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Drogue, bière & complot contre le LOSC

Drogue, bière & complot contre le LOSC

Le foot est un sport qui se joue à 11, et à la fin il y a un complot qui empêche le LOSC de gagner

Archive pour la catégorie ‘Féminines’


Posté le 27 août 2018 - par dbclosc

Lille/Lyon : les carottes sont que huit

Le championnat reprend bientôt pour les filles du LOSC. Mais avant cela, les contraintes du calendrier imposaient de débuter la saison en jouant un match officiel contre Lyon.

Saleté de calendrier ! Nous offrir Lyon pour une reprise, c’est vraiment pas du gâteau : Lyon, c’est en effet le gratin, le gratin dauphinois bien entendu, on l’a déjà faite l’année dernière mais tant que ce sera vrai on ne se privera pas, car ici on aime autant la bonne gastronomie que l’humour fin.

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On est bien contents de revenir à Luchin, où la tribune est pleine, avec notamment pas mal de Lyonnais, ce qui occasionne une file de voitures à l’entrée du centre qui nous fait juste arriver pour l’entrée des joueuses sur le terrain, et devant les caméras de Canal + Sport, l’occasion de constater que des échafaudages de toute beauté permettent désormais d’y poser les caméras de la télévision. Nous aurons l’occasion de revenir très prochainement et plus amplement sur la saison à venir afin d’en présenter les enjeux et les recrues. Précisément, ce Lille/Lyon est l’occasion de voir d’entrée 2 d’entre elles, puisque l’effectif est resté relativement stable (la saison dernière, on avait 6 nouvelles têtes pour le premier match face à Bordeaux) : Morgane Nicoli en défense centrale, qui vient de Montpellier ; et Danielle Tolmais, positionnée en milieu offensive axiale, et qui a la particularité d’opter pour le mini-short. Deux autres nouveautés pour débuter la rencontre : première titularisation pour Julie Dufour avec l’équipe première, et on constate que Rachel Saïdi joue un cran plus bas que d’habitude, sur la même ligne que Silke Demeyere. À voir si c’est une stratégie « spécial Lyon », ou si Rachel est amenée à évoluer durablement à ce poste. Et on retrouve Marine Dafeur en milieu de terrain, comme on l’a vue en fin de saison dernière, Héloïse Mansuy prenant la défense gauche.

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Bon vous savez quoi ? Lyon a gagné. Comme l’année dernière, le score est très lourd, quoique l’écart est cette fois réduit d’un but (1-10 la saison dernière ; 0-8 cette fois). On s’est donc moins fait « carotter », si vous nous passez l’expression. On ne va pas s’appesantir outre mesure sur les circonstances du match : il n’y a pas grand chose à faire contre les douzuples championnes de France et triples championnes d’Europe, même privées de Wendy Renard (des surfaces). Que l’équipe joue de manière étirée comme l’année dernière, ou plutôt regroupée en défense comme cette année avec la seule Sarr en pointe, quoique soutenue par 3 milieux plutôt offensives qui n’ont pas le loisir de vraiment s’exprimer en pareil contexte, le résultat est quasi-similaire. On a quand même eu l’impression que les filles n’ont pas été systématiquement débordées comme c’était le cas la saison dernière, où les déferlantes sur le but d’Elisa Launay (puis de Floriane Azem) avaient été pénibles à suivre, les Lyonnaises parvenant à déjouer le hors-jeu à chaque attaque. Point positif : cette fois, pas de blessée : en mars dernier, Bultel puis Launay avaient dû céder leur place en cours de match.

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1e Premier gros arrêt de Launay. Ça va être long.
3e Réplique lilloise : le coup-franc de Marine Dafeur, suite à une faute sur Julie Dufour, passe à côté.
4e Allez hop, Maud Coutereels envoie sa première adversaire à terre en protégeant le 6 mètres.
5e Centre de la gauche, tête aux 6 mètres, 0-1.
6e Très beau dribble de Marine Dafeur, qui obtient un coup-franc, qu’elle dévisse et dont la gardienne s’empare, même si on a un moment cru que ça filait dans le but.
11e Super arrêt de Launay. S’ensuit un cafouillage qui s’achève avec une frappe lyonnaise à côté du ballon, qui fait bien rire tout le monde.
12e 0-2. Je ne décris plus rien.
18e Tentative d’incursion lilloise dans le camp lyonnais : Saïdi ouvre vers Sarr, qui contrôle un peu trop longuement et la gardienne lyonnaise récupère.
20e Super tacle de Coutereels !
22e Sarr revient en retrait pour heurter Marine Dafeur. Sans doute un contentieux entre les deux joueuses.
Dans la foulée, belle sortie d’Elisa Launay face à deux attaquantes.
23e Double récupération de Silke Demeyere, qui râle ensuite sur l’arbitre car elle n’obtient pas la touche. On ne l’a pas changée, c’est bien !
24e Apparemment, elle n’est vraiment pas contente car elle récolte un carton jaune juste après. Mais si elle n’avait pas été en retard et si elle n’avait pas touché de cheville, c’était parfaitement régulier.
31e Là on balance un peu trop sur Sarr, qui manque de soutien. Elle parvient ici à bien dévier sur Tolmais qui est vite contrée en touche.
32e Rapide contre des Lyonnaises à 5 contre 3, qui fait passer une rumeur dans le public tant ça va vite. Mais la dernière passe est ratée.
33e Ah, là on a eu un beau petit mouvement Coutereels-Tolmais-Dafeur-Sarr sur le côté gauche, mais très loin du but lyonnais. On en est réduit à trouver quelques satisfactions dès lors qu’on parvient à enchaîner 3 passes.
34e 0-3. Dominique Carlier a l’air de contester quelque chose mais je n’ai pas saisi quoi. Peut-être simplement le fait d’encaisser un but.
35e Launay sauve du pied !

 

3 Bronze, c’est pas la numéro 3 normalement ?

40e Launay est sortie, mais Coutereels rattrape l’affaire en sauvant aux 6 mètres.
44e Et en plus il se met à pleuvoir.

C’est la mi-temps, 0-3. Kékevouvoulez qu’on dise ? Les Lyonnaises sont très impressionnantes, et semblent de plus jouer avec facilité. Hormis sur quelques dégagements de la défense lilloise que Sarr contrôle dos au but en 1 contre 1, elles sont toujours en surnombre. Difficile dans ces conditions d’ambitionner mieux qu’encaisser le moins de buts possible…

46e 0-4
49e Contre de Sarr, qui part dans une longue chevauchée, prend son adversaire de vitesse et s’apprête à se présenter face à la gardienne, mais la défenseure tacle par derrière et touche le ballon du bout du pied sans faire de faute. Beau retour.
57e Rachel Saïdi tente une astuce : jouer avec la main. Mais ce n’est toujours pas autorisé, même à 0-4. Coup-franc, que Silke contre. Elle sort pour être soignée.
59e Il ne se passe pas grand chose depuis la reprise, ce qui n’est pas plus mal.
63e Marine Dafeur, de la gauche, adresse un centre-tir intercepté par la gardienne. Et pour une fois que les Lilloises étaient montées en nombre dans le camp adverse, elles se font prendre en contre : 0-5. Celui-là, il est contre le cours du jeu !
66e Double changement côté lillois : Caroline La Villa remplace Silke Demeyere, et Lina Boussaha remplace Julie Dufour.

 

4 Hors-jeu !

69e Voilà autre chose : fausse touche de Héloïse Mansuy, qui a troqué son n°27 contre le n°20 cette année. Pour se rattraper, elle contre le centre lyonnais dans la foulée.
72e 0-6.
74e Les Lyonnaises sont chaleureusement applaudies lors des changements.
77e Jana Coryn entre à la place de Danielle Tolmais.
79e Frappe en pivot, Launay se détend et dégage.
82e Gros cafouillage dans la surface lilloise suite à une glissade de Lernon. Corner.
83e AH ! Voilà de quoi redonner le sourire à tout le monde : Boussaha, prise de vitesse sur une ouverture en profondeur de Launay, prend son adversaire à la gorge et la met par terre. C’était vraiment laid ! Quelques applaudissements çà et là dans le public.
87e 0-7.
92e 8e carotte. 0-8.

carotte

10 la saison dernière ; cette fois, les carottes sont que 8

Bon, c’est fini. Kékevouvoulez qu’on dise ? Difficile de tirer des enseignements contre un adversaire de ce calibre. Même si on en prend 8, on peut dire que Launay, Nicoli et Coutereels ont surnagé, mais aussi parce qu’elles sont forcément les plus sollicitées. On a tout de même pu voir – on s’en était déjà aperçu l’année dernière – que Dufour a un très beau toucher de balle, et que Tolmais offre une solution offensive supplémentaire par rapport à l’année dernière, dans un style bien différent de Sarr et Coryn. Mais il n’était a priori pas prévu de prendre des points ce dimanche. Attendons une opposition plus équilibrée. Le prochain match à domicile aura lieu le week-end du 22 septembre, contre Dijon.


Posté le 4 juin 2018 - par dbclosc

Bilan des Féminines et Demeyere Awards

Le LOSC s’est maintenu, poil aux doigts ! Une bonne chose de faite après une saison incertaine et très disputée. Le temps des récompenses est venu.


Happy-end

 La première saison dans l’élite de l’équipe première de la section féminine du LOSC s’est achevée dimanche dernier, de belle manière grâce à un succès à Bordeaux (2-1) permettant d’arracher le maintien. Si le LOSC ne s’est jamais retrouvé en position de relégable lors de cette 22e journée, puisque Kenza Dali a eu la bonne idée de marquer rapidement, on a tremblé à plusieurs reprises : déjà parce que suivre un match par live-tweet est probablement l’une des pires tortures que l’on puisse infliger à des supporters. Mais on était bien content d’avoir ça quand même hein : c’est juste qu’il n’y a pas de continuité dans les actions et qu’on n’a qu’une faible idée du rapport de forces sur le terrain et de où se trouve le ballon. Par exemple, alors qu’on croit être dans le camp adverse, qu’on monopolise la balle et que tout semble tranquille, on apprend qu’on prend un but. Ça fait un peu cette effet là :

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Ensuite, il y a deux moments où Lille était à un but de passer relégable : quand Albi a égalisé à Montpellier : comme Guingamp avait ouvert le score contre Marseille, si Bordeaux égalisait, on passait 11e ; et quand Bordeaux a égalisé, Albi ne perdait alors que d’un but et une égalisation des Albigeoises nous reléguait ; fort heureusement, dans les deux cas, ces frayeurs n’ont duré que quelques minutes voire quelques secondes puisque Albi a tenu l’égalité quelques secondes, et Ouleye a envoyé un missile dans la lucarne adverse dans la minute suivant l’égalisation.

Sarr

 

 Objectif atteint

Menacées de descente avant la dernière journée, les filles terminent pourtant dans la première partie de tableau, 6e sur 12 ! C’est là l’illustration d’un championnat hyper serré, hormis pour les 3 premières places. Le classement est donc peut-être un poil flatteur mais fait davantage justice à ce que les filles ont montré, par rapport aux places juste au-dessus de la ligne de flottaison que l’équipe a occupées une bonne partie de l’année. Finir en milieu de tableau, c’est finalement la traduction d’un championnat moyen, moyen au sens d’intermédiaire. Et cela correspond au niveau budgétaire du LOSC, que Rachel Saïdi nous avait précisé en début de saison. Satisfaisant pour une première en D1, en attendant d’autres ambitions ?
Globalement, le LOSC a fait bonne figure, et on ne sait pas exactement par quelle opération l’équipe n’a pas mis davantage de points : on met ça sur le dos de « l’expérience », mais une fois qu’on a dit ça, on n’a pas étayé grand chose. Il a manqué des opportunités de tuer les matches, et la moindre erreur a été payée. Mais hormis la double confrontation contre Lyon et le match au PSG, l’équipe n’a jamais été submergée, elle a même tantôt rivalisé avec les équipes supposément « supérieures » (à Montpellier en deuxième mi-temps puis au match retour, contre le PSG au Stadium, deux fois contre le Paris FC), et tantôt, à l’inverse, a fait des résultats décevants contre des adversaires de bas de classement. Notamment, la série de non-victoires à domicile à l’automne a vite calé l’équipe en bas de classement, cette série s’accompagnant de plus d’un jeu franchement médiocre, notamment lors du match perdu face à Rodez (0-2). Après une première partie de saison décevante en termes de points engrangés, l’année civile 2018 a montré une nette amélioration, notamment sur le plan du jeu : le premier match de l’année contre Paris, malgré la défaite, était vraiment bon (une semaine après une élimination 0-1 en coupe contre ce même adversaire) ; mais dans l’ensemble, de manière paradoxale, les matches les plus aboutis n’ont pas forcément donné de victoire (Albi, Marseille, PSG, Paris FC, Fleury), alors que d’autres plus laborieux et serrés se sont bien terminés (Soyaux, Marseille, Guingamp), mais c’est sans doute là aussi le symptôme d’une compétition disputée, où il faut vraiment être au-dessus du lot pour proposer du jeu sans risquer de se faire punir à la moindre erreur.

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Un point sur les joueuses

Derrière, disons-le : on a une top-gardienne. Bon, il y a toujours quelques buts cons sur une saison, et quand une gardienne fait une erreur ça se paie tout de suite, mais on doit une fière bretelle à Elisa Launay dans sa contribution au maintien de l’équipe. Elle a notamment été exceptionnelle à Marseille, et probablement sa voix fait peur aux adversaires. Floriane Azem a parfaitement assuré sur les 4 matches qu’elle a joués : comme les autres, elle n’a pas pu faire grand chose quand elle est entrée contre Lyon.

En défense, ça a été assez stable : Maud Coutereels est parfaite, solide dans les duels, précise dans ses relances des deux pieds. Elle a le plus souvent été associée à Laëtitia Chapeh, et on a perdu de vue Charlotte Saint-Sans, qui était titulaire lors du premier match contre Bordeaux et avait été excellente contre Soyaux juste avant Noël. À gauche, Marine Dafeur : cœur-cœur.

En milieu défensif, il semble qu’on était partis au départ sur un duo de récupératrices Pasquereau/Lernon, mais Jessica s’est finalement imposée comme arrière droite à la place de Bouchenna (on l’a aussi vue à plusieurs reprises arrière centrale), tandis que Julie a été plus irrégulière. Après un début de saison où sa grande taille et son jeu aérien ont fait forte impression, elle s’est effacée et a en outre été gênée par des blessures, dont une bien lourde pour finir (rupture des ligaments croisés). À ce poste, on a également vu Héloïse Mansuy, qu’on a trouvée de mieux en mieux à mesure que la saison avançait, mais au poste d’arrière gauche, au point de faire monter d’un cran Marine Dafeur sur les derniers matches, qui n’est pas la moins adroite. Caroline La Villa est revenue en deuxième partie de saison, et Justine Bauduin a été irrégulièrement présente. Dans le fond, vous l’aurez compris : celle qui a crevé l’écran encore cette année au milieu, c’est Silke Demeyere. Alors qu’elle a débuté la saison comme remplaçante, Jérémie Descamps, pris de remords et hanté par la culpabilité, l’a vite replacée titulaire, notamment après son entrée en jeu décisive à Fleury à la mi-temps. Ainsi, elle a pu exprimer toutes ses qualités qu’on aime tant (voir ici et plus bas).

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Un cran au-dessus, Rachel Saïdi a le plus souvent joué côté gauche cette année, et bien plus rarement axiale. Les apparitions de Bultel ont été bien sympas : elle finira par le mettre son but de 30 mètres… On regrette de ne pas avoir vu plus souvent Aurore Paprzycki, pourtant excellente avec la R1, mais sans doute encore trop tendre pour la D1. En tout cas, il a quasiment fallu une demi-saison pour trouver des formules efficaces au milieu, et à ce titre l’arrivée de Kenza Dali en janvier a indiscutablement stabilisé le milieu de terrain. Dès qu’elle est arrivée, et notamment lors de ses premiers matches à domicile contre le Paris FC et Fleury, elle a fluidifié le jeu, permettant aussi de soulager Rachel. Nul doute que le renouveau du jeu lillois début 2018 lui doit beaucoup.

 Dali

Devant, on a souvent été perplexes. Avec Jana Coryn et Ouleymata Sarr, on a deux excellentes attaquantes, c’est certain. Ouleye a souvent joué seule en pointe et Jana a été placée sur le côté droit, un cran en-dessous. C’est là sans doute une belle idée mais il nous semble que certaines des qualités d’Ouleye ont été sous-exploitées : elle est notamment très forte dans la conservation de balle et le jeu dos au but, mais le bloc lillois a souvent été trop bas pour que ses coéquipières profitent de ce travail de pivot et de remise. Et par ailleurs, placer Jana Coryn à droite met en valeur sa pointe de vitesse et ses qualités de débordements, mais on l’a trouvée bien meilleure les fois où elle a joué avant-centre… sans Ouleye. Comme contre Soyaux par exemple. L’arrivée de Dali a permis de faire jouer les deux avants-centres au même niveau, précisément parce que l’équipe remontait plus vite dans la deuxième partie de saison. En clair, les qualités de nos attaquantes seraient mieux utilisées et complémentaires dans un bloc haut. Difficile d’avoir un avis sur Anne-Laure Davy, qui a peu joué, ou sur Camille Lewandoski, qui n’a été utilisée qu’à Lyon dans un contexte pas très favorable. À une période où nos attaquantes n’étaient pas très en réussite, on aurait aimé voir apparaître plus souvent deux des actrices centrales de la montée l’année dernière : Camille Dolignon et Charlotte Sailly.

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Irrégularités

Cette saison, ça a souvent été trois pas en avant, trois pas en arrière : : les filles n’ont jamais enchaîné deux résultats positifs consécutifs. Si cette irrégularité dans les résultats est finalement commune à 8 équipes sur 12, elle traduit aussi une irrégularité dans le système de jeu et l’utilisation des joueuses. On pourrait y voir là le signe d’une équipe flexible et disposée à s’adapter à différents systèmes de jeu, on a surtout eu le sentiment que ça a tâtonné toute l’année, comme on l’écrivait plus haut notamment avec le milieu de terrain ou l’animation offensive, avec certaines joueuses qui se sont montrées polyvalentes, parfois par nécessité. On peut toutefois souligner deux coups audacieux et bien réussis, lors de matches très importants : un bloc très haut à Marseille en première mi-temps, et une fin de match contre Guingamp dans un 4-1-4-1 qui était très risqué, a offert une fin décousue, mais a porté ses fruits.
On s’est parfois étonnés de voir apparaître puis disparaître certaines joueuses d’un match à l’autre, sans que leur prestation n’ait spécialement justifié qu’elles soient écartées ou intégrées brusquement au 11 de départ, et parfois sans passer par la case intermédiaire R1.

 

Formation

Les U19 se sont qualifiées pour le tour élite, qui est très relevé. Et même si, en son sein, les résultats n’ont pas été faramineux, ce type d’expérience fait aussi partie de l’apprentissage d’une jeune section féminine. Elles n’ont obtenu qu’une victoire en 10 matchs lors du tour élite, mais il y a aussi un nul à Vendenheim (où joue Marion Gavat) qui travaille si bien depuis des années que toute l’équipe va sans doute devenir les U19 de Strasbourg (sans fusion).
Notons aussi que Julie Dufour et Maïté Boucly ont eu un peu de temps de jeu cette saison, et que que Julie Dufour a notamment réalisé une très belle entrée contre Marseille, étant à l’origine du but de Jana Coryn

 

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Sur le terrain, l’objectif du maintien est atteint. 5e attaque, c’est pas mal du tout ; 10e défense, c’est un peu moins bien. N’oublions pas que l’équipe est plutôt jeune et que si elle ne bouge pas trop cet été, elle ne peut logiquement qu’être plus âgée et expérimentée. Jérémie Descamps a officialisé son départ, et Dominique « j’dirais » Carlier, notamment ancien coach de Wasquehal, est annoncé : nul doute qu’entre Launay, Coutereels, Dafeur, Demeyere ou Sarr (puisqu’il semble que Dali reparte à Lyon), il remarquera qu’il là existe une colonne vertébrale de grande qualité pour poser les bases d’un exercice 2018-2019 encore meilleur.

 

Les Demeyere Awards

Comme tout grand média, DBC LOSC possède également ses propres trophées et entend récompenser, en toute objectivité, les faits les plus méritants de la saison. Par un vote unanime de la rédaction, les trophées ont été baptisés les Demeyere Awards, vous allez comprendre pourquoi.

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Award de la plus belle entrée en jeu
Silke Demeyere
, pour son entrée à la mi-temps à Fleury.


Award du plus beau but
Silke Demeyere
, pour son but de la tête face à Fleury.

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Award de celle qui emmerde le plus l’adversaire
Silke Demeyere
, pour l’ensemble de son œuvre.

 
Award de la plus belle passe
Silke Demeyere pour sa passe à la 54e contre le Paris FC. Celle de la 28e contre Soyaux
n’était pas mal non plus.

Award de l’ubiquité
Silke Demeyere, qui donne l’impression d’être partout sur le terrain.

32Cette composition est éloquente


Award de cell
e qui surgit brusquement
Silke Demeyere, telle Bip-Bip face à Vil Coyote.

cliquez sur ce lien pour visionner la vidéo


(Si le gif ne se lance pas automatiquement, cliquez ici : https://media.giphy.com/media/Ly1sygj1weJ8I/giphy.gif)

 

Award de celle qui gagne ses duels de la tête avec 30 cm de moins que ses adversaires
Silke Demeyere
, pour son match contre Guingamp.

 

Award de la joueuse la plus modeste
Silke Demeyere pour son sketch « si je marque, c’est la faute à la gardienne » (dans notre entretien avec elle), pour sa déclaration « je n’ai pas fait un bon match lors de notre dernier déplacement, au Paris FC », et pour son numéro « je n’ai pas envie de parler à la télé flamande » après Lille/PSG. GRRR !

Award de la colère légitime
Silke Demeyere, après sa sortie à la mi-temps contre Rodez.

Award de la famille de supporters la plus fidèle
Silke Demeyere
, qui amène toujours beaucoup de monde venu de Belgique en tribune.

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Incognito, la famille royale a pris place à de nombreuses reprises sur le banc de touche pour admirer l’une des fiertés de son royaume


Award du plus bel œil au beurre noir
Silke Demeyere, après le match contre Soyaux.

Award de la joueuse qui ressemble à un personnage de BD
Silke Demeyere, pour sa ressemblance avec Bobette

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Award de la chouchoute de DBC
Silke Demeyere


Award de prestige
Silke Demeyere. Comme ça, pour le plaisir.

14 récompenses pour Silke, c’est un carton plein ! Bravo à elle. Mais il faudra faire encore mieux l’année prochaine !

Photos tirées par nos soins lors de l’entraînement du 17 mai 2018.


Posté le 21 mai 2018 - par dbclosc

Il faudra se battre jusqu’au bout

Il ne fait pas très beau, c’est normal, on n’est pas dimanche. Le gris du ciel vient rappeler la morosité ambiante liée aux deux complots qui se sont abattus sur notre équipe cette semaine lors de la remise des trophées de l’UNFP. Premier complot : le trophée de meilleure joueuse de D1 n’a pas été remis à Silke Demeyere mais à une illustre inconnue du nom de Dzsenifer Marozsán, qui joue dans un modeste club, l’Olympique Lyonnais ; deuxième complot : le prix du plus beau but de la saison n’a pas été attribué à Jana Coryn pour sa réalisation à Paris (à 5’58). Dans la lignée de ces méthodes iniques que l’on croyait révolues depuis la disparition des grands totalitarismes du XXe siècle, la fédération française de football n’a pas non plus jugé bon de récompenser des Lilloises lors de sa cérémonie des trophées de la D1 Féminine dimanche soir. Et comme par hasard, il n’y avait pas de catégorie « club qui a le plus grand nombre de buteuses Belges » !

Pour compenser cela, voici quelques bonnes nouvelles : l’équipe 2 des filles est championne de Régionale 1 ; Caroline La Villa et Ludivine Bultel défendront cet été le titre de la France lors de la coupe du monde militaire ; et Silke Demeyere a été mise en valeur cette semaine dans la Voix du Nord, journal qui confirme qu’il trouve ses inspirations chez nous.

1Apparemment Silke a fait forte impression à Stéphane Carpentier après le match contre Guingamp. Mais on est quand même à la limite du plagiat là.


Après la victoire contre Guingamp il y a un mois, on avait écrit que ça sentait bon et qu’un grand pas vers le maintien avait été fait. Mais depuis, les filles se sont inclinées au Paris FC encore une fois, paraît-il, alors qu’elles « méritaient mieux » selon celles et ceux qui ont assisté au match. Mais 20 minutes pour entrer dans le match les ont punies, et en effet à la vue du résumé, on peut avoir des regrets, sans compter la colère de certaines Lilloises à l’égard de l’arbitre qui a oublié de siffler un pénalty sur Sarr. Même si le LOSC garde 2 points d’avance sur la 11e place, le danger reste présent. Répondant à un message d’encouragement des filles avant qu’ils ne jouent contre Metz, quelques mecs du LOSC ont envoyé un message aux filles, et les petites U9 ont fait de même, et c’est plus mignon.

Allez, concentrons-nous sur le match à venir : Montpellier est une grosse équipe et les filles l’avaient constaté à l’aller (1-4), mais en réalisant toutefois une deuxième mi-temps de fort belle facture. Les Montpelléraines n’ont plus rien à jouer en cette fin de championnat, ce serait donc sympa de lever le pied, merci bien. Pour ce dernier match de la saison à la maison, on peut regretter qu’il n’y ait pas beaucoup de monde, et encore moins d’ambiance. Nous n’y sommes pour rien puisque DBC a ramené ses petits : la petite a 6 mois et elle sourit quand on chante « Allez le LOSC » ; le petit presque 7 ans et nous a fait un magnifique drapeau qu’il expose fièrement.

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Anne-Laure Davy, actuellement blessée, s’est reconvertie en speakerine. C’est la confirmation de ce qui était pressenti à voir la façon dont les joueuses s’entraînaient : Silke Demeyere est remplaçante. Après avoir hésité à rentrer chez moi, je décide de rester.

3Ben oui, j’ai un compte-rendu à faire

Comme lors de son entrée en jeu contre Guingamp puis au Paris FC, Héloïse Mansuy est titularisée arrière gauche, et du coup Marine Dafeur se positionne au milieu ; à la place de Silke Demeyere, Caroline La Villa ; et il semble que Sarr soit seule en pointe, soutenue par une ligne Coryn-Dali-Saïdi-Dafeur, qui se déplace sur une grande amplitude.

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15h04 C’est parti Paprzycki ! (elle est là d’ailleurs)

1e Allez hop, premier centre de Sarr de la gauche, en plein dans la tronche d’une Montpelliéraine qui reste par terre.

5e Coutereels a déjà rempli sa mission : une joueuse adverse défoncée sur une montée. Ça arrive de plus en plus tôt.

6e Déjà 3 hors-jeu côté Montpelliérain. Carton, ça casse le jeu !

7e Première incursion dangereuse pour les bleues, avec un centre en retrait de la gauche qui passe devant les 6 mètres mais qui n’est pas repris.

10e Belle ouverture de Chapeh pour Coryn qui part côté droit. Notre attaquante Belge déborde son adversaire et centre en retrait entre la ligne des 6 mètres et le point de pénalty. Kenza Dali, quoique bousculée, parvient à reprendre de volée et ça passe juste à côté !

12e Carton jaune pour la 26 de Montpellier après une faute sur Saïdi. Toujours difficile de déterminer si l’arbitre voulait mettre le carton avant l’intervention verbale de Didier, mais c’est donné.
J’aime pas trop quand c’est l’adversaire qui prend le premier carton jaune, car quand on sait qu’une joueuse avertie en vaut 2, cela signifie que Montpellier est désormais en supériorité numérique.

16e Nouvelle incursion montpelliéraine, similaire à la précédente. Cette fois, le centre en retrait est coupé par Coutereels.

19e Récupération de Sarr côté gauche. Elle efface une joueuse dans la surface et se retrouve en bonne position. Elle peut frapper mais préfère donner en retrait à Saïdi qui ne peut exploiter le ballon, qui est dégagé. Marine Dafeur frappe en force, au dessus.

27e Encore pas mal de hors-jeu pour Montpellier. Mais ça se joue vraiment à rien par moments. Leurs attaquantes sont très rapides et il ne faudrait pas grand chose pour que ça passe.
Après un début de match plutôt dominé par le LOSC, le MHSC prend désormais l’avantage, sans se créer d’occasions. On note de bons efforts défensifs de Saïdi et Coryn, qui récupère un ballon en position de dernière défenseuse, même s’il y avait hors-jeu.

33e Carton jaune pour Lernon, qui proteste en disant que c’est sa première faute. « Y a pas de question de première faute » lui dit l’arbitre. Hé oui. Lernon avertie, elle en vaut donc 2 aussi, nous revoilà à égalité numérique.
Coup-franc tout pourri tiré à ras de terre, récupéré par Dali.

35e Sarr frappe dans un ballon qui traîne dans la surface. Elle est contrée.

38e Une-deux entre Dali et Sarr. Ouleye se retrouve à terre dans la surface… Rien n’est sifflé.

42e Bel arrêt de Launay sur sa droite après un coup-franc tiré de 30 mètres.

45e Beau sombrero de Kenza Dali, qui voit son action interrompue car une Montpelliéraine est par terre depuis 15 secondes. En fait, l’arbitre arrête le jeu quand Lille se montre dangereux, on peut le dire comme ça.

Mi-temps, 0-0.

Les Lilloises sont bien organisées. Montpellier n’a pas vraiment été dangereux même si on sent que les bleues peuvent trouver la faille si l’alignement de nos arrières bougeait de quelques centimètres. À part la frappe de Dali, il n’y a pas eu d’occasion.

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48e Succession de corners frappés par Dafeur, mais ça ne donne rien.

50e Rachel Saïdi trouve parfaitement Sarr dans l’axe qui se présente seule face à la gardienne mais tire en plein sur elle…

54e Après une faute sur Sarr, le coup-franc du gauche de Dafeur, à 25 mètres, est dévié et arrêté sans problème par la gardienne.

57e Ouverture de Sarr pour Coryn sur la droite. Elle s’excentre en voulant contourner une arrière alors qu’elle aurait sans doute dû frapper en première intention. Son tir est contré.

58e Coryn trouve Sarr à l’entrée de la surface, seule face à la gardienne. Elle frappe beaucoup trop mollement et la gardienne se couche sans problème. On les a les occases… Tous les ingrédients se mettent peu à peu en place pour qu’on ait des regrets.

60e Amusant : Jana Coryn revient en position défensive et décide de se jeter sur une adversaire, sans toucher le ballon. L’arbitre est bien gentille de ne pas donner un pénalty.

69e De nouveau il ne se passe pas grand chose et ça devient crispant car on se rend compte que les résultats par ailleurs ne sont pas favorables au LOSC. Comme la semaine dernière au grand stade, on a une partie de notre attention sur nos téléphones. Et comme l’application de ma voisine ne semble pas toujours fiable, on se retrouve avec des scores contradictoires.

71e Faute sur Dali, non sifflée. Montpellier part en contre-attaque, côté gauche. Launay ne sort pas mais se couche parfaitement sur la frappe croisée.

72e Succession de corners pour le LOSC. Une frappe de La Villa est contrée, ça cafouille, mais ça ne rentre pas.

74e Reprise de Dali à l’entrée de la surface, sans problème pour la gardienne.

75e Sortie de Dafeur, entrée de Bultel.

79e Pour une fois, Montpellier attaque côté droit. Le ballon passe juste à côté…

81e Le maillot de Sarr est un peu tiré dans la surface. Comme ça devient vraiment angoissant, tous les moyens sont bons pour faire pression sur l’arbitre. Sous leurs yeux, c’est l’occasion de vérifier qu’à Lille, on a des journalistes et des photographes engagés !

83e Coup-franc pour Montpellier à une quarantaine de mètres des buts lillois. Plusieurs têtes de succèdent, ça traîne devant le but, et c’est repris par Mondésir. La frappe est contrée et termine au fond. Et merde.
Saïdi est remplacée par Dellidj.

84e Lille tente d’égaliser. Dali pour Coryn, encore contrée en corner. Le premier est repoussé, le deuxième finit dans le petit filet.

86e Launay est contrée dans son dégagement mais parvient à récupérer.

89e Côté gauche, deuxième but montpelliérain grâce à une frappe croisée. 0-2.

93e Elisa Launay se fait mal au pied droit, il ne manquait plus que ça.

95e Dernière tête de Dellidj, pas de problème.

Fini, 0-2.

Comme de trop nombreuses fois cette saison, on a le sentiment que les Lilloises sont meilleures, mais elle se font piéger sur les rares occasions de l’adversaire. Les filles ont été organisées, cohérentes, ont eu largement la possibilité de marquer, notamment dans le premier quart d’heure de la deuxième période, mais Sarr a manqué 2 grosses occasions. Hormis la double confrontation contre Lyon et le match au PSG, les filles du LOSC n’ont jamais été surclassées. Mais les voilà en grand danger : la venue de Montpellier apporte une petite odeur de Roussi(llon).

À l’arrivée, les filles vont devoir joueur leur survie à Bordeaux, 6e, dimanche prochain. Bon, il faudrait un gros concours de circonstances, mais on peut considérer que même Bordeaux n’est pas sauvé… Les victoires de Fleury et de Rodez ne nous arrangent pas. La seule bonne nouvelle, c’est la défaite d’Albi.

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Donc voilà la situation pour la semaine prochaine : pour le dire clairement, il faut se concentrer sur Guingamp et Albi, et il faut faire mieux que Guingamp et/ou Albi.
Guingamp, 11e, reçoit Marseille, 12e et déjà relégué. On peut raisonnablement penser que Guingamp va s’imposer.

Quand on regarde la situation d’Albi, un point de règlement s’impose. On peut le consulter ici et se pencher sur l’article 10.
Le LOSC et Albi sont à égalité de points (20). En cas d’égalité de points, le règlement précise qu’il faut d’abord regarder les confrontations directes. Or, il y a eu 1-1 à Lille et 0-0 à Albi. Et il n’est pas question de prime au but marqué à l’extérieur. On regarde donc dans un deuxième temps la différence de buts générale : – 23 pour Albi, et -24 pour Lille. Cet écart d’un but est très important en cas de défaite lilloise à Bordeaux, car si les deux équipes perdaient lors de la dernière journée et se retrouvaient avec la même différence de buts (c’est le cas où Albi perd par un but d’écart de plus que la défaite de Lille. Exemple : Albi perd 1-3 et Lille 0-1), alors on regarde qui a la meilleure attaque sur l’ensemble du championnat : et là Lille est devant ! En gros, une lourde défaite d’Albi à Montpellier serait une excellente nouvelle pour le LOSC. Pour prendre un exemple, si Albi prend 5-0 à Montpellier, et Lille 4-0 à Bordeaux, Lille est sauvé.
Il reste un scénario improbable qui sort Lille : si Albi perd par plus d’un but d’écart en marquant au moins 11 buts + le minimum qu’en met le LOSC à Bordeaux, Albi finit devant Lille.

Bon, écartons ce dernier cas, et voilà les différents scénarios possibles :

Si Lille gagne, Lille est sauvé, qu’importent les résultats des autres.

Si Lille fait nul, il faut espérer que Guingamp ne gagne pas ou que Albi perde.

Si Lille perd, il faut espérer que Guingamp perde (Lille et Guingamp sont à égalité dans les confrontations directes) ou que Albi perde par au moins un but d’écart de plus que la défaite de Lille.

Allez les filles, on est avec vous et on suivra ça à distance !

 

Les compte-rendus des matches précédents :

Lille-Bordeaux : Et Sarr commence !
Lille-Albi : ♫ Albi à Lille, Albi-bi à Lille ♫
Lille-Marseille : Un nul peuchère payé
Lille Rodez : Si loin du compte

Lille-Soyaux : Une belle dernière : Soyaux Noël !
Lille-PSG : Une défaite, mais avec la manière

Lille-Paris FC : Paris tenu à Lille
Lille-Fleury : Lille-Fleury, mais lentement
Marseille-Lille : Le LOSC craint dégun
Lille-Lyon : Dans la fosse aux Lyonnaises
Lille-Guingamp : Le stade du redoux rouge

Les entretiens :

Rachel Saïdi : « Le LOSC forme aussi bien des joueuses de haut niveau que les femmes de demain »
Silke Demeyere : « Sur le terrain, je me dois d’être agressive »

 


Posté le 23 avril 2018 - par dbclosc

Le stade du redoux rouge

Au terme d’un match fermé et indécis, les Lilloises ont signé contre Guingamp une très importante victoire dans l’optique du maintien. Ça sent bon !

C’est dimanche et il fait beau à Lille, alors que dans les Côtes-d’Armor, il Pleubian. Hé ben ça démarre fort. On a réussi, en plus d’Estelle, une habituée, à amener « Jo » et Manon. Mais pas la Manon de Marseille, si vous nous suivez bien, la Manon de Lille. Nous contribuons à notre mesure à amener des supporters/trices à Luchin, car il y en a bien besoin. Après la défaite à Rodez (1-2) il y a 3 semaines, la situation est soudainement redevenue un peu inquiétante, alors qu’on espérait une fin de saison assez tranquille suite à la victoire à Marseille. En relançant un adversaire direct, voilà que les Lilloises ne possèdent plus que 2 points d’avance sur la 11e place, première relégable. Sur les 4 matches qu’il reste, il s’agit d’affronter 3 équipes du top 5 (Montpellier, Paris FC et Bordeaux). Autant dire que ce match contre Guingamp est a priori le plus abordable, et si une victoire ne garantirait rien, elle offrirait de nouveau un matelas confortable au LOSC. À l’inverse, si une défaite n’annoncerait pas la D2, elle serait la promesse d’une fin de saison très compliquée. Les filles seraient donc bien inspirées de gagner cet après-midi !

Depuis la défaite à Rodez, il y a eu une petite trêve internationale, qui concernait quelques-unes des nôtres. L’équipe de France A a disputé 2 matches amicaux, contre le Nigéria (8-0) puis le Canada (1-0). Ouleye Sarr est entrée en jeu à chaque fois, aux 61e puis 82e minutes.

L’équipe de France B, avec Elisa Launay et Héloïse Mansuy, disputait le tournoi de la Manga, en Espagne, signant 3 victoires contre l’Italie (6-0), la Suède (4-1) et la Norvège (3-1). Launay a joué entièrement les deux premiers matches ; Mansuy a joué l’intégralité de la rencontre contre la Suède, est entrée en jeu à la 56e contre l’Italie, puis la première période contre la Norvège. Nos 2 « B » étaient à l’honneur dans le dernier Réservoir Dogues.

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Enfin, la Belgique poursuit son parcours de qualification pour la coupe du monde 2019 : 1-1 contre le Portugal, sans Coutereels ni Coryn, puis défaite 1-2 en Italie, avec nos deux lilloises titulaires (Jana est sortie à la 84e). Ça ne sélectionne pas Silke et ça s’étonne de ne pas gagner !

Mardi, les joueuses ont battu en amical les U15 masculins de Bondues (3-2), avec un doublé de Coryn et un but de Sarr. Maud Coutereels s’est blessée pendant le match mais fort heureusement, elle tient sa place cet après-midi. Sinon, on note le retour de marine Dafeur en défense, après un mois et demi d’absence. Aurore Paprzycki, qu’on n’avait pas vue depuis un moment avec l’équipe première, est titularisée. Ludivine Bultel et Julie Pasquereau sont absentes jusqu’à la fin de saison. Avant le LOSC/EAG chez les mecs la semaine dernière, les filles ont adressé un message à l’équipe masculine ; ça n’aurait pas été du luxe de rendre la pareille.

Voici la compo lilloise :

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Sur le banc : Azem, La Villa, Mansuy, Saint-Sans Levacher (de retour aussi), Dellidj (une première en A).

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1e C’est parti ! L’emblème de Guingamp reçoit de la part de ma voisine la note de 4/10.

3e Première récupération de Silke Demeyere à une vingtaine de mètres du but guingampais ! Elle prend le dessus sur une arrière mais est reprise fautivement alors qu’elle partait au but. L’arbitre donne coup-franc mais, étonnamment, ne donne pas de carton à la Guingampaise. Premier complot de l’après-midi.

4e Le coup-franc, à 18 mètres, est tiré par Dali, au pied du poteau droit. La gardienne se couche et détourne en corner. Que Paprzycki envoie directement en 6 mètres.

7e Faute sur Rachel Saïdi. Didier, dont c’est aussi le grand retour en tribunes, réclame un premier carton.

8e Aurore Paprzycki dégage le ballon directement dans le tunnel d’entrée (ou de sortie d’ailleurs) des joueuses. Une performance déjà réussie par Marine Dafeur contre Fleury. Malheureusement, ça ne compte toujours pas pour un but.

10e Tentative lointaine de Silke Demeyere. Au-dessus.

12e Elisa Launay touche son premier ballon.

14e Coup-franc excentré pour Guingamp. Les Bretonnes font le coup de la chenille à l’entrée de la surface de réparation. Le ballon passe dangereusement devant le but mais on se dégage.

15e Didier signale aimablement à l’arbitre que chez Afflelou, la deuxième paire est gratuite.

18e Dafeur et Coutereels cafouillent. Le ballon est perdu et l’EAG part côté droit. Le centre est contré de justesse par Lernon, qui sauve la baraque. Corner.

20e Ça fait 5 minutes qu’on n’arrive plus à sortir la balle. Les Guingampaises sont pour le moment au-dessus et plus justes techniquement.

22e Carton jaune pour la 5 de Guingamp !

24e Sarr s’enfonce côté droit de la surface, elle envoie un centre en retrait un peu mollasson que Paprzycki reprend sur le même mode : pas de problème pour la gardienne.

26e Silke Demeyere a pris un coup. Elle reste à terre. On en profite pour faire une pause fraîcheur. Quelqu’un derrière nous demande si les joueuses changent de côté.

28e Pendant que Demeyere est sur la touche, le jeu reprend par un coup-franc pour Guingamp à une quarantaine de mètres du but lillois. Repris de la tête par une attaquante qui devance Launay, le ballon tape la barre, puis retombe au pied du poteau. Une Guingampaise n’a plus qu’à pousser le ballon au fond mais Launay revient en catastrophe pour tacler le ballon en corner. Elle a aussi un peu taclé le poteau. Le corner qui suit passe devant tout le monde. Hé ben on a eu chaud.

32e Là il ne se passe rien mais on a chaud quand même.

36e La minute Dafeur. D’abord, une magnifique roulette pour éliminer une adversaire. Puis un tacle glissé somptueux, mais en retard de quelques secondes, si bien qu’elle a chopé un pied adverse. Carton jaune fort logique.

38e Encore une faute sur Sarr, dont le jeu dos au but et la conservation de balle embêtent fort la défense. « Attentat ! » selon Didier.

Aurore Paprzycki, qui ne semble pas blessée, est remplacée par Héloïse Mansuy. Alors autant Paprzycki était en vue offensivement, autant le repli défensif et la complicité avec Dafeur étaient bien moins bons. Héloïse Mansuy rentre comme arrière gauche, et Marine Dafeur monte d’un cran.

41e Encore une faute sur Sarr. Jaune pour la 4.

45e Dafeur pour Saïdi, puis Coryn côté droit qui centre en retrait sur Dali qui arme : 15 mètres en dessous et c’était cadré.

Mi-temps. Honnêtement, il ne se passe pas grand chose niveau occasions. C’est très indécis et disputé, et Guingamp a plutôt été meilleur, en dominant le milieu de terrain, tandis que Lille joue de façon plus directe et verticale. On en vient presque à penser que le 0-0 n’est pas une trop mauvaise affaire.

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46e C’est reparti Paprzycki !

47e Frappe du gauche de Sarr. Trop molle, sur la gardienne.

54e Guingamp attaque côté droit. Launay touche légèrement le ballon, le freine et manque de relancer une attaquante, mais Lernon dégage tout ça.
Dans la foulée, Sarr perce la défense mais manque sa dernière passe alors que Coryn avait fait un bel appel.

57e Corner concédé par Coutereels, avec un bon tampon en prime pour la Guingampaise ! C’est ça qu’on veut !

58e Elisa Launay est un peu en retard sur sa sortie à droite de la surface, mais Chapeh parvient à dégager.

60e Alors qu’elle s’apprête à faire une touche et qu’elle manque de solution, Jessica Lernon annonce : « Venez, j’ai pas des bras à rallonge ! ».

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61e Frappe guingampaise à 25 mètres, bien partie, mais contrée du bras par Chapeh. L’arbitre siffle un coup-franc, bien placé, un peu comme celui de Dali en début de match. Il est frappé côté ouvert, sur le poteau ! C’est repris de la tête et il me semble bien que c’est une Guingampaise qui contre sa partenaire.

65e Marine Dafeur est remplacée par Anissa Dellidj.

69e On a l’impression qu’on se désunit. Cela fait deux fois en 5 minutes qu’on est en infériorité numérique en position défensive (4 contre 5 puis 4 contre 6). Un centre guingampais de la gauche est repris de la tête, à côté. Corner. nouveau centre, tête au second poteau, juste à côté, et une attaquante s’était jetée et n’est pas passée loin de toucher le ballon.

72e Allez, c’est mieux ! Kenza Dali, qui râlait juste avant, semble reprendre du poil de la bête.

74e Passe en retrait très forte pour la gardienne guingampaise, qui contrôle trop longuement. Sarr la contre et le ballon arrive sur Saïdi, excentrée, qui tente un lob du gauche, mais la gardienne est bien revenue. Dommage !

76e Encore une infériorité numérique défensive pour les Lilloises, c’est très surprenant. En fait, depuis l’entrée de Dellidj, on est dans une espèce de 4-1-4-1, avec une ligne offensive Coryn-Dali-Saïdi-Dellidj qui ne fait quasiment aucun travail défensif. Seule Demeyere, qui abat encore un travail énorme, est dans l’entrejeu, et en plus elle gagne un nombre impressionnant de duels aériens. Ça ressemble à un tout pour le tout.

80e Héloïse Mansuy réussit une belle récupération, et c’est l’occasion de dire qu’elle fait par ailleurs un excellent match.

81e Coup-franc pour Lille dans le rond central. Alors que Demeyere s’apprête à jouer court, Descamps demande de jouer long, dans la surface. Mansuy s’en charge. C’est dévié de la tête par une arrière : corner…

82e Corner de Demeyere, mais pas très bien tiré, c’est dégagé. OUI BON ÇA ARRIVE HEIN.
Le danger revient vite, avec Mansuy qui ouvre vers Coryn. La Belge déborde, contourne l’arrière et centre en retrait : corner.

83e Cette fois, Dali le tire, sortant. Sarr saute très haut, dévie de la tête au premier poteau et, au second, Lernon se jette et prolonge du gauche : but pour Lille ! Et deuxième but de la saison pour Lernon après sa réalisation contre le PSG en janvier.

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84e ♫ On aime le ballon rond, c’est comme ça qu’on gagneuh ♫
♫ On aime le ballon rond, but de Jess’ Lernon ♫

85e Laëtitia Chapeh est blessée, elle sort se faire soigner.

87e Sortie de Jana Coryn, entrée de Caroline La Villa.

88e Belle sortie au pied de Launay. On tient !

91e ATTENTION NOUS ENTRONS DANS LE TEMPS ADDITIONNEL ET LE LOSC MÈNE FACE À GUINGAMP.

92e Sarr est tombée sur le dos, elle sort se faire soigner…

93e Lernon balance un coup-franc en touche.

94e C’est fini !

C’était tendu, serré, mais les Lilloises se sont bien accrochées et arrachent une victoire très précieuse ! C’est très bon signe de savoir gagner ce genre de match, sans forcément être très brillantes, mais en ne lâchant rien, on prend des points. Mention spéciale à Demeyere et à Mansuy. Excellente affaire pour le LOSC au classement puisque, désormais 7e, l’équipe a désormais une avance de 4 points sur Rodez, 11e. La route vers le maintien se dégage. Prochain match samedi 12 mai au Paris FC.

Le cri de guerre piqué sur le twitter du LOSC féminines :

 

http://droguebierecomplotlosc.unblog.fr/files/2018/04/un-succes-capital-dans-la-course-au-maintien-un-cri-de-guerre-dechaine-losceag-1-0-d1feminine.mp4

 20180422_155544 0-1 seulement, mais Guingamp repart de Lille avec une valise.

 

Les compte-rendus des matches précédents :

Lille-Bordeaux : Et Sarr commence !
Lille-Albi : ♫ Albi à Lille, Albi-bi à Lille ♫
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Lille-Fleury : Lille-Fleury, mais lentement
Marseille-Lille : Le LOSC craint dégun
Lille-Lyon : Dans la fosse aux Lyonnaises

Les entretiens :

Rachel Saïdi : « Le LOSC forme aussi bien des joueuses de haut niveau que les femmes de demain »
Silke Demeyere : « Sur le terrain, je me dois d’être agressive »


Posté le 19 mars 2018 - par dbclosc

Dans la fosse aux Lyonnaises

Quand on on joue Lyon en D1 féminine, il ne faut pas s’attendre à grand chose, et seulement espérer limiter la casse. Dans un championnat à deux vitesses, avec d’un côté l’OL, le PSG et dans une moindre mesure Montpellier et, de l’autre, le reste de la troupe, ce n’est pas contre ce type d’adversaire qu’il faut espérer prendre des points. Lyon, c’est le onzuple champion de France, onzuple c’est l’adjectif numéral qui correspond à 11, tous les dictionnaires ne l’acceptent pas mais moi je le prends. Concrètement, ça veut dire que les Lyonnaises sont championnes de France sans discontinuer depuis 11 ans, c’est-à-dire depuis 2007, au moment où Maïté Boucly avait 5 ans et demi. Elles sont aussi sextuples détentrices de la coupe de France. Par ailleurs, Lyon est également champion d’Europe depuis 2 ans, après l’avoir été en 2011 et 2012, et aussi finaliste en 2010 et 2013. L’International Federation of Football History & Statistics distingue l’OL féminins comme la meilleure équipe du monde depuis 2015.

Depuis le début du championnat, Lyon a tout gagné et est bien parti pour faire une 4e saison de la sorte. Leurs filles ont inscrit 74 buts en 16 matches, soit une moyenne de 4,6 buts marqués par match, et elles en ont encaissé… 3. À l’aller, ça a fait 6-0. Bref, inutile d’en rajouter : cette équipe, c’est le gratin, le gratin dauphinois bien sûr, et donc ça ne sera pas de la tarte pour nos Lilloises.

1

Et ce sera d’autant moins de la tarte que les Lyonnaises préparent la réception de Barcelone cette semaine et sont a priori en mode coupe d’Europe ; que suite à son expulsion la semaine dernière à Marseille, Maud Coutereels est suspendue ; et que Marine Dafeur, quant à elle, est toujours blessée.
Finalement, le seul point positif est que ce match tombe une semaine après la précieuse victoire à Marseille, et à ce titre les Lilloises n’ont raisonnablement pas à se mettre de pression supplémentaire inutile. L’essentiel est probablement de préparer le prochain déplacement à Rodez.

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Jessica Lernon est alignée en défense centrale pour remplacer Coutereels, de la même manière qu’elle avait terminé le match à Marseille ; Héloïse Mansuy rempile à gauche pour le deuxième match consécutif ; Silke Demeyere a de nouveau une grande liberté au milieu sans qu’elle ne soit assistée d’une autre milieu spécifiquement défensive ; Justine Bauduin est titularisée au poste de milieu gauche, tandis que Bultel et Sarr forment le duo offensif, Jana Coryn étant reléguée sur le banc.

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Il y a pas mal de monde, j’ai vu je ne sais plus où que près de 2700 spectateurs étaient présents, ça se peut bien. On compte quelques lyonnais, bruyants et colorés, sur la droite de la tribune. L’animation est assurée par Mickaël Foor. Mais qu’est-ce qu’il fait froid, ça ne devrait pas être autorisé. Il neigeote.

Pour tout vous dire, j’avais décidé d’emblée que je ne ferai pas un compte-rendu comme à l’accoutumée, avec un descriptif détaillé des meilleures actions du match, partant du principe que le scénario du match risquait de fort mal se prêter à ce genre d’exercice. Et, de fait, il n’y a pas eu de match. Pas même la possibilité de tenir le 0-0 pendant 20 minutes. Après 11 secondes, il y avait déjà 0-1 suite à un centre côté gauche et une reprise dans les 6 mètres. Après 11 minutes, c’était 0-3, sans compter déjà 2 beaux arrêts d’Elisa Launay et un bien vilain tirage de col de Jessica Lernon sur une adversaire à 18 mètres du but lillois. À la demi-heure, c’est 0-4.

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En fait, devant un tel spectacle, on est tiraillé entre sensation pénible de voir les nôtres en difficulté dans un match si déséquilibré, et une certaine admiration pour les Lyonnaises, donnant pour la plupart la sensation d’être des athlètes d’une autre division. Au cours de cette première période, on ne compte plus le nombre de fois où, en quelques passes, elles parviennent à se retrouver à 4 derrière notre défense sans être hors-jeu, tant elles sont rapides, se permettant même de jouer avec nonchalance quelques face-à-face avec Launay, qui fait comme elle peut pour sauver son but (6e, 16e, 18e, 27e, 43e). À la 20e minute, elles sont même 3 Lyonnaises seules aux 6 mètres à ne pas parvenir à franchir la gardienne lilloise.

Côté lillois, très peu d’occasions de se mettre en valeur : seules deux occasions de Demeyere, qui frappe juste à côté (9e), puis de Sarr (18e) réchauffent un peu l’atmosphère, rendue encore plus froide avec la blessure de Bultel, remplacée par Coryn à la 31e. Puis, à l’entame du temps additionnel, Rachel Saïdi chipe un ballon à 40 mètres, transmet à Sarr qui combine bien avec Coryn et remet dans la course d’Ouleye : celle-ci frappe à ras de terre et le ballon file tout doucement vers le but avec l’aide du poteau : 1-4 !

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Le LOSC met un but contre Lyon, et l’air de rien c’est un petit exploit. Voilà le 4e but encaissé par l’OL cette saison. Pour se la péter un peu, si vous voulez vendre l’équipe du LOSC à quelqu’un qui ne connaît pas trop comment fonctionne le championnat féminin, vous pouvez lui claironner que Lyon a encaissé 25% de ses buts à Lille, sans autre précision, ça sera du plus bel effet.

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On a piqué ce GIF sur ce compte twitter (si ça ne se lance pas automatiquement, cliquez dessus)


La seconde période est longue et froide. Il me semble que Saïdi, Dali et Bauduin ont reculé d’un cran, mais cela ne change pas grand chose à la déferlante. Il ne neige pas assez pour assister à une avalanche, mais on a à défaut une avalanche de buts. À 1-7, la deuxième gardienne, Floriane Azem, entre, ce qui est une excellente idée, mais pondérée par le fait que, du coup, l’autre gardienne sort. Elisa Launay cède en effet sa place après s’être fait mal dès la première période. Ça fait beaucoup, et La Villa s’est aussi blessée après son entrée en jeu ; je propose d’inventer l’expression défaite à la Pyrrhus.
À la 59e, alors que le score est désormais de 1-8, Sarr réalise un bel enchaînement dans la surface de réparation adverse : elle enroule pied gauche et la gardienne claque joliment en corner.

Quelques minutes plus tard, l’entraîneur du LOSC use d’un grossier stratagème, en laissant traîner sur le terrain un sac plastique. Le but de la manœuvre ? Emballer le match, bien entendu.

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Deux buts en fin de match, dont un au cours de 3 minutes additionnelles qu’on aurait pu s’éviter, ponctuent la soirée. Bon, on l’a écrit au début, le championnat des Lilloises ne se joue pas contre le top 3, mais 1-10 à la maison, ça fait mal.

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Un « 1-10 », chez vous


On peut tout de même trouver quelques satisfactions : malgré 7 buts pris, Elisa Launay a encore eu l’occasion de montrer ses qualités ; Laëtitia Chapeh ne s’est pas laissé remuer, Héloïse Mansuy a été plutôt convaincante, et Ouleye Sarr a su se montrer dangereuse sur quelques occasions et remontées de balle. Surtout, on voudrait insister sur le comportement de Kenza Dali, qui a été admirable dans les 20 dernières minutes, malgré l’ampleur du score : outre sa grande activité la plaçant tantôt milieu offensive, tantôt à la même hauteur que Demeyere, on l’a vue beaucoup parler pour encourager, conseiller et placer ses coéquipières moins expérimentées et parfois débordées. Elle est très juste techniquement, et c’est aussi pour sa capacité à mobiliser le groupe dans les moments difficiles que son apport est crucial.

Espérons que les filles relèvent vite la tête ! Mais personne ne leur en veut d’avoir pris une telle déculottée. Prochain match dans deux semaines à Rodez, pour le retour au championnat « normal ».

 

Les compte-rendus des matches précédents :

Lille-Bordeaux : Et Sarr commence !
Lille-Albi : ♫ Albi à Lille, Albi-bi à Lille ♫
Lille-Marseille : Un nul peuchère payé
Lille Rodez : Si loin du compte
Lille-Soyaux : Une belle dernière : Soyaux Noël !
Lille-PSG : Une défaite, mais avec la manière
Lille-Paris FC : Paris tenu à Lille
Lille-Fleury : Lille-Fleury, mais lentement
Marseille-Lille : Le LOSC craint dégun


Posté le 14 mars 2018 - par dbclosc

Silke Demeyere : « Sur le terrain, je me dois d’être agressive »

Depuis un an qu’on prend plaisir à aller voir régulièrement jouer les filles, il y en a bien une qui, à nos yeux, sort du lot, et peut-être l’avez-vous remarqué car il nous arrive de parler d’elle dans nos compte-rendus des matches de l’équipe féminine : c’est Silke Demeyere. Il est toujours difficile d’étayer objectivement ce qui fait qu’on aime particulièrement une joueuse, mais outre ses indéniables capacités à récupérer des ballons, à ne pas lâcher ses adversaires, à donner le sentiment d’être simultanément à plusieurs endroits du terrain et à être souvent très juste techniquement, Silke Demeyere a une attitude qui la rend forcément sympathique : elle court partout, elle surgit brusquement dans un duel, elle saute, elle met des coups, elle râle contre l’arbitre et les adversaires, tout ça avec un physique pourtant pas très impressionnant.

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Dès notre premier match l’année dernière, nous avions repéré ses nombreuses qualités, alors qu’elle n’a pas le rôle le plus exposé : elle est une sorte de milieu défensive récupératrice et relayeuse, ce qui se traduit par le n°6 dans son dos. Si, chez les mecs, tous les Belges du LOSC sont attaquants, chez les filles, c’est plus diversifié : Jana Coryn perpétue cette tradition devant, mais en plus de Silke au milieu, on a Maud Coutereels derrière. Lors de notre tout premier compte-rendu (c’était lors du premier match contre La Roche-sur-Yon, celui gagné 5-1), on avait écrit à son sujet : « mention spéciale pour Silke Demeyere : celle-là, c’est un crack : une activité débordante, teigneuse, un grand nombre de ballons récupérés, au-dessus techniquement. Silke Demeyere, t’es la meilleure ». Puis, lors du match rejoué contre l’ESOF, nous n’avons pas été avare sur la prestation de Silke : « Silke Demeyere est toujours aussi monstrueuse au milieu (…) son activité et sa capacité à emmerder les adversaires nous font l’aimer particulièrement ».

Après l’obtention du titre de champion de D2 la saison dernière, le LOSC a recruté quelques joueuses au mercato, avec donc l’éventualité que Silke soit mise en concurrence au milieu de terrain, avec par exemple les arrivées de Julie Pasquereau, Héloïse Mansuy ou Aurore Paprzycki. Sur le principe, on peut bien évidemment considérer que c’est là l’évolution « normale » d’un club ambitieux qui veut faire en sorte que ses joueuses soient bousculées. Et ce que nous pressentions après avoir assisté à quelques matches amicaux s’est vérifié lors de la première journée contre Bordeaux : Silke n’a pas commencé la saison comme titulaire. Une tristesse que nous avions exprimée en nous basant sur un extrait de discours d’Emmanuel Macron, qu’on va d’ailleurs remettre parce que c’est vraiment drôle : qui aurait cru que le président s’engagerait de la sorte ?

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« Ce que je veeeeeuuuux

C’est qu’on titularise Silkeeeeeee »

Ainsi, après un début de saison intermittent, reflet aussi des tergiversations et tests pour une formule de jeu idéale, Silke Demeyere s’est particulièrement illustrée à Fleury début octobre. Remplaçante, elle entre à la mi-temps, et si Fleury ouvre le score d’emblée, Silke sonne la révolte en provoquant l’égalisation d’une adversaire contre son camp, puis en étant à l’origine de la plupart des offensives lilloises.

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Depuis la fin de l’année civile, Silke Demeyere est ainsi de nouveau solidement installée au milieu de terrain, et forme avec Julie Pasquereau un duo efficace à la récupération, pour notre plus grand plaisir. Sa stabilisation au milieu correspond au moment où Jérémie Descamps semble dégager une équipe-type, dont les prestations sont bien meilleures dans le jeu, même si la traduction en termes de points ne suit pas suffisamment cette réelle progression. Silke a même inscrit son premier but en D1 française il y a quelques semaines contre Fleury !

Depuis le temps qu’on en avait envie, nous avons donc sollicité Silke Demeyere pour pouvoir nous entretenir avec elle, ce qu’elle a accepté très rapidement, pour notre plus grande joie. C’était un peu avant la victoire à Marseille. Nous avons donc tenté d’en savoir plus sur elle, sur son parcours, et sur ses objectifs, aussi bien en club qu’en sélection, à l’approche de la coupe du monde en 2019. L’occasion de vérifier que Silke est très (trop ?) discrète. Elle s’excuse souvent pour son français qu’on comprend parfaitement. Elle se met peu en valeur. C’est aussi ce qui la rend si attachante. Mais ce serait dommage que sa modestie desserve son talent.

 

On va commencer par une question très courante : comment on en vient à jouer au foot, en Belgique, dans les années 2000 ?

J’ai commencé le football vers 9, 10 ans. D’abord avec mon frère dans le jardin, puis à l’école avec des garçons, ou dehors avec les voisins. J’ai toujours fait beaucoup de sport : tennis, judo, natation, gymnastique… Un jour, j’ai fait un tournoi avec l’école, et il y avait l’entraîneur d’Harelbeke, c’est là où j’habitais. Il m’a repérée et m’a demandé si je voulais venir dans son équipe. Au départ, mes parents n’étaient pas très favorables à ce que je fasse du foot : le foot féminin était encore assez peu développé. Mais il a su les convaincre. Et moi, je voulais jouer au foot ! J’ai donc commencé à jouer en club à ce moment-là, avec des filles. J’y suis resté 7-8 ans.

Donc dès l’âge de 9-10 ans, tu as trouvé une équipe entièrement féminine ?

Oui ! Il y avait aussi une équipe de garçons, et d’ailleurs ils voulaient que je joue avec eux. Mais ma mère ne voulait pas. Et moi je ne voulais pas vraiment non plus parce que je ne connaissais personne, et parce que je préférais jouer avec des filles. Voilà comment j’ai commencé à Harelbeke, c’était mon village et c’était donc naturel pour moi.

 

« Mon ambition a toujours été de voir plus haut »

 

Est-ce que, quand tu étais plus jeune, tu t’intéressais au football professionnel ? Tu supportais un club par exemple ?

Oui, je supportais Anderlecht ! Encore aujourd’hui, je suis ça de loin – je regarde surtout les matches de l’équipe nationale – mais quand je regarde du foot, je soutiens Anderlecht. J’ai pourtant joué à Bruges, alors que Bruges et Anderlecht sont deux clubs rivaux ! Mais cette rivalité n’est pas aussi forte chez les filles. Harelbeke a une histoire en première division, mais pas quand j’ai commencé le foot. Mais j’ai eu l’occasion eu jouer dans le grand stade d’Harelbeke avec l’équipe féminine. Nous aussi on était en première division… Mais maintenant le club est vraiment descendu.

Est-ce que t’as des modèles dans le football ? Des garçons ou des filles, mais des jeux que tu regardes pour essayer de refaire ça sur le terrain ?

Non, pas vraiment. J’aime bien Messi, mais pas parce que je veux jouer comme lui ! J’aime bien le regarder à la télé.

À quel moment tu t’es dit que le foot allait prendre de l’importance dans ta vie ?

Je pense que c’est au moment où j’ai intégré l’équipe première d’Harelbeke. J’avais 15-16 ans, c’est là que j’ai commencé à regarder plus haut. C’est sans doute aussi parce que j’ai commencé à être sélectionnée en équipe nationale. J’ai arrêté pendant un temps la sélection en U17, puis j’ai repris en U19. Personne ne m’a vraiment dit : « tu vas avoir une carrière et tout » ; c’était une ambition personnelle. Je crois que c’est moi-même qui voulais voir plus haut. À partir de cette période, à chaque fois que j’ai changé de club, c’était pour atteindre un niveau supérieur : Zulte-Waregem, Bruges, Lierse, Lille.. Le niveau a toujours monté d’un cran.

Que valait le foot féminin à Zulte-Waregem quand tu y es arrivée ? On sait que ça travaille très bien chez les garçons grâce à Franky Dury. Tu étais avec Tessa Wullaert là bas ?

Oui, avec Tessa et Jana [Coryn]. Zulte-Waregem était plus professionnel qu’Harelbeke, ça c’est sûr. J’y suis arrivée au moment de la fusion entre Zulte et Waregem, c’était une nouvelle équipe ! Zulte-Waregem est un nom plus prestigieux qu’Harelbeke. C’était une nouvelle équipe et on avait une bonne équipe aussi !

Peut-être qu’on peut revenir rapidement sur chacun des clubs dans lesquels tu as joués alors…

Après Zulte-Waregem, j’ai rejoint le FC Bruges. Quand tu dis que tu joues à Bruges, tout le monde connaît. J’y suis restée 3 ans, de 2012 à 2015. On a disputé deux finales de coupe de Belgique, qu’on a perdues… On avait une jeune équipe, une équipe forte. Malheureusement, le club s’est désinvesti du foot féminin : les dirigeants ne voulaient plus donner d’argent pour les femmes. Aujourd’hui, le club existe toujours mais il ne figure plus au plus haut niveau. Je pense que si on avait gardé cette équipe durant plusieurs années, on aurait vraiment pu être championnes. J’étais aussi avec Jana, et on avait aussi quelques filles de l’équipe nationale.

C’est donc en raison du manque d’investissement des dirigeants que tu as décidé de partir au Lierse ?

Oui, mais avant même ce manque d’implication dans le maintien du foot féminin de haut niveau à Bruges, j’avais déjà décidé de partir. Le Lierse, c’était encore plus professionnel. C’est pour ça que je suis partie là-bas. Toujours avec Jana ! C’était court, on y est restées 1 an. Mais on a enfin gagné la coupe de Belgique ! C’est mon premier trophée. Enfin, j’avais déjà été championne de Belgique avec les jeunes à Harelbeke !

12Silke Demeyere avec les maillots de Zulte-Waregem, du FC Bruges et du Lierse

Et alors tu as connu la BeNeleague1. Qu’est-ce que tu en penses ? Est-ce que c’est faisable chez les garçons ?

Nous, on a aimé la BeNeLeague ! On se déplaçait dans des stades plus impressionnants qu’en Belgique, et on rencontrait des équipes comme l’Ajax, Twente… Au début on était encore clairement inférieures. Mais lors de la deuxième année, on a fait de bons résultats ! On a même gagné 1-2 à l’Ajax ! Sur les 3 ans d’existence, Twente a été deux fois champion, et la dernière année le titre est revenu au Standard de Liège. La Beneleague n’a pas duré : ça occasionnait des coûts de déplacement plus importants pour les clubs ; les Néerlandais ont considéré que le niveau en Belgique était inférieur au leur, alors je crois que c’est pour cette raison qu’ils ne voulaient plus donner d’argent… Mais il est de nouveau question de la reconstituer. Chez les garçons aussi, je pense que ce serait intéressant de fusionner les deux championnats.

 

« J’ai bien fait de venir à Lille »

 

On en a déjà parlé avec Rachel Saïdi au mois d’août, toujours pour essayer de comprendre ce qu’est être footballeuse aujourd’hui : dans la mesure où tu n’es pas professionnelle et que tu ne gagnes pas ta vie avec le foot, que fais-tu quand tu ne t’entraînes pas ?

On a nos entraînements le soir. Si on était professionnelles, on s’entraînerait pendant la journée, ce serait mieux. Le foot, c’est le plus important pour moi ! À côté, j’ai un diplôme de professeure de sport, pour donner des cours dans des écoles, pour les enfants. J’aime bien faire ça, mais ce n’est pas facile de trouver un travail dans ce secteur. Je ne fais que des remplacements de 3 ou 4 mois, pour pallier l’absence de profs malades ou des congés maternité. En ce moment, je n’ai pas de travail mais je cherche un emploi à mi-temps, plus stable, pour pouvoir le combiner avec le foot. L’idéal, ce serait de travailler le matin, après je fais une sieste, et après je joue au foot !

Revenons à ton parcours. Tu débarques donc à Lille en 2016. Est-ce que tu peux revenir sur les conditions de ton arrivée ?

Des dirigeants du LOSC ont visionné une vidéo de la finale de la coupe de Belgique de 2016. Mais c’était pour Jana ! Et ensuite, ils sont venus voir un match de championnat, contre Gand, toujours pour voir Jana ! Ils m’ont découverte ce jour-là et après le match, ils ont voulu discuter avec moi. Ils voulaient que je vienne aussi.

On t’a présenté quel type de projet à l’époque ?

Le club était en D2. Jana et moi, on voulait vraiment aller en D1. C’était l’ambition du LOSC aussi, c’est l’objectif qui était présenté, dans un futur proche. Mais je pense que ce n’était pas vraiment prévu de monter dès la première année ! Mais c’est tant mieux !

Zulte Aout 2016 Allez LilleAoût 2016, match amical contre Zulte-Waregem ; première apparition de Silke Demeyere avec le maillot lillois (crédits photo : Allez Lille)


Est-ce que c’était un risque pour toi de rejoindre la deuxième division française ?

Rester en Belgique était aussi un risque. Le Lierse s’est dissous. J’avais quelques possibilités en Belgique, mais je voulais quelque chose d’autre, un autre défi, un autre pays. Je pense que j’ai fait un bon truc en venant ici ! Sur un plan plus personnel, Lille est à 30 minutes de chez moi. Je joue donc à l’étranger, mais c’est proche ! C’est top ! Je peux rester dans ma famille. Partir à Lille pour jouer la montée a été bien perçu.

Comment s’est passée ton adaptation à Lille ?

J’avais déjà fait du français à l’école, donc je comprenais bien. Mais pour formuler des phrases, c’était plus difficile ! Il a fallu s’adapter, mais on a vite été intégrées. Maintenant c’est mieux ! Les filles m’ont vraiment aidé, notamment Maud [Coutereels], qui parle français et néerlandais. Quand on parlait néerlandais entre nous, les filles voulaient aussi apprendre notre langue, c’était marrant !

Lors des premiers matches à Lille, qu’est-ce que tu penses du niveau en deuxième division ?

C’était plus physique, plus agressif ! En D2, c’était comme ça ! Si tu joues contre Le Mans ou n’importe quelle autre équipe, il y a la possibilité que tu perdes. Mais en Belgique, si tu joues contre le dernier, tu ne peux pas perdre… On a fait 0-0 au Mans, une équipe de bas de tableau. Le niveau est plus homogène en D2. Il n’y a pas eu un match où on a été complètement à l’aise. Il fallait vraiment jouer. C’est la différence avec le championnat Belge, où même en D1 on faisait des 8-0, 10-0… C’est pas cool, ni pour nous ni pour nos adversaires. Tu marques, mais tu ne donnes pas tout. Ici, tu dois vraiment donner tout. Et c’est ça que j’aime !

Quel souvenir gardes-tu de cette première saison à Lille, ponctuée par le titre ?

Le titre n’est pas venu facilement ! Et c’est ça que j’aime aussi ! C’était serré, jusqu’à la fin. Et puis il y a eu ce mauvais coup de La Roche, mais je pense que ça nous a rendu la victoire encore meilleure.

Si Lille n’était pas monté, qu’est-ce qui se serait passé pour toi ? Est-ce que tu serais restée ?

Je n’ai pas vraiment pensé à ça. Je voulais vraiment monter… Je voulais vraiment rester ici, parce que je suis bien ! On est montées, donc la question ne s’est pas posée. Mais je ne voulais pas revenir en Belgique, en tout cas si vite. Jouer un an seulement à l’étranger, puis revenir… J’aurais considéré ça comme un échec. Beaucoup étaient sceptiques au début, quand ils ont vu qu’on allait en D2, Jana et moi. Maintenant, on est en D1, donc on a convaincu tout le monde.

sdsdContre le PSG en janvier 2018 (Crédits photo : Sportpix.be – Dirk Vuylsteke)

 

« J’aime aller au duel »


Quel regard as-tu sur la saison actuelle ? Elle est très incertaine…

On a une bonne équipe, vraiment. Et les recrues ont apporté un plus. On fait de bons matchs, mais il manque quelque chose. C’est peut-être un manque d’expérience. On a perdu des points importants. Contre les équipes comme Lyon ou le PSG, on a fait de bons matchs ! Mais… On n’est pas efficaces ! Et on prend des buts bêtes. J’espère vraiment qu’on se maintiendra et qu’on fera mieux l’année prochaine. En attendant, on travaille pour prendre des points.

Récemment t’as marqué ton premier but en première division ! De la tête ! Ça t’arrive souvent ?

En fait, en Belgique, chaque année j’ai marqué une fois de la tête ! C’est bizarre mais c’est vrai ! J’ai vu le ballon d’Ouleye, et j’ai couru comme ça, tchouk ! Mais je pense que c’est aussi la faute de la gardienne, elle est restée statique… Elle n’a rien fait !

Image de prévisualisation YouTube « Tchouk ! »

 

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Buteuse et félicitée par ses coéquipières (Crédits photos LOSC/Marc Van Ceunebroeck)


Peut-être que la tête est très bien placée aussi et que la gardienne ne s’est pas plantée ! Du coup, puisqu’on parle de ton but, on aimerait bien évoquer ton jeu, plus spécifiquement. Comment tu définis ton poste ?

Avant, je jouais n°10, et j’étais beaucoup plus « passeuse ». En Belgique, j’avais beaucoup plus de passes dé que maintenant. C’était plus facile aussi, c’est peut-être pour ça. Maintenant, Jérémie Descamps m’a reculée, je suis un peu plus bas. J’aime bien avoir le jeu devant moi, et j’aime bien le poste-là. J’aime aller au duel. Parfois, je joue à gauche aussi.

Ce qu’on se dit souvent, ce qui nous étonne toujours c’est le décalage… On ne se connaît pas plus que ça, mais tu donnes l’impression d’être très timide en dehors du terrain, tu ne te mets pas beaucoup en avant – tu nous le montres encore durant cet entretien – et sur le terrain tu es infernale !

C’est vrai oui. Il m’arrive d’être extravertie en dehors des terrains, mais en général avec les gens et les supporters, je suis calme. Mais sur le terrain, je me dois d’être agressive ! J’aime bien les matches comme ça ! Je ne suis pas grande, mais dans les duels je donne tout, et des fois je gagne mes duels aériens aussi, hein ! C’est mon jeu. L’entraîneur de l’équipe nationale m’a dit d’essayer d’être moins impulsive sur le terrain, de ne pas me jeter systématiquement. Quand je dois attendre, c’est pas vraiment mon jeu… Je n’aime pas rester à une place ! Par exemple, si je suis à gauche, je dois rester tout le temps à gauche… Mais je voudrais aller partout !

211Nous, on s’est adaptés quand on restitue les compos

 

« Le sélectionneur me connaît… »


On voudrait revenir sur la sélection belge. On en a déjà parlé. Tu disais, t’as été sélectionnée chez les U17 la première fois ?

Nous d’abord c’est régional. J’étais toujours sélectionnée en équipe régionale, avec toutes les copines et tout ! Après ça, tu peux aller en National U15 et U17. J’ai été sélectionnée en U15 quelques fois, puis en U17, où j’ai arrêté. Mes parents n’étaient pas contents, mais bon !

Ah cette fois-ci ils étaient pas contents parce que tu arrêtais !

Oui ! Après c’était U19, j’ai été sélectionnée de nouveau et j’ai dit « OK, je vais essayer encore une fois ». Et c’était mieux ! Je connaissais plusieurs filles, donc c’était mieux. Après ça, c’était U21 et après l’équipe A, je crois que c’était lors de ma dernière saison à Bruges, en 2014/2015.

26648692_10155974100757618_365120528_nNous militons activement pour l’impunité de Silke Demeyere sur les terrains de foot. Là, par exemple, il n’y a rien. Quel tirage de maillot ?


Depuis, tu es sélectionnée de façon intermittente. L’équipe de Belgique est si forte que ça pour se passer de toi ?

[Elle sourit. Il faut dire que c'est une bien malicieuse question] Je ne sais pas ! J’étais systématiquement sélectionnée lors de ma dernière année à Bruges, puis au Lierse. Je n’ai pas toujours joué, j’ai parfois fait seulement quelques minutes, mais j’étais sélectionnée. Mais à partir de mon arrivée à Lille, Ives Serneels ne m’a plus sélectionnée. Il est venu une fois l’année dernière. Je pense avoir fait un bon match, tout comme Jana et Maud. Il a pris Jana et Maud, et pas moi. Et là en janvier, j’ai été de nouveau sélectionnée, pour un stage à Tubize avec des joueuses jouant à l’étranger. C’était la première fois depuis quelques temps. Mais je n’ai pas été prise pour la Cyprus Cup. C’est son choix. Je fais des bons matchs. Le sélectionneur était là lors du match contre le PSG au stadium. Il a eu une impression positive et c’est pour cette raison qu’il m’a sélectionnée. Le plus important est de bien jouer pour le LOSC, continuer à travailler et à tout donner ici. Et alors peut-être que je serai récompensée par de nouvelles sélections à l’avenir. C’est ce que j’espère.

 

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Merci à Silke Demeyere et à Frédéric Coudrais pour leur disponibilité.

FC Note :

1 La BeNeleague, en football féminin, est une compétition qui, durant 3 saisons (2012-2015) a été organisée conjointement par les fédérations belge et néerlandaise, à la place des deux championnats nationaux. Les formules et le nombre de participants ont varié sur les 3 saisons, mais le principe d’un championnat belgo-néerlandais est l’essentiel à retenir.


Posté le 12 mars 2018 - par dbclosc

Marseille/Lille : Le LOSC craint dégun

Soyez attentifs, voici une tranche de vie : lorsque j’ai décidé il y a 3 semaines de prendre quelques congés, j’ai sollicité ma chère Marseillaise Manon, qui a bien du mérite à m’héberger de temps en temps : « hé Manon (que je lui écris) ! Tu me prends sous ton toit quelques jours ? Le soleil manque à Lille, et Laurent Romejkon à tendance à dire qu’il est davantage dans le Sud que dans le Nord ! ». « Maaaaaiiiis oui ! » (qu’elle me répond). Je prends aussitôt mes billets, et me voici donc Marseillais du mercredi 7 au dimanche 11 mars : une affaire rondement menée. Puis, dans un élan de culpabilité, je consulte le calendrier footballistique : quels matches vais-je donc honteusement manquer, aussi bien chez les mecs que chez les filles ? Lille-Montpellier ? Bon… Ah, et puis les filles se déplacent, donc ça va. Elles se déplacent où au fait… ? À… Marseille ?!! Mais samerlipopette, c’est d’où que je serai aussi ! Voilà de quoi rentabiliser encore plus le séjour. Décidément, à Lille, on le sait mieux que quiconque : le Hazard fait bien les choses. « Allô Manon (que je lui dis) ? Bon dimanche 11, on va voir du foot féminin : c’est Marseille-Lille, et c’est obligatoire. Merci bien ! ». « Maaaaaiiiis oui !1 ». Et voici donc venir le premier déplacement pour match à l’extérieur de la section féminines couvert par DBC.

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La cathédrale de la Major, dont le style néo-byzantin vous saute aux yeux

Depuis le dernier match contre Fleury, il y a eu une trêve internationale, et quelques-unes de nos joueuses ont rejoint leur sélection : les Belges Maud Coutereels et Jana Coryn ont disputé la Cyprus Cup : en phase de poules, la Belgique s’en sort avec une défaite, un nul (contre le futur vainqueur, l’Espagne) et une victoire (contre l’Autriche, et Coryn a marqué). Elles ont terminé 5e sur 12 en battant l’Afrique du Sud en match de classement.
En équipe de France A, Ouleye Sarr a disputé la Shebelieves Cup aux États-Unis, et n’a pris part qu’au match d’ouverture contre l’Angleterre (1-4). La France termine 3e sur 4.
Et enfin, Elisa Launay, Marine Dafeur et Kenza Dali ont remporté la Turkish Women’s Cup avec l’équipe de France B. Dali a notamment inscrit un doublé contre le Kazakhstan.

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Pendant ce temps, deux matches amicaux ont été disputés à Lille, forcément en effectif réduit : le 25 février contre Lillers, pour une victoire 5-0 (un csc, Dolignon, Davy, Bauduin et Dellidj), et le 6 mars contre les U15 masculins de Lesquin : match nul 3-3 avec un doublé de Ludivine Bultel et une réalisation de Justine Bauduin.

Retour donc au championnat. Le cadre est assez joli, avec ces montagnes rocheuses et le soleil. Par contre, le stade est tout pourri : il ressemble davantage à une cour de prison avec un grand mur en béton derrière l’un des buts. D’ailleurs, on est juste à côté des Baumettes. Il porte le nom de Roger Lebert, adjoint au Maire de Marseille délégué à la Jeunesse et au Sport de 1947 à 1976. Bel hommage. Un supporter local me dit que ce stade n’est même pas homologué pour la première division : on n’y joue que lorsque que les adversaires acceptent ! Je ne sais pas sur quelle base juridique cet accord est fondé, mais c’est un cas intéressant. Par exemple, le PSG a accepté mais Lyon n’a pas voulu « et donc nous on va jouer à Nice, à Fos-sur-mer, ça dépend des fois ». Alala, ces clubs avec des problèmes de stade… !

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Si l’on en croit le petit écriteau à côté du nom du stade, nous sommes identifié.es et attendu.es ! Bon, on s’appelle « les Dogues », et non « les chiens », mais l’attention est très appréciable.

Je me sens un peu seul au début. J’ai mis mon écharpe du LOSC, mais j’ai l’impression d’être minoritaire. Ah oui au fait, Manon n’est finalement pas là : elle traîne un sale truc depuis des jours, et la sortie de samedi l’a achevée. C’est ça d’avoir un boulot où on traîne avec des mioches (et une vie d’excès) ! Allez Manon, bon rétablissement !

Arrivent tout de même quelques camarades : la famille Demeyere plus quelques autres, apparemment particulièrement fans de Ludivine Bultel.

Côté Marseillais, de la couleur, des chants, des drapeaux, une buvette à 1,20€ le café, une sono mouvante sur roulettes qui diffuse Shakira, « ♫ tu seras machin mon fils ♫ », et d’autres styles qu’il est difficile de qualifier de « musique », mais ça fait du bruit. Il y a une dame avec un micro qui tantôt hurle des chants à la gloire de l’OM, tantôt raconte sa vie comme si elle se parlait à elle-même. D’ailleurs, c’est ce qu’elle fait car les gens s’en fichent apparemment.
C’est complètement caricatural ici : tout le monde se parle à des mètres de distance à coups de « hé ! » et de « putaing ! », ça se traite de « fada » et de « cong ». On se croirait dans un épisode d’Astérix.

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Ça ne va pas fort à Marseille : après une saison 2016-2017 très réussie (les Marseillaises ont fini 4èmes), elles sont désormais dernières, et ça ne tourne pas du tout. Attention toutefois à un petit regain de forme observé depuis la fin de l’année civile dernière : victoires contre le Paris FC (1-0) et Bordeaux (1-0), courtes défaites à Montpellier (2-3) puis à Soyaux (1-2). Ce championnat est si serré qu’on n’a pas une idée très claire de ce qui peut advenir. Du côté des Lilloises, on l’a dit : ça joue bien, mais les points ne suivent pas suffisamment… à l’aller, les deux équipes ont fait match nul (1-1), et on avait bien souligné que c’était « peuchère payé ». Oui, nous on vous fait la totale, et tant qu’on y est : Plus belle la vie et Mistral gagnant, comme ça c’est fait. D’autres clichés à suivre au fil du texte.

3Quoi ?

Côté effectif, Marine Dafeur s’est blessée avec l’équipe nationale B, elle est absente. Héloïse Mansuy, qui n’avait pas été titulaire depuis un moment, la remplace à gauche, ce qui lui permet de découvrir un 54e poste depuis le début de saison. Le reste de la composition est classique. Demeyere a une grande latitude au milieu sur la largeur, tandis que Saïdi et Dali font l’essuie-glace en longueur, sur les côtés, d’abord assez bas. Bultel débute en pointe aux côtés de Sarr, et Coryn joue à gauche, étant chargée de bloquer l’arrière-droite marseillaise. Quand cette dernière a changé de côté, Bultel et Coryn ont permuté, aux alentours de la 25e minute.

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Y a un petit malin qui hurle « Gérard Lopez ! ». Cong.

12h58 C’est parti !

13h00 Premier cafouillage dans la défense marseillaise. Demeyere puis Bultel sont contrées à l’entrée de la surface.

13h02 Dégagement d’Elisa Launay, déviation de la tête de Bultel, et première frappe de Coryn, du droit, à l’entrée de la surface de réparation. C’est dévié et ça passe juste à côté. Le corner, frappé par Bultel, termine dans le petit filet, au pied du poteau, mais on n’a pas eu l’air très rassuré côté marseillais.

13h04 Belle remontée de balle de Sarr. Elle sert Saïdi côté droit, qui centre trop près de la gardienne.

Il y a des espaces dans cette défense de l’OM, c’est assez surprenant. À la moindre offensive, les Lilloises sont 5 devant (Dali, Saïdi, Bultel, Coryn et Sarr) et ça va très vite. À deux reprises, Dali puis Bultel sont à un orteil de réussir une dernière passe dans une défense pas très rassurante.

13h07 Nouvelle offensive côté droit de Saïdi, qui centre trop près de la gardienne. Ça doit être travaillé à l’entraînement.

13h11 Encore une occasion pour le LOSC ! Bultel transmet à Saïdi, qui cette fois centre très dangereusement devant le but. Le ballon traîne et au second poteau, Demeyere reprend dans le petit filet.

13h13 Récupération rigolote de Silke Demeyere. Dali transmet à Sarr qui frappe de 20 mètres à ras de terre, mais la gardienne s’en empare sans problème malgré le rebond.
Dans la foulée, très jolie faute de Coutereels, qui prend un jaune. Le long coup-franc traverse tout le monde et, au second poteau, Launay détourne la reprise aux 6 mètres.

13h15 Le public, connaisseur, aime beaucoup Mathieu Bodmer.

13h17 La gardienne de Marseille tergiverse en voulant dégager et cafouille complètement. Elle est contrée par Sarr, et le ballon termine juste à côté !

13h18 C’est un peu n’importe quoi derrière, franchement… Cette fois Bultel récupère et transmet à Sarr : au-dessus.

13h19 Coup-franc pour Marseille. Après un duel aérien gagné par l’OM, Launay capte superbement une reprise de volée !

Carton jaune pour une Marseillaise après une faute sur Silke Demeyere (c’est l’application à la lettre du règlement, rappelons-le). Depuis 5 minutes, les Lilloises reculent un peu. Pour égayer un peu la situation, Launay se met à tirer un coup-franc du pied gauche.

13h21 Ah en fait je me rends compte que les autochtones ne vouent pas spécialement un culte à Mathieu Bodmer : en fait ils disent « Ô bonne mère ». Je comprenais « Ô Bodmer ». Mea culpa. Je trouvais ça bizarre aussi.

13h26 Le public s’est bien calmé. Il faut dire que les locales n’offrent pas toutes les garanties. La gardienne suscite une rumeur dans le public dès lors qu’elle fait des dégagements : en fait, elle fait des drops, et comme le vent lui est défavorable, ça ne va pas bien loin.

13h28 Encore une ouverture en profondeur côté lillois qui passe bêtement entre les jambes d’une défenseuse marseillaise. C’est tellement mauvais et inattendu que même Sarr est surprise et n’en profite pas.

13h29 Silke Demeyere se jette par terre, sur le flanc, et fait une approche sur l’adversaire en agitant ses jambes comme des ciseaux. Et elle récupère sans faute en plus. J’ai jamais vu ça.

Tiens, y a des resquilleurs en face, qui regardent le match de derrière les grillages. Remarquez, on est aussi derrière des grillages nous, sans être resquilleurs pour autant. Loin de moi l’idée d’entrer dans des clichés, mais ça m’incite à penser qu’ici, la frontière entre les honnêtes gens et les voyous est assez ténue.

13h31 Montée rageuse de Maud Coutereels qui, après un relais avec Dali et Saïdi, centre en position d’ailière droit. La consigne est claire quand on centre de là : sur la gardienne.

13h34 Côté droit, coup-franc à une trentaine de mètres pour le LOSC. Dali le tire, la gardienne repousse du poing vers le point de corner. Saïdi a la bonne idée de tenter de remettre immédiatement dans l’axe de volée et en extension. C’est dévié par une arrière, le ballon part en l’air et on a bien le temps de voir qu’il va se passer un truc rigolo, surtout quand on aperçoit la gardienne avancer, puis reculer devant Sarr, qui laisse plus ou moins faire, comptant sur la bonne volonté de la portière. Bingo : la gardienne tente de claquer mais est lobée : 0-1 !

13h36 ça faisait bien longtemps que les Lilloises n’avaient pas mené.

13h37 Dégagement de Launay jusque dans la surface adverse. Le public marseillais gronde en mode « c’est pas la nôtre qui ferait ça ». Bon, le vent est avec Elisa.

13h39 Les Marseillaises ont l’air de vite baisser la tête quand une passe est ratée, et elles s’engueulent assez facilement.

13h40 Frappe d’une Marseillaise à côté. Elle prétend que Mansuy a touché le ballon et réclame un corner. N’importe quoi !

13h42 Dernière action de la première période pour Silke Demeyere, qui frappe de loin, à côté. Mi-temps.

Bonne première période des Lilloises, logiquement récompensées de cette avance d’un but. La défense, autour de Maud Coutereels, est bien solide, même si Launay a tout de même dû s’employer à quelques reprises. À gauche, Héloïse Mansuy fait sobrement le travail. Au milieu, Silke Demeyere est incroyable : elle est vraiment partout et récupère un grand nombre de ballons. Ça combine et ça circule bien devant avec la technique de Dali et de Saïdi à l’initiative des attaques. Il y a la place pour faire un très bon coup !

Je profite de la pause pour socialiser avec des supporters adverses. Un type m’explique que le club a voulu miser sur des jeunes et que les cadres ont été invitées à partir. Mais les jeunes n’ont pas d’expérience et il n’y a pas de leadeuses. Tiens, c’est marrant, ça rappelle quelque chose.

Sur la prestation de la gardienne, qui ne semble pas faire l’unanimité, un autre me dit : « notre gardienne est repartie à Lyon et on a trouvé celle-là, elle vient de D2 japonaise. Y a eu un match où elle a fait un bel arrêt ». Fichtre. Et enfin : « on en a une qui est pas mal, mais au futsal. Là, elle doit s’adapter au football à 11 ». Ah oui quand même. Tiens, ce n’est pas proche de la définition d’un Nenem ça ?

13h58 C’est reparti !

13h59 D’entrée, un bel arrêt de Launay, qui gagne son face-à-face. L’air de rien, elle est en train de faire un gros match alors qu’on a le sentiment que les Lilloises sont bien au-dessus.

14h00 Réplique lilloise, avec une combinaison entre Dali, Saïdi et Sarr côté droit. Ouleye, à l’entrée de la surface, enroule très intelligemment du gauche à ras de terre, et là la gardienne détourne superbement du bout des doigts en corner. Quel dommage ! Une Marseillaise se fait soigner, elle a mal au visage, qui perd en qualité. Voilà, je voulais juste dire que sa bouille abaisse, ce qui ne veut rien dire d’un point de vue syntaxique et est assez mauvais comme calembour, mais ça me fait rire et c’est bien là l’essentiel.

Sur le corner, ça cafouille mais Marseille s’en sort à bon compte.

14h06 Coup-franc côté droit que tire Bultel, pied gauche. Le ballon arrive entre Coutereels et Sarr, qui amortit mais ne peut pas se retourner. Le ballon traîne et Coutereels met tout le monde d’accord en mettant une volée à 8 mètres, du droit : 0-2 ! Premier but de la saison pour Maud, et désormais toutes nos Belges ont marqué !

14h09 Enfin une belle action des Marseillaises, qui remontent bien le ballon côté droit. Une attaquante se trouve en position de tir et Mansuy se jette pour contrer aux 6 mètres. Ouf !

14h12 La dame dont je parlais plus haut a un message : « Vous n’avez pas honte ! Douzièmes ! On est la maison ! Il reste encore 40 et je sais pas combien de minutes ! ». Tout le monde se marre, parce qu’elle est très sérieuse.

14h13 Dali frappe à côté.

14h15 Percée individuelle d’une Marseilllaise, qui se retrouve seule face à Launay, et choisit très peu opportunément de tirer à 20 mètres, alors qu’elle pouvait avancer. Je crois qu’elle était en bout de course. Launay détourne, encore, en corner.

14h17 Là on subit vraiment depuis 5 minutes. Jana Coryn est remplacée par Julie Pasquereau, qui se place aux côtés de Silke Demeyere en position de milieu défensive.

14h19 Très belle entrée en matière de Pasquereau qui shoote dans l’adversaire au lieu de shooter dans la balle. C’est involontaire mais ça doit faire très mal. Carton jaune et, à vrai dire, j’ai eu peur que ce soit pire.

14h21 Coup-franc pour Marseille. Ça traîne dans la surface, une Marseillaise est seule aux 6 mètres et frappe : quel arrêt de Launay, du tibia ! Corner. Sur celui-ci, Launay dégage d’un poing, ça ripe un peu mais ça rentre pas.

5 Après avoir vu l’après match Lille-Montpellier, un jeune hooligan tente de franchir les barrières et de pénétrer sur le terrain

14h23 Les Lilloises repartent en avant. Saïdi pour Sarr, puis Dali côté droit. Il y a du monde au centre, mais son centre est coupée au premier poteau par une arrière.

14h26 Faute de Silke Demeyere. L’entraîneur de Marseille s’énerve.

14h27 Franchement, on ne le dit peut-être pas assez car on finit par s’habituer : mais outre les arrêts décisifs qu’elle fait, Elisa Launay est très rassurante dans son attitude et ses prises de balle. C’est vraiment impeccable. Idem pour Maud Coutereels, qui tient sacrément la baraque derrière quand l’adversaire met de la pression.

14h29 Faute assez moche de Coutereels. Les Marseillaises râlent et, de toute façon, ça fait quelques minutes qu’elles misent sur une expulsion. Quelques minutes avant, elles l’ont réclamée pour une intervention limite de Pasquereau. L’arbitre consulte son assistant et expulse – logiquement cependant – notre capitaine. Merde. Le coup-franc est saisi par Launay.

Jessica Lernon passe dans l’axe pour suppléer Coutereels, et Rachel Saïdi recule d’un cran.

14h33 On s’en sort à peu près bien malgré l’infériorité numérique. Ce sont même les Lilloises qui tentent quelques incursions. Sarr frappe à côté, puis quelques secondes après Dali se retrouve dans la surface mais ne parvient pas à tirer.

14h34 Montée très tranquille de Sarr, qui gagne 50 mètres. Elle obtient un coup-franc que Demeyere envoie au-dessus. Entre la faute et la frappe, Bouchenna, qu’on n’avait pas vue depuis un moment aussi, est entrée et se place derrière, à droite. Rachel remonte.

14h38 Ça ne s’arrange pas en tribunes : voilà que les supporters marseillais s’engueulent entre eux. Celles et ceux qui s’en prennent à leurs joueuses se font traiter de « défaitistes ».

14h39 Encore Launay sur une tête à 8 mètres. Entendu derrière moi « elle est bonne hein » ; « elle attire tous les ballons ».

14h41 Sarr est remplacée par Anne-Laure Davy. Décidément, c’est la journée des retours. D’ailleurs, c’est le match retour. Et le retour à Lille est prévu à 17h.

14h43 On devrait avoir une fin de match tranquille… On se permet même de faire tourner avec quelques bonnes conservations de balle de Davy et Saïdi.

14h45 Une Marseillaise se présente seule face à Launay. Lernon revient, fait tomber son adversaire et, de mon point de vue, ne touche pas le ballon. L’arbitre se précipite et met son sifflet à la bouche : ça sent le rouge et le péno. Puis elle se ravise et lève les bras pour indiquer de continuer. Ça gueule bien et là je me fais tout petit. De toute façon, vu comme c’est parti, je crois que Launay l’aurait arrêté. Un type hurle à l’arbitre : « t’es payée par Gérard Lopez ? ». J’espère que non, elle risque d’avoir de mauvaises surprises.

14h46 La gardienne de Marseille s’apprête à frapper un coup-franc suite à un hors-jeu. Elle est à environ 15 mètres de son but, dans la surface, dans l’axe. Anne-Laure Davy surgit et frappe avec beaucoup de conviction, à côté. L’arbitre lui met un jaune (normal, on est à Marseille), et ce qui est encore plus drôle, c’est qu’elle proteste. On n’a pas bien compris ce qui lui a pris mais c’était très amusant. On appelle ça une « Zaïre 1974 »2.

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14h47 C’est terminé !

3 points (plus les deux poings d’Elisa Launay, ce qui devrait donc faire 5 normalement) qui font du bien ! Techniquement, le LOSC était largement au-dessus mais a toutefois concédé pas mal d’occasions, et il a aussi fallu compter sur une grande Elisa Launay. La réussite qui manquait en début de saison est désormais là. On a eu un peu peur après l’expulsion de Coutereels, mais les filles ont tenu bon et sont restées bien groupées. Leur cri de guerre est audible depuis l’extérieur du vestiaire ! Les Lilloises vont pouvoir souffler un peu avant la réception de Lyon le week-end prochain.

 6Ces petits cases vous aideront à dessiner une Silke Demeyere et une Jana Coryn

À l’arrêt de bus, en repartant, d’autres marseillais m’indiquent qu’ils ont été fort impressionnés par Kenza Dali et Elisa Launay. « Et vous avez des Belges, non ? ». On me demande ça comme on me demanderait si j’ai des caries. Oui, on a des Belges, et du meilleur tonneau monsieur ! « Ah oui, et vous avez une petite au milieu là, la n°6, bien hein… ». Voilà qui est mieux ! Précisément, elle est Belge. Elle s’appelle Silke Demeyere. Restez attentifs cette semaine, on va parler d’elle.

 

FC Notes :

1 (qu’elle me répond)
2 Au passage, il y avait dans cette équipe Ricky Mavuba, le père de Rio.

Les compte-rendus des matches précédents :

Lille-Bordeaux : Et Sarr commence !
Lille-Albi : ♫ Albi à Lille, Albi-bi à Lille ♫
Lille-Marseille : Un nul peuchère payé
Lille Rodez : Si loin du compte
Lille-Soyaux : Une belle dernière : Soyaux Noël !
Lille-PSG : Une défaite, mais avec la manière
Lille-Paris FC : Paris tenu à Lille
Lille-Fleury : Lille-Fleury, mais lentement


Posté le 19 février 2018 - par dbclosc

Lille-Fleury, mais lentement

C’est dimanche et il fait beau. À force de nous voir écrire cela, vous allez bien finir par vous en rendre compte vous-même : le soleil est toujours au rendez-vous le dimanche dans le Nord. Nous revoilà donc confrontés à la même problématique que la semaine dernière : le soleil dans la tronche. La semaine dernière, on moquait le parking visiteurs de Luchin en sale état, et on a constaté que les trous ont été comblés dans la semaine. Et ben puisque que ça a l’air de marcher comme ça, on suggère désormais d’abaisser le toit de la tribune, ou d’en construire une très grande en face : ainsi les spectateurs auront une parfaite visibilité. Merci bien et à très vite pour de nouvelles revendications.

 1C’est le même lieu pris en photo la semaine dernière, vous pouvez aisément comparer

Depuis la semaine dernière, il s’est principalement passé deux événements : d’abord, un scandale venu de Belgique, à savoir la non-sélection de Silke Demeyere pour la Cyprus Cup, un tournoi amical qui aura lieu fin février-début mars à Chypre. Étonnant quand on sait que Silke avait retrouvé la sélection en janvier pour un stage à Tubize, en faisant partie du contingent des 15 joueuses jouant à l’étranger. Bon, elle joue à Lille, mais vu de Belgique, c’est l’étranger. Et c’est très décevant que le stage n’ait pas été retransmis à la télévision, car on adore voir à la télé Tubize. En revanche, Maud Coutereels et Jana Coryn participeront au tournoi, ce qui est bien normal.

 2Selon des sources bien informées, la non-sélection de Silke Demeyere sera le principal objet de la prochaine allocution du roi Philippe. Le Roi des Belges a déjà apporté son soutien en posant un portrait de la joueuse à côté de celui de sa famille.

Deuxième événement de la semaine : la visite de la sélectionneuse nationale, Corinne Diacre, à Luchin. Le twitter du LOSC féminines a publié quelques photos. Nul doute que cela annonce la présence de quelques Lilloises dans la prochaine liste dévoilée demain, mardi 20, pour la SheBelieves Cup, un autre tournoi amical, aux États-Unis. Nous on se dit que ce serait une bonne idée d’emmener Marine Dafeur (qui a été sélectionnée en B fin 2017, tout comme Charlotte Saint-Sans et Héloïse Mansuy), et puis de naturaliser Silke Demeyere et de la prendre, tant qu’on y est. Bon, Corinne Diacre est allée aussi chez d’autres clubs, mais elle s’est certainement rendue compte que ce n’était pas terrible.

21

Fleury, c’est encore une de ces clubs où on fait les petits malins avec des noms originaux : le LOSC reçoit donc les floriacumoises. Elles pouvaient pas s’appeler les fleurystes, pour faire simple ?
Dans la lignée de la belle prestation offerte dimanche dernier, Jérémie Descamps aligne la même équipe contre Fleury. . Nous repostons donc la même compo que celle du précédent article. Sur le banc, on note le retour de Jennifer Bouchenna (Jessica Lernon semble désormais difficile à bouger à droite), et également la présence de Julie Dufour.

 3

15h01 : C’est parti ! Le premier « Allez Bichon ! » est lancé des tribunes. À chaque fois je crois que c’est pour moi, puis je déchante.
Bonne nouvelle, le chronomètre fonctionne, ça m’aide pour prendre mes notes, plutôt que de regarder mon téléphone toutes les 30 secondes. Apparemment le réparateur du parking s’occupe aussi du panneau d’affichage : ça ne marchait pas la semaine dernière.

1e Beaucoup de supporters de Fleury dans les tribunes, qui entonnent d’ailleurs un « Ici, c’est Paris ». Ben non, ici, c’est Luchin.

2e Première grosse frappe de la partie, un grand classique : Coutereels, dans la tribune.

4e Passe en retrait assez molle à la gardienne du côté de Fleury. Le dégagement est mauvais et atterrit sur Dali qui ne frappe pas mais cherche une solution en retrait. Saïdi centre finalement et la gardienne récupère le ballon.

6e Lernon rate son intervention en position de dernière défenseuse. Récupération adverse et obstruction de notre numéro 4. Coup-franc pour Lille. Merci Madame l’arbitre !

8e Coup-franc de Marine Dafeur, frappé pied gauche, bien entendu. Tête de Laëtitia Chapeh à côté.

 4Un début de match qui place les arbitres dans l’embarras : les Lilloises s’organisent en 0-11-0, et les Floriacumoises en 0-0-11, toutes à droite.

10e Jessica Lernon se fait déborder par une adversaire, puis engueuler par son entraîneur.

11e Belle construction côté droit avec Saïdi, Sarr puis Dali. Cette dernière place une frappe à ras de terre à l’entrée de la surface de réparation, bien bloquée par la gardienne. Coryn était peut-être mieux placée côté gauche.

12e Y a une joueuse de Fleury qui a reçu un coup et qui crie « Aïe Aïe Aïe ». Non mais c’est quoi ça… ? Ça me fait penser à tous ces gens qui disent vraiment « Atchoum ! » en éternuant. Du coup, l’entraîneur de Fleury n’est pas content et le fait savoir. « Assis ! » crie un spectateur.

13e Perte de balle de Julie Pasquereau devant Claire Lavogez à une trentaine de mètres des buts lillois. Ouverture à droite vers Julie Rabanne, duel avec Launay, frappe croisée dans le petit filet opposé : 0-1 ! On va pouvoir ajouter Julie Rabanne à la liste des ex qui nous en veulent.

16e Le panneau d’affichage affiche enfin 0-1.

20e Ouverture de Coutereels dans l’axe, un poil trop longue. La gardienne s’empare du ballon devant Jana Coryn.

21e Silke Demeyere a le ballon mais n’a pas de solution. Deux rangs devant moi, un type hurle : « Lâââche ta baaaaalle ! ». Sauf que le rang devant nous est occupé par l’habituelle troupe de Flamands, proches de Demeyere et aussi probablement de Coryn. Je dis à ma voisine, en substance : « à sa place j’irais mollo quand il parle de Silke, parce que si la famille est aussi teigneuse qu’elle, ça va répliquer dans pas longtemps ».

23e Marrant : Silke Demeyere a le ballon mais n’a toujours pas de solution. La copine du gars de tout à l’heure hurle : « Lâââche ta baaaaalle ! ». Eh bien ça ne rate pas : une personne proche de Silke interpelle les deux et leur fait un geste de la main du genre « pouêt pouêt camembert ». Ils n’ont plus rien dit du match.

24e Sinon y a Dagui Bakari derrière.

26e Coryn, côté droit, centre vers Sarr à l’entrée de la surface, seule. Elle contrôle et frappe instantanément, ça passe juste à côté de la lucarne.

29e 6 mètres pour Lille. Launay vers Coutereels, c’est un peu mou, elle dévie de justesse pour Chapeh qui fonce balle au pied vers la touche, le ballon sort. On ne peut pas dire que ce soit bien joué.

30e Faute sur Silke Demeyere. Coup-franc à 35 mètres, côté gauche.

31e Kenza Dali le tire. C’est repoussé dans un premier temps, mais le ballon lui revient, via Coryn. Elle réalise un petit sombrero et remet à l’aveugle dans l’axe, où la défense est sacrément mal alignée. Coutereels dévie vers les 6 mètres, Sarr dévie à son tour, et le ballon entre tranquillement dans le but : 1-1 ! Cette fois, le but est immédiatement pris en compte sur le panneau d’affichage.

35e Très bel exploit de Marine Dafeur qui, lors d’un long dégagement depuis son côté gauche, parvient à envoyer le ballon dans le tunnel d’entrée des joueuses. Ça mériterait que ça compte pour un but.

37e Nouvelle perte de balle de Pasquereau à 25 mètres du but lillois. Lavogez récupère et lobe immédiatement Launay, avancée : 1-2. Très joli but.

40e Frappe de Coutereels sur le banc de touche adverse. Elle doit faire des paris avant le match, c’est pas possible.

43e Coup-franc pour Lille, côté gauche, à 45 mètres du but parisien. Le mur adverse est constituée d’une seule joueuse. Dafeur tire en plein dedans. Elle récupère, et retire dans la joueuse. Touche. J’ai l’impression que les supporters de Fleury se moquent.

45e Frappe de Dali à l’entrée de la surface, arrêt de la gardienne.

45e+1 Belle interception de Coutereels, qui concède toutefois le corner. Celui-ci, tiré directement, est parfaitement claqué par Elisa Launay, c’était chaud ! Nouveau corner, et cette fois pas de problème pour notre gardienne. C’est la mi-temps !

5

Le LOSC a été puni sur deux erreurs largement évitables. Hormis le corner en toute fin de période, Fleury n’a pas été dangereux, et c’est assez rageant d’être mené face à un adversaire qui n’a pas déployé un jeu flamboyant, semblant se contenter de s’appuyer sur le physique de sa grande attaquante Lavogez, qui fait bien chier, il faut l’admettre. Cependant, nous ne sommes pas en reste, et on sent les Lilloises moins à l’aise que lors de leurs dernières sorties. Quelques joueuses semblent plus fébriles qu’à l’accoutumée, et on a bien du mal à trouver les deux attaquantes. Par moments, on sent ressurgir les quelques errements de l’automne. Va falloir mieux faire après la pause !

46e Première occasion après 25 secondes : Sarr se retrouve seule face à la gardienne et frappe en force entre deux rebonds, mais c’est détournée en corner !

48e Coup-franc de Dali côté droit, près du poteau de corner. Le ballon est repris de la tête, me semble-t-il, par Pasquereau, et superbe manchette de la gardienne, pendant qu’une bonne partie du public croit au but. Petit cafouillage ensuite et corner.

51e Demeyere est battue sur un duel de la tête, peut-être fautivement, toujours est-il que Fleury attaque côté droit, et Marine Dafeur tacle dans la surface sans toucher le ballon… L’arbitre qui n’avait pas l’air sûre à propos du duel précédent fait signe de jouer. Dans ces cas-là, on remonte le ballon très vite et on fait comme s’il ne s’était rien passé.

55e Beau travail de Silke Demeyere, qui trouve Dafeur côté gauche. Celle-ci centre au point de pénalty où se trouvent Sarr et Saïdi, qui semblent se gêner. La tête de Saïdi passe à côté.

57e Superbe ouverture de Saïdi vers Sarr qui, du bout du pied, parvient à toucher le ballon ; la gardienne repousse sur une de ses arrières qui lui renvoie le ballon involontairement, mais elle parvient à s’en emparer, non sans dégât. Il semblerait qu’elle ait reçu un coup de genou dans le pif. Le jeu est interrompu quelques minutes.

62e ça combine bien au milieu : Saïdi trouve Dali à droite, qui après un beau slalom transmet à Sarr. À l’angle de la surface, elle voit Demeyere qui s’est engagée au deuxième poteau, qui reprend de la tête à 8 mètres d’une tête piquée, et égalisation !!! BUT DE SILKE ! BUT DE SILKE ! BUT DE SILKE ! BUT DE SILKE ! BUT DE SILKE ! BUT DE SILKE ! BUT DE SILKE !

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63e Alors que Bultel s’apprêtait à entrer, l’égalisation a changé les plans de Descamps. Notons que sur 15 buts inscrits par l’équipe cette saison, c’est la 7e égalisation. C’est beaucoup non ?

69e Je n’ai rien écrit depuis l’égalisation tellement je me sens tout chose. Ah si, j’ai mis ça sur twitter :

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70e Belle percée de Sarr, qui tarde à donner à Saïdi, seule à droite. Finalement, le ballon arrive sur Dali, qui obtient un coup-franc.

73e Ludivine Bultel remplace Rachel Saïdi.

78e Franchement, Lavogez est une très bonne joueuse. Elle gagnerait en sympathie si elle ne donnait pas l’impression d’avoir une fracture dès lors qu’on la touche. Là, le tacle de Bultel était tout à fait correct, et ça fait 3 fois qu’elle se plaint.

 7Ben oui, un « tacle appuyé » n’est pas systématiquement fautif.
Va donc broncher toi-même !

80e Julie Dufour remplace Jana Coryn.

81e La gardienne adverse dégage encore dans une de ses arrières, et récupère chanceusement.

83e Belle action côté gauche avec Demeyere, Dufour, de nouveau Demeyere, et un centre de Dafeur : aux 6 mètres, Bultel tente un retourné dont l’esthétique est inversement proportionnelle à la qualité de l’intention. Le ballon passe au-dessus de son pied.

84e Leur gardienne est encore blessée… Profitons-en !

86e Faute sur Sarr. Le coup-franc tiré par Dafeur est capté en 2 temps par la gardienne, qui n’a pas l’air au mieux.

90e Belle faute d’expérience de Coutereels dans le rond central, y avait le feu.

90e+1 Coup de pied sur Bultel. Sur le coup-franc, Pasquereau n’est pas loin de reprendre.

Côté Fleury, entrée de Dunord, qui donne de la voix.

90e+3 Les fautes se multiplient dans les arrêts de jeu.

90e+6 Dufour vient de nous faire une virgule suivie d’un petit pont pour éliminer une adversaire, c’était fort joli.

90e+8 Terminé, 2-2.

180218FEM05Quelle belle photo…! (qu’on a piquée sur le site du LOSC)

La deuxième mi-temps était bien meilleure que la première, et on se dit que les filles auraient pu l’emporter. Mais comme la semaine dernière, sans que l’adversaire ne soit très dangereux, on a toujours craint qu’il ne trouve une ouverture. Alors sur le plan comptable, les 3 points pris lors des trois derniers matches paraissent peu, et le LOSC reste sous la menace, d’autant que certains adversaires directs ont encore des matches en retard à disputer. Mais l’équipe ne perd plus, et se crée des occasions, alors si on sort un peu frustrés, la dynamique est toujours en cours. Il faudra vraiment penser à gagner ce genre de match très rapidement…

Rendez-vous dans deux semaines pour le prochain match, à Marseille, lanterne rouge. À domicile, ce sera le 18 mars, contre Lyon.

8Julie Pasquereau

 

Les compte-rendus des matches précédents :

Lille-Bordeaux : Et Sarr commence !
Lille-Albi : ♫ Albi à Lille, Albi-bi à Lille ♫
Lille-Marseille : Un nul peuchère payé
Lille Rodez : Si loin du compte
Lille-Soyaux : Une belle dernière : Soyaux Noël !
Lille-PSG : Une défaite, mais avec la manière
Lille-Paris FC : Paris tenu à Lille


Posté le 12 février 2018 - par dbclosc

Paris tenu à Lille

Nous voilà enfin en place pour ce match prévu le 2 décembre, puis le 20 décembre, puis le 14 février, et finalement le 11 février. On a d’abord cru que ces reports successifs étaient dus à la réfection du terrain sur lequel avaient déjà joué les filles contre Soyaux en décembre, mais non : il est toujours en aussi mauvais état, et on va donc trembler dès qu’Elisa Launay recevra un ballon en retrait. Point positif : on va espérer quand la gardienne adverse recevra un ballon en retrait.

1Notre ami jardinier d’ailleurs à l’origine de la conception du superbe parking « visiteurs » de Luchin

Nos Lilloises sont allées faire match nul la semaine dernière à Albi (0-0), engrangeant un point dont on peut se satisfaire, puisque derrière Paris, Lyon et Montpellier, le championnat est hyper-serré. Avec moins de moitié moins de points que les Lyonnaises, on peut d’ailleurs considérer que l’adversaire du jour, le Paris FC, est le leader de ce « deuxième championnat » dans lequel 9 équipes se tiennent en 11 points : les Parisiennes en ont 20, les Lilloises 12. En face, un gros morceau donc, qui depuis 1983 – oui parce que le club est en D1 pour la 36e saison consécutive! – a terminé au pire…5e. C’était l’année dernière, quand le « Paris FC » s’appelait encore Football Club Féminin Juvisy Essonne avant de fusionner, ou plutôt d’être absorbé par le Paris FC, dont le manager général, Pierre Dréossi, est présent à Luchin en ce dimanche après midi. Nous avons été ravis de constater que sa démarche est toujours aussi adaptée pour une entrée remarquée sur une piste de danse.

Nous avons hâte de voir à l’œuvre Kenza Dali pour sa première à domicile : on l’a trouvée fort sympathique en interview et lors de son passage dans « J + 1 », et nous lui souhaitons la bienvenue ; c’est d’ailleurs la parisienne Gaëtane Thiney qui se rend à J + 1 ce dimanche soir. Espérons qu’elle ait davantage la tête à soigner sa prestation médiatique qu’à faire un bon match !

Voici la composition lilloise, légèrement remaniée à notre sauce, mais cela traduit davantage l’impression que l’on a :

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Comme souvent le dimanche à Lille, il fait beau, avec une alternance de grand soleil dans la gueule face à la tribune, et de passages nuageux. L’une des grandes problématiques pour les spectateurs de ce match est la suivante : est-il préférable d’avoir chaud et de ne rien voir quand le soleil donne, ou d’avoir froid et de bien voir quand les nuages se présentent ?

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14h58 Le fan-club Marine Dafeur lance un premier « Allez Dafeur ! »

14h59 C’est parti !

15h01 Premier centre dangereux dans le camp lillois. C’est bien renvoyé par Maud Coutereels

15h02 Réaction lilloise : depuis la droite, Lernon envoie un centre à l’entrée de la surface de réparation vers Ouleye Sarr et Rachel Saïdi. Cette dernière parvient à contrôler et s’ensuit un carambolage monstrueux qui s’achève par un dégagement de la défense et une Parisienne restant au sol.

15h04 Silke met le pied !

15h05 Ça fait deux fois qu’il y a touche pour Lille et que l’arbitre la donne à l’adversaire !

15h06 Frappe lointaine du PFC, largement à côté. Elisa Launay s’en fiche tellement qu’elle ne regarde même pas passer le ballon et replace sa défense, histoire de bien faire comprendre à la tireuse qu’elle s’est bien ridiculisée.

15h10 Ballon bien remonté côté gauche avec, dans l’ordre, Pasquereau, Dafeur, Saïdi, Dali, et de nouveau Saïdi qui trouve la tête de Sarr : c’est sans problème pour la gardienne. Dans la foulée, nouvelle attaque du même côté, avec Demeyere puis Saïdi, qui ne trouve pas Coryn.

15h12 Belle récupération de Sarr dans les pieds adverses. Dali sert Coryn qui trompe la gardienne, mais le but est refusé pour hors-jeu.

15h15 Encore une récupération de Sarr dans les pieds adverses, mais elle se précipite et envoie une frappe qui s’assimile davantage à une passe pour la gardienne.

15h17 Décidément, les attaquantes lilloises pressent haut : cette fois, c’est Coryn qui récupère dans les pieds adverses, mais ce n’est pas assez rapide ensuite et le ballon est vite perdu.

15h18 Le ballon est côté droit, près du poteau de corner. Sarr est d’une grande nonchalance, cherchant plus ou moins la touche et dribblant sans conviction. Finalement, ça traîne dans la surface et Dali envoie une belle frappe à 12 mètres joliment claquée par Benameur, c’est le nom de la gardienne.

Premières 20 minutes très enthousiasmantes de la part des Lilloises. Pour le moment, elles n’ont pas été mises en danger, pressent haut la défense parisienne et parviennent à combiner devant. Kenza Dali est particulièrement en vue au milieu de terrain.

15h23 Tirage de maillot sur Demeyere, qui s’énerve. Hé oui, tout le monde veut le maillot de Silke !

15h24 Coup-franc lointain, depuis la gauche, pour les Parisiennes. Ça traverse la surface de réparation sans toucher personne, et Launay se couche bien sur ce tir vicieux.

15h29 Corner pour Paris FC. Le ballon passe au-dessus de Launay et atterrit au deuxième poteau vers une parisienne qui remise dans l’axe, et cette fois Elisa s’empare fort bien de la balle.

5

Le foot féminin est-il un monde de requins ? La réponse du ciel.

15h32 Super retour de Silke Demeyere. Tout est parti d’un coup-franc lillois mal négocié. Les Parisiennes sont vite remontées en contre mais c’était sans compter sur Super Silke.

15h33 Elle m’énerve cette parisienne avec ses corners tendus.

15h34 Bel effort défensif de Rachel Saïdi, qui pousse son adversaire à mettre en 6 mètres.

15h35 Centre de Sarr depuis la droite vers Demeyere, bien placée à l’entrée de la surface, mais qui contrôle trop loin son ballon ! Le moment où j’envahirais le terrain pour le but de Silke est donc repoussé. Dans la foulée, Coryn frappe du gauche mais ça passe largement à côté.

Dans la foulée, carton jaune pour Dali suite à une faute maladroite.

15h39 Depuis quelques minutes, ça se bat pas mal en milieu de terrain. Il y a pas mal de pertes de balle (ou de récupération) des deux côtés, et on sent que la faille pour l’une ou l’autre équipe n’est vraiment pas loin. Mais les occasions manquent. Résultat, les deux gosses derrière entament une série de Chifoumis.

15h45 Frappe lointaine du PFC, à côté.

Mi-temps, 0-0. C’est très indécis. L’essentiel, c’est que les Lilloises sont dans la lignée de ce qu’elles montrent depuis maintenant presque 2 mois : c’est très cohérent et appliqué. Les deux attaquantes ont beaucoup d’efforts défensifs, ce qui corollairement provoque un jeu moins direct qu’à l’accoutumée : les attaques sont donc davantage placées et souvent initiées par Saïdi et Dali, dont on apprécie l’apport. En face, les Parisiennes semblent prêtes à exploiter la moindre perte de balle et, pour le coup, elles se projettent vers le but lillois très rapidement, mais ça tient bien. En gros, les 20 premières minutes ont été favorables aux Lilloises, et le reste de la période plutôt à l’avantage du PFC.
On n’a pas l’habitude de le dire mais on est assez étonnés de certaines décisions arbitrales, non pas que l’arbitre favorise un camp plus que l’autre, mais elle a une hiérarchie de la gravité des fautes assez subjective.

16h00 On dirait que l’arbitre assistant a des vues sur Marine Dafeur : ça rigole et ça se fait des petites accolades. Vas-y Marine, corromps-le !

16h01 Reprise. Toujours cette alternance entre un soleil vite chaud mais qui gêne considérablement la vision du jeu, et les nuages. Ce qui serait bien, c’est que survienne un but-casquette, pour que l’on ait une visière. « …Ou un coup du chapeau » me glisse malicieusement mon voisin. Oui parce que les jeux de mots qu’on vous fournit à l’écrit sont expérimentés en direct. Et on vous prie de croire qu’il y a du déchet.

16h03 Coup-franc de Dali depuis la droite. Sarr et Coutereels sont à deux doigts de pied de pouvoir reprendre ce ballon, mais ça file à côté.

16h07 Raaaa, ça fume dans les tribunes alors que ça pue et que c’est interdit ! Que fait le service d’ordre ?

16h10 Coup-franc (« pas évident » ai-je noté. Notez cependant que je suis à 50 mètres de l’action) pour le Paris FC, côté gauche, à l’angle de la surface de réparation.
La frappe est cadrée à mi-hauteur, pas forcément très puissante, mais le ballon rebondit juste devant Launay, qui est surprise et ne peut s’en emparer. Ça rebondit sur son tibia, et Inès Jaurena, qui passait par là, conclut aux 6 mètres : 0-1.

16h13 Perte de balle de Dafeur dans le rond central. Bien gentiment, son adversaire décide de frapper à 50 mètres alors qu’elle aurait sans doute pu avancer, et Launay récupère sans problème.

16h16 Pasquereau tente une frappe de 25 mètres. C’est tendu et légèrement dévié, ça passe juste à côté. Corner.

16h17 Le corner est frappé par Dali : il arrive sur Saïdi dans les 6 mètres qui parvient à remettre en retrait ; Coryn qui rôdait parvient à frapper du gauche à 8 mètres et trompe la gardienne : 1-1 ! C’est le 6e but de la saison pour l’internationale Belge.

16h20 Demeyere récupère un ballon de manière fautive : l’arbitre met son sifflet à la bouche mais ne souffle pas, si bien qu’aucun son n’en sort. Il y a un moment de flottement, des joueuses s’arrêtent, mais ça joue : Sarr sert Coryn dans la surface. Surprise par la situation, elle se précipite et frappe largement à côté.

16h22 Coup-franc lointain pour le PFC qui passe juste à côté. Corner, ce qui signifie qu’apparemment, Launay l’a détourné.

4

16h25 Dali s’infiltre dans la surface côté gauche, repique au centre et parvient à frapper : juste à côté !

16h26 Sarr est hors-jeu d’un rien…

16h29 Superbe frappe de Coutereels dans le banc de touche lillois. On compte 3 blessés.

16h34 Rachel Saïdi est remplacée par Ludivine Bultel.

Il y a peu d’occasions et ça construit bien moins depuis quelques minutes, mais on sent que ça peut basculer dans un camp comme dans l’autre. On est très près qu’une passe trouve une attaquante bien placée et donne l’avantage à son équipe. Là, si Ouleye avait mieux trouvé Bultel côté gauche, ça aurait été fort intéressant…

16h45 Le nombre de fausses touches côté Paris FC, c’est terrifiant.

16h46 Coup-franc pour le Paris FC juste à l’entrée de la surface, très contesté par les Lilloises. C’est bien enroulé, au-dessus du mur, côté ouvert, c’est-à-dire le côté sur lequel n’a pas anticipé Launay.. et ça passe juste au-dessus.

16h50 Terminé !

Un bon match nul, qui reflète bien l’équilibre du match, et qui confirme surtout les promesses entrevues depuis décembre. Les deux équipes ont tour à tour eu leurs périodes de domination et des situations pour marquer. Si, en première mi-temps, Sarr a surtout été trouvée dos au but pour remiser, le jeu a été plus direct en deuxième période, et les deux formules ont révélé un jeu de plus en plus consistant.

6Kenza Dali et, en arrière-plan, Pierre Dréossi

Un autre indicateur du fait que c’est un bon point pour le LOSC, c’est le compte-rendu du site du Paris FC, pas franchement emballé. Allez, on se retrouve – espérons-le – l’année prochaine, et on espère pouvoir utiliser le titre qu’on avait préparé en cas de victoire : « Paris Fessé ».

Le LOSC remonte à la 7e place, mais regardons plutôt en termes de points : les filles en ont désormais 13, soit 2 de plus que les premières relégables, Rodez. Rendez-vous la semaine prochaine à 15h contre Fleury et ses… 13 points.

Un résumé du match :

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Les compte-rendus des matches précédents :

Lille-Bordeaux : Et Sarr commence !
Lille-Albi : ♫ Albi à Lille, Albi-bi à Lille ♫
Lille-Marseille : Un nul peuchère payé
Lille Rodez : Si loin du compte
Lille-Soyaux : Une belle dernière : Soyaux Noël !
Lille-PSG : Une défaite, mais avec la manière


Posté le 14 janvier 2018 - par dbclosc

Lille/PSG : Une défaite, mais avec la manière

0 point mais l’espoir de meilleurs lendemains : voilà le sentiment original que l’on a eu après le match entre le LOSC et le PSG joué hier soir.

En championnat de France féminin, voilà quelques années que la majorité des équipes savent qu’elles ont bien peu de chances de marquer le moindre point au cours de 4 rencontres : lors des confrontations contre Lyon et le PSG, qui dominent outrageusement non seulement la compétition nationale, mais également l’Europe du football féminin. La problématique est donc plutôt de savoir combien de buts on va encaisser, et le principal objectif devient alors de ne pas être ridicules. Pas de chance, c’est justement le PSG qui vient rendre visite aux filles du LOSC. L’équipe féminine du PSG, c’est 4e, au pire, depuis 2010 ; finaliste 2017 de la coupe de France ; demi-finaliste 2016 et finaliste 2015 et 2017 de la Ligue des champions. Et pour ce qui est de la branlée tant redoutée, nos Lilloises en savent quelque chose : à l’aller, en dépit d’un superbe but de Jana Coryn, elles se sont inclinées 1-6.

Oui mais voilà : après un automne laborieux, l’équipe féminine a offert un visage rassurant face à Soyaux juste avant la trêve puis, paraît-il, un visage séduisant lors de la reprise en coupe de France à Paris la semaine dernière. Notre prudence sur le « parait-il » vient simplement du fait qu’on n’a pas vu le match, mais on peut partir du principe que ne perdre là-bas que par un but d’écart (0-1) est une belle performance, et que les occasions que nous avons vues dans le résumé du match illustraient les bonnes intentions lilloises. Il n’empêche, on se dit peut-être que les Parisiennes l’ont jouée cool, que c’était la reprise, qu’elles ont pris les nôtres de haut… Mais on arrive au Stadium avec un brin d’espoir. Deux jeunes femmes nous proposent à l’entrée de nous peinturlurer les joues en rouge et blanc, sans doute pour ressembler un peu à l’autre gosse qui est en train de foutre de la mayo et du ketchup partout en bouffant ses frites.


1
« Les Lilloises reconnaissent la pelouse ».
« _Oh mais dis-donc, je reconnais cette pelouse ! C’est celle du Stadium !
_Mais oui, moi aussi je l’ai déjà vue ! Je la reconnais bien »

Côté effectif, un bon paquet d’absentes côté lillois. Signalons déjà que Kenza Dali, prêtée par Lyon jusqu’à la fin de la saison, n’est pas encore alignée. Un petit mot sur elle, en plus de sa présentation sur le site du LOSC : elle joue milieu de terrain et vient de Lyon, après être passée au PSG. Si vous avez bien suivi cet article, ça veut dire qu’elle a plutôt joué dans des bons clubs. Elle est par ailleurs internationale française, et Philippe Bergeroo, alors sélectionneur, l’a même emmenée à la coupe du monde 2015 au Canada. Gênée depuis quelques mois par des blessures, elle espère retrouver du temps de jeu chez nous. La compo nous fait vite comprendre que manquent Bouchenna, Saint-Sans, La Villa et Bauduin. Du coup, Chapeh est alignée en défense centrale ; comme contre Soyaux, Lernon est latérale droite ; Saïdi et Bultel sont modérément offensives, souvent sur la même ligne que Demeyere et Pasquereau ; Coryn et Sarr sont titularisées devant, et manifestement à la même hauteur, alors que depuis le début de saison, Coryn est excentrée à droite, un peu plus en retrait de l’avant-centre Sarr.

1

Pour la deuxième fois de la saison après le match contre Marseille, le match a lieu sur le terrain principal, et Anne-Sophie Roquette, de nouveau à l’animation, fête en ce jour son anniversaire ! Le LOSC a pas mal communiqué à propos de ce match, beaucoup d’invitations ont été distribuées, et le nombre annoncé de 2 000 spectateurs ne doit en effet pas être bien loin de la réalité. En face, une centaine de Parisiens bruyants. Pas loin de nous, Dagui Bakari, et Bruno Cheyrou, directeur sportif de l’équipe féminine du PSG. Tiens, l’occasion de rappeler que quand Bruno était du bon côté, il a inscrit un doublé au Parc des Princes.

1♬ un tifo-fo-fo, la petite pichenette ♩♬

2′ sur le premier corner parisien, Elisa Launay sort superbement de sa lucarne une reprise de la tête.

3′ À 40 mètres de leur but, les Parisiennes jouent de façon merdique un coup-franc, Pasquereau récupère avec l’aide de Coryn, et Ouleye Sarr est lancée côté gauche. Elle élimine une adversaire et parvient à frapper en bonne position mais en bout de course : à côté, mais voilà qui donne le ton.

8′ Julie Pasquerau reste au sol et se fait soigner durant deux minutes.

10′ Six mètres lillois à refaire. Maud Coutereels a touché le ballon avant qu’il ne sorte de la surface de réparation. C’était déjà arrivé lors du match inaugural contre Bordeaux, avec Charlotte Saint-Sans. On suppose que si ça se répétait au cours du match, ça deviendrait suspect et occasionnerait un avertissement, mais en attendant ça permet de gagner du temps. Une tactique probablement sous-utilisée pour celles et ceux qui jouent la montre.

12‘ Succession de corners pour les Lilloises, tirées par Bultel. Saïdi puis Dafeur ne sont successivement pas loin de pouvoir reprendre.

14′ Julie Pasquereau est blessée. Elle est remplacée par Héloïse Mansuy.

15′ Encore une occasion lilloise avec Bultel qui, de 25 mètres, frappe juste au-dessus.

18′ Après un moment d’agitation dans la tribune parisienne avec la sécurité et les CRS, les Parisiens chantent « Lillois, on t’encule ». Réjouissons-nous : c’est l’un des indices montrant le foot féminin rattrape son retard sur les foot masculin. En connerie, certes, mais l’égalisation des conditions passe aussi par là.

22‘ Launay est presque contrée dans son dégagement. Finalement, les Lilloises s’en sortent fort bien en remontant le ballon par passes courtes avec Lernon, Saïdi, Sarr et Coryn finalement hors-jeu, mais c’est encore une fois bien vu. Les Lilloises sont bien organisées et solidaires. Juste avant, Saïdi avait suppléé Lernon, montée aux avant-postes, pour protéger le couloir droit de la défense.

23′ But pour le PSG. Centre de la gauche, Launay heurte Coutereels et relâche le ballon. Une Parisienne conclut aux 6 mètres. But con…

24′ « Et les Lillois c’est des salauds ». Bon.

29′ RÉCUPÉRATION DE SILKE DEMEYERE !

33′ Touche de Marine Dafeur. Centre de Bultel, Coryn manque de peu de reprendre aux 6 mètres, et finalement la ballon passe devant le but. « Comme quoi le danger peut venir d’une touche », aurait dit notre vieux Fifa 98.

40′ Demeyere élimine une adversaire grâce à un contre favorable, et lance en profondeur Sarr, seule face à la gardienne à l’angle de la surface : elle lui tire dessus. Quel dommage !

42‘ Avec son style caractéristique Silke *sangsue* Demeyere récupère coup sur coup deux ballons ; ça fait rire dans le public.

45′ On se précipite parfois. Ici, Mansuy qui aurait pu avancer et donne trop tôt (et trop profond) vers Coryn. Juste avant, c’est Bultel qui envoyait dans la surface alors qu’elle avait le temps.

Mi-temps, 0-1. Bien sûr, on sent que les Parisiennes ont davantage de maîtrise, mais les Lilloises, plus défensives qu’à l’accoutumée, sont parfaitement organisées et montrent qu’elles sont capables tantôt de remonter proprement le ballon, tantôt de miser sur la vitesse de leurs deux attaquantes avec un jeu plus direct. Et le PSG ne marque que sur un manque de bol et un souci de communication derrière. Hormis en tout début de match, Launay n’a pas eu d’intervention difficile à réaliser. Ce sera dur mais on y croit !
Les spectateurs profitent de la mi-temps pour s’engouffrer vers la cafétéria où il ne fait pas bien plus chaud.

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48′ Servie par Rachel Saïdi, Ouleye Sarr perce côté droit. Elle cherche Coryn alors qu’il semble qu’elle aurait pu y aller seule. Le ballon est perdu, puis récupéré, et ça se termine par une frappe molle à côté.

50′ On s’en sort bien : il y a eu un cafouillage devant le but lillois et plusieurs contres. Mais là encore, le ballon est remonté proprement, avec Demeyere, Sarr, Saïdi puis Coryn, qui obtient un coup-franc excentré côté droit, à une trentaine de mètres.

51′ But pour Lille ! Le coup-franc, encore une fois bien frappé par Ludivine Bultel, est repris de la tête aux 6 mètres par Jessica Lernon, qui égalise ! Lernon devient la troisième buteuse de la saison, puisque seuls Sarr et Coryn avaient marqué jusque là.

56′ Récupération de Bultel, qui sert Sarr. Son centre est trop haut pour Coryn mais, au second poteau, Saïdi frappe. Au-dessus.

59′ But pour Paris. Côté gauche, un centre à ras de terre est repris aux 6 mètres par un petit piqué au-dessus de Launay. Juste avant, Saïdi est à deux doigts de récupérer le ballon sur son tacle, puis le ballon manque d’un rien de sortir en sortie de but ; ça se joue vraiment à peu de choses… 1-2.

60′ Bien servie par Saïdi, Coryn est en excellente position côté droit, dans la surface parisienne. Elle tergiverse un peu et son centre est renvoyé.

61′ Arrêt tranquille de Launay.

62′ Frappe lointaine pour le PSG, ce n’est pas loin à côté.

64′ Maud Coutereels a reçu un coup sur le genou, elle reste par terre.

Image de prévisualisation YouTube

67′ D’un extérieur du pied, Demeyere débloque la situation et Bultel part côté gauche. Son centre est repris de la tête par Sarr : à côté.

70′ Héloïse Mansuy est remplacée par Camille Dolignon, dont il nous semble que c’est la première apparition avec l’équipe première cette saison. Elle se place en soutien des deux attaquantes, sur la même ligne que Bultel et Saïdi. On se retrouve dans une espèce de 4-1-3-2, avec Silke seule dans l’entrejeu. Mais on le sait : elle suffit largement.

73′ Après un raté de Chapeh, une Parisienne file au but, et bel arrêt de Launay !

75′ CROCHE-PATTE SUR DEMEYERE !!! Carton jaune.

79′ Les Lilloises fatiguent d’une part, laissent des espaces d’autre part. Les Parisiennes centrent côté gauche, elles sont en surnombre. Reprise du plat du pied au point de pénalty, et magnifique arrêt de Launay ! Nouvelle frappe, sur le poteau !

82‘ Sortie de Sarr, et entrée de Maïté Boucly, pour qui c’est une première. Le panneau d’affichage s’y perd et annonce l’entrée de Julie Dufour.

85′ Il reste 5 minutes, il n’y a qu’un but d’écart, c’est l’heure où les footix se barrent.

87′ Encore un bel arrêt d’Elisa Launay.

89′ Chapeh et Demeyere se marchent dessus, et la première tacle la seconde. L’arbitre siffle un coup-franc pour Lille. Très bien ça, apparemment on a le même règlement s’agissant des moments où Silke se retrouve par terre : peu importe l’origine, c’est coup-franc pour Lille.

90′ Launay intervient encore. 5 minutes de temps additionnel. Ça devient compliqué, avec Chapeh, puis Bultel qui restent par terre.

94′ Longue balle de Lernon pour Bultel qui reprend au point de pénalty. Le ballon est contrée par la gardienne, qui était sortie ! C’était la balle d’égalisation.

95′ : But pour Paris. Superbe frappe à 20 mètres, dans la lucarne. Elisa Launay ne peut rien cette fois.

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Les Lilloises s’inclinent donc 1-3, mais on est bien loin des approximations et tergiversations de l’automne. Elles ont montré un beau visage et on se permet même de sortir frustrés de ne perdre contre le PSG qu’à cause de buts un peu bêtes ou qui ne se jouent à rien. Le dernier quart d’heure, marqué par la fatigue, a été plus brouillon. On peut espérer que le fait de perdre en 2018 contre le PSG de la manière dont on perdait contre Rodez ou Guingamp en 2017 est le signe d’une réelle progression, qui annonce une fin de saison encourageante. C’est en tout cas plutôt satisfaits et avec une bonne impression qu’on quitte le stade.
Le prochain match a lieu début février : les Lilloises se rendent à Albi, puis il y aura 2 matches à domicile en 4 jours, avec le match en retard contre le Paris FC (14 février) et la réception de Fleury (le 18). Trois prochains matches qui, espérons-le, permettront de concrétiser en points les belles dispositions vues depuis le match contre Soyaux en décembre.

Il y a entretemps une trêve internationale : Ouleye Sarr repart avec les Bleues de Corinne Diacre et, chez nos Belges, Maud Coutereels et Jana Coryn sont convoquées pour un stage avec les Red Flames, mais aussi… Silke Demeyere ! Ça faisait un moment que ça n’était pas arrivé, et on est bien contents. Elle en a d’ailleurs parlé, entre autres choses, dans cet entretien, qui conclut fort bien ce compte-rendu.

Belges

Hormis le tifo, on a piqué les photos sur le site du LOSC ou le twitter du LOSC féminines.

Les compte-rendus des matches précédents :

Lille-Bordeaux : Et Sarr commence !
Lille-Albi : ♫ Albi à Lille, Albi-bi à Lille ♫
Lille-Marseille : Un nul peuchère payé
Lille Rodez : Si loin du compte
Lille-Soyaux : Une belle dernière : Soyaux Noël !


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