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Drogue, bière & complot contre le LOSC

Drogue, bière & complot contre le LOSC

Le foot est un sport qui se joue à 11, et à la fin il y a un complot qui empêche le LOSC de gagner

Archive pour la catégorie ‘le LOSC est grand, le LOSC est beau’


Posté le 21 décembre 2022 - par dbclosc

Lille/Bastia 2000 : contexte chaud, Valois fait le show, Noël au chaud

Le 21 décembre 2000, le LOSC bat Bastia 1-0, grâce à un but d’un revenant : Jean-Louis Valois. Ainsi s’achève une formidable année civile pour le club, qui se place deuxième à la trêve. Pourtant, le match a failli ne pas avoir lieu : peu avant le match, le président du club corse a été pris dans une échauffourée dans les couloirs de Grimonprez-Jooris.

Après trois ans en D2, on ne donnait pas forcément très cher de la peau du LOSC lorsqu’il retrouve l’élite à l’été 2000. Même si le club a survolé le championnat en 1999/2000, les souvenirs des décennies sans saveur persistent, et le recrutement de l’été n’a pas soulevé d’enthousiasme délirant. Les ambitions sont donc modestes, et on se satisfera largement d’un maintien sur le fil, pour reprendre des habitudes bien ancrées. Pourtant, le LOSC se place rapidement dans le haut du classement, surtout après deux matches en septembre, à Saint-Etienne puis contre Lens. Dans un championnat certes serré, les Dogues se placent régulièrement parmi les 6 premiers, et se permettent même d’être deuxièmes au soir de la 13e journée, après une victoire sur Toulouse (1-0).

Début décembre, à cinq jours d’intervalle, Lille bat le leader Sedan (2-0), puis le PSG (2-0), un match qui a été rejoué après avoir été interrompu à 1-1. Suit un nul à Metz (1-1) qui place le LOSC au pied du podium alors que se profile le dernier match de l’année civile, contre Bastia. Surprenant promu, Lille profite et se dit que les points pris ne sont plus à prendre : à coup sûr, des temps plus difficiles arriveront, les « gros » reprendront progressivement les premières places, et le LOSC rentrera dans le rang : pourquoi pas 15e ? C’est sur cette base plus réaliste que Luc Dayan, le président du club depuis mars, a budgetisé l’exercice 2000/2001.

 

Dayan, l’univers parallèle

Les bons résultats de l’équipe permettent de s’enlever un fardeau et de structurer le club, en voyant grand à moyen voire court terme. La privatisation est présentée comme un processus d’autonomisation vis-à-vis de la mairie, marquée par différentes étapes qui symboliseraient la « modernité ». Début décembre, Luc Dayan, annonce ainsi dans la Voix du Nord qu’il espère prochainement « signer l’acte de vente d’un immeuble dans le centre-ville qui aura pour objectif d’être un centre de vie du club avec une partie commerces, une brasserie, une salle de fitness. Si tout va bien, nous ouvrirons en fin de saison ». Il parle de « l’entreprise LOSC », de la cession de 25% du capital du club à des entreprises régionales, et de la possibilité d’attribuer des stock-options aux joueurs, indépendamment d’une éventuelle entrée en bourse : « notre principe serait de fidéliser les joueurs avec des actions donnant droit à une plus-value en fonction des résultats financiers du club, au cas où ils effectueraient l’intégralité de leur contrat. Les 10% d’actions seraient ponctionnées sur les 72% que possédera bientôt notre société, Socle ». Bien parlé président, voilà le football qu’on aime ! Il est aussi question d’un nouveau stade (ou d’un aménagement de Grimonprez-Jooris) « à l’horizon 2003 », une tâche que Dayan cède volontiers aux acteurs publics, probablement parce qu’il n’est pas certain de faire de la thune avec ça. Privatisons les profits, socialisons les pertes, le LOSC est un club moderne !

Dayan AubryLa Voix du Nord, 8 décembre 2000

Le « contexte corse » s’exporte à Lille

En attendant, Luc Dayan va devoir revenir à des réalités bien plus terre-à-terre et montrer autre chose pour rivaliser avec Bernard Lecomte, qui vient d’être désigné « dirigeant de l’année » par France Football  : ce jeudi 21 décembre, Lille/Bastia doit commencer à 20h30. Mais le président lillois arrive un peu plus tôt que prévu, en catastrophe, dès 19h45 : il se retrouve face au président du Sporting Club de Bastia, François Nicolaï, griffé sur une joue, les chaussures et le pantalon couverts de terre. Une demie heure auparavant, il aurait été pris à partie par des stadiers du LOSC, qui l’auraient envoyé par terre, et l’un d’eux lui aurait même asséné un coup de tête, occasionnant un beau roulé-boulé sur la pelouse boueuse. En riposte, quatre dirigeants corses « faisant valoir la loi du Talion » auraient roué de coups un stadier. La Voix du Nord, présente juste après les échauffourées, interroge les deux parties, qui n’ont pas l’air d’accord : selon un agent de sécurité, « ils n’avaient pas les cartes valables pour entrer sur le terrain on a voulu les empêcher ». François Nicolaï, lui, attend Luc Dayan de pied ferme : « si le président Dayan ne m’explique pas pourquoi la sécurité s’est conduite ainsi, on ne jouera pas. Si ces messieurs souhaitent régler le problème corse, ils doivent voir avec Matignon », référence au Premier Ministre, Lionel Jospin qui, depuis quelques mois, a fort à faire avec la Corse, quelques mois après l’assassinat du Préfet Eyrignac suivi de la toute belle aventure des paillotes brûlées, qui a conduit au renvoi du préfet suivant, Bernard Bonnet, dont les fans de foot connaissent davantage la fille, Anne-Laure (authentique)

Nicolai Dayan

Selon la Voix, « le visage marqué du président bastiais met mal à l’aise les dirigeants lillois ». Très énervé, Nicolaï tente de joindre le président de la Ligue, Gérard Bourgoin, et dépose une réclamation auprès de M. Glochon, l’arbitre du match. Enfin, il assure vouloir porter plainte pour « coups et blessures volontaires ».

Arrive alors Luc Dayan qui, après un moment d’échange avec son homologue, se présente devant la presse : « c’est désastreux. Je suis extrêmement triste. Je présente mes excuses au président Nicolaï ».

Apparemment, personne ne comprend réellement ce qu’il s’est passé : « il y a des mécanismes qui m’échappent, je veux savoir » affirme Dayan. Pendant ce temps, les joueurs sortent pour s’échauffer et sont mis au courant. Vahid Halilhodzic, informé de l’incident, prend à part Frédéric Antonetti, l’entraîneur du SCB, puis déclare seulement : « ce qui s’est passé est anormal. Il n’y a aucun problème entre les deux clubs. Là-bas, nous avons été reçus superbement bien ». Apparemment, la diplomatie de Dayan et d’Halilhodzic a permis de faire retomber la tension : le match aura lieu.

Dayan ni

 

Jean-Louis Valois, de Calais à Bastia

Du côté du LOSC, Cygan, blessé à un mollet, est absent depuis quelques semaines. Manquent aussi Laurent Peyrelade, Bruno Cheyrou et Edvin Murati. Devant, la nouvelle vedette, Sterjovski, est titularisée aux côtés de Beck et de Boutoille. Au milieu, Vahid surprend son monde en ne titularisant pas Sylvain N’Diaye : Landrin prend sa place à la récupération avec D’Amico. Sur l’aile gauche, un revenant : Jean-Louis Valois qui, jusqu’alors, n’avait fait que 6 entrées en jeu, pour 74 minutes jouées. Joueur essentiel en 98/99 (29 matches dont 27 titularisations, 5 buts), Jean-Louis Valois reste un élément important de l’année du titre de D2 (25 matches dont 12 titularisations) au cours de laquelle il inscrit deux buts particulièrement marquants : d’abord, contre Guingamp, de la tête, pour une victoire dans un match au sommet (2-0), puis contre Valence, dans le match de l’officialisation de la montée, où il envoie une frappe en lucarne qui provoque un envahissement de terrain et une brève interruption du match.

Si son pied gauche a beaucoup apporté en D2, Jean-Louis Valois semble faire partie ce ces rares joueurs du LOSC qui ne parviennent pas à performer au niveau supérieur. D’ailleurs, lorsqu’il jouait à Auxerre, il n’a fait que 2 petites apparitions en D1, pour seulement 23 minutes jouées (en 96/97). Il faut dire aussi que, cette année, il ne semble pas avoir la confiance d’Halilhodzic qui, à son poste, a recruté durant l’été Murati, qui lui-même sera progressivement barré par l’éclosion de Bruno Cheyrou. Si l’on ajoute à cela la belle surprise Sterjovski, la satisfaction Beck dans son jeu si spécifique, l’explosion de Bakari en 2001, et le fait que le statut de Collot fait de lui le favori pour entrer en fin de match, il reste peu de place devant pour Valois.

Mais alors, pourquoi se retrouve-t-il titulaire ce soir là ? Pour répondre à cette question, il faut remonter à janvier 2000, presque un an auparavant.

valoisButeur contre Guingamp, novembre 1999

Le 22 janvier 2000, sans Vahid Halilhodzic, malade, le LOSC s’incline en 32e de finale de coupe de France, à Calais, pensionnaire de quatrième division (1-1 ; 6-7 aux tirs aux buts). Même si le parcours ultérieurs des Calaisiens peut relativiser la portée de cette défaite, c’est un affront pour Halilhodzic. 11 mois après, il n’a pas oublié ; le 17 décembre 2000, la réserve du LOSC reçoit Calais, qui est alors largement en tête (44 points en 14 journées, 0 défaite1), alors que les Lillois sont 16es, n’ont gagné que deux fois, et auraient bien besoin de points. L’occasion est trop belle : Halilhodzic envoie en réserve tous ses pros qui n’ont pas joué la veille à Metz ! Dès lors, l’équipe d’Eric Guérit est renforcée par 9 professionnels : Allibert, Hammadou, Delpierre, Santini, les frères Cheyrou, Valois, Dernis et Beck. Ils sont tous titulaires pour ce match au Stadium Nord, et seuls Dumont et Michalowski complètent le 11 de départ, sous les yeux d’Halilhodzic, qui n’a manifestement pas digéré l’élimination. Sont également présents en tribunes : Mottet, Lambert, Cygan, Sterjovski, Pichot, N’Diaye et Bakari.

DumontLa Voix des Sports, 18 décembre 2000

Et ce qui devait arriver arrive : même si Calais se montre dangereux en premier avec un sauvetage d’Hammadou sur la ligne devant Lefebvre (2e), Beck ouvre le score (38e), Valois double la mise (59e). Le capitaine calaisien, sans réussite, envoie ensuite un pénalty dans les nuages (75e), avant que Jean-Louis Valois ne marque encore (83e, 92e). 4-0, avec un triplé de Valois : l’affront n’est sans doute pas lavé, mais probablement que « Vahid content ».

Valois CalisLa Voix des Sports, 18 décembre 2000

 

 Valois buteur, le LOSC dauphin

Triplé contre Calais : voilà comment Jean-Louis Valois a gagné sa place pour ce match contre Bastia. Voilà la composition du LOSC : Wimbée ; Pichot, Fahmi, Ecker, Pignol ; D’Amico, Landrin, Valois ; Boutoille, Sterjovski, Beck.

Dans un match sans grand attrait, Lille domine globalement et se crée des occasions par Beck (tête repoussée par Durand) ou Boutoille (frappe au-dessus). En seconde période, l’éclair vient de Djezon Boutoille qui, servi par Pichot, crochète un défenseur et centre au second poteau ; le ballon surmonte le gardien de Bastia et, au second poteau… Jean-Louis Valois reprend du plat du pied gauche et conclut (1-0, 70e). Luc, voilà une action qui amène une belle plus-value !

Le but sur Fréquence Nord :
http://droguebierecomplotlosc.unblog.fr/files/2022/12/losc-2000-et-2001-mp3cut.net_.mp3

 

Valois BAstia

Pour la 10e fois en 22 journées, Lille gagne et compte 37 points à la trêve. Et comme Sedan et Bordeaux ont perdu, le LOSC se place deuxième : les Dogues se muent en dauphins (de Nantes, 2 points devant).

S’il est encore un peu tôt pour s’emballer, les fantômes du passé semblent envolés. L’équipe est sur sa lancée des deux dernières années et paraît solide, au moins pour assurer un maintien tranquille. Elle a déjà marqué 2 points de plus que sur l’entièreté de sa dernière saison en D1, en 96/97 (qui, en outre, comptait 4 journées supplémentaires) ! Le LOSC peut passer Noël au chaud. Et on est loin de s’imaginer que le meilleur reste à venir. En revanche, du côté de Bastia, on s’inquiète pour François Nicolaï qui, le lendemain du match, est hospitalisé après avoir été pris d’un malaise lors d’une réunion pour évoquer les événements de Grimonprez-Jooris.

 

 Épilogue

 Jean-Louis Valois ne sera qu’un acteur très intermittent de la formidable fin de saison du LOSC. Il ne jouera plus qu’en janvier, pour deux entrées en jeu, et 14 minutes jouées. Il part ensuite du côté de l’Angleterre et de l’Ecosse.

Le lendemain de Lille/Bastia, le LOSC porte plainte contre X, ce qui permet l’ouverture d’une enquête judiciaire. Selon Luc Dayan, « nous sommes responsables de ce qui se passe chez nous, et donc de la sécurité des visiteurs. François Nicolaï, que je connais bien, est très affecté, de même que les stadiers. Je souhaite montrer à tous que personne à Lille n’est de mauvaise foi et permettre ainsi que ce genre de problème ne se reproduise plus ». En janvier 2001, le club est sanctionné par la commission de discipline de la LNF à 500.000 francs d’amende et à un match de suspension de terrain avec sursis. Élégamment, le club fait appel. La sanction est confirmée en février. On s’en fout, on est en tête du championnat.

Un résumé du match (France 3 Nord-Pas-de-Calais) :

http://droguebierecomplotlosc.unblog.fr/files/2022/12/vlc-record-2022-12-16-21h14m43s-losc-2000-_avril_-2001-_mai_.vob-.mp4

 

Note :

1 La victoire est à 4 points, le nul à 2, et la défaite (hors forfait) à 1.


Posté le 12 mai 2022 - par dbclosc

Lille/Valenciennes 1974 : le LOSC à la barre

Il est 20h00 ce 19 mai 1974 et, dans les rues de Lille, résonnent des « on a gagné, on a gagné ! ». Il ne s’agit pas de giscardiens fêtant l’élection du nouveau président, mais bien de supporters du LOSC ! Après avoir battu Valenciennes 2-0, les Dogues sont presque assurés de retrouver la D1.

« Le 19 mai 1974 sera une grande date avec l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République et le retour du LOSC en première division ! ». À la veille d’un dimanche décisif tant sur le plan politique que sportif, on peut dire que Pierre Mauroy, le maire socialiste de Lille, est optimiste. Malheureusement pour lui, un seul de ses souhaits sera exaucé puisque, au moment où le LOSC écarte Valenciennes et se dégage la route vers la D1, Valéry Giscard-d’Estaing succède à Georges Pompidou à la présidence de la République, donnant corps au slogan de campagne « Giscard à la barre », dans lequel l’accent grave sur le « a » a une importance fondamentale, sinon ça peut vite signifier autre chose.


Le LOSC, l’élu ?

 Pour que ce Lille/Valenciennes constitue une sorte de finale du « groupe Nord » (groupe 1) de D2, les deux clubs ont jusqu’alors occupé les premières places du classement, souvent en compagnie de Rouen et de Boulogne. Au printemps 1974, et notamment après la victoire du LOSC contre le Red Star à l’issue d’un match qui a émerveillé les spectateurs d’Henri-Jooris, la lutte pour la montée se précise en un duel entre Lille et Valenciennes. Le 22 avril, le LOSC rejoint Valenciennes en tête du classement après une victoire sur le terrain du FC Franc-Comtois (4-1) pendant que Valenciennes concédait le nul à domicile face à Brest (0-0). La semaine suivante, Lille, malgré des « joueurs écrasés par l’importance du résultat » (La Voix du Nord), passe devant grâce à son nul à Brest (0-0), pendant que les valenciennois craquaient à Besançon face au RC Franc-Comtois (1-2). Voilà donc le LOSC en position de monter directement en D1, tout comme le premier du groupe B ; les deuxièmes de groupe s’affrontent en barrage pour obtenir le dernier ticket pour la D1 et, en l’état des positions, on se dirige vers un Valenciennes/PSG.

Début mai, et conformément aux pronostics, Lille s’impose à Montluçon et VA à La Rochelle. Le match Lille/Valenciennes, fixé le 19 mai à 16h, confirme alors son statut de « finale du groupe Nord » (VDN, 8 mai). En effet, si l’on regarde le classement, à deux journées du terme du championnat, Lille possède un point d’avance sur Valenciennes, tandis que Rouen, 6 points derrière Valenciennes, ne peut plus atteindre la première place.

classement Valenciennes

Rappelons qu’en 1973/1974, la victoire vaut 2 points et que toute équipe qui marque au moins 3 buts dans un match bénéficie d’un point de bonus supplémentaire. Autrement dit, si le LOSC s’impose contre Valenciennes en s’adjugeant le bonus, il sera assuré de terminer premier et de retrouver la D1. En gagnant sans bonus, il sera très bien placé pour retrouver la D1. À l’inverse, une victoire de Valenciennes, avec ou sans bonus, placerait les voisins nordistes en position très favorable. Un nul arrangerait les Lillois, qui se déplacent chez la lanterne rouge lors de la dernière journée. Notons à quel point le bonus joue en défaveur du LOSC comme nous l’avons évoqué dans cet article puisqu’en situation « normale », Lille aurait 5 points d’avance sur l’USVA qui, de son côté, est parvenu à attraper le bonus à 14 reprises (contre 10 pour le LOSC).

Si le match est fixé, comme tous les autres, à 16h, c’est en raison de la tenue le même jour du second tour de l’élection présidentielle. La fédération a pris cette décision qui est bonne selon la Voix du Nord : « voilà, pensons-nous, qui est bien. Ce n’est ni trop tôt, ni trop tard. À cette heure là, tous les candidats-spectateurs auront pu aisément remplir leur devoir civique… et seront chez eux lors de la proclamation des résultats » (8 mai).

 Dernier frisson à Henri-Jooris

Alors que le match approche, il ne fait aucun doute que le vieux stade Henri-Jooris va faire le plein. La Voix du Nord des 12 et 13 mai rappelle que son record d’affluence date de 1948, à l’occasion d’un Lille/Marseille : 22 500 spectateurs avaient alors pris place en tribunes.

Stade Jooris Valenciennes
Depuis cette date, le stade a connu des travaux, le terrain a été élargi, et il est désormais impossible de placer des sièges à proximité du terrain, si bien que l’affluence de 1948 n’a jamais été égalée (ni dépassée, cela va de soi). Lors du barrage contre Bastia en 1966, il y avait officiellement 16 420 personnes ; puis 19 200 contre Marseille en 1972. En 1974, Henri-Jooris dispose d’environ 21 000 places, dont seulement 4 800 assises. Elles seront probablement toutes pourvues, et encore plus probablement pour la dernière fois : en effet, les jours d’Henri-Jooris sont comptés puisque sa destruction est prévue pour l’été 1975. Où joueront alors les Dogues ? Sans doute du côté de la ville nouvelle en construction, au sein de laquelle un nouvel équipement sportif sort de terre, ou peut-être ailleurs : « l’échéance d’août 1975 sera peut être repoussée, mais le LOSC disposera sans doute avant cette date du nouveau stade de la ville Est, et peut être du stade Grimonprez qui serait sensiblement modifié et agrandi par la construction d’une superbe tribune à deux étages ». Quelle histoire ces stades quand même !

Stadium Nord constructionLe Stadium en construction, La Voix du Nord, 12-13 mai 1974

Deux bus de supporters du LOSC viendront de Paris. Les Valenciennois, initialement, ont réclamé 7 000 places, mais 2 900 « seulement » leur sont accordés. La Voix du Nord rapporte que le LOSC a reçu un chèque en blanc d’un roubaisien qui tenait absolument à assister au match ! Bref, on se bouscule pour voir cette affiche, et les 20 500 places du stade trouvent très vite preneurs. Comme le souligne l’entraîneur du LOSC, Georges Peyroche : « nous aurions pu le jouer dimanche à 9h30 ou 10h, je suis sûr que nous aurions fait le plein ! » Voilà de quoi donner confiance au coach des Dogues : « je n’ai aucune inquiétude : nos joueurs auront leur couple maximum. Ne voudraient-ils l’atteindre que 15 ou 16 000 sepctateurs les y pousseraient. C’est notre avantage dans ce match ». La VDN se fend d’un article pour expliquer que la rédaction reçoit de nombreux coups de fil du style « Bonjour, cher ami ! Vous vous souvenez de moi ? Je suis Monsieur Untel. Nous nous étions rencontrés à… Très bon, ce que vous faîtes… Je vous lis toujours avec intérêt. Au fait, je vous téléphonais à propos du match de dimanche. Il ne vous resterait pas une place, par hasard ? », et commente : « c’est inouï, le nombre de gens qu’on peut connaître en ces circonstances ».

Supporters2

 L’incroyable série du LOSC

Le LOSC est favori pour ce match. Selon la Voix du Nord (19 mai), « la forme [des Lillois] est au sommet, quelques-uns de leurs joueurs ont un talent exceptionnel : Prieto, Coste ». Mëme si les Dogues ont montré de la nervosité lors de Lille/Boulogne en janvier, ils ont « plus de maturité, d’expérience, donc de sang-froid ». Du côté des Valenciennois, on souligne la « vitesse de leur attaque, de leurs relayeurs surtout (…) Verstraëte, quand il appuie sur l’accélérateur, fait souvent chanceler les défenses adverses » et les qualités de buteur de Wilczek, qui a déjà marqué 25 fois. Mais ce qui fait pencher la balance en faveur du LOSC est sa « série assez extraordinaire » : on écrivait que, lors de la réception de Boulogne, il était invaincu depuis le 12 octobre et une défaite à Rouen ; quatre mois plus tard, Lille n’a toujours pas perdu ! En sept mois, le LOSC a signé 17 victoires (dont une à Valenciennes au match aller), 6 nuls et 0 défaite.

Selon Pierre Lagoutte, attaché de presse à la 3F consulté par la VDN, cette performance situe le LOSC au troisième rang national depuis l’avènement des championnats professionnels : en 1949/1950, Nîmes, en D2, est resté invaincu durant 24 matches ; puis Sedan, en 1954/1955, a aligné 29 matches sans défaite (22 victoires, 7 nuls). Les Sedanais , invaincus pendant 6 mois (soit moins que le LOSC, qui a battu ce record de longévité), avaient fini par chuter à Valenciennes. Les Valenciennois y verront-ils un signe favorable… ?

Supporters

 Lille focalisé sur la première place, Valenciennes prépare le barrage

Selon Georges Peyroche, « notre équipe est maintenant plus maîtresse de ses nerfs que dans le passé. Chaque dimanche, c’est le même refrain… alors nous avons l’habitude. Je dirais que nous tremblons davantage devant des adversaires moyens que devant des grands. Et puis, le calme, la maîtrise de l’aller… pourquoi ne les retrouverions-nous pas lors de la seconde manche ? » (VDN, 13 mai). Pour maintenir l’état de ses troupes, Peyroche a imposé de décaler les tractations concernant l’avenir des joueurs (6 d’entre eux sont en fin de contrat et libres le 30 juin), qui se déroulent habituellement autour d’avril et mai : « nous sommes engagés dans une bataille très importante pour le club. Ne gâchons pas cette action par des discussions qui, fatalement, risqueraient de détraquer la mécanique. Je comprends votre désir d’assurer l’avenir… mais raisonnez une seconde : si vous discutez fin mai, avec un titre en poche, votre position ne sera-t-elle pas meilleure ? Je vous promets que dès que la situation sera clarifiée, dans un sens ou dans l’autre, nous aborderons très vite ce sujet avec les dirigeants » (VDN, 17 mai).

De leur côté, les Valenciennois anticipent les barrages. Paul Levin, leur directeur sportif, a d’ores et déjà pévu d’aller voir les matches du PSG, deuxième de l’autre groupe et probable barragiste.

Est-ce à dire que le léger fléchissement des dernières semaines les a fait abdiquer ? Pas du tout, selon l’entraîneur Jean-Pierre Destrumelle : « nous devons tout mettre en œuvre pour saisir la dernière chance d’éviter les barrages. La côte ne se situera pas en notre faveur mais tout peut arriver dans un match. Les garçons auront à rassembler leurs forces pour viser l’exploit ».

 

Derniers préparatifs

Lors de l’entraînement vendredi 17, placé à 16h pour se situer dans les conditions chaudes et ensoleillées du match, les Lillois terminent par une partie de « huit-huit » au cours de laquelle Peyroche est obligé de tempérer les ardeurs de ses joueurs : « doucement les gars… doucement » (VDN, 18 mai). Aucune mise au vert « au cours desquelles les éventuelles paniques ne font que s’additionner » n’est prévue.

Va, qui avait vu un peu trop grand, renvoie 500 places vendredi soir, puis 200 samedi matin, places immédiatement vendues par le LOSC. Le record d’affluence de D2, qui appartenait cette année au PSG (13 900 spectateurs), sera largement battu : entre 21 000 et 22 000 personnes sont attendues. Pas mal dans un stade qui ne compte officiellement que 18 500 places !

C’est le jour J (ce qui ne signifie pas que ça aurait été le jour I si on avait joué la veille) : les joueurs du LOSC ont prévu de voter le matin avant de manger le traditionnel steak-purée.

La file de spectateurs se forme dès 13h, au sein de laquelle Nord-Eclair repère deux courageux valenciennois qui se promènent avec une banderole « On les aura. Et avec le Bonus ! ». Le LOSC repousse deux énergumènes en uniforme des PTT qui prétextent vouloir vérifier les lignes téléphoniques de la tribune de presse… Les derniers spectateurs prennent place pendant que s’achève le match de lever de rideau entre Pelforth et la Communauté urbaine, remporté 3-2 par les premiers. Ça s’arrose !

Reste une incertitude sur les maillots que porteront les deux équipes : Valenciennes fait savoir qu’il tient absolument à jouer en rouge et blanc… comme le LOSC. Logiquement, l’arbitre, M. Wurz, donne la priorité à l’équipe locale. Nord-Eclair regrette que l’épisode ait été monté en épingle à quelques minutes du coup d’envoi : « une speakerine qui en rajoutait un peu en faisant part d’une histoire de couleurs de maillots entre les participants, afin de chauffer un peu plus les supporters… c’était bien inutile ».

En tribune, une vingtaine de musiciens mettent l’ambiance, tout comme des supporters venus de Bruges, appelés les « Kop ». Pierre Mauroy est présent, de même que des représentants du Groupement, et Just Fontaine qui représente le PSG.

Seul De Martigny est absent pour le LOSC. Peyroche reconduit la même équipe victorieuse à Besançon :

Dusé, Iché, Gianquinto, Deschodt, Mugica, Verhoeve, Fouilloux, Gauthier, Coste, Riefa, Prieto (Desmenez)

Mauroy PommerolleNord-Eclair, 20 mai


Première période fermée, Prieto dehors

En première période, « une certaine nervosité faisait achopper les choses les plus simples, les gestes techniques cent fois répétés ». Le LOSC parvient à construire quelques actions « mais on était loin du panache remarqué dans les matches précédents ». Prieto, particulièrement surveillé, est plusieurs fois chargé, notamment par Neubert, qui prend un avertissement à la 25e… et le Chilien sort se faire soigner : « les supporters s’épongèrent un peu plus le front ». Finalement, il revient sur la pelouse… en boîtant.

Pour Valenciennes, Zaremba tire sur la barre (31e) avant de placer une frappe juste à côté du but de Dusé. À la pause, les deux équipes sont à égalité. Selon Nord-Eclair, Fouilloux est « omniprésent », Coste « très surveillé », et Gauthier « le plus actif ».

À la reprise, il faut se rendre à l’évidence : en dépit d’un ultime essai, Prieto doit céder sa place. À ce moment, on craint même une fracture, ce qui est très embêtant pour celui qui vient de recevoir une pré-convocation pour la coupe du monde.

Iché VARaoul Iché


Doublé de Gauthier

Sans son leader technique, Lille prend pourtant progressivement l’ascendant en seconde mi-temps. Fouilloux, d’abord, envoie un « tir terrible » sur la barre (50e) : « le ton était donné et les Lillois allaient le plus souvent déferler, confusément parfois, face à une équipe qui faiblissait visiblement ». Gianquinto, très offensif, puis Riefa, obligent Escale à intervenir en catastrophe. À l’approche du dernier quart d’heure, l’incertitude culmine car Valenciennes pointe à nouveau son nez dans le camp lillois. C’est alors qu’un une-deux entre Coste et Gauthier permet à ce dernier de se retrouver en bonne position et d’ouvrir la marque (1-0, 75e) ! Le public d’Henri-Jooris n’a pas le temps de se rasseoir que Desmenez file à la limite du hors-jeu puis centre : Coste feint la reprise et laisse passer pour Gauthier qui conclut du gauche pour son 14e but de la saison (2-0, 76e). ça semble plié, et ça pourrait définitivement l’être si le LOSC obtenait le bonus : à la 85e, après une percé de Mugica et un relais de Coste, Gauthier, seul face au but, frappe quelques centimètres au-dessus !

Gauthier2Le buteur

Au coup de sifflet final, le public envahit le terrain : désormais, seule une défaite de Lille conjuguée à une victoire de Valenciennes avec bonus lors de la dernière journée pourrait empêcher le LOSC de retrouver la première division.

Seul dans son coin, Prieto est « comme en gosse, en lourds sanglots, et personne ne parvient à le consoler ». A priori, il n’a pas de fracture mais un écartement des métatarses. Son pied violacé a triplé de volume.

Joly, le capitaine de Valenciennes, est amer : « ce qui me fait le plus enrager, c’est que l’on encaisse le premier but alors qu’on est en train d’exercer une pression sur le LOSC. Alors qu’on avait tenu jusque là… ». Destrumelle : « On peut sortir d’ici la tête haute. On pouvait tout aussi bien marquer les premiers, et alors tout aurait été différent. Je ne compte pas le deuxième but : on le prend alors que tout le monde est monté pour tenter d’égaliser. Le même match joué à Valenciennes, on le gagnait ».

Destrumelle PeyrocheDestrumelle et Peyroche livrent leur réaction à l’ORTF à l’issue du match

 

Supporters3

Apothéose une semaine plus tard

Une semaine plus tard, le LOSC se rend chez le dernier, La Rochelle. Un point suffit au LOSC (donc même une défaite 3-4…). Lorsque les Lillois s’apprêtent à quitter leur hôtel vers le stade, un postier tend un télégramme à Paul-Marie Delannoy : « vous souhaitons bonne chance et heureuse issue pour ce soir. Amitiés. Jean Bondoux, président du Racing Club de Lens ».

Dans une ambiance champêtre (1 600 spectateurs) qui contraste avec la ferveur d’Henri-Jooris, le LOSC, en dépit d’une première demi-heure crispante au cours de laquelle Dusé sort un arrêt de grande classe face à Ruello, signe une victoire probante, avec bonus (3-0), sous les applaudissements du public local.

VA a battu Boulogne 3-1 mais le LOSC est officiellement de retour en D1, et porte sa série d’invincibilité à 25 matches !

Prieto VerhoevePrieto (blessé) et Verhoeve

classement final
Georges Peyroche offre aux Rochelais un jeu de maillots lillois et les invite à les guider en ville, où le président de La Rochelle, Louis Le Meur, offre le traditionnel Pineau des Charentes : « j’adhère totalement à la réaction de notre public. Le LOSC nous a offert ce soir la plus belle heure de football que nous ayons vécue ici depuis longtemps. Bravo et bonne chance en première division ».

Collectif La RochelleApparemment, il n’y a pas eu que le Pineau de l’amitié

La Voix du Nord des 26 et 27 mai indique :

La Rochelle
Ces sept lignes provoquent une fête dont personne n’avait imaginé l’ampleur. Et pourtant, les joueurs, en car après avoir effectué La Rochelle/Paris en train, ont failli se séparer en gare de Lille ! Ils n’ont pas été mis au courant des festivités, et ne savant pas que Delannoy a profité de la pause sur l’autoroute pour transmettre quelques consignes vers le stade. Et, depuis 15h, du monde se presse dans les tribunes et sur le parking d’Henri-Jooris, où résonne déjà l’hymne du LOSC par Raoul de Godewarsvelde, tandis que Jean Van Goool a fait venir des majorettes de Marquette.

Nord-Eclair est parvenu à se placer dans le bus des Lillois :

Gianquinto DeschodtGianquinto et Deschodt

« On traverse Lille par le Boulevard de la Liberté. Quelqu’un lance : « quel calme… tous les lillois sont sans doute sur les plages… » Un autre répond : « à moins qu’ils ne soient à Jooris pour nous accueillir ? » Éclats de rire. Et pourtant. La circulation devient difficile à l’approche du stade. Le bus est bloqué sur le pont de Flandres ».

bus
La foule est estimée à 4 000 personnes. Étonnés, les Lillois se laissent aller à la fête, non sans émotion, comme Georges Peyroche : « Peyroche faisait l’impassible, mais quand des gamins l’ont porté en triomphe, il se mit à pleurer sans fard ». « Visiblement émus par l’accueil prodigieux qui leur est réservé », les joueurs saluent les supporters, qui multiplient les farandoles. Dans la stade, à l’applaudimètre, Peyroche, puis Fouilloux, Prieto et Coste ont les meilleures faveurs du public, mais chacun savoure sa part de bravos. « Au Chili, j’ai été trois fois champion, rappelle Fouilloux. Les Lillois ne sont pas moins enthousiastes que les Sud-Américains ».

Peyroche Delannoy

Peyroche Collectif

Prieto2

Peyroche3

N'Diaye VerhoeveN’Diaye et Verhoeve

Champion VDS 2705La Voix des Sports, 27 mai

Par la suite, la belle série du LOSC s’arrête face au Red Star, pour le match aller d’attribution du titre de D2 (0-2). Mais les Dogues réussissent un match retour flamboyant (5-1) et s’adjugent le titre.

Quant à Giscard, se rappelant la coïncidence de sa victoire avec la quasi-remontée du LOSC, il n’oubliera pas de délocaliser à Lille un conseil des ministres, le 1er décembre 1976. En marge de ce conseil organisé en préfecture de Lille, il rappela combien le 19 mai 1974 fût une date fondamentale dans l’histoire de la République, et assura qu’avant d’être centriste, il fut avant-centriste. Un beau clin d’oeil au doublé d’Hervé Gauthier.

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Posté le 26 avril 2022 - par dbclosc

Histoires de CSC (en faveur du LOSC)

Après nous être penchés sur les maladresses des joueurs du LOSC, il était souhaitable d’équilibrer les choses en évoquant désormais les CSC dont a bénéficié le LOSC, pour notre plus grand bonheur.

Autant le CSC qu’on encaisse n’est pas drôle, autant le CSC en notre faveur est une belle surprise. Comme dans notre article concernant les CSC marqués par les Dogues, nous nous appuyons ici sur des données depuis la saison 1965/1966, et uniquement en championnat.

Faisons seulement un détour par un passé plus lointain : le premier but CSC en faveur du LOSC a probablement été marqué le 7 octobre 1945 à Rennes. Alors que Lille a déjà marqué par Lechantre, le Rennais André Bordier double la mise dès la 7e minute (0-2). Au cours d’une généreuse soirée portes ouvertes, les Bretons marquent encore contre leur camp par Robert Hennequin (65e), et Lille s’impose finalement 4-1.

Depuis 1965 et jusqu’à aujourd’hui, le LOSC a marqué 66 fois de cette manière, dont 38 fois depuis la remontée en 2000. Et comme le LOSC marche plutôt bien depuis sa remontée, ce chiffre confirme l’intuition selon laquelle plus une équipe attaque, plus elle marque, et plus elle a de probabilités de marquer par le biais de ses adversaires.

 

7 buts pour le LOSC : merci Valenciennes

Merci à nos amis valenciennois pour qui la solidarité régionale n’est pas un vague concept : ils ont en effet marqué à 7 reprises en faveur du LOSC depuis 1965. Merci en particulier à Jean Claude Piumi (1965/1966), Claude Coumba (1976/1977), Patrick Paauwe (2006/2007), Jacques Abardonado (2008/2009), Nicolas Penneteau (2010/2011) Benjamin Angoua (2011/2012) et à Gaëtan Bong (2012/2013). On note que les valenciennois ont été particulièrement généreux en marquant pour le LOSC durant trois saisons consécutives entre 2010 et 2013.

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Le Pas-de-Calais n’est pas en reste avec les quatre buts marqués par des Lensois pour les Dogues : merci à Jean-Paul Rabier (1984/1985), Jean-Guy Wallemme (1988/1989), Cyril Rool (2000/2001) et Adama Coulibaly (2005/2006).

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Cinq buts : Lorient

Et avec quatre buts également : Sochaux, Ajaccio et Bordeaux.

 

2012/2013, la saison la plus prolifique

Avec quatre CSC, le LOSC peut remercier ses adversaires durant la saison 2012/2013. Il s’agit bien sûr du valenciennois Gaëtan Bong, mais aussi de l’ajaccien Yoann Poulard, du montpelliérain Daniel Congré, et du rennais Chris Mavinga.

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Les Anciens Dogues qui n’ont pas oublié le LOSC

Dogue un jour, Dogue toujours : c’est certainement ce que s’est dit Alain de Martigny, 40 fois buteur avec le LOSC toutes compétitions confondues. En octobre, il joue à Brest mais son but contre son camp permet à Lille d’ouvrir le score, et contribue à ramener un bon nul de Bretagne (2-2).

En janvier 2006, c’est au tour de Grégory Wimbée, gardien de Metz, de rappeler aux supporters du Stadium qu’il est toujours parmi eux : intervention approximative et un joli but qui permet au LOSC de l’emporter 3-1.

Enfin, en février 2009, Teddy Richert envoie gentiment dans ses filets une espèce de centre de Robert Vittek, et Lille gagne 3-2.

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Les CSC jumeaux

En 2009, le Valenciennois Abardonado prolonge de la tête dans son but une ouverture de Bastos. Cinq ans plus tard, le rémois Weber fait de même sur une ouverture de Kjaer, et voilà deux gardiens joliment lobés.

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Gentils gardiens

Outre Wimbée et Richert, évoqués plus haut, le LOSC compte parmi ses buteurs Nicolas Penneteau (Valenciennes, 2011/2012), Jesper Hansen (Evian, 2013/2014) et Salvatore Sirigu (PSG, 2014/2015).

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Le récidiviste : l’amer Poulard

Yoann Poulard, le joueur d’Ajaccio, est un garçon bien élevé et amoureux du beau jeu. Outre le fait qu’il a marqué pour le LOSC durant deux saisons consécutives (il est le seul joueur sur la période considérée à marquer plus d’une fois pour Lille), ses buts semblent motivés par la volonté de conclure de belles actions collectives initiées par les Dogues.

Tout d’abord, en avril 2012, suite à une belle action partie de Gueye, Mavuba se retrouve en position de déborder ; son centre est habilement dévié aux 6 mètres par Poulard, qui conclut dans le but vide.

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Moins d’un an plus tard, en février 2013, Payet trouve Digne à gauche qui centre à ras de terre et bis repetita : Poulard, opportuniste, conclut calmement et ouvre la marque pour Lille.

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1987 jours de disette

5 ans, 5 mois et 8 jours : c’est le temps passé entre le but marqué par le strasbourgeois Stéphane Soppo-Din en mars 1994 et le toulousain Dianbobo Baldé en septembre 1999. Entre ces deux buts, aucun CSC en faveur du LOSC.

Obraniak, une première marquante

Janvier 2007, Lille est à Bordeaux. Alors que le LOSC bénéficie d’un coup-franc sur la droite, Claude Puel effectue un changement : voilà la première apparition de Ludovic Obraniak avec le LOSC. Obraniak, pour son premier ballon, frappe le coup-franc… sur le haut du crâne de Chamakh, qui marque et permet à Lille de s’imposer 1-0 en Gironde.

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TOP 7

7. Brahim Thiam (Istres), 2 avril 2005.

Ce 2 avril 2005 est un jour à marquer d’une pierre blanche, ce qui ne veut absolument rien dire : non seulement Jean-Paul II décède, Moussilou inscrit un quadruplé, mais le LOSC marque son 8e but de toute belle façon. Bien servi dans l’axe, Odemwingie n’est pas encore ce prolifique buteur que l’on a connu par la suite. Il s’arrache et se retrouve seul face à Riou. Malheureusement, il foire complètement son tir, qui va filer en six mètres, voire en touche. C’était sans compter sur le valeureux Brahim Thiam, qui revient en catastrophe vers son but et se place sur la trajectoire de la frappe. Cherchant à faire on ne sait quoi, il réalise une demi-pirouette arrière qui lui permet d’expédier le ballon du pied droit dans son propre but. Bravo l’artiste, et le LOSC gagne 8-0.

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6. Thomas Meunier (PSG), 14 avril 2019

Après être passé proche de la catastrophe en 2017/2018, le LOSC revit et réalise un superbe exercice 2018/2019. Deuxième, loin du PSG qui peut-être champion en gagnant à Pierre-Mauroy, Lille marque dès les premières minutes : centre d’Ikoné, Xeka et Kimpembé manquent le ballon lors de leur duel aérien, et Meunier, derrière, a le mauvais réflexe de tendre la jambe, prenant son gardien à contre-pied. C’est le début d’une soirée de cauchemar pour le PSG qui subit à Lille sa plus lourde défaite de l’ère quatarie (en championnat).

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5. Jean-Sébastien Jaurès (Auxerre), 4 décembre 2002.

18e journée du championnat 2002-2003, première saison de Puel à la tête de l’équipe. Difficile de savoir ce que vaut le LOSC, qui alterne bonnes et médiocres performances. Ce match en est une parfaite illustration. Manchev ouvre rapidement le score. Puis, à la 26e minute, Philippe Brunel, côté gauche, envoie un centre aux six mètres, bien trop long pour que Manchev ne le reprenne. Mais Jaurès, en cherchant à contrôler le ballon, ou à le remettre à son gardien, réalise une superbe volée du pied gauche qui termine dans le but : 2-0 pour Lille. Un doublé de Cissé permet ensuite aux Auxerrois de ramener un point (2-2).

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4. Lionel Potillon (Sochaux), 22 septembre 2004.

Lille réalise un début de saison correct (8e place) et se déplace pour cette 7e journée à Sochaux, prolongeant une série qui va l’amener à la première place du classement durant l’automne. Lille ouvre le score à la 52e minute : Makoun cherche Odemwingie dans l’axe, mais Potillon, le défenseur Sochalien, est largement en avance sur le Lillois. Sans contrôle, il tente de mettre en retrait à son gardien, Richert. Seulement, celui-ci ne s’y attend pas du tout. Ne pouvant prendre le ballon avec les mains, il tente désespérément de tacler le ballon, qui finit tranquillement dans le but. Pour cette belle action, Potillon et Richert reçoivent un Marcel d’or en 2005. En fin de match, un pénalty de Brunel permet d’asseoir la victoire lilloise (2-0).

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3. Dianbobo Baldé (Toulouse), 3 septembre 1999.

Marquer un but contre son camp à 25 mètres de son propre but est une performance rare : c’est celle que réussit haut la main-peau de lapin le Toulousain Baldé. 7e journée de D2, le LOSC est toujours invaincu et se rend à Toulouse pour son deuxième choc de la saison, après un déplacement à Nice lors de la 3e journée, seul match où l’équipe a perdu des points (0-0). Dès la demi-heure de jeu, Prunier est expulsé pour avoir boxé Fahmi. Boutoille ouvre le score juste avant la mi-temps, et le choc annoncé se transforme en tranquille promenade pour les Lillois, qui ajoutent un but à la 75e minute : belle action Peyrelade-D’Amico-Tourenne-Boutoille : Djezon se retrouve côté droit, proche de la touche, à 30 mètres du but toulousain. Il cherche Bakari dans l’axe, mais son centre à ras de terre est dévié par Baldé, qui prend son gardien à contre-pied. Lille s’impose 2-0.

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2. Romain Pitau (Sochaux), 14 janvier 2006

C’est un peu moins loin que Baldé mais c’est techniquement plus élaboré. Lille mène déjà 1-0 grâce à un but précoce de Moussilou, et a vu Acimovic sortir sur blessure : on ne reverra plus le Slovène sous le maillot lillois. Pour nous consoler, le Sochalien Romain Pitau reprend une passe de Gygax plein axe et envoie le ballon dans la lucarne de son gardien. À sa décharge, le ballon a rebondi avant qu’il ne le touche et a rebondi sur son tibia, mais c’est tout de même prodigieux. Gygax marquera ensuite un nouveau but et Lille gagne 3-0.

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1. Chris Mavinga (Rennes), 15 février 2013.

Après un début de saison fort pénible, le LOSC offre un second semestre de bonne qualité, avec un trio offensif Rodelin-Payet-Kalou très séduisant. À la 24e minute, sur une ouverture de Payet, Kalou efface son adversaire direct et frappe du gauche sur Costil, qui repousse difficilement. À l’affût, Payet ne peut reprendre car il est gêné par la chute de Mavinga dans les six mètres. Ce dernier, espérant obtenir un coup-franc, reste au sol, mais l’arbitre ne se laisse pas piéger : le rennais a bel et bien glissé. Pendant ce temps, le ballon file sur Rodelin, côté droit, qui centre fort dans les six mètres, pile sur le pied gauche de Mavinga, toujours par terre, peinard, en train d’attendre son coup-franc et ne pensant plus du tout à défendre. Le ballon finit dans le but. Ronny a t-il voulu tirer, ou a-t-il volontairement visé le Rennais en espérant une déviation ? Quoi qu’il en soit, ce but est profondément idiot. Lille gagne 2-0 grâce à un deuxième but de Payet.

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La liste complète :

1964/1965 Rastoll (Sedan)
1965/1966 Piumi (Valenciennes)

1966/1967 Baudet (Bordeaux)
1967/1968 Brucato (Ajaccio)
1971/1972 Vanucci (Sochaux)
1975/1976 Chauveau (Monaco)
1976/1977 Coumba (Valenciennes)
1977/1978 Gautier (Caen), De Martigny (Brest), Morlinière (Tours)
1978/1979 Buisset (Reims), Benoît (Sochaux)
1979/1980 Giresse (Bordeaux)
1980/1981 Barraja (Nice)
1982/1983 Janvion (Saint-Etienne)
1983/1984 Amisse (Nantes), Muller (Nantes)
1984/1985 Rabier (Lens), Sorin (Laval), Steck (Brest)

1985/1986 Bellisi (Brest)
1988/1989 Wallemme (Lens)
1990/1991 Lestage (Toulouse)
1992/1993 Lebourgeois (Caen), Kana-Biyik (Le Havre)
1993/1994 Boli (Marseille), Soppo-Din (Strasbourg)
1999/2000 Baldé (Toulouse)
2000/2001 Rool (Lens)
2001/2002 Bréchet (Lyon) Kapo (Auxerre)
2002/2003 Jaurès (Auxerre)

2003/2004 Caneira (Bordeaux)
2004/2005 Potillon (Sochaux), Pompiere (Metz), Thiam (Istres)
2005/2006 Pitau (Sochaux), Wimbée (Metz), Coulibaly (Lens)
2006/2007 Cris (Lyon), Paauwe (Valenciennes), Chamakh (Bordeaux)
2007/2008 Grichting (Auxerre)
2008/2009 Abardonado (Valenciennes), Hansson (Rennes), Richert (Sochaux)
2009/2010 Monterrubio (Lorient), Cesar (Grenoble)

2010/2011 Penneteau (Valenciennes), Baca (Lorient)
2011/2012 Angoua (Valenciennes), Poulard (Ajaccio)

2012/2013 Bong (Valenciennes), Poulard (Ajaccio), Congré (Montpellier), Mavinga (Rennes)
2013/2014 Hansen (Evian) Weber (Reims) Bourillon (Lorient)
2014/2015 Sirigu (PSG)

2015/2016 Martinez (Ajaccio)
2018/2019 Lautoa (Dijon), Meunier (PSG)
2020/2021 Pallois (Nantes), Gravillon (Lorient)
2021/2022 Giraudon (Troyes), Jenz (Lorient)


Posté le 2 avril 2022 - par dbclosc

Au sabordage ! Le LOSC en double supériorité numérique depuis 1994

Prenant acte des difficultés actuelles des Girondins, M.Léonard décida de leur donner un coup de pouce en expulsant deux Montpelliérains le 20 mars dernier au Matmut-Atlantique. Las, ce fût insuffisant : malgré le double avantage numérique pendant toute la seconde période, les Bordelais restèrent muets pour une défaite finale par 2-0. Jolie petite histoire. L’occasion pour nous de revenir sur l’ensemble des matchs du LOSC au cours desquels ils bénéficièrent d’un tel avantage lors des 25 dernières années (sauf si on en a oubliés) pour voir si on a aussi mal profité d’un tel avantage.

27 août 1994 : Bastia signe son retour en D1

En cet été 1994, Bastia est de retour dans l’élite, et va se signaler lors de cette saison par deux caractéristiques : une équipe à l’aise à l’extérieur, et particulièrement agressive, puisqu’elle va récolter 8 cartons rouges (dont les deux premiers de la riche carrière d’un petit débutant : Cyril Rool, qui en récoltera 22 autres toutes compétitions confondues par la suite). En déplacement à Lille, l’équipe bastiaise ne montre qu’une seule facette de son talent, et pas la meilleure. Menée à cause d’un pénalty de Clément Garcia à la pause, l’équipe se corse (ahah) la tâche avec l’expulsion directe de Laurent Casanova dès la reprise (48e) . Le LOSC, pourtant assez peu offensif cette saison-là, double la mise par Farina (61e), et marque encore par Bonalair (3-0, 73e). Mécontent de ce troisième but, Eric Dewilder va dire sa façon de penser à l’arbitre et est à son tour directement expulsé. Lille ne profite pas davantage de sa double supériorité mais se montre solidaire : souhaitant participer à la fête, la pépite danoise Henrik Lykke récolte un second carton jaune (77e), et le match s’achève à 10 contre 9.

15 octobre 1997 : Caen remporte le Red Card Contest

Monsieur Bré n’aime pas qu’on conteste ses décisions, information dont ne bénéficiaient sans doute pas les Caennais quand ils se sont rendus à Grimonprez-Jooris pour défier les Dogues pour le compte de la 15ème journée du championnat de D2. Au bout d’une demi-heure de jeu, bien malin est celui qui saurait dire qui de Lille ou Caen pourrait prendre l’avantage. Qu’à cela ne tienne, le trio Bré-Mendy-Guerreiro entre en scène pour nous assurer un avantage substantiel.

C’est d’abord Etienne Mendy qui reçoit un premier avertissement, conteste et se voit en conséquence expulsé. Le capitaine Guerreiro voyant que M. Bré a le carton facile, notamment pour les contestations, se dit que c’est le moment idéal pour aller contester. Ni une, ni deux, M. Bré l’expulse directement. Bien joué Raphaël, c’est pas tous les jours que nos adversaires font preuve de fair-play au point de se saborder de la sorte pour compenser par ce biais les effets du complot millénaire contre le LOSC.

Les Caennais vont-ils tenir ? Six minutes plus tard, on sait que non, Carl Tourenne ouvrant le score. En seconde mi-temps, Samuel Lobé conforte la victoire lilloise d’un doublé (3-0), pour ses neuvième et dixième buts de sa saison.

22 novembre 1997 : Martigues au top

Pourtant annoncé comme un des favoris à la montée en D1 lors de cette saison 97/98 (la saison précédente, les Martégaux avaient fini troisièmes… Pas de chance : il n’y avait que deux montées), Martigues déchante vite, avec 4 buts encaissés lors de la première journée à Sochaux, puis 7 lors de la deuxième à Lille : pas de doute, ce sera une saison de merde. Mais une saison de merde n’est rien sans quelques coups d’éclat ponctuels, comme lors de la réception du LOSC en novembre. En bas de classement, Martigues part mal avec l’expulsion du sympathique Daniel Cousin à la 36e minute. Pourtant, les Sudistes parviennent à ouvrir la marque sur pénalty juste avant la pause (43e) : n’oublions pas que, cette saison-là, Lille fait aussi de la merde.
La fin du match approche et Martigues croit bien pouvoir prendre les 3 points face à un prétendant à la montée. Mais pressé par un quatuor offensif Lobé-Renou-Boutoille-Machado, les Sang & Or du Sud craquent à la 89e : le LOSC a marqué par Djezon Boutoille. En capitaine exemplaire, Nicolas Forge reçoit dans la foulée un second avertissement pour « jeu dangereux » et se fait sortir par l’arbitre (90e). Le LOSC aura à peine le temps de pousser pour arracher la victoire à 11 contre 9, et repart avec un point.

21 novembre 1999 : Delaroche relance un LOSC dépassé

Le LOSC qui se rend au stade des Costières de Nîmes y arrive en leader qui écrase la concurrence dans ce championnat de D2. Après 19 journées, les hommes de Vahid ont ainsi déjà 44 points au compteur, avec 14 victoires, 2 nuls et 3 défaites. Nîmes est pour sa part sur une dynamique négative, avec 1 victoire, 1 nul et 4 défaites sur les 6 derniers matchs. Les Dogues sont donc largement favoris.

Sauf que tout ne se passe pas comme prévu : Wilson « Lensois » Oruma, Karim « c’est-mon-premier-match-pro » Benkouar et Régis « futur-entraîneur-consultant » Brouard marquant chacun un but pour porter la marque à 3-0 pour Nîmes ! Il reste une demi-heure à jouer. Bref, autant dire que c’est cuit, d’autant que Nîmes continue d’attaquer et marque même un quatrième but qui sera finalement refusé (63è).

C’est le moment que choisit le gardien gardois Marc Delaroche pour nous donner un coup de pouce. Sans doute conseillé par Greg Wimbée, ancien spécialiste de la technique, ce bon vieux Marc sort de sa surface et détourne le ballon de la main. Fort logiquement, M. Poulat expulse Delaroche. Comme il n’y a à l’époque généralement pas de gardiens remplaçants sur le banc (le nombre de remplaçants étant limité à 3), Delaroche est remplacé dans les buts par le milieu de terrain Gérald « Marvin » Martin.

Pas de chance pour Nîmes, n’est pas Christophe Landrin qui veut. Martin est battu une première fois sur une frappe de Fahmi (76è). Huit minutes plus tard, Martin fait une faute de main sur un tir de Fernando D’Amico qui ramène le LOSC à 3-2. Dans la foulée, Benkouar, déjà averti fait faute sur son compatriote Abdelilah Fahmi et écope d’un second carton, synonyme d’expulsion. Les Crocos finiront le match à 9 ! Il avait fallu 6 minutes à Lille pour tirer avantage de sa double supériorité numérique contre Caen en 1997, il en faudra 4 cette fois-ci : laissé seul dans la surface Fernando « goleador » D’Amico égalise de la tête (3-3,89è) ! On en restera là même si Lille a encore continué à pousser pour arracher la victoire.

Une mémorable deuxième période à revivre ici :

https://www.youtube.com/watch?v=nhqEMtlctuM

11 septembre 2002 : le doublé de cartons rouges provoqués pour Brunel

Pour la sixième journée de la saison 2002/2003, là encore comme le symbole d’un massacre à venir, c’est un 11 septembre que le LOSC reçoit le Paris Saint-Germain à Grimonprez-Jooris. Après 24 minutes de jeu, M. Moulin sanctionne d’une expulsion directe Maurizio Pochettino pour son vilain tacle sur Brunel. Quatre minutes plus tard, Manchev ouvre le score après avoir repris dans le but vide un tir repoussé dans ses pieds par Letizi (1-0).

Mais les deux équipes se retrouvent rapidement à égalité numérique suite à l’expulsion du Roumain (et néanmoins lillois) Baciu, puis, dès la reprise, à égalité au tableau d’affichage : Wimbée fauchait un attaquant parisien, et Ronaldinho transformait le pénalty (1-1, 48è). Aloisio était également sanctionné d’un second carton jaune pour une faute toute aussi vilaine que celle de Pochettino en première mi-temps, là encore commise sur Brunel, auteur sans doute là du premier doublé de cartons rouges provoqués de sa carrière (68è). Comme en première mi-temps, il faut environ cinq minutes pour voir Lille profiter de son avantage numérique, Manchev y allant de son propre doublé (2-1, 75è), de buts inscrits cette fois.

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Le match s’achèvera sur une troisième expulsion côté parisien, celle de Déhu dont les nerfs ont semblent-ils lâché en fin de rencontre et qui s’essuie les crampons sur un Sterjovski à terre (90è). Lille conserve son avantage jusqu’à la fin du match. Les Parisiens poseront une réclamation qui avait peu de chances d’aboutir.

Novembre 2003, ils ne tournent pas très rond, vivent les Bretons : le Stade Rennais sauve Puel

Après un début de saison très encourageant (3 victoires en 3 matches), le LOSC de Claude Puel cale : avant de se déplacer à Rennes début novembre, voilà 9 matches qu’il n’a plus gagné. Pour couronner le tout, les Dogues ont perdu le derby fin octobre (1-2) avant d’enchaîner sur une pathétique défaite à domicile contre Guingamp (1-3) malgré un « coup » de Puel, qui a préféré aligner Malicki que Wimbée. Ça va mal pour le coach lillois, qui semble à court d’idées, et que l’on dit sur la sellette.
Mais, au stade de la route de Lorient, Lille ouvre la marque par Manchev (33e) et montre un beau visage. À la pause, les Dogues rentrent aux vestiaires avec cet avantage d’un but. Le Rennais Piquionne a alors la bonne idée de répondre au public qui le chahute : il est expulsé à la pause. En infériorité numérique, Rennes se révolte, égalise (53e) et prend même l’avantage (62e) ! Décidément, le LOSC est désespérant… Mais à la 68e minute, Cyril « cerveau » Jeunechamp prend un deuxième jaune, et Rennes se retrouve à 9. Puel lance Tapia à la place de Baciu et Manchev égalise dans la foulée (2-2, 71e). Lille assiège le but de Cech, qui réalise des miracles. Le score ne change pas, et Puel sauve sa tête.

Lens 2004, 2010 et 2020 : les spécialistes du sabordage

Selon la légende, un supporter lensois aurait hurlé « à l’abordage ! » aux joueurs Lensois pour les encourager un jour de derby. Ledit supporter étant éloigné, les joueurs auraient compris « au sabordage ! » et décidèrent de respecter cette demande bien qu’un peu circonspects quant à sa pertinence. Ce fût dès lors la tradition.

Le 20 mars 2004, Lille reçoit Lens et les deux voisins se neutralisent (1-1) quand Papa Bouba Diop se fait expulser (55è). Considérant qu’il est déjà averti, Rigobert Song se dit que c’est le moment pour aller protester de manière véhémente. Monsieur Ledentu lui donne alors son second carton jaune synonyme d’un retour précoce aux vestiaires. Les Dogues n’en profitent toutefois pas et concèdent le nul contre les Artésiens.

Un résumé du match :

https://www.youtube.com/watch?v=HlQDKMPv9KY

Rebelote 6 ans plus tard, à Bollaert cette fois-ci. Le début de saison du LOSC est poussif avec 4 nuls en autant de matchs avec ce derby qui a lieu, comme un symbole d’un désastre annoncé, un 11 septembre. Lille mène 1-0 (but de Gervinho) quand Sébastien Roudet est expulsé peu avant la mi-temps. Au retour des vestiaires, c’est Jemaa qui se fait expulser (47è). Alors, facile à 11 contre 9 avec un but d’avance ? Les Lillois semblent au contraire déjouer, ne se créent pas d’occasions … et se font même rejoindre sur un but de Boukari ! Fatigués, les Artésiens céderont toutefois en fin de match grâce à un doublé de Pierra-Alain « supersub » Frau (79è, 81è) et à un dernier but de Gervinho (87è).

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Enfin, pour ses retrouvailles en L1 avec Lille, les Lensois avaient décidé de mettre les petits plats dans les grands. Dominateur, le LOSC ouvre rapidement la marque par Yilmaz. En tout début de deuxième mi-temps, le défenseur Sang et Or Radovanovic prend la surprenante décision de ne pas intercepter le centre de Celik, laissant ainsi à Bamba l’occasion de doubler la mise (2-0, 47è). Dix minutes plus tard, Gradit reçoit un deuxième avertissement pour une intervention litigieuse sur Yilmaz qui filait au but (57è), avant qu’Ikoné n’enterre définitivement les espoirs lensois (69è). Et quitte à perdre dans les grandes largeurs, Clément « boucher » Michelin considère qu’il faut le faire à fond : sur un gros tacle par derrière bien stupide sur Bamba, il est directement renvoyé aux vestiaires (75è). Yazici enfoncera encore un peu plus Lens dans la foulée (4-0, 79è).

B9726951499Z.1_20210506211140_000+GUII31D03.2-0Photo La Voix du Nord

21 avril 2012 : la moutarde monte au nez des Dijonnais

Lille peut encore espérer le titre ; Dijon peut encore espérer se maintenir. Voilà donc un match à enjeux a priori déséquilibré, car Lille a entamé un sprint final de belle manière tandis que les bourguignons s’enfoncent. L’arbitre de ce match décide alors d’équilibrer les débats en expulsant sévèrement Idrisa Gueye à la 36e minute après un tacle sur Brice Jovial. En infériorité numérique, les Dogues réagissent et marquent coup sur coup par Mavuba (39e) puis Hazard (45e), arrivant à la pause avec un avantage de deux buts.
Se rendant probablement compte de son erreur durant la mi-temps, l’arbitre reprend en expulsant tout aussi sévèrement Meïté à la reprise (46e). Lille gère son avance, et Dijon s’agace : à la 77e minute, nouvelle expulsion, cette fois-ci très logique, de Kumordzi après un tacle par derrière su Hazard, contraint de sortir. Lille n’est donc pas en double supériorité », mais l’adversaire est à 9. Les Dogues s’imposent 2-0.

http://droguebierecomplotlosc.unblog.fr/files/2022/04/en-2012-mavuba-et-hazard-marquent-dijon.mp4

21 février 2016 : les Dogues conservent leur avance contre neuf lyonnais

Après une première partie de saison poussive, le LOSC a bien débuté l’année 2016 et reste sur cinq match sans défaite avant de recevoir Lyon au Stade Pierre Mauroy. Peu avant l’heure de jeu, Sofiane Boufal a ouvert le score sur un coup-franc qu’il a lui-même provoqué (1-0, 28è). Bauthéac puis Civelli échouent ensuite à doubler la mise, et Lille rejoint les vestiaires avec un avantage mérité, même s’il faut bien dire que le match ne fût pas transcendant.

A l’heure de jeu, coup dur pour les Dogues : Christophe Jallet est expulsé pour Lyon. Sans son international français, les Rhodaniens sont nettement plus dangereux et nous font trembler, Enyeama sauvant le LOSC à trois reprises en fin de match. A trois minutes du terme, Grenier a l’excellente idée d’envoyer un coup de coude dans les dents de Balmont, se faisant ainsi expulser. A 11 contre 9, Lille gère tranquillement la fin de match qui s’achève sur une victoire par la plus petite des marges.

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Bonus : 1933, l’Olympique Lillois battu à 11 contre Sète

A l’aube de la 15ème journée du premier championnat de France professionnel de l’Histoire, l’Olympique Lillois écrase le Groupe A et a remporté l’ensemble de ses 14 premiers matchs à l’exception des deux rencontres jouées et perdues contre l’autre Olympique, celui de Marseille. Dans ce contexte, on imagine bien que Lille est favori son adversaire du jour déjà distancé de 9 points. D’autant plus que, si l’on considère qu’on a plus de chances de gagner à 11 contre 10, on doit en déduire qu’on a encore plus de chances de l’emporter à 11 contre Sète.

En déplacement dans la ville de Brassens, les Lillois ont paradoxalement déchanté, connaissant leur troisième défaite de la saison. Pas vraiment un coup d’arrêt pour autant : les Dogues finissent largement en tête de leur groupe et deviennent les premiers champions de France de l’ère professionnelle en écrasant Cannes (4-3) en finale.


Posté le 4 mars 2022 - par dbclosc

Clermont 1946 : 7-1 carton pour le LOSC

Demi-finale de coupe de France 1946 : le LOSC affronte le Stade Clermontois (ancêtre du Clermont-Foot 63), pensionnaire de deuxième division. Les Dogues font parler leur large supériorité en écrasant leurs adversaires par 7 buts à 1. Ils espèrent ainsi remporter leur première coupe de France et entrevoient même le doublé coupe/championnat.

Dimanche 28 avril 1946 : le LOSC et le Stade Clermontois s’affrontent, à l’occasion d’une demi-finale de coupe de France, à Colombes. Si la présence du LOSC, déjà finaliste de la précédente édition, était attendue, la participation des Clermontois est plus surprenante puisque les Auvergnats évoluent en deuxième Division. Mais le tirage au sort leur a fait successivement affronter Gueugnon, Aniche et Le Vésinet, c’est-à-dire des équipes de D3, avant, en quarts de finale, d’éliminer Bordeaux, en bas de classement de D1 : ce n’est donc que sur cette dernière confrontation que l’on peut parler de relative surprise. C’est la première fois que les deux équipes se rencontrent même si, en fouillant un peu, on peut aller trouver deux précédentes confrontations qui ont une parenté avec cette demi-finale.

Il faut pour cela remonter au championnat 1943/1944, un des championnats dits « de guerre », qui opposait des « équipes fédérales ». On trouvait alors dans les équipes de « Lille-Flandres » et de « Clermont-Auvergne » bon nombre de joueurs qui se retrouvent sur le terrain de Colombes en avril 1946. Ces deux oppositions avaient largement tourné en faveur des Nordistes : le 12 septembre 1943, à Clermont, les Nordistes s’imposent 4-0 (doublé de Bihel, Baratte, Lechantre) ; au match retour1, joué au stade Henri-Jooris le 16 janvier 1944, Lille-Flandres s’impose 7-1 (quadruplé de Bihel, doublé de Bigot, et Tempowski).

Ainsi, le championnat fédéral fait apparaître une nette supériorité des Nordistes sur les Auvergants. Mais ce championnat monté de toutes pièces par le régime de Vichy avec les joueurs disposés et disponibles rend largement artificielle toute tentative d’interprétation purement sportive de ses résultats. Deux saisons plus tard, la hiérarchie entre Lille et Clermont est objectivée par la présence du LOSC en D1 et de Clermont en D2 : les Auvergnats ont en effet été rétrogradés de la D1 (groupe Sud) à l’issue de la saison 1944/1945. Cela semble logique tant il n’existe pas de tradition footballistique à Clermont-Ferrand : la présence de « Clermont-Auvergne » dans la championnat fédéral doit davantage à une volonté de représentation équilibrée du territoire national de la part de Vichy qu’à la logique sportive. Dès lors, à mesure que le contexte se normalise, Clermont retrouve son rang footballistique : à travers le stade clermontois, fondé pendant la guerre, ce rang est celui d’un club « simili-professionnel », comme le note L’Équipe (24 avril 1946), formé d’amateurs, en plus de quelques professionnels qui, durant l’Occupation, ont franchi la ligne de démarcation (on raconte que Davin, de Longwy, aurait traversé l’Allier à la nage pour rejoindre la « zone libre »).

Ainsi, au Stade Clermontois, à l’exception de deux ou trois joueurs (comme William Martin, à la à la fois capitaine et entraîneur de l’équipe, ancien international B), les footballeurs ont un emploi. L’équipe ne compte que 11 joueurs, et n’a donc pas de remplaçant ; son gardien de but, Schoettel, est commissaire de police ; Stefano Bruzzon est vendeur ; l’ailier gauche Hubry est un ancien gendarme ; Jan Renko est comptable ; le demi-centre Delagneau est restaurateur (on dit d’ailleurs : « il cuisine très bien Delagneau, mais les autres viandes aussi ») ; l’avant-centre Gevaudan tient avec sa sœur un magasin de parapluies, etc. à la Libération, les quelques vedettes passées par Clermont sont parties (comme Lucien Leduc, ou l’ancien Fivois, Lensois et Roubaisien Edmond Novicki, qui rejoint le LOSC en 1944). Bref, la présence de Clermont dans l’élite du football semble constituer un accident de l’Histoire.

L'Équipe_ _le_stade_l'air_[...]_bd6t5100186h_1L’Equipe, 24 avril 1946

Dans ces conditions, la supériorité des Dogues semble ne pas faire de doute. Les Lillois alternent entre la première et la deuxième place du championnat national, et ont eu fort à faire pour éliminer de la coupe Nancy (pourtant en D2), et surtout Rouen puis le Racing. Oui, mais le LOSC est dans une mauvaise passe.

Alors qu’il comptait 4 points d’avance en tête du championnat, le LOSC marque le pas avec trois défaites consécutives : face à Rennes (2-5), au Racing (1-2), puis de nouveau à la maison face à Roubaix (0-2), si bien que les Stéphannois ont recollé aux Lillois. Les deux leaders ont perdu 8 matches sur 26, soit presque le tiers. À ce stade de la compétition, seul Marseille (en 1936-1937) a fait moins bien (9 défaites). Cependant, Lille est toujours le mieux placé, mais faut-il s’inquiéter ? Après la défaite face à Roubaix, L’Équipe, qui qualifie les Lillois de « méconnaissables » imagine une fin en queue de poisson pour Lille :

« Lille qui, voilà six semaines, faisait figure d’équipe irrésistible, capable d’enlever sans coup férir championnat et coupe, tremble maintenant sur ses bases, se montre inquiète, nerveuse, instable, se fait battre deux fois de suite sur son propre terrain, soumet ses partisans au régime de la douche glacée et nous donne à penser qu’elle finira, une fois de plus, par échouer sur les deux tableaux ! » (25 avril).

Du côté du club, cette mauvaise série sème évidemment le doute. Le président du club, Louis Henno, s’interroge : « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour amener notre équipe à la meilleure condition, nous étudions toutes les combinaisons possibles, lorsqu’un vide se produit pour maladie ou blessure. Bien entendu, nous ne trouvons pas toujours la solution idéale. Mais par contre, nous sommes interloqués, ahuris, stupéfaits lorsque, comme hier, nous voyons évoluer un team sans âme, sans conviction, sans cran. Comprenne qui pourra !  (…) Le bonheur endort. Nous touchons au double but pour lequel nous avons oeuvré au maximum, écarté les obstacles les plus difficiles. Le problème consiste maintenant à ne pas baisser les bras au moment crucial »

Au LOSC, on refuse de parler de crise. Ainsi, au premier étage de la brasserie l’Aubette, là où se trouve le siège du club, le secrétaire Marcel Dassonville réfute tout malaise : « cette demi-finale ne nous tracasse pas davantage qu’un quelconque match de championnat. Nous savons que nos joueurs, physiquement, sont parfaitement au point. Alors nous attendons d’eux qu’ils entament à Paris le sprint final. Et qu’ils le poursuivent mercredi à Lille contre Saint-Etienne ». Et on préfère évoquer l’adhésion du 1000e membre au groupe de supporters « Allez Lille ! ».

L'Équipe_ _le_stade_l'air_[...]_bd6t5100189n_1L’Equipe, 27 avril 1946

Cependant, L’Équipe relate à quel point le club lillois, sous la houlette de son entraîneur Geroge Berry, a resserré les vis et a soumis ses joueurs à un « régime britannique » pour préparer le match de Clermont.

L'Équipe_ _le_stade_l'air_[...]_bd6t51001888_1L’Equipe, 26 avril 1946

Ainsi, puisque le LOSC compte aussi des « travailleurs », on a prié François Bourbotte de se mettre en congés de la direction régionale des PTT où il est salarié, et Bolek Tempowski d’« abandonner la charrue » pour cette semaine. Georges Hatz, le gardien de but, qui a une résidence principale à Paris, est lui aussi prié de rester à Lille pour préparer le match. George Berry explicite le programme : « tous ces garçons manquaient de balle. Quand ils se sont présentés dimanche dernier contre Roubaix, ils n’avaient pas joué depuis le 31 mars. Résultat : exhibition lamentable. Or, le lendemain à Courtrai, contre une solide sélection belge, ils ont fait un match à tout casser. Personne ne les aurait battus ce jour-là. Ne trouvez-vous pas cela un peu… drôle ? Alors j’ai dit « mes petits gars, vous allez sérieusement travailler ». Et mardi, au lieu de les faire reposer, je les ai convoqués au stade. Programme : exercices d’assouplissements et séries de sprints. Et aujourd’hui, ils ont joué un match de mise au point contre les réserves. Ils reviendront encore demain pour un léger galop ». Ce programme intensif convient au capitaine François Bourbotte, qui affirme : « notre équipe a besoin d’être soumise à une activité constante. Alors que d’autres se plaignent de trop jouer, nous, par contre, gagnons à multiplier nos efforts. Notre cohésion et surtout notre esprit de compétition ne s’accommodent pas de passages à vide. C’est la raison pour laquelle on ne nous met pas au vert, comme le font certains clubs. Et maintenant, plus que jamais, il s’agit de retrousser les manches. L’occasion se présente pour nous de faire coup double, en coupe et en championnat. Ce serait idiot de la gâcher ».

Concentration maximale pour que le rêve ne s’évapore pas : cette semaine studieuse devrait permettre aux Dogues de s’imposer. C’est en tout cas ce que pronostique toute la presse, comme L’Équipe, qui assure que « la plus solide technique lilloise doit s’imposer nettement » (27 avril), et la Voix du Nord, qui estime qu’« en dépit des exploits réalisés par Clermont, nous ne pensons pas que qu’il soit de taille à battre l’équipe lilloise, si cette dernière veut bien se donner la peine de disputer sa chance avec ardeur ». Même si Lille « n’a plus sa belle assurance d’il y a deux mois » (VDN), les Clermontois ne devraient rien viser d’autre que « faire un bon match » (L’Équipe) : « sans doute ne seront-ils pas écrasés. Nous ne croyons pas en une marque très lourde en faveur des Lillois ». Le quotidien sportif national considère en effet que les Auvergnats ont tout de même de beaux atouts, que symbolise notamment l’ailier droit Bini, qualifié de « jeune et rapide », à l’image de son équipe globalement « vive et énergique ». Sera-ce suffisant pour contrer une équipe « plus robuste, plus technique, mieux aguerri aux rencontres difficiles »… ?

Le LOSC propose une « éblouissante démonstration de football » (la Voix du Nord), en marquant dès la 40e seconde par Bihel, profitant d’une belle erreur d’un arrière qui n’appuie pas suffisamment une passe en retrait au gardien. Après 6 minutes de jeu, Tempowski porte la marque à 2-0. Par la suite, les Clermontois « réagissent vigoureusement » : ils dominent pendant un quart d’heure et réduisent l’écart par Gévaudan (16e) puis trouvent le poteau du but de Hatz. Le jeu est alors « assez équilibré » jusqu’à la pause, sifflée sur le score de 2-1 pour Lille.

La_Croix_du_Nord_ _[...]_bpt6k50608932_1La Croix du Nord, 2 mai 1946

« Mais les Auvergnats ne sont pas de taille à tenir longtemps cette cadence » ils s’effondrent en seconde période et les Dogues s’en donnent à cœur joie : Tempowski permet à Lille de rapidement mener 3-1 en seconde période. Ce but coupe « jambes, réflexes et réaction » (L’Équipe) chez les giscardiens. À partir de là, « technique individuelle, placement, marquage et démarquage, autorité, vigueur athlétique, rapidité de course et d’exécution constituèrent pour les joueurs nordistes autant d’avantages flagrants » : face à une opposition qui n’a plus la même vigueur, le LOSC se déchaîne avec Vandooren (60e), Bihel (70e), Tempowski encore (74e), puis Lechantre (85e), qui portent la marque à 7 à 1, une « marque brutale » selon L’Équipe. Et encore : selon la Croix du Nord, « l’arbitre, plein de sollicitude aveugle pour le plus faible, oublia de sanctionner quelques fautes graves, dont deux au moins valaient un pénalty » (30 avril).
« Le Vieux-Lille supérieur au Bleu d’Auvergne » (La Croix du Nord) : le LOSC est en finale !

L'Équipe_ _le_stade_l'air_[...]_bd6t5100190k_1L’Equipe, 29 avril 1946

6 buts d’écart en demi-finale de coupe de France : la performance avait déjà été réalisée par le Red Star en 1928, contre le Stade Français (8-2) ; et en 1941, Marseille a écrabouillé Lens 9-1. Les Lensois pourront toujours dire que la guerre les a perturbés.

Voilà les Dogues en course pour un historique doublé, et pour faire de Lille la place forte du football national. Et s’ils devaient choisir, tous préfèrent miser sur la coupe, et ainsi cesser d’être les « brillants seconds » (L’Équipe), comme en 1945 (mais aussi en 1939 avec l’Olympique Lillois). Par bonheur, ils n’auront pas à choisir et rafleront les deux trophées nationaux.

 

Pour davantage d’éléments sur la saison 1945/1946 du LOSC :
http://droguebierecomplotlosc.unblog.fr/2021/03/26/1946-lille-champion-du-calendrier/
http://droguebierecomplotlosc.unblog.fr/2021/03/27/1946-lille-coiffe-ses-adversaires-pour-une-premiere-coupe/

 

Note :

1 L’Auto souligne qu’il y avait « un brouillard si dense qu’on ne vit pas grand chose de ce qui se passait sur le terrain » (17 janvier 1944) ; pour le Grand Echo (17 janvier 1944), le match, en raison des conditions météorologiques, s’est joué « dans des conditions d’irrégularité absolue », « on ne voyait pas à 15 ou 20 mètres ».


Posté le 5 février 2022 - par dbclosc

Lille/PSG 1995 : Fernandez bat Fernandez

La venue du champion de France en titre récemment qualifié pour les demi-finales de Ligue des Champions ne peut rien changer à une règle de cette saison 1994/1995 : à Grimonprez-Jooris, le LOSC est (presque) imprenable. Dans le duel des Fernandez, le Parisien Luis s’incline face au Lillois Jean.

Mercredi 15 mars 1995 : grâce à sa victoire 2-1 face au FC Barcelone de Johan Cruyff (1-1 à l’aller), le Paris-Saint-Germain se qualifie pour les demi-finales de Ligue des Champions. Le champion de France 1994, dans la lignée d’une campagne préliminaire remarquable (6 victoires en 6 matches de poupoule), a offert un grand spectacle et se prend à rêver de succéder à l’Olympique de Marseille au palmarès de la plus prestigieuse des compétitions européennes. Le titre en D1 est déjà hors d’atteinte, tant Nantes domine le championnat, et a fait la leçon au Parc en janvier (3-0 pour les Canaris). Alors, oui, la C1 devient un objectif. Mais avant de rêver plus grand, il faudra d’abord éliminer le Milan AC. Et en attendant, pour le retour du championnat le 22 mars, c’est un obstacle d’une autre envergure qui se présente sur le chemin des Parisiens : le Lille Olympique Sporting Club qui, en 29 journées, a déjà inscrit… 19 buts.

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Le LOSC vit deux saisons en une : un parcours d’européen à domicile, et de relégable à l’extérieur. Après 29 journées, Lille compte 31 points, dont 27 pris à domicile ! Ce qui, si vous comptez bien, ne fait que 4 points pris à l’extérieur (0 victoire, quatre nuls). Dès lors, Lille lutte encore pour son maintien, même s’il n’a jamais été en position de relégable cette année. Avant ce match contre le PSG, les Dogues sont 15e, 3 points au-dessus du premier relégable. Mais, problème, voilà que le LOSC craque à domicile : le week-end précédent, Cannes est venu mettre fin à 6 mois d’invincibilité de Lille à domicile, en gagnant 3-0. Une lourde défaite qui assombrit soudainement une fin de saison que l’on aurait pu espérer à peu près tranquille, tant cette solidité à domicile semblait offrir de belles garanties.

L’espoir est-il seulement permis pour Lille ? Jean Fernandez, l’entraîneur des Dogues, ne semble pas le plus optimiste : « c’est sûr que les jouer une semaine après ce qu’ils ont réalisé contre Barcelone, sans Roche ni Ricardo, il y a de quoi être inquiet ». On se rappelle aussi qu’au match aller, en octobre, Lille avait pris le bouillon à Paris (0-3). Certes, le LOSC était très amoindri, à l’aller, puisque Foulon et Hitoto étaient blessés, Duncker, Carrez, et Bonalair étaient suspendus, et Friis-Hansen était en sélection. Jean Fernandez avait dû appeler dans le groupe les jeunes Gaël Sanz (qui était même titulaire !), Jérémy Denquin et Joël Dolignon. Ainsi, le LOSC est en grande difficulté dès qu’il ne peut pas aligner son « onze » de base (en a-t-il seulement un ?), tandis que, de l’autre côté, la Voix du Nord admire la « griffe » (21 mars) de Luis Fernandez qui, de manière très moderne (et aussi parce qu’il peut se le permettre), procède à un grand turn-over au sein de son effectif. Ainsi, entre le match de Barcelone et celui du LOSC, le PSG est allé se qualifier à Nancy en coupe de France avec 8 joueurs qui n’avaient pas pris part à la coupe d’Europe. Même si le PSG est largué par Nantes en D1, Paris est encore engagé dans quatre compétitions et Luis Fernandez a ainsi « pris une autre dimension » en concernant tous ses joueurs. Comme Kombouaré et Colleter seront suspendus pour le match aller contre Milan, les joueurs savent qu’il y aura des places à prendre, et on pense notamment à l’ancien lillois Oumar Dieng. À Lille, Luis Fernandez ne sera privé que de Daniel Bravo, suspendu, et de Ricardo, qu’il a décidé de ménager.

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Le rapport de forces apparaît donc fortement déséquilibré avant cette confrontation. On a même le sentiment que, du côté du LOSC, la défaite est quasiment déjà actée. Pour Jean Fernandez, « un point, ce serait déjà un super résultat. Et pour prendre un point à une telle équipe, il faut que l’on fasse un de nos meilleurs matches de la saison, qu’eux ne soient pas trop bien, qu’ils n’aient pas de réussite et que nous en ayons beaucoup ». Le LOSC n’a évidemment pas le même effectif que celui du PSG : si quelques jeunes pointent le nez (Leclercq et Sibierski depuis quelques saisons et, plus récemment, Carrez, Dindeleux ou Boutoille), le club est en pleine période de restrictions budgétaires qui l’empêchent de recruter des joueurs qui l’emmènerait un peu plus haut que la 16e place. Mais les choses sont claires depuis l’arrivée de Bernard Lecomte : même si son arrivée comme n°1 au printemps 1994 avait de nouveau fait grincer des dents, car on y voyait un nouveau symptôme de l’instabilité du LOSC, le plan de redressement entamé laisse augurer des meilleurs lendemains à un horizon de trois ans. Interviewé en février dans la Voix du Nord par Guy Delhaye, Bernard Lecomte assure que « notre fin de saison est financée », ce qui n’était pas fait aussi précocement les saisons précédentes, et assure : « une chose est certaine : la Ligue Nationale apprécie nos efforts. Nous ne sommes pas encore en tête de classe, mais nous ne sommes déjà plus dans les derniers » (7 février). Difficile alors pour Jean Fernandez de proposer un grand spectacle : comme il le dit lui-même, « un entraîneur fait en fonction de ce qu’il a ». Et à défaut de stars, les Lillois ont du cœur, et cette équipe 1994/1995 dégage beaucoup de sympathie et de combativité, comme la presse régionale s’en était déjà fait l’écho après le match contre Sochaux en décembre. Selon leur entraîneur, les joueurs ont été « recrutés pour ne pas descendre, pas pour l’Europe. Ils savent ce qui les attendent ». Finalement, Jean Fernandez se révèle comme celui qui tire le maximum de son groupe, eu égard aux qualités de celui-ci. À l’arrivée, ce n’est pas du football-champagne, ça gagne petitement, mais peut-on prétendre à mieux ? Arnaud Duncker et Roger Hitoto nous ont évoqué le système de jeu de Fernandez, parfois frustrant, mais finalement efficace. On peut le résumer de cette façon selon Jeannot, et c’est ce qu’il tentera d’appliquer contre le PSG : « par rapport aux joueurs qu’on a, il faut partir d’une bonne assise défensive et se dire qu’on va essayer de marquer » (21 mars).

Fernandez arrivéePrésentation de Jean Fernandez, juin 1994

En attendant que le club soit financièrement remis à flot, il soigne son image. Bernard Lecomte a lancé plusieurs chantiers visant à faire du LOSC une « entreprise citoyenne », selon ses termes. Il s’agit de se rapprocher du public, dont on a aussi bien besoin pour amener un peu d’argent. Bernard lecomte souhaite aller « dans les quartiers » et faire du LOSC le club de la communauté urbaine. Lors du match contre Monaco en janvier, le club a lancé l’opération « pass’foot », qui consiste en une formule pour les jeunes transport/place assise/panier-repas pour 20 francs. Et a été relancé le « challenge Deschodt ». Mis sur pied en 1989 par Michel Ottelard, de chez McDonald’s, et Yves Bonhomme pour rendre hommage à l’ancien président du LOSC, ce challenge concerne les CM2 des écoles primaires des circonscriptions de Lille-Est, Lille-Ouest, Roubaix, Tourcoing et Douai, et regroupe 1060 enfants, 106 équipes et 82 écoles. Les phases finale se joueront en levers de rideau des prochains matches du LOSC, à Grimonprez. Voilà le LOSC en quête de reconnaissance et de crédibilité.

Nadon quartierJean Claude Nadon au cours d’un entraînement délocalisé à Moulins, avril 1995

 Revenons à la réception du PSG. Outre le score du match aller et le classement actuel, les statistiques ne plaident pas non plus en faveur du LOSC. Pourtant, on sait que Lille est la bête noire du PSG : dans les années 1980, le LOSC a étonnamment remporté tous ses matches contre le PSG à Grimonprez, et a même signé quelques fracassants succès au Parc ! Mais, dans les années 1990, cette tendance semble en train de tourner : après trois 0-0 consécutifs, le PSG a enfin gagné à Grimonprez la saison précédente (2-0). Sur les huit dernières confrontations entre les deux équipes, à Lille ou à Paris, le LOSC n’a marqué qu’une fois, par Kennet Andersson. Mais pour Christian Perez, ancien du PSG, et moins pessimiste que son entraîneur, ce n’est « pas infaisable » : « ils n’auront certainement pas la même motivation contre nous [que contre Barcelone] ! Et c’est vrai qu’ils sont moins bien en championnat. Je pense que ce qui les intéresse le plus, outre la coupe d’Europe, c’est la coupe de France ».

Du côté de Lille, on considère que le danger n°1 est George Weah. Comment empêcher le double buteur de l’aller de s’exprimer ? Jean Fernandez annonce : « nous allons jouer en zone. Mais, de toute façon, avec un joueur de cette classe, vous pouvez opter pour un marquage individuel ou une défense en zone, s’il est dans un grand jour… ». Bref, on rentre sur le terrain, on croise les doigts, on serre les fesses, et vice-versa, et on verra bien ce qu’il se passe.

Au niveau de l’effectif, à Lille, Farina et Boutoille sont blessés ; Cissé est suspendu ; Rollain, très peu présent cette saison, est mis à disposition de la réserve.

Le match se déroule un mercredi soir. Fabio Capello, l’entraîneur du Milan AC, est attendu. Avec lui, environ 10 000 personnes : c’est moins que contre Sochaux, à moins que ce ne soit plus, en tout cas ce n’est pas à guichets fermés. En lever de rideau, lors du challenge Deschodt, l’école Michelet de Loos bat l’école Georges Brassens de Sainghin-en-Weppes.

Voici l’équipe lilloise :
Nadon ; Leclercq, Carrez , Dindeleux Lévenard ; Bonalair, Friis-Hansen, Hitoto, Duncker, Sibierski ; Assadourian

Exceptionnellement, Bonalair monte d’un cran pour renforcer une ligne de milieux défensifs déjà bien fournie, puisqu’Hitoto a été préféré à Perez. Pour la Voix du Nord, c’est une « organisation extrêmement frileuse en apparence ». En effet, on peut considérer que Lille joue à 9 derrière, avec les seuls Sibierski et Assadourian pour tenter quelque chose devant.

Pour le PSG :
Lama ; Llacer, Kombouaré, Roche, Cobos ; Le Guen, Guérin, Raï, Valdo ; Weah, Ginola.

La LNF a lancé l’opération « le printemps du foot ». Nadon et Lama, accompagnés par un jeune joueur de chacun des deux clubs, ont lu un message avant le coup d’envoi, appelant l’ensemble des acteurs d’un match à retrouver la convivialité, le respect des autres, le plaisir du jeu, et la joie d’être ensemble. Les deux jeunes ont ensuite donné un brassard à chaque joueur et aux arbitres sur lequel figure le message « le foot, c’est la fête ». Un peu comme la frite.

La Voix du Nord s’interroge : « l’entraîneur lillois jouait-il le 0-0, en espérant secrètement qu’un contre, qui sait, pourrait être mené à terme ? » Allons, il n’y a aucun secret là-dedans ! Dès la 4e minute, le danger Weah se confirme, avec un petit pont sur Dindeleux et un centre dans la surface, mais Leclercq intervient « avec une grande détermination. Présent le LOSC ! ». Et Lille se montre aussi, avec un premier arrêt délicat pour Lama suite à une combinaison entre Sibierski et Assadourian (6e). Dans la minute suivante, « Sibierski décochait un tir lointain qui rebondissait devant Lama. Surpris, le gardien parisien relâchait le ballon. Arrivant le premier sur les lieux, Duncker rata complètement son tir, par excès de précipitation ». Fabio Capello arrive au bout de 20 minutes. La Voix rapporte que l’hôtesse VIP qui l’accueille, ne l’ayant pas reconnu, lui a demandé à quelle société il appartenait.

Sibierski14
Dans l’ensemble, Lille tient le choc, avec une défense solide et des joueurs mordants (« malgré leurs faiblesses techniques, les Nordistes avaient le mérite de se battre sur tous les ballons »). Mais il semble difficile de marquer un but : « sur un plan offensif, Sibierski et Assadourian se retrouvaient plus d’une fois à deux contre… sept ! ». Par la suite, c’est encore Lille qui se montre timidement, avec un tir contré de Sibierski, puis un cafouillage dans les six mètres parisiens dont Dindeleux est proche de profiter (43e) ; « le PSG boucla la première mi-temps au petit trot, en se contentant de placer quelques accélérations. Épisodiques, certes, mais toujours marquées du sceau de la qualité ». Lille tient à la pause : 0-0.

Friis Weah HitotoPhoto HistoireduPSG

« À la mi-temps, nous nous sommes dits que ce serait dommage de nous louper. Nous ne voulions pas avoir de regrets » note Eric Assadourian. Mais à la reprise, c’est Paris le plus dangereux, profitant d’une rare erreur lilloise : perte de balle d’Hitoto, et frappe de Ginola, au-dessus (49e). Quelques minutes plus tard, Nadon est contraint de jouer un ballon de la tête dans sa surface, mais est battu au duel aérien par Weah. Fort heureusement, Dindeleux suit et sauve la maison lilloise (53e).

« Ce PSG qui semblait tranquillement attendre son heure » est surpris à la 55e : Sibierski lance Assadourian dans le couloir droit. Le centre à ras de terre d’Assad passe derrière toute la défense et devant le but parisien, puis trouve Friis-Hansen au second poteau, qui reprend et marque : 1-0. « Incroyable ! » pour la Voix du Nord. Voilà qui est bon signe c’est la 13e fois que Lille ouvre le score cette saison, et ça n’a donné qu’une défaite (contre Nantes) trois nuls, et 8 victoires.

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Luis Fernandez fait alors entrer Séchet et Nouma (sous les acclamations du public) aux places de Raï et Valdo (63e) pendant que Jean Fernandez, trop content de son fragile équilibre, gardera le même onze jusqu’à la fin du match. Les Parisiens mettent alors une grosse pression sur le but lillois : Guérin, à bout portant, se heurte à Nadon qui « sort le grand jeu » (65e). Puis Le Guen frappe un coup-franc que Weah dévie de la tête, ça passe juste à côté (70e). Lille a laissé passer l’orage. Et les Dogues sont proches de faire le break sur un remake de l’action de la 55e : Assadourian centre à ras de terre au second poteau, et cette fois Duncker reprend mais, face au but presque vide, il ne trouve que le petit filet (73e).

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En toute fin de match, Paris pousse de façon désorganisée, et la défense, notamment Carrez et Dindeleux, font bonne garde. Le LOSC s’impose 1-0, et le PSG est la 8e victime de la saison du redoutable 1-0 des Dogues.

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C’est « un sacré bol d’oxygène pour nos lillois » : avec cette victoire, Lille rattrape le faux-pas de Cannes et prend 5 points d’avance sur la zone de relégation. Il reste 8 matches, et ne manquent a priori que 7 ou 8 points pour se maintenir. Et avec une défense si solide, Lille peut voir venir : Carrez et Dindeleux, Carrez/Dindeleux bras dessus, bras dessous au coup de sifflet final, savourent : « si nous ne sommes pas heureux ce soir, nous ne le serons jamais. Mais Weah, quel joueur ! En plus, il n’arrête pas de mettre des coups. Mais il n’a pas marqué. Avec Fredo, nous avons donc rempli notre contrat » se réjouit Cédric Carrez. Jean Fernandez salue ses deux défenseurs centraux : « ils ont été grands ce soir ».

Dindeleux5
Pour le buteur danois, « ce qui comptait, c’était de donner une autre image que celle que nous avions laissée devant Cannes. Je crois que nous y sommes parvenus ». Nadon, lui aussi décisif, souligne que « l’objectif était de réagir, nous l’avons fait. On a senti, ce soir, un groupe qui voulait gagner à tout prix ». C’est presque l’euphorie pour Fabien Leclercq, qui voit le LOSC déjà maintenu : « en jouant comme cela, on est obligé de se sauver ».

Paris Top 5
Bien sûr, Lille n’a pas offert une démonstration de football mais a fait preuve de « formidables qualités morales ». Après Cannes, c’est une « réaction d’amour propre », la « victoire du coeur » : « ils se battirent comme des chiens et jouèrent un football franc, direct, celui qui, au fond, cadre le mieux avec leurs capacités. Et le miracle eut lieu. Divine surprise ».

Comme il l’avait planifié, Jean Fernandez a joué la sécurité en espérant une brèche : « j’avais souhaité mettre en place une organisation défensive et jouer sur nos points forts, entre autres la contre-attaque. Techniquement, on ne pouvait pas lutter. Alors on a toujours couru et on s’est dit qu’il y aurait peut être trois ou quatre occasions ; à 1-0, on prend un net ascendant psychologique. Il nous fallait continuer à rester bien organisés en défense et contrer à la moindre occasion. On peut d’ailleurs marquer un deuxième but… ». Oui, mais cette année, ça ne se fait pas !

Friis-Hansen
Chez les Parisiens, on regrette le manque de constance de l’équipe, et on reconnaît la plus grande envie des Lillois, comme chez Bernard Lama : « il est clair que nous avons fait preuve de trop de suffisance ce soir. Quand on a affaire à une équipe bien regroupée, jouant avec son cœur, il est toujours très difficile de tenir le choc. Les Lillois ont plus mordu dans le ballon que nous. Fabio Capello aura vu nos défauts… ».

Lille se maintiendra avec quelques frayeurs jusqu’à la 35e journée, avant de finir avec trois victoires consécutives, dont la dernière, contre Lens. Et Grimonprez (hormis en 1997), restera une citadelle imprenable pour le PSG (de même que le Stadium Nord).

Paris se consolera en gagnant les deux coupes nationales car, en Ligue des Champions, il a été sorti par Milan (0-1 ; 0-2). N’oublions pas que Fabio Capello a trouvé la clé chez Jean Fernandez.


Posté le 18 septembre 2021 - par dbclosc

Manchester/Lille 2001 : la tête haute

La tête haute

Il y a 20 ans jour pour jour, après une brillante qualification contre Parme, vainqueur de la Coupe UEFA en 1999, le LOSC s’en allait défier Manchester United, vainqueur mémorable de la Ligue des Champions la même année. A Old Trafford, les Lillois passent très près d’un nouvel exploit européen.

 

Après son exploit retentissant contre Parme, le LOSC hérite d’un groupe relevé. Manchester United, l’Olympiakos et le Deportivo défieront le LOSC. Accessibles aux supporters dans un pack compris entre 45 et 95 € selon les tribunes, ces matchs de gala auront lieu au stade Bollaert, pour des raisons évidemment complotistes.

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10 septembre 2001. Autour et dans le stade Bollaert, des ouvriers s’agitent. Dans un peu plus de 48 heures, le LOSC recevra La Corogne pour le coup d’envoi de la phase de groupes. D’ici là, pour répondre aux cahiers des charges de l’UEFA, l’équivalent de 1100 mètres de publicité doit être provisoirement occulté. La vaisselle lensoise est mise de côté. Les noms des partenaires dans la partie VIP sont astucieusement recouverts d’autocollants rouge et blanc. En fin de journée, sous l’œil de Pierre Dréossi, le drapeau lillois domine les 42 000 places.

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Photo : G. VAN SEVENDONCK

 

Pendant ce temps, les Lillois ont traversé la frontière départementale et sont arrivés à Anzin-Saint-Aubin, dans un hôtel propriété de Gervais Martel, avant de s’entraîneur sur le terrain du RC Arras. En fin de journée, pour répondre aux obligations, un court entraînement a eu lieu sur la pelouse de Bollaert, avant un point presse durant lequel Vahid Halilhodzic et Djezon Boutoille sont apparus sereins. Rappelons que les récentes venues du LOSC à Bollaert sont plutôt de joyeux moments, que ce soit en février à l’occasion d’une victoire inoubliable, ou plus récemment en août lors d’un match nul décroché dans les dernières minutes. « Nous avons demandé à occuper le vestiaire des visiteurs », sourit Djezon. Un vestiaire d’invaincus.

La sérénité qui transpire de l’entraîneur et du capitaine reflètent l’excellent début de saison du LOSC. Après six journées, le LOSC est quatrième et invaincu. Meilleure défense du championnat, il a aussi su réagir après avoir concédé trois fois l’ouverture du score (toutes en deuxième période, qui plus est) : contre Lorient lors de la 2e journée ; contre Lens lors de la 5e journée ; et plus spectaculairement, contre Montpellier lors de la 4e journée. Enfin, il a poursuivi son sans-faute à domicile en s’imposant devant Guingamp.

Néanmoins, le 12 septembre, l’UEFA annonce le report du match au 10 octobre. L’effondrement des deux tours (nous ne parlons pas ici de la vaillante et indestructible paire Cygan-Fahmi) et l’attaque du Pentagone (nous ne parlons pas non plus de la Citadelle) ont eu raison de la tenue de la compétition. Vahid, « bouleversé » selon Francis Graille, exprime sa stupéfaction : « Dans ma vie, j’ai connu des désastres liés à la guerre. Et, naïvement, je croyais avoir tout vu. Mais là, ce sont des images d’apocalypse, en direct ». La LNF (ancien nom de la LFP) s’est aligné sur la décision de l’UEFA en reportant également le seul match professionnel qui était prévu : Wasquehal-Martigues est reporté !

 

Rothen ne s’enflamme pas

Alors que les débuts du LOSC en Ligue des Champions sont décalés d’une semaine, un (Philippe) périlleux déplacement à Troyes s’annonce. Également européens, les Troyens semblent faire un début de saison correct (9 points en 6 journées), malgré un double coup d’arrêt suite à la réception de l’OL et d’un déplacement à Monaco (deux défaites 2-0).

Vainqueur de la confrontation lors de la saison précédente, l’ESTAC peut aussi sur un turnover : Cygan, Pichot, D’Amico, Br. Cheyrou, Boutoille et Bakari ne font ainsi même pas le déplacement, tandis que Michalowski, Schmitz, Sterjovski, Be. Cheyrou et Murati sont titularisés. Quatre poteaux troyens, un penalty arrêté par Wimbée et un but lillois plus tard, le LOSC rejoint le Nord en avion (!) et avec les trois points. Un match sur lequel nous sommes revenus il y a 5 ans.

 

Le grand défi

Pour sa première expérience en Ligue des Champions, le LOSC se déplace donc sur la pelouse du club le plus riche du monde. Renforcés par les arrivées de Veron (pour un montant record en Angleterre), de Van Nistelrooy et de Laurent Blanc, les Reds viennent de quitter le podium après une défaite 4-3 à Newcastle. S’il s’agit de la première de la saison, la perméabilité défensive surprend : après 5 journées, Fabien Barthez a déjà encaissé 10 buts. Le défi qui attend le LOSC reste immense.

A la veille du match, un petit détour par la boutique s’impose. Tout le monde y va de ses achats : Fahmi achète ainsi un maillot pour son neveu : « il n’aime pas particulièrement Manchester, mais ce sont les mêmes couleurs que Lille » ; Murati repart avec un maillot floqué Beckham, qu’il a récemment martyrisé lors d’un Angleterre-Albanie ; Greg Wimbée fait floquer les siens du numéro 1. Un irréductible milieu argentin choisit toutefois de ne pas faire comme tout le monde : « je n’achèterai rien. Ce n’est pas une équipe que j’apprécie particulièrement, et puis on est adversaires. Moi, je porte les couleurs du LOSC ». Le shopping ne s’éternise toutefois pas, Vahid rappelant qu’« on n’est pas venus pour se promener dans la boutique ».

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Photo : G. VAN SEVENDONCK

 

Du côté de Manchester, on se demande d’où sort cette équipe. Ce n’est pas la condescendance de Barthez en conférence de presse qui aidera. United Review, le magazine du match, s’attarde sur Mikkel Beck et son expérience en Premier League, mais aussi sur Erwin Vandenbergh, « l’un des plus prolifiques buteurs du monde ».

Après une minute de silence en hommage aux victimes des attentats du 11 septembre, Old Trafford ne se réveille pas. Le début de match, tant redouté, montre surtout la sérénité et une organisation infaillible. Puis la machine mancunienne se mit en route. Par Van Nistelrooy d’abord (18’), mais surtout par Giggs, dans les secondes suivantes. Et quand on pense que la défense craque, Wimbée s’interpose brillamment devant Scholes (25’). Si les côtés souffrent, l’entrejeu lillois brille et domine son adversaire. Cheyrou, Bakari et N’Diaye donnent ainsi les premières sueurs froides aux Red Devils. A la pause, les craintes ont changé de camp.

Au retour des vestiaires, le public commence à montrer son mécontentement. Le petit ne se laisse pas manger, et ça n’est visiblement pas acceptable. Mais la vitesse de Giggs ne trouble pas Cygan-Fahmi, imprenables. Mieux, Bakari semble de plus en plus à son avantage (58’, 60’). Dépité, Manchester s’en remet aux frappes de loin, mais Veron trouve les gants de Greg.

Malheureusement pour les Lillois, le scénario cruel s’écrit à la 89’, quand la seule erreur de la défense lilloise se concrétise par l’ouverture du score de Beckham. Dans la foulée, Boutoille manque l’égalisation.

La « performance » conquiert même l’immonde presse anglaise. Le Guardian indique ainsi que « l’histoire de ce club est remarquable : surgissant des profondeurs de D2 pour atteindre les sommets de l’épreuve reine d’Europe, il mérite le respect ». Les prestations de Wimbée, Bakari mais surtout Cygan, qui combleraient les manques défensifs mancuniens, sont soulignées. Héroïsme et frustration.

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Photo : Patrick DELECROIX

 

Et pourtant, malgré cette courte défaite, n’y a-t-il pas plus beaux débuts pour le LOSC que le Théâtre des Rêves ? Trois ans et quelques jours après avoir repris l’équipe en main, la qualité de mise en scène de Vahid est-elle encore à questionner ? Avec un casting relativement modeste sur le papier mais avec une capacité à distribuer les bons rôles aux bonnes personnes, n’a-t-on pas été servi en drames, rebondissements, coups de théâtre, au grand dam de nos adversaires ? Et surtout, alors que beaucoup questionnent la capacité de l’équipe à se mettre à niveau (de la Ligue 1 d’abord, puis du haut de tableau, désormais de l’Europe), le rêve ne semble pas prês de s’arrêter.

 

 Le résumé de France 3 :

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Posté le 13 août 2021 - par dbclosc

Les antécédents lillois de Joce The Boss Gourvennec

Loin des rumeurs et des calomnies véhiculées par les forces du complot contre le LOSC, il s’avère que le recrutement de Jocelyn Gourvennec au poste d’entraîneur de l’équipe première relève d’une stratégie mûrement réfléchie par les dirigeants, et constitue en outre un hommage explicite à l’histoire du club.

Jocelyn Gourvennec a en effet de nombreux points communs avec diverses personnalités passées par le LOSC ; certains événements de sa carrière résonnement même étrangement avec la vie du club. En voici un aperçu non-exhaustif :

 

Comme Patrick Collot, il a marqué un but-casquette à Bernard Lama au Parc des Princes

La vidéo a fait le tour des bêtisiers sportifs des années 1990 : en novembre 1994, Rennes, de retour en D1, se déplace à Paris. Au quart d’heure de jeu, un centre rennais aboutit au troisième poteau, où ne se trouve personne. Le ballon va tranquillement sortir en touche lorsqu’un ramasseur de balle, accomplissant parfaitement son travail, rend le ballon à Bernard Lama…. sauf que le ballon n’était pas sorti des limites du jeu. L’arbitre siffle alors une balle à terre. Le parisien Llacer, pressé par Le Pen, dégage n’importe comment (on fait rarement des choses intéressantes sous la pression de Le Pen). Les Bretons récupèrent et Gourvennec, à une vingtaine de mètres, place une frappe moyenne qui, déviée, devient franchement mauvaise, mais parvient tout de même à tromper Lama. Un an et demi plus tard, Patrick Collot, sachant que Bernard Lama est encore déstabilisé par cette mésaventure, dévisse son centre : Bernard assure le reste, et Lille reste en D1.

http://droguebierecomplotlosc.unblog.fr/files/2021/08/les-plus-beaux-buts-de-1ere-division-francaise-1994-1995_6bxl0khv_ay4w.mp4


Comme Yusuf Yazici, il a manqué un pénalty au Parc des Princes

Lors de ce même match de novembre 1994, alors que le score est de 1-1, le n°10 rennais tente de redonner l’avantage à ses couleurs juste avant la pause : mais son tir est détourné en corner par Bernard Lama. Plus de 26 ans après, Yazici, soucieux de remporter le championnat, contribue à bazarder la coupe de France en frappant son péno sur Navas. Dès lors, la complicité entre les deux meneurs de jeu est évidente : à son arrivée, Gourvennec s’est entretenu personnellement avec le Turc et lui a confié combien ce penalty mal frappé l’avait ému.

Comme Milenko Acimovic, Michel Bastos et Geoffrey Dernis, il a marqué sur corner direct

Acimovic et Michel Bastos (tous à Metz, et même deux fois pour le Brésilien) et Dernis (contre Séville) ont marqué sur corner direct en faveur du LOSC : un geste assez rare en football, que Jocelyn Gourvennec a réalisé face à Nantes lors de la saison 1994/1995. Il permettait alors à Rennes d’égaliser contre les futurs champions de France.

 Image de prévisualisation YouTube Et encore bravo à Claude Makélélé !


Comme Vahid Halilhodzic, René Girard, Jacques Santini et Arnaud Dos Santos, il a marqué contre le LOSC quand il était joueur

On connaissait la liste des joueurs qui, ayant marqué contre le LOSC, y signent ensuite. Le joueur-buteur contre le LOSC qui devient ensuite entraîneur est une tradition moins connue et plus vicieuse, que fait perdurer Jocelyn Gourvennec : c’était en octobre 1996, lors d’un joli nul entre Lille et Nantes (3-3). Avant lui, en championnat, Arnaud Dos Santos (une fois), Jacques Santini (une fois), René Girard (trois fois) et Vahid Halilhodzic (six fois) ont réussi cette sombre « performance » et fait ainsi partie des personnalités qui ont une sorte de dette à l’égard du club à leur arrivée.

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Comme Thierry Froger, il a remporté un trophée juste après son arrivée

ça, on ne pouvait pas le prévoir à coup sûr, mais Joce remporte son premier trophée 25 jours après sa présentation officielle. C’est bien moins que Thierry Froger, qui a remporté son premier trophée le 26 juillet 1997, soit deux mois et 6 jours après sa présentation officielle (le 20 mai 1997) : c’était le Challenge Emile-Olivier, souvent oublié des palmarès. Le LOSC avait battu Lens en finale 1-0 grâce à un but de Djezon Boutoille.


Comme Vahid Halilhodzic, il commence en championnat par un nul 3-3 alors que le LOSC était mené de deux buts à 10 minutes du terme.

On s’en souvient : Vahid Halilhodzic a débuté le 19 septembre 1998 contre Le Mans avec un scénario qui se réitérera maintes fois durant son aventure lilloise : marquer en fin de match. Mené 1-3 à la 80e minute, le LOSC revient grâce à Laurent Peyrelade (82e) puis Jean-Louis-Valois (90e). Pour la première de Gourvennec à la tête du LOSC en championnat, score similaire, et fin de match assez semblable avec une remontée lilloise signée Ikoné (81e) puis Yilmaz (97e). Après le Vahid Time, le Joce Time ?


Comme Angloma, il se prénomme Jocelyn.

Il ne semble pas nécessaire de développer outre mesure.


Comme Mikkel Beck et Flavien Le Postollec, son nom termine en [ec]

Que dire de plus ?


Comme Fernando D’Amico, il a été élu meilleur joueur de D2

Fernando « trois poumons » D’Amico est récompensé au printemps 2000 de l’étoile d’or France Football « meilleur joueur de D2 » : la performance est d’autant plus remarquable qu’elle échoit ordinairement à un joueur « offensif » (c’est-à-dire plutôt attaquant ou n°10, car Fernando « je remonte mon short » D’Amico est loin d’être inoffensif).

Et précisément, c’est arrivé au n°10 Jocelyn Gourvennec : c’était à l’issue de la saison 1993/1994. Rennes termine deuxième (derrière Nice) et retrouve la première division. Gourvennec prend part à 40 matches (poule à 22 clubs) et inscrit 14 buts.

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Comme Rudi Garcia (deux fois) et Christophe Galtier, il a terminé 2e de son groupe d’Europa League

Après le gain de la coupe de France en 2014, Guingamp se retrouve qualifié en Europa League : les Bretons s’en tirent bien avec une deuxième place dans leur poule, derrière la Fiorentina, et devant le Dynamo Minsk et PAOK Salonique. Le LOSC n’a jamais fait mieux, puisqu’il a également terminé à la même position en 2009 (derrière Valence, et devant Genoa et Slavia Prague), en 2010 (derrière Sporting Lisbonne, et devant La Gantoise et Sofia) et en 2020 (derrière Milan, devant Sparta Prague et Celtic Glasgow).

Comme Adil Rami, Dimitri Payet, Florian Thauvin, Pierre-Emmerick Aubameyang, Divock Origi et Erwin Vandenbergh, il a perdu une finale de C3

C’était en 1999 avec l’OM, face à Parme, petit club italien qui semblait imbattable aux Français jusque 2001. Notons que lors de l’inoubliable demi-finale retour des Marseillais à Bologne, c’est Joce The Boss qui trouve l’ouverture en servant parfaitement Maurice qui obtient le pénalty.


Comme Djezon Boutoille et Nicolas Plestan, il a marqué pour son premier match de coupe Intertoto

Jocelyn Gourvennec marque contre Kaunas en juin 1996, avec Nantes : ce n’est pas son premier match de coupe d’Europe, car il avait déjà pris part à des matches de Ligue des Champions lors de la saison précédente, mais c’est son premier but européen, pour son premier match de coupe Intertoto. Une performance déjà réalisée par Djezon Boutoille, en juillet 2002 à Bistrita, et par Nicolas Plestan, en juillet 2004 contre Minsk.

On peut sans doute également trouver ici un point commun avec quelques-unes de nos chouchoutes de l’équipe féminine, qui ont probablement déjà marqué contre des connasses.


Comme le LOSC, il a fait le yoyo entre D1 et D2

D2 de 1988 à 1994 puis de 2004 à 2006, D1 entre 1994 et 2004 : cette capacité à évoluer d’une division à l’autre rappelle une partie de l’histoire de notre club qui, régulièrement, changea de division de 1956 à 2000.


Comme un bon gars du Nord, il a beaucoup affronté Lens

19 fois en tant que joueur professionnel en championnat, pour seulement 7 victoires, et un but marqué, à l’occasion d’une victoire 4-0 avec Nantes au stade Bollaert, ahaha.


Posté le 31 mars 2021 - par dbclosc

Un retour en D1 sans ambivalence

L’issue de la saison ne faisait guère de doute depuis un moment mais, le 31 mars 2000, en battant Valence 4-1, le LOSC rejoint officiellement la D1. Et loin de l’image du club claudiquant, boitillant, ou franchement sur le point de se casser la gueule des années 1990, le promu est en excellente santé. La victoire contre Valence signe donc un retour en D1 sans ambivalence.

Après deux échecs dans ses tentatives de remonter en première division, le LOSC repart lors de l’été 1999 pour une troisième saison consécutive en D2. Très rapidement, l’équipe trouve ses marques et le championnat ressemble à un cavalier seul pour le LOSC. On a parlé de cette saison dans cet article, et nos entretiens avec Fernando D’Amico, Grégory Wimbée, Patrick Collot ou Djezon Boutoille y sont également largement revenus. Intéressons-nous spécifiquement au match qui confirme officiellement la remontée du LOSC : Lille/Valence, le 31 mars 2000.

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Deuxième fête à venir

Avant le précédent match à Grimonprez (contre Caen le 10 mars), Vahid Halilhodzic avait déclaré qu’en cas de victoire, la montée serait acquise. Ça n’aurait pas encore été vrai mathématiquement mais, sauf catastrophe, 3 points contre les Normands rendaient cette hypothèse tout à fait raisonnable. Et à vrai dire, cette hypothèse est crédible depuis des mois. Depuis la fin de l’été, quand Lille caracolait déjà en tête du championnat ; et, pourquoi pas, depuis la fin du championnat précédent, que le LOSC avait terminé en trombe (deuxième équipe sur les matches retour, derrière Sedan), même s’il avait échoué à la différence de buts.

Le LOSC a battu Caen (3-2) ; et, puisque le coach l’avait décrété et avait donc autorisé la fête – ou peut-être voulait-il subtilement que le public fête son président pour sa dernière -, le LOSC était en D1 et le public avait envahi la pelouse. Fêter une remontée alors que l’hiver n’est pas terminé, voilà qui est probablement inédit. Mais il est annoncé qu’il y aura une autre fête : après un nul à Cannes (2-2), il ne manque désormais que 2 points aux Dogues pour assurer mathématiquement leur retour dans l’élite (voire 1 seul si on considère que la différence de buts entre Lille et Ajaccio, 4e, – + 25 contre 0 – vaut 1 point). Autrement dit, une victoire face à Valence, et c’est réglé.

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 Motivés jusqu’au bout

Les Lillois ne risquent-ils pas de terminer la saison en roue libre, avec une telle avance, et donc de laisser filer leurs derniers matches ? Pour Frédérik Viseux, il en est hors de question : « il reste huit rencontres et nous allons les jouer à fond. C’est une question d’éthique vis-à-vis de nos adversaires ». Rappelons au passage que la saison précédente, Saint-Etienne, largement en tête, avait battu Lille lors de la 30e journée (3-2), et avait ensuite signé 4 défaites et 4 nuls sur les 8 dernières journées. Autrement dit, les Verts n’avaient pas franchement joué le jeu jusqu’au bout, et avaient même « offert » 3 points à Sedan (qui a terminé 2 points devant Lille). Évitons donc de renouveler ce lamentable exemple. Fred poursuit : « pour le match contre Valence, la motivation vient d’elle-même, car nous avons un petit sentiment de rachat après le match nul à Cannes. Nous nous devons de réagir. Pour les dirigeants, pour les supporters, pour nous-mêmes, ce serait très bien de faire la fête dès vendredi. Pour l’instant, entre les joueurs, rien n’est prévu. Nous improviserons. Ensuite, il restera ce titre de champion de D2. Sur une carte de visite, c’est autre chose qu’une simple montée avec Sochaux1. Nous avons à cœur de prouver que nous n’avons rien volé. Les retrouvailles avec le public se sont scellées en fin de saison dernière, lors de l’ultime match à domicile, contre Sedan. Cette année, il y a eu encore quelques ratés, comme lors de notre défaite contre Sochaux ou du match difficile contre Niort. Ce serait bien de réussir une vraie fête ensemble. ». Un joueur qui s’excuse presque pour un nul à l’extérieur et pour une laborieuse victoire à domicile : quelque chose a changé dans ce club.

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Une formalité

Lors du match aller, drômois et nordistes se sont séparés sur un score nul (2-2). Pour cette 31e journée de championnat, 13 582 personnes ont pris place à Grimonprez-Jooris. Les Valentinois, que l’on percevait comme devant faire une saison tranquille dans cette D2, sont très mal en point : ils ont 19e, à 8 points de la place de premier non-relégable. Autant dire que, dans ces conditions, on se demande si la Drôme adhère à un boss (Denis Zanko, l’entraîneur).

Sur le terrain, le LOSC n’est pas du tout inquiété, et ouvre logiquement le score juste avant la pause par Bakari (43e), qui coupe au premier poteau un centre de Momo Camara, de nouveau prêté par Le Havre au mercato d’hiver.

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La présence d’Alain Raguel en face n’y fait rien : le LOSC double la mise grâce à une affreuse sortie du gardien de Valence qui, pressé par Bakari, renvoie sur Boutoille, qui marque de loin mais dans le but vide (2-0, 61e).

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Devant une faible opposition, Viseux s’amuse à droite et sert Boutoille : à l’angle de la surface, il envoie un extérieur du pied droit qui termine dans le filet opposé, quel beau but, quel homme (3-0 68e) !

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Dans la minute suivante, un petit relâchement qui a dû gâcher la soirée d’Halilhodzic permet à Valence de marquer par Correia (3-1, 69e). « Et on s’en fout ! Et on s’en fout ! » chante le public lillois. Pour l’égayer davantage, Eric Assadourian entre en jeu et est encore, toujours, chaleureusement applaudi (75e). à quelques minutes du terme, l’envahissement du terrain se prépare : quelques dizaines, centaines (?) des supporters, notamment du côté des DVE, sont déjà sur le bord de la pelouse, prêts à bondir pour fêter leurs héros. C’est ce qu’ils finissent par faire, mais un peu prématurément : à la 90e, Jean-Louis Valois se trouve côté gauche et envoie une frappe en angle fermé qui termine dans la lucarne (4-1). C’en est trop pour les impatients qui se jettent sur le buteur et interrompent le match quelques minutes (car ce n’est pas fini). Tout revient vite dans l’ordre.

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Un match interrompu pour envahissement festif, on n’avait pas vu ça à Lille depuis 1985 et un match de coupe contre Bordeaux. En revanche, un match interrompu pour envahissement « hostile », c’était 11 mois auparavant, contre Amiens : « tout va très vite dans le football ».

 

Y a de la joie

Cette fois, c’est bon ! Lille retrouve officiellement la première division. La pelouse de Grimonprez est envahie. Quelques joueurs sont portés en triomphe, puis toute l’équipe salue le public depuis le bas de la tribune « Officielle ». Halilhodzic et Dréossi terminent dans la piscine du vestiaire, qui n’avait pas dû servir de lieu de fête depuis un Lille-Lyon de 1996. Pour quelques 300 supporters, la fête se poursuit sur la Grand’Place, où on retrouve « Nicolas, de Marquette » , qui estime que, comme le LOSC est trop fort, la fête manque de spontanéité : « la saison a été tellement exceptionnelle que le suspense a été tué trop vite. Cette accession n’a été une surprise pour personne et du coup il n’y a pas l’euphorie qu’il y aurait pu y avoir si tout s’était joué le dernier soir ».

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Il y a de la joie chez les Lillois. Que l’on regarde les propos rapportés par la Voix du Nord ou par le Magazine du LOSC de mars 2000, on souligne, outre les excellents résultats – un record à l’époque – le lien retrouvé entre le LOSC et son public : « on a gagné une grande bataille, on a nos supporters ! Auparavant on se moquait du club. C’était un éternel sujet de rigolade. Aujourd’hui, on le respecte. On retrouve du plaisir à son contact. Notre plus belle victoire est là » (Halilhodzic) ; « s’il ne fallait retenir que deux choses de cette saison, c’est d’abord que nous avons un groupe fantastique et ensuite que le club a réussi à se réconcilier avec son public » (Dréossi) ; « une vraie amitié nous unit » (Wimbée) ; « cette saison est fantastique » (Viseux).

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Sur de bons rails

« Je souhaite de tout cœur bon vent au futur LOSC » déclare le désormais ex-président Lecomte. Sous la présidence Lecomte, il s’est fortement professionnalisé et a, semble-t-il, placé les bonnes personnes aux bons endroits. Outre Pierre Dréossi, citons :

Jean-Charles Canonne, président de l’association LOSC, qui définit et met en oeuvre la politique de pré-formation et de formation, la politique sociale ainsi que le partenariat avec les clubs de la métropole et de la région.

Philippe Lambert, préparateur physique ;

Jean-Michel Vandamme, responsable de la pré-formation et de la formation ;

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Jean-Noël Dusé, entraîneur des moins de 17 ans et, avec son épouse, en charge du centre de formation ;

Rachid Chihab, entraineur des moins de 15 ans ;

Eric Guérit, entraîneur de la CFA ;

Michel Robillard, entraîneur de la PH ;

Jean Paul Delporte, chargé des relations avec les clubs partenaires.

Notons aussi que, cette saison-là, le LOSC atteint la finale de la coupe Gambardella, un an après en avoir été éliminé en demi-finale ; Maton et Delpierre sont sélectionnés équipe de France des moins de 18 ; Coque et Moussilou en moins de 17.

En outre, depuis quelques années, le LOSC s’est rendu visible, sous l’action notamment de Michèle Lecomte : on se rappelle les campagnes d’affichage en ville inaugurés dès la saison 1997/1998 avec le portrait de Jean-Marie Aubry, la mise en place d’une boutique à Euralille (jusque janvier 2000) avec la venue régulière de joueurs ; ou cette année, le retour d’un mensuel – de qualité – distribué gratuitement au stade, en plus de l’habituelle feuille de match. En D2, le LOSC a, à chaque saison, battu son record d’abonnés, pour arriver à 3 600 en cette saison 1999/2000.

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Derrière Vahid

Sur le terrain de l’équipe première, le travail d’Halilhodzic est unanimement reconnu. Ce LOSC-ci a le luxe de pouvoir préparer la saison prochaine de façon très précoce. L’entraîneur dresse donc une feuille de route et prévoit quelques ajustements au niveau de l’effectif : « le cycle de la Division 2 se termine plus tôt que prévu. Il faut se préparer à en aborder un autre qui n’a rien à voir avec le précédent. Mis à part Sedan, qui évolue dans un contexte particulier -une petite ville et un petit stade – et dont on ne sait pas si la spirale de succès assez extraordinaire va durer, les deux autres promus de l’an dernier, Troyes et Saint-Etienne, sont à la peine. De même que Nancy, monté l’année précédente. Si l’on revient un peu plus loin en arrière, Lorient et Sochaux ne sont pas restés longtemps en D1. C’est pourquoi je dis que notre objectif, après la montée, sera d’abord le maintien (…) La D1, c’est plus ma spécialité. Pour ma part, en tant qu’entraîneur, je sais que l’équipe doit se renforcer. Dans toutes les lignes, il nous faut un apport d’expérience et de qualité technique. Je suis conscient que notre volume de jeu actuel est insuffisant pour la 1e division. Et il faut savoir que ceux qui peuvent nous donner un plus dans ce domaine coûtent cher. À mon sens, pour la saison prochaine, un groupe de 23 ou 24 joueurs professionnels est nécessaire, auquel il convient d’ajouter 3 gardiens. Dans cet effectif, chacun doit pouvoir apporter à tout moment sa contribution ».

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Vahid en profite aussi pour mettre la pression aux nouveaux dirigeants : « je ne suis pas le Père Noël, ni le représentant d’une œuvre sociale. Quotidiennement, je dois faire des choix. Exigeant, je le suis. À ce niveau, l’improvisation se paie cash. Je l’ai dit aux nouveaux propriétaires. J’ai une vision sur 4 ans avec des étapes de transition visant à réinstaller le club en D1, à lui éviter les dégâts d’une nouvelle dégringolade ; puis à le faire évoluer. L’argent devra suivre. L’amélioration de nos installations aussi car le stade fait partie de nos ambitions. Jusqu’ici, rien de concret n’est vraiment conclu. Pour voir plus haut et avoir d’autres ambitions, il faudra attendre et prendre les moyens appropriés. On ne devient pas un grand club du jour au lendemain ».

Pendant que ça bosse en coulisses, les joueurs se réjouissent d’avoir encore 7 matches à jouer pour le plaisir. Et, pour ceux qui ont connu la D1 avant la descente, comme Pascal Cygan, la satisfaction est d’autant plus grande : « voilà, j’ai remis le club où je l’avais laissé en arrivant. C’est bien. Mais ce n’est pas un exploit… Le plus dur, ce sera la saison prochaine, et l’exploit, ce serait de se qualifier pour une coupe d’Europe ! ».

Un résumé de Lille/Valence, et bien plus :

Image de prévisualisation YouTube

 

1 Ce n’est pas une attaque gratuite contre Sochaux : Fred Viseux était l’arrière droit du FCSM en 97/98, l’année où les Doubistes ont fini troisièmes, un point devant Lille. Que de souvenirs !


Posté le 27 mars 2021 - par dbclosc

1946, Lille coiffe ses adversaires pour une première coupe

Quelques semaines avant de remporter son premier championnat en 1946, le LOSC avait enlevé la coupe de France, à l’issue d’un parcours semé d’embûches, et ponctué par une victoire en finale contre le Red Star. Un grand club est né !

Pour le côté championnat de l’année 1946, auquel nous faisons quelques références ici, nous vous conseillons de lire cet article.

Si le championnat 1944/1945 était encore un championnat « de guerre », la coupe de France de cette saison est, elle, tout à fait officielle. Le jeune LOSC s’y est hissé en finale, concédant la défaite contre le RC Paris (miraculeusement renforcé par des militaires rapatriés d’Algérie en dernière minute). Cette nouvelle édition de la compétition est donc la deuxième depuis la Libération : 884 clubs s’y engagent au départ. Pour le LOSC, la coupe de France 1945/1946 commence en janvier, au moment où il ne reste que 64 clubs, autrement dit au moment des 32e de finale.

 

Les affiches des 32e déterminées par la fédération

Il reste 38 clubs professionnels et, donc, 26 amateurs. Pour ces 32e, apparaissent notamment les clubs de Division Nationale (la D1), ainsi que deux clubs amateurs, « récompensés » de leur beau parcours la saison précédente (Arago d’Orléans et Cazères).

Pour son entrée en lice, le LOSC se déplacera à Raismes. Un match a priori facile… et voulu comme tel, puisque c’est la fédération elle-même qui a déterminé les matches. Officiellement, cette manière de faire vise à limiter la longueur des déplacements, et donc à réduire les frais. Mais la lecture du tableau des matches fait vite apparaitre que dans la grande majorité des cas, la fédération a fait en sorte d’opposer les clubs amateurs à des clubs professionnels : on compte ainsi 23 matches pros/amateurs, seulement 8 matches entre pros, et un seul entre amateurs. La Voix du Nord relaie une protestation des clubs amateurs qui souhaitent un tirage au sort dès les 32e (c’est prévu pour le tour suivant), sans quoi ils sont « jetés en pâture à l’appétit des professionnels qui trouveront en eux une proie facile ».

La région Nord-Pas-de-Calais compte encore 11 clubs engagés dans la compétition : 6 amateurs (Raismes, Aniche, US Tourcoing, Auchel, Bully, Carvin) + 5 professionnels (Lille, Amiens, Lens, Valenciennes, le CORT).

Comme attendu, lors de ce premier week-end de janvier 1946, « la FFF a maintenant atteint le but qu’elle poursuivait en établissant avec un soin méticuleux le calendrier des 32e de finale de la coupe » : les amateurs sont décimés puisque 20 d’entre eux passent à la trappe ! Parmi eux, Raismes, battu chez lui 3-0 par le LOSC. Devant 3 000 personnes, les Dogues n’ont pas vraiment souffert, hormis du « froid vif » et du terrain « très gelé », et la Voix du Nord souligne un état d’esprit exemplaire entre les deux équipes : « en général, les professionnels ont une mauvaise opinion des amateurs. Ils ne se cachent pas pour les qualifier de démolisseurs. Ce match s’est déroulé dans une correction exemplaire de part et d’autre. L’arbitre n’eut à intervenir que 5 fois pour sanctionner des fautes bénignes ». il faut dire que l’affaire est vite réglée : Vandooren, d’entrée de jeu, puis Lechantre (21e), et Bihel (28e), dessinent précocement une qualification sans anicroche. Il semble cependant que quelques joueurs du LOSC se soient laissés aller à la facilité, ce qui aurait pour fâcheuse conséquence, à une époque où le foot n’est pas télévisée, de donner une vision biaisée de ce sport à celles et ceux qui n’y ont pas régulièrement accès : « nous aurions aimé voir de longues passes dans le trou à l’homme démarqué. Les inters lillois firent l’inverse, dribblant, feintant, faisant des arabesques inutiles. C’est regrettable, car ils laissent au public de l’Escaut une fausse conception du football moderne. Baratte et Tempowski auraient pu mieux servir la cause du football s’ils avaient fait abstraction de leur personnalité ».

Bref, Lille, après avoir assuré l’essentiel, se fait plaisir. En seconde période, « le jeu est plus égal », « chaque équipe donne l’impression de jouer en dessous de ses moyens ».

 

Nancy, de justesse

Le tirage au sort accouche d’un Lille/Nancy pour les 16e de finale. A priori, c’est un tirage favorable car Nancy est en deuxième division. Mais Nancy est leader de sa division (groupe Nord). Le match se déroule à Reims le 3 février et les Dogues se présentent avec la composition suivante :

Hatz ;
Jadrejak, Sommerlynck ;
Bourbotte, Prévost, Carré ;
Baratte, Tessier, Bihel, Tempowski, Lechantre.

Sur un « sol détrempé », le LOSC réalise une première période de haute volée, même si ce sont les Lorrains qui marquent les premiers par Telepski. Mais une minute plus tard, Lechantre égalise ; la VDN observe une « supériorité tactique et technique absolue des Lillois », qui marquent encore par Bihel, puis Baratte. « De tous côtés fusaient des approbations enthousiastes, tant les spectateurs étaient ravis par le spectacle que leur offraient les joueurs lillois » ; est particulièrement saluée la prestation de François Bourbotte qui « renvoyait la balle vers ses avants avec une régularité de machine ». A la pause, les Dogues mènent 3-1 : « « quelle différence entre le football de première et de deuxième division » disait-on autour de nous ».

coupe Nancy
Mais ça va moins rigoler en seconde période : « Nancy attaque avec fougue, de toutes les manières à la fois. Les Lillois, décontenancés, ne parviennent plus à assurer leur jeu ». Nancy revient à 2-3 à la 79e minute. « La fin du match, dans la boue, se fait un peu à l’arrachée », mais Lille parvient à garder son avantage et à se qualifier pour les 8e. Les Dogues sont les derniers survivants nordistes de la compétition. Même si l’équipe a montré deux visages, la VDN parie que « nos Lillois, s’ils veulent vraiment s’en donner la peine, iront en finale cette année encore ».

Rouen, service minimum

Le jeudi 14 mars, pour les 8e de finale, le LOSC se rend de nouveau à Reims, cette fois pour y affronter Rouen, une équipe de D1 contre qui Lille a perdu en championnat (1-2). Le match aurait initialement dû se jouer le 3, au moment où Lille était en pleine bourre (après sa série de 5 victoires et 21 buts marqués). Mais la défaite à domicile face à Rennes (2-5) a refroidi l’enthousiasme. Le LOSC aligne l’équipe suivante :

Hatz ;
Méresse, Sommerlynck ;
Bourbotte, Prévost, Carré ;
Baratte, Tessier, Bihel, Tempowski, Lechantre.

Dans un match fermé, « la ligne d’avants lilloise ne parvint jamais à organiser son jeu comme elle sait si bien le faire en certaines occasions. Mais elle s’est heurtée à la plus rude défense qu’il soit possible de concevoir (…) Duhamel demeure un adversaire déloyal et brutal ». Mais à la 33e minute, Baratte parvient à déjouer l’attention du fameux Duhamel et à marquer le seul but du match : « Baratte, qui hésite à se lancer contre Duhamel, qui l’a déjà heurté durement, parvient à dribler Wicart et trouve, subitement, le champ libre devant lui. Il se rabat tandis que Duhamel le poursuit. L’arrière rouennais a une chance de parer au danger, mais il lui faut pour cela « jouer » la balle et non l’homme. C’est ce dernier parti qu’il prend. Baratte esquive le coup, se déplace légèrement, garde le contrôle de la balle et, de près, du pied gauche, il bat le portier Dambach. Ainsi donc, Rouen doit sa défaite à l’action mauvaise de son arrière ».

Hatz à Rouen en coupe

En seconde période, le match est toujours aussi fermé est équilibré ; Hatz réalise quelques arrêts rassurants, et Lille passe l’obstacle ! « Un grand match de football, cette rencontre de coupe ? Non. Mais une lutte ardente, farouche, impitoyable, qui ramena tous les hommes, indistinctement, Nordistes et Normands, littéralement fourbus dans les vestiaires ». La VDN salue la performance de tous les joueurs Lillois (« il faut les associer tous dans les mêmes éloges ») mais souligne en particulier celle de Hatz, « remarquable », et de Bourbotte qui « fut incontestablement l’homme de coupe le plus fort des 22 joueurs ».

Ainsi, Lille avance vers la finale. Mais, on l’a vu, en cette mi-mars, le LOSC a un gros coup de mou en championnat (3 défaites consécutives), et se pose la question de la condition physique des joueurs, sollicités pour le championnat, la coupe, et les sélections (Bihel avec les A, Baratte avec la Flandre) : « qu’on y prenne garde, Lille peut remporter la coupe et il se trouve sur la bonne voie pour gagner le championnat : mais les dirigeants du LOSC devront ménager leurs meilleurs éléments s’ils veulent parvenir à un tel résultat ».

 

Le Racing, au bout du suspense

« Le sort ne ménage pas les joueurs du LOSC : il met en travers de leur route ses concurrents les plus redoutables » déplore la Voix du Nord. Se dresse en effet sur la route des Dogues le Racing Club de France, pour un remake de la finale de coupe 1945. Surtout, une semaine avant ce quart de finale, les deux équipes se sont affrontées en championnat, et le Racing l’a emporté (2-1), confirmant sa victoire du match aller (1-0). Dès lors, « seuls sont optimistes, quant à l’issue du match, les joueurs du LOSC et leur entraineur Georges Berry. Partout ailleurs, la défaite du LOSC est envisagée avec certitude ».

Le match se joue à Bordeaux, là où Lille, un mois auparavant, a réussi une démonstration face aux Girondins (5-1). Le public bordelais semble alors prendre fait et cause pour les Dogues, très applaudis lors de leur apparition sur le terrain. Au niveau de la composition, Berry innove en plaçant Sommerlynck parmi les cinq avants, tandis que Tempowski est relégué sur la touche.

Et cela semble une bonne idée : à la 25e minute, Sommerlynck intercepte une passe en retrait de Fleurian vers Jordan et ouvre le score pour Lille ! La VDN relate un match serré, ouvert, dont l’issue est incertaine. Un but de Baratte est refusé pour, semble-t-il, une charge ; en seconde période, Bihel trouve la barre puis, à la 72e, les Parisiens égalisent par Vaast, de la tête. Il faut jouer une prolongation. Au cours de celle-ci, les Dogues semblent prendre l’ascendant, et cela se concrétise à la 107e quand René Bihel, d’un retourné, marque le but de la victoire. « J’ai dansé de joie sur la touche quand Bibi marqua, de manière incomparable, le but de la victoire » se réjouit Tempowski. « Il n’y a plus de signe indien » déclare le capitaine Bourbotte : Lille bat enfin le Racing et s’ouvre la route des demi-finales ! « Nous avons eu la première mi-temps pour nous, déclare Berry. Le Racing a eu légèrement l’avantage en deuxième mi-temps. Mais durant les prolongations, notre supériorité fut évidente et les réactions du Racing furent nulles après le but de Bihel (…) Cette victoire efface notre échec en finale de coupe l’an dernier ». Bon, pas complètement car la coupe 1945 est définitivement perdue, mais l’horizon se dégage pour une victoire cette année.

 

Le carton des demies

L’horizon se dégage d’autant plus que, cette fois, le tirage au sort est favorable aux Lillois. Ils affronteront à Colombes, Clermont, club de D2, qui a battu de manière aussi nette qu’inattendue Bordeaux (4-1) en quarts. L’autre demi-finale oppose le Red Star au Stade Français (D2, qui a éliminé Marseille, D1). Et ce match aura lieu… à Fives ! Une petite récompense de la FFF à la ville de Lille, mais c’est la dernière fois car, à l’avenir, « les rencontres comptant pour les quarts ou les demi-finales de coupe seront attribuées à des villes possédant un stade ayant des aménagements dignes de l’importance de ces rencontres ». Autrement dit, ça reviendra à Paris, Marseille, Reims, Bordeaux ou Lyon. La Voix du Nord espère donc que la municipalité règlera ce problème dans les plus brefs délais.

30 000 personnes assistent à ce LOSC/Clermont à Colombes. Voici les compositions :

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Le LOSC propose une « éblouissante démonstration de football », en marquant dès la 40e seconde par Bihel, puis en doublant la mise à la 6e par Tempowski. Par la suite, les Clermontois « réagissent vigoureusement » : ils dominent pendant un quart d’heure et réduisent l’écart par Gévaudan (16e). C’est bête. Le jeu est alors « assez équilibré » jusqu’à la pause, sifflée sur le score de 2-1 pour Lille. « Mais les Auvergnats ne sont pas de taille à tenir longtemps cette cadence » ils s’effondrent en seconde période et les Dogues s’en donnent à cœur joie : Tempowski (50e), Vandooren (60e), Bihel (70e), Tempowski encore (74e), puis Lechantre (85e) portent la marque à 7 à 1. Le LOSC est en finale, contre le Red Star ! « Deux années de suite, avec le même entrain, les hommes de Louis Henno ont lutté vaillamment en vue de ramener dans notre région la fameux trophée. Une première fois, ils en ont été empêchés par un Racing qu’ils ont eux-même éliminé, cette année. De nouveau, la grande finale va mettre aux prises Parisiens et Nordistes. La région du Nord et celle de la capitale sont bien les deux grands centres du football français ».

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La bonne blague de la Voix du Nord

Le LOSC s’est remis dans la course au titre en championnat, en écrasant les Verts (8-0). Cependant, ses quelques matches en retard le placent en position de poursuivant. En ce dimanche 26 mai, les Dogues vont donc encore prendre du retard en D1, mais à court terme l’objectif est de remporter la coupe qui avait échappé au club l’an dernier. Forts de leur expérience, les dirigeants lillois basent leur entraînement sur la condition physique. Le stade Jules-Lemaire se transforme alors en « saute-moutondrome » :

collectif

Les Lillois se réunissent au siège du club, l’Aubette, le jeudi 23 mai à 13h, juste avant leur départ en train pour Paris. C’est l’occasion de recueillir quelques confidences. On apprend ainsi que Bolek Tempowski est content, car sa mère et son frère assisteront à la rencontre :

« Elle est folle de joie, la mère. Ce n’est pas le match qui l’intéresse le plus, c’est la perspective d’aller dans la tribune présidentielle, où elle verra le chef du gouvernement. Aussi va-t-elle faire toilette. Mon frère lui a offert un beau chapeau, et moi un foulard de soie. Elle n’a jamais vu un match de football. Elle dit que c’est trop brutal.
_Et ton père n’en sera pas ?
_Non. Il gardera la ferme. Son tour viendra la prochaine fois.
_La prochaine fois ?
_Oui, l’an prochain, car nous serons de nouveau finalistes. Il m’a dit bon courage, mon garçon, et tâche de gagner : ta prime nous permettra d’acheter une vache de plus ».

Il paraît que cette séquence fait hurler de rire les coéquipiers qui en sont témoins.

equipe gare finalePose sur le quai de gare

Joueurs et dirigeants se rendent ensuite en gare Lille-Flandres, acclamés par quelques dizaines de supporters. Louis Henno refuse de dire où séjournera le LOSC : « l’an dernier, à Paris, des centaines d’admirateurs ont assailli notre cantonnement la veille du match. Nos hommes en ont souffert. Cette fois, nous irons « dans le bled », à 30 km de Paris ». La VDN relate que des journalistes parisiens se disent prêts à prendre en chasse l’autocar qui emmènera les joueurs du LOSC à leur arrivée à Paris, puis indique : « peut-être savent-ils déjà que l’équipe se rend à Vert-le-Grand, petite localité des environs de Corbeil ! ». Bah merci la Voix du Nord, à la solde du complot !

Mais, dans son édition du lendemain, la VDN titre :

VDN Maisons Lafitte

Maisons-Lafitte, et non Vert-le-Grand alors ? « Il fallait attendre le départ des joueurs avant de révéler leur lieu de séjour « et, au besoin, avait dit Marcel Dassonville1, d’aiguiller les importuns sur une fausse piste… ». C’est ce que nous avons fait ». Voilà donc comment le club et la presse locale travaillent main dans la main pour le triomphe final. Apprenant le subterfuge, Baratte, Prévost et Carré « éclatent de rire quand Dassonville leur apprend qu’ils ont joué à cache-cache avec les journalistes parisiens ». Décidément, entre les parties de saute-mouton, de cache-cache, et les aventures fermières de Tempowski, le groupe vit bien.

 

En route vers le doublé

En ce 26 mai, au stade de Colombes, madame Tempowski a de quoi être satisfaite : dans les tribunes, pleines (tout comme les 10 000 supporters lillois), on note la présence de, prénom de chat et nom de cochon, Félix Gouin, président du gouvernement provisoire ; Gaston Roux, commissaire général à l’EPS ; et un tas de grosses légumes comme des parlementaires du Nord et du Pas-de-Calais. Boucquey et Thellier de Poncheville, présidents d’honneur du LOSC, Huet, président actif, Henno, président de la section football, sont présents, de même que d’anciennes gloires du foot nordiste comme Raymond Dubly et Maurice Gravelines.

Bourbotte Gouin Bihel Baratte Vandooren Prevost CarréFrançois Bourbotte présente à Félix Gouin, très impressionné, Bihel, Baratte, Vandooren, Prévost et Carré

15h : c’est parti pour la finale Lille/Red Star ! Supérieur, le LOSC marque par Tempowski (12e), puis par Bihel, qui suit une frappe détournée de Vandooren. 2-0 à la pause : ça sent bon !

coupe red star
Mais Aston marque dès la reprise pour les Parisiens ; qu’à cela ne tienne, Vandooren marque un troisième but juste après (3-1, 50e). Le LOSC maîtrise mais encaisse un but à la 70e, malgré les protestations des Dogues qui ont vu un but de la main de Leduc. 3-2, « le moment est critique : une envolée, un shoot heureux, et le Red Star peut obtenir l’égalisation ». Mais en fin de match, Lechantre trouve Vandooren (4-2, 87e). Le LOSC remporte sa première coupe de France !

coupe redstar

Les Lillois sont de retour en gare de Lille-Flandres le lundi 27. Initialement attendus à 17h53, ils arrivent en fait à 17h21. Près de 10 000 personnes les attendent et l’équipe : « immédiatement chargés de gerbes de fleurs, tirés à hue et à dia, interviewés par Augustin Charlet, au micro de Lille, fêtés par des délégations d’anciens internationaux, de postiers, de policiers sportifs, les vainqueurs de la coupe parvinrent, enfin, sur la place de la Gare, noire de monde. Alors, ce fut du délire. Derrière la clique des gardiens de la paix, un cortège s’improvisa, défila entre des haies compactes d’admirateurs qui applaudissaient ».

coupe défiléDe gauche à droite : Joseph Jadrejak, Roger Vandooren (qui masque François Bourbotte), George Berry, Jean Baratte, Jean-Marie Prévost, Marceau Sommerlynck, René Bihel, et le petit gars qui se déplace à tous les matches avec son écriteau qui permet de légender plus facilement les photos d’archives.

Remontant d’abord la rue Faidherbe, l’équipe de LOSC se rend ensuite au monument aux morts de la place Rihour.

coupe monument aux morts

Le mardi 28, les joueurs sont accueillis au siège de la Voix du Nord.

VDN

Le 29 mai, un nouveau défilé est improvisé en ville à l’occasion d’une réception à la mairie : « tout au long du parcours, rue Faidherbe, place du théâtre, rue de la Bourse, place du général De Gaulle, rue des Manneliers, de Paris, Gustave Delory et Saint-Sauveur, les sportifs lillois témoignent leur allégresse par des hourras frénétiques, des acclamations et des « Bravo Lille ! Vive le LOSC ! » fusent de toutes parts ».

coupe mairie

En mairie, Louis Henno attribue la victoire à la fusion OL/SCF, qui a doté la ville d’un club puissant qui ne compte pas s’arrêter en si bon chemin : dès demain, le 30, le LOSC, en quête du titre et donc, du doublé, reçoit Rouen. Il est donc temps de se disperser sur l’air du « P’tit Quinquin » : les prochaines occasions de faire la fête ne manqueront pas.

Un résumé de la finale Lille/Red Star :

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1 Directeur sportif du LOSC


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