : Néant
2016/2017 : Junior Alonso (Monaco/Lille, 4-0, 14 mai 2017)
2017/2018 : Fodé Ballo-Touré (Dijon/Lille, 3-0, 16 décembre 2017), Junior Alonso (Lille-Guingamp, 2-2, 14 avril 2018), Kévin Malcuit (Saint-Etienne/Lille, 5-0, 19 mai 2018)
2018/2019 : Néant
2019/2020 : Zeki Celik (Lille/Nantes, 2-1, 11 août 2019), Gabriel (Marseille/Lille, 2-1, 2 novembre 2019), Reinildo (Lille/Marseille, 1-2, 16 février 2020)
2020/2021 : Zeki Celik (Lille/Lyon, 1-1, 1er novembre 2020), José Fonte (Lille/Lyon, 2-3, 25 avril 2021)
2021/2022 : Tiago Djalo (Brest-Lille, 2-0, 22 janvier 2022 ; Angers/Lille, 1-1, 10 avril 2022)
2022/2023 : Bafodé Diakité (Lorient/Lille, 2-1, 2 octobre 2022) ; Tiago Djalo (Lille-Brest, 2-1, 24 février 2023) ; José Fonte (Lens-Lille, 1-1, 4 mars 2023)
Posté le 20 février 2020 - par dbclosc
Dortmund 2002 : Éliminés sans perdre
Une des manifestations les plus évidentes du complot contre le LOSC consiste en son élimination de la coupe UEFA alors même qu’il n’a pas perdu, au prétexte que « en cas d’égalité, les buts marqués à l’extérieur valent double ».
Après le 1-1 à Lille à l’aller, ce 0-0 à Dortmund signe une bien cruelle élimination.
Si vous ne l’avez pas fait, nous conseillons vivement la lecture de notre article sur le match aller.
Après une période compliquée depuis décembre, marquée par la première défaite à domicile en championnat contre Sochaux (1-2), deux éliminations en coupes nationales face à des équipes de divisions inférieures puis, en janvier, une défaite dans le derby, le LOSC a eu la bonne idée de repartir de l’avant en gagnant à Nantes. Cette embellie au niveau des résultats s’est confirmée par une embellie au niveau du jeu face à Dortmund, 5 jours plus tard. Malheureusement, les multiples occasions des Dogues n’ont permis que de décrocher un nul, qui les place en ballotage défavorable avant le match retour en Allemagne. Cependant, le LOSC a jusqu’alors toujours surpris, si bien qu’à côté du sentiment premier qui consiste à penser que l’aventure européenne touche à sa fin, rapidement une deuxième impression nous invite à penser qu’il va encore se passer quelque chose. Jusqu’où ? Cette équipe, qui ne cesse d’étonner, commence à susciter des attentes, précisément parce qu’elle ne cesse d’étonner. Il doit y avoir un mot très intelligent pour désigner ce phénomène psychologique, mais ça ne nous vient pas là. Pascal Cygan rappelle d’où vient le groupe : « il faut se mettre à notre place. Bien qu’on ait déjà joué l’Europe au plus haut niveau, on manque encore de repères. Tout est allé si vite depuis la D2. Pour bon nombre de joueurs dont je fais partie, l’élite c’est encore tout neuf. Alors soyez indulgents avec nous… »
La confiance est revenue…
La bonne nouvelle, c’est que le LOSC semble s’être remis dans le bon sens en championnat. Entre les deux matches contre Dortmund, Marseille a été battu à Grimonprez-Jooris, si bien que le LOSC est plus que jamais en course pour accrocher une nouvelle place européenne. Si les Lensois semblent hors d’atteinte (11 points devant alors qu’il reste 7 journées), le LOSC recevra d’ici la fin de saison le 2e (Lyon), le 3e (Auxerre) et le 4e (le PSG). Comme le résume la Voix du Nord, « l’objectif de renouveler le bail européen, qui avait du plomb dans l’aile ces dernières semaines, semble de nouveau réalisable ». « La victoire sur l’OM a gonflé le moral » : même s’il y a encore du monde à l’infirmerie (Murati, Boutoille, Landrin, D’Amico), Sylvain N’Diaye souligne qu’ « on a retrouvé de la concurrence à tous les postes : ça, c’est un indice ! ». Ainsi, on sent que le LOSC est « redevenu fiable » et retrouve la réussite qui lui échappait depuis quelques semaines : par exemple, le pénalty accordé contre Marseille ne vient pas d’une faute flagrante, mais on prend. Enfin, les bonnes nouvelles venant de Christophe Pignol, qui a donné le coup d’envoi fictif de Lille/Marseille sous les acclamations du public, contribuent aussi au retour de la bonne humeur.
Fidèle à sa modération, Grégory Wimbée ne s’emballe pas : « les équilibres restent fragiles. C’est la suite qui va nous dire si on est de nouveau sur une bonne courbe ou si on arrête ».
…mais encore du changement du côté de la présidence
Cependant, un couac va jeter une ombre au tableau : le mercredi 27 février, veille du retour à Dortmund, le LOSC annonce un changement de présidence. En effet, Francis Graille annonce qu’il cède la place à Michel Seydoux, qui d’ailleurs sera présent à Dortmund. Le moment se prête-t-il à ce genre de réaménagement technique ? Ne risque t-on pas de perturber les joueurs si près d’une échéance de la plus haute importance ? Pour Francis Graille, pas de problème : « il n’y a pas de bon ni de mauvais moment pour dire ce genre de choses. Dans 3 mois, on appréhendera déjà une autre saison. Il fallait agir. On est toujours entre deux matches, entre deux victoires ou entre deux défaites. Je ne pense pas que ça influera sur le moral et le comportement des joueurs. Je me sens bien dans ma tête ». On est content pour lui ! Cela correspond probablement à l’idée qu’il se fait du football puisqu’il maintes fois affirmé qu’il ne se voyait pas longtemps dans la peau d’un personnage fort du club (« pour moi, la situation était provisoire »). Il n’empêche : c’est encombrant au moment où l’équipe reprend des couleurs. On peut aussi considérer que le football peut désormais s’accommoder des péripéties permanentes qui semblent même parfois en constituer le fondement.
Il y en a en tout cas un à qui ça ne plaît pas, c’est Vahid Halilhodzic ! Lui qui avait déjà montré son irritation lors de la passation Dayan/Graille au printemps 2001 n’a pas masqué longtemps ses sentiments. Lors de la conférence de presse d’avant-match, l’entraîneur est attendu sur ce point. On sait qu’il n’apprécie guère les situations de rupture et donc, là encore, son cœur l’emporte : « y aura-t-il des effets désagréables sur la vie du groupe ? On saura où est le problème si on est éliminés ! ». Vahid annonce qu’il connaissait la décision depuis environ un mois, mais qu’il aurait aimé que l’annonce soit faite 10 jours plus tard, après le match à Metz. En somme, il a été pris de vitesse. Un peu comme les rédacteurs du magazine Borussia Aktuell, distribué à l’occasion du match, qui indiquent que le président du LOSC s’appelle… Luc Dayan.
Halilhodzic se plaint de l’accueil
Djezon Boutoille a réintégré le groupe. Mais manquent toujours à l’appel Christophe Landrin, Fernando D’Amico, et Adékambi Olufadé, qui s’est blessé dans la semaine. Après un voyage en avion marqué par de fortes turbulences, durant lequel on imagine bien que Vahid a imploré les Dieux et Mathias, sa mère, le groupe est arrivé dès le mardi 26. Initialement, les Lillois ont prévu d’assouplir leurs muscles sur un terrain synthétique négocié durement par Francis Graille et Stéphane Pauwels, en lisière du Westfalenstadion. Mais finalement, quand ils ont vu l’état du terrain, ils n’y sont pas allés et se sont contentés d’un footing sous le ciel gris, puis de quelques exercices dans un sous-sol du stade. Ce mardi, Vahid ne dit rien.
En revanche, le lendemain, au cours de la conférence de presse, outre sa sortie sur le changement de président, Halilhodzic surprend l’auditoire. Alors que son silence de la veille laissait entendre qu’il avait placé les conditions d’entraînement sur le dos de la météo, il s’énerve : « on a tendance à nous prendre pour des petits quand on se déplace. Mais quand nos adversaires viennent à Lille, nous faisons tout pour les mettre dans les meilleures conditions. Vous savez, il pleut aussi chez nous ». Le chef de presse du Borussia intervient, arguant que la ville de Dortmund a verrouillé ses terrains. Cela ne convainc pas Halilhodzic, qui répond : « on considère le LOSC comme un petit club. Mais attention, il peut parfois être grand ». Quoi qu’il en soit, la pelouse du Westfalenstadion est ouverte au LOSC ce mercredi soir pour un dernier entraînement.
Dortmund en plein doute
« On peut faire mal à cette équipe » a affirmé Halilhodzic, qui a tout de même parlé du match lors de la conférence de presse. Le match aller l’a déjà montré ; surtout, depuis, Dortmund, qui était invaincu depuis fin octobre, a perdu 0-4 à Leverkusen (buts de Ballack, Ramelow, Neuville et Berbatov) et a perdu la tête du championnat. Si, malheureusement, le LOSC ne sera pas la première équipe à faire tomber Dortmund en 2002, cette défaite est-elle de nature à contrarier les ambitions européennes du Borussia, et favoriser le LOSC ? Pas pour Grégory Wimbée : « une bonne nouvelle, le 4-0 infligé par Leverkusen à Dortmund ? Vous rigolez. On peut facilement imaginer que le Borussia va tout faire pour effacer l’affront lors des matches suivants. Or, le suivant, c’est nous ». Bon raisonnement, en effet. Sammer : « après un 0-4, nous avons peu d’arguments à faire valoir. Maintenant, il va falloir se remette de cette défaite et gérer le contre-coup. Il ne faut pas trop parler. J’attends des actions concrètes sur le terrain. L’équipe devra montrer plus de concentration que de classe ». Dortmund déplore en outre quelques absences : Kohler, Kehl (non qualifié), Heinrich (cuisse), Ricken (dos), Herrlich (grippe), Koller (suspendu). Le staff ne respire pas la sérénité, toujours Sammer : « il faudra avoir de la patience. Peut-être serons nous menés au score à un moment ou à un autre. Mais il est fondamental que nous croyons en nous ».
Cependant, le Borussia dispose de deux atouts : son stade, et son ambiance, qui ont fait forte impression à Patrick Collot : « c’est un lieu fantastique. J’ai été émerveillé par la vie dans les tribunes. Tout le monde est en jaune et noir et chante du début à la fin ». Dans l’enceinte, deux horloges géantes donnent le décompte, à la seconde près, du début de la coupe du monde en 2006, dont quelques matches se joueront à Dortmund. Le stade sera d’ailleurs rénové, et ses coins bouchés.
« Un but de plus… »
Jour J : en route vers nouvel exploit ? Pascal Cygan y croit : « j’aimerais qu’on ne pleure pas en regardant le film du match aller. Cela voudra dire qu’on a réalisé un exploit en Allemagne. En tout cas, on va là-bas pour faire quelque chose. Il nous suffit de marquer un but de plus que l’adversaire et c’est dans la poche. Le coup est possible même si on sait que ce sera dur. L’ambiance, l’opposition, le jeu…Les obstacles sont multiples. Mais notre solidarité et notre force morale seront des atouts. Je n’ai peur de rien ; pas même du combat physique qu’ils vont nous imposer. On a de quoi répondre (…) Même un 0-0 prolongé ne serait pas un handicap. Le temps pourrait alors jouer en notre faveur car les Allemands ne seraient pas à l’abri d’un coup dur. Le match aller nous a permis de mesurer un peu mieux ce qui nous sépare d’une grande équipe. Leur but doit nous servir de leçon. Des gars comme ceux-là ne paniquent jamais. Inspirons-nous de leur exemple ».
900 supporters lillois ont fait le déplacement : 6 heures en bus, ou 4 en voiture. Ils sont accueillis de façon fort sympathique puisque c’est l’hymne du LOSC qui retentit dans le stade quelques heures avant le coup d’envoi.
Un peu plus tard, la sono des *Jaune et Noir* assume la ressemblance : tout le monde chante le générique de Maya l’abeille, Die Biene Maja. À la demande générale, voici un extrait des paroles :
In einem unbekannten Land
vor gar nicht allzu langer Zeit
war eine Biene sehr bekannt
von der sprach alles weit und breit
Und diese Biene, die ich meine, nennt sich Maja,
kleine, freche, schlaue Biene Maja,
Maaaja fliegt durch ihre Welt,
zeigt uns das was ihr gefällt,
wir treffen heute unsre Freundin Biene Maja,
diese kleine, freche Biene Maja,
Maaaja allerliebe Maja
Maja Maja Maja Maja
Maaaaaja erzähle uns von dir !
Les enjeux exposés ci-dessous se retrouvent dans cette vidéo. Comme l’extrait Die Biene Maja vous a plu, ce sera en allemand :
La surprise du (Man)chef vient de l’association Brunel/Br. Cheyrou au milieu. Puisqu’il semblait difficile de se passer de Philou au vu de sa forme, et de Cheyrou puisqu’il est probablement le meilleur joueur de l’équipe, Halilhodzic n’a pas tranché, et les deux milieux gauchers sont alignés d’emblée. L’organisation ressemble alors à une espèce de 4-2-3-1 assez semblable à celle de l’aller, avec Br. Cheyrou en n°10. Bassir, si brillant à l’aller, est donc sur le banc. Pour le reste, pas de surprise : Pichot retrouve sa place.
Wimbée ;
Pichot, Fahmi, Cygan, Ecker ;
N’Diaye, Michalowski ;
Sterjovski, Br. Cheyrou, Brunel ;
Bakari
59 000 spectateurs sont présents. Pluie battante et vent froid, les conditions sont réunies pour passer une belle soirée.
Ce sont les Allemands qui entrent mieux dans le match. Dès la 5e minute, ils donnent le ton avec un sévère tacle d’ d’Evanilson sur Brunel, qui met du temps à se relever : le défi physique annoncé par Pascal Cygan aura bien lieu. Après un corner renvoyé de Rosicky, une grosse frappe d’Amoroso est renvoyée par Pichot devant la ligne, même si Wimbée semblait dessus (11e). Deux minutes plus tard, excentré à gauche, Dédé frappe un coup-franc à 25 mètres qui fuse sur la pelouse humide, et Greg Wimée se couche pour détourner du bout des doigts en corner (13e). Vous remarquerez dans la vidéo suivante cette agaçante manie qu’ont les Allemands à faire « ooooo…OOUAAAAAAIIS ! » quand leur équipe frappe un coup de coin. Amoroso décale ensuite Evanlson, dont le centre manqué rebondit sur le dessus de la transversale (16e) ; là aussi, Wimbée avait l’air vigilant. Bref, début de match où les Dogues sont en-dedans, mais le Borussia n’a pas marqué, et on ne peut pas dire que le LOSC soit pour autant franchement dominé. Mieux, à partir de la 20e minute, il pointe même le bout de son nez et tente quelques percées. À la 22e, un centre de Brunel trouve Bakari, qui tente de jouer en une touche vers N’Diaye ; finalement, le ballon revient sur Sterjovski, au point de pénalty, qui hésite à frapper, et cherche finalement Bakari, sans succès : une petite hésitation qui montre qu’il faudra être efficace mais que, comme à l’aller, il y a des possibilités dans la défense allemande. Comme à la 31e, où Michalowski ajuste mal son centre pour Bakari. Une minute plus tard, Ewerthon, après un une-deux avec Addo, se présente face à Wimbée qui sort à-propos et envoie en corner. Après quelques mauvaises relances du Borussia au milieu, Pichot tente un extérieur du droit dévié en corner (33e). La dernière occasion de la première pérode est pour Dortmund : Amoroso, servi dans le dos de Pichot, se montre d’une incroyable maladresse en expédiant le ballon au-dessus alors qu’il est seul aux 6 mètres (42e)
En arrivant à la pause sans dommage, le LOSC peut croire en sa bonne étoile. Dortmund, quoique qualifié à 0-0, n’est pas vraiment serein. Et cette fois, ce sont les Allemands qui ratent de grosses occasions, comme l’ont fait les Lillois à l’aller. Voici un résumé vidéo de la première période :
Les Lillois reprennent la deuxième période en s’intallant de plus en plus fréquemment dans le camp allemand. Les Dogues débordent d’ardeur, mais manquent de précision dans le dernier geste : ainsi, Cheyrou et Bakari se gênent dans la surface (56e), et s N’Diaye s’amuse avec la défense, le corner qu’il obtient ne donne rien (57e). Signe que les Jaunes doutent, Oliseh frappe un cpup-franc une bonne dizaine de mètres à côté des buts lillois. Puis Brunel, encore très actif, envoie un beau centre que Bakari est à quelques cheveux de reprendre (66e).
Et arrive la 73e minute où, selon la Voix du Nord, « on a failli assister au coup de coaching du siècle ». Bruno Cheyrou, assez peu en vue, cède sa place à Salahaddine Bassir, très en verve à l’aller. Alros que le LOSC vient d’obtenir un corner, le Marocain, sur son premier ballon, reprend le coup de pied de Sterjovski et place une tête décroisée que Reina, sur sa ligne, dévie de nouveau en corner. Sur celui-ci, le coup de pied de Brunel, prolongé par Bassir, trouve Cygan qui arme du droit : de nouveau, Reina sauve sur la ligne ! Rageant. D’autant que Dortmund, décidément, ne parvient pas à marquer non plus : à la 81e, Reina, servi par Amoroso, se présente seul face à Wimbée, qui sort encore superbement. La dernière occasion d’envergure est lilloise : sur coup-franc, Ecker, décidément très en verve quand il faut jouer contre des jaunes à l’extérieur, frappe puissamment ; ça a l’air très bien parti mais c’est contré par la défense ; ça revient sur Brunel, à l’angle de la surface, qui frappe du gauche, et Lehmann dévie. Dans les dernières minutes, le chrono semble défiler à toute vitesse, et Sammer s’agite de plus en plus sur son banc. Mais si Wimbée reste invincible, le LOSC ne parvient pas à faire sauter le verrou adverse.
0-0 après un nul 1-1 au match aller : en cas d’égalité, le règlement de l’UEFA applique une règle de départage qui favorise l’équipe ayant marqué le plus de but à l’extérieur. En dépit d’une deuxième période bien maîtrisée, le LOSC est éliminé sans avoir perdu.
Voici un résumé des temps forts de la seconde période :
La Voix du Nord met notamment en valeur les performances de Grégory Wimbée (« le grand Greg a encore réalisé quelques exploits. Encore une fois, le capitaine du LOSC aura montré l’exemple »), de Pascal Cygan (« son calme et sa parfaite perception du jeu lui permirent de rayonner constamment. Le patron, c’était bien lui ! ») et de Philippe Brunel (« sa disponibilité, ajoutée à une technique très sûre, lui valu d’être un point de fixation, un élément de relance essentiel »). Mais c’est bien toute l’équipe du LOSC qui a encore fait bonne figure. Ce n’est hélas pas suffisant, et il y a de quoi nourrir des regrets car « le coup n’est vraiment pas passé loin ». Après le match, Vahid tourne en rond en répétant « c’est pas possible… ». Sans doute ce remémore-t-il cette maudite 73e minute, où deux ballons sont sauvés par Reina. Pascal Cygan explique : « et pourtant, je me suis appliqué en frappant la balle du plat du pied. Mais j’ai tiré plutôt à ras de terre. Si j’avais visé plus haut, peut-être que… ». Étonnamment, la phrase s’arrête ici. Mais apparaît aussi un autre sentiment, plus positif : pour Pascal Cygan, « il faudra retenir la leçon et se dire surtout que nous étions dans le vrai » ; pour Bruno Cheyrou, « on n’a pas à rougir. Nous sortons la tête haute ». Halilhodzic résume les sentiments : « j’ai beaucoup de regrets. D’un autre côté, j’éprouve une grande fierté. Nous avons fait jeu égal avec les plus grands d’Europe. Si je suis triste, c’est parce qu’en deuxième mi-temps, nous aurions pu nous qualifier. Lors du premier match aussi, nous aurions pu faire mieux. Ce soir, en première mi-temps, nous avons délibérément choisi de laisser le Borussia dominer. En en deuxième période, nous avons commencé à lui poser des problèmes. Je tiens à féliciter le Borussia Dortmund pour sa qualification et lui souhaite bonne chance pour aller jusqu’au bout ». Nul doute que ce souhait n’est pas sans arrière-pensée : si Dortmund allait au bout, son parcours valoriserait en miroir, s’il en était encore besoin, la performance du LOSC.
C’est la fin de l’aventure européenne. En 7 mois et 12 matches, de Parme à Dortmund, le LOSC a exporté sur la scène continentale les ingrédients qui ont fait sa réussite en championnat, sans jamais être ridicule : un jeu solide, direct, mais aussi une rigueur tactique qui jamais ne le fit perdre par plus d’un but d’écart. Qui aurait imaginé ce LOSC emmené par Wimbée, Cygan, Pichot, D’Amico, et autres Bakari tenir tête à bien plus gros que lui, sans jamais se laisser impressionner par des stars probablement 10 fois mieux payées qu’eux, ratant même de bien peu la qualification, au point que, des années après, on en soit encore à regretter cette élimination ? Cette confrontation, en dépit de son dénouement malheureux, est l’un des derniers coups d’éclat du LOSC sauce Halilhodzic. Lille entretient encore l’espoir de la Ligue des champions, voire du titre, pendant quelques semaines encore mais, en fin de cycle et avec l’annonce officielle du départ du coach, l’équipe cède des points sur la fin, parvenant tout de même à arracher l’Intertoto après une ultime victoire contre le PSG. Ce week-end là, le Borussia Dortmund est sacré champion d’Allemagne. Et quatre jours après, le club allemand s’incline en finale de coupe UEFA contre Rotterdam (2-3).