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Posté le 23 juillet 2023 - par dbclosc
2015 : le LOSC se dote d’une section féminine
Le 23 juillet 2015, la Fédération Française de Football valide la création d’une section féminine de football au LOSC. Retour sur cette naissance et sur la façon dont la presse locale l’a perçue.
En dépit du passage remarqué de Pascal « Françoise » au début des années 1980, le LOSC n’a pas eu l’occasion de se décliner au féminin avant 2015. En matière de football féminin, le département du Nord a pourtant une histoire riche, mais bien peu connue, tant la médiatisation et la reconnaissance de la pratique par des femmes tardent. En effet, un club nordiste a dominé le football national au tournant des années 1970 et 1980 : l’Association Sportive d’Etroeungt, championne de France en 1978, 1979 et 1981. À cette période, 8 joueuses du club nordiste sont sélectionnées en équipe de France ! Et dans ce petit village de 1500 habitants, ce sont les hommes qui jouent en lever de rideau des matches des femmes. La Voix du Nord évoque de temps à autre les exploits des femmes d’Etroeungt, comme ici en mars 1979.
Autour de l’entraîneur Daniel Bertrand, voici sur cette photo : Chantal Carlier, Patricia Hamel, Martine Petit, Marie-Noëlle Fourdrignier, Marie-Noëlle Degardin, Marie-Claire Flamme, Françoise Vin, Joëlle Billot, Isabelle Gendre, Odile Lefevre, Chantal Pani, Christine Pérez, Isabelle Flament, Charline Dufrane, Dominique Warot, Joëlle Pani. La Voix du Nord, 19 mars 1979.
L’aventure des filles d’Etroeungt arrive au moment où le football féminin tente de retrouver un peu de reconnaissance, après que son interdiction a été officiellement levée en 1971. Le championnat de France, initié en 1974, est balbutiant et se fait dans un cadre amateur total. Il n’a aucune reconnaissance, en dépit de la visite de quelques journalistes intrigués, comme Thierry Roland, qui déclare alors : « Les femmes aux fourneaux et pas sur les terrains de foot ».
Le LOSC absorbe le choc
Depuis cette période, le championnat féminin a vu la domination de VGA Saint-Maur, de Juvisy puis, plus récemment de l’Olympique Lyonnais. Et surtout, Thierry Roland est mort, mais pas forcément ses idées. En dépit d’une institutionnalisation progressive et de la mise en place de compétitions internationales, le football féminin reste relégué dans l’ombre du football masculin.
Cela étant, la relative féminisation du foot est désormais passée par Lille. Nous sommes en 2015 : l’idée est dans l’air depuis quelques années déjà. Sous la présidence de Michel Seydoux, un système a progressivement été mis en place : la partie SA s’occupe de tout ce qui concerne les relations avec la Ligue Nationale ; quant aux relations avec la fédération, c’est pour l’association, en l’occurrence, Patrick Robert. C’est donc de dernier qui se rend au nom du LOSC aux assemblées générales de la FFF. En 2011, Noël Le Graët, président de la FFF nomme Brigitte Henriques, ancienne footballeuse, au poste de secrétaire générale de l’institution. Elle est notamment chargée de la féminisation du football et du développement du football féminin. Déjà, à ce moment, elle presse gentiment Patrick Robert de créer une section féminine au LOSC. Le club hésite.
Et en juillet 2015, l’idée se concrétise presque subitement : Patrick Robert, en vacances, est sommé par Michel Seydoux de prendre le premier avion, direction Lille, pour une assemblée générale extraordinaire de l’association. Au programme : le rachat de la section féminine du club de Templemars-Vendeville. Qu’est-ce qui a finalement décidé le LOSC ?
En réalité, cela faisait quelque temps que le LOSC prospectait, et hésitait entre créer une section féminine ex nihilo, ou reprendre un club régional : Hénin-Beaumont, notamment, faisait partie des pistes envisagées. Sont également avancées les contraintes réglementaires à venir (l’obligation pour les clubs professionnels d’avoir une section féminine prévue en 2017), l’approche de la coupe du monde en France (2019), et l’air du temps. Ainsi, Reynald Berghe, directeur général adjoint, indique : « ce n’était pas à l’ordre du jour à l’époque. On avait d’autres préoccupations. Avec l’évolution du football féminin et la coupe du monde qui arrive en France, on estimait que c’était bon de faire un peu comme les autres clubs et de développer une section féminine ». Le propos de Michel Seydoux est un peu plus enthousiaste : « le football féminin a évidemment toute sa place dans un club d’élite tel que le LOSC, tant au niveau professionnel qu’à tous les étages de la formation. L’absence de football féminin au LOSC est enfin comblée par l’éclosion naturelle de cette nouvelle section. Qu’il y ait une équipe féminine au LOSC est quelque chose qui me paraissait important et aujourd’hui, c’est chose faite (…) Je souhaite que nos joueuses fassent partie intégrante du club. Le LOSC est aujourd’hui leur club ».
L’éclosion n’est pas si « naturelle » que ça puisqu’il s’agit de l’absorption d’un autre club, Templemars, une solution plus locale qu’Hénin-Beaumont. En termes techniques, on parle de transfert : les droits sportifs du club templemarois ont été cédés à titre gratuit au LOSC, sous l’égide de la MEL, qui a facilité le travail. Toute la section, des U9 à la D2, soit 130 filles et le staff, est intégrée dans la structure associative du LOSC, ce qui explique que Patrick Robert en prenne de fait la présidence, dès le début. La Voix du Nord évoque « une sorte d’accord gagnant-gagnant« : pour LOSC, c’est l’assurance de disposer de suite d’une équipe compétitive, solidement ancrée en D2, grâce à un « club structuré » et des « gens dévoués » ; pour Templemars, c’est la possibilité de passer dans une autre dimension et de rester ambitieux au moment où le développement du football féminin s’accompagne d’un cahier des charges qui risque de voir disparaître des petits clubs historiques qui ne pourront pas le suivre (donc c’est pas gagnant pour tous). Jules-Jean Leplus, manager général de Templemars, à qui on doit le développement de sa section féminine à partir de 2005, confirme cette lecture de l’événement : « Templemars dispose d’une structure solide et d’une vraie expertise dans le foot féminin. Parallèlement, nous restons amateurs mais le LOSC, qui est un club pro, va nous apporter son expérience »
Le 23 juillet, la FFF donne le feu vert : la section féminine du LOSC est officiellement créée !
Quelles ambitions ?
Selon Jules-Jean Leplus, le club de Templemars-Vendeville fonctionnait avec un budget de 100 000€ (par an). Qu’en sera-t-il à Lille ? Les chiffres sont encore incertains car le fonctionnement est à trouver, mais il est évident que ce budget est amené à s’accroître d’autant qu’une refonte du championnat aboutira en 2015/2016 en 6 descentes. Or, en 2014/2015, Templemars a terminé 8e sur 12… autrement dit, une même performance pour cette nouvelle saison conduirait à une descente. Il s’agit dans un premier temps de se maintenir en D2 avant, assez vite, de viser la D1. Pour ce faire, Jérémie Descamps est maintenu à son poste d’entraîneur. Les filles du LOSC s’entraîneront sur l’annexe du Stadium-Nord, tandis que les jeunes restent sur Templemars. Très vite, une dizaine de recrues arrivent, dont certaines internationales (B ou équipes de jeunes), et il apparaît que le LOSC est amené à jouer les premiers rôles, à une époque où le championnat est encore peu concurrentiel. Parmi les plus connues, beaucoup d’arrageoises comme Jessica Lernon, Jennifer Bouchenna, Laurie Dacquigny, Lucie Vercruysse et Rachel Saïdi.
Cette capacité à attirer parmi les meilleures joueuses d’un club de D1 (qui descend à l’issue de la saison 2014/2015) montre bien le potentiel sportif et une certaine sécurité pour les joueuses qu’offre l’intégration dans un club professionnel. Jessica Lernon, qui compte 3 ans en D1 avec Arras et a connu Jérémie Descamps au Pôle Espoirs de Liévin, raconte ainsi qu’on lui a fait « une proposition très intéressante » : un « contrat fédéral », c’est-à-dire la possibilité d’être rémunérée pour son activité professionnelle, une situation rarissime, à ce niveau, en 2015. Avec ce pouvoir d’attraction, Jérémie Descamps est satisfait : « le groupe est largement bonifié. Il y aura beaucoup de concurrence. C’est un plus et cela va le tirer vers le haut. En cas de blessures ou de suspensions, il y aura des solutions de rechange. De toute façon, ce sera le groupe le plus performant mais aussi le plus complémentaire et le plus équilibré qui jouera le week-end ». Vous pouvez relire une nouvelle fois : il n’y a pas de grande annonce là dedans.
Dolignon, le trait d’union
Parmi les « anciennes » de Templemars figure un nom connu du côté du LOSC : Dolignon, Camille. Elle est la fille de Joël Dolignon, qui a été formé au LOSC et a connu quelques apparitions dans le groupe professionnel dans la première moitié des années 1990. Il a même été titulaire à Marseille, au marquage de Pelé, on en a parlé ici. Camille, après être elle aussi passé par Arras, est depuis deux ans à Templemars. Supportrice depuis toute jeune, abonnée depuis des années, elle a même été célébrée en 2004 au titre de « plus jeune abonnée » à Grimonprez-Jooris. Sa présence dans l’équipe du LOSC permet d’établir une continuité entre le passé et la nouvelle section féminine. Le club ne se prive pas d’une telle opportunité pour faire poser père et fille à Luchin.
De vraies Dogues
Le premier match amical de l’équipe lieu mi-août. À Lillers, les Lilloises s’imposent 3-0 grâce à des buts de Dolignon (4e), Sobczak (20e) et Akhazroun (90e). Pour la Voix des Sports, elles « suscitent la curiosité » : à la fois car on y prête un certain intérêt, mais aussi parce que tout cela ne paraît tout de même pas très « normal ». En témoigne le suffixe « ette » dont sont parfois affublées ces Dogues, devenues « doguettes », un mot qui n’existe pas en français (ni dans aucune autre langue d’ailleurs). Comme dans d’autres sports, cela illustre l’importance des représentations sociales véhiculées par la trajectoire de femmes pratiquant un sport à dominante masculine.
Quelles perspectives ?
Pour la Voix du Nord, à terme, l’existence du LOSC pourrait permettre de servir d’aimant pour les footballeuses les plus talentueuses de la région, au point de pouvoir peut-être concurrencer les plus grosses écuries : « dans quelques années, le club pourrait devenir la place forte du foot féminin dans la région, s’affirmer sur la scène nationale et pourquoi pas, si les moyens financiers suivent, bouleverser la hiérarchie établie, avec la domination actuelle des Lyonnaises et des Parisiennes. Mais le chemin est encore long, et les efforts à fournir sont nombreux ». Jean-François Niemezcki, sélectionneur de l’équipe de France B et directeur technique à la ligue du Nord-Pas-de-Calais, considère que Lille se donne en tout cas les moyens de s’affirmer sur la scène nationale : « pour avoir du foot féminin de haut niveau dans la région, il fallait passer par un accord de ce type [une absorption]. Chez nous, globalement, les clubs ne sont pas assez structurés. Désormais, il y a en a un qui peut faire partie du top 5 national dans deux ou trois ans ! ».
à court terme, ce sont même « les régionales expatriées [qui] pourraient être intéressées ». La Voix du Nord pense notamment à Amandine Henry, née à Lille, et à la calaisienne Claire Lavogez. Pour la première nommée, « c’est une bonne nouvelle, ça fait un moment qu’on attendait ça. Lorsqu’on est jeune, devoir partir dans une autre région pour jouer au foot, car il n’y a pas de club de haut niveau dans les alentours, peut être frustrant. Aujourd’hui, les bonnes joueuses de chez nous vont pouvoir rester ici, profiter de leur entourage. C’est un plus indéniable. Signer un jour au LOSC ? Pourquoi pas, ça voudrait dire que le club a bien fait les choses… ». Quant à Claire Lavogez : « on en parlait souvent avec Amandine : pourquoi n’y a-t-il pas de grand club dans le Nord ? S’il avait existé lorsque j’avais 16-17 ans, je n’aurai sûrement jamais quitté la famille et ma région : je serais allée à Lille ! ». Bon, aux dernières nouvelles, Claire Lavogez est davantage supportrice lensoise que lilloise, mais c’est gentil.
Premiers résultats
Le championnat reprend le 6 septembre, avec un déplacement à Metz, puis deux derbies face à Hénin puis Arras. Un début de saison où Lille n’est « pas gâté » selon son entraîneur. Cependant, après une série de matches amicaux, Jérémie Descamps est plutôt serein : « l’animation défensive m’a plu lors de notre match à Lillers. C’est encourageant. Nous devrions être plus solide défensivement. La saison dernière, nous avons manqué de poids offensif et nous concédions beaucoup de buts. Mais tout est loin d’être encore parfait, il faut un temps d’adaptation pour trouver des automatismes (…) Je n’ai pas réellement de pression même si je sais qu’on va être attendu, qu’il y aura sans doute plus dé médiatisation ».
Pour la première fois, un média du LOSC accompagne son équipe féminine au stade Saint-Symphorien.
Sur le terrain, les Dogues s’inclinent lourdement : 0-4 (avec Héloïse Mansuy chez les Messines).
Une semaine plus tard, les filles du LOSC l’emportent 2-0. La première buteuse du club est Camille Dolignon.
L’aventure est lancée. Et c’est parti Paprzycki !
Posté le 21 juillet 2023 - par dbclosc
1920 : la presse régionale se déchaîne contre les footballeuses
Le football féminin a connu un bref essor au sortir de la première guerre mondiale, notamment en France et en Angleterre. C’est à cette époque que naissent de premières confrontations internationales entre des sélections anglaise et française. Parmi elles, l’une se joue à Roubaix, en novembre 1920. Si la presse sportive nationale, même en relayant des préjugés, encourage la pratique, le ton est singulièrement différent dans la presse régionale, qui se fait l’écho de clichés sexistes qui relèguent le football féminin à une pratique illégitime. Le chemin de la reconnaissance sera long.
C’est peu connu, mais le football féminin s’est développé durant la première guerre mondiale. En France, les débuts de la pratique sont attribués à un club parisien, le Fémina Sport, club omnisports féminin qui ouvre une section football en 1917. Par manque d’adversaires féminines, ses pratiquantes jouent bien souvent contre des équipes scolaires masculines, et on trouve même quelques cas d’équipes mixtes, une mixité a priori étonnante, mais que l’on peut aisément resituer dans le contexte de l’époque : pendant la guerre, le football féminin est toléré car on pense qu’il provisoire, et parce que, bien souvent, il est pratiqué dans le cadre de matches de bienfaisance et de charité au profit des familles de soldats et de la reconstruction du pays. En outre, pendant que les hommes sont sur les champs de bataille, les femmes prennent part à l’effort de guerre dans les usines d’armement et profitent de cet élan patriotique pour s’adonner à des sports jusque-là réservés aux hommes. Il ne faut donc pas voir dans cet élan un intérêt soudain accordé aux footballeuses, mais davantage une concession temporaire pour pallier aux difficultés du moment. L’histoire institutionnelle du football féminin montre bien que ces quelques années ne sont qu’une parenthèse, pour ne pas dire une anomalie, dans la reconnaissance d’une pratique qui, pendant longtemps et jusqu’à nos jours, est perçue comme étant « contre-nature ». On peut aussi avancer, comme l’indique Laurence Prudhomme-Poncet, spécialiste du sujet, que le football féminin, à ce moment, « bénéficie du développement de l’idée sportive, d’une certaine prise de conscience de la part de pédagogues et de médecins de l’utilité de l’éducation physique pour la femme afin de construire une « race forte », et de préjugés momentanément plus favorables aux femmes dans le contexte de guerre1« .
Comme pour le football masculin, l’Angleterre est pionnière en matière de football féminin : il paraît qu’on y trouve des footballeuses dès la fin du XIXe siècle. En France, c’est donc en 1917 qu’une première rencontre est recensée : l’équipe entraînée par Thérèse Brûlé (le Fémina Sport) l’emporte 2-0 sur celle entraînée par Suzanne Liébrard, devant 10 000 personnes. Sous l’impulsion d’Alice Milliat, présidente du Fémina Sport, un championnat féminin (parisien) voit même le jour, entre 7 équipes, en 1918. Bien entendu, il est hors de question que les footballeuses intègrent les structures fédérales masculines ; est donc créée une fédération multisports autonome : la Fédération des Sociétés Féminines de France, en janvier 1918.
C’est sous l’égide de cette fédération que de premières rencontres internationales voient le jour en 1920. Une équipe de France, largement composée de joueuses du Fémina Sports, part faire une tournée de quatre matches en Angleterre au printemps. Elle en revient avec deux défaites, un nul, et une victoire.
Le Miroir des Sports, 28 octobre 1920
Dans la presse, Alice Milliat raconte le succès de cette tournée :
« Nous subîmes avec le sourire le supplice que nous infligèrent, pendant plus d’une heure, au débarquement du train à Londres, reporters et photographes (…) à chaque gare importante, il nous fallut descendre sur le quai ou nous mettre à la portière des wagons pour faire prendre une fois de plus notre effigie(…) A Preston, saluées, à la gare même, par une foule énorme, par La Marseillaise, couvertes de fleurs, obligées de nous mettre à la file indienne pour atteindre les voitures, il faut avouer que l’accueil de la population entière fut pour nous très inattendu. Les rues étaient tendues de drapeaux, de bandes portant des inscriptions en français ; le maire se tenait sur les marches de l’hôtel de ville pour nous souhaiter au passage la bienvenue ; nos voitures marchaient si lentement, ne pouvant se frayer un passage dans la foule, qu’il leur fallut une demi-heure pour parcourir quinze cents mètres.
Le retour du premier match fut vraiment épique. Notre gardienne de but, Ourry, fut portée en triomphe par les spectateurs, pour les qualités dont elle fit preuve. Mais comment décrire la traversée du trottoir de trois mètres pour pénétrer dans l’hôtel ? Les robustes agents anglais ne purent contenir la foule (…) Ce soir-là, la foule nous réclama au balcon« .
Le décalage entre d’un côté l’idée qu’on se fait du football féminin (encore aujourd’hui) et de l’autre l’enthousiasme du public anglais relaté ici est saisissant. Là encore, il s’agit de recontextualiser le texte d’Alice Milliat, dans l’hebdomadaire sportif Le Miroir des Sports : il s’agit sans doute tout autant (voire davantage) de promouvoir que de décrire le football féminin et l’effet qu’il suscite. A ce titre, on peut raisonnablement penser que le récit est un peu embelli et « épopée-isé ». On peut même cyniquement se dire qu’un magazine sportif a tout intérêt à mettre en avant des pratiques qui lui permettraient de conquérir un nouveau public (féminin) susceptible d’augmenter ses ventes. Il n’empêche qu’au delà de ces supputations, le récit est sérieux et différentes sources notent la présence de 25 000 personnes lors des matches de cette tournée anglaise, ce qui témoigne d’un indéniable engouement populaire.
C’est dans ce contexte qu’à l’automne, c’est maintenant au tour des Anglaises de venir en France pour une tournée, à Paris, Rouen, Le Havre et Roubaix. Ces matches sont relatés dans la presse, et il est intéressant de s’y pencher pour tenter d’approcher quelle était la perception du football féminin en 1920. Grossièrement, on peut détacher deux tendances : d’un côté, une presse sportive, spécialisée, qui tend à encourager la pratique du football féminin et à décrire les séquences tactiques des matches ; de l’autre, une presse qui a un regard plus oblique et distant, et qui perçoit la pratique féminine du football comme un sacrilège qui porte atteinte au sport et à l’image que l’on se fait traditionnellement des femmes.
Match France/Angleterre d’octobre 1920 à Paris, BNF/Gallica
Pour ce qui est de l’encouragement à la pratique sportive des femmes, on lit ainsi dans l’Auto, en mars 1920 la création d’une nouvelle société sportives, « Sportives », présidée par Georges Bine (qui est une femme). Elle déclare clairement : « nous voulons faire du sport« . Le quotidien relate que, optimiste, G. Bine considère que « les critiques faites contre le football féminin ne sont que de vieux restes de préjugés« . Pas de commentaire désobligeant ou de jugement de valeur de la part du journal, dans lequel on lit « tous nos vœux accompagnent les « Sportives » « . Quelques semaines plus tard, après la tournée française en Angleterre, on lit dans le même journal : « soyons donc indulgents pour nos jeunes sportswomen, qui n’en sont qu’à leurs débuts et qui, à défaut de succès sportifs, ont remporté là-bas fin véritable succès d’estime » (5 mai 1920) : compréhension, encouragement, jusque-là tout va bien. Après leur seule victoire outre-Manche, elles sont même évoquées comme étant « nos vaillantes compatriotes » (8 mai).
Prenons aussi l’hebdomadaire Le Miroir des Sports : outre qu’il offre régulièrement, comme on l’a déjà vu, des tribunes aux représentantes du football féminin, il propose quelques réflexions sur le football qui prennent en compte l’arrivée des femmes. On lit le 23 septembre 1920 :
« évidemment, ce jeu athlétique et rude est créé à l’usage de jeunes gens ou d’hommes en bonne santé, robustes et résistants ; mais, le fait qu’il y a, en Angleterre, en France et dans la plupart des pays de l’Europe, un football féminin, prouve, mieux que toute démonstration, que ce sport n’est pas dangereux« .
On n’est pas certain d’adhérer au raisonnement un peu tautologique et naturalisant (en creux, ça revient quand même à dire que les femmes ne pourraient pas pratiquer des sports « dangereux »…) mais, là encore, il s’agit de mettre en avant toute la légitimité d’un football pratiqué par les deux sexes.
Dans le magazine sportif La Vie au Grand Air, les échos des footballeuses françaises en Angleterre sont là encore positifs, comme le montre cet extrait : « ceux qui doutaient encore de la valeur de nos sportives ne sont-ils pas convaincus depuis la tournée triomphale faite en Angleterre par une équipe de France féminine de football association ? ».
Une du Miroir des Sports, 4 novembre 1920
Si on trouve donc une presse sportive dans l’ensemble favorable à la pratique féminine du football, les textes ne sont pas dénués de quelques prudences de langage qui trahissent tout de même une vision différentialiste des sexes aux termes de laquelle les femmes auraient des caractéristiques naturelles qui justifieraient une pratique spécifique, et une lecture du football féminin à l’aune d’un référentiel masculin. Ainsi, déjà, le retard institutionnel se fait sentir : le football est pratiqué depuis des années par des hommes, qui en ont imposé les codes de la pratique « légitime ». Prenons l’exemple de la façon dont l’Auto relate la première confrontation franco-anglaise de l’automne 1920 (1er novembre). Dans une rubrique nommée « Les Sports et la Femme » (s’agit-il d’un rapport d’extériorité entre les deux termes ?), la tenue du match est saluée, dans la lignée de ce que nous écrivons plus haut. On parle de « gros succès pour le sport français » ; « la tentative d’hier fut donc une tentative parfaitement réussie et rien me nous autorise à croire que ce premier succès resterait sans lendemain ». On peut lire quelques considérations sur le jeu (« la partie fut tout à fait courtoise et très souvent bien jouée par les deux équipes en présence »), sur quelques caractéristiques des deux équipes (« ardeur » chez les Françaises, « calme », « compréhension » chez les Anglaises) ; les deux buts du match (1-1) sont brièvement décrits, et les footballeuses sont nommément valorisées puisque la composition des équipes est donnée « pour la postérité ».
Entrée des Françaises sur le terrain du stade Pershing en octobre 1920. Le Miroir des Sports, 4 novembre 1920.
Cela étant, à côté de ces éléments valorisants, d’autres passages sont ambigus et semblent vouloir fixer les femmes « à leur place », c’est-à-dire dans une pratique reléguée par rapport à celle des hommes. La « nature féminine » le justifierait ; ainsi, il faudrait que les footballeuses limitent « leurs ambitions athlétiques à leurs ressources physiques » et qu’elles puissent « conserver dans la pratique des sports la grâce nécessaire au prestige de leur sexe ». Sous couvert de compliment, il s’agit bien ici de distinguer masculin (« fort ») et féminin, et de hiérarchiser les pratiques. Le jeu des femmes est aussi en partie évalué à l’aune de références masculines qui, de fait, le place en situation d’infériorité, car la pratique féminine a pris du retard : « j’ai noté dans cette équipe d’outre-Manche quelques essais de combinaison dignes véritablement de footballeurs très au courant des finesses du jeu. Avec le temps, nos joueuses feront aisément aussi bien, elles apprendront aussi le jeu d’équipe, hors lequel en football il n’y a pas de salut (…) Jamais on ne leur demandera de jouer comme des hommes, et, je le répète, l’erreur de leur part serait tout justement de tenter d’égaler les prouesses athlétiques du sexe fort ». Quant au but des Anglaises, il est décrit comme si le talent de la buteuse n’y était pour rien, « à la suite d’un coup de pied de volée si heureux et si précis que le dieu Hasard y était certainement pour quelque chose ».
Mais tout cela n’est rien par rapport à la façon dont la presse régionale nordiste relate les confrontations franco-anglaises. Le Grand Echo du Nord dit déjà un mot du premier match de la tournée anglaise, joué à Paris. Il est signé par « le spectateur parisien« . L’article évoque deux matches : France /Angleterre et Nord de l’Espagne/Paris (masculin) : « dimanche, c’était le match international France-Angleterre… féminin, et lundi le match Nord de l’Espagne contre Paris ». Les points de suspension semblent marquer la surprise : ce n’est pas anormal, si on considère que pratique féminine du football est toute récente. Cependant, ils semblent ici davantage souligner que, du point de vue de l’auteur, il s’agit probablement d’une anomalie. En témoigne la différence de traitement entre les deux matches, quantitativement et qualitativement : 71 lignes sur le match masculin, avec force détails sur des actions et performances individuelles ; et seulement 7 lignes sur le match féminin, que nous reproduisons :
« Le match féminin France-Angleterre se disputait au stade Pershing. Le terrain de football est parfait et un nombreux public assistait à cette première. J’avoue que je n’ai pas été enthousiasmé et si je suis partisan du basket-ball, du tennis, de la natation pour nos filles, je suis tout à fait opposé au football pour des femmes »
Bien argumenté !
Le lendemain, le quotidien précise que « la partie s’est terminée par un match nul, les deux équipes réussissant à marquer chacune un but. La France, par l’intermédiaire de Mlle Bracquemond, l’Angleterre, grâce à Miss Walmsley ». À la même époque, on n’a pas de trace d’un but marqué par « Monsieur » Dubly ou « Monsieur » Coppée. Ce renvoi à la féminité est équivoque : évoquer la civilité permet certes de visibiliser l’existence d’une pratique féminine, mais on sent bien qu’il paraîtrait inconvenant d’appeler une jeune fille uniquement par son nom, comme si ça contrevenait aux usages sociaux en vigueur. En cela, la pratique féminine du football met le journaliste dans l’embarras.
La buteuse du match d’octobre 1920, Madeleine Bracquemond, ici photographiée en 1927. Née en 1898, elle a pratiqué le basket, la natation, le football, le patin et le tennis. En 1921, elle est médaillée de bronze en saut en hauteur aux Jeux mondiaux féminins de 1921, et médaillée d’or en 1922. Elle fut 21 fois capitaine de l’équipe de France de football. Elle est décédée en 1981.
BNF/Gallica
Nous voici à Roubaix le 2 novembre, pour la deuxième confrontation France/Angleterre. Le lendemain, dans le Grand Echo du Nord, voici l’article relatant le match, signé « AM » :
« ANGLETERRE BAT FRANCE PAR 2 BUTS A 0
Hier, avait lieu au Parc Jean-Dubrulle, à Roubaix, le match féminin de football-association France-Angleterre. Ce match a obtenu un succès d’estime considérable. Plus, de mille personnes assistèrent, amusées, à l’exhibition des « foot-balleuses ». Nous ne croyons pas utile d’insister sur la qualité du jeu fourni. La femme, être de grâce et de finesse, n’est pas taillée pour les sports violents, incompatibles d’ailleurs avec ses fonctions éminemment sacrées de mère et d’épouse. Si la culture physique raisonnée est tout à fait recommandable à l’adolescence, le football, qui exige de rudes efforts et expose des adeptes à des heurts d’une indéniable violence, n’a pas sa place parmi les sports nécessaires à la femme à l’âge de la formation.
Nous l’avons dit. c’est la curiosité, plus que tout le reste, qui avait attiré, lundi, au Parc Jean-Dubrulle, cette foule considérable En tout, il faut de la mesure, et si le mouvement féministe compte énormément de sympathies parmi les sportifs, hommes d’action et de progrès s’il en fût, il n’en reste pas moins que la raison doit demeurer souveraine et arrêter l’individu là où commencent l’abus et l’excès.
« Une âme saine dans un corps sain » – l’âme d’abord, le corps ensuite. Ne retombons pas dans l’erreur des anciens qui périrent pour avoir méconnu ou, plus exactement, outrepassé la limite en toutes choses. Autrefois, le corps était absolument délaissé au profit exclusif de l’esprit. C’était une erreur dont nous sommes revenus fort heureusement. Il ne faut pas permettre aux générations futures de dire de nous « Ils délaissèrent l’esprit au profit exclusif du corps » – Maintenons l’équilibre, c’est-à-dire ayons le sens de la mesure.
Pour en revenir au match féminin France-Angleterre et pour parler du match lui-même, les Anglaises ont affiché une supériorité incontestable : supériorité physique, tactique, scientifique (si on peut dire). Quelques-unes d’entre elles possèdent un « shot » véritable. Côté français. la demie-gauche — la demie qui vaut une entière — a la notion de son rôle. La capitaine, Mlle Braquemont, possède l’allure et le style d’un centre-avant homme La « goal-keepesse » (pardon !) française a arrêté dans le style, qui lui est propre, des essais que moult confrères du sexe fort eussent laissé entrer.
A l’appui de ce que nous venons d’écrire relativement aux dangers que présente le football pour la femme, nous avons assisté à la mise hors-combat de plusieurs joueuses qui reçurent la balle sur la poitrine ou l’estomac avec une certaine force; Ces joueuses-rentrèrent ensuite dans le jeu ; Est-on certain que, physiquement, elles n’auront pas à compter avec les troubles que peut déterminer une telle secousse sur leur organisme complexe et délicat ? Durant toute la première mi-temps, les Anglaises dominèrent nettement. Mlle Ourry, dans les buts de France, eût plusieurs occasions de se distinguer. Au repos, rien n’était marqué.
A la reprise, après un beau début des Françaises, les Insulaires reprennent le commandement et talonnent la défense adverse. Un essai est repoussé par Mlle Otirry, mais la même balle « shotée » avec force une nouvelle fois, trouve une jambe qui la fait ricocher par contre-coup dans les filets français.
Le bombardement de ceux-ci continue. Affolée, la défense française commet une grave faute sanctionnée d’une penalty. Le penalty est transformé. C’est le second but pour les Anglaises qui jouèrent plutôt… énergiquement.
L’arbitrage était confié à M. Jénicot, du RCR ».
Le Grand Hebdomadaire Illustré (7 novembre 1920)
Voici un extrait de l’hebdomadaire régional Le Grand Hebdomadaire Illustré (7 novembre 1920) :
« Nouvelles venues au ballon rond, les joueuses féminines ont encore beaucoup à apprendre de leur aînés et devanciers. Elles frappent vigoureusement à grands coups de pied, sans songer à esquisser la moindre combinaison ; puis elles mettent, à défendre leur chance, une ardeur que l’on aurait supposé devoir être plus discrète et plus douce. Ce sont des néophytes qui n’ont pas encore l’esprit sportif ».
Dans La Croix du Nord, le match n’est que brièvement évoqué. Le ton y est encore plus condescendant :
« LE MATCH FÉMININ FRANCO-ANGLAIS. ROUBAIX.
Gros succès de curiosité pour cette partie jouée au Stadium, mais il ne faudrait pas recommencer ! Le team anglais a gagné par 2 buts à 0, dont 1 sur penalty.
Le public connaît trop le football à présent pour lui présenter des exhibitions de ce genre ; que les dames laissent aux hommes un sport trop dur pour elles. L’assistance s’est copieusement amusée, quant au jeu il vaut mieux n’en pas parler à part de rares échappées du côté anglais ».
Le Grand Hebdomadaire Illustré (7 novembre 1920)
Les confrontations franco-anglaises de 1920, censées marquer l’essor du football féminin, contribuent finalement à révéler les oppositions à sa pratique. Celles-ci se placent sur le registre « classique » : le football serait malsain, dangereux, inadapté à la constitution féminine. Officiellement, en 1921, la Football Association interdit l’accès aux terrains des femmes, même si un championnat de France survit jusqu’en 1932… Tout sauf un hasard : c’est au moment où le football masculin se professionnalise !
Le football féminin disparaît progressivement à la fin des années 1930 et ne fera son retour que dans les années 1960 : il est alors de nouveau vu comme une curiosité, et est pratiqué en « lever de rideau » des matches masculins, au cours desquels les femmes sont utilisées pour s’offrir aux jugements des regards masculins. En France, la FFF reconnaît la pratique féminine en mars 1970, de peur de voir s’ériger une organisation autonome. Et le football féminin n’y occupe qu’une place singulière, au sein d’une « Commission du football féminin ».
En convoquant des justifications à prétention médicale, des règles du jeu sont alors adaptées aux « particularités » féminines dans le statut fédéral : temps de jeu et dimensions du terrain réduites, ballon plus petit, protection pour la poitrine, évitement des contacts. Le jeu est ainsi édulcoré, au nom de la protection d’être considérés comme faibles et fragiles.
Si, de nos jours, des attaques aussi frontales que celles publiées dans la presse nordiste en 1920 se sont raréfiées, elles s’expriment de manière plus feutrée en ignorant, volontairement ou pas, que les retards institutionnels ont des effets sur les pratiques, et que la dimension revendicative est partie intégrante de l’histoire du football féminin, comme toute stratégie de groupe dominé.
Et quand bien même la pratique du football féminin est aujourd’hui encouragée, certaines séquences rappellent qu’il reste largement déconsidéré (qu’on se remémore la période Covid), et systématiquement jugé à l’aune de la pratique masculine, y compris chez les footballeuses elles-mêmes (qu’on en juge par les propos que nous ont tenu nos Lilloises Rachel Saïdi, Silke Demeyere, Morgane Nicoli, ou Agathe Ollivier, toutes socialisées dans un environnement footballistique dont les références sont largement masculines). Toute comparaison entre footballs masculin est féminin se fait forcément au détriment des femmes, tant il est hors de propos de les juger comme si leurs histoires, leurs moyens et leurs quotidiens étaient similaires. Dès lors, celles et ceux qui tentent ces comparaisons contribuent à déconsidérer la pratique féminine du football en raisonnant « touts choses égales par ailleurs ». Il est bon de se le rappeler au moment où on s’apprête à regarder la coupe du monde « féminine ».
Note :
1 Laurence Prudhomme-Poncet, « Mixité et non-mixité : l’exemple du football féminin », Clio. Histoire‚ femmes et sociétés, 2003. URL : http://journals.openedition.org/clio/619
Posté le 23 juillet 2022 - par dbclosc
Qui c’est la meilleure ? Évidemment, c’est Demeyere !
Six ans après son arrivée, Silke Demeyere quitte le LOSC. Grâce à sa longévité à Lille, elle est désormais la joueuse la plus capée du club. Et, rien qu’avec son style, elle aura marqué l’histoire du club. Retour sur la carrière de celle qu’on a adorée.
C’est le cœur serré et proche de la crise de larmes que nous avons appris la nouvelle il y a quelques semaines : Silke Demeyere s’en va. Après six saisons chez les Dogues, elle s’engage avec Le Havre, en compagnie de Salomé Elisor. Retrouver la D1 est pour elle une juste récompense tant elle a fait preuve durant son séjour lillois d’une régularité exemplaire. Et si nous nous sommes attelés depuis 2017 à proposer des comptes-rendus des matches de l’équipe féminine, quelques interviewes avec des joueuses et les coaches, avec la volonté de mettre en lumière les performances des joueuses et leurs conditions de travail, nul doute que Silke n’y est pas pour rien.
Photo Marc Van Ceunebroeck/LOSC.fr
En effet, c’est au cours de la saison 2016/2017 que, par curiosité et sans grande ambition, nous nous sommes pointés sur l’annexe du Stadium pour aller voir jouer le « LOSC féminine », qui était alors dans sa deuxième année d’existence, en D2. Immédiatement, c’est Silke Demeyere qui nous a épatés : activité incessante à son poste de n°6, récupérations, relances, organisation du jeu, combativité, pugnacité. Dès notre premier compte-rendu à l’occasion d’un match contre La Roche, nous n’étions pas avares de compliments à son égard, citons-nous : « mention spéciale pour Silke Demeyere : celle-là, c’est un crack : une activité débordante, teigneuse, un grand nombre de ballons récupérés, au-dessus techniquement. Silke Demeyere, t’es la meilleure ». Six ans après, nous avons pour la première fois acheté un maillot du LOSC : il est floqué « Demeyere », bien évidemment. Les habitué(e)s de nos comptes-rendus savent combien nous la mettons en valeur et combien le running-gag de la composition d’équipe où elle est partout reflète la façon dont on perçoit ses matches. Comment en est-on arrivé là ?
Une dernière fois, pour le plaisir
Sans être totalement le fruit du hasard, la venue de Silke à Lille est un heureux accident : en 2016, l’entraîneur du LOSC, Jérémie Descamps, et le manager, Jules-Jean Leplus, entendent parler d’une joueuse belge qui joue au Lierse. Ils visionnent une vidéo de la finale de coupe de Belgique opposant le Lierse à Anderlecht pour se faire une idée. La joueuse en question inscrit un doublé et permet à son équipe de l’emporter 2-1. Séduits, ils se rendent ensuite sur place pour observer directement cette fille qui s’appelle… Jana Coryn. L’affaire est réglée avec Coryn, qui s’engage avec Lille. Mais les observateurs lillois ont aussi noté la présence de celle qui est à l’époque milieu offensive sur le côté gauche : elle s’appelle Silke Demeyere et, figurez-vous, c’est la meilleure. L’affaire est également vite réglée, d’autant que le Lierse féminines se dissout. Le LOSC peut donc entamer la saison 2016/2017 avec trois belges qui en forment la colonne vertébrale : derrière, Maud Coutereels, solide comme un roc ; au milieu, Silke Demeyere, teigneuse à souhait ; devant, Jana Coryn, prolifique avant-centre.
Photo Marc Van Ceunebroeck/LOSC.fr
Avant l’épisode de son transfert à Lille, Silke Demeyere a logiquement effectué sa carrière en Belgique. Footballeuse dès l’âge de 9 ans, c’est son frère qui, le premier, subit ses tacles rageurs dans le jardin familial, du côté de Waregem ; plus tard, elle joue dans la cour de l’école avec principalement des garçons, tout en s’engageant parallèlement dans d’autres sports : tennis, judo, natation, gymnastique. Mais le foot prend rapidement le dessus et Silke s’engage à Harelbeke, dans une équipe déjà entièrement féminine. À 15 ans, elle intègre l’équipe première du SW Ladies Harelbeke et est sélectionnée dans les catégories jeunes de l’équipe nationale. Elle gagne à Harelbeke un premier trophée national. En 2009, elle monte d’un cran en rejoignant le nouveau club de Zulte-Waregem, issu d’une fusion, où elle rencontre déjà Jana Coryn, puis se dirige vers le Club de Bruges en 2012, où elle ne dit pas trop fort qu’elle est surtout une supportrice d’Anderlecht ! Le séjour brugeois de Silke (2012-2015) correspond aux années de la Beneleague : il s’agissait d’un championnat réunissant les meilleures équipes belges et néerlandaises. Parmi les moments forts qu’elle retient de Bruges, on note notamment une victoire sur le terrain de l’Ajax en avril 2015 (2-1), ainsi que deux finales de coupe (qui, elle, reste nationale), malheureusement perdues contre le Standard en 2014 (0-5) puis contre le Lierse en 2015 (0-1).
Un drôle de décor… Photo Marc Van Ceunebroeck/LOSC.fr
À l’issue de cette saison 2014/2015, face au désinvestissement des dirigeants brugeois pour leur section féminine, Silke file au Lierse, 7e de la dernière édition de Beneleague et deuxième club belge au classement, derrière le Standard, champion. Le championnat redevient national et le Lierse se classe deuxième, derrière Anderlecht. En coupe, la troisième tentative est la bonne : cette fois, l’équipe de Silke l’emporte contre Anderlecht (2-1) avec, nous l’écrivions plus haut, un doublé de Jana Coryn. C’est également au cours de cette saison qu’elle est convoquée régulièrement en sélection et qu’elle obtient sa seule sélection avec les Red Flames, l’équipe nationale belge.
Signer en deuxième division française après une année ponctuée par un titre national peut apparaître comme un choix étonnant, mais Silke Demeyere avait envie de découvrir un nouvel environnement, et qui lui permettait cependant de résider chez elle, à Harelbeke, à une demi-heure de Lille. Elle bénéficie ainsi de la proximité entre Lille et la Belgique, que le LOSC a souvent exploitée dans son histoire, en recrutant uniquement des joueurs offensifs (du moins, jusqu’à Onana1) ; chez les femmes, le LOSC change de stratégie : si Jana Coryn perpétue la tradition des avants Belges, Maud Coutereels, en défense centrale, casse cette habitude. Quant à Silke Demeyere, elle se positionne un cran plus bas qu’au poste qui l’a révélée en Belgique : elle est désormais milieue défensive, récupératrice, devant la défense centrale et à la relance pour les joueuses plus offensives, derrière Rachel Saïdi, positionnée en n°10
À Lille, Silke devient rapidement une pièce-maîtresse de l’équipe de Descamps. Bien que dans une division « inférieure », Silke estimait dans l’interview qu’elle nous a donnée que le jeu était « plus physique, plus agressif ». Après une saison marquée par un final rocambolesque, le LOSC découvre la D1 en 2017 !
Photo Marc Van Ceunebroeck/LOSC.fr
Un doute subsiste lors des premiers matches de la saison 2017/2018, au cours desquels Silke n’est pas toujours titulaire : on voit plus souvent Julie Pasquereau alignée aux côtés de Jessica Lernon ou d’Héloïse Mansuy, qui jouaient parfois au milieu à cette époque. Mais tout rentre rapidement dans l’ordre et Silke offre les mêmes prestations en D1 qu’en D2, harcelant ses adversaires et récupérant des ballons de façon parfois franchement comique, sans que l’on comprenne bien comment elle a pu faire. En février 2018, elle inscrit même son premier but en D1 face à Fleury… de la tête !
Ce but illustre assez bien les qualités de la joueuses : en dépit d’un physique pas très impressionnant (elle n’est ni grande ni imposante), Silke a la faculté de prendre le dessus sur des adversaires qui, en apparence, semblent bien mieux dotées qu’elle… On la voit ainsi souvent gagner des duels aériens face à des joueuses qui font deux têtes de plus qu’elle.
La description, sobre, du but sur notre site
Cette réalisation survient juste après un stage de la sélection nationale auquel Silke a participé (comme Jana Coryn et Maud Coutereels), mais c’est à ce jour sa dernière apparition avec les Red Flames, ce qui reste une déception et, de notre point de vue, une anomalie, du moins tant qu’elle évoluait en première division.
Toujours essentielle au LOSC, elle contribue à maintenir l’équipe en D1 grâce à une ultime victoire à Bordeaux qui permet de se placer 6e dans un championnat très serré (derrière Lyon, Paris et Montpellier).
À l’orée de la saison 2018, l’arrivée de Dominique Carlier suscite la même interrogation que la saison précédente sur la place dévolue à Silke. Il semble qu’initialement, le nouveau coach n’ait pas trop compté sur elle avant de se raviser devant l’évidence de ses qualités. La saison en D1 est difficile, et la fin de saison riche en émotions après la reprise de l’équipe par Rachel Saïdi ne permet malheureusement pas de maintenir le LOSC en D1. Dans cette saison contrastée, le LOSC atteint la finale de coupe de France : Lille s’incline avec les honneurs (1-3) face aux Lyonnaises. À l’origine du but lillois de Sarr, une phase de jeu typique de Silke : récupération à terre et relance vers l’attaquante.
En deuxième division, l’effectif lillois est fortement renouvelé et rajeuni, mais Silke reste et en devient même la doyenne, à 27 ans ! La direction du LOSC comme la joueuse ont semble-t-il trouvé un intérêt réciproque à poursuivre l’aventure : Silke fait ainsi partie des cinq joueuses qui bénéficient d’un contrat fédéral (ils sont alors limités à 5 en D2), ce qui montre bien la considération que lui porte le club, lui facilitant ainsi le quotidien. Rappelons en effet que Silke, qui a une formation de prof de sport, fait quelques petits boulots (notamment des remplacements de profs) avant que le club ne sécurise un peu mieux sa vie professionnelle. Régulièrement capitaine, elle évolue parfois en position plus offensive, comme elle l’avait fait en Belgique. On la retrouve ainsi régulièrement buteuse (le plus souvent du pied gauche), et notamment au stade Bollaert, face à Arras (du pied droit !). La saison est interrompue en mars 2020 au moment où le LOSC avait encore un mince espoir d’accrocher la montée.
Passons sur la saison 2020/2021, au cours de laquelle seuls 5 matches ont été joués. En dépit des légitimes doutes que la situation révèle sur l’intérêt accordé aux footballeuses de deuxième division (pendant que la D1 joue et que d’autres sports masculins et féminins, même à niveau inférieur, jouent), Silke se réengage avec le LOSC en 2021/2022, n°10 dans le dos. Elle marque dès la troisième journée au bout du temps additionnel (encore de la tête !) et est distinguée après le match contre Vendenheim en novembre, après avoir joué son 100e match pour le LOSC. Au terme d’une saison enfin complète en D2, le LOSC ne parvient pas à accrocher la montée. L’heure du départ est arrivée. Avec Silke, c’est la dernière Belge du LOSC qui s’en va.
Photo Marc Van Ceunebroeck/LOSC.fr
La trajectoire de Silke Demeyere se confond ainsi en grande partie avec celle de la section féminine du LOSC, avec ses diverses émotions, positives (le titre de D2 en 2017, la finale de coupe en 2019) et négatives (la des ente en 2019, les non-remontées). Individuellement, elle aura fait profiter le public lillois de sa hargne et, soulignons-le aussi, de ses qualités techniques (geste préférée : le passement de jambe et-je-me-retourne-hop-t’as-rien-vu). Après six saisons, elle est la plus capée du club et est ainsi la Marceau Sommerlynck au féminin : elle a joué 117 matches officiels (dont 109 comme titulaire) : 39 en D1 et 64 en D2 et 14 en coupe. Elle a inscrit 14 buts (1 en D1, 11 en D2, et 3 en coupe), a pris 18 cartons jaunes (et n’a jamais été expulsée !). très régulière dans ses performances, elle reste sur une série impressionnante puisqu’elle n’a pas raté un match depuis novembre 2019 (contre Saint-Etienne, où elle était suspendue). Et si on remonte un peu plus loin, ce match contre l’ASSE est le seul qu’elle a raté depuis décembre 2018 !
Après le match de Nantes en mars, Patrick Robert lui remet le trophée de « joueuse du mois » /Photo DBC
Au-delà de la joueuse, on souhaite aussi souligner qu’on a énormément apprécié la personne, aussi agressive sur un terrain qu’avenante et abordable en dehors. C’est d’ailleurs ce décalage qui contribue à l’apprécier. Heureux Havrais ! Silke : merci pour ce passage au LOSC. On te souhaite toute la réussite dans tes futurs projets !
Grand merci à Marc Van Ceunebroeck pour ses photos, et à Arnaud Mahieu pour ses statistiques.
Le reportage du LOSC à l’occasion du 100e match de Silke :
1 Vandenbergh (en équipe première du LOSC en 1986), Desmet (1986), Van Der Heyden (1998), Mirallas (2004), Hazard (2007), Bruno (2011), Klonaridis (2012), Origi (2013), Guillaume (2015) sont en effet tous attaquants ou milieux offensifs.
En remontant plus loin, Jean Lechantre (belge naturalisé français en 1944) était aussi attaquant. Seul Robert Meuris (1955) était défenseur, mais il avait les deux nationalités, française et belge.
Chez les femmes, Chrystal Lermusiaux (2018) a poursuivi la norme des belges défensives
Posté le 9 mai 2022 - par dbclosc
Un feu d’armistice pour la dernière à la maison
Un feu d’armistice, c’est comme un feu d’artifice, mais le 8 mai : avec 7 buts marqués, Lille et Le Havre ont offert un beau spectacle qui a tourné en faveur des Normandes, qui devraient retrouver la D1.
Depuis la défaite face à Metz il y a trois semaines, les espoirs de montée du LOSC se sont fort amenuisés. Ils ont encore été réduits après la défaite à la Roche il y a 15 jours (1-2). C’est con car Le Havre ayant battu Nantes dans le même temps, les adversaires semblaient se concerter pour dessiner un scénario favorable : en effet, Lille devait gagner ses derniers matches, mais devait également compter sur cette victoire des Normandes pour passer en tête. Désormais, avec 39 points alors que les Havraises et les Nantaises en comptent respectivement 45 et 44, ce n’est certes pas tout à fait fini : mais il faut pour cela gagner les deux derniers matches, et que Le Havre et Nantes perdent également leurs deux derniers matches (car Nantes, même en ne prenant qu’un point, sera devant le LOSC en raison des confrontations directes). Cela semble donc assez peu probable. Finalement, Lille n’aura remporté aucun de ses matches face à Nantes, Metz, Lens et, pour le moment, Le Havre. Cela signifie sans doute que la marche était trop haute.
En revanche, ce qui est très probable, c’est que si Lille gagne son prochain match, Le Havre perdra le sien, puisque cet aprem, c’est Lille/Le Havre. Autant dire que, même si Lille est désormais moins concerné, le championnat se joue à Luchin : les Normandes reçoivent Vendenheim lors de la dernière journée, donc on peut supposer que si elles repartent d’ici en maintenant leur avance sur Nantes (qui reçoit Saint-Maur, avant-dernier), elles seront quasiment en D1. On s’attend donc à accueillir des joueuses du Havre motivées, qui savant que le dernier gros obstacle de ce long championnat se dresse face à elles à Lille.
Du côté des Lilloises, à quoi peut-on s’attendre ? La dernière fois que Le Havre est venu à Luchin, ça ne s’est pas très bien passé. Les deux derniers résultats, décevants, ont, comme on l’écrivait, sonné le glas des espoirs de montée. Après les matches contre Metz et La Roche, Rachel Saïdi semblait déjà se projeter vers la saison suivante en soulignant qu’il fallait « penser à la suite », tout en pensant à « bien finir » ce championnat. Dans la semaine, Gwenaëlle Devleeschauwer a insisté sur le fait que le LOSC ne serait « pas là pour faire de la figuration ». Entre l’envie de bien faire et un (légitime) relâchement, face à des adversaires a priori remontées à bloc, les joueuses du LOSC se retrouvent en tout cas en position d’« arbitre » (un arbitre qu’on espère meilleure que celle de Lille/Lens et Lille/Metz).
Du côté de l’effectif : Carla Nollet n’est pas sur la feuille de match ; Agathe Ollivier, Naomi Bamenga et Noémie Mouchon sont sur le banc.
Il fait beau, il fait chaud, et une importante délégation havraise a fait le déplacement pour encourager ses favorites. Pourtant, cette année, le 8 mai tombe un dimanche, et cette délégation se trouve dans l’impossibilité de faire le pont (de Normandie).
15h00 C’est parti Paprzycki !
4e Première percée d’Azzaro, ça donne un corner.
6e Corner obtenu par Eva Fremaux côté droit. C’est frappé par Boucly au deuxième poteau, où se trouve Devlech’, qui remet de la tête vers le premier poteau. Eva Fremaux est à un orteil de pouvoir dévier dans le but, et ça finit juste à côté du poteau !
7e Le six-mètres est affreusement joué par la gardienne havraise, qui transmet à une de ses arrières, qui lui remet ; elle contrôle mal et se fait contrer par Elisor. Azzaro, seule aux six mètres, en profite et conclut du droit : 1-0 pour le LOSC !
10e L’arrière droite du HAC, Sahraoui, tente un centre ou tir, ce qu’on appelle donc traditionnellement un centre-tir, qui finit au-dessus.
11e Côté gauche, combinaison entre Boucly et Bogaert, ça donne un corner pour le LOSC. C’est dégagé par la défense mais, à 30 mètres du but du HAC, superbe récupération de Silke Demeyere ! Sélection !
18e Corner pour Lille : Paprzycki frappe, c’est dégagé au premier poteau par le cul de Sahraoui, drôle d’idée. Ça cafouille un peu et ça donne un nouveau corner, dégagé plus académiquement, ça revient sur la tête de Demeyere à l’entrée de la surface et ça termine sur le haut de la transversale.
20e Mauvais dégagement de Arsenieva, la gardienne havraise ; ça arrive sur Boucly à une trentaine de mètres, qui tente sa chance. La gardienne se rattrape facilement.
On est assez surpris des espaces laissés par la défense du Havre. Les Lilloises se trouvent assez facilement. Offensivement, les visiteuses n’ont encore rien montré.
21e Pour Le Havre, la 14, Romane Enguehard, blessée, est remplacée par Sylia Koui.
24e Encore un mauvais dégagement de Arsenieva, décidément très en forme. Ça atterrit sur Paprzycki à 20 mètres qui donne à Azzaro, qui se heurte à la gardienne, mais ça revient sur Boucly, au point de pénalty, qui marque du gauche (2-0).
25e Sur l’engagement, le HAC attaque par la droite. Une première tête de Legrout est repoussée par la défense, mais Araujo suit : Launay repousse. Dans les six mètres, Legrout insiste et finit par catapulter le ballon dans le but : 2-1 !
On a quand même souvent l’impression que les adversaires marquent sur leur première occasion.
28e Lille attaque par la gauche avec Demeyere et Elisor. Le centre de Salomé trouve Azzaro dans la surface, qui contrôle dos au but et sert Paprzycki en retrait dans l’arc-de-cercle. Aurore tente de décaler vers Marty à droite mais la défense dégage.
30e Encore une belle action lilloise sur la gauche : Boucly sert Elisor qui centre vers la tête d’Azzaro, mais ça ne part pas du bon côté.
33e À 20 mètres côté droit, Chloé Marty prend sa chance : c’est contré mais ça arrive côté gauche sur Boucly, qui s’emmène le ballon et tente un lob de l’extérieur du gauche qui termine pas loin de la lucarne havraise.
36e Le Havre attaque aussi par la gauche : Koui lance Hoarau qui centre. Devlech’ dégage.
37e Lille perd le ballon au milieu de terrain. Sumo lance immédiatement Ali Nadjim qui file au but plein axe, résiste au retour de Polito et conclut à ras de terre : 2-2 !
39e Coton-Pélagie prend un carton jaune après une faute sur Bogaert.
40e Le HAC a pris confiance : Ali Nadjim récupère un ballon au milieu et, voyant Launay avancée, frappe depuis le rond central. Ça passe à côté.
42e Le Havre finit très fort cette période. Araujo, de la droite, centre dans les 6 mètres : Legrout est la première sur la ballon mais Launay se jette et renvoie le ballon !
Mi-temps sur le score de 2-2. Lille a parfaitement entamé le match en montrant de l’envie et en mettant en place des combinaisons qui ont beaucoup perturbé la défense havraise. Les deux buts viennent toutefois de deux grosses erreurs de la gardienne, qu’on remercie une fois encore. Déjà, au match aller, la gardienne du HAC (qui n’était pas celle titulaire cet après-midi), en étroite collaboration avec une de ses centrales, avait offert un but aux Lilloises. Malheureusement, les loscistes ont relancé les havraises en raison d’un manque de concentration juste après le 2-0. La réduction de l’écart a en effet lancé des havraises qui, jusqu’alors, n’avaient pas montré un visage de leader. Durant la seconde partie de la première période, la quatuor Coton-Pélagie/Sumo/Araujo/Ali Nadjim, par sa vitesse et son jeu en profondeur, a alors mis en difficulté la défense du LOSC. Tout reste à faire en seconde période !
16h01 C’est reparti Paprzycki !
49e Le Havre se montre d’emblée avec Ali Nadjim, servie de la droite, et peut-être hors-jeu, qui est contrée par Launay.
52e RÉCUPÉRATION DE SILKE DEMEYERE qui transmet à Boucly à gauche. Le centre est repoussé, mais Elisor reprend et sert Marty à droite, dont la frappe est contrée.
53e Faute sur Eva Fremaux, ça donne un bon coup-franc pour Lille à 22 mètres, excentré à droite. Boucly frappe du gauche, ça passe de peu au-dessus.
54e Carton jaune pour Fremaux.
55e Azzaro lance Demeyere, à la lutte avec Yeka. Silke est légèrement en retard au départ mais passe devant l’arrière havraise. Dans la surface, ça se termine par un choc entre Demeyere et la gardienne, Arsenieva. C’est très litigieux, et l’arbitre siffle en faveur de la défense.
56e Nadjma Ali Nadjim est une très bonne joueuse, et probablement une personne très aimable, mais elle gagnerait en sympathie si elle ne râlait pas sans cesse à propos de décisions arbitrales qui ne font réagir qu’elle seule.
63e Elisor sert Azzaro, qui réalise un bon contrôle et sert à gauche en se retournant, Boucly. Maïté avance et frappe puissamment du gauche : c’est repoussé des poings par Arsenieva.
Dans la continuité, le ballon arrive vers la droite sur Fremaux, qui élimine deux joueuses et centre en bout de course du pointu. Paprzycki tente de reprendre mais c’est renvoyé.
67e De la gauche, Bogaert trouve Azzaro qui file au but, élimine Arsenieva à l’entrée de la surface, mais elle s’est excentrée et est sur son mauvais pied : elle tente tout de même de frapper du droit, en glissant, et ça termine à côté.
Sur cette grosse occasion, Azzaro est remplacée par Pierel.
69e Sur le côté droit, Araujo envoie un centre tendu. Devlech’ se jette et contre le ballon, qui prend de la hauteur et lobe Launay à son deuxième poteau. C’est assez joli, mais ce n’est pas réalisé du bon côté. Le Havre prend l’avantage avec ce csc : 2-3.
73e Sortie de Boucly, entrée d’Ollivier. À gauche, Agathe prend son poste habituel, et Bogaert monte d’un cran.
76e Corner frappé par Demeyere. À la réception, si on peut dire, Devlech’ est à terre : elle semble avoir pris un coup au visage.
78e Perte de balle de Fremaux : Legrout lance Ali Nadjim sur la gauche, seule face à Launay. À 8 mètres, elle dévisse complètement son tir, qui finit à côté. Voilà enfin une bonne raison de râler !
80e Le LOSC joue vite un coup-franc par Demeyere, qui trouve Elisor, puis Marty, lancée à droite. Le centre vers Pierel est dégagé en corner.
Sortie de Fremaux, entrée de Mouchon.
Le corner aboutit à une situation confuse devant le but, mais Le Havre tient.
82e Lille attaque et se fait contrer. Ali Nadjim est en duel avec Polito, et choisit de frapper de loin : Launay arrête.
83e Sur la gauche, Bogaert trouve Ollivier à proximité du poteau de corner. On s’attend à un centre aérien mais Agathe trouve Pierel en retrait, à ras de terre. Dans la surface, elle passe une arrière et centre du gauche sur la tête de Mouchon aux 6 mètres : 3-3 !
Pour la forme, l’entraîneur du HAC réclame un hors-jeu : qui ne tente rien n’a rien. Mais sur une action où les deux dernières passes n’ont pas été faites vers l’avant, ça paraît compliqué à revendiquer.
84e Pour Le Havre, sorties de Coton-Pélagie et de Legrout, entrées de Baradji et de Gomez.
85e Le ballon sort en touche et est récupéré par Arnaud Mahieu qui le renvoie avec une belle précision. Sélection !
89e Alors que le LOSC fait bien circuler le ballon au milieu, le ballon arrive sur Marty à droite, au milieu de terrain. Elle veut remettre à Launay en retrait, mais sa passe se transforme en ouverture vers Ali Nadjim, qui résiste au tacle de Launay, sortie, et finit dans le but vide… 3-4.
90e + 1 Après un corner, Polito récupère à gauche et centre sur la tête de Pierel… juste à côté.
90e + 4 Dernier coup-franc pour le LOSC, Launay est montée. Mais pas autant que la balle de Paprzycki, qui termine derrière le but.
C’est terminé sur ce score de 3-4.
Très beau match de foot, agréable à suivre, malgré la défaite lilloise. Les Lilloises ont montré de l’envie, ce qui semblait avoir manqué dernièrement. Malheureusement, le match tourne du mauvais côté sur des erreurs facilement identifiables : le premier but est probablement imputable à un manque de concentration ; le deuxième à une perte de balle en milieu de terrain ; le troisième, c’est pas de bol ; et le quatrième est une erreur individuelle. C’est donc Le Havre qui arrive à bon port, ce qui est somme toute assez logique.
On a souvent eu l’impression cette saison que le LOSC était collectivement plus fort, que ses actions étaient mieux construites (combien a-t-on vu de buts suite à de longues séquences de possession ou après de nombreuses passes…), mais qu’il a souvent été puni sur des cadeaux offerts à l’adversaire, ou sur un jeu vertical (comme le deuxième but havrais) qui ferait presque regretter qu’il faille se casser la tête à construire des actions. À l’arrivée, tous les matches contre les adversaires proches (Le Havre, Nantes, Metz, Lens) ont semblé se jouer à rien, tout en n’apportant que 4 points sur 24 (4 nuls), avec 0 victoire. C’est probablement qu’il a manqué deux ou trois ingrédients pour aller au bout. On sait notamment que le LOSC a l’effectif le plus jeune du championnat…
On laisse les professionnel.les de ces questions s’occuper de l’avenir, et on répète ici notre plaisir à assister aux matches de cette équipe, qui mérite bien qu’on lui consacre de longs comptes-rendus, témoins de notre attachement et de notre soutien.
Bravo aux joueuses et à leur coach pour le travail accompli et le spectacle proposé durant cette saison. C’est terminé pour cette année à domicile, et on est aussi heureux de voir enfin un championnat arriver à terme… !
Il reste un dernier match à Saint-Maur dans 15 jours : espérons pouvoir conserver la 3e place !
Résumés des matches précédents auxquels on a assisté :
LOSC/Metz : La Metz est (presque) dite
Orléans/LOSC : Lille tout feu tout flamme
LOSC/Nantes : Lille résiste au péril jaune
LOSC/Brest : Sous le vent, Lille repart de l’avant
LOSC/Lens : Faux-pas dans le derby
LOSC/Orléans : Lille recolle
LOSC/La Roche : Des Lilloises renversantes
LOSC/Saint-Malo : Lille s’empare des Malouines
LOSC/Strasbourg : Au bout du suspense
Lens/LOSC : le LOSC freiné
LOSC/Saint-Maur : Le LOSC réussit sa rentrée
Posté le 17 avril 2022 - par dbclosc
La Metz est (presque) dite
Après s’être incliné à domicile contre le FC Metz (0-2), le LOSC ne peut plus compter que sur un heureux concours de circonstances pour accrocher la D1.
Les Lilloises se sont imposées 10-0 à Vendenheim. C’est la plus large victoire de la section féminine : le dernier record datait de mars 2017, contre Boulogne. Les Lilloises avaient gagné 8-0 grâce à des buts de Justine Bauduin, Marine Dafeur, Maud Coutereels, Ludivine Bultel, et deux doublés de Jana Coyn et Rachel Saïdi. Un tel écart est toujours bienvenu et permet d’avoir la même différence de buts que Nantes (+32), mais rappelons qu’en cas d’égalité de points, les confrontations particulières prévalent. Or, en cas d’égalité de points avec Nantes, les Nantaises seront devant (0-1 ; 1-1). C’est donc vis-à-vis du Havre (+22) que ça peut être intéressant, mais il faudrait un drôle de scénario pour que la première place du championnat se joue sur une égalité de points entre Lille et Le Havre. Prenons donc, mais considérons plutôt ce 10-0 comme un message général aux adversaires du style « faites gaffe, on est là et on pète la forme ».
Avant ce match Lille/Metz, la situation du LOSC est porteuse d’espoirs, puisqu’avec 2 points de retard sur le duo Le Havre et Nantes, avec un Le Havre/Nantes à venir, il est envisageable de voir Lille doubler tout le monde, avec un scénario assez simple intégrant deux conditions : tout gagner, et que Le Havre batte Nantes. En effet, puisqu’il y aura Lille/Le Havre à l’avant-dernière journée, Lille passerait automatiquement devant les Normandes en gagnant tout, Normandes qui seraient elles-même passées devant les Nantaises en les battant. Vous suivez ? Il y a d’autres scénarios possibles qui feraient monter le LOSC, mais celui-ci reste le plus envisageable.
En attendant, il faut battre Metz, et on se dit que cette journée devrait aboutir à un statu-quo. Metz, pourtant, n’est pas bien loin mais semble avoir lâché prise depuis quelques semaines. En 2022, Metz compte 2 victoires, 1 nul et 5 défaites, alors qu’il faisait partie du quatuor de tête durant la première moitié de saison. D’ailleurs, à l’aller, Lille a perdu (1-2). Nantes reçoit La Roche, et Le Havre va à Saint-Malo. Alors, trois points pour les trois de tête ?
Pour ce Lille/Metz, Rachel Saïdi laisse Aurore Paprzycki, Lorena Azzaro et Lou Bogaert sur le banc.
Rachel Saïdi, victime de la très mauvaise arbitre de Lille/Nantes, a eu droit un rapport et la voilà suspendue. Elle devra donc donner ses consignes 20 centimètres derrière par rapport à d’habitude, ce qui va très probablement perturber les joueuses.
Il fait beau, il fait chaud. L’arbitre est celle qui avait sévi lors de Lille/Lens. Et c’est parti Paprzycki !
Malheureusement, le match ne se déroule pas exactement comme prévu. On joue principalement en milieu de terrain et Metz a très bien bouché les côtés et l’axe. Dans le premier quart d’heure, une succession de hors-jeu lillois pour pas grand chose énerve déjà le public, mais ce sont bien les visiteuses qui se créent une première situation avec une tête de Richard suite à un coup-franc, qui passe au-dessus (12e).
Du côté du LOSC on essaie de trouver des solutions mais seuls quelques corners pas très bien négociés (17e, 21e, 22e, 25e) permettent d’entrevoir quelque chose.
Dans l’ensemble, cela manque de rythme, et la chaleur n’aide certainement pas les joueuses. À cela s’ajoute de la maladresse, comme ce centre de Marty qui, pourtant sans opposition, dévisse et envoie directement dans le petit filet (24e).
Aux alentours de la demi-heure, Lille accélère enfin grâce à deux actions initiées en une touche de balle. D’abord, un renversement de Devlech’ vers Marty, qui trouve Mouchon qui n’obtient qu’un corner (27e), puis Elisor qui transmet à Marty, qui remise vers Mouchon, mais Noémie ne profite pas de la boulette de Richard et envoie un centre vers personne (32e).
Metz a du répondant : lancée à la imite du hors-jeu, Calba se présente seule face à Launay, qui remporte le duel en se couchant sur sa gauche (34e).
Dans ce match fermé, on peut peut-être compter sur un coup sur sort : à la 37e, un long ballon d’Ollivier sans destinataire précise arrive finalement au second poteau vers Nollet, qui parvient à frapper mais la gardienne dégage en corner. Sur celui-ci, Elisor semble poussée dans le dos et, après un petit cafouillage, le centre de Polito est renvoyé par la défense messine.
39e : le long de la touche, Nollet veut transmettre en retrait à Polito, mais sa passe est mal ajustée, puis Polito ne parvient pas à tacler. Alison Blais a alors tout le loisir d’entrer dans la surface et d’ajuster Launay (0-1). La pause est sifflée sur cet avantage en faveur de Metz.
En seconde période, on repart sur les mêmes bases, avec Mouchon qui s’empale sur la défense adverse (49e), puis Ollivier qui dévisse son centre après un bon travail de Boucly (51e). Rachel Saïdi fait alors entrer Azzaro et Paprzycki aux places de Mouchon et Polito (54e). Mais les messines sont proches du break après une tête sur un corner qui frôle la lucarne (56e). En dépit de l’activité de Bamenga au milieu (qui fait prendre un carton à Gherbi, 57e) et de la bonne entrée d’Aurore Paprzycki, les Lilloises restent sans solution. On tente alors de loin, avec une frappe de Paprzycki à 25 mètres que la gardienne, Justine Lerond, sort de sa lucarne, en corner (59e). Il ne se passe ensuite pas grand chose jusqu’à ce que Paprzycki décide défoncer tout le monde avant de frapper sur la barre (71e), mais l’arbitre avait logiquement sifflé une faute préalablement.
À la 74e, Marty est accrochée sur la droite. L’arbitre-assistant lève son drapeau, puis le baisse. Les Messines partent en contre-attaque alors que certaines lilloises se sont arrêtées. Un long centre de la gauche est alors dévié aux 6 mètres par Carla Nollet, qui prend sa gardienne à contre-pied (0-2). Evidemment, ce but suscite la colère des lilloises et une forte désapprobation du public, à tel point qu’après quelques secondes de flottement, la centrale va voir son assistant qui, manifestement, s’est déjugé : le but est donc accordé.
La fin du match offre davantage d’espaces aux Lilloises : Bogaert, entrée en jeu à la 72e à la place de Boucly, frappe du gauche après un service de Marty, mais Lerond dévie encore en corner (77e). Lou, très active, envoie ensuite un centre qu’Elisor ne peut pas reprendre (81e) ; un nouveau centre est dégagé sur Nollet qui frappe au-dessus (86e). Une dernière percée de Demeyere dans le temps additionnel ne change rien à l’affaire : le LOSC a perdu.
On peut se dire que le deuxième but de Metz est très curieux, et que l’arbitrage a encore été fort médiocre pour les deux équipes (il suffit que le public manifeste un peu de mécontentement pour que l’arbitre n’ose pas siffler dans la foulée contre Lille), mais le LOSC a été sans solution durant 90 minutes. Ont été averties Nollet (30e), Polito (44e) et Bogaert (78e). Triste après-midi, triste week-end pour le LOSC.
Dans le même temps, Nantes a gagné (2-1), et Le Havre a été accroché (1-1). Alors certes, mathématiquement, rien n’est encore joué. Mais, avec désormais 5 points de retard sur Nantes et 3 sur Le Havre à trois journées de la fin, on voit mal comment Lille pourrait passer devant. Si : en gagnant tout et en espérant que Nantes perde deux fois.
Dimanche prochain, Lille se déplacera à La Roche, et Le Havre recevra Nantes.
Les résumés des précédents matches auxquels on a assisté :
Orléans/LOSC : Lille tout feu tout flamme
LOSC/Nantes : Lille résiste au péril jaune
LOSC/Brest : Sous le vent, Lille repart de l’avant
LOSC/Lens : Faux-pas dans le derby
LOSC/Orléans : Lille recolle
LOSC/La Roche : Des Lilloises renversantes
LOSC/Saint-Malo : Lille s’empare des Malouines
LOSC/Strasbourg : Au bout du suspense
Lens/LOSC : le LOSC freiné
LOSC/Saint-Maur : Le LOSC réussit sa rentrée
Posté le 20 mars 2022 - par dbclosc
Lille tout feu tout flamme
Nous sommes samedi matin et il fait beau : et si nous allions à Orléans ? Allez, c’est parti ! Certes, la cathédrale est pas mal, mais le monument le plus intéressant à voir aujourd’hui est le LOSC, en déplacement pour le compte de la 17e journée.
Le LOSC joue avant ses principales rivales Nantes et Le Havre : voilà une bonne occasion de prendre provisoirement (au moins) la tête.
Ce déplacement à Orléans permet de vérifier que cette histoire de sable venu du Sahara n’est pas une blague : ici, la plupart des voitures sont recouvertes d’une pellicule orange et j’ai été fort étonné de constater que, sur la route, les dos d’âne avaient été remplacés par d’authentiques chameaux.
Ah oui quand même : la cathédrale d’Orléans
Pas de complot diplomatique comme au match aller : cette fois, Orléans ne tente aucun mauvais coup, à moins que, justement, une tempête de sable ne vienne contrarier les plans lillois. Tiens, les petits sablés, ça ne vient pas de Nantes… ? Oulala, ce voyage me paraît soudainement très hostile.
Du côté de Lille, absences de Pirel (suspendue encore 2 matches) et de Frémaux, blessée. Carla Nollet est sur le banc si bien que, comme cela avait déjà été fait en coupe, Chloé Marty est titularisée arrière droite. Devant, un trio d’attaque Bogaert/Boucly/Mouchon, soutenu par Elisor.
16h01 Sous un grand soleil et avec du vent, c’est parti Paprzycki !
3e Première percée lilloise avec Demeyere et Paprzycki qui combinent au milieu et trouvent Boucly sur la droite, dont le centre est trop long. Ça sort.
8e Première attaque d’Orléans ralentie par Marty puis par Devlech’. Finalement, Polito concède un corner qui ne donne rien.
10e Demeyere lance Bogaert qui retrouve Ollivier dans la surface, qui obtient un corner. Celui-ci est frappé par Paprzycki, Devlech’ reprend de la tête à bout portant et la gardienne doit encore se demander comment elle est parvenue à repousser ça.
11e Faute sur Marty côté droit. Le coup-franc de Maïté Boucly est dégagé par la défense.
13e Lancée en profondeur, Noémie Mouchon est devancée par la gardienne, qui dégage en touche vers le banc lillois, ce qui permet à Rachel Saïdi de montrer qu’elle est encore très juste techniquement : beau contrôle !
15e Paprzycki lance Demeyere côté gauche, dans la surface ; le centre de Silke à ras de terre arrive trop vite pour que Boucly ne puisse le reprendre. Mais Maïté va rechercher le ballon côté droit et centre à son tour : une arrière d’Orléans se troue et le ballon arrive dans les pieds de Mouchon presque surprise, qui frappe sur la gardienne.
16e Il y a un petit kop de jeunes footballeuses orléanaises dont le chant favori est « Et l’arbitre, c’est une menteuse ». Quelle violence !
17e Mésentente dans la défense entre Devlech’ et Ollivier et perte de balle à 30 mètres du but lillois. Adjabi récupère et, voyant Launay avancer, tente de frapper immédiatement mais Ollivier contre la balle. Très bonne défense, que l’on n’avait pas vue dans cette ville depuis les années 1428-1429.
20e RÉCUPÉRATION DE SILKE DEMEYERE qui lance Boucly côté gauche puis Noémie Mouchon à l’entrée de la surface qui parvient à crocheter et à frapper, mais ce n’est pas assez puissant. Arrêt de N’Gazi.
21e Les Orléanaises parviennent à faire un peu tourner la balle dans la surface lilloise : le ballon passe de gauche à droite, puis de droite à gauche, à chaque fois trop haut. Finalement, un dernier centre à ras de terre permet à Elisa Launay de capter et de relancer.
24e Orléans attaque à droite : Kbida prend de vitesse Ollivier et sert Adjabi. Dans la surface, elle tente de crocheter Polito mais ne passe pas.
27e Long dégagement de Launay prolongé de la tête par Elisor, ce qui permet de lancer Mouchon. La gardienne sort hors de sa surface au pied, mais la balle part en l’air, à la verticale. Du coup, elle met ensuite la tête et parvient à relancer.
29e Interception d’Agathe Ollivier qui lance Bogaert, dont le centre est dégagé. Mais Ollivier a suivi et récupère dans la surface, son centre est dégagé en catastrophe dans les 6 mètres.
31e Bon pressing de Noémie Mouchon, qui empêche la relance adverse et permet d’obtenir une touche haute.
34e Demeyere lance Mouchon excentrée côté gauche, à la limite du hors-jeu. Noémie repique dans l’axe et tente une frappe enveloppée du droit au second poteau : c’est bien parti mais la gardienne détourne du bout des doigts en corner.
Le corner est frappé par Boucly, fort au deuxième poteau. Elisor redresse de la tête et le ballon arrive sur Devlech’, seule à 10 mètres, qui parvient à frapper du droit, mais la gardienne repousse encore du pied !
39e Carton jaune pour Maïté Boucly pour tirage de maillot. On peut plus tirer les maillots ?
40e Marty lance Mouchon à droite, qui gagne un duel à l’épaule, mais son centre passe devant le but.
41e Amour de passe lobée d’Agathe Ollivier qui envoie Lou Bogaert dans son couloir gauche. Son centre du gauche est repris par Noémie Mouchon à une douzaine de mètres des buts orléanais, par un plat du pied « ouvert » qui a dû fortement solliciter la souplesse de sa cheville. Cette fois, N’Gazi ne peut rien et regarde le ballon filer sur sa gauche ! Encore un beau but dans la construction et la réalisation venu du côté gauche lillois, et 1-0 pour le LOSC !
43e Centre de Boucly vers Bogaert dans les 6 mètres. N’Gazi boxe la balle à 80%, les 20% restants étant pour la tête de Bogaert, qui se relève quelques secondes après.
Mi-temps sur le score de 0-1. Partie sérieuse des Lilloises, qui ont globalement dominé la première période et qui, sans une excellente gardienne en face, pourraient mener de plusieurs buts. Lille trouve finalement la faille sur une occasion qui n’est pas la plus franche – même si c’était très bien construit – et qui doit surtout au talent de Mouchon qui a le geste juste. Il aurait été très frustrant de rentrer aux vestiaires à 0-0. Attention toutefois à certaines phases où, notamment en défense, on a senti les Lilloises un peu passives et laissant trop d’initiatives aux Orléanaises. Mais celles-ci, contrairement à une autre femme passée dans le coin, ne parviennent pas à mettre le feu. Il va falloir encore bûcher.
17h01 C’est reparti Paprzycki !
47e Frappe de Noémie Mouchon de 20 mètres, à ras de terre : N’Gazi bloque sans problème.
49e Carton jaune pour Aurore Paprzycki. C’est franchement sévère.
50e Frappe de Bouzid sur Launay, sans problème.
Il y a de l’énervement chez les Lilloises car, au départ de l’action, Silke Demeyere a été bousculé une première fois, puis une deuxième, sans que ça n’émeuve l’arbitre. Se sentant dès lors autorisées à faire n’importe quoi, les Orléanaises ont fini par un tacle sévère (et fautif, cette fois), ce qui fait très justement dire à Aurore Paprzycki à l’arbitre : « si vous sifflez tout de suite, tout ça n’existe pas ».
51e Relais énergique entre Elisor et Ollivier, qui déboule sur la gauche, mais ça donne finalement rien.
54e Apparemment, il y a une faute de Paprzycki dans le camp orléanais… Les adversaires veulent vite jouer le coup-franc, qui est contré par le dos de Mouchon, à trois mètres, qui ne regardait même pas. Ça hurle côté orléanais… et l’arbitre donne le coup-franc à retirer !
Loi 13 du football : « Si l’exécutant a décidé de jouer le ballon rapidement malgré la présence d’un adversaire mal placé (mais qui a cherché à se repositionner), le coup franc ne sera pas recommencé ». Il me semble que c’est Devlech’ qui demande : « mais qui arbitre ici ? ».
55e Elisor sert Boucly, qui tente une frappe à 20 mètres : c’est contré.
57e Mouchon trouve Bogaert en profondeur, en bonne position pour conclure, même si légèrement excentrée à gauche : sa frappe est repoussée par les pieds de N’Gazi !
60e Frappe de Paprzycki à 25 mètres : c’est contré par la tête de Niakaté, qui ne demande absolument rien. L’arbitre arrête le jeu, apparemment très soucieuse de l’état de santé de la joueuse qui est déjà relevée et a l’air étonnée de la décision arbitrale. Ça énerve beaucoup – à juste titre – Rachel Saïdi. On reprend donc par une balle à terre que ne joue que la défense : Lille a donc perdu le ballon sur cette action.
65e Dégagement de Launay vers Boucly, qui prolonge par une sorte de retourné. Mouchon file alors côté droit et obtient un corner.
67e à 30 mètres des buts d’Orléans, Bogaert envoie un ballon dans l’axe, dans le dos de Elisor et et Mouchon. Curieusement, tout le monde s’arrête, hormis Paprzycki, qui se retrouve en 1 contre 1 avec une arrière dans l’arc de cercle : elle la crochète et frappe puissamment du gauche, juste à côté de la lucarne.
70e Premier changement à Orléans, sortie de Bouzid et entrée de la 18, dont je n’ai pas le nom.
71e Après un duel aérien, Demeyere a pris un coup de coude et saigne du nez : le coup-franc est donc accordé à Orléans, à 25 mètres du but de Launay. Les Lilloises protestent, mais l’arbitre a l’air complètement ailleurs. C’est vraiment très agaçant. Le coup-franc est frappé par la-18-dont-je-n’ai-pas-le-nom, et Launay capte sans souci.
Très mauvaise stratégie d’Orléans et de l’arbitre : quand Silke Demeyere est fâchée, on s’expose à de terribles représailles.
72e Elisor gagne un duel, ce qui permet à Bogaert de servir Boucly : frappe contrée.
Sortie de Salomé Elisor, entrée de Noami Bamenga.
73e ça tourne moins bien depuis quelques minutes. Quelques décisions arbitrales défavorables au LOSC semble avoir agaçé les joueuses lilloises, tandis que les Orléanaises s’encouragent de plus en plus et que leur banc hurle que « c’est le moment ». Même si Orléans ne se crée pas d’occasion franche, on n’est pas à l’abri d’une connerie ou d’un petit délire de l’arbitre comme à la 71e, qui donnerait un bon coup de pied arrêté. Bref, ça commence à sentir le traquenard et on n’est pas rassurés.
74e Tiens, je quitte la tribune et je vais me mettre le long de la main courante pleine de sable juste derrière l’arbitre de touche, on sait jamais ça peut servir.
79e Nouveau changement à Orléans, sortie de Martin, entrée de « 33 ».
81e Noémie Mouchon se démène côté gauche : elle déborde et parvient à envoyer un excellent centre à ras de terre que Bogaert n’a plus qu’à pousser dans les filets : 0-2 ! Aaaah ça va mieux.
83e Ce deuxième but a clairement mis un coup derrière la tête des Orléanaises. Les Lilloises ont désormais repris possession du ballon, jouent bien plus libérées et s’offrent quelques contres.
87e Mouchon lance Demeyere à l’entrée de la surface de réparation. Elle peut frapper mais, étant sur son pied droit, elle préfère servir Boucly sur sa gauche. La défense dégage. Trop collective !
89e Maïté Boucly récupére un ballon haut et centre à ras de terre vers Demeyere. Elle reprend du gauche dans les 6 mètres et la gardienne ne peut que ralentir la balle : 0-3 ! Excellente réponse de Silke qui, depuis 20 minutes, avait la rage contre tout le monde. Elle ne célèbre même pas son but et adresse simplement quelques regards de défi à l’arbitre et aux adversaires : quelle joueuse !
C’est terminé sur le score de 0-3. Beau travail des Lilloises, qui s’imposent largement et confirment qu’elles sont toujours dans la course, tout en mettant un peu de pression sur autres prétendantes à la montée qui ne jouent que le lendemain. On a juste eu quelques doutes entre l’heure de jeu et le deuxième but, au moment où le match était âpre : Lille se créait moins d’occasions, Orléans s’approchait parfois du but lillois mais sans être très dangereux, et l’arbitre commençait à révéler son appartenance au complot contre le LOSC. Mais les Lilloises ont gardé la tête froide et se laissent toutes les possibilités de sabler le champagne !
Prochain rendez-vous le 3 avril à Vendenheim !
La réaction de Rachel Saïdi :
L’essentiel est fait : on remporte le match, on ne concède pas de but, et on entame le sprint final avec 3 points. C’est un message fort pour les équipes devant. Après le nul concédé la semaine dernière contre Nantes, on a encore un peu de frustration en travers de la gorge. Il fallait avoir cet état d’esprit et cette envie de renouer avec la victoire, et qu’on arrive toutes et tous, sur le terrain et sur le banc, à essayer de nous canaliser.
On n’a pas affiché notre meilleur visage, mais on a malgré tout maîtrisé le match. On n’a pas été vraiment inquiétées, mais en première mi-temps on leur offre quelques situations qui ne sont pas concrétisées par des frappes ou des occasions réelles. On s’est créé des occasions en première période, mais la gardienne N’Gazi a eu à chaque fois les gestes justes pour empêcher l’ouverture du score. C’est dans ces moments qu’il faut montrer de la patience, ne pas s’énerver, ne pas se crisper parce qu’on n’arrive pas à ouvrir le score. À la mi-temps, j’ai dit aux filles d’être plus positives entre nous, justement pour éviter l’agacement. On réussit à marquer ce deuxième but dans temps faible pour nous, mais on a quand même trouvé les ressources et fait les bons choix de passe pour attaquer. Ça nous a fait du bien mentalement, et on a senti un groupe uni sur ce deuxième but.
Noémie Mouchon avait aujourd’hui quelques consignes individuelles qu’elle a bien respectées. Elle a également fait beaucoup de courses défensives. Elle marque et elle est décisive dans les dernières relations dans la surface ; elle avait envie de se montrer et j’espère que ce match peut-être un déclic. Sa prestation me permet aussi de faire souffler Lorena Azzaro, ce qui pousse Lorena à se remettre en question. C’est donc très bien pour les deux ! On va avoir deux attaquantes prêtes pour Vendenheim dans deux semaines. On n’a pas le droit à l’erreur sur les 5 matches qui restent, et on a besoin de tout le monde.
Les résumés des précédents matches auxquels on a assisté :
LOSC/Nantes : Lille résiste au péril jaune
LOSC/Brest : Sous le vent, Lille repart de l’avant
LOSC/Lens : Faux-pas dans le derby
LOSC/Orléans : Lille recolle
LOSC/La Roche : Des Lilloises renversantes
LOSC/Saint-Malo : Lille s’empare des Malouines
LOSC/Strasbourg : Au bout du suspense
Lens/LOSC : le LOSC freiné
LOSC/Saint-Maur : Le LOSC réussit sa rentrée
Posté le 14 mars 2022 - par dbclosc
Lille résiste au péril jaune
Voici arrivé le choc attendu depuis plusieurs semaines : la réception de Nantes. Encore fallait-il se mettre en position d’en faire un sommet, ce qu’ont parfaitement fait les Lilloises qui ont remporté leurs trois derniers matches, parmi lesquels le déplacement à Saint-Malo il y a deux semaines (2-0). Les deuxièmes (32 points) reçoivent donc les premières (34 points), et au Havre les troisièmes (32 points) accueillent les quatrièmes (Lens, 29 points) : ce dimanche devrait compter ! Metz semble avoir un peu lâché depuis le début de l’année 2022, avec une seule victoire et 4 défaites ; les messines, qui jouaient avant toutes les autres samedi, ont encore perdu des points en concédant un nul face à Brest (1-1), et ont donc elles aussi 29 points. Continuez comme cela, c’est très bien !
Les Nantaises sont en tête, n’ont perdu qu’un match, n’ont encaissé que 6 buts, mais ces chiffres masquent un net changement depuis quelques semaines : Anaïs Ribeyra, la meilleure buteuse, qui a inscrit 10 buts en 10 matches sur la phase aller, ne joue plus pour d’obscures raisons dites « extra-sportives ». Laissée à disposition de l’équipe réserve, son nom a circulé du côté de Dijon mais, officiellement, on en sait pas trop où elle est, et certaines joueuses de Nantes ont même réclamé sa réintégration si l’on en croit les amoureux des canaries. Le club a recruté deux joueuses sur le plan offensif en janvier : l’Américaine Ashley Cardozo et Thelma Eninger.
Dans les faits, cette absence a une conséquence très concrète : Nantes marque beaucoup moins. Avec cette attaquante, l’équipe tournait à une moyenne de 2 buts marqués par match ; et cette moyenne est tombée à 1 depuis le début de l’année civile, avec des « petites » victoires 1-0 contre Saint-Maur et Saint-Malo, 2-1 contre Orléans et, également, un 0-0 contre Strasbourg. Mais les Nantais encaissent toujours si peu, si bien qu’en parvenant à marquer ne serait-ce qu’une fois, la victoire est souvent assurée.
Nantes est toujours en course en coupe de France, après avoir éliminé un troisième club de D1 la semaine dernière (Reims, après Guingamp et Soyaux – sur tapis vert). Ce genre de parcours peut-il détourner le groupe de son objectif de D1 ou, au contraire, l’euphorise-t-il encore davantage ? Nantes ne prépare donc ce match que depuis une semaine, tandis que les Lilloises y sont depuis 15 jours.
La composition nantaise :
Du côté lillois, Chloé Pierel est toujours suspendue, et Eva Fremaux toujours blessée, mais elle marche sans problème et on devrait la revoir d’ici la fin de saison.
Lou Bogaert, dont on savait qu’elle pouvait évoluer à tous les postes du côté gauche, est titularisée devant, à droite.
Il fait gris, avec un léger vent. Et il y a du monde en tribunes ! Il faut dire que le club a enfin joué le jeu en relayant massivement l’annonce du match sur les réseaux sociaux. De plus, en amont du match Lille/Saint-Etienne vendredi, Patrick Robert et Rachel Saïdi ont convié les responsables des sections de supporters afin de les inciter à venir encourager l’équipe jusqu’à la fin de la saison.
14h30 C’est parti Paprzycki !
1e On joue à peine depuis 15 secondes que Elisor récupère haut et lance Azzaro qui se présente déjà en bonne position, mais elle est peut-être trop excentrée dans la surface, côté gauche. Sa frappe à ras de terre est maîtrisée par Szemik.
5e Première belle action collective sur le côté gauche lillois avec Elisor, Ollivier, Demeyere puis Boucly qui jouent en une touche de balle, mais elles ne parviennent pas à trouver une position de centre.
7e Gros contact entre Elisor et la capitaine de Nantes, Lorgeré, qui sort une minute.
10e Demeyere lance Nollet sur le côté droit, qui est reprise par la défense. Mais les intentions sont bonnes ! Quelques secondes après, Demeyere lance Azzaro qui est hors-jeu d’un rien.
12e Le ballon part de l’arrièr avec Devlech’, qui joue côté gauche, le long de la touche, où se construit une combinaison impliquant Boucly, Elisor et Ollivier. Elisor parvient à trouver Ollivier qui envoie un centre tendu vers la tête de Bogaert qui, au point de pénalty,place une tête puissante qui prend la gardienne à contre-pied ! Belle construction, belle conclusion, et 1-0 pour le LOSC !
14e Dans la surface de réparation, Elisor contrôle un ballon aérien. Elle cherche Azzaro au coin des 6 mètres, qui est contrée.
15e Après un coup-franc sifflé pour Nantes dans le camp nantais, Silke accompagne le ballon en faisant des passements de jambe, ce qui empêche les adversaires de récupérer le ballon, et aux Lilloises de se replacer. C’est vicieux comme tout.
17e Une faute est sifflée contre Silke Demeyere, dans l’arc de cercle de la surface lillise. Selon l’arbitre, Silke aurait touché le ballon de la main. Si elle a effectivement levé les bras, il nous semble à tous que le ballon n’a touché que la poitrine. Coup-franc très bien placé pour Eninger… et égalisation nantaise.
21e Très belle prise en sandwich Demeyere/Paprzycki qui permet de récupérer la balle. Elisor lance Azzaro… encore hors-jeu de pas grand chose.
28e Après un début de match très intéressant du LOSC, ça tourne un peu moins bien depuis quelques minutes. Le but adverse, sur la première incursion des nantaises près de la surface lilloise, a cassé le rythme que les Lilloises étaient parvenues à imposer.
31e Sur le côté gauche, Aurore Paprzycki frappe un coup-franc dans la surface vers Carla Nollet. Sur le duel, une bonne partie du public et les joueuses du LOSC voient une main. Pas l’arbitre.
33e Depuis quelques minutes, un ensemble de petites fautes en faveur du LOSC ne sont pas sifflées, et c’est assez agaçant. Lille continue d’attaquer avec Elisor qui tente de trouver Azzaro en retrait. La défense nantaise dégage, puis Paprzycki fait une petite faute. Et là, non seulement c’est sifflé, mais en plus Aurore prend un carton jaune !
35e Touche pour Nantes juste devant le banc de Nantes. Dhayer s’apprête à l’exécuter, mais son entraîneur la prend par l’épaule et lui chuchote des histoires à l’oreille. Donc on ne joue pas, et ça commence à gronder dans le public.
38e Après une belle séquence de possession lilloise, Elisor lance Demeyere à gauche, dont la frappe est repoussée par la gardienne. Azzaro arrive trop tard pour pousser le ballon dans le but ; c’est dégagé par la défense.
40e Suite à un ballon perdu par Devlech’ à une trentaine de mètres du but lillois, Pian frappe immédiatement pour surprendre Launay, avancée. Le ballon passe au-dessus.
41e Faute de Carla Polito, qui prend un jaune : celui-ci est tout à fait mérité.
43e Nollet remonte le ballon à droite, et sert Demeyere qui se débarrasse d’une adversaire. Silke trouve ensuite Azzaro dans l’arc de cercle, en pivot, qui frappe de son mauvais pied : c’est trop mou et c’est arrêté par la gardienne.
45e + 2 Après une action confuse, au cours de laquelle les Lilloises ont hésité à jouer pensant que l’arbitre allait siffler, les Nantaises se retrouvent en position de tir à l’entrée de la surface avec Pian, mais ça passe à côté.
Mi-temps sur ce score de 1-1. Lille a très bien débuté et a été récompensé par un fort joli but. Malheureusement, l’égalisation rapide des Nantaises, après une main supposée de Demeyere, a enrayé la dynamique. Malgré peu d’occasions, les Lilloises sont globalement plus entreprenantes, mais Nantes laisse peu d’espaces et se montre dangereux dès que le ballon ressort.
46e C’est reparti Paprzycki ! Le vent s’est franchement levé, et est favorable aux Lilloises.
49e Hé ben il ne se passe rien.
53e Récupération de Lou Bogaert. Elle parvient à centrer, mais le vent l’envoie trop à proximité de la gardienne, qui capte.
55e Belle combinaison Azzaro/Paprzycki/Boucly : nouveau centre dégagé.
57e Faute de Paprzycki sur Lelarge. On peut imaginer que si Aurore n’en avait pas déjà un , elle aurait pris un jaune là-dessus : « excellente, l’arbitre ! ».
58e Perte de balle de Polito, défenseure. Autant dire que c’est embêtant : mais Le Moguedec, qui assure par sa présence le quota obligatoire de nom breton dans toute équipe située à l’Ouest d’Angers, frappe à côté.
59e Noémie Mouchon et Chloé Marty remplacent Lorena Azzaro et Lou Bogaert.
62e Corner tiré de la droite pour Nantes. Le ballon traîne dangereusement dans les 6 mètres, mais est dégagé par les Lilloises. Puis Nantes parvient à se trouver dans le dos de la défense du LOSC, c’est remis en corner.
64e Carton jaune pour une nantaise, sous les acclamations du public : c’est pour Anaële Le Moguedec.
65e Nantes commence à se montrer vraiment dangereux : Eninger est lancée sur la gauche, entre dans la surface, et comme tout le monde est à pleine vitesse, on craint le pénalty : mais Devlech’ et Nollet parviennent à stopper régulièrement l’attaque.
67e Pour Nantes, sortie de Pian, entrée de Ringenbach, née à Léhon (Côtes d’Armor), et ancienne joueuse de Saint-Malo, Guingamp et Brest. « Flûte, se sont dit les parents, notre petite bretonne a un nom alsacien, allemand, voire franchement nazi, qu’allons-nous faire si elle veut jouer au foot dans un club breton et participer aux quotas relatifs aux noms et prénoms ? ». La procédure pour changer de patronyme étant très lourde, les parents Ringenbach décident alors d’intégrer leur fille via le dispositif « prénom marin pour favoriser l’insertion en Bretagne ». Bienvenue donc à Océane Ringenbach.
69e Devlech’ est contrée à 30 mètres de ses buts, et s’en sort en faisant faute… ça fait deux fois que l’une de nos centrales perd le ballon de la sorte. Apparemment les Nantaises ont bien travaillé ce pressing haut qui empêche les Lilloises de repartir de l’arrière, et les place en grande difficulté quand le ballon est perdu.
76e Sortie de Aurore Paprzycki, auteure d’un gros match, entrée de Naomi Bamenga.
78e Nantes attaque par la gauche : un centre de Oillic est dévié du bout des gants par Launay. Au deuxième poteau, le dégagement d’Agathe Ollivier est contré puis renvoyé à l’entrée de la surface, d’où frappe une Jaune, Launay repousse, c’est repris au point de pénalty, Launay est battue mais Nollet renvoie sur la ligne puis, à l’affût, Le Moguédec, seule face au but vide, est surprise que le ballon lui revienne dans les pieds et place à côté ! Ndjdgjzgjzdzvnzofn, on s’en tire bien.
80e Cette fois, c’est au tour de Nollet puis de Bamenga de perdre des ballons chauds… mais elles se rattrapent bien derrière.
82e Pour Nantes, entrée de Margaux Bueno, sortie de Anaële Le Moguedec.
85e Après un long moment sans solution offensive, Lille repointe le bout de son nez : Marty trouve Boucly, qui frappe de l’angle gauche de la surface : arrêt pas très académique de la gardienne, mais arrêt.
89e Long ballon de Nollet dans la surface nantaise vers Marty : Chloé s’apprête à contrôler mais est violemment chargée dans le dos par Lorgeré. Seule l’arbitre considère que le pénalty ne s’impose pas. Grosse bronca, et carton jaune pour Rachel Saïdi.
90e + 3 C’est terminé, 1-1, sous les huées d’un public encore étonné (c’est pour pas écrire « fou de rage ») que Lille n’ait pas bénéficié d’un pénalty. On garde un œil sur Rachel Saïdi qui se dirige d’un pas décidé vers l’arbitre et lui fait savoir sa façon de penser. Les Lilloises sont applaudies, puis le retour des arbitres dans le vestiaire se fait sous une « haie de déshonneur » copieusement garnie grâce à la belle affluence de l’après-midi.
Sur le jeu, on a assisté un un match intense et très serré. La première période a été plutôt à l’avantage de Lille, la seconde plutôt à l’avantage de Nantes. Il y a eu dans l’ensemble peu d’occasions : les Lilloises ont toujours cherché à construire, avec moins de réussite en deuxième mi-temps, tandis que les Nantaises étaient plutôt promptes à exploiter d’éventuelles erreurs adverses par un pressing haut, même si elles ont eu une incroyable triple occasion à la 78e.
Dès lors, le match nul est logique et on ne sait pas s’il faut être déçu de ne pas avoir gagné ou si c’est un bon point de pris : l’écart avec Nantes est maintenu avant un sprint final dont nous avons tendance à penser qu’il prépare un calendrier peut-être moins compliqué pour Lille. Il aurait été dommage qu’après un match contre les Canaries, tout soit désormais cui-cui.
Mais l’action de la 89e nous reste en travers de la gorge et relativise le sentiment de satisfaction que l’on pourrait avoir. La charge sur Chloé Marty est violente, irrégulière, et aurait dû donner un pénalty (qu’il aurait fallu transformer, certes), ce que quelques nantaises reconnaissaient également après le match. Ajoutons à cela la « main » de Silke qui donne le coup-franc de l’égalisation, puis l’action de la demi-heure (sur laquelle nous n’avons pas vu de main – mais nous n’avons pas vu non plus qu’il n’y avait pas main -mais nous avons bien vu que les Nataises ont arrêté de jouer)… Après l’épisode lensois de janvier, on avait écrit : « ce championnat est indécis. Puisse-t-il l’être uniquement sur la valeur des équipes… ! ».
Voici l’action en question, filmée par Ophélie Delobel et postée sur le twitter de @arnomah :
Eh bien on va l’écrire de nouveau : ce championnat est indécis. Puisse-t-il l’être uniquement sur la valeur des équipes… !
Nantes est certainement l’équipe la plus solide qu’on ait vue cette année, avec des arrières très rapides et des milieux de terrain toujours proches de la porteuse de balle en défense, et qui se trouvent de façon fluide quand ça attaque où là, en effet, il manque quelque chose (ou quelqu’un) devant. Sur ce qu’on a vu, il est vraiment dommage qu’une seule équipe ne monte, car Lille et Nantes semblent mériter tout autant l’accession. Bravo à toutes les joueuses pour le spectacle. Du côté lillois, mettons particulièrement en avant Carla Nollet, au four et au moulin sur son côté droit, qui n’a cessé de courir, de bien défendre et d’apporter son concours offensif. Au milieu, on a beaucoup aimé Salomé Elisor, qui avait une grande latitude d’action et su poser le ballon en étant juste techniquement. Et devant, dans la lignée de ses précédents prestations, Maïté Boucly a été très en vue, surtout en première période.
Au classement, avec la victoire du Havre contre Lens (4-1), Le Havre et Nantes sont devant avec 35 points ; Lille en compte 33 ; puis on a Lens et Metz, 29 (et Strasbourg revient, 28).
Les Lilloises seront à Orléans dimanche prochain,puis à Vendenheim le 3 avril. Prochain rendez-vous à domicile : Metz, le 17 avril !
La réaction de Rachel Saïdi :
On est déçues, car on avait pour objectif de remporter ce match. On a fait une belle première mi-temps, notamment 20 premières minutes de qualité, et on leur a causé des problèmes, notamment par le flanc gauche. Mais ce temps fort-là n’a pas suffit pour marquer un deuxième but. On se retrouve avec un coup-franc litigieux je pense, on va le revoir sur nos images… Le coup-franc marqué par Nantes nous met dans le dur derrière. En deuxième, on a été moins entreprenantes, on a eu des difficultés à mettre de l’intensité et à les mettre en déséquilibre.
Il y a des faits de jeu qui ne sont pas en notre faveur, et qui auraient pu faire basculer le match : il y a cette action à la fin qui aurait dû nous donner un pénalty ; il y a également une main en première mi-temps qui n’est pas sifflée. Mais ça fait partie du foot. On reste malgré tout dans la course : seulement deux points nous séparent de Nantes et Le Havre.
Il faut qu’on se remette vite au travail et qu’on renoue rapidement avec la victoire. On connaît bien cette position de « chasseur » : on a eu la chance de repasser devant à la trêve, et on ne va rien lâcher car on sait que ce championnat sera mouvementé jusqu’au bout
Les résumés des précédents matches auxquels on a assisté :
LOSC/Brest : Sous le vent, Lille repart de l’avant
LOSC/Lens : Faux-pas dans le derby
LOSC/Orléans : Lille recolle
LOSC/La Roche : Des Lilloises renversantes
LOSC/Saint-Malo : Lille s’empare des Malouines
LOSC/Strasbourg : Au bout du suspense
Lens/LOSC : le LOSC freiné
LOSC/Saint-Maur : Le LOSC réussit sa rentrée
Posté le 14 février 2022 - par dbclosc
Sous le vent, Lille repart de l’avant
Retour à domicile pour le LOSC : en championnat, les joueuses de Rachel Saïdi se sont remises dans le bon sens en gagnant à Strasbourg (2-0), contre qui cela avait été si difficile à l’aller, et là où Nantes n’avait pu décrocher mieux qu’un nul deux semaines auparavant (1-1).
Au niveau du classement, c’est donc toujours serré, avec Nantes, Le Havre et Metz devant (28 points) suivis de Lille (26) et Lens (23).
Aujourd’hui, le LOSC reçoit Brest, 10e. À l’aller, le LOSC s’est imposé 3-1 en Bretagne.
Du côté de l’effectif, sont absentes :
Chloé Pierel, qui a pris 7 matches de suspension pour avoir eu le tort de faire tomber une joueuse qui joue avec des chaussettes trouées qui font voltiger ses protège-tibias ;
Et sont blessées Salomé Elisor et Eva Fremaux (celle-ci pour un moment).
Silke Demeyere est remplaçante.
Il y a un fort vent froid, qui risque de perturber le jeu. En première période, les Lilloises l’ont de face.
12h58 C’est parti Paprzycki !
1e Première frappe lobée de la n°11 de Brest à l’entrée de la surface. Le vent nous laisse un doute jusqu’au bout quant à la trajectoire du ballon et, après une longue redescente, ça passe tranquillement à côté.
7e Les Lilloises ne parviennent pas à dégager le ballon dans leur surface, et ce n’est pas la faute au vent. Schmeler frappe à 9 mètres, mais Elisa Launay détourne superbement en corner.
8e Sur le corner, la n°10 est poussée par Devlech’ : pénalty, en dépit d’une protestation d’Aurore Paprzycki, qui affirme à l’arbitre « on fait du foot, pas de la danse ». La capitaine Ana Banuta prend Launay à contrepied : 0-1.
10e Azarro se trouve en bonne position après une percée dans la surface de réparation, elle est bousculée par derrière, mais l’arbitre ne siffle rien.
12e Le LOSC a du mal à entrer dans la partie. Le vent gêne énormément toute relance et toute projection vers l’avant. Les Lilloises n’ont quasiment pas franchi la ligne médiane (ou alors en position de hors-jeu). Espérons que ce ne soit lié qu’aux conditions climatiques.
20e A 35 mètres du but brestois, sur le côté gauche, Paprzycki trouve Mouchon. Elle sert sur l’aile Boucly, qui entre dans la surface et remet aux 6 mètres à Noémie Mouchon, qui conclut sans opposition : 1-1.
21e On a presque envie de dire qu’il faut garder ce résultat jusqu’ à la pause et tenter de marquer en deuxième mi-temps.
23e Belle combinaison entre Boucly et Azzaro : Lorena trouve Mouchon en profondeur, qui envoie un tir très mou depuis l’arc de cercle. La gardienne s’empare du ballon.
27e Belle combinaison Paprzycki/Ollivier/Boucly à gauche. La défense de Brest réussit dans un premier temps à ralentir l’action, mais les lilloises insistent avec, de nouveau, Paprzycki et Boucly. Maïté parvient finalement à centrer sur Azzaro aux 6 mètres, qui contrôle et place un petit tir du gauche qui termine au fond : 2-1.
30e Encore à gauche, Paprzycki et Boucly combinent. Maïté doit s’y reprendre à deux fois pour se placer en position de centre. Ça arrive sur Azzaro, qui conclut de nouveau aux 6 mètres : 3-1.
Depuis l’égalisation, Lille se trouve bien mieux. C’est tout de même très efficace et un peu cher payé pour Brest. Mais quand on prend trois fois le même but, c’est qu’on a un gros problème derrière. Et qu’il y a du côté du LOSC un côté gauche qui se trouve parfaitement : trois passes décisives pour Maïté Boucly.
31e Brest réagit avec une frappe de la n°7 au coin des 6 mètres, qui passe largement à côté.
32e Grosse charge de Mapangou sur Elisa Launay : carton jaune pour la brestoise.
37e Azzaro lance Chloé Marty qui, à l’entrée de la surface de réparation, parvient à dribbler la gardienne, tout en s’excentrant et en étant légèrement déséquilibrée. Elle finit par tomber, peut-être un peu tard pour que ce soit suffisamment crédible. On joue.
39e Très belle faute de Bamenga qui fait faire une figure acrobatique très esthétique à son adversaire. Carton jaune.
Mi-temps, 3-1. Après une dizaine de minutes à entrer dans le match, les Lilloises, vite menées, ont su se reprendre et même à se donner une confortable avance en dépit d’un fort vent défavorable. Le côté gauche a fort bien fonctionné avec une Maïté Boucly très active et, pour réceptionner, deux avants-centres situées au même niveau qui ont pu transformer assez aisément ces bons ballons. À moins qu’un complot météorologique se mette en place et que le vent tourne, on peut espérer vivre une deuxième période sans difficulté majeure.
14h03 C’est reparti Paprzycki !
46e Au milieu de terrain, petite passe lilloise vers l’avant qui termine dans les bras de la gardienne : il faut s’ajuster au vent.
47e Bamenga tente un corner direct : avec le vent favorable, sait-on jamais. Frappé puissamment, ça passe juste à côté du deuxième poteau.
50e Marty lance Azzaro en duel avec la gardienne. Lorena vise le petit pont mais la gardienne repousse et Brest tente de relancer. Mais Agathe Ollivier intercepte à une trentaine de mètres et s’enfonce dans la surface : sa frappe est de nouveau repoussée par la gardienne. Le ballon prend de la hauteur puis, avec le vent, revient dans la surface. Azzaro récupère et marque de nouveau : 4-1.
51e Un dégagement des Lilloises est très mal négocié par les Brestoises, et Mouchon part seule au but. Mais comme en première période, elle envoie un drôle de tir tout mou qui ne pose aucun problème à la gardienne.
Ça fait déjà quatre face-à-face depuis la reprise : en plus de prendre le vent, Brest prend l’eau.
52e En entrant dans la surface sur la gauche, Bamenga se prend un croche-patte : pénalty et carton jaune pour la grande n°3.
Boucly transforme, du gauche bien sûr (5-1)
54e Sortie de Lorena Azzaro, auteure d’un coup du chapeau, et entrée de Silke Demeyere.
55e TÊTE DE DEMEYERE, qui contrôle et relance !! Sélection !
58e Sortie de Agathe Ollivier, entrée de Lou Bogaert.
Pour Brest, sortie de Kaya, entrée de Casu.
60e Bel arrêt de Launay sur une frappe de la n°7.
Depuis le cinquième but, le LOSC gère tranquillement, et est à l’affût de la moindre faille derrière. Inutile de se jeter à l’assaut : on rappelle que c’est la différence de buts particulière qui compte. Les Brestoises subissent et tentent quelques contres, sans donner l’impression d’avoir les moyens de mettre les lilloises en danger.
67e Frappe de Demeyere à une vingtaine de mètres. L’arbitre donne généreusement un corner. C’est frappé en deux temps entre Demeyere et Boucly, mais ça finit en 6 mètres.
73e Double changement pour Brest : sortie de Chloé Tirilly, remplacée par Maelle Saltel, et sortie de Ana Banuta, remplacée par Baptysia Doisy.
75e Demeyere sert Nollet sur le côté droit. Son centre-tir termine sur l’extérieur du poteau et sort en 6 mètres.
79e Sortie de Naomie Bamenga, entrée de Manon Lebargy.
80e De l’arrière, Devlech’ sert Mouchon dans l’axe, qui trouve Marty sur le côté. Le centre-tir de Chloé frappe le poteau. La défense dégage.
84e Demeyere se trompe de côté et sert une attaquante brestoise qui file vers le but. Mais super-Silke se rattrape, récupère le ballon et relance.
85e Carton jaune pour Aurore Paprzycki. Nous mobilisons nos meilleurs enquêteurs pour en trouver la raison et nous vous informerons de ce qu’il en est.
Dans la continuité, Marty est sévèrement taclée, mais pas de carton malgré les protestations de Devlech’ et de Mouchon.
87e Corner De Paprzycki : tête de Lebargy juste au-dessus.
90e A 35 mètres, avec le vent dans le dos, Paprzycki tente un coup-franc direct. Bel arrêt de la gardienne, sous sa transversale.
C’est terminé sur cette victoire des Lilloises 5-1. Après s’être assuré une confortable avance en début de seconde période, les Lilloises n’ont pas insisté et se sont contenté de profiter de quelques espaces dans la défense bretonne.
Etant donné les circonstances du match, on comprend qu’on ait assez peu vu Devlech’ et Polito, toutefois toujours bien placées à la relance, de même qu’Elisa Launay, qui ne peut pas grand chose sur le pénalty, mais qui signe tout de même un bel arrêt juste avant (7e) et a assuré quelques prises de balle vers la 70e minute, quand Brest est un peu sorti ; les arrières latérales ont eu l’occasion d’apporter offensivement : à gauche, Ollivier est notamment à la base du deuxième but, puis n’est pas loin de marquer à la reprise. À droite, Carla Nollet, malgré quelques pertes de balle, a été volontaire et est aussi proche de marquer (75e). Elle a eu affaire à une adversaire directe avec qui les contacts ont été fréquents.
Au milieu, gros match d’Aurore Paprzycki qui, outre son travail incessant de harcèlement, est sur les trois premiers buts. Elle prend un carton en fin de match parce que l’arbitre en avait envie. À ses côtés, Bamenga, plus technique, a permis de poser le ballon et de jouer au sol, ce qui a souvent été nécessaire à cause du vent.
Devant, mentions spéciales pour Boucly et Azzaro, repartie avec le ballon du match. Marty a été très disponible, même si ça a davantage attaqué par la gauche. Et Noémie Mouchon a marqué.
Entrée vite en jeu, Demeyere a fait du Demeyere. Bogaert a assuré la continuité d’Ollivier, puis Lebargy a eu l’occasion de se montrer sur une tête, passée au dessus.
Dans les autres rencontres, Lens a gagné à Metz, ce qui n’est pas trop mal car le LOSC passe devant mais les lensoises n’arrêtent plus de gagner et sont toujours trois points derrière. Le Havre a perdu des points à la maison (0-0 contre Orléans) et Nantes, comme souvent, a petitement gagné (1-0 contre Saint-Malo).
On a donc : Nantes (31 points), Lille et Le Havre (29), Metz (28), et Lens (26).
Lille sera à Saint-Malo le 27. Prochain rendez-vous à la maison : Lille/Nantes, le 13 mars.
Les résumés des précédents matches auxquels on a assisté :
LOSC/Lens : Faux-pas dans le derby
LOSC/Orléans : Lille recolle
LOSC/La Roche : Des Lilloises renversantes
LOSC/Saint-Malo : Lille s’empare des Malouines
LOSC/Strasbourg : Au bout du suspense
Lens/LOSC : le LOSC freiné
LOSC/Saint-Maur : Le LOSC réussit sa rentrée
Posté le 24 janvier 2022 - par dbclosc
Faux pas dans le derby
Après le match rejoué en coupe contre Beauvais (7-0. Pour rappel, lors du premier match, le score avait été de 7-0), suivi immédiatement d’une nouvelle qualification, cette fois contre un club de D1, Issy (mais là-bas, 5-1), le LOSC a retrouvé le championnat au Havre la semaine dernière. Et Lille y a obtenu un nul probant (2-2) : après les deux défaites chez les autres membres du quatuor de tête (0-1 à Nantes, 1-2 à Metz), il était important de tenir tête aux principales rivales du championnat. D’autant que, rappelons-le, ce sont les confrontations directes qui priment en cas d’égalité au classement. Le nul est donc intéressant dans l’absolu mais, devant, ça galope toujours : avant ce match Lille/Lens, Metz est en tête (25 points) suivi de Nantes (24 points), Lille (23 points), puis Le Havre (22 points). Et ça se joue souvent à pas grand chose, Metz ayant par exemple gagné sur un pénalty à la 85e la semaine dernière contre Orléans, pendant que Nantes ne gagnait que par un but d’écart à Saint-Maur. Bref, on le répète semaine après semaine : ce sera serré jusqu’au bout ! Et comme l’a souligné Rachel Saïdi dans la presse régionale cette semaine, « tout le monde a perdu des points contre des équipes hors du top 4 ».
En l’occurrence, ce serait bien de ne pas perdre de points comme l’adversaire du jour, Lens, qui n’est pas le Top 4 (5e). Comme dit le proverbe : « Contre Lens, il ne s’agit pas de caler ». Mais les Lensoises ont connu un début poussif au niveau comptable (une défaite suivie de quatre nuls, dont ceux contre Lille et Metz), avant d’adopter un rythme de croisière précisément assez proche de celui du top 4, en signant notamment une performance notable contre une des équipes de tête (victoire contre Le Havre 3-1). Autant dire qu’on est aussi sur un sommet de la saison, renforcé par la dimension « derby », dont on sera privé de l’éventuelle ferveur populaire, puisque des restrictions liées au contexte sanitaire ont limité la capacité d’accueil de Luchin à 250 personnes. Ne sont donc présents que les officiels, médias, partenaires et proches des joueuses.
C’est le premier Lille/Lens, version féminine, d’équipes « Seniors ». En effet, en 2019/2020, seul le match aller avait pu être joué, à Bollaert (d’ailleurs, c’était encore officiellement Arras) et, la saison dernière, aucun derby n’a été joué, l’interruption du championnat survenant juste avant le match aller à Lens.
À l’aller, les deux équipes se sont séparées sur un nul (0-0). Si les Lilloises ont été bousculées en première mi-temps, leur outrageuse domination en seconde période aurait dû être récompensée par un but, qui n’est malheureusement pas arrivé. Et les joueuses le gardent forcément en travers : « on aborde ce match avec une certaine envie de revanche après le nul de l’aller » indique Rachel Saïdi dans la Voix du Nord ; « on veut remporter ce match essentiellement pour la suite du championnat mais aussi pour prouver que la section féminine du LOSC est en avance sur celle de Lens ».
En même temps se joue Metz/Le Havre, où au moins une des deux équipes perdra des points, et Nantes joue à Strasbourg.
Equipe classique du côté du LOSC. Naomie Bamenga est préférée à Salomé Elisor. Et la compo des Lensoises, qui ont sorti une tenue d’un bleu fluo immonde qui leur va à ravir :
14h30 C’est parti Paprzycki !
6e Les Lilloises se posent d’emblée dans le camp lensois, avec une succession de corners en ce début de match.
10e Corner de Silke Demeyere, qui rebondit au premier poteau, passe devant tout le monde, et atterrit finalement sur Polito, seule au deuxième poteau, qui reprend du droit à ras de terre, 1-0 !
12e Fremaux profite d’une glissade dans la défense lensoise pour gagner du terrain, elle trouve un relais avec Bamenga et se présente aux abord de la surface. Elle cherche Azzaro dans la surface de réparation, mais c’est contré par une arrière, qui ne passe pas loin du csc. Corner.
14e Première frapounette lensoise avec Diop depuis l’angle droit de la surface de réparation. Elisa Launay capte.
18e Bamenga, à 40 mètres du but lensois, réussit un très beau contrôle orienté qui lui permet d’éliminer une adversaire. Elle voit Azarro, lancée dans l’axe, mais la passe est contrée d’un rien par une jambe tendue.
20e Sur la gauche, encore un beau mouvement lillois avec Boucly, Bamenga puis Mouchon. Celle-ci centre et Demeyere est à deux doigts de pouvoir reprendre.
22e Carton jaune pour la lensoise Pauline Cousin, qui avait dangereusement taclé 30 secondes auparavant. L’avantage avait été laissé aux Lilloises.
24e Lens attaque côté droit. Diop centre vers les 6 mètres, Fremaux repousse du talon et, au point de pénalty, Cousin égalise d’une volée du gauche (1-1)
Alors que les Lilloises dominent largement leur adversaire depuis le début du match, la première occasion lensoise fait mouche.
25e Demeyere élimine trois adversaires et se présente dans la surface de réparation. Sa frappe est contrée, mais revient sur Mouchon. Du droit, Noémie croise, c’est légèrement dévié et ça passe à un cheveu du poteau opposé. Corner.
Le corner est repoussé, et revient sur Demeyere qui frappe sans trop de danger pour Mancion.
27e Faute de Ollivier dans l’arc-de-cercle, plein axe. Smaali enroule du gauche, en plein sur l’équerre, puis ça tape la ligne. Gavory reprend du droit, Launay touche la balle du bout des gants, ça termine sur le poteau, puis ça longe la ligne et Elisa s’en empare finalement. Les Lensoises se montrent peu, mais c’est drôlement dangereux à chaque fois !
Merci à @RC_Elles pour la vidéo
29e Bamanga vers Boucly, qui centre vers Mouchon, dont la frappe termine à côté.
30e Au tour d’Agathe Ollivier d’essayer, de loin, et du droit ! À côté.
31e Dans le camp lillois, Polito sert Fremaux à droite, qui joue avec Bamenga. Le ballon parvient jusqu’à Azzaro au milieu, qui joue en retrait sur Paprzycki, qui lance en une touche Mouchon dans le couloir droit. Le centre au point de pénalty est joliment repris par Boucly, qui conclut du gauche : quel but bien construit, 2-1 !
37e Faute sur Bamenga à une trentaine des buts lensois, sur la droite. Boucly envoie une balle dégagée du poing par la gardienne, corner. Celui-ci est frappé directement par Paprzycki, sur l’extérieur du poteau.
Les lensoises partent vite sur la remise en jeu. À notre avis, Traoré est hors-jeu côté droit mais l’arbitre ne l’a pas vu. Ça se termine par une frappe manquée, qui termine en touche, alors qu’il y avait mieux à faire (tirer vers le but par exemple).
Rachel Saïdi est rappelée à l’ordre par l’arbitre. On a dû voir la même chose.
41e On tente de percer côté gauche à Lille, avec Azarro, puis Boucly. Et finalement, Agathe Ollivier s’enfonce et frappe à 15 mètres : sur la gardienne.
43e Coup-franc pour les Lensoises sur la gauche, frappé par Gavory : Launay attrape sans problème. Le LOSC joue vite le contre, avec Azarro qui sert Boucly : la frappe de Maïté est repoussée des pieds par la gardienne.
45e Gavory reprend de volée un centre venu de la droite de Traoré, c’est largement au-dessus.
45 + 1 Carton jaune pour Smaali, après une faute sur Bamenga.
C’est la mi-temps, Lille mène 2-1. Avantage logique au vu des occasions, et on peut même regretter que l’écart ne soit pas plus grand, tant le LOSC a paru supérieur, notamment dans les 20 premières minutes, puis dans les 10 dernières. Comme les Lilloises nous y ont habitués, on voit de belles combinaisons, et le danger vient surtout des côtés.
Les Lensoises sont cependant restées dans le coup en marquant sur leur première opportunité, et n’ont pas été loin de prendre l’avantage dans la foulée. Même si elle n’a pas eu l’occasion de se montrer, on sent que l’avant-centre Sang & Or, Diop, comme à l’aller, est aussi provocatricre que dangereuse, jouant de son physique avantageux.
15h30 C’est reparti Paprzycki !
48e On prend des risques à 30 mètres de nos buts : perte de balle de Paprzycki, et bonne grosse faute de Bamenga : carton jaune. Le coup-franc, tiré par Smaali, est capté par Elisa Launay.
50e Agathe Ollivier est sur son côté gauche. Azarro est seule dans la surface, mais le centre est contré, merde !
52e Carton jaune pour Silke Demeyere, après une faute qu’on peut qualifier de pas évidente. C’est le moment choisi par un spectateur pour demander à l’arbitre si elle est « payée par les Houillères du Nord et du Pas-de-Calais ». À peine le temps de rigoler que les lensoises attaquent par la droite avec Coquet, le ballon est cafouillé dans la surface, puis remisé vers Cousin, qui égalise de près (2-2).
55e C’est curieux, mais on est en train de se dire que nos Lilloises n’y sont plus du tout. Les Lensoises sont certes montées d’un cran, mais impossible de se trouver ou même de profiter de quelques contres.
57e Coup-franc pour Lens, sur la droite de la surface. C’est dégagé de la tête par Paprzycki, sur Cousin, qui reprend de volée à l’entrée de la surface et marque encore, en pleine lucarne ! 2-3.
60e Frappe lointaine de Paprzycki, à côté.
Chloé Marty replace Lorena Azzaro. Noémie Mouchon passe dans l’axe de l’attaque.
61e Carton jaune pour Eva Fremaux, qui a été dribblée sur son côté. Le coup-franc lensois est dégagé par la défense lilloise. Fremaux tente de repartir mais est victime d’une obstruction, que l’arbitre met un temps fou à siffler, ce qui irrite beaucoup les Lilloises, d’autant que l’obstrueuse semble s’être assoupie sur la pelouse et ne veut pas se relever.
66e Double changement au LOSC : Olliver et Bamenga sortent, Pierel et Elisor entrent.
Alors que les changements lillois ont été faits depuis 20 secondes, Lens procède au sien : Thivillon remplace Traoré. Après l’arrêt de jeu de 3 minutes à la 61e, ces remplacements ont duré deux minutes.
On ne joue pas beaucoup dans cette seconde période.
74e Pendant que les lilloises ne se trouvent pas et que Lens est bien en place, changement à Lens : Coquet est remplacée par la 28.
79e Le peu de récit que l’on fait sur la seconde période est l’illustration d’un jeu devenu hâché, qui se passe souvent en milieu de terrain et dans lequel il n’y a pas d’occasion. Les lilloises ne parviennent plus à s’approcher du but adverse, tandis que les Lensoises semblent mieux organisées derrière et cherchent même des brèches devant.
Après avoir perdu le ballon, Pierel tente de le reprendre mais semble attraper la cheville d’une Lensoise : elle est directement expulsée. De là où on est, difficile de se faire un avis, mais Chloé Pierel est très en colère, de même que bon nombre de Lilloises qui entourent l’arbitre, et on n’a pas l’habitude de les voir réagir de la sorte. Eva Fremaux, notamment, est très agacée, et on a comme l’impression qu’il se passe quelque chose qu’on ne peut pas percevoir de la tribune.
Bien entendu, après avoir frôlé la mort pendant 2 minutes 30, la lensoise se relève.
84e Grosse faute sur Demeyere qui n’est sanctionnée que d’un coup-franc. Ça commence se pousser et à se filer des claques.
La gardienne de Lens, qui est venue grogner, prend un carton jaune. De l’autre côté du terrain, une lensoise est à terre après avoir fait passer une poussette de Fremaux pour un uppercut.
Les deux capitaines sont appelées par l’arbitre, puis Eva Fremaux en particulier.
Après ces 3 nouvelles minutes sans jouer, le coup-franc de Paprzycki, dévié par Devlech’, est repris par Fremaux en extension, mais ça passe à côté.
88e Marty s’enfonce dans la surface lensoise, dribble, et tombe. A-t-elle été accrochée ? Voilà qui en tout cas n’améliore pas la relation entre les lilloises et l’arbitre.
Sur le contre, les lensoises profitent des espaces, et Elisa Launay sort loin de son but prour écarter le danger.
Lens effectue un dernier changement.
90e + 2 Corner de Paprzycki, qui atterrit sur la main d’une Lensoise. Donc on joue.
En contre, Diop part au but. Au duel avec Marty, les deux joueuses s’accrochent. Finalement, c’est Marty qui attrape en dernier le col de Diop à 40 mètres du but lillois. Marty est expulsée. On peut considérer qu’il y a annihilation d’occasion de but, mais on aurait aussi pu siffler, plus tôt, dans l’autre sens… Là encore, il faut du temps pour reprendre le jeu, tant les Lilloises contestent. Salomé Elisor prend un carton jaune.
90e + 6 Lille obtient un bon coup-franc à 22 mètres. Elisor enroule, mais cela passe à côté.
90e + 7 Launay doit sortir loin de son but, Lens récupère à 40 mètres et ça frappe de loin : juste à côté.
90e + 9 (on sent qu’avec autant de temps additionnel, l’arbitre a bien tenu son match et a la conscience tranquille) Diop attaque Paprzycki au duel aérien a place un violent coup d’épaule dans le visage d’Aurore. Carton… jaune ! Aurore est KO. Et on s’arrête encore pour deux minutes.. Le soigneur, faisant manifestement constater les dégâts à l’arbitre, est sanctionné d’un carton jaune !
90e + 12 Dernier ballon envoyé dans la surface lensoise, c’est dégagé. On termine avec une bagarre générale, et les insultes de Diop envers le public. Saluons-la pour sa volonté d’uniformiser les pratiques entre foots masculin et féminin !
Défaite du LOSC 2-3. Deuxième mi-temps fort différente de la première, au cours de laquelle les Lilloises, sans être franchement dominées, ont perdu le fil, se retrouvant prises en défaut au milieu et sans solution offensive. De l’autre côté, les Lensoises, en jouant un cran plus haut, ont su profiter des moindres espaces et ont été très réalistes. La première période, très aboutie, a-t-elle pu endormir les Lilloises, ou les rendre trop sûres de leur force ? Toujours est-il qu’elles ont montré un manque d’imagination qu’on ne leur connaissait pas, qui rappelle à certains égards une défaite face au Havre, il y a deux ans : là aussi, on attendait beaucoup de nos favorites dans un match au sommet, et elles étaient passées au travers (durant les deux mi-temps), avant de rebondir et d’enchaîner avec une belle série de victoires.
Il y a donc d’abord eu une défaillance collective à l’origine de ce résultat. Mais il est impossible d’évoquer ce match sans faire référence à la façon dont le match a été dirigé. Il nous semble qu’on est suffisamment bienveillants sur ce blog envers les arbitres (on nous indique même parfois qu’on est excessifs sur ce registre) pour nous permettre d’émettre de sérieux doutes quand quelque chose semble clocher.
En l’occurrence, on a un peu de mal à croire que l’inhabituelle nervosité de nos joueuses ne soit due qu’à la frustration du résultat et du scénario du match. On ne contestera pas outre mesure les deux expulsions (quoique la première semble constituer une erreur d’appréciation de l’arbitre), mais davantage l’ambiance ressentie autour de ce match : si l’arbitre a considéré que Pierel avait mis une semelle mal placée, on peut lui mettre le rouge. Si l’arbitre considère que Marty empêche Lens de marquer, on peut lui mettre le rouge. Mais la réaction des deux expulsées et de leurs coéquipières est suffisamment véhémente pour qu’on ait envie d’accorder de l’intérêt à leur défense. Les Lilloises ont semblé tellement exaspérées qu’on a vite compris que la relation entre elles et l’arbitre était cassée. Pour quelle raison ? Sagement, les Lilloises ne nous en ont pas dit davantage.
On a ainsi le sentiment que les expulsions sont la conséquence d’un match mal géré par l’arbitre, qui a ajouté de l’énervement à la frustration, en ne faisant rien pour contrer la stratégie des Lensoises (que l’on comprend bien) de casser le jeu. Ou quand, par exemple, elle a averti Demeyere pour une faute peu évidente qui a conduit à un but ; quand elle a laissé à trois reprises les Lensoises gémir à terre sans exiger qu’elles ne sortent pour être soignées ; ou quand elle a mal géré les remplacements de la 66e, donnant l’impression d’accompagner les visiteuses dans leur gain de temps.
En toute fin de match, deux actions litigieuses auraient pu donner un pénalty à Lille, et Diop aurait bien mérité un rouge, elle aussi (avant puis après le coup de sifflet final).
Lorsqu’on en arrive à mettre 12 minutes de temps additionnel après un match où il n’y a pas eu tant de fautes, on peut y voir le symptôme d’un match non maîtrisé.
Les réactions ci-dessous de Rachel Saïdi et de la capitaine Gwen Devlech’ confirment qu’il y a eu des problèmes sur le terrain. Quand on annonçait que Lens jouerait les arbitres, on n’imaginait pas que ce soit à ce point ! Au Nord, c’étaient les corrom-pus !
Comptablement, et symboliquement, cette défaite est bien sûr une mauvaise affaire. 1 point en deux matches contre cette équipe… Cependant, les résultats de l’après-midi (nul de Nantes à Strasbourg, victoire du Havre à Metz) maintiennent la première place à 2 points des Lilloises. Ce qui signifie aussi qu’en gagnant, le LOSC aurait pris la tête mais, décidément, ce championnat est indécis. Puisse-t-il l’être uniquement sur la valeur des équipes… !
Les prochains matches nous permettront de répondre à la question : cette défaite contre Lens est-elle un accident mineur, de fond…?
Coupe de France le week-end prochain, déplacement à Strasbourg le 6, et réception de Brest le 13.
Tout reste à faire !
Un résumé du match via Vrouwenteam TV :
La réaction de Rachel Saïdi :
Aujourd’hui, je ne suis pas déçue, je suis en colère. C’est la première fois de la saison que ça m’arrive, car on s’est arrêtées de jouer en seconde mi-temps. En seconde mi-temps, on a levé le pied, on a pris des risques bêtement, et on n’a pas été capables de peser offensivement comme on l’a fait en première.
À ce niveau là, dans un tel contexte, avec beaucoup de monde, avec une certaine pression par rapport au classement, on ne peut pas se permettre de passer à côté, y compris quand on est arbitre. En deuxième division nationale féminine, on doit être en capacité d’avoir du vécu, de l’expérience, pour mieux appréhender les situations, mieux maitriser le contexte et son environnement. Les derbies ont la particularité d’être assez chauds. Alors si on n’est pas ouverte au dialogue et à la communication, il ne faut pas faire ce métier là. Le match a mal tourné en deuxième mi-temps car les choix de l’arbitre n’ont pas été bons.
Mais nous sommes les premières responsables car on s’est laissés déborder par nos émotions de frustration et de colère. On a perdu de l’énergie, on a perdu du temps. Si on comptabilise le temps de jeu effectif de la deuxième, on doit être à 25 minutes… On doit se remettre en question et se remettre au travail dès demain, corriger ce qui n’a pas été en deuxième, notamment notre concentration sur les coups de pied arrêtés et notre présence sur les seconds ballons.
Quand on voit les résultats de Nantes, Metz et Le Havre, on voit que ce championnat est redoutable. Nous, on perd des points contre Lens : en début de saison, on avait déjà perdu des points contre cette équipe. Ça ne nous a pas empêchées d’être co-leader à la trêve. On aura encore l’opportunité de passer devant. Avec le scénario qu’on a vécu, je pense que les filles auront encore plus envie de se remettre au boulot, de tourner la page et de se remettre en selle, en coupe et en championnat.
La réaction de Gwenaëlle Devleesschauwer :
C’est frustrant, car au vu des autres résultats, on aurait pu repasser devant aujourd’hui. Mais on a fait des erreurs, et on peut s’en vouloir. On prend des buts qu’on n’aurait pas dû encaisser, et on ne s’est pas mises à l’abri de suite, ce qu’on aurait dû faire dès la première mi-temps. Nous sommes déçues mais il faut se servir de ce match pour rebondir. Rien n’est encore défini pour la montée.
Nous, footballeuses, on nous demande d’être correctes et de jouer au foot. Quand on est arbitre, on est censé être neutre et ne pas se disperser sur autre chose, comme se foutre ouvertement de la gueule des gens. Certains commentaires n’ont pas lieu d’être.
Apprenons de tout cela. On doit se canaliser sur les prochains matchs et se focaliser sur le jeu.
Les résumés des précédents matches auxquels on a assisté :
LOSC/Orléans : Lille recolle
LOSC/La Roche : Des Lilloises renversantes
LOSC/Saint-Malo : Lille s’empare des Malouines
LOSC/Strasbourg : Au bout du suspense
Lens/LOSC : le LOSC freiné
LOSC/Saint-Maur : Le LOSC réussit sa rentrée
Présentation de la saison
Posté le 20 décembre 2021 - par dbclosc
Lille recolle
le LOSC reçoit Orléans pour la 7e journée du championnat. Ce match aurait dû se dérouler fin octobre. Mais il a été reporté au motif que cinq joueuses d’Orléans, internationales algériennes (Amira Ould Braham, Wissem Bouzid, Lydia Belkacemi, Sarah Boudaoud et Chloé N’Gazi), ainsi que l’entraîneur loirétain, adjoint de l’équipe nationale (Farid Kebsi) étaient indisponibles, car devant jouer un match retour d’éliminatoires de la CAN. Or, il et elles ont été retenues au Soudan, assignées à leur hôtel pendant que, dehors, un coup d’État était en cours. En raison de ces circonstances exceptionnelles, la fédération a accepté le report.
Ce coup d’Etat a forcé le Premier Ministre Abdallah Hamdok à quitter le pouvoir. Fin novembre 2021, un nouveau premier Ministre est nommé : Abdallah Hamdok. C’est drôle mais je n’avais pas compris qu’un coup d’État consistait à remplacer un dirigeant par lui-même, mais quelques subtilités de la géopolitique m’échappent encore.
Contacté, notre correspondant permanent à Khartoum, Élie Coptaire, nous éclaire sur les motivations réelles de ce prétendu coup d’État : il s’agirait en réalité d’une manœuvre de déstabilisation contre le LOSC, en vue de contrer la manière dont le club tente de s’implanter dans les relations internationales. Voici le propos qui nous est parvenu, échappant en partie aux nombreuses tentatives de brouillage de la liaison :
« C’est une grossière opération montée de toutes pièces contre le LOSC. Le club d’Orléans avait peur de devoir jouer à Lille avec 5 joueuses diminuées, en raison du match et du voyage. Avec la complicité des autorités africaines, on a organisé à la hâte un « match retour », sachant qu’il n’y avait aucun suspense car les Algériennes ont gagné 14-0 à l’aller. Comme la simple excuse de la fatigue n’aurait pas suffit à faire reporter le match auprès de la fédé française, Orléans a mis en scène un changement de régime, où le Premier Ministre est renversé… L’illusion est parfaite : on se dit que les joueuses sont en danger, que le club d’Orléans est lésé, et qu’il ne peut pas rivaliser loyalement avec le LOSC. Puis, un mois après, le Premier Ministre, avec la complicité du club orléanais, revient au pouvoir. Retour à la case départ. La preuve est faite : c’était un coup d’État de pacotille, orchestré contre le LOSC. Ainsi, Orléans revient à Lille le 19 décembre avec toutes ses munitions. Le but ? Empêcher la montée du LOSC et contrarier particulièrement la terrible Silke Demeyere ».
Un ami historien, Andy Valacrème, nous confirme que la ville d’Orléans a toujours été au centre d’intrigues qui ont renversé le cours de l’histoire, en témoigne notamment le rôle de Jeanne d’Arc durant le siège d’Orléans, qui a renversé le cours de la Guerre de Cent Ans.
Ces brillantes analyses méritent toute notre attention et notre méfiance à l’égard de l’adversaire du jour, décidément prêt à tout. On voit d’ailleurs que ses performances sont inégales : victoire probante à Saint-Malo, nuls intéressants face au Havre et à Strasbourg, défaite curieuse face à Saint-Maur, et large défaite face à Lens (1-4), comme pour faire exprès de nous embêter. La situation s’éclaircit : les résultats d’Orléans dépendent des complots dans lesquels le club s’engage.
Du côté des nôtres, depuis le dernier match remporté contre La Roche, le LOSC s’est qualifié en coupe de France contre Beauvais (7-0). Cible de toutes les attaques, le LOSC a surmonté une réserve de Beauvais sur le mode « gneu gneu, on a joué sur terrain non homologué », mais la qualif est validée.
Pour ce match, on note les absences de Gwen Devlech’ et d’Agathe Ollivier. Derrière, on a donc Eva Fremaux à droite, Carla Polito et Anaïs Lambert en défense centrale, et Lou Bogaert à gauche.
En l’absence de Devlech’, Silke Demeyere est capitaine.
En cas de victoire, les Lilloises rejoindront Metz en tête du classement, avec 22 points
La composition d’Orléans :
14h32 C’est parti, deux minutes après l’heure annoncée : c’est cela, un « match un retard ».
3e Premier constat : ça glisse.
6e Première attaque des Lilloises avec une récupération de Paprzycki qui lance Mouchon : la frappe de l’attaquante est contrée. Noémie tente ensuite de centrer et la défense dégage.
9e Faute de Silke Demeyere sur Monguillon, l’arrière droite. Le coup-franc, tiré depuis le côté de la surface de réparation, est faiblement dégagé de la tête. Pinto, au point de pénalty, tente un pointu qui ne pose aucun souci à Elisa Launay.
13e Coup-franc pour Orléans, frappé par Cardoso, c’est dégagé. À l’entrée de la surface, Ninot reprend, c’est dévié et ça passe au-dessus. Corner.
Les visiteuses sont les plus en vue pour le moment, sans être très dangereuses.
14e Le corner est dégagé par Fremaux. Paprzycki lance vite Bogaert côté gauche qui remonte le ballon sur plusieurs dizaines de mètres mais ne parvient pas à ajuster un bon centre. Au moins, on est désormais du bon côté.
17e Eva Fremaux récupère une balle et sert Azzaro dans le rond central. Lorena se retourne et remonte la balle, s’excentre, entre dans la surface, feinte le centre, revient vers le but et, à quelques mètres du but, tente un centre en retrait vers Elisor aux 6 mètres, mais c’est dégagé en catastrophe par la défense. Belle percée !
19e Azarro combine avec Maïté Boucly à gauche, qui centre, mais la gardienne sort bien.
Orléans a l’air d’avoir montré son meilleur visage durant le premier quat d’heure et a maintenant bien reculé. Lille commence à s’installer dans le camp adverse.
21e Silke Demeyere est proche de faire une « Renato » : perte de balle dans l’axe à proximité de son but. Mais Silke se rattrape superbement avec un tacle alors qu’elle est par terre : Demeyere, sélection !
La VAR est formelle : cette main de Rachel Saïdi vaut coup-franc pour Orléans
25e Belle action lilloise côté gauche avec, dans le coup, Bogaert, Demeyere et Elisor. Boucly centre, c’est mal dégagé. Sans élan, Mouchon tente un intérieur du droit qui termine pas loin du poteau.
29e Récupération haute de Paprzycki côté gauche. Aurore envoie un centre fuyant vers les 6 mètres, mais c’est tellement fuyant que ça échappe à tout le monde, notamment à Azarro. Ça donne corner.
Celui-ci est frappé en deux temps entre Demeyere et Boucly. À l’angle de la surface de réparation, Silke envoie un centre-tir dans le paquet, la gardienne, probablement gênée par une de ses équipières, lève les bras pour la forme, et ça termine directement dans le but ! 1-0 !
32e à 30 mètres de ses buts, Belkacemi perd le ballon, et Mouchon récupère. Elle sert à droite Paprzycki, qui envoie une balle dans l’arc de cercle, et Demeyere met la tête, oh bah oui pourquoi pas ? Arrêt de la gardienne.
36e Récupération de Salomé Elisor, qui relaie côté gauche avec Polito, restée devant. Le centre de Salomé passe devant le but sans être repris.
37e Beau double une-deux entre Azarro et Demeyere : la frappe de Silke, à 18 mètres, manque de puissance et la gardienne capte.
38e Après une faute sur Fremaux, Lille obtient un coup-franc à une trentaine de mètres du but d’Orléans. Boucly le frappe tendu, Fremaux dévie de la tête et bon arrêt de N’Gazi.
42e Grosse prise en sandwich d’une adversaire entre Elisor, Paprzycki et Mouchon. Comme Elisor a la mauvaise idée d’être la plus proche de l’arbitre, c’est elle qui prend le carton.
44e Mouchon lance Fremaux qui pénètre dans la surface, prend Noël de vitesse en la dribblant, et c’est le premier cadeau de Noël de l’année : une faute dans la surface, c’est pénalty. Un petit carton jaune au passage, et Azarro, du gauche, transforme à ras de terre : 2-0 !
Mi temps, 2-0 pour Lille. Après un premier quart d’heure ronronnant, Lille a pris la mesure de son adversaire, mène logiquement de deux buts, et se met dans d’excellentes dispositions pour vivre une seconde période sans trop de problème. Lille attaque bien depuis les côtés, avec deux arrières latérales (Fremaux et Bogaert) qui prennent beaucoup d’initiatives offensives. Derrière Polito et Lambert assurent ; au milieu, Demeyere/Paprzycki, c’est comme d’habitude : ça ratisse, ça construit, ça râle, c’est tellement bien ; devant, Maïté Boucly est très disponible, Salomé Elisor relaie comme il faut ; en pointe, Azzaro et Mouchon sont peut-être un peu plus discrètes, mais se sont faites remarquer par quelques percées individuelles.
En face, on note aussi qu’il y a une équipe joueuse, qui prend beaucoup de risques en tentant de relancer proprement depuis l’arrière, et c’est techniquement assez propre. Seulement, hormis durant le premier quart d’heure, les Orléanaises ont peu inquiété les Lilloises.
46e C’est reparti Paprzycki !
47e Demeyere pour Paprzycki, puis Boucly, qui centre sur Azarro seule dans les mètres : elle tente une sorte d’aile de pigeon qui termine dans les gants de la gardienne.
49e Corner pour Paprzycki : ça atterrit entre Elisor et Fremaux dans les 6 mètres, Eva tend la jambe et trouve la barre.
53e Carla Polito intervient et lance Elisor, qui trouve Mouchon à droite. Grosse accélération de Noémie qui cherche Azarro mais sa reprise est manquée.
Sur le 6 mètres, Orléans fait n’importe quoi : Paprzycki récupére et sert Boucly qui frappe de 20 mètres : juste à côté.
Lille récupère encore très vite, et Mouchon trouve la gardienne.
56e Fremaux intercepte un ballon et lance Mouchon à droite qui prend tout le monde de vitesse, y compris ses partenaires : son centre ne trouve personne.
Lille garde le ballon assez haut, et belle combinaison à gauche entre Bogaert, Elisor et Boucly. Le centre de Lou Bogaert ne donne rien non plus.
57e Coup-franc de Ninot à une trentaine de mètres, dans les gants de Launay.
61e Pour Orléans, sortie de Monguillon, entrée de Ould Braham.
64e Faute de Elisor, et Belkacemi reste au sol… L’arbitre va discuter avec Salomé et, très gentiment, ne l’avertit pas une seconde fois. Dans la foulée, Elisor est remplacée par Marty, puis Bamenga remplace Azzaro.
67e Mouchon, replacée dans l’axe, file au but et tente de trouve Bamenga au centre, mais Naomi arrive un brin trop tard et la gardienne prend le ballon. Elle se plaint que Bamenga ait laissé traîné le pied, ça crée une petite échauffourée.
Pour Orléans, Noël, qui n’a pas l’air joyeux, est remplacée par Abidi. Hé, Noël : n’oublie pas mon petit soulier !
Le rythme est retombé depuis une dizaine de minutes.
75e Orléans tente de ressortir un peu, mais ça joue souvent par de longs ballons devant qu’anticipe parfaitement Launay, dans et hors de sa surface.
78e Long coup-franc de Boucly, tête de Mouchon à quelques mètres du but, c’est juste au-dessus.
82e Remontée de Demeyere, qui sert Mouchon seule face à N’Gazi : la gardienne repousse au sol, du pied.
Sur la remontée de balle orléanaise, Bogaert contrôle parfaitement son adversaire, tacle, récupère et relance. Elle est chaleureusement applaudie pour cette action en particulier, mais aussi pour son match remarquable.
87e Sortie de Noémie Mouchon, entrée de Chloé Pierel.
90e Demeyere donne à Boucly côté gauche. Maïté tente de trouver dans l’axe Pierel qui, après un contrôle approximatif, sert Marty un peu trop longuement dans le dos de la défense. Excentrée, Chloé Marty parvient à contrôler, et retrouve Pierel qui conclut facilement face au but : 3-0 ! Bien joué les entrantes !
90e + 1 : FAUTE SUR SILKE DEMEYERE, honteux ! Silke est très énervée sur Belkacemi mais Chloé Marty vient la tempérer.
90e + 2 : Récupération de Bamenga, qui sert Boucly. À l’entrée de la surface, la frappe puissante de Maïté passe au-dessus.
90e + 3 : La défense lilloise est prise en profondeur, mais Launay parvient à contrer une attaquante adverse à 30 mètres de ses buts. Ça revient dans les pieds de Adjabi, qui frappe de loin… à côté.
C’est terminé sur cette victoire du LOSC 3-0. Mission accomplie pour les Lilloises : finalement, le complot annoncé ne s’est pas réalisé. Il faudra bien plus qu’un coup d’Etat pour contrarier la marche victorieuse du LOSC !
Mention particulière pour la défense, qui a parfaitement assuré autour de sa « doyenne » Carla Polito : si on connaît bien les qualités d’Eva Fremaux, impliquée sur le deuxième but et presque buteuse juste après la pause, on a toutes et tous remarqué la qualité du match des polyvalentes Anaïs Lambert et Lou Bogaert, toujours bien placées, calmes, et au départ de certaines offensives. Derrière, Launay a assuré sur quelques sorties grâce à son sens de l’anticipation.
Si on devait chipoter un peu, on pourrait dire que Lille pourrait en mettre 1 ou 2 de plus, mais l’essentiel était bien de prendre les 3 points et d’ainsi recoller à la tête du classement (réglementairement, Metz reste devant car le départage se fait sur les confrontations directes).
Bravo à l’équipe, et rendez-vous en 2022 avec deux déplacements (en coupe à Issy, puis en championnat au Havre) et, ensuite, la réception de Lens !
Les résumés des précédents matches auxquels on a assisté :
LOSC/La Roche : Des Lilloises renversantes
LOSC/Saint-Malo : Lille s’empare des Malouines
LOSC/Strasbourg : Au bout du suspense
Lens/LOSC : le LOSC freiné
LOSC/Saint-Maur : Le LOSC réussit sa rentrée
Présentation de la saison