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Posté le 21 décembre 2022 - par dbclosc
Lille/Bastia 2000 : contexte chaud, Valois fait le show, Noël au chaud
Le 21 décembre 2000, le LOSC bat Bastia 1-0, grâce à un but d’un revenant : Jean-Louis Valois. Ainsi s’achève une formidable année civile pour le club, qui se place deuxième à la trêve. Pourtant, le match a failli ne pas avoir lieu : peu avant le match, le président du club corse a été pris dans une échauffourée dans les couloirs de Grimonprez-Jooris.
Après trois ans en D2, on ne donnait pas forcément très cher de la peau du LOSC lorsqu’il retrouve l’élite à l’été 2000. Même si le club a survolé le championnat en 1999/2000, les souvenirs des décennies sans saveur persistent, et le recrutement de l’été n’a pas soulevé d’enthousiasme délirant. Les ambitions sont donc modestes, et on se satisfera largement d’un maintien sur le fil, pour reprendre des habitudes bien ancrées. Pourtant, le LOSC se place rapidement dans le haut du classement, surtout après deux matches en septembre, à Saint-Etienne puis contre Lens. Dans un championnat certes serré, les Dogues se placent régulièrement parmi les 6 premiers, et se permettent même d’être deuxièmes au soir de la 13e journée, après une victoire sur Toulouse (1-0).
Début décembre, à cinq jours d’intervalle, Lille bat le leader Sedan (2-0), puis le PSG (2-0), un match qui a été rejoué après avoir été interrompu à 1-1. Suit un nul à Metz (1-1) qui place le LOSC au pied du podium alors que se profile le dernier match de l’année civile, contre Bastia. Surprenant promu, Lille profite et se dit que les points pris ne sont plus à prendre : à coup sûr, des temps plus difficiles arriveront, les « gros » reprendront progressivement les premières places, et le LOSC rentrera dans le rang : pourquoi pas 15e ? C’est sur cette base plus réaliste que Luc Dayan, le président du club depuis mars, a budgetisé l’exercice 2000/2001.
Dayan, l’univers parallèle
Les bons résultats de l’équipe permettent de s’enlever un fardeau et de structurer le club, en voyant grand à moyen voire court terme. La privatisation est présentée comme un processus d’autonomisation vis-à-vis de la mairie, marquée par différentes étapes qui symboliseraient la « modernité ». Début décembre, Luc Dayan, annonce ainsi dans la Voix du Nord qu’il espère prochainement « signer l’acte de vente d’un immeuble dans le centre-ville qui aura pour objectif d’être un centre de vie du club avec une partie commerces, une brasserie, une salle de fitness. Si tout va bien, nous ouvrirons en fin de saison ». Il parle de « l’entreprise LOSC », de la cession de 25% du capital du club à des entreprises régionales, et de la possibilité d’attribuer des stock-options aux joueurs, indépendamment d’une éventuelle entrée en bourse : « notre principe serait de fidéliser les joueurs avec des actions donnant droit à une plus-value en fonction des résultats financiers du club, au cas où ils effectueraient l’intégralité de leur contrat. Les 10% d’actions seraient ponctionnées sur les 72% que possédera bientôt notre société, Socle ». Bien parlé président, voilà le football qu’on aime ! Il est aussi question d’un nouveau stade (ou d’un aménagement de Grimonprez-Jooris) « à l’horizon 2003 », une tâche que Dayan cède volontiers aux acteurs publics, probablement parce qu’il n’est pas certain de faire de la thune avec ça. Privatisons les profits, socialisons les pertes, le LOSC est un club moderne !
La Voix du Nord, 8 décembre 2000
Le « contexte corse » s’exporte à Lille
En attendant, Luc Dayan va devoir revenir à des réalités bien plus terre-à-terre et montrer autre chose pour rivaliser avec Bernard Lecomte, qui vient d’être désigné « dirigeant de l’année » par France Football : ce jeudi 21 décembre, Lille/Bastia doit commencer à 20h30. Mais le président lillois arrive un peu plus tôt que prévu, en catastrophe, dès 19h45 : il se retrouve face au président du Sporting Club de Bastia, François Nicolaï, griffé sur une joue, les chaussures et le pantalon couverts de terre. Une demie heure auparavant, il aurait été pris à partie par des stadiers du LOSC, qui l’auraient envoyé par terre, et l’un d’eux lui aurait même asséné un coup de tête, occasionnant un beau roulé-boulé sur la pelouse boueuse. En riposte, quatre dirigeants corses « faisant valoir la loi du Talion » auraient roué de coups un stadier. La Voix du Nord, présente juste après les échauffourées, interroge les deux parties, qui n’ont pas l’air d’accord : selon un agent de sécurité, « ils n’avaient pas les cartes valables pour entrer sur le terrain on a voulu les empêcher ». François Nicolaï, lui, attend Luc Dayan de pied ferme : « si le président Dayan ne m’explique pas pourquoi la sécurité s’est conduite ainsi, on ne jouera pas. Si ces messieurs souhaitent régler le problème corse, ils doivent voir avec Matignon », référence au Premier Ministre, Lionel Jospin qui, depuis quelques mois, a fort à faire avec la Corse, quelques mois après l’assassinat du Préfet Eyrignac suivi de la toute belle aventure des paillotes brûlées, qui a conduit au renvoi du préfet suivant, Bernard Bonnet, dont les fans de foot connaissent davantage la fille, Anne-Laure (authentique)
Selon la Voix, « le visage marqué du président bastiais met mal à l’aise les dirigeants lillois ». Très énervé, Nicolaï tente de joindre le président de la Ligue, Gérard Bourgoin, et dépose une réclamation auprès de M. Glochon, l’arbitre du match. Enfin, il assure vouloir porter plainte pour « coups et blessures volontaires ».
Arrive alors Luc Dayan qui, après un moment d’échange avec son homologue, se présente devant la presse : « c’est désastreux. Je suis extrêmement triste. Je présente mes excuses au président Nicolaï ».
Apparemment, personne ne comprend réellement ce qu’il s’est passé : « il y a des mécanismes qui m’échappent, je veux savoir » affirme Dayan. Pendant ce temps, les joueurs sortent pour s’échauffer et sont mis au courant. Vahid Halilhodzic, informé de l’incident, prend à part Frédéric Antonetti, l’entraîneur du SCB, puis déclare seulement : « ce qui s’est passé est anormal. Il n’y a aucun problème entre les deux clubs. Là-bas, nous avons été reçus superbement bien ». Apparemment, la diplomatie de Dayan et d’Halilhodzic a permis de faire retomber la tension : le match aura lieu.
Jean-Louis Valois, de Calais à Bastia
Du côté du LOSC, Cygan, blessé à un mollet, est absent depuis quelques semaines. Manquent aussi Laurent Peyrelade, Bruno Cheyrou et Edvin Murati. Devant, la nouvelle vedette, Sterjovski, est titularisée aux côtés de Beck et de Boutoille. Au milieu, Vahid surprend son monde en ne titularisant pas Sylvain N’Diaye : Landrin prend sa place à la récupération avec D’Amico. Sur l’aile gauche, un revenant : Jean-Louis Valois qui, jusqu’alors, n’avait fait que 6 entrées en jeu, pour 74 minutes jouées. Joueur essentiel en 98/99 (29 matches dont 27 titularisations, 5 buts), Jean-Louis Valois reste un élément important de l’année du titre de D2 (25 matches dont 12 titularisations) au cours de laquelle il inscrit deux buts particulièrement marquants : d’abord, contre Guingamp, de la tête, pour une victoire dans un match au sommet (2-0), puis contre Valence, dans le match de l’officialisation de la montée, où il envoie une frappe en lucarne qui provoque un envahissement de terrain et une brève interruption du match.
Si son pied gauche a beaucoup apporté en D2, Jean-Louis Valois semble faire partie ce ces rares joueurs du LOSC qui ne parviennent pas à performer au niveau supérieur. D’ailleurs, lorsqu’il jouait à Auxerre, il n’a fait que 2 petites apparitions en D1, pour seulement 23 minutes jouées (en 96/97). Il faut dire aussi que, cette année, il ne semble pas avoir la confiance d’Halilhodzic qui, à son poste, a recruté durant l’été Murati, qui lui-même sera progressivement barré par l’éclosion de Bruno Cheyrou. Si l’on ajoute à cela la belle surprise Sterjovski, la satisfaction Beck dans son jeu si spécifique, l’explosion de Bakari en 2001, et le fait que le statut de Collot fait de lui le favori pour entrer en fin de match, il reste peu de place devant pour Valois.
Mais alors, pourquoi se retrouve-t-il titulaire ce soir là ? Pour répondre à cette question, il faut remonter à janvier 2000, presque un an auparavant.
Buteur contre Guingamp, novembre 1999
Le 22 janvier 2000, sans Vahid Halilhodzic, malade, le LOSC s’incline en 32e de finale de coupe de France, à Calais, pensionnaire de quatrième division (1-1 ; 6-7 aux tirs aux buts). Même si le parcours ultérieurs des Calaisiens peut relativiser la portée de cette défaite, c’est un affront pour Halilhodzic. 11 mois après, il n’a pas oublié ; le 17 décembre 2000, la réserve du LOSC reçoit Calais, qui est alors largement en tête (44 points en 14 journées, 0 défaite1), alors que les Lillois sont 16es, n’ont gagné que deux fois, et auraient bien besoin de points. L’occasion est trop belle : Halilhodzic envoie en réserve tous ses pros qui n’ont pas joué la veille à Metz ! Dès lors, l’équipe d’Eric Guérit est renforcée par 9 professionnels : Allibert, Hammadou, Delpierre, Santini, les frères Cheyrou, Valois, Dernis et Beck. Ils sont tous titulaires pour ce match au Stadium Nord, et seuls Dumont et Michalowski complètent le 11 de départ, sous les yeux d’Halilhodzic, qui n’a manifestement pas digéré l’élimination. Sont également présents en tribunes : Mottet, Lambert, Cygan, Sterjovski, Pichot, N’Diaye et Bakari.
La Voix des Sports, 18 décembre 2000
Et ce qui devait arriver arrive : même si Calais se montre dangereux en premier avec un sauvetage d’Hammadou sur la ligne devant Lefebvre (2e), Beck ouvre le score (38e), Valois double la mise (59e). Le capitaine calaisien, sans réussite, envoie ensuite un pénalty dans les nuages (75e), avant que Jean-Louis Valois ne marque encore (83e, 92e). 4-0, avec un triplé de Valois : l’affront n’est sans doute pas lavé, mais probablement que « Vahid content ».
La Voix des Sports, 18 décembre 2000
Valois buteur, le LOSC dauphin
Triplé contre Calais : voilà comment Jean-Louis Valois a gagné sa place pour ce match contre Bastia. Voilà la composition du LOSC : Wimbée ; Pichot, Fahmi, Ecker, Pignol ; D’Amico, Landrin, Valois ; Boutoille, Sterjovski, Beck.
Dans un match sans grand attrait, Lille domine globalement et se crée des occasions par Beck (tête repoussée par Durand) ou Boutoille (frappe au-dessus). En seconde période, l’éclair vient de Djezon Boutoille qui, servi par Pichot, crochète un défenseur et centre au second poteau ; le ballon surmonte le gardien de Bastia et, au second poteau… Jean-Louis Valois reprend du plat du pied gauche et conclut (1-0, 70e). Luc, voilà une action qui amène une belle plus-value !
Le but sur Fréquence Nord :
Pour la 10e fois en 22 journées, Lille gagne et compte 37 points à la trêve. Et comme Sedan et Bordeaux ont perdu, le LOSC se place deuxième : les Dogues se muent en dauphins (de Nantes, 2 points devant).
S’il est encore un peu tôt pour s’emballer, les fantômes du passé semblent envolés. L’équipe est sur sa lancée des deux dernières années et paraît solide, au moins pour assurer un maintien tranquille. Elle a déjà marqué 2 points de plus que sur l’entièreté de sa dernière saison en D1, en 96/97 (qui, en outre, comptait 4 journées supplémentaires) ! Le LOSC peut passer Noël au chaud. Et on est loin de s’imaginer que le meilleur reste à venir. En revanche, du côté de Bastia, on s’inquiète pour François Nicolaï qui, le lendemain du match, est hospitalisé après avoir été pris d’un malaise lors d’une réunion pour évoquer les événements de Grimonprez-Jooris.
Épilogue
Jean-Louis Valois ne sera qu’un acteur très intermittent de la formidable fin de saison du LOSC. Il ne jouera plus qu’en janvier, pour deux entrées en jeu, et 14 minutes jouées. Il part ensuite du côté de l’Angleterre et de l’Ecosse.
Le lendemain de Lille/Bastia, le LOSC porte plainte contre X, ce qui permet l’ouverture d’une enquête judiciaire. Selon Luc Dayan, « nous sommes responsables de ce qui se passe chez nous, et donc de la sécurité des visiteurs. François Nicolaï, que je connais bien, est très affecté, de même que les stadiers. Je souhaite montrer à tous que personne à Lille n’est de mauvaise foi et permettre ainsi que ce genre de problème ne se reproduise plus ». En janvier 2001, le club est sanctionné par la commission de discipline de la LNF à 500.000 francs d’amende et à un match de suspension de terrain avec sursis. Élégamment, le club fait appel. La sanction est confirmée en février. On s’en fout, on est en tête du championnat.
Un résumé du match (France 3 Nord-Pas-de-Calais) :
1 La victoire est à 4 points, le nul à 2, et la défaite (hors forfait) à 1.
Posté le 18 décembre 2022 - par dbclosc
Georges Heylens : « Lille, c’était pas mal, hein ? »
Georges Heylens, ce sont cinq années de la vie du LOSC dans les années 1980. Pas forcément les plus glorieuses, mais de celles qui ont laissé des souvenirs marquants chez les supporters qui les ont vécues. Rencontre avec un morceau d’histoire.
« C’était notre quartier ici, notre rue » : depuis une table de La Tribune, une brasserie populaire du cœur d’Anderlecht, où nous avions rendez-vous, Georges Heylens semble regarder au-dehors avec nostalgie. Juste à côté se trouve la rue de Formanoir, où il avait une boutique d’articles de sports, de 1961 à 2014, qu’a dirigée son fils Stéphane : « on était livreurs de l’équipe d’Anderlecht, et de l’équipe nationale. À l’époque, à Bruxelles, il n’y avait pas de boutique de sports. On a été pionniers là-dessus ».
Les Heylens vivent toujours à Anderlecht, « leur » commune. À quelques dizaines de mètres se trouve le Lotto Park – anciennement stade Constant Van Den Stock – l’antre des « Mauves », où Georges Heylens a réalisé l’entièreté de sa carrière de joueur professionnel, de 1960 à 1973, avec 7 titres de champions de Belgique et trois coupes, glanant au passage 67 sélections avec les Diables Rouges. Les Diables, justement, ont été éliminés la veille de la coupe du monde : « pas de chance » juge-t-il laconiquement. Une élimination au premier tour, comme en 1970 au Mexique, où Georges Heylens était arrière droit de l’équipe nationale : « c’était autre chose, ça n’avait rien à voir avec aujourd’hui… ».
On sent que les souvenirs s’effacent peu à peu, mais Stéphane, « [son] patron, [son] secrétaire » se charge de stimuler la mémoire de son père, désormais 81 ans : « je crois que j’ai eu une belle carrière ». Une carrière notamment passé par le LOSC, de 1984 à 1989.
L’arrivée à Lille
Après avoir été contraint de stopper prématurément sa carrière de footballeur à l’âge de 31 ans en raison d’une blessure à la jambe, Georges Heylens a entraîné l’Union Saint-Gilloise (73-75), Courtrai (75-77), Alost (78-83), puis le petit club de Seraing, qu’il a mené jusqu’à la 5e place du championnat belge en 1984. A cette occasion, il est élu « entraîneur de l’année » en Belgique.
Pendant ce temps, les dirigeants loscistes cherchent un nouvel entraîneur après le départ d’Arnaud Dos Santos. Jean Parisseaux ne souhaite pas quitter la formation des Dogues et, alors que l’on s’attend à la signature du Hongrois Pazmandy, on apprend le 22 juin que le FC Seraing est placé en liquidation judiciaire, et son entraîneur, licencié. Le LOSC saute sur l’occasion et fait signer un contrat d’un an à celui qui a mené si haut ce petit club de la banlieue liégeoise : « on a eu beaucoup d’ennuis financiers à Seraing. J’avais rencontré les dirigeants du LOSC à plusieurs reprises, et la mise en liquidation a tout changé ».
Direction le Nord de la France pour Heylens, alors qu’on le disait sollicité par Lausanne, Benfica et le PSG. Le précède une réputation qui colle bien à la région : travail et rigueur.
Le LOSC des années 1980
« Mes trois premières années à Lille ont été super. Par la suite, on s’est essoufflés. Le LOSC était un club familial. Je n’en garde que des bons souvenirs : Dewailly, Samoy, Parisseaux, Amyot, Robert… Des gens très biens. Sur le plan personnel, j’ai habité La Madeleine la première année, puis le quartier Vauban, et Lambersart. Lille, c’était pas mal, hein ? ».
« Avec moi, ça s’est moins bien passé avec Bernard Gardon. Mais c’est du passé ». On se rappelle en effet les circonstances rocambolesques du départ de Georges Heylens en 1989, dont on peut supposer qu’il avait été fortement « encouragé » par le directeur sportif de l’époque, Bernard Gardon, qui tenait à faire signer Gérard Houiller… qui n’était pas libre.
Sur le terrain, les années 1980 ne sont certainement pas les plus glorieuses du club ; elles oscillent entre le moyen et quelques éclaircies, le temps d’un bon parcours en coupe, ou pour admirer la technique de quelques vedettes « on a tout de même eu de très bons joueurs : Périlleux, Angloma, Lama, Mobati, Pelé, les frères Plancque… Avec ces joueurs-là, je pense qu’on aurait dû mieux faire, au moins atteindre une fois une coupe d’Europe ».
Grimonprez-Jooris n’a en effet que trop rarement vibré durant cette période, hormis, par exemple, lors du retournement de situation contre Bordeaux en coupe en 1985 (1-3 ; 5-1) : « oui mais on se fait éliminer derrière. J’ai davantage de regrets sur notre parcours en coupe en 1987 [Lille est éliminé en quarts par Bordeaux 1-3 ; 2-1]. On n’est pas passés loin de la demi, et le tableau me semblait plus abordable » ; ou lors d’une victoire contre le PSG en janvier 1986 : « le match avait été joué une première fois, et interrompu à 5 minutes de la fin à cause d’un problème d’éclairage. Il y avait 1-1, et on était très contents. Il a fallu tout rejouer ! Luis Fernandez était en colère de rejouer… Et on a gagné 2-0 ! »
« Je me rappelle aussi qu’on avait la possibilité de partir loin, assez longtemps, car il y avait une vraie trêve de quelques semaines en hiver. On est allés au Niger, au Cameroun. On est aussi allés en Guyane, chez Bernard Lama ».
« Il y avait une grande rivalité avec Lens. D’ailleurs, peu après mon arrivée, le quarantième anniversaire du club coïncidait avec la réception des Lensois. On a gagné 2-0 ! Et on a gagné aussi une ou deux fois à Bollaert… Dont une fois 4 à 1. On m’avait dit que Lille n’avait pas gagné là-bas depuis 20 ans »
Les deux entraîneurs nordistes sur RVN, avant le derby de septembre 1984
« J’ai été le premier à ouvrir la filière scandinave au LOSC, avec la venue de Kim Vilfort. Malheureusement, il n’a pas trop réussi à Lille ».
Le duo Desmet/Vandenbergh
« J’ai eu du plaisir à les avoir ces deux-là ! » S’il est bien un duo qui a marqué les années Heylens, c’est celui formé par ses deux compatriotes. Au cours de l’été 1986, les dirigeants du LOSC sont orientés vers la Belgique par leur entraîneur. Signe, dans un premier temps, Filip Desmet, révélation de la saison à Waregem, qui a joué une demi-finale de C2. Puis Heylens s’envole pour le Mexique, cette fois en tant que consultant pour Sports 80 (devenu Sports Magazine). La Belgique se classe quatrième, avec le même Desmet, et Erwin Vandenbergh, meilleur buteur du championnat belge en 1980, 1981 et 1982, et Soulier d’Or 1981.
Peu après la coupe du monde, Vandenbergh signe au LOSC (et Heylens rempile cette fois pour 3 ans) : « Vandenbergh avait été mis sur la liste des transferts par Anderlecht. Je l’ai su… ». La promesse d’une attaque de feu qui, là aussi, n’a finalement brillé que de façon intermittente, comme on l’a évoqué ici ou ici.
« La venue de Desmet et de Vandenbergh a fait venir pas mal de Belges à Grimonprez-Jooris : beaucoup venaient de Moucron, de Courtrai, de Menin, ou de Waregem. Le LOSC a toujours eu des liens privilégiés avec la Belgique ».
Après le LOSC, Georges Heylens a vite rebondi, d’abord au Berschoot puis, entre autres, à Charleroi (où il a retrouvé Desmet, et a participé au Tournoi de Liévin 1992), Malines ou Seraing, avec qui il a participé au fameux « tournoi de Liévin » en 1994. à l’issue de la saison 1993/1994, le petit club liégeois découvre la coupe d’Europe : « on a joué un tour d’UEFA contre le Dynamo Moscou. On a été battus 3-4 à la maison, et on rate un pénalty pour égaliser. Au retour, on gagne 1-0 là-bas. Insuffisant, malheureusement… Roger Lukaku, le père de Romelu, a tiré sur la latte à la dernière minute ! »
Après bien d’autres expériences, en Belgique et ailleurs, Georges Heylens a tiré sa révérence après une dernière pige chez les filles du White Star Fémina (club de Woluwé-Saint-Lambert), en 2015 : « au cours d’une rencontre d’anciens, j’ai rencontré le président du club, qui m’a proposé de m’occuper des féminines deux fois par semaine, de 20h à 22h. Ce sont souvent des étudiantes, donc il faut leur aménager des horaires. J’ai accepté avec plaisir ».
Georges Heylens suit toujours attentivement les performances du LOSC et d’Anderlecht, même s’il se rend de moins en moins au stade « quand les deux clubs se sont affrontés en Ligue des Champions en 2006, on a été invités à Anderlecht par les dirigeants d’Anderlecht, et à Lille par les dirigeants du LOSC. En 2014, Patrick Robert nous a invités pour les 70 ans du LOSC. J’espère qu’on a laissé de bons souvenirs. Saluez bien tout le monde à Lille... »
Merci à Stéphane et Georges Heylens pour leur disponibilité
Une sélection d’articles sur les années Heylens :
1984-1986 : quand le David lillois tyrannisait le Goliath Lensois
Erwin Vandenbergh, la classe belge
Quand Soler et Bureau semaient la terreur. Retour sur 40 jours de feu (1986)
Les succulents Lille-Lens de l’été 1986
La coupe de la Ligue 1986 des Loscistes
1986-1987 : quand le LOSC retrouve l’ambifion
Eté 1987, les premiers pas de Christophe Galtier au LOSC
Le tournoi CIFOOT de l’hiver 1987 : l’histoire d’un quadruple complot contre le LOSC
Le LOSC 1988/1989 : le Robin des Bois de la D1
Comment Gérard Houllier n’a pas signé au LOSC
Santini ouvre l’ère des vaches maigres
Posté le 22 novembre 2022 - par dbclosc
Quand Daniel Leclercq envisageait de rejoindre le LOSC
Peu après son éviction du RCL à l’automne 1999, Daniel Leclercq a fait de l’oeil au LOSC, qui caracolait alors en tête de la D2. Une offre de services restée sans suite, mais qui illustrait le renouveau du club.
30 septembre 1999 : grâce à Nouma et Delporte, Lens bat Tel-Aviv 2-1 au stade Bollaert. Après le nul de l’aller (2-2), le Racing se qualifie pour le prochain tour de la coupe UEFA. Mais ce sera sans son entraîneur qui, à l’issue du match, est évincé, à moins qu’il n’ait donné sa démission – ce point n’ayant jamais été très clair. Quoi qu’il en soit, il est toujours surprenant de partir après une victoire (mais le LOSC n’est pas en reste car c’est également arrivé à Bruno Metsu en 1993) et, surtout, après avoir donné à Lens durant son mandat deux titres – les mauvaises langues aiment rappeler que ce sont les seuls, oubliant que le Racing a remporté trois magnifiques coupes Drago (1959, 1960, 1965), une prestigieuse coupe de l’Amitié (1962), et a vu son piston droit sélectionné en équipe de France (2022).
L’annonce du décès de Daniel Leclercq, en novembre 2019, a légitimement suscité une grande émotion à Lens, mais aussi dans toute la région, car Leclercq est également passé avec réussite par Valenciennes en tant que joueur (1961-1970 ; 1983-1984) et entraîneur (2003-2005). Mais à Lille aussi, les hommages ont été nombreux : le club s’était même fendu d’un tweet, largement relayé et commenté positivement par des supporters du LOSC.
Capture d’écran Twitter
Cela étant, Leclercq n’a pas attendu de mourir pour susciter une quasi-unanimité autour de lui, à Lille, alors même que son statut de faiseur de titres à Lens pourrait susciter de la défiance : certes, quand Lens a été champion (1998), le LOSC n’évoluait pas en D1, et peut-être peut-on considérer que ce titre a été vécu de loin par les Lillois. Mais plus probablement, sa carrière fait de lui un homme respecté, tant il a marqué le football par ses qualités de joueur, en inventant une sorte de poste mixant libéro et meneur de jeu où sa qualité de passe a fait merveille, et en prônant durant sa vie professionnelle des valeurs telles que le travail et l’humilité, ce qui semble coïncider avec l’individu qu’il était, et qui colle aussi aux fameuses « valeurs de la région » que Lillois et Lensois partagent largement.
La meilleure patte gauche du Pas-de-Calais. Extrait d’un derby en février 1981
Daniel Leclercq aurait pu marquer davantage les Lillois s’il avait rejoint le LOSC ; précisément, il en a été question au cours de cette saison 1999/2000. Désormais libre, il profite de ce moment de calme, tout en exposant ses projets dans une interview donnée à la Voix du Nord (VDN) en janvier 2000. Il rappelle les principes auxquels il est attaché (« famille », « amis », « professionnalisme », « passion », « maillot », « région », « public »). Et il n’hésite pas à montrer son intérêt pour les Dogues, en particulier pour leur entraîneur, Vahid Halilhodzic.
La Voix du Nord, 14 janvier 2000
Pour le moment, Daniel Leclercq a retrouvé une activité de consultant, pour TPS puis pour Canal +. Et il affirme que si son premier match dans cette nouvelle activité était Lille/Sochaux, ce n’est sûrement pas par hasard : c’est par « fibre régionale » soutient la VDN. Il est vrai que Daniel Leclercq, quel que soit le club dans lequel il était, a toujours manifesté de l’intérêt pour les clubs régionaux. À Lille, on se rappelle qu’il était souvent présent à Grimonprez-Jooris. Et on se rappelle aussi qu’il était présent lors d’un match amical d’avant-saison à Tourcoing entre le LOSC et Anderlecht (2-3), à l’issue duquel il avait affirmé toute sa sympathie pour les Dogues, espérant qu’ils rejoignent la D1 au plus vite. Leclercq affirme qu’après Lille/Sochaux, « tous les joueurs lillois étaient venus me remercier pour le mot d’encouragement que je leur avais envoyé en début de saison ».
« Je ne manque pas de propositions, les plus sérieuses, actuellement, venant de Dubaï, de Fenerbahçe, ou de l’équipe nationale d’Algérie. Cependant, je ne suis pas pressé ». Surtout, Leclercq est plutôt attiré par le LOSC qui, depuis l’arrivée de Vahid Halilhodzic en septembre 1998, a retrouvé beaucoup de crédibilité : sur leur lancée d’une saison 98/99 terminée en trombe où la montée s’est dérobée à la différence de buts, les Dogues cartonnent et devraient cette fois retrouver l’élite. Au moment de l’interview (23 journées jouées en D2), le LOSC a 16 points d’avance sur le 4e. De quoi avoir envie de découvrir un nouveau club du Nord ? « Lille, c’est le seul club nordiste que je n’ai pas encore fait (…) J’ai noué des contacts sérieux avec Vahid, qui est très sensible et attaché à des valeurs. C’est tout simplement un homme du Nord ! Sachant tout ce qui l’attend en D1, je me verrai bien lui donner un petit coup de main ».
Document rarissime : Daniel Leclercq 1) dans les couloirs de Grimonprez-Jooris 2) qui sourit
L’offre de services peut sembler étonnante : d’abord parce qu’elle ne semble manifestement pas motivée par des questions financières, ce qui est original dans le milieu ; ensuite parce que Leclercq reste malgré tout étiqueté « lensois » et, même s’il a la côte, c’est une autre chose de le voir intégrer le LOSC (aussi bien pour les supporters des LOSC que des Sang & Or). Comme on a dû le dire à l’époque au « Druide » : « rejoindre le LOSC, c’est Astérix et périls » ; et enfin parce qu’a priori, le LOSC n’est pas demandeur et a trouvé une formule qui, sportivement, fonctionne enfin. Certes, le processus de privatisation est lancé depuis quelques semaines, et il amènera probablement son lot de changements. Mais quand bien même Daniel Leclercq devrait intégrer le club, son palmarès et son aura peuvent-ils l’amener ailleurs qu’à une place de n°1 ? Peut-il cohabiter avec Halilhodzic ? Halilhodzic peut-il cohabiter avec qui que ce soit ?
Photo Jean Chaumont/Voix du Nord
En marge d’une conférence de presse organisée le 15 janvier à propos du changement de statut du LOSC, la rumeur est telle que Francis Graille est invité à se positionner sur le cas Leclercq : « nous n’avons eu aucun contact avec lui » affirme le repreneur. Le « nous » faisant référence à lui-même et à Luc Dayan, on ne sait en fait trop rien des éventuels contacts, sachant que ce sont Halilhodzic et Dréossi (amené d’ailleurs çà devenir le directeur général du club) qui ont les clés du sportif.
Daniel Leclercq ne rejoindra jamais le LOSC, et n’y exercera aucune fonction, officielle en tout cas. On peut toutefois penser que l’amitié nouée avec Halilhodzic a pu servir de conseil officieux pour Vahid.
À cette époque, l’important pour le LOSC est bien de constater qu’il est de nouveau attractif, et si des hommes de valeur semblent prêts à lui prêter main-forte, c’est probablement qu’il est sur la bonne voie.
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Posté le 15 mars 2019 - par dbclosc
1960, 1989, 1997, 2000. Quatre glorieuses de la formation losciste
On en a longuement parlé dans cet article : en 1977, le LOSC est gentiment invité par la mairie à se « régionaliser ». Conséquence concrète : en février 1978 est inauguré le centre de formation du club qui, comme son nom l’indique, a pour vocation de former de jeunes joueurs à la pratique professionnelle du football. La saison 1977/1978 voit l’apparition régulière en équipe première d’Alain Tirloit, Jean-Paul Delemer, Pierre Dréossi et Stéphane Plancque, eux qui jusqu’alors évoluaient avec la réserve dirigée par Charly Samoy et qui intègrent de fait le nouveau centre de formation. La première « rentrée des classes » du centre, à l’aube de la saison 1978/1979 voit les arrivées des Mottet, Froger, Henry, J-M Vandamme… Tous ces joueurs ont, à l’époque, entre 16 et 19 ans, et seraient aujourd’hui plutôt considérés comme « post-formés » au LOSC. Le centre de formation concerne donc de jeunes adultes, qui ont déjà un parcours de formation ailleurs. C’est progressivement que le centre va ouvrir des sections pour des catégories plus jeunes et proposer la possibilité d’un parcours et d’une formation sur un temps bien plus long. Depuis lors, Bernard Lama, Franck Ribéry, Fabien Leclercq, Eden Hazard, Sébastien Pennacchio, José Saez, Mathieu Maton, Martin Terrier ou Geoffrey Dernis, arrivés à des âges variables, restés sur des durées plus ou moins longues, et avec des destinées footballistiques diverses, ont pour point commun d’avoir fréquenté le centre de formation du LOSC. Si ce sont les joueurs qui contribuent le plus à visibiliser la valeur d’un club en matière de formation, dans les faits rares sont ceux qui embrassent une carrière professionnelle : le professionnalisme comme débouché est bel et bien l’exception. Ainsi, même quand le LOSC est arrivé au sommet dans les catégories de jeunes, peu de ses joueurs ont percé en équipe première.
Mais si le LOSC est grand, le LOSC est beau, c’est aussi parce que ses jeunes ont brillé : on s’arrête ici sur 4 grandes performances du centre de formation lillois. On retrouvera le palmarès complet du centre et quelques informations sur le site du club.
Avant le centre de formation : la coupe Gambardella 1960
Bien avant l’avènement du centre de formation, la jeunesse du LOSC s’est déjà distinguée de deux manières. Le 26 mai 1955, quelques jours avant que l’équipe première n’emporte sa cinquième coupe de France, les juniors du LOSC parviennent en finale de la première coupe Gambardella. Connue sous le nom « coupe des juniors » lors de ses 3 éditions précédentes (1937, 1938, 1939), elle est relancée en 1954 et rebaptisée du nom du président de la fédération française de football entre 1949 et 1953, Emmanuel Gambardella. La Voix du Nord de l’époque relate que « malgré un avantage territorial », les jeunes Dogues s’inclinent 0-3 contre Cannes, sous une grand chaleur en première mi-temps, et un violent orage en seconde. Les buteurs : Lamberti (9e), Bellanti (12e) et Eigenmann (21e), profitant d’une mauvaise interception du Lillois Doisy. Retenez bien ces noms, car vous n’en entendrez plus jamais parler.
Cinq ans plus tard, en 1960, tandis que son équipe première est descendue deux fois en D2 (en 1956 puis en 1959) et termine à une piètre 11e place, le LOSC se console grâce à son équipe junior, qui remporte la coupe Gambardella en battant Quevilly 1-0. Si le parcours des jeunes Lillois est assez aisé jusqu’en quarts de finale, il se complique avec la réception de Strasbourg le 3 avril 1960. L’équipe alignée (photo-ci-dessous) a fort à faire face aux Alsaciens qui comptent dans leurs rangs des joueurs comme Gilbert Gress et Robert Wurtz, futur arbitre. Le LOSC l’emporte 3-1.
Debout : Dacquet, Lemay, Citerne, Lapage, Vaillant, Huart
Assis : Desreumaux, Merlier, Preenel, Femery, Flandrin
Parmi eux, Dacquet a joué 120 matches de championnat en équipe première ensuite ; Vaillant a joué au moins un match et on un doute pour Etienne Desreumaux et Flandrin.
En demi-finale, Lille s’incline à Montpellier 0-1. Vous allez dire : tiens, c’est étonnant de remporter une coupe la saison où on est éliminé en demi-finale. En fait, les dirigeants lillois ont posé une réserve après cette défaite, et ils obtiennent gain de cause : les Montpelliérains ont aligné 4 joueurs transférés de l’intersaison précédente, alors que le règlement n’en tolère que 2. Le match est rejoué – on aurait pu faire gagner le LOSC sur tapis vert hein – le 15 mai à Paris juste après la finale Monaco/Saint-Etienne. Cette fois, les Lillois, dans une ambiance dégueulasse, s’imposent 3-0 grâce Desreumaux, Flandrin et Merlier. Après le troisième but, les Montpelliérains ne reprennent même pas le match et filent aux vestiaires !
Le redoutable Etienne Desreumaux
C’est donc à Evian que le LOSC remporte son premier titre « junior ». L’unique buteur du match est Preenel (40e). Pour illustrer le fait que les équipes de jeunes étaient bien moins encadrées que ce qu’on connaît aujourd’hui, les vainqueurs de la Gambardella 1960 n’avaient pas d’entraîneur attitré pour la saison. Le jour de la finale, c’est Jules Vandooren, ancienne gloire de l’Olympique Lillois et désormais l’entraîneur de l’équipe première, qui prend place sur le banc pour coacher les petits !
1989 : champion de France Cadets
Ancien gardien de but de Lille (1970-1975) avec qui il a été champion de D2 en 1974, Jean-Noël Dusé a débuté sa carrière professionnelle à Grenoble, puis est allé du côté de Quimper, Tours, Rennes (avec qui il remporte un nouveau titre de D2 en 1983), puis Limoges. Après avoir stoppé les ballons, il stoppe sa carrière de gardien en 1986 et revient à Lille. En 1987, il prend la succession de Jean Cieselski et prend en main les destinées des jeunes stagiaires et aspirants du club. En outre, il s’occupe des cadets nationaux, avec Pierre Michel et Jean-Luc Saulnier.
À l’issue de la saison 1988/1989, il emmène les cadets du LOSC au titre de champion de France. On avait notamment parlé de cette génération avec Joël Dolignon. Son bilan est exceptionnel : deux ans d’invincibilité ! Et malgré les absences de Farid Soudani (22 buts) et Amadou Lô, tous deux blessés, les Dogues signent un ultime succès en finale du championnat contre le Paris FC à Pontivy (1-0) après avoir sorti Le Havre en huitièmes (7-1), Metz en quarts (4-1), et le PSG en demies (2-0). À l’aube de la saison 1989/1990, six de ces joueurs sont d’ores et déjà intégrés à l’équipe de D3 : outre Oumar Dieng, déjà habitué à jouer à ce niveau, arrivent Guikoune, Soares, Leclercq, le gardien Menendez, et Soudani.
Parmi les plus connus, on reconnaît sur cette photo ceux qui ont joué en pro : Fabien Leclercq, Cédric Carrez, Joël Dolignon, Frédéric Dindeleux
1997 : Champion de France 15 ans Nationaux
La catégorie des 15 ans est la première catégorie où se forge un palmarès probant et le niveau auquel les joueurs se constituent une carte de visite nationale. En 1996, le LOSC avait terminé deuxième de sa poule derrière Amiens puis avait échoué en quarts de finale du championnat. De nouveau, il termine 2e avec 15 victoires, 3 nuls, 4 défaites, 70 buts marqués et 23 encaissés, mais va cette fois aller au bout.
Et pourtant, en septembre 1996, le jeune groupe lillois semble miné par divers problèmes et l’ambiance laisse à désirer. Mais, sous la houlette de Rachid Chihab, un joueur va se révéler : Kader Zelmati. Leader technique de l’équipe, il débute aux Asturies, avant de jouer à Lens jusqu’en pupilles 2e année. Mécontent du poste où on le faisait jouer, il retourne dans un vrai club de foot en rejoignant Douai. Au cours de la saison 95/96, son équipe affronte le LOSC, sous les yeux de Rachid Chihab, fort séduit. Jean-Michel Vandamme fait le reste.
Lors du tournoi de Pentecôte de Saint-André, ce LOSC-là fait forte impression en s’imposant, devant des clubs du calibre de Benfica ou de l’Atlético Madrid. En championnat national, il sort Châteauroux en 16e (4-1), le Red Star en 8e (1-0), Auxerre en quarts (3-0), Saint-Etienne en demi (2-1), et s’apprête à affronter Rennes en finale, à Chantilly.
Sous les yeux du président Lecomte et de 200 supporters, les jeunes Lillois s’imposent 3-1 grâce à Bob Cousin (20e, 89e) et Maton (84e) tandis que les Rennais avaient égalisé par Boulou (80e). Le LOSC est champion de France des 15 ans! Pour Bernard Lecomte, « ce titre est révélateur car c’est celui des centres de formation ». Autant dire que le LOSC qui vient de descendre en D2, nourrit de sérieux espoirs dans cette génération, composée par exemple de Julien Decroix, arrière droit venu de Bergues en 1996, champion de France avec la sélection minime du Nord ; Florian Hamache, défenseur central au gros pied droit ; Kévin Hermann, milieu à l’abattage impressionnant ; ou Matthieu Maton, son meilleur buteur, à l’aise avec les deux pieds. Et pourtant, sur le 11 titulaire de cette année, un seul parviendra à s’imposer durablement dans le monde professionnel : le défenseur central Matthieu Delpierre, précédemment à Nantes. On a parlé plus longuement de quelques-uns de ces joueurs et de leur destinée dans cet article.
2000 : Finaliste de la Coupe Gambardella
Le LOSC a connu le stade de France bien avant la Ligue des champions en 2005 ! En 2000, 40 ans après, il se retrouve de nouveau en finale de coupe Gambardella, face aux Auxerrois entraînés par Alain Fiard, en lever de rideau de la finale de coupe de France Calais/Nantes. Le parcours des Lillois a là aussi été un temps chaotique. Pour Kamil Hamadi, « le déclic pour nous s’est produit après la défaite en championnat contre Le Havre. On avait perdu 5-3 et c’est vrai que nous avions été impressionnés ». À la tête des jeunes lillois, Jean-Noël Dusé : « dans cette équipe, l’envie est venue match après math. À la sortie, cette finale, on la mérite amplement ».
Voici la composition qu’il aligne : Coque ; Bourgeois, Vandewiele, Advice, Zenguignian (Pennacchio 80e) ; Saez (cap.), Debackère, Pierru ; Moussilou, Essaka (Hamadi 83e), Djamba.
Non entrés : Lalys, Khacer, Balijon.
Les Lillois sont fébriles lors des 10 premières minutes ; il faut dire qu’Auxerre est un habitué de ces rendez-vous. Toutefois, Moussilou et Essaka se créent les deux premières occasions du match. Et là, complot météorologique, comme en 1949 (et comme en 1955, si vous avez bien suivi) : un violent orage s’abat sur Saint Denis. Pour Jean-Noël Dusé, « la violente averse en fin de première période nous a un peu déstabilisés. Le terrain est devenu lourd, et a plutôt privilégié le jeu plus physique des Auxerrois ». Résultat, juste avant la pause, les joueurs lillois bafouillent une relance : Girard récupère et centre pour Leroy, qui bat Coque (42e). En seconde période, dans un match assez fermé, ni Moussilou (59e), ni Debackère (60e), ni Zenguignian, sur coup-franc (79e) ne parviennent à égaliser. Le LOSC s’incline mais lance un tour d’honneur, si bien qu’il faut retarder la cérémonie de remise des médailles ! Le LOSC prend encore rendez-vous pour l’avenir, sous les yeux de Bernard Lecomte, qui vient de quitter ses fonctions. Pour Sébastien Pennacchio, entré en fin de match : « on pensait vraiment gagner, alors on est forcément abattu. Mais bon, ce soir on a vraiment eu des frissons (…) Bernard Lecomte était là. Cela nous a fait plaisir. On lui avait promis de ramener la coupe à la Générale de Chauffe. On a manqué à notre parole, mais cette finale restera pour les jeunes une immense fierté et un souvenir irremplaçable ».
Guy Stéphan, adjoint du sélectionneur national, est également présent : « c’est vraiment une performance d’arriver en finale, il faut maintenant voir combien de joueurs de cette équipe parviendront à faire une carrière professionnelle. Si 3 ou 4 y parviennent, alors le club pourra dire qu’il a bien fait son travail ».
Le fidèle Neuneu
Les jeunes joueurs passent, et certains formateurs restent. Jean-Noël Dusé est à la tête des équipes qui arrivent au sommet en 1989 et en 2000. Revenu au club en 1994 après un intermède de 2 ans comme entraîneur des gardiens à Saint-Etienne, il laisse un excellent souvenir. Ceux qui l’ont connu sont unanimes : Jean-Noël Dusé, affectueusement surnommé « Neuneu », outre ses qualités d’entraîneur, est un personnage attachant et sympathique. Comme nous le confiait Joël Dolignon : « Monsieur Dusé était excellent. Avec sa femme, c’étaient un peu nos deuxièmes parents. On les appréciait beaucoup ». Même sans être apprenti-footballeur, par exemple en étant supporter du LOSC âgé d’une douzaine d’années, on l’appréciait, et pas parce que le paternel nous disait : « Non mais quand même, Jean-Noël Dusé, Neuneu ! Grand gardien de but… ». Nous, ça ne nous intéressait pas trop, ça. Pas plus que le fait qu’il soit désormais à la tête du centre de formation. Pour nous, il était surtout ce monsieur très gentil qui nous faisait la causette pendant qu’on attendait que les joueurs professionnels sortent du vestiaire pour faire leur entraînement ! Et une de nos mesures de la qualité du bonhomme, c’est qu’on le voyait régulièrement nourrir les canards qui traînaient autour du stade, ainsi que le prouve ce document exclusif DBC. Faut être un gentil monsieur pour nourrir les canards !
À son retour au LOSC en 1994, il avait pu avoir la satisfaction de voir dans le groupe pro des joueurs qu’il avait dirigés quelques années auparavant : Dieng (juste avant qu’il ne parte pour Paris), Carrez, Dindeleux, Dolignon, Leclercq… En 1989, il disait déjà « si 3 ou 4 de mes cadets parvenaient à intégrer l’équipe pro, ce serait bien ». Après 6 ans dans le staff du LOSC, il rejoint les Verts en 1992 : « mon séjour à Saint Etienne s’est plutôt bien passé, mais je n’ai jamais retrouvé là-bas ce que j’avais laissé ici. Aussi, lorsque les dirigeants lillois m’ont contacté, j’ai sauté sur l’occasion. J’ai vécu trop de choses ici pour oublier ». En plus d’avoir la responsabilité du centre (« j’espère apprendre plusieurs choses aux jeunes ; s’occuper d’une trentaine de gamins, ce n’est pas rien, il faut les aider, les intéresser »), il entraîne également les gardiens du groupe professionnel, avant l’arrivée de Jean-Pierre Mottet à ce poste. Il retrouve une place auprès du groupe professionnel en 2001, jusqu’en 2007.
L’un de ses derniers coups d’éclat ? Un superbe arrêt lors de Lille/Manchester en 2007 : c’est lui qui intercepte la frappe que Mathieu Bodmer envoie en touche pour poser une réserve après le but de Ryan Giggs.
Les photos de 1960 sont issues de l’ouvrage de Paul Hurseau et Jacques Verhaeghe, Olympique Lillois, Sporting Club Fivois, Lille OSC, collection mémoire du Football, Alan Sutton, 1997
Posté le 26 février 2019 - par dbclosc
Buteurs et buteuses dès leur première en championnat (1961-2025)
C’est bien connu : le plus difficile, pour une première fois, c’est de la mettre au fond.
Quel est le point commun entre Jocelyn Angloma, Miladin Becanovic et Jonathan Bamba ? Ils ont au moins un « A » dans leur nom, en effet, ainsi qu’un « B » (sauf pour Angloma). Mais aussi, au même titre que Pleimelding ou Lobé, ils ont profité de leur premier match en championnat pour marquer sous leurs nouvelles couleurs. Il ne s’agit pas nécessairement du premier but de leur carrière, mais bien de leur premier but pour les Dogues. Si on devait être vraiment tatillon, on pourrait aller chercher les premiers buts « tout court » : par exemple, Olivier Pickeu et Amara Simba ont inscrit un but pour leur premier match avec le LOSC, en match amical. Mais on manque de données pour avoir une approche à peu près complète. On sait aussi que Kennet Andersson et Miladin Becanovic ont réussi cette perf’, mais eux y sont aussi arrivés dès leur premier match de championnat : ils apparaissent donc dans cet article.
Tout ça n’est bien sûr qu’un prétexte pour évoquer quelques-unes de nos glorieuses idoles, par ordre chronologique. Depuis 1964, voici donc la liste, a priori exhaustive, des buteurs pour leur premier match de championnat avec les Dogues. Avec deux bonus.
La liste n’est pas exhaustive. On ajuste au fur et à mesure de nos découvertes !
Edmond Plewa, Strasbourg/Lille, 23 août 1953
Aleksandar Petaković, CA Paris/Lille, 23 septembre 1961
Claude Petyt, Lille/Boulogne-sur-mer, 26 mai 1962
Jean-Michel Lachot, Lille/Cherbourg, 3 novembre 1963 (doublé)
Francis Magny, Lille/Monaco, 6 septembre 1964
Le LOSC, entraîné par Jules Bigot, vient de remonter en première division après un titre de champion de D2. De retour dans l’élite, le club recrute notamment un attaquant au Racing de Paris, relégué : il s’agit de Francis Magny. S’il ne joue pas le premier match de la saison à Toulon, où le LOSC s’incline (1-3), il fait très fort pour son premier match la semaine suivante, le 6 septembre 1964 : il inscrit un triplé et le LOSC s’impose 3-0 face à Monaco ! Il inscrira 9 buts supplémentaires cette saison-là, plus un en coupe, avant de partir à Nantes où il sera champion de France avec José Arribas.
André Perrin, Lille/Lyon, 24 août 1967
Alain De Martigny, Lille/Sochaux, 22 août 1970
Pascal Fournier, Monaco/Lille, 19 juin 1976
Gilbert Dussier, Lille-Guingamp, 12 août 1977
Lors de l’été 1977, le LOSC hésite à recruter Günther Nasdalla, un attaquant autrichien du Cercle de Bruges ; il jette finalement son dévolu (car le LOSC avait un dévolu à l’époque) sur Gilbert Dussier, formé comme électricien mais qui s’épanouit finalement comme footballeur. En général, c’est plutôt l’inverse si on en juge le taux de professionnalisation de 1 %.
Il évolue d’abord au niveau amateur au Luxembourg au CS Sanem, puis à partir de 1969 chez les rivaux du Red Boys Differdingen, où il devient international luxembourgeois. Il participe notamment à une historique victoire du Luxembourg contre la Turquie en octobre 1972 dans un match de qualification pour la coupe du monde 1974. Il est ensuite repéré par un club de D2 allemande, le SV Röchling Völklingen, où il signe pour la saison 1974-1975. Il y inscrit… 72 buts toutes compétitions confondues ! Il faut dire qu’ily a eu un tournoi aux Etats-Unis, probablement contre des équipes très faibles. Gilbert est alors repéré par les dirigeants nancéiens Claude Cuny et Serge Etienne et signe à l’ASNL en 1975. Sa première saison est perturbée par des blessures, mais sa deuxième, aux côtés de Michel Platini, le voit marquer 15 buts en D1. En concurrence avec Pokou, il demande à être prêté en 1977 et atterrit donc à Lille, coaché par José Arribas.
Sa première partie de saison est excellente : dès la première journée, il inscrit le deuxième but lillois contre Guingamp. Blessé en janvier, il inscrit tout de même 9 buts en 18 matches et contribue largement au titre de champion de la saison 1977-1978, même s’il a laissé un souvenir moins marquant que les spectaculaires Pleimelding ou Olarevic. À l’issue de son prêt, il signe en Belgique, au THOR Waterschei -club qui a fusionné avec le FC Winterslag pour donner depuis 1988 le KRC Genk – où il fait beaucoup moins parler de lui, et pour cause : Gilbert Dussier est décédé d’une leucémie le 4 janvier 1979.
Gilbert Dussier, avec un « D » comme Dussier, alors à Nancy
Pierre Pleimelding, Lille-Tours, 14 octobre 1977
Si le LOSC a recruté Gilbert Dussier, c’est parce qu’un autre de ses attaquants, recruté quelques jours auparavant, s’est blessé durant l’avant-saison. Suite à un choc avec Alain Tirloit, Pierre Pleimelding se fait une entorse du genou avec arrachement du ligament interne : il sera absent 3 mois. Barré par Delio Onnis à Monaco, il espère se relancer après un brillant début de carrière où, pour le compte de Troyes, il termine meilleur buteur de D2 en 1972. En principauté, il n’inscrit « que » 10 buts en 3 saisons. Le LOSC profite alors du transfert de Bernard Gardon à Monaco pour mettre dans la balance ce grand attaquant facilement reconnaissable à sa chevelure blonde.
Il fait ses débuts à Grimonprez-Jooris lors d’un match au sommet contre Tours et inscrit le but du 4-0 à la 75e. Dès cette première saison, il inscrit 15 buts en championnat (et 4 en coupe) et devient un des chouchous du public lillois qui le surnomme affectueusement « Ploum », le même surnom que le public nancéien donnait à son père 25 ans auparavant. Lors de ses 3 saisons suivantes avec les Dogues, il inscrit respectivement, toutes compétitions confondues, 26, 20 et 14 buts, ce qui lui permet notamment d’obtenir une sélection en équipe de France A, contre l’Espagne en 1978. Son père, René Pleimelding, avait étonnamment connu le même destin, avec une unique sélection en Yougoslavie en 1953.
Bel hommage du Furet du Nord à Ploum et son unique cape en bleu (Février 2019)
Principal contributeur (avec Philippe Bergeroo et Zarko Olarevic) d’une mémorable victoire 3-0 contre Saint-Etienne en 1979, il a ensuite pris la direction de la Suisse, avant de se reconvertir entraîneur. « Ploum » est décédé en 2013 à l’âge de 60 ans.
Merry Krimau, Lille/Strasbourg, 24 juillet 1980
Abdelkrim Merry, dit « Merry Krimau ». Déjà, c’est bizarre car on est davantage habitués à lire « Merry Kristmas ». Ensuite, il fait partie des joueurs qui laissent des souvenirs ambivalents. Révélé à Bastia, où il participe à l’épopée européenne de 1978 (il inscrit notamment un doublé sur la pelouse du Torino), il marque les esprits par son talent précoce… mais aussi par son instabilité, aussi bien au niveau de ses performances sportives que pour son sens de la bougeotte, puisque cet international marocain depuis 1977 a connu 9 clubs professionnels dans les années 1980.
Après cette révélation européenne, Krimau ne signe aucun but sur l’année civile 1979… avant de finir en trombe : 7 buts de février à mai 1980. Lassés de leur joueur, les dirigeants bastiais le cèdent à Lille où, dès son premier match, il inscrit le troisième but lillois contre Strasbourg, pour une nette victoire 3-0 (avec Pleimelding et Dos Santos pour autres buteurs). Souvent milieu de terrain derrière le prolifique trio Olarevic-Pleimelding-Cabral, Krimau inscrit 12 buts en championnat et 2 en coupe. Considéré comme trop instable, il rejoint Toulouse en D2, avant de poursuivre son tour de France en D1 : Metz (avec une saison à 23 buts), Strasbourg, Tours, Le Havre, Saint-Etienne, Matra Racing.
Aux dernières nouvelles, après quelques ennuis judiciaires dans les années 2000, il a ouvert une académie de football au Maroc.
Engin Verel, Brest/Lille, 24 juillet 1981
Le premier Turc du LOSC est Engin Verel : il arrive dans le Nord lors de l’été 1981, en provenance d’Anderlecht. Après un début de carrière prometteur et de nombreuses sélections en équipe nationale, Verel s’est un peu perdu, en Allemagne puis en Belgique, où il a très peu joué. Un parcours qui ressemble à ce qu’il va montrer à Lille : pour son premier match en D1, il ouvre le score à Brest, où le LOSC ramène un nul (1-1). Ce début de saison est remarquable : il inscrit 7 buts pour ses 8 premiers matches… avant que ses performances ne déclinent jusqu’à devenir franchement décevantes la saison suivante. On retiendra aussi de son passage à Lille une célèbre photo où il serre la main de Pierre Mauroy, nu (pas Pierre Mauroy hein). Un aperçu de sa carrière est à lire ici.
Dusan Savic, Nancy-Lille, 20 juillet 1983
Au cours de l’été 1983, le LOSC recrute un Yougoslave dont la valeur semble assez proche de celle du buteur Vahid Halilhodzic, qui brille à Nantes. Après une première expérience à l’étrange de quelques mois peu concluante, à Gijon, Dusan Savic signe donc au LOSC et réussit des débuts intéressants puisqu’il marque quelques buts dans le tournoi estival de la CUDL. Ces promesses sont confirmées quelques jours après : il inscrit le premier but lillois de la saison en championnat, à Nancy, où le LOSC s’impose 2-1. La suite de sa carrière à Lille sera plutôt correcte, bien qu’irrégulière : on en a parlé ici.
Bernard Bureau, Nancy/Lille, 20 juillet 1983
Formé en région parisienne, Bernard Bureau rejoint logiquement le PSG pour sa première expérience professionnelle en 1978. Mais c’est surtout à Brest qu’il se révèle, avec deux saisons du tonnerre, 23 buts toutes compétitions confondues, et une première sélection en équipe olympique en prime. A l’époque, son profil de plus en plus rare d’ailier en fait un candidat sérieux à l’équipe de France.
Lors de l’été 1983, il est échangé avec Joël Depraetere/Henry et arrive à Lille. La saison s’ouvre à Nancy, dont le but est gardé par Jean-Michel Moutier. Après l’ouverture du score de Savic, Bureau double la mise en début de seconde période. Un but lorrain en fin de match n’empêche pas la victoire losciste 2-1. Cette saison-là, Bureau est encore sélectionné deux fois en équipe de France olympique, et inscrit 8 buts au total sur la saison. La saison 1984-1985 est moins réussie (3 buts), mais en 1985/1986, Nanard réalise son meilleur total avec 13 buts, dont 7 en 4 matches consécutifs fin janvier-début février 1986 (2 à Lens pour une victoire 4-1, 2 contre le PSG qui chute pour la première fois de la saison, 1 contre Metz, puis 2 à Monaco). C’était au cœur d’une période de feu avec son compère Gérard Soler (voir plus bas).
Le deuxième but de Bureau contre le PSG, 22 janvier 1986
Gérard Soler, Lille/Toulon, 11 janvier 1986
Lors de cette saison 1985-1986, évoqué au-dessus avec Bernard Bureau, la première partie est très décevante, à cause notamment d’un duo d’attaque Bureau/Vilfort assez peu efficace. Le LOSC n’a remporté que 3 matches et est barragiste à la trêve. Au cours de celle-ci, Lille recrute Gérard Soler, ancien international français de 32 ans, mondialiste en 1982, plutôt sur la pente descendante mais plutôt une bonne pioche a priori. Pour ses débuts contre Toulon à Grimonprez, le LOSC s’impose 1-0 grâce à un but de son nouveau joueur, servi par Stéphane Plancque. Le début de 40 jours de feu avec son compère Bureau (voir plus haut). Gérard Soler inscrit 5 buts durant la deuxième partie de saison et contribue ainsi au maintien plutôt tranquille du LOSC.
Ne pas confondre avec Gérard Soler : Gérard Lunaire
Jocelyn Angloma, Lille/Nantes, 18 juillet 1987
Le mercato losciste printemps/été 1987 est marqué par la volonté de rompre avec une fin d’exercice précédente mal terminée, avec des joueurs qui ont semblé résigné notamment lors du dernier match contre Nantes perdu 0-1. Le manque d’investissement du groupe 86/87 motive le recrutement de joueurs réputés pour leur sérieux et leur professionnalisme : parmi eux, entre autres, Christophe Galtier et Jocelyn Angloma, venu de Rennes.
Titularisé milieu droit, Angloma aura fort à faire face à une belle équipe de Nantes, notamment emmenée par le Belge Frankie Vercauteren et l’Ecossais Johnston, tout juste arrivés. De façon assez surprenante, le LOSC s’impose largement par 3-0, le nouveau milieu lillois étant l’auteur du deuxième but à la 71e, suite à un relais de Vandenbergh et une talonnade de Desmet. Jocelyn Angloma présente même la particularité d’avoir marqué lors de ses deux premiers matches, puisqu’il égalise à Nice la semaine suivante, avant que le LOSC ne perde (1-2). Il inscrit cette saison-là un troisième but dans le derby contre Lens en décembre 1987 (1-1). Lors de sa dernière saison à Lille, il marque 7 buts, avant de poursuivre une brillante carrière, notamment à Marseille, au Torino et à Valence. Petit clin d’oeil : il a inscrit son seul but en équipe de France conte l’Arménie, au Stadium Nord de Villeneuve d’Ascq.
Frédéric Lafond, Metz/Lille, 28 octobre 1989
Moins connu que Patrice Laffont, avec lequel il n’a rien à voir, Frédéric Lafond signe à Lille en 1989. Jusqu’alors, sa carrière professionnelle n’est passée que par sa ville natale, Reims, en D2, où il a inscrit quelques buts depuis ses débuts en 1980.
En octobre 1989, les absences de Mobati, Sauvaget et Vandenbergh incitent Jacques Santini à lancer Frédéric Lafond, pour sa première en D1 à 27 ans. Et, dès la 4e minute, le LOSC ouvre le score par… Frédéric Lafond, avant de se faire rejoindre (1-1). Cette réussite précoce conduit à une deuxième titularisation une semaine plus tard contre Sochaux où, cette fois, il ne marque pas malgré une large victoire (5-0). Il connait par la suite 3 titularisations et 2 entrées en jeu au cours de cette saison 1989/1990, avant de jouer en réserve en 1990/1991, et de ne plus jamais jouer en D1.
Henrik Nielsen, Metz/Lille, 21 juillet 1990
Si on se fie aux apparences, Henrik Nielsen a eu une première carrière au sein du groupe ABBA ou des Modern Talking, au choix. Il n’est pourtant pas le plus connu de la Danish Connection passée par le LOSC. Mais s’il était resté sur les performances de ses premières semaines loscistes, il y a fort à parier que sa réputation ici serait bien plus fameuse que celles de Simon Kjaer ou de Jakob Friis-Hansen : en effet, après 8 journées, Henrik avait déjà marqué 6 fois, et il était même en tête du classement des buteurs !
Dès la première journée à Metz, après un premier but de Périlleux, il permettait ainsi au LOSC de mener 2-0, avant que les Grenats ne reviennent en fin de match. Début septembre, un doublé contre Saint-Etienne permettait à Lille d’arracher une victoire tardive. Et puis… plus grand chose, l’attaquant étant souvent blessé. Seul un dernier doublé en fin de saison contre Toulon (4-1) permettait d’atteindre un honnête total de 8 buts. Sa deuxième saison à Lille est à ranger aux oubliettes : seulement 8 apparitions, et un but, tout de même pour son dernier match, contre Auxerre en novembre 1991.
Kennet Andersson, Lille/Martigues, 24 juillet 1993
On a longuement parlé de Kennet Andersson dans cet article. Mis à l’essai début juillet 1993 pour un amical contre Beauvais, le grand blond inscrit un doublé et fait déjà forte impression. International Suédois en disgrâce après une expérience mitigée en Belgique, il espère se relancer à Lille en vue de la coupe du monde aux Etats-Unis.
Tout juste qualifié la veille, Andersson est titularisé pour l’ouverture de la saison contre Martigues. Tholot ouvre rapidement le score (8e). En seconde période, Lille égalise d’entrée grâce à une tête de son géant, qui reprend un centre d’Assadourian et devance Durand (47e). Sur la saison, il inscrit 11 buts, avec notamment 2 précieux doublés pour le maintien en fin de saison à Montpellier (3-1) et à Angers (2-1). Seulement prêté, il quitte le LOSC qui n’a pas les moyens de l’acheter. Il suit son coach Pierre Mankowski à Caen, et réussit une superbe coupe du monde avec la Suède, en terminant 3e et en inscrivant 5 buts.
Miladin Becanovic, Lille/Le Havre, 22 septembre 1995
Comme Kennet Andersson, Miladin Becanovic a marqué lors de son premier match amical avec le LOSC. Entré à la mi-temps, il inscrit un doublé contre l’UNFP et le LOSC s’impose 4-1 en juillet 1995. Le Monténégrin est toutefois trop cher, et la concurrence est rude. Il n’empêche : en septembre, probablement entouré de personnes trop gourmandes (lui-même avait d’ailleurs un peu d’embonpoint), Becanovic n’a trouvé aucun point de chute. Et puisque le LOSC s’englue en fond de classement avec 1 seul point en 9 journées, il est temps de faire venir un joker. Frank Pingel, gros bide également, parti, et Becanovic ayant fait diminuer les enchères, le Monténégrin signe enfin à Lille.
Trois jours après, Lille reçoit Le Havre et – miracle ! – mène 1-0 depuis un but de Sibierski à la 6e minute. Miladin entre à la 77e à la place de Djezon Boutoille. Mais le Monténégrin ne touche que peu de ballon : les havrais poussent et campent dans le camp lillois. À la 90e minute, une remontée de Simba aboutit à un centre que Becanovic contrôle dans la surface puis, résistant à la défense havraise, il place une lourde frappe hors de portée de Revault : 2-0 !
Débuts fracassants qui masquent, nous l’écrivions plus haut, une méforme certaine. Au cours de cette saison, il n’inscrira que 2 autres buts, en coupe de la ligue, trainant le reste du temps sa lourde silhouette inefficace. Il compte donc 25 matchs de D1 de suite sans marquer : qui dit mieux ? « Mieux ».
En 1996/1997, amaigri, il inscrit 13 buts et, dans l’euphorie générale, le LOSC met en vente un T. Shirt « Tremblez gardiens, Becanovic va encore frapper ».
Samuel Lobé, Saint-Etienne/Lille, 2 août 1997
Lille vient de descendre en D2 et se déplace à Geoffroy-Guichard avec une nouvelle attaque, composée de Laurent Peyrelade et de Samuel Lobé. Ce dernier a déjà pas mal bourlingué, et présente l’avantage d’être un buteur confirmé de D2. Les dirigeants Lillois vont le chercher à Créteil, en National 1, où il vient d’inscrire 22 buts. Il avait inscrit 20 buts avec Laval, en D2, en 1995/1996. Il ne brille pas par sa vitesse, mais inscrit un très honorable total de 19 buts, insuffisant toutefois pour remonter. Il remporte même cette saison-là le titre UNFP de meilleur joueur de D2, à l’époque où les matches étaient moins télévisés et qu’on filait ce titre au meilleur buteur. Il en aurait certainement marqués davantage s’il n’avait pas le sommet du crâne en forme de triangle.
Samuel Lobé est probablement le serial buteur le plus précoce du LOSC, puisqu’outre un doublé pour commencer chez les Verts (un pénalty et une tête plongeante, voir ci-dessous), il inscrit la semaine suivante un triplé contre Martigues : 5 buts en deux matches, difficile de faire mieux.
La saison suivante, l’arrivée d’Olivier Pickeu le relègue sur le banc. Le changement d’entraîneur en septembre lui donne brièvement davantage de temps de jeu, qu’il met à profit en inscrivant un but contre Saint-Etienne, mais Samuel Lobé quitte le LOSC lors du mercato hivernal et rejoint Troyes… où, lors de la dernière journée, il marque le premier but de son équipe, qui s’impose 2-0 et et file en D1 au nez et à la barbe des Lillois, à la différence de buts.
Aujourd’hui encore, Samuel Lobé est le 3e buteur de l’histoire de la Division 2.
Stephan Van Der Heyden, Lille/Red Star, 10 janvier 1998
Lille est 3e de D2 mais il manque bien des choses. Lors du mercato estival, le LOSC s’est fait prêter par Bordeaux un milieu offensif gauche, une sorte de Dernis, petit blond rapide : Cédric Anselin. Ses performances sont correctes mais il semble encore trop tendre. Thierry Froger va alors se tourner vers un autre joueur, au même poste, expérience en plus : le Belge Stephan Van Der Heyden, 28 ans. Passé par Beveren et le FC Bruges, désormais barré à Roda, aux Pays-Bas, il compte 4 sélections avec les Diables Rouges, la dernière remontant à 1995. Sans jouer, il était avec l’équipe de Belgique aux Etats-Unis en 1994.
Il est titularisé pour le match de reprise contre le Red Star. Patrick Collot marque le premier (8e), Samuel Michel égalise (34e), mais Samuel Lobé, dans la minute suivante, permet à Lille de rejoindre les vestiaires avec un avantage d’un but. En début de seconde mi-temps, Van Der Heyden, calmement, remonte son côté gauche et, à l’approche de la ligne de but, repique dans l’axe, passe entre deux défenseurs et envoie un petit pointu du gauche qui file sous le gardien audonien : superbe but et 3-1 pour Lille, qui alourdit la note une demi-heure plus tard par Franck Renou. Aligné régulièrement ensuite, il met en avant la qualité de ses passes et de ses centres du pied gauche. On se rappelle notamment une passe décisive pour la tête de Frédéric Dindeleux lors d’un match au sommet à Nancy (1-1), et une passe décisive pour l’ultime but de la saison contre les Verts, par Bob Senoussi sur un corner. En fin de prêt, Stephan a retrouvé sa place à Roda, avant de terminer sa carrière de joueur en Belgique puis de se reconvertir entraîneur et superviseur, notamment au FC Bruges.
Milenko Acimovic, Metz/Lille, 31 janvier 2004
La saison 2003/2004 avait bien débuté, avec 3 victoires, et un LOSC leader. Puis il faudra attendre début décembre pour signer une 4e victoire en championnat. À la trêve, le LOSC n’a que 22 points et se place 14e. Le mercato hivernal est alors l’occasion de renforcer l’effectif, avec l’arrivée de 4 joueurs aux fortunes diverses : Youssef Sofiane, Stathis Tavlaridis, Ali Lukunku, et Milenko Acimovic. L’arrivée de Tavlaridis stabilise la défense lilloise dès la reprise au Parc en janvier, même si la défaite est encore au rendez-vous (0-1, voir plus bas). Lors du match suivant contre Toulouse, la titularisation de Youssef Sofiane et l’entrée en jeu précoce d’Ali Lukunku, qui nous gratifie d’un formidable retourné en tribune, confirment que le salut offensif ne viendra pas de ces deux-là. Lille a toujours 22 points après 21 journées, et n’a que 3 points d’avance sur la zone de relégation.
Et puis Acimovic. Le Slovène, en déshérence à Tottenham, où il n’est pas parvenu à s’imposer en 18 mois, est enfin aligné pour un déplacement à Metz. À la 40e minute, il frappe un corner de la droite, et surprend tout le monde en le frappant directement au premier poteau, à ras de terre. La gardien messin, Ludovic Butelle, est battu, et le LOSC s’impose 1-0. Conjuguée à l’arrivée de Tavlaridis et à l’éclosion de Moussilou, l’arrivée de Milenko correspond à une sacrée embellie dans le jeu du LOSC, qui préfigure la superbe saison 2004/2005. Par la suite, Acimovic fait profiter le public lillois de sa remarquable vision du jeu et sa technique au-dessus de la moyenne. Il nous a gratifiés d’autres buts splendides (Caen en août 2004) ou mémorables (Manchester en novembre 2005). Seul regret : il quitte discrètement le LOSC lors de l’été 2006, alors qu’il est blessé depuis plusieurs mois.
Kevin Mirallas, Lille/PSG, 7 mai 2005
Même si une défaite à Monaco a vu l’équipe de la principauté revenir à un point, Lille est toujours 2e et est bien parti pour accrocher directement une place en Ligue des Champions. Paris, 7e, joue encore une place pour la coupe UEFA.
Le score est de 0-0 quand Puel fait sortir son meilleur buteur, Moussilou, et lance un jeune Belge, Kevin Mirallas, qui fait ses premiers pas en L1. Il compose le trio d’attaque avec Nicolas Fauvergue, entré à la 83e, et Mathieu Debuchy, entré à la 66e. Sur une action initiée par Makoun et relayée par Fauvergue, Stéphane Dumont trouve dans l’axe Mirallas ; le ballon est freiné juste ce qu’il faut par Pierre-Fanfan, et Mirallas, sur son premier ballon, frappe à mi-hauteur, dans l’axe, trompant Létizi, ce qui lui vaut d’être superbement plaqué par Nicolas Fauvergue sur la célébration.
Kevin Mirallas reste à ce jour le plus jeune buteur du LOSC, à 17 ans, 7 mois et 2 jours, devant Eden Hazard (17 ans, 8 mois, et 13 jours) et Divock Origi (17 ans, 9 mois et 14 jours). Vive la Belgique !
Moussa Sow, Rennes/Lille, 7 août 2010)
Lille recrute en juin 2010 le Sénégalais Moussa Sow qui vient de passer une année compliquée à Rennes, où il n’avait inscrit que 3 buts. Ecarté par l’entraîneur « breton » Antonetti, puisqu’il n’avait pas daigné prolonger son contrat à Rennes, le LOSC récupère ainsi un joueur libre. On peut dire que c’est une bonne pioche, puisqu’il termine meilleur buteur de l’exercice 2010/2011 avec 25 buts. Cela faisait 62 ans qu’un joueur lillois n’avait pas terminé meilleur buteur du championnat : c’était Jean Baratte en 1948-1949, avec 26 buts.
Arrivé sans la certitude d’être titulaire, Sow enchaîne rapidement les buts et, donc, dès la première journée, à Rennes : à la suite d’un corner, le centre d’Hazard est dévié sur la transversale par la défense rennaise et Sow, opportuniste, conclut de la tête au second poteau, ce qui permet au LOSC de revenir avec un point (1-1) et de lancer une saison ponctuée par le doublé coupe/championnat.
Nolan Roux, Lille/Saint-Etienne, 28 janvier 2012
Annoncé depuis plusieurs mois, Nolan Roux arrive enfin au LOSC au moment où le transfert de Moussa Sow en Turquie, pour 13M€, est officialisé. Et ce alors même que le LOSC dispose dans son effectif du redoutable Ireneusz Jelen. Formé à Lens, Roux a notamment inscrit 15 buts avec Brest en L2 en 2009-2010, puis 6 en L1 la saison suivante, et 4 lors de la première moitié de saison 2011-2012, où il semble ruminer d’être resté en Bretagne. Reconnu pour sa combativité et sa capacité à jouer en profondeur, il inscrit, comme Samuel Lobé 15 ans plus tôt, un doublé contre Saint-Etienne pour ses débuts avec le LOSC, aux 86e et 87e minutes, et le LOSC s’impose 3-0.
Djibril Sidibé, Nice/Lille, 25 août 2012
International chez les moins de 20 ans, Djibril Sidibé débarque à Lille en provenance de Troyes. Il doit notamment sa première titularisation à Nice au fait que le LOSC joue, 4 jours plus tard, son match retour de tour préliminaire de Ligue des Chmpions contre Copenhague : Rudi Garcia a ainsi fait souffler certains de ses cadres (par exemple, Marvin Martin est remplaçant : figurez-vous qu’il fut un temps où l’on plaçait beaucoup d’espoirs en lui). Payet ouvre le score, et Sidibé n’est pas irréprochable sur l’égalisation niçoise juste avant la pause. Bauthéac donne l’avantage aux Aiglons mais rapidement, Sidibé égalise après s’être enfoncé dans la surface et avoir réalisé un petit pont sur Pejčinović. Djibril montrait ainsi tout son potentiel : s’il enchaîne les prestations quelconques durant près de 2 ans, il se révèle ensuite indispensable, à droite ou à gauche, en montrant notamment une grande activité offensive, et en se révélant comme le spécialiste incontesté de la passe en bout de course qui le fait s’effondrer.
Divock Origi, Lille/Troyes, 2 février 2013
Initialement formé à Genk, puis à Lille, le Belge Divock Origi fait ses débuts en L1 contre Troyes quelques jours après avoir été convoqué pour la première fois par Rudi Garcia dans le groupe pro pour un match de coupe de France à Plabennec. Dans une période de dèche offensive avant que le trio Kalou/Payet/Rodelin ne se montre très efficace sur la fin de saison, il remplace Ronny Rodelin à la 68e. 6 minutes plus tard, il est à la réception, de la tête, d’un centre de Dimitri Payet, et il trompe Thuram. Après une saison à 5 buts en 2013/2014, profitant de la blessure de Benteke, il est de la délégation belge à la coupe du monde au Brésil. Son but contre la Russie en match de poule est une aubaine pour les finances du club : il est transféré pour 13 M€ à Liverpool, qui le prête au LOSC une saison supplémentaire.
Ouleymata Sarr, Lille/Bordeaux, 3 septembre 2017
L’équipe première de la section féminine, fraîchement créée, accède à la D1 à l’issue de la saison 2016/2017 (après un petit imbroglio avec le club de La Roche). Formée au PSG, Sarr y découvre la première division et la coupe d’Europe. Mais, barrée par la concurrence en dépit de son potentiel et de ses sélections en équipes de jeunes, elle rejoint le promu losciste lors de l’été 2017. Elle fait déjà forte impression par sa taille et ses grandes enjambées lors des matches d’avant-saison, et confirme dès la première journée de championnat, en inscrivant le premier but lillois de la saison… mais aussi le deuxième, puis le troisième ! Lille s’impose de façon presque surprenante et facile, 3-0. Trois jours après, Ouleye est appelée par Corinne Diacre en équipe de France A pour des matches face au Chili et à l’Espagne, contre qui elle inscrit même un but. Buteuse à 9 reprises pour le LOSC en 2017-2018 au cours d’une saison irrégulière, elle inscrit également l’ultime but du LOSC d’une lourde frappe dans la lucarne opposée en toute fin de match, à Bordeaux, assurant ainsi le maintien en D1.
Lebo Mothiba, Nantes/Lille, 11 février 2018
Prêté à Valenciennes depuis un an et demi, Lebo Mothiba est rappelé en catastrophe après les incohérences du mercato 2017. Bien qu’appartenant au LOSC, il a coûté 1 M€ au club, une loufoquerie à ajouter au palmarès de cette brillante saison. Et s’il a été ainsi rappelé, c’est parce que sur le terrain, ça va plutôt mal. Avec Ponce, inefficace, comme seul avant-centre de métier, le LOSC se traîne en fond de classement et ses supporters vivent des déceptions à la mesure des espoirs qu’avaient suscités l’avant-saison. On rappelle donc notre avant-centre à l’ancienne – on dit ça uniquement parce qu’il a son maillot dans le short. L’Argentin Sala ouvre le score en première mi-temps après un grand classique : la perte de balle stupide dans l’axe après qu’Amadou se soit driblé lui-même. 3 passes plus tard et un tir bien placé, c’est au fond. À la reprise, Mothiba reprend dans les 6 mètres un corner de Mendès d’une tête piquée et égalise.
Mais Lille fait sa spéciale 2017/2018 : encaisser un but dans les 4 minutes qui suivent : l’inévitable Sala, seul aux 6 mètres, marque encore, de la tête (2-1). Fort heureusement, Pépé fait sa spéciale *intérieur-pied-gauche-en-finesse-poteau-opposé-en-profitant-du-défenseur-qui-masque-son-gardien*, et on revient avec un heureux 2-2, Sala ayant échoué une dernière fois sur Maignan.
On doit une fière bretelle à Lebo, qui inscrit 6 buts sur cette phase retour, dont un doublé lors du « match du maintien » contre Dijon. Il a été transféré à Strasbourg en août 2018.
Jonathan Bamba, Lille/Rennes, 11 août 2018
Après une saison difficile où il s’est sauvé de justesse, le LOSC ambitionne de retrouver une certaine tranquillité sur le terrain. Au niveau transferts, c’est encore largement incertain, puisque sont alignés pour ce premier match 2 joueurs appelés à partir (Benzia et Mothiba), tandis que Jonathan Bamba, international Espoirs, est la seule recrue offensive titularisée. On joue la 67e minute et Bamba, triste, n’a toujours pas marqué. C’est chose faite à la 68e : servi par Pépé, il feinte une frappe côté ouvert avant de refermer son pied et de tirer juste devant lui, prenant Koubek à contrepied. Lille s’impose 3-1 et semble poser les bases d’une saison meilleure que la précédente.
Victor Osimhen, Lille/Nantes, 11 août 2019
Après une intersaison désormais routinière au LOSC, marquée par le départ des plus grandes valeurs marchandes et l’arrivée de « jeunes à fort potentiel », ce premier match de la saison suscite quelques inquiétudes et pas mal d’excitation. Face au FC Nantes provisoirement dirigé par Patrick Collot, et contraint par diverses blessures et suspensions, le LOSC aligne d’emblée 5 recrues, dont Victor Osimhen, auteur de 20 buts en Jupiler Pro League la saison précédente. Il est présenté comme le remplaçant de Léao et profite ici de la suspension de Loïc Rémy. Et il fait rapidement la preuve de quelques unes de ses qualités : sur un long ballon de Fonte, il prend de vitesse la (lourde) défense centrale de Nantes, contrôle parfaitement de la poitrine et conclut à ras de terre. Puis, en fin de match, alors que Lille est plus laborieux mais profite de l’élan suscité par l’entrée de Yacizi, il profite d’un loupé de Pallois pour s’emmener le ballon dans la surface et conclure en force, dans un angle fermé.
Il faudra voir ce que ça donne quand il y a aura un gardien en face, mais deux buts pour débuter sur des occasions qu’il s’est créées quasiment lui-même, c’est très prometteur.
Salomé Elisor, Lille/Thonon-Evian, 8 septembre 2019
Premier match officiel des Lilloises depuis la finale de coupe de France du 8 mai. Pour cette reprise en deuxième division, l’effectif a été largement remanié et rajeuni. Parmi les nouvelles venues : Salomé Elisor, qui nous vient de Grenoble mais est précédemment passée par Marseille et a été formée à Lyon. Alignée devant, à gauche pour ce match, elle ouvre le score à la 35e minute, quelques secondes après avoir permuté avec Julie Dufour. Sur le but, elle reprend du plat du pied droit un centre en retrait de, justement, Julie Dufour. Elle avait déjà marqué au cours des matches de préparation et confirme donc d’entrée cette bonne impression, avec un but déjà décisif puisque le LOSC gagne 2-1 pour ce match de rentrée.
Akim Zedadka, Lille/Auxerre, 7 août 2022
Pour la reprise du championnat 2022/2023, le LOSC aligne quatre de ses recrues, parmi lesquelles le latéral droit Akim Zedadka, venu de Clermont pour remplacer Celik, parti en Italie. Peu sollicité défensivement jusque là tant les Dogues dominent (3-0 à la pause), le nouveau défenseur du LOSC s’illustre offensivement : à la 64e, un centre de Bamba le trouve au second poteau, où il réalise une reprise qui termine dans le filet opposé de Costil. Le LOSC s’impose 4-1.
Ismaily, Nantes/Lille, 12 août 2022
Une semaine après Zedadka, un autre défenseur réussit sa première avec le LOSC : le brésilien Ismaily. Mené à la pause à Nantes, le LOSC a vu ses deux arrières latéraux écoper d’un avertissement. Cela donne un argument supplémentaire à Paulo Fonseca pour les remplacer dès la mi-temps : Diakité remplace donc Zedadka, et Ismaily remplace Tiago Djalo. Alors que Lafont multiplie les exploits dans le but nantais et que l’on pense le LOSC voué à perdre, Ismaily s’infiltre à gauche et, après un relais avec Cabella puis avec David, parvient à tromper le gardien nantais d’une frappe croisée à ras de terre. Voilà de quoi bien commencer avec Lille et même, pour lui, de faire de bons débuts en 2022 : en effet, précédemment au Chakhtior Donetsk, Ismaily n’avait pas encore joué une minute en compétition officielle au cours de l’année civile, en raison de la guerre en Ukraine. Après le match, José Fonte révèle : « Je suis content pour lui, disait son capitaine José Fonte, car il m’a dit qu’au bout de 10minutes il avait déjà envie de sortir. Ce but lui a donné une bouffée d’oxygène ».
Chuba Akpom, Lille/Le Havre, 8 février 2025
L’optimisme règne à Lille après une série record depuis l’automne (21 matches d’invincibilité) tombée à Liverpool. Une défaite dans la foulée à Strasbourg et, plus surprenante, en coupe contre Dunkerque (L2), ne vient pas (trop) réduire la bonne humeur, d’autant que se présente Le Havre, lanterne rouge. Or, d’entrée, on sent le LOSC mal à l’aise : les enchaînements des dernières semaines ne sont pas là, peu d’occasions, et un adversaire qui a une certaine latitude pour remonter le ballon. A la pause, les Normands mènent logiquement et, prélude à la révolte attendue, Genesio effectue trois changements à la mi-temps. Chuba Akpom, Anglais arrivé au cours du mercato hivernal, fait donc ses débuts en championnat. Il était déjà entré en jeu dans la semaine contre Dunkerque (et avait d’ailleurs marqué son tir au but). Son entrée ne change malheureusement pas grand chose à la dynamique du match. Mené 0-2, le LOSC bénéficie en fin de match d’un cadeau, après une mauvaise relance : Akpom contrôle et ajuste sans problème, ce qui laisse entrevoir de belles qualités de finition. Maigre consolation.
Bonus 1 : Arnaud Souquet, Slavia Prague/Lille, 1er octobre 2009
Là, il ne s’agit pas de championnat mais de coupe d’Europe. Professionnel depuis l’été 2009, Arnaud Souquet est convoqué pour la première fois par Rudi Garcia pour un déplacement à Prague en Europa League. Surprise : il est même titularisé pour compenser l’absence de Florent Balmont. Les Lillois sont rapidement menés (6e) mais accélèrent après la pause, en égalisant (47e), puis en inscrivant un deuxième but par Frau sur un service de Souquet, de la tête (71e). Gervinho fait 1-3 (86e) puis Souquet, sur un centre de Vandam, place une imparable tête plongeante, inscrivant son premier (et dernier) but avec le LOSC. Gervinho porte finalement le score à 1-5. Il ne jouera que deux autres matches avec le LOSC, l’un en championnat et l’autre en coupe de France (l’inoubliable voyage à Colmar)
http://www.dailymotion.com/video/x4q31wt
Bonus 2 : Grégory Wimbée, Lille/Guingamp, 8 août 1998 et Stathis Tavlaridis, PSG/Lille, 10 janvier 2004
N’oublions pas qu’un terrain de football comprend en général 2 cages de but, et qu’il est possible de ne pas marquer du bon côté. C’est la mésaventure qui est arrivée à notre gardien Grégory Wimbée pour son premier match, à Grimonprez-Jooris, contre Guingamp : cherchant à intercepter un centre a priori anodin, il voit le ballon ricocher sur sa poitrine et terminer dans ses propres filets. Quelques années plus tard, le grand Greg est toujours dans le but losciste, et parraine les débuts de Tavlaridis en défense centrale, qui dévie de la tête une passe de Reinaldo. Greg, qui avait anticipé au second poteau, ne peut revenir à temps, et Lille s’incline 0-1.
Quand on connaît les performances ultérieures des deux joueurs avec les Dogues, on se dit que ça arrive décidément aux meilleurs.
Posté le 20 février 2018 - par dbclosc
Nicolas Savinaud, le buteur-fantôme
Nous préférons vous prévenir de suite : vous vous apprêtez à lire un article de fond.
Vous connaissez probablement Nicolas Savinaud, né le 20 novembre 1975, c’est-à-dire le même jour qu’un joueur du LOSC qui évoluait à peu près au même poste que lui : Yohan Cabaye (à 10 ans, 1 mois et 26 jours près, puisque Yohan Cabaye est en fait né le 10 janvier 1986). Bref, il est milieu défensif et on avait une pensée pour Cabaye. Mais en fait, Nicolas Savinaud a joué à bien d’autres postes que milieu défensif, notamment en défense, à droite, à gauche, et il a même joué gardien de but lors d’un match contre Troyes après que le gardien de son équipe, Mickaël Landreau, a été expulsé, et qu’aucun autre remplacement n’était encore possible. Mais que voulez-vous, il faut bien introduire un article, même quand on n’a pas grand chose à dire.
Photo Pierre Minier/Ouest Médias
Nicolas Savinaud a réalisé l’essentiel de sa carrière à Nantes. Il joue son premier match en D1 en novembre 1995 à Metz, en remplaçant à la 9e minute Serge Le Dizet, blessé. Était-il vraiment blessé ? En tout cas, Serge le disait. C’est un match au cours duquel Laurent Peyrelade est également entré. Nicolas Savinaud a la particularité d’inscrire son premier but en D1 lors de son 2e match dans l’élite, 3 mois plus tard, contre Bastia. C’est d’ailleurs un match au cours duquel Laurent Peyrelade et David Garcion sont également entrés.
Titulaire indiscutable chez les Canaris durant les 10 saisons suivantes, il y conquiert notamment 2 coupes de France, dont deux volées sur des pénalties discutables (en 1999 et 2000) et un titre de champion (en 2001). Il est progressivement poussé vers la sortie lors de la saison 2006/2007, à l’issue de laquelle son contrat n’est pas renouvelé. Il joue alors 2 saisons à Guingamp, une à Vannes, et termine au niveau amateur à Carquefou.
En championnat, avec Nantes, Nicolas Savinaud a affronté 11 fois le LOSC : la première fois le 22 mars 1997 à la Beaujoire (1-0), la dernière fois le 3 février 2007 au Stadium (0-0). Rien de particulièrement notable lors de ses confrontations avec le LOSC, jusqu’à la saison 2001-2002. Au match aller, à Grimonprez-Jooris, les Nantais, champions en titre, sont en grave difficulté en championnat : derniers, avec seulement 3 points en 9 journées. Et le déplacement à Lille ne va rien arranger, puisque le LOSC s’impose 1-0 grâce à un but marqué par Bakari à la 93e. Les Nantais restent derniers, et Lille prend la tête du championnat. Ce cruel scénario pour les Nantais nous offre à la fin du match une toute belle réaction de Nicolas Savinaud en mode « philosophe à fleur de peau », à voir dans la vidéo ci-dessous sur YOutube à 3’03 :
« On s’en fout c’qu’on mérite ou c’qu’on mérite pas ! On a perdu… Moi j’dis : quand on perd, c’est l’équipe la meilleure qui a a gagné, c’est tout ! »
Fort heureusement, la suite de la carrière de Nicolas Savinaud contre Lille est de bien meilleure facture. En effet, lors du match retour joué le 16 février 2002 à La Beaujoire, il ouvre le score à la 28e minute : 1-0 pour Nantes, bravo ! Les images de la joie de buteur sont visibles à travers ce gif :
cliquez sur ce lien pour visionner la vidéo
Si le gif ne se lance pas automatiquement, suivez ce lien : https://j.gifs.com/zK4lzO.gif
C’est toutefois bizarre car finalement, le LOSC remporte ce match… 1-0, sur un but de Sterjovski ! Où est donc passé le but de Nicolas Savinaud ?
En fait, le Nantais n’a jamais marqué ce jour-là : sa frappe de 20 mètres, légèrement déviée par Fernando D’Amico, est détournée par Grégory Wimbée sur le poteau, avant de revenir sur le gardien lillois. Une action à revivre à travers les images ci-dessous sur Youtube, qui révèlent aussi la suite du gif précédemment présenté :
Tel un vulgaire Nigel Mansell saluant le public lors du dernier tour de course avant d’abandonner sur panne électrique pour avoir oublié de rétrograder
Rebelote en 2005
Avançons de 3 ans. Comme en 2002, Nantes-Lille 2005 se joue un samedi à 17h15, devant les caméras de Canal +. C’est la 36e journée de L1 : le LOSC est 2e, tandis que les Nantais n’ont qu’un point d’avance sur la zone de relégation. Stéphane Dumont ouvre le score de la tête dès la 9e minute. Mais à la 19e minute, Nicolas Savinaud transforme superbement un coup-franc dans la lucarne de Tony Sylva et égalise : 1-1 !
Dès le début de la seconde période, Rafaël redonne l’avantage au LOSC, de la tête, inscrivant là son premier but sous le maillot lillois (1-2).
Quelques minutes plus tard, sur un coup-franc à distance similaire de celui obtenu en première mi-temps, Nicolas Savinaud place de nouveau le ballon dans la lucarne gauche de Sylva. But pour Nantes, 2-2, bravo ! Les images de la joie de buteur sont visibles à travers ce gif :
cliquez sur ce lien pour visionner la vidéo
Si le gif ne se lance pas automatiquement, suivez ce lien : https://media.giphy.com/media/61ZaHL2sObCzkAJi89/giphy.gif
C’est toutefois bizarre car finalement, le LOSC remporte ce match 3-1, Mathieu Debuchy ayant finalement inscrit le 3e but lillois, toujours de la tête ! Où est donc passé le but de Nicolas Savinaud ?
En fait, le Nantais n’a mis qu’un seul but ce jour-là. Son deuxième coup-franc ayant été obtenu pour jeu dangereux, il fallait le tirer de façon indirecte… Et comme 3 ans auparavant, il lui a fallu quelques secondes pour se rendre compte de la situation. C’est vraiment ballot ces ascenseurs émotionnels qui terminent mal en si peu de temps. Le bras levé de l’arbitre au moment où il s’apprête à siffler rappelle la particularité de l’exécution du coup de pied, et surtout l’inattention du tireur, qui le reconnaît bien volontiers. Le jeu reprend alors par un 6 mètres. Tout cela est à revivre dans le résumé de la rencontre ci-dessous, toujours sur Youtube :
Bon, on se moque, mais si nous aussi nous avions l’impression, même 2 secondes, de marquer un but en première division, on aurait sûrement été très contents également. Mais comme on n’est pas footballeurs professionnels, ça ne risque pas d’arriver de sitôt.
Edit de 2025 :
Quand cet article a été écrit (2018), on n’imaginait que, quelques années plus tard, les scènes de joie suivies de désillusions immédiates ou après quelques minutes, seraient devenues une scène banale d’un match de football. En cause, bien sûr, l’introduction de l’arbitrage vidéo, et sa capacité à trouver des fautes et incorrections qui, sur le coup, n’ont pas été interprétées comme telles par l’arbitre.
Le contenu de cet article a dès lors un peu perdu de son originalité.
Voici deux images que vous pouvez utiliser comme fond d’écran par exemple, en souvenir de Nicolas Savinaud, le buteur-fantôme contre le LOSC.