Archive pour la catégorie ‘Donne-nous des nouvelles …’
Posté le 4 novembre 2016 - par dbclosc
Jocelyn Angloma. Des Abymes aux sommets
J’avais fini mon article, oui, mais, voilà : je n’avais pas de titre. C’est pas un titre« Jocelyn Angloma ». Et puis, d’un coup, l’illumination. Jocelyn Angloma est né en Guadeloupe (le 7 août 1965) aux Abymes. Comme les abîmes. Et sa carrière a atteint des sommets.
Trop fort. J’avais mon titre.
Bref.
A l’aube de la saison 1987/1988, le LOSC fait venir un jeune milieu offensif provenant de Rennes et pas encore âgé de 22 ans. Les commentaires sont élogieux sur ce joueur même si certains émettent quelques doutes le jugeant encore insuffisamment efficace. Il faut cependant aussi insister sur ses énormes progrès, lui qui ne jouait encore que dans l’équipe C du Stade Rennais lors de son arrivée de l’Etoile Morne-à-L’eau en 1985 pour rapidement gravir les échelons jusqu’à l’équipe première en quelques mois. Il se dit aussi qu’il a encore une belle marge de progression, Pierre Mosca le considérant comme le « nouveau Tigana ». Plus tard, Nanard Tapie le décrira comme le « nouveau Rijkaard ». Au moins, tout le monde est d’accord pour souligner son côté nouveau.
A Lille, il réalise une entrée en matière idéale, étant à l’origine du premier but lillois signé Philippe Périlleux puis marquant lui-même le deuxième cinq minutes plus tard pour une victoire finale 3-0 contre le FC Nantes. Sa première saison est tout à fait honorable malgré une baisse de régime en cours de saison. En parallèle, Jocelyn s’installe au sein de l’équipe de France Espoirs qui remportera le championnat d’Europe en 1988.
Un profil polyvalent qui ne l’a pas toujours servi
Milieu offensif droit, Jocelyn présente un profil relativement atypique par rapport à ses compères. Avaleur d’espaces, il est plus à l’aise dans un système avec deux attaquants axiaux, mais n’est pas un vrai ailier ni un milieu de terrain défensif. En revanche, son profil lui autorise une certaine efficacité au poste d’arrière latéral droit « moderne », particulièrement à l’aise pour monter sur son côté droit. En 1987/1988, c’est à Jocelyn que Georges Heylens demande de remplacer Dominique Thomas quand il a été absent.
Aux champs, Anglo
Pour autant, malgré toutes ses qualités, le profil particulier l’a parfois amené à se retrouver sur le banc. Ainsi, en fin de saison 1987/1988, quand Mobati est naturalisé français, Heylens décide d’aligner conjointement ses trois pointes offensives (Vandenbergh, Desmet et donc Mobati). Dans ce nouveau système, l’entraîneur belge privilégie une ligne de trois milieux défensifs et Jocelyn Angloma, par son jeu, est considéré comme risquant trop de marcher sur les pieds de l’attaquant jouant côté droit mais aussi de laisser des espaces pour les attaquants adverses sur son côté. En début de saison 1988/1989, c’est encore sur le banc que débute Jocelyn Angloma, Victor Da Silva, milieu défensif côté droit ayant la préférence de Georges Heylens dans ce système de jeu.
L’arrivée d’Abedi Pelé comme joker rebat cependant les cartes. Heylens retire un attaquant de son trio, et aligne un autre milieu offensif aux côtés de Pelé, retrouvant un plus classique 4-2-2-2. En attaque, c’est Mobati qui fait les frais de cette nouvelle stratégie, quand Angloma retrouve une place de titulaire au détriment de Da Silva, ou plutôt d’Alain Doaré, puisque Da Silva prendra le plus souvent sa place au poste de latéral droit. Dans ce système, le LOSC pratique un très beau jeu, obtient de très bons résultats et se met à croire à l’Europe. Ça ne sera finalement pas le cas et on peut raisonnablement se demander si le LOSC n’aurait pas obtenu de meilleurs résultats en fin de saison si Jocelyn n’avait pas raté la dernière ligne droite en raison d’une blessure.
En début de saison 1989/1990, Jacques Santini, nouvel entraîneur des Dogues doit a priori reprendre le 4-2-2-2 d’Heylens avec Jocelyn milieu offensif droit. Santini opte pourtant pour un 4-3-1-2 avec le seul Pelé comme milieu offensif, Jocelyn retrouvant à nouveau le banc des remplaçants malgré des matches convaincants la saison précédente.
Quoi ?! Je retrouve le banc des remplaçants malgré des matches convaincants la saison précédente ?
La chance d’Angloma, c’est les difficultés générales de l’équipe qui peine en ce début de saison et principalement en attaque. Pour la douzième journée, Santini ôte l’un de ses attaquants et comble le milieu en réintroduisant Jocelyn dans le onze : Lille s’incline 3 à 1, mais c’est Angloma qui est à l’origine du but de Pelé. Josse est confirmé, parfois comme latéral droit mais le plus souvent comme milieu offensif. Après 18 journées, il est même meilleur passeur de D1 en seulement 9 titularisations !
En fin de saison, Angloma se découvre même des talents de buteur inattendus, inscrivant un doublé contre Toulouse (30ème journée), un but contre le RP1 (32ème), contre Metz (34ème) et à Toulon (36ème) pour un total de 5 buts en 7 journées. Au-delà de ces statistiques, Josse semble avoir franchi un palier et s’affirme comme l’un des meilleurs à son poste dans un style toujours atypique mais désormais dévastateur.
Paris, l’OM et l’équipe de France
En 1990, Jocelyn quitte Lille pour le Paris SG. En vertu du complot contre le LOSC, Jocelyn ne pouvait pas être sélectionné en équipe de France A tant qu’il portait nos couleurs. Au mois d’octobre 1990, Jocelyn est capé pour la première fois lors d’une rencontre comptant pour les éliminatoires de l’Euro 1992 contre la Tchécoslovaquie. A Paris, Jocelyn confirme sa grande polyvalence en étant utilisé à tous les postes du côté droit, de latéral à ailier. Transféré à l’Olympique de Marseille l’été suivant, Jocelyn Angloma s’installe définitivement au poste d’arrière latéral et s’impose en équipe de France dont il devient un titulaire indéboulonnable jusqu’à l’Euro.
RTL … RTL qui s’infiltre entre les frères Opel
Ensuite le plus souvent remplaçant pendant les éliminatoires de la Coupe du Monde 1994, Jocelyn retrouve sa place de titulaire chez les Bleus pendant deux années de plus, perdant sa place au profit de Lilian Thuram juste avant la phase finale de l’Euro 1996. En six années passées en équipe de France, Jocelyn totalise 37 sélections.
Entre temps, Jocelyn est donc devenu l’intraitable défenseur de l’OM avec lequel il devient champion de France en 1992 et, surtout, champion d’Europe en 1993. Angloma est titulaire à Munich le 26 mai 1993 pour une victoire historique des Marseillais (1-0) que, soit dit en passant, j’avais pronostiqué à l’inverse de tout mes potes du collège qui avaient prédit une victoire du Milan AC. Jocelyn paie cependant au prix fort son investissement, puisqu’il se brise la jambe à l’heure de jeu lors d’un contact avec Lentini. Il raconte alors : « L’autre jour, j’ai vu tous les copains à Sacrée Soirée, ça m’a fait un peu mal. » On te comprend, Jocelyn. Moi, si mes potes allaient dans une émission de Jean-Pierre Foucault, ça me gonflerait aussi.
La Serie A, l’Espagne et (encore) la C1
En 1994, Jocelyn est contraint de quitter l’OM relégué en D2 suite à l’affaire OM-VA. Destination le meilleur championnat du monde à l’époque, la Serie A italienne, et le Torino. Là-bas, Josse ne dispute cependant que le maintien, le Torino échouant même à l’accrocher en 1995/1996. Angloma n’a cependant pas démérité et ses talents d’arrière droit offensif n’ont échappé à personne, en tout cas pas à l’Inter qui le fait signer à l’été 1996. Avec les Nerazzuri, Jocelyn termine troisième du championnat italien à 6 points de la Juve et, surtout, atteint la finale de la Coupe de l’UEFA.
Angloma a désormais près de 32 ans. On lui prédit une fin de carrière ? Angloma passera encore cinq saisons au plus haut niveau en Liga avec le FC Valence, mais aussi en Europe : Jocelyn va en effet disputer pas moins de 42 rencontres européennes avec le club valencian. Le vieux a encore des jambes et dispute deux nouvelles finales de C1, perdues, en 2000 et 2001, à près de 36 ans ! Au passage, il est également champion d’Espagne en 2002. Une miette à ce niveau de palmarès.
Fin de carrière mais pas vraiment
En 2002, Jocelyn arrête officiellement sa carrière pro. En pratique, il reprend l’année suivante avec l’Étoile Morne-à-l’Eau en coupe de France qu’il contribue à qualifier contre Romorantin lors du 7ème tour.
En 2006, son histoire avec le LOSC se poursuit 16 ans après son départ, puisqu’il devient recruteur en charge de la zone Antilles-Amérique du Sud. La même année, il rechausse les crampons et défend les couleurs de l’équipe nationale de Guadeloupe avec laquelle il dispute la Coupe Caribéenne puis, en 2007, la Gold Cup. Emmené par un grand Jocelyn, la Guadeloupe réussit une performance d’exception et atteint les demi-finales de la compétition. Angloma marque lors de la victoire sur le Canada (2-1) et, surtout, lors de celle contre le Honduras en quart de finale (2-1), annonçant sa retraite à l’âge de 41 ans après près de 700 rencontres disputées et 48 buts inscrits.
41 ans ! Jocelyn bat en brèche le cliché sur les Noirs qui tricheraient sur leur âge, se déclarant plus jeunes qu’ils ne le sont pour faire monter leur valeur marchande. Jocelyn, on le soupçonnerait plutôt de s’être vieilli, nous faisant croire qu’il est né en 1965 alors qu’il a de toute évidence 5 ans de moins.
De Jocelyn Angloma, on retient aussi un joueur à la mentalité impeccable pour ce qu’on en connaît. De l’OM où il a joué, il parle avec stupéfaction des affaires de corruptions et n’oublie pas le public marseillais. A sa Guadeloupe natale, il assure aussi une fidélité indéfectible, y retournant jouer une fois sa carrière pro achevée, devenant entraîneur-adjoint de la sélection mais aussi coach de son club de toujours : l’Étoile Morne-à-L’eau. Car de tous ses clubs, c’est celui-ci dans lequel il a joué le plus longtemps.
Jocelyn Angloma joue aussi de temps en temps avec les « Black Stars International », équipe associative fondée dans le but de sensibiliser à l’invisibilité des joueurs noirs dans le milieu du football et dont les matches sont disputés au bénéfice de diverses associations caritatives. Beaucoup d’autres anciens lillois ont également joué avec cette équipe : Peguy Arphexad, Greg Wimbée, Amara Simba, Dagui Bakari, Oumar Dieng, Roger Hitoto et Bernard Lama. Ce dernier, c’est au LOSC que Josse l’a rencontré.
Posté le 30 octobre 2016 - par dbclosc
The Belgian Connection. Plus d’un siècle d’histoire commune entre le foot lillois et la Belgique.
Il n’y a pas si longtemps, on a rappelé notre belle histoire d’amour avec Georges (Heylens), Erwin (Vandenbergh) et Filip (Desmet). Et pourtant, notre « histoire belge » n’a pas commencé avec ce mémorable trio. Cette histoire a même commencé il y a plus d’un siècle, avec Alphonse Six. Ici, on va te retracer ces personnages historiques pour nous et néanmoins d’Outre-Quiévrain. Ces dernières saisons, cette Belgian connection s’épanouit chez les filles.
Alphonse SIX (1913-1914)
Né le premier jour de l’an 1890, Alphonse Six n’est pas le fils d’Alphonse Cinq, contrairement à ce que personne ne pense. Faute de sang bleu, Fonfonse (comme personne ne l’appelle, également) deviendra roi de la surface de réparation et fera honneur à ses glorieux deuxième et troisième prénoms, Léopold et Baudouin.
En 1906, le Cercle de Bruges l’engage. Il y fait ses débuts la saison suivante, au cours de laquelle il n’inscrit qu’un but. La suivante est beaucoup plus réussie puisque Six en inscrit le double. 27 matchs, 3 buts, son club se dit qu’il va fout’ eu’l bazar. C’est ainsi qu’Alphonse est confirmé en attaque. Le Cercle fait une superbe saison et termine troisième du championnat en 1909/1910. Six est le principal responsable de ce parcours : en 18 matchs, il inscrit 27 buts !
Ses belles prestations lui permettent de faire ses débuts avec les Diables Rouges. Il joue son premier match le 13 mars 1910 lors du Challenge Vanden Abeele : chaque année, Belges et Néerlandais s’affrontent à Anvers pour désigner le vainqueur de cette compétition d’un seul match. La Belgique s’impose 3-2, Six inscrivant le but vainqueur à la 119’. Quatre autres buts suivront cette année-là : il égalise contre l’Angleterre (alors probablement la meilleure équipe du monde) lors d’un nul 2-2 pour ce qui est considéré comme le plus grand exploit footballistique belge avant la Première Guerre Mondiale. La semaine suivante, il inscrit un triplé contre l’Équipe de France lors d’une large victoire 0-4.
Six confirme la saison suivante : en 20 matchs, il inscrit 38 pions (exactement la moitié des buts inscrits par son équipe) et termine meilleur buteur du championnat. Le Cercle devient le premier club flamand champion de Belgique. Si les Vert et Noir ne conservent pas leur titre en 1911/1912, Six continue d’affoler les compteurs, avec 24 buts en 22 matchs dont un quintuplé (le seul de l’histoire du club).
Six rejoint alors l’équipe-phare de Belgique, l’Union Saint-Gilloise, qui lui promet une place de titulaire et, surtout, un travail. Problème : son nouveau club ne respecte pas cette seconde promesse. Il quitte le club et rejoint l’Olympique Lillois en 1913. Son talent est connu dans le Nord : l’OL affronte régulièrement le Cercle ou d’autres équipes belges lors de tournois et de matchs amicaux. Avec le club lillois, il remporte le championnat régional 1913 et devient champion USFSA (Union des Sociétés Françaises de Sports Athlétiques) en 1914, inscrivant un but en finale. Il est ainsi le premier joueur belge à remporter un trophée avec un club étranger.
L’Olympique Lillois avant la demi-finale du championnat de France 1914. Alphonse Six est au centre, derrière le gardien.
La menace d’un conflit l’oblige à rejoindre l’armée. Il est mobilisé le 1er août 1914. Encerclé par l’ennemi allemand qui vient d’envahir la Belgique, il meurt le 19 août. Il est l’un des 26 footballeurs belges à avoir trouvé la mort lors de la Grande Guerre.
Robert DE VEEN (1932-1934)
Né en 1886, Robert De Veen ne connaîtra qu’un seul club au cours de sa carrière de joueur : le Club de Bruges. En douze saisons et 172 matchs, il inscrit 135 buts pour les Blauw en Zwart. Bien qu’il n’ait jamais été champion, il connaîtra huit fois le podium et terminera deux fois meilleur buteur, en 1905 et 1906. C’est lors de cette dernière année qu’il fait ses débuts en équipe nationale. Il totalise 23 sélections et 26 buts, dont 13 contre l’Équipe de France. En 2016, il est toujours le cinquième meilleur buteur de la sélection. Le record étant à 30 buts, on peut imaginer qu’il sera battu dans les années à venir. Il met fin à sa carrière en 1914.
C’est en 1932 qu’il arrive dans l’Hexagone, lorsque l’Olympique Lillois le nomme entraîneur. Bien leur en a pris, puisque l’OL décroche le seul titre de champion de France de son histoire (parmi les championnats organisés par la FFF). Après avoir survolé le groupe A (14 victoires en 18 matchs, 5 points d’avance quand la victoire est à deux points), l’OL bat le vainqueur du groupe B, Antibes, en finale sur le score de 4-3.
Le niveau de la deuxième saison est plus homogène : malgré le titre honorifique de meilleure attaque du championnat (70 buts en 26 matchs), l’OL termine quatrième à deux points du champion, le FC Sète. Le voisin fivois termine à la deuxième place.
Après deux ans dans le Nord, De Veen va voir un peu plus au sud et rejoint en 1934 un club promu en Division Interrégionale (le deuxième niveau national) : le RC Lens, qui se sent obligé de piquer le savoir-faire nordiste pour réussir. Et ça marche ! Si Robert ne reste qu’une saison du côté de Bollaert, il pose les fondations d’un club qui rejoindra l’élite en 1937.
En 1938, il a l’opportunité d’entraîner le Club de Bruges, son club de cœur et formateur. Jusqu’alors, sa seule expérience belge se limite à un passage du côté de Tournai, en deuxième division. Malheureusement, il n’aura le même succès qu’outre-Quiévrain. Disons-le clairement : il manque De Veen. La saison brugeoise est à chier puisque les Flamands sont relégués de Division d’Honneur, cinq ans après leur retour. Alors qu’il devait initialement garder son poste, De Veen démissionne, probablement affaibli par la maladie. Il meurt en décembre 1939.
Georges (1932-1934) et Robert MEURIS (1955-1956)
Né en 1907 dans la banlieue bruxelloise, Georges débute dans le club du coin en 1923. Aussi bien défenseur que milieu de terrain, lui et son équipe créent la surprise au printemps 1926 en accédant la première division pour la toute première fois. L’expérience sera douloureuse, surtout en tant qu’élément défensif : Forest perd 16 de ses 26 matchs, termine dernier à 7 points du premier non-relégable et décroche avec brio le titre de pire défense de la saison, avec 83 buts concédés. A onze reprises, le petit club encaissera au moins 4 buts dans un match. En quelque sorte, leur belle saison en D2 était l’arbre qui cache la Forest.
Georges quitte le club sur cette relégation. Le football belge n’étant pas professionnalisé, la pratique du ballon rond est incompatible avec sa vie de travailleur. On le retrouve sur les terrains en France en 1932, année de la création du football professionnel. Robert De Veen le fait en effet venir à l’Olympique Lillois, où il reste deux saisons, comme son entraîneur. Meuris fait donc partie des premiers champions de France de l’histoire. Il dispute 41 rencontres de D1 et marque 4 buts avec l’OL.
La suite s’écrit à Montpellier, à Valenciennes-Anzin mais surtout au Red Star, où il restera six saisons, connaissant la D1, la D2 et enfin la « D1 Nord », organisée pendant la guerre. Naturalisé français, il porte une fois le maillot bleu, lors d’une défaite 0-2 contre l’Irlande, en mai 1937, lors de la première confrontation entre les deux nations. En 1942, âgé de 35 ans, il rejoint le SCO Angers en qualité d’entraîneur-joueur. Il aura cette double responsabilité pendant cinq saisons, jouant et entraînant au passage son fils Robert. A 40 ans, après 186 matchs de D1 et 86 de D2, Georges met fin à sa carrière de joueur et quitte simultanément son poste d’entraîneur du SCO. Il reste toutefois Angevin puisqu’il rejoint l’autre club de la ville, le Club Sportif Jean-Bouin, qui est à la recherche de sa gloire d’antan. Comme De Veen avec Lens, Meuris n’y reste qu’un, le temps d’apporter son expérience à un club qui vise plus haut. Et c’est une nouvelle réussite d’un ancien Lillois, puisque le CSJB retrouve la Division d’Honneur en 1949 pendant quelques années, avant de disparaître en 1954. On le retrouve sur le banc dans les années 60 en Belgique : ses trois saisons au Cercle de Bruges ne resteront pas dans les annales, puisque le club termine toujours dans la deuxième partie de tableau. 1965/1966 se termine notamment par une relégation et un départ à Waterschei, club de Genk, en D2. Alors que l’objectif est de monter, il termine troisième et l’expérience ne se prolonge pas. A 60 ans, il se retire et meurt au milieu des années 80.
Son fils Robert est également ancien Lillois. Son titre de champion de France 1947 avec Roubaix-Tourcoing est son principal fait d’arme. Il fera régulièrement l’ascenseur entre la D2 et la D1 avec Monaco, le Racing Paris, Nîmes et enfin le LOSC pendant un an, où il terminera sa carrière. Comme un symbole, il se retire sur une relégation subie lors des barrages, après une défaite face à Valenciennes-Anzin.
Georges HEYLENS (1984-1989), Erwin VANDENBERGH (1986-1990) et Filip DESMET (1986-1989)
Pendant cinq ans, Georges (Heylens) a été le coach de l’équipe première du LOSC (1984-1989). Entraîneur réputé, il devait nous permettre de franchir un palier à une époque où les budgets des clubs français explosaient et, corrélativement, leurs ambitions. Époque de politiques financières étranges, mais aussi d’espoirs. Deux ans plus tard, suivant cette logique ambitieuse, deux internationaux belges, tout juste demi-finalistes de la Coupe du Monde au Mexique, le rejoignaient.
C’était notre trio belge qui nous apportait tant d’espoirs. Espoirs largement déçus, certes, mais on n’oublie pas qu’ils nous ont fait rêver. On n’oublie pas non plus le beau jeu qu’ils ont produit et on retient finalement plutôt ce romantisme que nos déceptions. Car il y a vraiment du romantisme dans cette histoire dans laquelle on trouvait à la fois espoir et émotions changeantes. Et c’est aussi parce que le foot, à la différence d’un Walt Disney, ça ne finit pas toujours bien, qu’on y prend du plaisir.
La suite à lire ici :
Stéphan VAN DER HEYDEN (1997-1998)
Quand il arrive au LOSC en cours de saison 1997/1998, on se dit qu’on fait une bonne pioche avec Stefan, 28 ans et un CV plutôt clinquant pour la D2 française. Ce milieu offensif gauche, formé à Beveren où il se révèle en 1990/1991, est rapidement transféré au grand FC Bruges. Il y est titulaire pendant cinq saisons et y découvre les joies de la sélection nationale belge et y dispute 23 rencontres européennes, quand-même. En 1992, il dispute même la demi-finale de Coupe des Coupes contre le Werder de Brême : vainqueurs à l’aller (1-0), les Brugeois s’inclinent malheureusement au retour (2-0).
En 1996, il rejoint Roda, en D1 néerlandaise où il se retrouve placardisé lors de sa deuxième saison. Une aubaine pour le LOSC qui recrute Stéphan pour la deuxième partie de saison. Très bon sur les coups de pied arrêtés, Stéphan fait des débuts très intéressants et fait preuve d’une belle activité côté gauche. Il jouera 16 matchs de D2 pour 1 but sous nos couleurs pour un bilan mitigé au final en dépit d’une qualité certaine du joueur. A l’été 1998, il retourne à Roda.
Kevin MIRALLAS (2004-2008)
Kévin est un précoce : il marque son premier but sous les couleurs du LOSC 5 minutes après être entré en jeu contre le PSG en 2005. Il reste à ce jour le plus jeune buteur lillois dans l’élite, à 17 ans, 7 mois et 2 jours. Ses poursuivants se nomment… Eden Hazard (17 ans, 8 mois et 13 jours) et Divock Origi (17 ans, 9 mois et 15 jours). Joker de luxe pendant 2 saisons, il explose lors de l’Euro Espoirs 2007 et s’impose comme titulaire au LOSC à la fin de la saison 2007-2008, en signant notamment 2 doublés consécutifs, à Marseille puis contre Toulouse. Il quitte alors le LOSC de manière un peu précipité, ou il tombe un peu dans l’oubli avant de renaître en Grèce, puis en Angleterre, ce qui lui permet de participer à la coupe du monde 2014 avec les Diables Rouges.
http://www.dailymotion.com/video/x57uqb
Eden HAZARD (2005-2012)
Notre long article à son propos est à lire ici : http://droguebierecomplotlosc.unblog.fr/2016/11/15/longue-vie-au-roi-des-belges-trajectoire-et-carriere-deden-hazard/
Gianni BRUNO (2007-2014)
Arrivé du Standard de Liège à 16 ans, Gianni fait ses débuts en janvier 2012, lors d’un match de Coupe de la Ligue à Lyon qu’on n’aurait jamais dû perdre. Il inscrit son premier but professionnel dix jours plus tard, en inscrivant à la 114’ l’unique but d’une victoire de prestige sur le terrain de Compiègne. Jusqu’à la fin de saison, il enchaînera les courtes entrées en jeu en Ligue 1, totalisant 10 apparitions et 118 minutes. Ajaccio devient sa première victime en Ligue 1. S’il profite d’un léger turnover pour gratter du temps de jeu (et même deux titularisations), ses prestations sont plutôt quelconques et petit à petit, ses apparitions se limitent à des matchs sans grand enjeu : Gianni est titulaire en Coupe de la Ligue à Bastia et en Ligue des Champions à Borisov. Il marque à chaque fois, devenant ainsi buteur dans chacune des compétitions auxquelles il a participé avec son club formateur. Ne souhaitant pas évoluer sur l’aile (Kalou commence à bien tourner dans l’axe), Divock Origi passe devant lui dans la hiérarchie.
Sa progression passe donc par un départ : Bastia l’accueille pour remplacer Anthony Modeste. Si son bilan est correct (8 buts), le club corse ne lève pas l’option d’achat. Barré au LOSC, il est transféré à Evian, où il prend l’eau (17 matchs, 1 but). Lorient sent le bon coup et se le fait prêter au mercato hivernal : le bilan est deux fois meilleur puisqu’il inscrit autant de buts avec un temps de jeu divisé par deux. De retour à Evian (entre temps relégué en Ligue 2), il participe activement à la non-remontée : 21 matchs, 4 buts et un nouveau prêt au mercato hivernal. Cette fois-ci, direction la Russie et Samara, entraîné par la légende Vercauteren. Son prêt est prolongé à l’été 2016. Son bilan y est pour le moment tout aussi famélique.
Divock ORIGI (2010-2015)
Venu de Genk à 15 ans, Divock a dû patienter un an dans le Nord avant de pouvoir enfiler la vareuse lilloise. L’affaire s’est d’ailleurs terminée au tribunal et le LOSC a dû indemniser Genk à hauteur de 300 000 €. Il en a profité pour apprendre le français, que même qu’on est toujours surpris qu’il en parlait pas un mot quand on l’entend parler aujourd’hui tellement que c’est bien.
Février 2013. Les premiers matches au Grand Stade sont décevants. Le LOSC a, pour la deuxième fois consécutive, terminé dernier de sa poule de Ligue des Champions. Les résultats en championnat ne sont pas plus reluisants, puisqu’on ne pointe qu’à la 11ème place après 22 journées, avec seulement 7 victoires et 26 buts marqués, loin des standards (de Liège) habituels d’une équipe entraînée par Rudi Garcia. Ni Kalou, ni Roux, ni De Melo n’arrivent à s’imposer. Menée 0-1 par Troyes, l’équipe voit arriver un petit nouveau à la 68’. Six minutes plus tard, sur un centre parfait de Payet, Origi inscrit son premier but en Ligue 1. Il sera utilisé à neuf autre reprises cette saison-là, passant devant Gianni Bruno dans la hiérarchie et participant à la « remontée qui ne sert à rien » : à partir de ce match, le LOSC tourne à 2 points et 2 buts par match (principalement grâce à Salomon Kalou) mais paume l’Europe lors de la dernière journée.
En 2013-2014, il est titularisé par René Girard, soit en position d’avant-centre dans un 4-3-1-2, soit sur l’aile gauche dans un 4-3-3. Il participe à 30 matchs, marque 5 buts et est la surprise de Marc Wilmots dans la liste des 23 Belges qui vont participer à la Coupe du Monde au Brésil. Il profite ainsi de la grave blessure de Christian Benteke. Divock sera même particulièrement performant lors de ses entrées en jeu, puisqu’il marquera le seul but du match contre la Russie, sur une passe d’Eden Hazard. Ce but a fait de lui le 6ème plus jeune buteur de tous les temps en Coupe du Monde.
Revenu crevé après cette Coupe du Monde lors de sa première saison pleine, Origi n’a jamais pu assumer le statut d’attaquant n°1 après le départ de Salomon Kalou. Entre temps, il avait signé à Liverpool, qui nous l’avait gentiment prêté un an supplémentaire. Auteur de huit buts, dont 5 lors des deux derniers mois, il vit une affreuse série de 21h sur un terrain sans marquer en championnat, entre le 27 septembre 2014 et le 15 mars 2015.
Baptiste GUILLAUME (2015-2016)
Formé à La Gaillette, Guillaume (qui n’est pas son prénom) a compris qu’il avait très mal débuté son parcours footballistique. Faute de pognon en provenance d’Azerbaïdjan (la faute à un jour férié, souvenez-vous), le RC Lens a dû aligner par défaut son équipe réserve en Ligue 1 lors de la saison 2014-2015. Propulsé titulaire, il n’a pu faire mieux que deux petits buts en 27 matchs. Logiquement dernier, le RCL est retourné en Ligue 2. Pendant ce temps, Baptiste est resté en Ligue 1 pour une coquette somme (alors que la somme n’a pas fait d’effort particulier quant aux soins auto-apportés) qu’on ne rappellera pas parce que c’est vraiment mettre une pression inutile sur un joueur qui, de l’aveu même de Jean-Michel Vandamme, « n’a pas fini sa post-formation ». Mais 4M€ quand même putain ! Si ses débuts lillois ne sont pas convaincants, on admet volontiers qu’être avant-centre du LOSC lors de la dizaine de matchs d’Hervé Renard, c’était pas vraiment un cadeau. L’arrivée d’Antonetti coïncide avec son placement en équipe réserve, où il effectue la deuxième partie de saison 2015-2016. Il participe activement à la remontée en CFA (12 buts en 16 matchs), avant de rejoindre Strasbourg, promu en Ligue 2, en prêt. Il participe à la remontée du club alsacien en L1, inscrivant même 10 buts. Sollicité, il est transféré à Angers, où il joue peu et n’inscrit que 2 buts en 2017-2018. Son avenir s’écrit désormais à Nîmes.
Jana CORYN (2016-…)
Un an après sa « création », la section féminine du LOSC renouvelle de vieilles habitudes : aller chercher en Belgique, ce beau pays, les trésors introuvables ici. Le premier d’entre eux est Jana Coryn. Âgée alors de 23 ans, elle vient de terminer meilleure buteuse du championnat belge avec le Lierse (19 buts) et a remporté la coupe nationale. Elle est l’une des grands artisanes de la remontée du LOSC en 2017, puisqu’elle termine meilleure buteuse du club (25 buts, et on ne compte pas le triplé « pour du beurre » contre La Roche…). Elle en a inscrit 6 pour sa première saison en D1, au cours de laquelle elle a souvent été excentrée côté droit. Elle est aussi internationale Belge, où elle est souvent cantonnée à un statut de joker.
Silke DEMEYERE (2016-…)
Coéquipière de Coryn à Zulte-Waregem, à Bruges et au Lierse, Silke Demeyere est repérée alors que les dirigeants lillois viennent initialement pour discuter avec Jana Coryn. Plutôt n°10, elle joue un cran plus bas à Lille, en milieu défensive, où nous avons maintes fois souligné ses qualités de récupératrice et son attitude hors-norme sur le terrain. Elle aussi partie prenante de la remontée en 2017, elle est reléguée sur le banc au début de la précédente saison avant de logiquement se refaire une place dans le 11 titulaire. Contrairement à ses équipières et compatriotes, et de manière assez surprenante, elle n’est pas appelée en sélection nationale (hormis un stage en début d’année 2018). Nous l’avons rencontrée en mars.
Maud COUTEREELS (2016-…)
Une troisième Belge rejoint les rangs du LOSC lors de l’été 2016. Arrivée au LOSC auréolée de 16 titres (elle est notamment 7 fois championne de Belgique avec le Standard de Liège), le titre de championnes de D2 en 2017 lui en apporte un 17e. Après avoir ainsi fait le tour du championnat belge, elle est rapidement promue capitaine à Lille, comme elle l’était à Liège, et s’impose comme une taulière derrière, apportant un répondant physique indéniable. Adroite des deux pieds, elle tente sa chance de temps à autre sur coup-franc. Pour sa première saison en D1 française, elle a inscrit un but très important à Marseille (2-0). Parallèlement, elle est régulièrement appelée chez les Red Flames et a joué l’Euro 2017 au poste d’arrière droite.
Nos 3 Belges ont récemment resigné et seront Lilloises en 2018-2019
Ils auraient pu y être et comme on les met là du coup ils y sont :
Serge DJAMBA : Prêté deux saisons de suite en D1 belge (La Louvière et Ostende), Serge fera plutôt carrière dans les divisions inférieures belges, puisqu’il connaîtra six clubs de D2, D3 et D4.
Salvatore CRIMI : né en 1993, le gardien international U19 a fait toute sa formation au Domaine de Luchin, avant de retourner dans son pays natal. Passé par Zulte Waregem et Charleroi (D1), c’est en D2 et dans un troisième club qu’il effectue ses débuts professionnels. Il s’en souviendra, puisque son équipe (le White Star Bruxelles) s’incline 6-0. Il évolue aujourd’hui en 4ème division, à Woluwé-Zaventem.
Kylian HAZARD : le troisième frère Hazard est passé par le centre de formation du LOSC, comme son premier frère. Non conservé, il prend le chemin de la D2 belge et du White Star Bruxelles, entraîné par l’ancien agent de ses deux frères aînés. Pas au niveau, il rejoint Zulte Waregem, qui vient d’accueillir deux saisons son deuxième frère, Thorgan, avec succès. Malheureusement, son temps de jeu est tout aussi réduit. Voulant à tout prix embrasser une carrière de footballeur professionnel, il rejoint en 2015 Ujpest, en Hongrie, propriété d’un Belge. Sa première saison s’achève avec 5 buts et 4 assists toutes compétitions confondues.
Junior MALANDA : arrière droit de la réserve du LOSC, Junior n’acceptait pas de ne pas avoir sa chance en équipe première. Son avenir losciste bouché par Debuchy (entre autres), Zulte Waregem lui ouvre une porte de sortie en 2012. Il trouve rapidement sa place dans le 11 de base, au poste de récupérateur à côté de Jonathan Delaplace. Sa saison est extraordinaire puisque Zulte Waregem termine vice-champion. Junior force un transfert vers Wolfsburg à l’été 2013. Il reste une demi-saison de plus à Zulte, le temps de faire très belle impression en Ligue Europa. Il fait ensuite valoir ses qualités en Bundesliga, où il fait rapidement l’unanimité avant d’avoir un creux, fin 2014. Il meurt dans un accident de voiture en janvier 2015, à 20 ans.
Sébastien DEWAEST : très costaud et pas spécialement habile avec ses pieds, Dewaest est comparable à Soumaoro. Non désiré par Chihab avec la réserve du LOSC après 11 années de bon service dans les équipes de jeunes, le défenseur central rejoint Roulers en D2 belge, malgré l’intérêt de clubs de D1 (qui souhaitaient d’abord le faire jouer en réserve). Deux saisons et demie d’apprentissage suffisent à attirer l’œil de Charleroi, qui l’accueille en 2013. Il est ainsi un titulaire indiscutable de l’excellent Felice Mazzù et aide les Zèbres à se qualifier pour la Coupe d’Europe. L’aventure est de courte durée puisqu’ils sont éliminés lors des tours préliminaires. Genk vient alors aux nouvelles et l’arrache pour 3M€ en août 2015, quelques heures après une phrase que les supporters carolos ne lui pardonnent pas : « si c’est pour aller à Genk, autant rester à Charleroi ».
Dino ARSLANAGIC : après quasiment une décennie du côté de Mouscron, il trouve refuge au Domaine de Luchin lors de la faillite du club hurlu en 2009, peu après ses 16 ans. Il n’y reste que deux ans, puisqu’il rejoint le Standard de Liège en juin 2011. Utilisé pour la première fois en équipe première fin 2012 lors d’un match de Coupe de Belgique en tant que défenseur central, il gagne du temps de jeu et s’impose comme titulaire régulier au cours des saisons 2013/2014 et 2014/2015 (respectivement 29 et 35 matchs). Malheureusement pour lui, ses prestations ne sont pas suffisantes et il perd petit à petit sa place. Titulaire lors de play-offs sans enjeu, il participe tout de même à 24 matchs lors de la saison 2015/2016. Aujourd’hui sur une voie de garage, il est à la recherche d’un nouveau challenge.
Birger LONGUEVILLE : venu de Bruges, le grand blond avec deux chaussures parfois noires et parfois d’autres couleurs Birger ne reste que deux saisons au LOSC (2007-2009). On le retrouve ensuite du côté d’Anderlecht, où son passage n’est pas beaucoup plus marquant. Il descend alors d’un étage et se retrouve à Roulers, avec qui il fait ses débuts pros. Une saison et demie et 10 matchs et dix matchs plus tard, Longueville quitte le football professionnel et rejoint Deinze en D3. Il quitte le club en 2015 sur une promotion. Il évolue depuis à Berlare, un club de 5ème division proche de Lokeren.
Steeven WILLEMS : Peut-être te souviens-tu de ce 13 juillet 2012. Ce jour-là, le HAC inaugure son nouveau stade et le LOSC est l’invité de marque. Après une première mi-temps avec la meilleure équipe possible (Debuchy, Chedjou, Martin et Kalou sont absents), Rudi Garcia fait largement tourner en 2ème mi-temps. Outre Klonaridis et Julian Michel, Steeven Willems était là. Et il a été plutôt bon dans mes souvenirs. Néanmoins, ses prestations avec la réserve seront assez quelconques et Steeven rejoint la Jupiler Pro League et Charleroi en 2013. S’il joue en moyenne une vingtaine de matchs par saison, il semble cette fois avoir passé un cap puisqu’il n’a toujours pas raté une minute de championnat pour le moment. Il marque même de très loin (même si c’est une drôle d’idée de jouer avec un ballon de plage).
Viktor KLONARIDIS : 50% Belge, 50% Grec et 100% pas au niveau, Totor cumule tout de même 38mn en Ligue 1 en 2012-2013. Prêté six mois à Mouscron en D2 (8 matchs, 2 buts), il repart rapidement en Grèce (d’où il était venu) pour prendre un peu plus de plaisir : 103 matchs avec le Panathinaikos, 23 buts, 16 passes décisives et une polyvalence à couper le souffle (ce qui ne veut rien dire). A l’été 2016, il rejoint le RC Lens, où son temps de jeu lui-même est limité.
Posté le 21 septembre 2016 - par dbclosc
Cherche Jean-Pierre à coût Meudic. Sur la carrière de J.-P.Meudic
Il y a de cela plus de 36 ans, un petit jeune nommé Jean-Pierre (si tu trouves que « jeune » et « Jean-Pierre » ne fonctionnent pas, tu fais preuve d’anachronisme par rapport à 1980) débutait avec la réserve du LOSC.
Seulement 16 ans, mais un vrai talent. Jean-Pierre Meudic, c’est l’avenir du LOSC. Avec d’autres, comme Pascal Plancque, Éric Péan et tant d’autres, comme Thierry Froger et son frère. En tout cas, le jeune Jean-Pierre (arrête, je t’ai déjà dit ce que je pensais de tes anachronismes), de tous les espoirs du LOSC, c’est clair qu’il n’est pas le moins prometteur.
Lancé par Georges Heylens
Au bout de trois saisons avec la D3, Jean-Pierre n’a toujours pas joué avec l’équipe première. On décide alors de le prêter en D2, à Libourne. Titulaire indiscutable en attaque ou au milieu, le jeune homme de 19 ans inscrit 9 buts et revient dans une équipe très jeune, avec Thomas, Froger, Périlleux, les frères Plancque et bien d’autres. C’est Georges Heylens qui lance Jean-Pierre dans le grand bain. Non, non ! Ne t’inquiète pas ! Il ne l’a pas vraiment « lancé ». C’ est une manière de dire : en fait, il débute avec le LOSC, le 21 août 1984, à 10 minutes de la fin d’un match maîtrisé par les Dogues contre le PSG. Ça fait 3-0 et ça finira à 3-1, mais le but encaissé, c’est pas la faute de JP.
Pour sa première saison lilloise, Meudic joue 18 rencontres de D1 et une en coupe et se révèle comme un talentueux dribbleur qui sait marquer et provoquer : 4 buts inscrits au total, mais aussi d’autres actions décisives. Le petit Jean-Pierre a de l’avenir.
Et puis là, paf ! Le jeune talent ne confirme pas tous les espoirs placés en lui. Georges lui fait moins confiance et Jean-Pierre n’est titularisé qu’à 5 reprises et entre 11 fois en jeu pour 1 but inscrit et un apport global assez limité. A l’été 1986, Gaston Mobati revient de son près de Montceau et la doublette belge Desmet-Vandenbergh arrive. Autant dire que la concurrence s’annonce rude.
Pour autant, malgré cette concurrence, Heylens compte sur lui. Il joue d’abord quelques matches en coupe de la Ligue, fait quelques entrées en D1. Lors de la victoire à Bollaert (3-1), entré à la mi-temps, c’est lui qui centre sur l’égalisation :
http://www.dailymotion.com/video/x8baxy
Il est même associé au duo belge contre l’OM d’entrée de jeu lors de la journée suivante. Avec succès puisqu’il signe l’un des deux buts lillois (2-2) et réalise une belle prestation.
http://www.dailymotion.com/video/x2epvky
La suite sera quand-même en dent de scie. Apprécié par Heylens parce qu’il offre un profil différent et complémentaire aux trois attaquants lillois, Meudic a à la fois montré de belles dispositions mais aussi une trop grande irrégularité pour pouvoir prétendre à une place de titulaire. Il dispute quand-même 29 matches toutes compétitions confondues (bourguignonne), inscrit 5 buts, en donne d’autres. Insuffisant pour être prolongé.
La Roche-sur-Yon
Quand débute la saison 1987/1988, Jean-Pierre a toujours son talent, mais plus de club. Début septembre, il signe chez les modestes Vendéens de La Roche-sur-Yon qui ne visent pas plus que le maintien. Meudic s’affirme comme le meneur incontestable de cette équipe, cumulant 8 buts (dont 1 en coupe), 4 passes décisives (1 en coupe) et pas mal d’autres actions décisives. La saison suivante débute sur les mêmes bases, et il semble que la suite est encore meilleure : Meudic éblouit la D2 de sa classe à partir de décembre 1988 et jusqu’à la fin de saison. Il marque 8 buts (dont 4 en coupe) et abreuve surtout ses camarades de caviars (là encore, c’est une expression) et régale le public de ses dribbles (expression). La Roche semble trop petite pour lui (expression). La D2 aussi. Mais parce qu’on est dans les années 1980, Jean-Pierre y reste quand-même une année de plus (sens propre).
Qui aurait cru que La Roche pourrait se payer un tel joueur à prix Meudic ?
Sa dernière saison à la Roche ne sera pas la meilleure même s’il demeure un leader incontesté dans son équipe qu’il quitte après avoir contribué à assurer son maintien pour rejoindre Bourges, sa ville natale. Meudic assure encore et marque à 11 reprises même s’il est encore plus souvent utilisé au milieu qu’en attaque. Là encore, Jean-Pierre est l’un des cadres de l’équipe.
Pau avec Pascal Plancque et les montées ratées
Et malgré son talent, Jean-Pierre se retrouve à nouveau sans club à l’été 1991. En décembre, il se résigne à signer à Pau, un ambitieux club de D3 et rejoint Pascal Plancque qu’il connaît depuis le centre de formation lillois. Jean-Pierre éclabousse le club palois de sa classe et fait même de l’ombre à ce bon vieux Pascal, marquant 4 buts au passage.
En 1992/1993, Meudic inscrit 13 buts et, surtout, il a la classe. Premier de son groupe de D3, Pau doit pourtant disputer des play-offs pour savoir s’il monte en D2, la faute à la récente réforme qui fait que seulement deux des six premiers de chaque groupe de D3 monteront en D2. Deuxièmes de leur groupe sur trois, les joueurs de Pau échouent d’un poil.
En 1993/1994, Jean-Pierre ne se démonte pas. Il marque encore 7 buts au sein du milieu de terrain de son nouveau club, Lyon-Duchère et se bat pour la montée en D2 jusqu’au bout : troisièmes de leur groupe de Nationale 1, les Lyonnais échouent à un point.
Fin de carrière pépère à Libourne
Jean-Pierre a maintenant 30 ans. Après son départ de Lille, plutôt que de jouer les seconds couteaux dans des gros clubs, il a toujours préféré être la star dans des clubs moins huppés, comme ça a été le cas à La Roche, Bourges, Pau et Lyon-Duchère. Cette saison 1994/1995, il signe à Libourne, dix ans après son retour de prêt.
Clairement, Jean-Pierre est sur le déclin et reste trois années au total dans le club libournais.
Certes, il n’a pas été aussi haut que son talent lui aurait sans doute permis. Pas grave et peut-être même pas un problème, au contraire : c’était la condition nécessaire pour qu’il régale supporters rochais, berruyers, palois et lyonnais. Pas toujours régulier, certes, mais diablement bons quand il le voulait.
Le genre de joueur qu’on aime bien, aussi parce que sa trajectoire n’est pas linéaire. Parce que, comme dirait en substance Meetic, c’est aussi pour ses défauts qu’on l’aime (J’ai vraiment fait référence à Meetic, là ?!)
Posté le 17 septembre 2016 - par dbclosc
Le rendez-vous raté du LOSC avec Patrice Garande (et réciproquement)
On est tout début août 1989. Alors que Bernard Gardon tenait absolument à ce qu’Erwin Vandenbergh reste au club, ce dernier fait le forcing pour partir. L’Antwerp lui promet monts et merveilles et Erwin semble un peu lassé de porter un maillot floqué Peaudouce. A force de traîner des pieds, certes un peu moins bruyamment que Florian Thauvin plus de vingt ans plus tard, il semble que les Dogues doivent se résigner, d’autant que le championnat est déjà commencé. Le dossier de l’attaque doit donc se résoudre de toute urgence.
Et là, contact est pris avec Patrice Garande, 28 ans et une vraie valeur sûre du championnat de D1. Sous contrat avec Saint-Etienne, Patrice n’y est alors plus désiré. Sa dernière saison stéphanoise a été décevante et les dirigeants stéphanois viennent de recruter rien de moins que Rob Witschge, international néerlandais, pour épauler Tibeuf, Mendy et Chaouch.
A l’époque, Garande n’est donc pas l’entraîneur de Caen, mais il a une vraie carte de visite (manière de dire qu’il a fait quand même des trucs pas mal dans sa carrière de foot, en fait il a ptet une carte de visite, mais ça n’est pas l’objet de l’article).
Formé à Saint-Etienne, il y est barré et part au Chênois, en Suisse en 1979, à 18 ans, et y inscrit 13 buts (9 en D1, 4 en coupe). Il revient en France l’année suivante avec la D2 française d’Orléans et termine deuxième buteur de son groupe de D2 (20 buts) derrière l’ancien lillois Celmar Campagnac. A 20 ans, il attire le regard de Guy Roux qui le recrute (donc à Auxerre). Patrice prend progressivement ses marques et inscrit déjà 14 buts lors des deux premières saisons. En 1983, Il devient un titulaire indiscutable et termine meilleur buteur de D1 (sans tirer un seul péno !) avec 21 buts, tout en réalisant 5 passes décisives. La saison suivante, il s’arrête à 13 buts mais porte son total de passes décisives à 7.
En 1985, nouveau défi pour Patrice qui s’en va à Nantes. Saison modeste pour Patrice qui ne s’impose pas comme titulaire et n’inscrit que 4 buts. Il se relance à l’ASSE, son club formateur, permettant aux siens d’accrocher la 4ème place tandis qu’il termine deuxième buteur de D1 avec 17 réalisations. Et en parallèle, il offre encore 5 passes dé et honore même sa première sélection en équipe de France A. Et puis arrive 1988-1989. Seulement 9 buts, une saison décevante, mais bon, on s’étonne que l’ASSE ait fait aussi peu de cas de LE Patrice Garande.
Et Patrice se retrouve donc sur le marché des transferts. De toute évidence le bon plan pour Lille. Surtout que Garande offre un profil d’avant-centre très complet, potentiellement passeur donc, mais aussi à l’aise des deux pieds et très efficace de la tête. Bref, pour Lille, si Sauvaget semble peut-être un peu léger pour endosser un rôle de titulaire, il apparaît comme un bon substitut à la future doublette Garande-Mobati. Patrice Garande passe alors sa visite médicale à Lille le 3 août 1989.
Et puis arrive le 4 août.
Moi, Philippe Tibeuf, le grand magicien, je vais faire disparaître mon copain Patrice Garande du LOSC !
Le 4 août, Erwin Vandenbergh annonce que, finalement, Antwerp ne lui offrait pas autant monts et merveilles que ça. Et que de toute façon, il sait pas ce qu’il foutrait avec des monts et des merveilles alors qu’il pourrait avoir des francs français à la place. Et que en fait il voudrait rester. Et vu qu’il dit ça et qu’il est encore sous contrat, ben en fait ça veut dire qu’il va rester. Et donc, pas de Patrice Garande.
Patrice Garande doit finalement se résigner – pas de bol – à signer au RC Lens et en D2 en plus. En 14 rencontres, Patrice n’inscrit que 5 buts (dont 2 pénos). Et malgré une victoire 8-0 contre Abbeville lors de la dernière journée, Lens ne termine que 8ème de son groupe. Comme lors du Lille-Laval (8-0) de la dernière journée de la saison précédente, Roger Boli joue. Mais ça, on en reparlera bientôt …
Posté le 29 août 2016 - par dbclosc
Ni géniaux, ni nuls, bien au contraire (mais tellement nécessaires) ! (Moment grenadine)
Pascal-Régis Garagiste nous parle de ces joueurs du LOSC qui n’étaient pas nécessairement les meilleurs, du polyvalent pas génial mais toujours très utile au courageux éternel remplaçant prêt à passer 15 ans sur le banc de son club de cœur, en passant l’avant-centre qui marque toujours ses 8 à 10 buts par saison mais surtout jamais plus. Une ode à la moyenneté à grands coups d’ouvertures de parenthèses. Et prépare ta grenadine : si tu ne sais plus où tu l’as mise, t’inquiète, Pascal-Régis va te le rappeler.
Je sais, petit filou, que si le nom majestueux d’« Eden Hazard » parvient au creux de ton oreille, tu ressentiras comme une légère excitation à la limite de la demi molle, ne sois pas prude, ça n’en vaut pas la peine.
Mais comme je sais aussi que tu es futé comme un renard (non, pas Hervé), tu as déjà saisi, car tu as lu le titre en premier (tout le monde fait ça rassure-toi, tu n’es différent), qu’il s’agira ici de joueurs ni exceptionnellement forts techniquement ni (si tu te perds parfois dans mes phrases parsemées de parenthèses, n’hésite pas à faire des petites pauses, sers toi un bon sirop de grenadine dans le placard de la cuisine en haut sur la droite) particulièrement nuls à chier (j’opterai à titre d’exemple dans cette dernière catégorie pour Olivier Pickeu (ça veut dire que lui était particulièrement nul à chier lui , t’avais compris hein?)).
On y va ? (Tu noteras que je n’attends pas ta réponse : d’ailleurs, c’est mieux pour tout le monde, parce que si j’attendais ta réponse l’article complet se ferait en plusieurs morceaux sur plusieurs semaines).
Donc oui, il y a comme dans tout bon club de foot qui se respecte des mecs moyens qui arrivent à l’heure, toujours propres sur eux et qui disent toujours bonjour le matin,
ça va toujours quand tu leur demandes, et ils prennent toujours des nouvelles de ta famille. (« Bonjour ! » « ça va ? » « ça va super bien ! Et toi et ta famille ? »).
Et bah cette attitude se ressent sur le terrain, et ouais !
Ils ratent 1 passe sur 8, ils centrent quand il le faut, marquent 6 buts par saison, ne se blessent jamais très longtemps et toujours propres sur eux – je l’ai déjà dit mais c’est important – et, en fin de saison tu dis, « bah il est où ce con de Bernard, je le vois plus dans son couloir? À Lorient ? Mais depuis quand ? ».
Un jour peut-être le génial créateur (mais néanmoins ami) de ce blog nous apportera plus de chiffres quant à ce que j’avance là (les chiffres et moi ça fait deux, (t’as compris la blague ?) (moment grenadine)).
Et bien sûr en capitaine d’honneur Nolan Roux ! Alors lui quelle classe dans le standardisme du football, il était tellement moyen qu’on n’avait rien à lui reprocher et ça c’est pas respectueux des supporters. Et chaque saison à Lille, il a marqué 10 buts tout pile, pas un de plus, pas un de moins, histoire d’être sûr de ne concurrencer ni Ibrahimovic, ni Walquir Mota. D’ailleurs je me demande dans quel club il s’est encore fourré celui-là (Roux, pas Mota), Mais il était pas seul le bougre, parce que des mecs comme lui y’en a autant que d’éjaculations de Rocco Siffredi un mois d’avril (mois plutôt tranquille habituellement niveau facial) : si je te choque n’hésite pas à en faire part à qui de droit. (intense moment grenadine)
Nolan répondant de façon moyennement neutre à une question franchement bateau
De mon chapeau je sors les noms de mes héros standards tels que :
- Agasson : ce bon vieux Ted, même absent il répondait présent. Je pense même que c’est un peu grâce à lui qu’on a été champions en 2011.
- Chalmé : un centre réussi une passe contrée sans conséquence, merci pour tout. Il nous a fait aussi une bonne blague, dans un match à Ajaccio où il marque ses 3 seuls buts lillois en l’espace de 24 minutes en 2004, histoire de nous faire croire l’espace d’un instant qu’il était le meilleur joueur du monde.
- Delpierre : parfois il donnait l’impression d’être bon, mais dans les stades on voit jamais aussi bien qu’a la téloche.
- Dumont : « hey Stephou, ça te dérange pas d’être remplaçant pour les matches retour ? » « D’accord coach ». Sympa, le gars.
- Ecker : une praline au parmesan et un puis l’OM, rien à ajouter.
- Frau : nez grand + taille petite, cela nous fait un ensemble moyen. Comment ça on n’additionne pas des choux et des patates ? J’additionne pas des choux et des patates j’additionne des tailles et des nez.
- Leclercq : à ses débuts à 17 ans, on s’est dit qu’on avait un futur grand avec Fabien. Et puis assez vite on s’est rendu compte qu’on avait un actuel moyen.
- Puis pour conclure voici une petite liste rapide de moyenneté : Koot, Lobé, Moussilou, Noro, Obraniak, Pedretti… j’en passe et des moyens.
Parfois l’important n’est pas forcément de participer (Et réciproquement) (Moment grenadine)
à vous Cognacq Jay
PRG
Posté le 13 août 2016 - par dbclosc
Philippe Périlleux, le juste milieu
En 1984, un petit jeune de pas encore 21 ans signe au LOSC en provenance du voisin valenciennois. Il s’appelle Philippe Périlleux, et passera sept saisons consécutives avec le LOSC, partant alors pour Montpellier pour revenir faire une dernière saison avec les Dogues en 1995/1996. Milieu de terrain, Philippe jouera également en défense avec notre maillot, mais c’est bien en se fixant au milieu lillois qu’il donnera sa pleine mesure.
Selon le blog « radiobièrefoot », « ses plus belles heures, il les a passé avec Montpellier ». Laisse-nous te dire que c’est une belle connerie (et je ne parle pas que de la faute grammaticale). Ses plus belles heures, c’est avec nos couleurs qu’il les a connues (1).
Un milieu défensif à la frappe de mule
Au départ, Philippe Périlleux et d’abord un joueur à vocation défensive. A ses débuts avec le LOSC, c’est d’ailleurs souvent dans un rôle de défenseur latéral gauche qu’il est utilisé par Georges Heylens. C’est notamment dans ce rôle qu’il joue lors de l’inoubliable victoire contre Bordeaux en coupe de France en mars 1985 (5-1), comme dans de nombreuses autres rencontres de l’ère Heylens même s’il a d’abord été recruté pour jouer milieu défensif au poste de n°6.
Périlleux, alias « le salto arrière », parce que le salto arrière, c’est périlleux
Au cours de ses trois premières saisons, Philippe marque donc assez peu : 5 buts, dont 2 en coupe de France. Avec l’arrivée d’Alain Fiard, en 1987, Périlleux se voit octroyer davantage de libertés offensives ce qui sied vraisemblablement bien aux qualités qui sont les siennes. Rugeux récupérateur à la D’Amico, Philippe aimait transpercer les défenses et décocher une mine des 25 mètres.
C’est donc dans un rôle légèrement plus haut qu’il s’épanouit : d’ailleurs les descriptifs des buts de Périlleux par France Football traduisent bien le style qui était le sien en la matière. Contre Nantes, pour la première journée de championnat 87/88, il « frappe comme un sourd » (2) inscrivant son premier but de la saison. En fin de saison, il marque son second d’une « frappe lourde » des vingt mètres à Pascal Olmeta, alors gardien du Matra Racing. La journée suivante « il tire juste avant de pénétrer dans la surface de réparation » pour son troisième but de la saison. Contre Monaco, fin 1989, il « récupère la balle à 25 mètres et bat Ettori d’un tir tendu au fil de l’herbe » donnant l’avantage aux siens contre Monaco. La journée suivante, c’est d’un coup-franc « aux 25 mètres […] en pleine lucarne » qu’il égalise contre Cannes. C’est lui qui marque le tout premier but de la saison 1990/1991, sur coup-franc, « d’un tir canon » à 25 mètres du but.
Bref, il tire comme un bourrin, mais bien.
Presque Etoile d’Or France Football
Philippe n’était pas à proprement parler ce qu’on peut appeler un joueur technique. Il n’en a pas moins été l’un des meilleurs milieux de terrain français sur la fin des années 1980 et le début des années 1990. Ainsi, en 1989/1990, il réalise la meilleure saison de sa carrière, ce qui lui vaut d’être le deuxième meilleur joueur de D1 au classement des étoiles France Football et le meilleur de tous les joueurs de champ (3). Philippe ne joue jamais aussi haut que cette saison-là, entre un rôle de relayeur gauche et d’ailier, inscrivant 9 buts en championnat.
Le 10 octobre 1990, il connaît la première de ses deux sélections en équipe de France B – ancienne appellation de l’équipe de France A’ – contre la Tunisie (4-0). Techniquement moyen, certes, mais doté d’une volonté à toute épreuve, ce qui en aurait fait un joueur idéal pour le LOSC de Vahid Halilhodzic quelques années plus tard.
Si c’est sous le maillot lillois que Philippe connaît ses deux sélections A’, consécration d’une carrière commencée honnêtement puis caractérisée par une montée en puissance progressive, il aurait pu les connaître ailleurs. A l’été 1990, il avait clairement exprimé ses velléités de départ, lassé, comme la plupart de ses coéquipiers de l’instabilité chronique à la tête de l’équipe dirigeante. Si Galtier, Angloma, Pelé et Vandenbergh s’en vont sous d’autres cieux (4), Philippe passera une ultime saison à Lille, jouant un rôle primordial dans la belle 6ème place acquise par les siens, belle surprise au demeurant.
Il s’en va alors à Montpellier, où il passera trois belles saisons avant d’en connaître une quatrième plus difficile pour terminer sur le banc des remplaçants ou en tribune.
Philippe is back
Et arrive l’été 1995. Indésirable à Montpellier, c’est tout naturellement vers Lille que Philippe se tourne pour ce qui sera sa dernière saison en D1. Ça ne sera pas sa plus belle, certes, ses qualités s’accommodant vraisemblablement assez mal des années qui passent. Il disputera 18 nouvelles rencontres de D1, perdant progressivement sa place. Il offre aussi un dernier échantillon de son talent offensif en coupe de la Ligue contre Caen, marquant un dernier doublé, en somme le dernier show Périlleux. Ceux qui découvrent alors le LOSC n’ont sans doute pas été impressionnés par ce glorieux ancien : ils ont au moins eu la chance de voir en vrai The Legend. Même si The Legend (5) était un poil, que dis-je, une barbe, en dessous de son niveau d’antan.
Philippe s’en va alors à Dunkerque pour disputer sa toute dernière saison professionnelle. Il raccroche alors après 15 années de carrière pro, dont 11 passées dans le Nord et jamais dans le Pas-de-Calais si ce n’est pour disputer les derbys. Huit années lilloises au cours desquelles il ne gagne aucun trophée (6) mais donne de belles émotions aux supporters. Il dispute au total 289 rencontres pour 26 buts inscrits sous nos couleurs (7) : 245 en D1 (21 buts), 34 en coupe de France (3 buts), 6 en coupe de la Ligue « old school », 2 en coupe de la Ligue « nouvelle version » (2 buts) et 2 en tournoi de la CUDL.
(1) Outre qu’on est d’incorrigibles chauvins, on dit ça parce qu’on ne trouve pas de vraies raisons de dire que Philippe aurait connu des heures plus glorieuses à Montpellier qu’à Lille.
(2) expression étrange : les sourds que je connais ne frappent pas spécialement fort.
(3) agriculteurs compris.
(4) On dit ça en toute laïcité.
(5) Oui, c’est de Philippe dont je parle. Pour moi, c’est lui The Legend.
(6) Sauf le tournoi de Martigues en 1988.
(7) Hors tournoi de Martigues.
Posté le 28 juillet 2016 - par dbclosc
Putain, mais Doukisor (2/2) ? Les bonnes pioches du LOSC
Suite de notre dossier sur les Doukisor ! Après les flops hier, les bons coups du LOSC. Même principe : il s’agit vraiment de s’attarder sur des inconnus (comme on suit le championnat belge, on ne parle pas de Delaplace qu’on connaissait un peu, mais il aurait pu figurer ici), et il y a sans doute une part de subjectivité que vous pouvez contester. En prime, un bonus « inclassables ».
Présentations par ordre alphabétique.
Milenko Acimovic (2004-2006)
Arrivé lors du mercato hivernal de la saison 2003-2004, il était en déshérence à Tottenham, où il n’est pas parvenu à s’imposer en 18 mois. Sa venue, conjuguée à celle de Tavlaridis derrière (voir plus bas), correspond à une sacrée embellie dans le jeu du LOSC, qui préfigure la superbe saison 2004/2005. Acimovic, c’est la classe : meneur de jeu élégant, belle vision du jeu, auteur de quelques buts superbes (un corner direct pour son premier match à Metz en janvier 2004, une patate dans la lucarne d’Elana en août 2004 contre Caen, un lob sur Wimbée à Metz de 30 mètres…), ou tout en finesse (des petits coups de patte dans le petit filet opposé). Et, bien entendu, son inoubliable but contre Manchester United au stade de France. Bon, il a obtenu aussi quelques pénaltys généreux, mais quand ça nous est favorable, on dit rien hein. Victime d’une fracture de la malléole et d’un arrachement des ligaments contre Sochaux en janvier 2006, il manque la fin de la saison et ne retrouve pas sa place, barré par la concurrence de Keita. Il quitte le LOSC sur la pointe des pieds, à une période où le club tourne bien, pour l’Arabie Saoudite, puis l’Autriche. Au total, il a joué avec le LOSC 47 matches en L1 (12 buts), 18 en coupe d’Europe (5 but) et 4 en coupes nationales (1 but).
Bojan Banjac (1996-1998)
Nous sommes d’accord : on peut s’interroger sur le fait de placer Bojan Banjac ici. Il n’est resté que deux saisons au LOSC, la première en étant parfois blessé, la seconde en ne jouant quasiment pas. Mais il a indéniablement apporté une touche technique au jeu du LOSC qui en avait manqué cruellement depuis quelques années. Son entente avec Miladin Becanovic a permis un superbe début de saison 1996-1997, avant que l’équipe ne s’effondre. Bémol : il ne marque qu’un but en D1, contre Nancy. En D2, Thierry Froger ne l’utilise qu’à 15 reprises, principalement comme remplaçant (1995-1997)
Miladin Becanovic (1995-1997)
Au départ, ce n’était pas vraiment gagné pour Becanovic : arrivé à Lille comme joker en septembre 1995, il avait raté un essai à Nantes, et était trop cher pour Lille durant la période officielle du mercato. S’il marque quelques minutes après sa première entrée en jeu, il apparaît rapidement qu’il est en surpoids et un peu pataud ; et même si son arrivée coïncide avec une embellie dans les résultats, il n’est pas vraiment le buteur attendu, puisqu’il ne score ensuite qu’à deux reprises, en coupe de la ligue. En revanche, il explose la saison suivante, comme on l’avait expliqué dans notre bilan de 1996-1997. 13 buts, pas mal de rêves durant un bon tiers de la saison, et un mémorable T. Shirt en souvenir : « tremblez gardiens, Becanovic va encore frapper ». Sur notre page facebook, Miladin nous avait indiqué que son passage à Lille était le meilleur moment de sa carrière. Par la suite, il a été transféré à Marseille, où il n’a pas marqué, avant de jouer pour Le Havre avec d’honnêtes performances. Il a remporté trois trophées avec le Partizan de Belgrade (deux titres de champions de Serbie et une coupe nationale). Pour plus d’informations sur le parcours de Miladin Becanovic, l’article que nous lui avons consacré est à relire ici.
Fernando D’Amico (1999-2003)
Est-il encore besoin de présenter Fernando D’Amico, à qui nous vouons un culte à DBC ? Arrivé en 1999 du club de deuxième division espagnole de Badajoz, il a d’abord été repéré sur cassette vidéo par Pierre Dréossi et Vahid Halilhodzic, avant de définitivement convaincre l’entraîneur à l’issue du stage d’avant saison à Saint-Cast-le Guildo. Pierre Dréossi raconte : « Recruter sur cassette, c’est une grosse erreur, et souvent une grosse connerie. Donc avec Vahid et le président, on s’est réunis, on s’est dit « qu’est-ce qu’on fait ?« . Il y avait la possibilité de le faire venir en France, on l’a fait venir, et après Vahid l’a pris en stage et a dit « ça ressemble au joueur qu’on a sur la cassette » ». Fernando se rappelle : « Alors que je faisais un essai au LOSC, Vahid m’a fait monter dans le bus sans dire si j’étais retenu ou non. Il m’a regardé dans les yeux et il m’a dit « oui », j’ai compris que j’allais rester ; émotionnellement c’est un moment fort ». La suite, c’est bien entendu la montée en D1 et la Ligue des champions ; mais ce sont aussi des courses dans tous les sens, des milliers de ballons récupérés, un public dingue de lui, une combativité à toute épreuve, et quelques shorts relevés. On lui a consacré un long article il y a quelques mois.
Aujourd’hui, Fernando s’occupe d’une académie de football du côté de Badajoz, d’où est originaire son épouse, et il ne manque pas de venir saluer de temps en temps DBC et ses lecteurs sur twitter et facebook.
Abdelilah Fahmi implore le ciel, alors que Dieu est juste derrière lui.
Abdelilah Fahmi (1999-2003)
Désiré par Vahid Halilhodzic, Abdelilah Fahmi s’installe à Lille avec la réputation d’être un solide défenseur à la lourde frappe de balle. À son arrivée, il frappait beaucoup de coups-francs, avant de les abandonner : il n’a finalement jamais marqué de cette manière. Nantes le voulait également, mais il a préféré retrouver l’entraîneur avec lequel il a été sacré champion d’Afrique en 1997 avec le Raja Casablanca. Il forme durant 3 ans avec Pascal Cygan une charnière centrale très costaude, puisque le LOSC termine meilleure défense de D2 en 2000, meilleure défense de D1 en 2001, et 5e en 2002. La dernière saison est un peu plus compliquée, comme pour tous. En fait, il reste durant la même période que Fernando, avec une trajectoire similaire, et les mêmes exploits partagés. En conflit avec Claude Puel, il quitte le club en 2003 et rejoint Strasbourg. Il termine sa carrière en Turquie, puis au Qatar. En 2001, il déclarait : « On a passé des moments extraordinaires à Lille, tellement intenses qu’ils sont impossibles à décrire. Ce qui s’est passé, on ne l’oubliera jamais. On est fier d’avoir fait partie de cette aventure et d’avoir donné un peu de rêve aux supporters lillois ; je ne les ai pas oubliés non plus ».
Vincent Enyeama (2011- )
Kader Keita (2005-2007)
C’est probablement Marco Ramos qui en parlerait le mieux, lui qui a tant souffert face à notre ivoirien en août 2006 en se faisant systématiquement déborder sur son côté. Mais avant de devenir ce formidable dribbleur, Keita a été un joueur au parcours atypique : passé par les Emirats et le Qatar, il a côtoyé Romario et Batistuta. Si ses capacités techniques sont reconnues, le joueur est réputé ingérable personnellement. Jean-Luc Buisine se rend au Qatar à plusieurs reprises pour négocier le transfert : pas de problème, l’entraîneur d’Al Saad Doha n’en veut plus. « Sportivement, on savait que Keïta n’était pas prêt. Il venait d’un championnat différent, il allait découvrir un rythme plus élevé et une charge de travail nouvelle » explique Buisine : en effet, les premiers mois sont laborieux mais Keita s’affirme peu à peu et se transforme en spécialiste des chevauchées solitaires. Auteur en outre de quelques superbes buts (raid personnel à Saint-Etienne, amorti de la poitrine et volée pied gauche contre Troyes), buteur à Milan, il est revendu une fortune à Lyon où, probablement, il a laissé un souvenir plus mitigé.
Simon Kjaer (2013-2015)
Avec Simon Kjaer, le LOSC réactive un vieux filon : la piste danoise. Il faut dire que son agent est Mikkel Beck. Il relance aussi une piste trouvée dès 2007 : le LOSC s’intéressait déjà à lui, l’avait fait venir à Luchin, mais n’avait pas payé la somme d’1 M€ réclamé par son club formateur, Midtjylland. Alors qu’il ne jouait que peu à Wolfsburg puis à la Roma, il retrouve donc Lille en 2013, et s’impose rapidement comme la bonne surprise du mercato. Solide, bon de la tête, excellent dans le jeu long, Kjaer est aussi un bon tireur de coup-franc. Avec Marko Basa et Vincent Enyeama, il signe un nouveau record dans le championnat de France : le LOSC n’encaisse que 4 buts lors des 16 premières journées. Il est transféré n Turquie pour 8 M€.
Vladimir Manchev (2002-2004)
Arrivé en 2002, tout frais meilleur buteur du championnat de Bulgarie, il est censé former une redoutable paire d’attaque avec Hector Tapia. En fait, il forme surtout un redoutable couple avec son épouse, une ex-Miss Bulgarie. Sur le terrain, Manchev a un style assez peu académique, donnant souvent l’impression de s’emmêler les pinceaux, tête baissée, mais il a su faire des chevauchées assez intéressantes. Pour sa première saison, il marque un honnête total de 7 buts, puis 13 en 2003-2004. Blessé à la fin de l’hiver, il perd sa place au moment où une nouvelle ossature, notamment avec Acimovic, se construit, et Matt Moussilou en profite pour s’imposer à la pointe de l’attaque. Il quitte le LOSC quelques mois plus tard.
Michel Bastos (2006-2009)
Jean-Luc Buisine, qui voyage décidément beaucoup, le fait venir de Figueirense FC, au Brésil. Comme Kader Keita, il lui faut quelques mois pour s’adapter. Rapide, doté d’une grosse frappe pied gauche, il a inscrit quelques coups-francs mémorables (à Sochaux, à Lyon), et des buts face à Lens, dont un très joli en 2007. Sa dernière saison, sous la direction de Rudi Garcia, est la plus accomplie, avec 14 buts et une influence considérable dans le jeu, permettant au LOSC de retrouver l’Europe.
Rafael Schmitz (2001-2007)
C’est ce qu’on appelle un bon coup à retardement. Débarqué en 2001 d’on ne sait où, il prend part à quelques bouts de match lors de sa première saison, au poste d’arrière gauche, et on ne peut pas dire qu’il y était très à l’aise. Pis quasiment rien durant les deux saisons suivantes. Il est prêté quelques mois en Russie, et revient à Lille lors de l’été 2004. à la surprise générale, il est titulaire lors du premier match de la saison contre Auxerre : le début de saisons pleines en défense centrale. Du travail propre, un excellent sens du placement, et un sacrée confiance qui tranche avec ses prestations fébriles des premières saisons. En 2007, il est prêté à Birmingham, avant de revenir en France, à Valenciennes. Souvent blessé, il termine sa carrière au Brésil.
Mile Sterjovski (2000-2004)
En août 2000, les supporters se rendant l’entraînement aperçoivent un joueur qu’ils n’identifient pas. Après quelques jours, la Voix du Nord annonce qu’un Australien d’origine macédonienne du nom de Mile Sterjovski est à l’essai au LOSC. Gros éclat de rire. Il arrive de Paramata Power, et a joué les Jeux Olympiques de Sydney en 2000. En fait, son agent a envoyé une cassette à plusieurs clubs européens, dont le LOSC, compilant quelques performances de Mile. Après deux semaines d’essai, Vahid dit banco. Il inscrit son premier but contre Sedan, mais se révèle vraiment quelques jours plus tard grâce à un doublé contre le PSG, lors d’un match à rejouer (2-0). Spécialiste des frappes sur le poteau, il était une valeur sûre, et fait partie des rares joueurs qui ont à la fois eu les faveurs d’Halilhodzic et de Puel, même s’il n’a jamais été vraiment titulaire indiscutable. Il est de ceux qu’on a appelés les « remplaçaires » : 91 matches en 4 ans, mais seulement 48 titularisations, et 15 buts. Ses performances à Lille lui ont permis d’être sélectionné en équipe première d’Australie : plus tard, il est convoqué pour la coupe du monde 2006. On se rappelle aussi un précieux but pour le maintien contre Rennes en 2003. Il est le dernier buteur de l’ère Vahid, en offrant la victoire contre le PSG en mai 2002 (1-0). La suite de son parcours est passée par la Suisse, la Turquie, l’Angleterre, et l’Australie. Une petit compil de ses buts lillois à voir ici.
Efstáthios Tavlaridis (2004-2007)
Défenseur grec prêté par Arsenal lors du mercato hivernal 2003-2004, il a apporté de la stabilité à la défense. Et pourtant, son premier match n’est pas un bon souvenir : il dévie un centre de Reinaldo dans le but de Wimbée, et le PSG s’impose grâce à ce csc. Cependant, ce match avait déjà permis de mettre en valeur les qualités athlétiques de Tavlaridis. Grâce au LOSC, il est sélectionné en équipe nationale grecque, mais après le titre européen de 2004. Sa dernière saison a été plus laborieuse, et il était même parfois agaçant tant les fautes inutiles, les cartons et les relances approximatives se cumulaient (s’il n’y a pas de faute idiote sur Saha, on n’aurait jamais entendu parler du coup franc de Giggs…). Mais bon, c’était bien !
Milivoje Vitakic (2004-2007)
Défenseur serbe aligné soit à gauche, soit en défense centrale, il a été un bon joueur, même s’il a de moins en moins joué sur le terrain durant les 3 ans qu’il a passés au LOSC. Il venait de l’étoile rouge de Belgrade, tout juste récompensé d’un troisième titre de champion de Yougoslavie. Il marque son seul but sous les couleurs de Lille en coupe d’Europe, à Athènes, pour une victoire 2-1. Mention spéciale pour son match à Manchester United où, au marquage de Ronaldo, il a été un gros bourrin envoyant plusieurs fois le Portugais en touche.
Robert Vittek (2008-2010)
Acheté 4 M€ à Nuremberg en 2006, revendu 2 M€ deux ans plus tard après 52 matches et 11 buts marqués, ces quelques chiffres ne plaident pas vraiment en faveur de cet attaquant slovaque. Et pourtant, on l’aimait bien le Robert : excellent joueur de tête, très technique malgré sa grande taille, doté d’une bonne frappe de balle des deux pieds, son problème était la vitesse, dans un système de jeu basé sur la projection rapide en avant prônée par Garcia. Il a parfois joué plus en retrait, en n°10, une position dans laquelle il a été très bon. Autrement dit, il se serait certainement davantage épanoui avec un Vahid, qui aimait les grands attaquants qui servaient de pivot et de remiseur, qu’avec Garcia. Mais indéniablement, il lui est resté quelque chose du grand espoir qu’il a été, puisqu’il avait signé un pré-contrat au Real Madrid à 17 ans, mais une sale blessure l’a empêché de rejoindre l’Espagne. Il détient en outre quelques records, comme par exemple le premier joueur à avoir inscrit deux triplés consécutifs en Bundesliga ; il est le premier buteur slovaque en coupe du monde, et y a inscrit 4 buts en 2010.
Bonus : Non classés
Adekamni Olufadé (2001-2002)
Joueur difficile à classer : arrivé en 2001 de Lokeren, cet attaquant togolais a peu joué, et est principalement entré en jeu dans des fin de matches assez tranquilles, à une époque où, de toute façon, on aimait tout le monde. Il n’inscrit qu’un seul but en championnat, mais décisif, à Sedan (1-1). Et il est surtout l’auteur de l’égalisation contre La Corogne en Ligue des Champions, grâce à une superbe frappe. Même s’il n’est l’homme que d’une action, elle reste gravée dans nos mémoires.
Marius Baciu (2002-2004)
Défenseur roumain arrivé en 2002 auréolé de trois titre de champion de Roumanie, Marius Baciu est un petit gabarit qui ne correspond pas vraiment à son poste. Arrivé du Steaua Bucarest, il était titulaire lors de la défaite à Paris 5-0 en août 1997 (le PSG avait perdu 3-0 sur tapis vert à l’aller). Cependant, il compense ses lacunes aériennes par une technique assez développée : il s’amusait à dribbler les attaquants adverses avec une certaine réussite, et quelques frissons pour les supporters. Tout de même 34 matches joués en deux saisons, et un but, à Strasbourg. Il a ensuite joué en Allemagne, en Grèce, (au Panserraikos Football Club, où ont aussi joué Becanovic et Murati), puis en Roumanie
Dante Bonfim Costa Santos (2004-2006)
Encore une trouvaille de Jean-Luc Buisine, qui va le chercher à l’EC Juventude, au Brésil. Son passage à Lille est assez quelconque, quoique ses performances en coupes nationales n’étaient vraiment pas dégueulasses : il avait même marqué un but à Saint-Etienne (dans ce match, même Peter Franquart avait marqué). La concurrence étant trop forte à Lille, il se révèle en Belgique, à Charleroi, et surtout au Standard de Liège, où il contribue largement à quelques trophées et à de belles performances en Europa League avec Jovanovic, Defour, Witsel et Fellaini. Malchanceux, il manque un pénalty à Liverpool en match retour de 3e tour préliminaire de Ligue des Champions, alors que l’aller avait accouché d’un 0-0. Liège est éliminé sur un but à la 119e… La suite de sa carrière, notamment au Bayern, est plus connue. Voilà, sinon « Bonfim », c’est ce qu’il faut dire avant chaque séance de ciné.
Le LOSC, c’est aussi des gros flops, à voir dans le premier volet de ce dossier « Doukisor ».
Posté le 27 juillet 2016 - par dbclosc
Putain, mais Doukisor (1/2) ? Les flops du recrutement du LOSC
Dans leur dimension commerciale, les clubs de football aiment particulièrement attirer des joueurs inconnus sur lesquels miser pour pas un rond en espérant qu’ils parviendront à exploser afin d’être revendus au prix fort. Il s’agit alors bien souvent d’aller chercher des joueurs étrangers, soit jeunes, soit moins jeunes mais avec une petite expérience internationale dans un pays footballistiquement sous-côté. On espère alors une « bonne pioche », une « perle rare », ou une « pépite », comme on dit bêtement et à toutes les sauces. Mais, dans un premier temps, on appelle surtout ces joueurs des « Doukisor », car lorsque la presse se fait l’écho de l’intérêt du LOSC pour un type dont on n’a jamais entendu parler, le réflexe du supporter est de s’interroger en ces termes « mais d’où qu’y sort ?? ». Si le LOSC est souvent salué pour sa capacité à flairer les bons coups lors des mercatos, permettant de juteuses reventes (faut bien payer le stade), le club a aussi vu passer, et même dans une période récente, des joueurs dont on se demande bien comment ils ont pu se retrouver là. Avant un deuxième volet demain consacré demain aux bons coups du LOSC, cet article vise à recenser ces footballeurs qui, depuis le milieu des années 1990 – l’époque où j’ai commencé à m’intéresser au foot, donc au LOSC (puisque le LOSC est le foot) – sont arrivés à Lille de façon plus ou moins fracassante, avant de repartir sans que l’on ne s’en rende vraiment compte. Il ne s’agit donc pas d’évoquer tous les « ratés » du recrutement, mais seulement les ratés avec des inconnus (par exemple, on ne parlera pas de Youssef Sofiane, qui avait une petite réputation à son arrivée, ou d’Amara Simba).
Si, à notre avis, la plupart de nos lecteurs s’accorderont sur notre classification, il y a aussi sans doute une part de subjectivité que vous pouvez contester (et, dans l’article demain sur les bons coups, on aura un bonus « inclassables », car on est incapables de dire si ces Doukisor étaient bons ou mauvais), et on sait en outre combien les performances d’un joueur ne sont pas forcément liées à ses qualités intrinsèques. Présentations par ordre alphabétique.
Hicham Aboucherouane (2005-2006)
Après une belle saison 2004-2005 terminée à la deuxième place, Philippe Brunel, élément-clé de l’équipe (capitaine, 37 matches et 9 buts) n’est pas prolongé. Son remplaçant est trouvé sur les conseils d’Alain Fiard : un international Marocain de 24 ans venant du Raja Casablanca, plutôt un bon souvenir puisque c’est là-bas qu’on était allés chercher Abdelilah Fahmi. Pour le premier match de la saison, il marque les esprits avec son maillot floqué « Hicham », son nom étant trop long ; et surtout en envoyant un puissant coup-franc que le gardien rennais, Isaksson, repousse péniblement sur Makoun qui inscrit le seul but du match. Malheureusement, par la suite, Aboucherouane s’est montré très discret et, hormis un coup d’éclat avec un surpuissant coup-franc contre Saint-Etienne (qui fait dire à Claude Puel qu’Aboucherouane est « la plus grosse frappe du championnat de France » – peut-être vrai, mais insuffisant), il est de moins en moins aligné et ne participe qu’à 12 matches de championnat ; 3 de plus et il fallait lever l’option d’achat. Retour en Afrique.
Edgar Borges (1992-1994)
Edgar Borgès est un milieu offensif international uruguayen, arrivé en provenance du Nacional Montevideo à l’âge de 23 ans. Il ne joue au total que 18 matches, et parvient à inscrire un but. Deux ans après, il est à Beauvais, avant de retourner en Uruguay et au Chili. Il finit sa carrière à Liverpool. Liverpool Futbol Club, c’est en Uruguay. Il a, paraît-il, ensuite ouvert un restaurant, et quelques données publiques sur le net indiquent une activité d’enseignement dans le sport dans la région lilloise jusqu’à récemment. Edgar, si tu nous regardes…
Amada Cissé (1994-1995)
Pas de la tarte de trouver des infos sur Adama Cissé. Et pourtant, il a bel et bien existé : arrivé comme joker en janvier 1995, il ne figure donc pas sur la photo officielle, et malgré nos riches archives à DBC, nous n’avons pas trouvé de photo. Mais nous ne manquons pas de ressource : ainsi, la meilleure source que j’aie retrouvé sur ce joueur est un courrier de mon Papa datant de janvier 1995 : j’étais en CM2, en classe de neige, et c’est une carte postale qui m’informe de la venue de Cissé, en plus du résultat de l’affiche PSG-Nantes. Autres temps, autres modes de transmission des informations cruciales. Donc Adama Cissé est un « sénégalais connu de l’entraîneur » (Jean Fernandez). Impossible de savoir s’il a joué, mais je pense bien que non.
Edit de janvier 2017 : on a trouvé une photo !
Daniel Gygax (2005-2007)
Sur sa page wikipédia, probablement écrite par un membre de sa famille, on peut lire : « Il garde une très bonne image auprès des supporters lillois lors de son passage au club, fervante popularité qu’il doit grâce à sa technique flamboyante et à sa classe naturelle ». V’là autre chose ! Arrivé en même temps que son compatriote Lichtsteiner, il est censé apporter sa vision du jeu au poste de milieu offensif, en plus pour jouer la Ligue des Champions. Hormis quelques buts, dont certains fort jolis, il n’a jamais eu le rayonnement au LOSC qu’il a pu avoir dans d’autres clubs ou en équipe nationale. Il s’est récemment fait remarquer par une sortie raciste, regrettant « la forte présence de footballeurs africains. Certains avaient beaucoup de peine à appliquer les consignes tactiques ». Signalons qu’au LOSC, le fantastique Gygax a fréquenté les joueurs africains suivants : Hicham Aboucherouane, Benoît Angbwa, Kader Keita, Jean Makoun, Matt Moussilou, Peter Odemwingie, et Tony Sylva. Hormis le premier nommé, plus discret comme évoqué plus haut, tous ont laissé un excellent souvenir. A l’inverse de la pépite Daniel, dont on ne se rappelle pas grand chose. Sauf si elles consistaient à jouer de façon médiocre, on se demande plutôt si lui-même n’avait pas du mal à « appliquer les consignes tactiques ».
Viktor Klonaridis (2012-2013)
Pour la modique somme de 800 000€, le LOSC recrute en juillet 2012 le milieu offensif belgo-grec Klonaridis, une opération qui sent fort le renvoi d’ascenseur entre agents de joueurs. Un an plus tard, il ne compte que 3 entrées en jeu en championnat, plus deux matches de coupe, au cours desquels il montre un niveau de jeu bien trop faible pour espérer s’imposer. Il est prêté à Mouscron la saison suivante avant de retrouver la Grèce, où il est un honnête joueur de championnat. Philosophe et assez modeste, Klonaridis garde un bon souvenir de son passage lillois.
Henrik Lykke (1994-1995)
Henrik Lykke est un Danois de 24 ans quand il arrive à Lille. Aujourd’hui, il est toujours Danois mais a 46 ans. Il a apparemment un homonyme célèbre. Ces longueurs inutiles sont là pour compenser le fait qu’on n’a absolument rien à dire sur lui. Contrairement à une petite filière danoise et scandinave qui a eu son succès à Lille avec notamment Frandsen et Friis-Hansen, lui ne joue que 11 matches, la plupart comme remplaçant, en milieu de terrain défensif. Ah si, un petit fait d’arme tout de même : il figure par accident sur la pochette de la cassette VHS « les plus beaux buts de la saison 1994/1995 », car il est au marquage de Patrice Loko. Enfin, on suppose que c’est fortuit, à moins que chez TF1 vidéo, on se soit dit « tiens, mettons une photo d’Henrik Lykke pour nous souvenir de cette belle saison. Ah merde on voit Loko ».
Sur le côté de la vidéo, on le voyait en entier.
Emil Lyng (2008-2011)
Avouons-le : nous avons un peu de honte à faire apparaître ici un si jeune joueur, arrivé de son Danemark natal à l’âge de 18 ans. De plus, à sa décharge, il évolue à une époque guère propice à l’émergence de jeunes talents. En tout cas, il n’a pas eu le temps de se montrer : seulement 4 apparitions lors de sa première saison, et une cinquième et dernière montée au jeu en 2010-2011, ce qui lui permet tout de même de revendiquer le titre de champion de France. Entre deux, il a été prêté à Zulte-Waregem. Actuellement joueur de Silkeborg au Danemark, on l’a revu récemment lors d’une confrontation contre Saint-Etienne en Europa League quand il jouait pour Esbjerg.
Marko Maric (2007-2009)
Présenté comme le successeur de Mathieu Bodmer en raison de sa polyvalence, le capitaine des espoirs croates est recruté en 2007 pour seulement 500 000€. Élégant et plutôt doué techniquement, Marko Maric marque dès son deuxième match, en offrant la victoire au LOSC à Metz à la dernière minute. Dès janvier, il est prêté à Mouscron. Par la suite, il est souvent blessé ou absent des feuilles de match. En deux ans, il ne joue que cinq matches de championnat, et un de coupe de la Ligue. Il repart en Grèce avant de rejoindre les États-Unis, et sa carrière n’a finalement eu aucun relief.
Carlos Alberto Lisboa dit « Nenem » (1998-1999)
Charles Albert Lisbonne arrive de Rio de Janeiro, en D2 brésilienne, en janvier 1999 lors du mercato hivernal. Durant l’automne précédent, ce milieu offensif avait déjà passé une semaine en compagnie de l’effectif lillois et avait séduit Vahid Halilhodzic : « bonne technique, bons enchaînements, bon organisateur« , dit-il de lui. Il entre en jeu pour la première fois le 30 janvier pour un match au Mans, sans pouvoir éviter la défaite. La semaine suivante, il réussit son principal (son seul ?) fait d’armes avec le LOSC : dans le match au sommet contre Troyes, il délivre une superbe passe décisive à Laurent Peyrelade qui inscrit le seul but du match à un quart d’heure du terme. Un bilan de 6 matches, dont seulement 3 titularisations ; des qualités techniques évidentes mais très faible physiquement ; une forte propension aux grigris inutiles et aux passements de jambe pour rien… Il n’a en revanche jamais inscrit de bicyclette, ni autre chose, avec le LOSC, comme l’indique à tort sa page wikipédia. En fait, Nenem est un joueur particulier : sa passion, c’est le football de plage. Dès son départ de Lille, il s’y consacre entièrement et demeure à ce joueur le meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de Brésil de plage, avec 336 buts. Une des plus belles intrigues de l’histoire du LOSC.
Luis Yanes Padilla (2007-2008)
Encore un renfort de ce fabuleux mercato 2007. Venu de l’Independiente Santa Fe Luis Alfredo Yanes Padilla est un international colombien (5 sélections) de 24 ans, qui vient de disputer la Copa Libertadores, et est recruté pour compenser le départ à Lyon de Kader Keita. Claude Puel le définit comme « un joueur offensif polyvalent qui peut évoluer sur tout le front de l’attaque, un droitier rapide, puissant, explosif et percutant, capable de faire la différence en dribble et par ailleurs doté d’un jeu de tête de qualité. Il a encore une bonne marge de progression ». En fait, il joue la plupart du temps avec l’équipe réserve, et n’apparaît que trois fois avec l’équipe première. Son contrat est résilié à l’issue de la saison. Un moment convoité par Strasbourg, fraîchement relégué en Ligue 2, il retourne en Colombie et, hasard ou pas, Ingrid Betancourt est libérée dans la foulée.
Frank Pingel (1995-1996)
Alala. Le flop le plus monumental que j’aie vu. Juillet 1995 : l’attaque est à reconstruire après les départ de Garcia, Farina et Assadourian. Les dirigeants vont chercher un attaquant de 30 ans, qui fut un temps international, avec un bilan fort honorable de 5 buts en 11 matches. On en avait un peu parlé dans notre article sur le bilan de la saison 1995-1996. Pourtant, les matches amicaux avaient été encourageants non seulement à titre individuel, mais aussi quant à son entente avec Amara Simba. Les matches de championnat tournent à la catastrophe. Ah, se taper dans la main, ça va, mais pour marquer des buts, y a plus personne. L’équipe ne tourne pas, et Pingel est manifestement en surpoids. Sa vivacité ressemblait « à celle d’un 38 tonnes » écrivions nous aussi ici. Il prend part à 5 matches en début de championnat et repart sans avoir rien montré, laissant le LOSC avec deux points et 2 buts marqués en 6 matches. Le LOSC prend alors Miladin Becanovic comme joker. Littéralement, un gros bide.
John Jaïro Ruiz (2012-2015)
Cet attaquant arrive en janvier 2012 pour un peu plus d’un million d’euros. Jean-Michel Vandamme explique : « Un membre de la cellule recrutement assistait au mondial des moins de 20 ans en Colombie. John Jaïro Ruiz était le plus jeune joueur de la compétition. Il avait alors 17 ans et avait été surclassé. Cet attaquant du Costa-Rica a fait une très bonne impression à notre représentant. Il a fait valoir ses qualités : tonique, rapide, capable de faire des différences. Il y avait une forte concurrence sur ce joueur. L’Inter, le Barça et le Rubin Kazan notamment étaient sur lui. C’est un vrai ailier de débordement. Il a une bonne frappe de balle et est capable de tirer les coups francs. Quand il sera réglé, il pourra faire des différences par sa vitesse. Il peut jouer à droite comme à gauche. C’est un pur ailier comme il n’en existe plus guère, un peu comme Djezon Boutoille ». Diantre, voilà qui en jette. Il y a des joueurs que le patronyme sert : « Ruiz », ça fait petit, rapide et buteur, ne me demandez pas pourquoi, je le sens comme ça. D’abord mis à la disposition de la réserve, il parvient à inscrire 3 buts en 13 matches, ce qui permet de faire un peu parler de lui. Seulement 18 ans, costaricain, ça peut laisser augurer de belles promesses quand il sera complètement à l’aise. Il est prêté la saison suivante à Mouscron, en D2, où ses 18 buts en championnat masquent un côté brouillon dans la surface adverse, en dépit d’une grande générosité. En 2013/2014, René Girard lui offre quelques entrées en jeu, qui se révèlent très quelconques. Pourtant, une bonne partie des supporters croit toujours en cette « pépite« , prêtée ensuite à Ostende, pour 6 buts en championnat, confirmant son statut de joueur correct de Jupiler league. Il quitte définitivement le LOSC en 2015 pour le Dnipro Dnipropetrovsk sans avoir jamais confirmé les espoirs placés en lui.
Emra Tahirovic (2007-2008)
Oui, vous l’aviez oublié celui-là, hein ? International suédois des moins de 21 ans, comparé à Zlatan Ibrahimovic en raison de son physique (1,90m ; 87 kilos), Emra Tahirovic débarque à Lille durant l’été 2007 (en même temps que Maric), avec un joli contrat de 4 ans, signe d’une belle confiance et, croit-on, du grand flair des recruteurs qui ont l’air de parier sur l’avenir avec lui. Il faut dire que d’autres clubs s’étaient positionnés sur lui. Ravi, Claude Puel déclare à l’époque : « C’est un beau gabarit, capable de prendre la profondeur, à l’aise techniquement des deux pieds. Il faut lui apprendre les bases et le métier, pour qu’il franchisse des paliers comme les autres jeunes joueurs de notre effectif ». Il en profite également pour saluer le travail de Jean-Luc Buisine au niveau du recrutement : « Ce réseau commence à bien fonctionner et nous donne des renseignements fiables, ce qui n’est pas évident car ce type de joueur, c’est rare sur le marché et la demande est forte, se félicite Puel. Les potentiels en devenir sont très prisés et il est donc important de se positionner sur ce marché là car nous sommes un club formateur, avant de s’inscrire par la suite dans la hiérarchie du football national et, je l’espère, international ». Mais dès janvier 2008, Tahirovic repart. Entretemps, il a eu l’occasion d’entrer en jeu contre Sochaux et d’être titularisé contre Strasbourg, deux matches au cours desquels il a affiché de sérieuses lacunes techniques et une maladresse assez effrayante pour un avant-centre. Par la suite, il n’a joué que dans des championnats mineurs (en Suisse et en Suède) ou des divisions inférieures (Pays-Bas, Espagne et Suisse). Ils nous a bien zlatanés.
Hector Tapia (2002-2004)
Intersaison 2002, le LOSC est en pleine restructuration. Vahid est parti, et avec lui une bonne partie du secteur offensif : Cheyrou, Beck, Bassir et Bakari. Le club recrute à tout va avec des fortunes diverses. Parmi les nouveaux arrivés, un international chilien sacré meilleur buteur du championnat de son pays en 2001 avec (Patrick-Patrick) Colo-Colo. Comparé à Ivan Zamorano, bien que plus petit gabarit, ses cheveux flottant au vent donnent une impression de vitesse. Mais contrairement à « l’hélicoptère », « la machine à buts » (dixit Puel) a du mal à fonctionner une fois passée la cordillère des Andes. Après Pérouse en 1999, d’où Totor était reparti après seulement 4 matches, Lille est sa deuxième expérience à l’étranger
[_Ah bon, Lille c’est à l’étranger ?
_Pour un Chilien, oui.
_Ah ok. ils sont fous ces Chiliens]
Ce sera un peu mieux mais nettement insuffisant. Si les premiers matches d’InterHitoto sont assez encourageants, avec notamment deux passes décisives pour Fernando D’Amico, Lille ne parvient pas à marquer lors des 4 premiers matches de championnat, et Tapia manque même un pénalty contre Troyes, avant de finalement ouvrir son compteur une semaine plus tard à Strasbourg. Deux autres buts suivront. Puis deux la saison suivante, dont un face au PSG de Vahid pour une victoire 1-0 sous la canicule de l’été 2003. Régulièrement affaibli par des blessures, il doit son temps de jeu surtout à la faible concurrence à son poste. Son contrat est résilié, et il repart en Amérique du Sud. Désormais entraîneur, il a été sacré champion du Chili avec son club de Patrick-Patrick.
Mais le LOSC, c’est aussi de bonnes pioches : à lire dans le deuxième volet de ce dossier « Doukisor ».
Posté le 18 juillet 2016 - par dbclosc
Fred Dindeleux, porte-bonheur ou joueur-clé ?
A l’été 2012, Fred Dindeleux prend sa retraite de footballeur. Il a alors 38 ans et joue depuis trois ans chez les Belges du KMSK Deinze, en troisième division. S’il a aussi joué à Ostende et avec Zulte-Waregem, Fred a cependant connu deux clubs en particulier. L’un c’est les Ecossais de Kilmarnock où il joue pendant six ans, de 1999 à 2005 et où il deviendra l’un des chouchous des supporters. L’autre, c’est le LOSC, où il est formé et joue jusqu’en 1999, pour un total de 148 rencontres.
C’est le 11 septembre 1993, à l’occasion d’un match joué et perdu contre Monaco, que Fred fait ses débuts sous nos magnifiques et chatoyantes couleurs. Beau gosse, certes, mais aussi et surtout un jeune de chez nous, né à Lille et débutant avec notre maillot tant chéri à l’âge de 19 ans pour rester ensuite six années. Fred a été fidèle à Lille, avant de l’être à Kilmarnock.
Fred n’a pas nécessairement laissé l’image d’un joueur au-dessus du lot. Pourtant, force et de constater qu’entre 1994 et 1997, les trois saisons de D1 au cours desquelles Fred prend de l’importance dans l’effectif du LOSC, nos chers Dogues ont des résultats nettement meilleurs avec que sans Fred. Au cours des 73 matches de D1 qu’il dispute alors, le LOSC prend 1,13 point en moyenne contre 0,95 lors des 41 rencontres qu’il rate. Lille marque 0,81 but/match et en encaisse 1,22 avec Fred et en marque 0,71 pour 1,54 encaissés sans lui.
Comment ça 148 matches avec le LOSC ? Et les 5 en Challenge Emile-Olivier, alors ?!
Avec ou sans Fred, la différence est nette : 7 points à l’échelle d’une saison complète et encore je ne compte pas le goal-average. 7 points c’est beaucoup et dans la plupart des cas, c’est un nombre de points qui permet de gagner environ 5 places.
Est-ce grâce au talent de Fred ou parce qu’il était notre porte-bonheur ? On t’avoue qu’on ne croit pas aux porte-bonheurs, mais c’est une idée romantique qui nous plaît bien de faire l’hypothèse qu’il avait ce rôle pour nous ; et qu’en plus son talent était bien réel. Bref, on ne veut choisir : Fred était et notre porte-bonheur, tel Passe-Partout pour Fort-Boyard, et, un joueur-clé, tel Passe-Partout à Fort-Boyard.
En D2, on ne constatera plus cette influence de Fred Dindeleux. En deux saisons, le LOSC prend 1,53 point/match avec lui et 1,54 sans. Autant dire que ça ne changeait rien que cela soit lui ou un concurrent à sa place.
Mais peu importe. Fred Dindeleux a incontestablement été un joueur important du LOSC et cela méritait bien un petit hommage. Et donne-nous des nouvelles, Fred. Sinon on risque de dire des conneries sur toi.
Posté le 12 juillet 2016 - par dbclosc
La fraternelle concurrence entre les frères Plancque
Les frères Plancque ont marqué l’histoire du LOSC, Stéphane faisant ses débuts avec l’équipe première en janvier 1978, à l’âge de 17 ans (et 0 mois), lors d’un match de coupe de France contre Hautmont. Pascal fait pour sa part ses débuts en juillet 1980 lors d’un match du tournoi de la communauté urbaine de Lille contre Hambourg, un mois avant ses 17 ans. Ils partiront tous les deux à l’été 1987, respectivement 9 ans et demi et 7 ans après leurs débuts sous le maillot des Dogues.
Ce n’est cependant qu’au cours de la saison 1982-1983 que les deux joueurs peuvent raisonnablement être considérés comme étant deux joueurs potentiellement importants dans l’effectif, même s’ils ont joué ensemble auparavant, Pascal étant jusque-là essentiellement un joueur de la réserve en D3.
C’est donc à partir de la saison 1982-1983 et jusqu’à l’été 1987 que l’on peut se demander si, au-delà d’une relation fraternelle incontestable, les deux Plancque n’étaient pas aussi dans une certaine mesure des concurrents. Les deux joueurs ne jouaient certes pas exactement au même poste mais, sur bien des aspects, ils avaient des qualités et des registres communs qui les amenaient à être de potentiels concurrents. La question de leur concurrence est en réalité complexe et ne peut être réduite à des arguments concluant unilatéralement à l’existence d’une concurrence entre eux ou d’une absence totale de concurrence.
A priori, la question de la concurrence entre les deux frères pourrait paraître incongrue. Le registre de Stéphane était a priori plus défensif que celui de Pascal le petit frère (et encore). Il faut aussi convenir que les deux frères ont très souvent été alignés d’entrée de jeu ensemble, ce qui atteste qu’il n’est pas très difficile de les faire jouer ensemble.
Stéphane Plancque : un milieu défensif ?
Au premier argument, on peut cependant d’abord opposer que la séparation des joueurs en postes relève davantage d’une nécessité pratique de catégorisation qu’en une séparation nette des rôles effectifs qui sont occupés. Prenons de simples exemples contemporains. Yohan Cabaye et Paul Pogba sont-ils des milieux défensifs ou des milieux offensifs ? En fait, pour l’un et l’autre, la réponse est qu’ils sont tantôt milieux défensifs, tantôt milieux offensifs selon le système mis en place. Ni l’un, ni l’autre ne sont Didier Deschamps ou Zinédine Zidane, ces deux derniers étant plus clairement identifiables, le premier comme défensif et le second comme offensif. Et bien, Stéphane Plancque c’était un peu ça, un joueur qui, selon les circonstances, a pu jouer en position plus ou moins défensive. Cette polyvalence était plus généralement dans l’air du temps, les effectifs plus modestes impliquant que chaque joueur soit plus capables d’occuper plusieurs postes.
Prenons un exemple footballistique très contemporain et comparons-le au LOSC de la saison 1985-1986 pour illustrer le cas de la concurrence ou non entre les Plancque. A la veille des matches contre l’Islande et contre l’Allemagne, le débat ne portait pas tellement sur la présence de Griezmann, Payet et Giroud, qui paraissait plutôt évidente à la plupart des observateurs, qu’à la question du système dans lequel ils devaient s’inscrire et donc des joueurs qui devaient les accompagner. En gros, fallait-il mettre en place un système avec une ligne de trois milieux défensifs qui accompagne le trio offensif (comme contre l’Irlande) ou un autre avec deux milieux clairement défensifs accompagnant un quatuor offensif (comme contre l’Albanie) ?
Face à cette question, Sissoko était le joueur idoine pour répondre « ni l’un, ni l’autre ». Ce qui fait potentiellement de Sissoko un concurrent pour un offensif droit dans un système avec quatre offensifs et d’un défensif dans un système avec trois offensifs. C’est donc du système que dépend avec qui Sissoko est en concurrence, même si les qualités de polyvalence de Sissoko contribuent à définir ce système. Le LOSC 1985-1986 rencontre en partie cette problématique.
Au cours de cette saison-là, un trio offensif s’impose plus ou moins comme une évidence à Georges Heylens en début de saison. Il s’agit de Cyriaque Didaux, Bernard Bureau et Kim Vilfort, même si ce dernier sera très vite contesté. Georges Heylens peinera énormément à trouver la bonne formule au milieu. Au départ, il opte pour un système où sont alignés Primorac et Pascal Plancque, auquel il associe des joueurs aux qualités très variés d’un match à l’autre : Philippe Périlleux, Philippe Piette et même Claude Robin, soit trois profils très différents. La mayonnaise prend difficilement et Lille enchaîne les échecs. Quand Stéphane Plancque revient, il est évident qu’il est un potentiel concurrent pour son frère Pascal et, jusqu’à la fin des matches aller, Heylens aligne généralement ou l’un ou l’autre des frères mais rarement les deux, dans un système qui peine encore à trouver sa cohérence. Certes, les deux Philippe P. (Piette et Périlleux) s’imposent, mais Vilfort est progressivement relégué sur le banc, ouvrant une autre place sur le terrain. Deux places sont donc alternativement disputées par les frères Plancque, « Marls »Boro Primorac et même par Luc Courson.
Philippe Périlleux, Philippe Piette et Pascal Plancque : le trio des PP flingueurs du milieu de terrain du LOSC 1985-1986
Et puis le système va progressivement trouver sa stabilité, l’arrivée de Gérard Soler mettant définitivement fin aux questionnements. Il y a certes encore de la concurrence, mais celle-ci est plus claire car le système de jeu est désormais défini. En gros, Mottet est dans les buts, la défense est composée de Robin, Péan, Kourichi et Thomas, le milieu de Périlleux (ou Primorac), Garcia, S.Plancque (ou Piette) et P.Plancque, et l’attaque de Soler et Bureau. Il y’a eu des variantes, mais, en gros, ça a été ça.
En 1985-1986, il y a donc eu deux systèmes, l’un faisant des frères Plancque des concurrents, l’autre en faisant des joueurs complémentaires. Cette alternance se trouve à d’autres moments de leurs carrières, comme en 1982-1983 et en 1986-1987. En 1982-1983, les frères commencent la saison ensemble, puis la finissent en concurrents ; en 1986-1987, les deux débutent la saison tous les deux titulaires, avant d’être mis en concurrence en fin de saison. Mais, le plus souvent, les deux frères ont joué ensemble.
Une complémentarité entre les frères
Parfois mis en concurrence, Stéphane et Pascal ont souvent joué ensemble. Seulement 5 fois en 82/83, mais Pascal ne joue que 8 matches ; mais déjà 13 fois en 83/84 sur les 14 matches que joue Pascal ; puis 31 fois en 84/85 ! Certes, on chutera à 17 joutes communes en 85/86, pour les raisons explicitées plus haut, mais les deux frères ont néanmoins plus souvent joué ensemble qu’alternativement.
Comment ça « est-ce que S.Plancque était milieu défensif ou offensif ? » T’es con ou quoi ??? J’ai écrit tout ça pour que tu me poses cette question ?
En fait, on avoue : on a un peu forcé le trait pour te raconter ce qui est quand-même un peu vrai, à savoir cette ironie du sort qui fait que deux frères unis comme deux doigts contigus sur une main comptant de deux à six doigts (voire plus), ont été de fait en concurrence au cours de leur carrière lilloise. Mais en réalité, cette concurrence est plus large, puisque, comme tu le sais parce que tu as bien suivi, un ensemble de facteurs complexes fait que l’on peut être en concurrence avec l’un à un moment donné puis avec un autre à un autre moment.
Bref, des qualités similaires sur bien des aspects, mais partager des qualités communes n’empêche pas de jouer ensemble. Balmont et Mavuba partagent tous deux la gentillesse comme qualité, ce qui ne les a pas empêchés de partager de longues années de terrain ensemble avec le LOSC.
En 1987, les deux frères quittent le LOSC, Pascal pour Auxerre et Stéphane pour Strasbourg. Hasard ou destins communs (hein qu’il est bien pourri ce début de phrase ?!), les deux se blessent gravement la saison qui suit leurs départs. Stéphane se remettra bien, continuant une belle carrière, mais pas Pascal qui ne retrouvera plus jamais son niveau alors que sa blessure arrive alors qu’il n’a que 24 ans. En 1990, Pascal rejoint Pau en D3 et y passe encore quelques belles années, à un niveau qui correspond bien au niveau qu’il a alors. Un niveau certes beaucoup plus bas que ce que son talent lui aurait autorisé sans ces circonstances, mais de quoi continuer à arpenter les terrains à un niveau très correct.
Les deux laissent en tout cas une trace incontestable au LOSC. Avec notre maillot, Stéphane Plancque dispute 200 matches (tout pile) en D1 (12 buts), 30 matches (6 buts) en coupe de France, 10 matches en coupe de la Ligue et 8 matches (1 but) en tournoi de la CUDL. Pascal le petit frère joue 108 matches en D1 (10 buts), 17 matches (1 but) en coupe de France, 8 matches (3 buts) en coupe de la Ligue et 10 matches (1 but) en tournoi de la CUDL.