Archive pour la catégorie ‘le LOSC est grand, le LOSC est beau’
Posté le 23 mars 2016 - par dbclosc
1997 : Lille se fait justice en éliminant Marseille
Le 4 février 1997, Marseille reçoit Lille, à moins que Lille ne reçoive Marseille, à Valence, dans la Drôme. À l’origine de ce match de coupe de France, un imbroglio judiciaire et, finalement, une victoire lilloise sur le terrain.
Tout commence le 3 janvier 1997 : le tirage au sort des 32e de finale de la coupe de France 1996/1997 fait entrer en lice les clubs de Division 1. Il accouche de deux affiches entre clubs de l’élite, dont Marseille/Lille, deux équipes proches au classement dont la confrontation en championnat s’était achevée par un nul à Lille en septembre (1-1, Boutoille contre Letchkov). Les Marseillais ayant été tirés les premiers, le match doit logiquement se jouer à Marseille, au stade Vélodrome, comme une revanche du quart de finale joué la saison précédente, dont on t’a dit un mot dans le résumé de la saison 1995/1996.
Le Vélodrome en travaux
Construit pour la coupe du monde 1938, rénové pour l’Euro 84, le stade Vélodrome est en 1996 dans sa configuration issue de 1985, lorsque Bernard Tapie décide de supprimer la piste cycliste – d’où le stade tire son nom – portant la capacité du stade à 48 000 places. À partir de 1996 et jusque fin 1997, pour répondre aux exigences de la FIFA, le vétuste stade de Marseille est en réfection en vue de la coupe du monde, l’objectif étant de porter sa capacité à 60 000 places pour accueillir une demi-finale de coupe du monde (ce sera Pays-Bas/Brésil, avec un but de Kluivert). Le Vélodrome subit donc les retouches qui en feront ce stade dégueulasse, sans résonance, sans acoustique, et ouvert aux quatre vents1 – dans les faits, surtout le mistral – nécessitant de nouveaux travaux pour l’Euro 2016 avec, notamment, la présence de toits. Le 25 février 1998, le stade version Mondial 98 est terminé avec l’ouverture de la dernière tribune, et un match amical entre la France et la Norvège, au cours duquel Zidane marque son plus beau but avec l’équipe nationale.
Les travaux du Vélodrome n’empêchent pas l’Olympique de Marseille (OM) d’y jouer ses matches de championnat : les travaux ayant été calés sur le calendrier du club, Marseille joue donc en championnat à domicile. Mais d’autres compétitions n’ont pas été intégrées à la réflexion : les coupes nationales. Si, le 10 décembre 1996, le Vélodrome est disponible pour accueillir l’OM qui y élimine Auxerre (3-2) en coupe de la Ligue, avant que l’équipe ne se fasse sortir à Bordeaux au tour suivant, le stade ne peut accueillir que 1 500 spectateurs au moment de recevoir le LOSC, le 18 janvier 1997. Selon les statuts de la Fédération Française de Football (FFF), organisatrice de la coupe de France, les conditions techniques d’une part, de sécurité d’autre part, ne sont pas réunies pour organiser un 1/32e de finale de coupe de France.
Inversion du match : on jouera à Grimonprez-Jooris
Les dirigeants de l’OM ont alors 48 heures, à partir du tirage au sort, pour proposer un autre terrain à la commission d’organisation de la FFF, qui le validera. Mais personne ne bouge, hormis dans la presse, où les dirigeants marseillais font savoir qu’ils aimeraient que la rencontre se joue « dans le sud ». Mais le 9 janvier, en l’absence de requête officielle des marseillais, pour qui le délai de 48 heures est largement dépassé, la commission centrale de la coupe de France, conformément à ses statuts, inverse l’ordre du match et le fixe à Lille, même joue et même heure, soit le 18 janvier à 17 heures. Avec l’argument suivant : « l’OM n’a pas respecté le délai de 48 heures, après le tirage au sort, pour se manifester et demander que son match ait lieu sur un autre terrain« , en ajoutant : « s’il l’avait fait, il aurait obtenu satisfaction« . Cette décision est confirmée le lendemain, le 10 janvier, par le bureau du conseil fédéral.
C’est le début d’une bataille juridique entre les dirigeants des deux clubs. D’un côté, le président lillois, Bernard Lecomte, demande l’application du règlement de la FFF, l’instance sportive et organisatrice de la compétition ; de l’autre, le président-délégué de Marseille, Jean-Michel Roussier, fait appel devant le comité national olympique et sportif français (CNOSF), association qui chapeaute les fédérations nationales sportives, et devant la commission fédérale d’appel.
Le 15 janvier, le conciliateur nommé par le CNOSF donne raison à la FFF et propose (sans capacité exécutoire, donc) à l’OM de se conformer à sa décision, c’est-à-dire de se rendre à Lille. Le droit semble donc en faveur des Lillois.
Mais, parallèlement, Roussier amène l’affaire devant la justice civile : et le 16 janvier, le tribunal administratif de Marseille propose de jouer en ligue de Méditerranée ! La semaine est marquée par l’intransigeance des dirigeants marseillais, qui menacent de ne pas se déplacer à Lille. Claude Simonet leur brandit la menace d’une défaite par forfait, et précise que la FFF peut passer outre la décision du tribunal administratif.
Vendredi 17 janvier, la commission d’organisation de la FFF maintient le match à Lille. L’OM fait de nouveau appel auprès du CNOSF et réactive sa requête auprès du tribunal administratif de Marseille qui ne réagit pas à cette réactivation ; alors l’OM fait une autre requête. Nous sommes à 24h du match.
Jour J : le LOSC attend donc l’OM, à 17h.
Il n’y a qu’une seule équipe sur le terrain
Ce samedi après-midi, Grimonprez se remplit très lentement : seuls 4 000 billets ont été vendus. Il faut dire qu’une grande incertitude demeure : jusqu’au bout, certains de l’emporter sur le terrain judiciaire, les dirigeants marseillais ont affirmé qu’ils ne se déplaceraient pas, et ont indiqué à leurs supporters de ne pas se déplacer pour rien. Vont-ils mettre leur menace à exécution ? La presse locale relaie des rumeurs indiquant que l’OM a réservé un hôtel à proximité de Lesquin… Dans la matinée de samedi, un avion en provenance de Marseille atterrit à Lesquin. Les journalistes sont à l’affût et aperçoivent… Hamada Jambay, arrière droit de l’OM ! Alors, voilà l’OM ? Hé bien non, Jambay est seul et déclare, devant un auditoire captivé : « Je viens rendre visite à mon frère à Dunkerque ».
Dans le vestiaire lillois, en attendant Marseille : Miladin Becanovic (blessé), Jean-Noël Dusé, Jean-Michel Cavalli, Marc Cuvelier et Djezon Boutoille.
En fait, les Marseillais ne sont pas venus. Et ils ont pris cette décision la veille. La deuxième requête auprès du tribunal administratif est acceptée une heure et demie avant le début du match. Le tribunal estime que l’OM « présentait, dans sa requête en annulation, des motifs sérieux et que son exécution risquait d’entraîner des conséquences irréversibles ». En clair, le tribunal estime que la requête de Marseille est fondée : la décision d’inverser le match est suspendue un mois ! Le texte condamne en outre la FFF à verser 8 000 francs à l’OM « au titre de frais exposés ». Encore un peu et l’OM gagnait sur tapis vert ! Anne-Sophie Roquette annonce, sus les sifflets, la décision du tribunal, tandis que descendent des tribunes des « Simonnet, démission !« .
Juste avant 17h, heure théorique du coup d’envoi du match, un commissaire de police lillois notifie à Bernard Lecomte l’ordonnance du tribunal administratif de Marseille qui suspend pour une durée d’un mois la décision prise la veille par la commission centrale de la coupe de France.
Alain Sars, l’arbitre, constate l’absence des joueurs marseillais au coup d’envoi. Il n’y a donc qu’une seule équipe sur le terrain : une habitude à Lille, mais là c’est au sens littéral.
Frédéric Dindeleux, Jean-Marie Aubry, Djezon Boutoille et Franck Renou
saluent les spectateurs qui se sont déplacés
La non-venue des Marseillais suscite une cascades de réactions outrées, à commencer par celle de… Gervais Martel, qui parle en tant que président de l’Union des Clubs Professionnels de Football : « si on commence à sortir du cadre des terrains de football pour régler les problèmes, où va-t-on ? ». La décision du tribunal donne des idées au président lensois, dont l’équipe se déplace à Bourges pour son 32e. Pas de chance : de mauvaises conditions météo ont annulé le vol des Lensois, qui ont dû, en catastrophe, prendre le train : « on aurait pu faire constater par un huissier qu’on ne pouvait pas décoller, puis saisir le tribunal administratif… et on aurait joué dans un mois (…) Le comportement des dirigeants marseillais est lamentable, déplorable. Et le public est floué ».
Une ola pour Gervais et sa belle déclaration
Le président de la FFF, Claude Simonet, déplore « qu’une juridiction civile prenne le pas sur une juridiction sportive pour un problème uniquement sportif. Les règlements doivent être les mêmes pour tous. Si un club estime qu’ils ne sont pas bons, qu’il ne s’engage pas dans la compétition ».
Une décision qui aura permis à Gilles Hampartzoumian de fouler la pelouse de Grimonprez-Jooris
Dans la Voix des Sports, Patrick Delahaye et Guy Delhaye stigmatisent les Marseillais : « prendre la décision de ne pas venir à Lille le vendredi soir mais ne l’annoncer que le samedi midi, c’est proprement se moquer du monde » ; « Si Marseille n’était pas Marseille, l’OM aurait été rayé de la carte du football pour longtemps. Mais Marseille sera toujours Marseille. La capitale de tous les excès » ; « les méthodes détestables de Bernard Tapie ne sont pas toutes noyées au fond du Vieux-Port » ; « Nous ne sommes pas des ânes » disait Jean-Michel Roussier au téléphone samedi après-midi. Tout bien réfléchi… »
Épilogue judiciaire : le 21 janvier, les présidents des deux clubs participent à une « réunion de médiation » au siège de la FFF, en présence de Claude Simonet. Bonne poire, Bernard Lecomte, qui ne cherche pas la guerre et de dit « légaliste », n’insiste pas davantage mais souhaite « un terrain neutre qui soit vraiment neutre », c’est-à-dire non situé en Ligue de Méditerranée. Il faut dire que, de son côté, Jean-Michel Roussier souhaite revenir au Vélodrome, qui est dispo ! Un accord est trouvé pour jouer le match sur terrain neutre, à Valence2, le mardi 4 février à 17h.
La Drôme adhère
Dans le sympathique stade Georges Pompidou et devant près de 10 000 personnes contentes d’être là (cette précision ne vaut que pour justifier mon intertitre), le match entre Marseille et Lille va enfin commencer. Avec l’enfance footballistique qu’on a eue chez DBC, je ne te dis pas l’événement que constitue la retransmission d’un match du LOSC en direct sur TF1, avec au commentaire Thierry Roland et Jean-Michel Larqué. C’est Choco pops à volonté en rentrant du collège ! TF1 prend l’antenne avec pour générique la reprise de Go West par les Pet Shop Boys, et c’est parti : Lille joue en rouge et Marseille en blanc, signe que, finalement, c’est bien Marseille qui reçoit.
Voici la composition lilloise, dont les principaux absents, blessés, sont Becanovic et Hitoto, ce dernier pour un bon moment.
Aubry;
Duncker, Leclercq, Carrez, Levenard ;
Rabat, Collot, Garcion, Garcia ;
Boutoille, Renou
Côté marseillais : la star est dans les buts, avec le gardien allemand champion d’Europe Andreas Köpke, et le danger numéro est Xavier Gravelaine.
Dernier coup d’éclat avant la descente
Le match commence tambour battant avec deux occasions d’entrée de jeu, une pour chaque équipe : Ben Slimane, l’attaquant tunisien de l’OM, frappe à côté dès la première minute alors qu’il était seul face à Aubry. Quelques secondes plus tard, Garcion, en position similaire, malheureusement sur son pied droit, frappe sur Köpke.
Le match est équilibré et les Lillois prennent l’avantage à la demi-heure de jeu. À l’origine, un une-deux assez quelconque entre Boutoille et Garcia ; ce dernier semble bien repris par la défense marseillaise, mais l’italien Alberto Malusci commet une faute, offrant un excellent coup-franc à une vingtaine de mètres pour le LOSC. Garcia et Garcion se placent à proximité du ballon. Le gaucher Garcion enroule superbement par-dessus le mur.
Coup-franc de Garcion : Droit au but
Le poing droit de Köpke parvient à détourner le ballon sur la barre transversale mais Franck Renou, plus rapide que Chris Makin, pousse le ballon de la tête au fond des filets. Un but à voir en vidéo :
Juste avant la mi-temps, le LOSC rate le break : sur un centre contré d’Arnaud Duncker, côté droit, Thierry Rabat place une tête qui passe juste au-dessus du but marseillais (45e). À la pause, le LOSC propose une excellente prestation, et Jean-Michel Larqué se dit « impressionné par la solidarité de cette équipe lilloise ». La deuxième période est plus délicate : Lille subit, mais sans vraiment concéder d’occasion. Et, problème de taille : Jean-Marie Aubry s’est blessé et termine la rencontre avec une déchirure qui ne fait que s’aggraver. Les dernières minutes sont épiques : pour les deux derniers corners du match, sur lesquels Köpke est monté, Leclercq repousse dans un premier temps sur la ligne une reprise de Victor Agali, avant que Marc Libbra ne place une tête sur la transversale d’un Jean-Marie Aubry qui ne saute même plus. A revivre ici en vidéo :
Frédéric Machado, entré à la 64e à la place de Boutoille
« Lille noie l’OM dans la coupe » titre L’Équipe en Une le lendemain. Le LOSC a donc remporté sur le terrain le match qu’il avait à moitié perdu devant les tribunaux, et ce n’est que justice tant le comportement des Marseillais avait suscité l’indignation du monde footballistique. Il est cependant remporté au prix fort : Jean-Marie Aubry s’est blessé, ce qui le prive de 3 matches. Dans un premier temps, cette victoire est suivie, 4 jours plus tard, d’une victoire à Grimonprez face à Lyon en 16e, que nous évoquons dans le bilan de la saison, avec notamment une très belle performance de sa doublure Pegguy Arphexad… La seule, puisqu’il encaissera ensuite 9 buts sur les deux matches de championnat qu’il joua comme titulaire, dont le retour à Marseille, où l’OM se venge en nous mettant 5-1 10 jours plus tard. Cette semaine à deux victoires a été le dernier coup d’éclat et la consolation bien trop maigre d’une triste fin de saison, où le LOSC s’est montré incapable de reproduire en championnat ses performances en coupe.
Franck Renou (avec la victoire)
Notes :
1 Rolland Courbis, quand il entraînait l’OM, désignait le Vélodrome comme « l’enrhumeur ».
2 Valence est tout de même bien plus proche de Marseille que de Lille. Les coordonnées géographiques du Vélodrome sont 43° 16′ 11″ N 5° 23′ 45″ E ; celles de Grimonprez-Jooris 50° 38’ 40” N 3° 2’ 49” E. L’idéal eut donc été de jouer à équidistance, de ces deux points, quelque part au sud de la Bourgogne.
Posté le 18 mars 2016 - par dbclosc
Jean Parisseaux qui quitte le LOSC (1986), c’est la formation qu’on assassine
Le départ de Jean Parisseaux du LOSC (1986) incarne un changement d’époque du point de vue des « politiques de jeunes » des clubs de football. Comme un symbole, quand il part, le LOSC passe d’une logique de « formation » des jeunes à une logique de « détection ». En pratique – car ce sont des idéaux-types – il y a toujours et détection et formation, mais il apparaît clairement qu’on passe à cette époque vers une autre ère du rapport aux jeunes joueurs.
Ça n’a l’air de rien de passer de la « formation » à la « détection ». Mais ça a en réalité beaucoup d’implications. C’est un peu comme si, en tant que prof, je passais d’une logique où je faisais avec mes bourricots d’élèves pour en tirer le meilleur, à une autre où je sélectionne les meilleurs pour les faire bosser dans l’optique qu’ils participent à « Question pour un champion spécial grandes écoles ». Dans le second cas, ma priorité c’est « Questions pour un champion », et mes bourricots, du coup, je m’en bats ce que vous imaginez que je peux me battre.
Jean Parisseaux était un formateur. Et, sur ce point, ça allait bien à José Arribas, coach de l’équipe première de 1977 à 1982. C’est d’ailleurs un peu ce qu’on leur a reproché : ils privilégiaient l’avenir et le beau jeu mais, en attendant, les résultats c’était pas toujours ça.
Quand Georges Heylens arrive en 1984, il coache alors l’une des plus juvéniles des équipes de D1. Dans le noyau des 16 ou 17 joueurs qui composent l’équipe de G. Heylens, Mottet (25 ans), Péan (20), S. Plancque (23), P. Plancque (20), Froger (21), Prissette (20), Garcia (20), Titeca (19), Guion (20), et Meudic (20) ont été formés au club. Et encore, ce décompte ne prend-il pas en compte Thomas (21 ans) et Philippe Périlleux (20 ans), recrutés respectivement à l’INF Vichy et à Valenciennes. Pourtant, si Heylens coache une équipe de jeunes, il est un entraîneur beaucoup plus « moderne », dans le sens où il privilégie largement une logique de détection et de recrutement.
A la différence de ses prédécesseurs, Heylens « recrute » avant de former. Il est d’ailleurs frappant de constater que les jeunes formés au club qui jouent sous sa direction ont rarement été lancés par lui dans le grand bain : c’est en effet son prédécesseur, Arnaud Dos Santos, qui les lance pour la plupart.
Certes, des jeunes arrivent avec Heylens : Philippe Périlleux (20 ans à son arrivée), Jean-François Daniel (23 ans), Abédi Pelé (23), Jean-Luc Ribar (22) Jocelyn Angloma (pas encore 22) et Christophe Galtier (20 ans) : mais il s’agit de jeunes à très forts potentiels dont on sait qu’ils ont déjà les épaules pour être titulaires dès le départ. On pourrait certes objecter que c’est lui qui lance Bernard Lama, à 23 ans, mais on peut aussi se demander ce qu’il en aurait été si le gardien n’avait pas mis la pression sur ses dirigeants, car lassé d’attendre en réserve. Quelques jeunes sortiront du centre de formation suite au départ de Georges Heylens en 1989. Insuffisant pour inverser une tendance générale au foot français plus que le produit du seul entraîneur belge.
Le graphique suivant montre bien la transformation qui s’opère au milieu des années 1980 et, s’il était doté du langage, il parlerait de lui-même et nous dirait : « regarde comme je montre bien que le nombre des jeunes formés au club jouant comme titulaire (en rouge) ou jouant ne serait-ce qu’un match (en bleu) décroit à partir de la saison 1987-1988 ! Et regarde combien il y a davantage de jeunes formés au club à jouer quand Georges s’en va !».
On peut alors se demander si les jeunes talents Alama Soumah, Fabrice Leclerc et Pedro De Figueiredo n’auraient pas eu davantage la chance de se montrer – voire de s’imposer – au LOSC avec Arnaud Dos Santos ou Arribas. Les joueurs des générations nées en 1963 et 1964 avaient commencé à faire leur trou en équipe première en 1984. Ceux nés en 1966 et 1967, pourtant aussi très talentueux, arrivaient justement à maturité quand l’effectif lillois était suffisamment étoffé en joueurs confirmés.
Devenu entraîneur de l’équipe première de Lens en 1988-1989, Jean Parisseaux reste fidèle à ses valeurs. Sans grand succès immédiat puisque le Racing finit bon dernier de première division. Mais, avec le recul, on peut se dire que Lens doit en partie ses succès des années 1990 à cette stratégie. Regarde leur équipe cette saison-là. Les joueurs entourés en rouge ont été formés au club :
Je n’ai pas l’habitude de vanter les mérites lensois. Mais, cette fois-ci, c’est un peu grâce à notre Jeannot. Donc disons-le quand-même.
Bisous.
Posté le 14 mars 2016 - par dbclosc
Dès que le LOSC marquera
C’est pas l’homme qui prend Bodmer
C’est Bodmer qui prend l’homme
(Marvin Martin !)
Moi Bodmer il m’a pris
Je m’souviens, un mardi
J’ai troqué mon vieux stade
Une ambiance très lilloise
Contre une merde de grand stade
Une ambiance un peu naze
J’ai déserté Girard
Qui m’disait : « Sois prudent
L’attaque c’est dégueulasse
Je joue sans centre-avant »
Dès que le LOSC marquera je supportera
Dès que les vents tourneront, nous David Garcion
C’est pas l’homme qui prend Duncker
C’est Duncker en pleine forme
Moi Duncker en poursuite
Il a couru trop vite
J’ai eu si mal au coeur
Cette défaite dans l’derby
Qu’j'ai vomi sur Slatter
Et sur Martel aussi.
J’me suis abonné à bas coût
J’ai été en Premières mouillé
Ca m’a coûté des sous
Mais Gaël Sanz, c’est l’pied !
Dès que le LOSC marquera je supportera
Dès que les vents tourneront nous Florent Balmont
C’est l’stadium qui prend l’averse
C’est l’averse sur l’stadium
Mais pas sur le Grand Stade
Et son toit rétractable
Ma femme m’attend encore
J’l'ai toujours pas jetée
C’est pas un ballon d’or
Elle a les pieds carrés
Assise sur une bite
De cheval, elle pleure
Cet appel au coït
Le six mètres, c’est son malheur !
Dès que le LOSC marquera je supportera
Dès que les vents tourneront nous Stéphane Dumont
C’est pas l’homme qui prend Delpierre
C’est Delpierre qui prend l’homme
Moi Vahid m’a construit
Une bonne équipe sexy
Je f’rai la coupe du monde
Pour voir à chaque étape
Si tous les gars du monde
Devant l’LOSC font clap-clap
J’mettrai 5 attaquants
Pour foutre le boxon
Jamais Hampartzoumian
Ne saura écrire son nom
Dès que le LOSC marquera je supportera
Dès que les vents tourneront nous Jean-Claude Nadon
C’est pas l’homme qui prend Leclercq
C’est Leclercq qui prend l’homme
Bonalair il m’a pris
Et le poteau aussi
Il est fier mon Bassir
Il est beau Hitoto
C’est un fameux trois-matches
Fin comme un Reuzeau
(Ho hisse enculééé)
Mais Giublesi Fichaux
Agasson et Johan Audel
Ne jouent pas à Monaco
Ni au RCL
Dès que le LOSC marquera je supportera
Dès que les vents tourneront nous Mathieu Maton
C’est pas l’homme qui prend Ecker
C’est Ecker sur l’podium
Moi Ecker m’a supris
Au stade Ennio-Tardini
Ne pleure plus ma mère
Ton fils est Pat’Collot
Ne pleure plus mon père
C’est pas Junior Tallo
Regardez votre avant
Il est parti malsain
Je sais c’est pas marrant
Mais c’était Florian Thauvin
Dès que le LOSC marquera je supportera
Dès que les vents tourneront nous Laurent Pichon
De Denquin
Dès que le LOSC marquera je supportera
Dès que les vents tourneront nous David Guion
De Melo
Posté le 13 mars 2016 - par dbclosc
Il n’y a pas que le PSG pour faire des cartons : nous aussi (1948-2013)
La victoire 9-0 du Paris SG sur le terrain de Troyes hier est encore un nouveau prétexte pour nous d’écrire un article à la gloire de notre LOSC en revenant sur quelques gros cartons et surtout sur quelques périodes glorieuses en la matière.
Bien sûr, si je te dis « cartons du LOSC », tu penses inévitablement à la période récente de l’ère Garcia. Entre 2009 et 2013, Lille est en effet l’équipe qui réalise le plus de cartons que l’on retienne comme définition de « carton » une victoire avec au moins quatre buts marqués et au moins trois buts d’avance ou comme une victoire avec au moins cinq buts marqués et trois buts d’avance.
Victoires avec au moins 4 buts marqués et 3 buts d’avance
Victoires avec au moins 5 buts marqués et 3 buts d’avance
Parmi ces cartons mémorables, Lille avait notamment explosé Lorient (6-3) en 2010-2011, match que tu peux revivre ici.
http://www.dailymotion.com/video/xhl4ms
C’est pourtant Kevin Gameiro qui avait ouvert le score pour Lorient. Moussa Sow allait égaliser, avant que le LOSC reprenne l’avantage par un csc marqué sous la pression de Sow, Gameiro égalisant avant la mi-temps. En seconde mi-temps, Sow, deux fois, Gervinho et Pierre-Alain Frau allaient donner la victoire aux Dogues. Et encore, l’addition aurait pu être plus lourde, Hazard et Moussa Sow par deux fois ayant trouvé les montants.
Selon certains supporters lillois, Moussa Sow « était sur une autre planète » ce soir-là. De toute évidence, c’est faux et prétentieux : il est peu probable que Sow ait pu être si efficace à une telle distance. Certains observateurs ont également affirmé qu’il « était en feu ». Là encore, les images contredisent cette réalité : il est d’ailleurs peu probable qu’il ait pu se remettre aussi bien d’un embrasement d’au moins une heure et demie.
Pourtant, en la matière, mon meilleur souvenir était avant : en 2009-2010, après un début de saison moyen, on n’imagine pas encore que le LOSC réalisera les extraordinaires performances offensives à venir. Après la 14ème journée, Lille n’a gagné que 3 fois, a déjà perdu 5 fois et n’a marqué que 11 fois. Ça sera ensuite la déferlante, Lille enchaînant 7 grosses victoires de suite : contre Valenciennes (4-0), Lyon (4-3), St-Etienne (4-0), à Monaco (4-0), contre Le Mans (3-0), à Nancy (4-0), puis contre Paris (3-1). Sur ces 7 matches, Lille venait d’inscrire 26 buts.
En matière de cartons, si l’on veut trouver un concurrent au LOSC, on pourrait le trouver dans le LOSC lui-même, celui de la fin des années 1980. Si l’on retient la définition restrictive des cartons (victoires avec 5 buts marqués et au moins trois buts d’avance), le LOSC 1986-1990 est devant son héritier de 2009-2013. Le LOSC, vainqueur sur cette période Sochaux (6-0), à Cannes (5-1), du Racing (5-0), de Laval (8-0) puis, encore de Sochaux (5-0) est un étonnant cartonneur dont nous avons déjà parlé: Lille de l’époque est l’équipe qui réalise le plus de cartons, mais n’est pourtant pas l’un des gros : ils finissent successivement 14ème, 11ème, 8ème puis 17ème.
Tiens, d’ailleurs, pendant que t’y es, viens revoir Lille-Laval de 1988-1989.
http://www.dailymotion.com/video/x8ba6g
On peut – je dirais même « on doit » (et non pas « un doigt ») - bien sûr remonter plus loin. En 1948-1949, Lille marque 102 buts en 34 matches (1), soit exactement 3 par match, ce qui ne suffit pas pourtant à lui octroyer le titre de champion. Le LOSC pète pourtant tous les records cette saison-là avec pas moins de huit cartons en seulement 34 journées.
Wesh, les beaux gosses
Lille explose d’abord St-Etienne, dès la 2ème journée (5-0), éclate les Strasbourgeois chez eux (6-0), explose Sète (6-1), puis Colmar (8-0), Metz (5-0), Cannes chez lui (6-1) (2), Montpellier (5-0) et, pour finir, le voisin Roubaisien (6-2). Et encore, avec notre définition des cartons, on ne retient pas les victoires à Roubaix (4-1), contre Nice (4-1), à Toulouse (4-1) et contre Nancy (4-0).
Bisous, ne fume pas trop, ne prends pas trop de drogues dures, et ne fais pas trop de courses poursuites avec les flics.
(1) Lille inscrit pas moins de 61 buts en 17 matches à Henri-Jooris.
(2) Strappe inscrit un quintuplé pour le déplacement à Cannes.
Posté le 10 mars 2016 - par dbclosc
On ne naît pas lilloise, on le devient
Depuis cette saison, le LOSC a son équipe féminine en D2 ! Bon, il faut dire toute la vérité, le LOSC n’a pas gravi pas-à-pas les échelons du foot féminin mais a fusionné avec – allez disons-le franchement, «a absorbé » – l’équipe de Templemars-Vendeville qui évoluait déjà en D2. Habitant à 15 mètres de Templemars – si, si, je t’assure – j’avoue que ça me fait un peu bizarre. Allez, voyons les choses positivement pour Templemars-Vendeville : avec la réforme du championnat, seuls les six premiers allaient se maintenir et il est très probable que les joueuses n’y seraient pas parvenues sans les moyens du LOSC. Etre absorbé pour survivre en quelque sorte …
Bon, on va le dire, cette saison n’est pas encore celle de la montée en D1, mais le « LOSC » se structure.
Pour être dans la D2 nouvelle mouture, Lille doit finir dans le top 6 de son groupe. Elles sont aujourd’hui 6ème. Vu comme ça, tu te dis : « ouah, c’est chaud ! » En fait, Lille à 7 points d’avance sur son poursuivant (Hénin-Beaumont) et la hiérarchie entre les différentes équipes est relativement claire, si bien que l’on peut avoir une vague idée de son nombre de points final : tout ça pour dire que, normalement, ça devrait passer sans trop de problèmes.
Comme on sait que t’es un indécrottable sexiste (1) – normal, t’es footeux – mais qu’on sait aussi que tu le vis avec ce p’tit poil de honte qui fait que tu n’irais pas dire comme Bernard Lacombe que tu ne parles « pas de foot avec les femmes » pour les enjoindre ensuite à. « retourne[r] à leurs casseroles » (parce que quand-même c’est très con et que les lecteurs de ce blog ne le sont jamais), on te propose de te culturer en découvrant le 11 type du LOSC cette saison.
Céline Musin
Gardienne : Son CV, c’est le résumé de l’évolution du foot nordiste à elle seule. Elle débute chez le grand historique, Hénin-Beaumont, signe à Arras en 2014-2015, puis à Lille cette saison. Le LOSC est encore en-dessous d’Arras dans la hiérarchie régionale, mais il y a fort à parier qu’en arrivant à Lille, Céline a fait le meilleur choix pour l’avenir.
Jennifer Bouchenna
Défenseuse : Tout juste arrivée d’Arras, Jennifer a déjà un beau CV à 24 ans (2). Formé à Hénin-Beaumont où elle débute en D1 à moins de 17 ans, elle joue ensuite à Leers, puis à Arras où elle devient titulaire, d’abord en D2, puis en D1. Elle compte déjà 54 matches à son actif en D1.
Manon Guitard
Défenseuse : Seulement 23 ans, et pourtant déjà six années comme titulaire avec Rodez (2007-2014), dont quatre en première division. La Ruthénoise – ça veut dire qu’elle est de Rodez petit inculte – est une ancienne internationale des moins de 19 ans, et Manon a également joué une saison à Toulouse (2014-2015) avant d’arriver chez nous, dans ch’Nord. Et déjà 131 matches de championnats tous niveaux confondus avant son arrivée à Lille.
Jessica Lernon
Défenseuse : Comme d’autres, Jessica vient d’Arras où elle a passé la totalité de sa carrière, d’abord en D3, puis en D2, et enfin, trois saisons durant, en D1, et à chaque fois comme titulaire. Elle n’a que 22 ans, mais déjà 59 matches de D1 dans les pattes.
Perrine Tentelier
Défenseuse : Elle aussi a joué en D1 avec Arras. Mais seulement 3 matches, en 2012-2013, avant de partir à Templemars-Vendeville. Elle s’impose alors comme titulaire indiscutable à 18 ans en D2. A 20 ans, Perrine, c’est la benjamine de la défense.
Je vous présente Perrine, enfin benjamine, ouais enfin chai pu …
Justine Bauduin
Milieue : Une authentique Templemaroise ! Elle débute en équipe première à 15 ans, et, maintenant qu’elle est vieille – 21 ans – elle a déjà une belle expérience et aussi quelques buts inscrits : 18 avant le début de saison, plus 4 avec Lille.
Sarah Clay
Milieue : Formée à Lambersart, elle rejoint Hénin en 2013 où elle joue peu, puis signe à Templemars en 2014. A 21 ans, elle est titulaire. Il se dit que c’est une battante qui, face à une adversaire, lui met sa raclée.
Camille Dolignon
Milieue : Dolignon, Dolignon … ça ne vous dit rien ? Ben, oui, comme Joël Dolignon, ancien de la réserve chez les mecs. C’est sa fille, herself. Elle joue (un peu) en D1 avec Hénin-Beaumont en 2012-2013, puis rejoint Templemars-Vendeville où elle devient titulaire indiscutable.
Rigolez pas trop genre « ouah ah des filles qui jouent au foot ! » les mecs : les derniers qui ont fait ça se sont pris 11-0
Marine Ducoin
Milieue : Formée à Hénin où elle ne joue jamais avec l’équipe première, elle rejoint Templemars en 2014, déjà âgée de 17 ans. Elle en a désormais 19 et est indéboulonnable dans l’effectif lillois.
Rachel Saïdi
Milieue : L’expérience de l’équipe, 27 ans. Elle débute à Gravelines, puis rejoint Hénin-Beaumont en 2008. Titulaire dès ses débuts, elle y passe six saisons, dont cinq en D1. Elle rejoint ensuite Arras, toujours en D1. Elle est aussi Internationale B. La classe, non ? C’est aussi la meilleure passeuse lilloise cette saison, avec 4 passes (décisives, sinon ça serait pas très impressionnant).
Caroline Gracial
Attaquante l’expérience 2, le retour. Même un tout petit peu plus âgée que Rachel Saïdi, puisqu’elle vient de fêter ses 28 ans. Elle débute en D1 à Hénin, puis rejoint Arras en 2010, alors en D2. Elle cartonne, claquant 32 buts en deux championnats. Elle reste à Arras en D1, puis perd progressivement sa place de titulaire en 2013-2014. A l’issue de la saison, elle signe à Templemars et marque 6 buts la saison dernière. Et déjà 7 cette saison.
En bonus, la nouvelle arrivée, Julie Marchart
Attaquante : Julie a signé au mercato hivernal. Elle vient de Juvisy, autre grand nom du foot français. Internationale B, elle a marqué 49 buts en D1, 35 en D2, 18 en Coupe de France, et 9 en Coupe d’Europe. Du gros CV (3)
En tout cas, je leur souhaite de bien continuer et de mettre des raclées à l’équipe masculine.
Les filles restent en tout cas sur un match très intéressant contre le leader incontesté, Arras : elles menaient encore, logiquement à 10 minutes de la fin, mais ont malheureusement encaissé deux buts au final (1-2).
Bisous.
(1) Et ne vient pas me dire que tu ne peux pas être sexiste parce que tu es une femme. Ça peut très bien être sexiste une femme.
(2) Cela veut dire qu’elle a déjà fait une belle carrière. Ce n’est en aucun cas un jugement esthétique sur con curriculum vitae papier ou électronique.
(3) Là encore, ne vient pas t’imaginer qu’elle a un CV en marbre ou en haltères. Ça veut dire qu’elle a déjà une belle expérience du haut niveau.
Posté le 10 mars 2016 - par dbclosc
Petite Marie du LOSC
Dagui Bakari, je parle de toi
Parce qu’avec ta petite voix
Tes petits amortis, tu as versé sur ma vie
Des milliers de Rozehnal
Edwin Murati, je me bats pour toi
Pour que dans dix Milan de ça
On se retrouve à l’Aubry, sous un ciel Sibierski
Que des milliers de Rozehnal
Je viens de Nielsen et les Boutoille Nantes/Rennes
Ne parlent que Decroix
D’un gardien qui fait jouer Landrin
Sur un morceau d’Angbwa
De leur amour Dindeleux que le match retour
Mile Sterjovski, je t’attends transi
Sous une tulio de Valois
Le vent du stadium froid me renvoie la Peyrelade
Que j’avais fait frire pour toi
Un vent de sud-ouest souffle sur le LOSC
Didier Santini, tu dis que la vie
C’est un gros tacle à chaque Mota
Au soleil de Vahid, moi mes coaches sont vides
Et Viseux fonce côté droit
Je viens de Frandsen et les Boutoille Nantes/Rennes
Ne parlent que Decroix
D’un gardien qui fait jouer Landrin
Sur un morceau d’Angbwa
De leur amour Dindeleux que le match retour
Dans la pénombre de ton cul
Benoît Pedretti, m’entends-tu ?
Je Plestan plus que toi pour Bassir
Dans la pénombre de Metsu
Mounir Obbadi, m’entends-tu ?
Assadourian plus que toi pour Bassir
J’viens d’Friis-Hansen et les Boutoille Nantes/Rennes
Ne parlent que Decroix
D’un gardien qui fait jouer Landrin
Sur un morceau d’Angbwa
De leur amour Dindeleux que le match retour
Posté le 7 mars 2016 - par dbclosc
1990-1991 : ma toute première fois (avec le LOSC)
Eté 1990. A Lille, l’ambiance est délétère (et non de l’éther, ça n’a rien à voir). C’est le bordel au niveau de l’équipe dirigeante et le LOSC est au bord de l’implosion (au sens figuré, je te rassure). Fini les espérances de la seconde partie des années 1980, quand le LOSC avait attiré un certain nombre de joueurs emballants dans l’optique de séduire un public lassé.
Lille vient alors de finir à une faiblarde 17ème place. Ça n’était pourtant pas faute de disposer de talents certains dans l’effectif. Pour la plupart, ces talents partent : Erwin Vandenbergh s’en va à La Gantoise, Pelé à Marseille, Angloma au PSG et Galtier à Toulouse. Philippe Périlleux ne cache pas ses envies d’ailleurs, – on parle de son transfert au PSG – lui qui vient de réaliser une saison remarquable dans l’entre-jeu lillois. La fuite des talents lillois ne commence certes pas là : Mobati est parti en cours de saison 89-90, comme étaient partis avant eux, à l’été 1989, Filip Desmet, Bernard Lama et Roger Boli. Forcément, il est difficile de se remettre du départ de joueurs de cette importance.
Ce LOSC qui disparaît, c’est celui de joueurs de talent, capables de brillants coups d’éclats, mais aussi de décevoir, ou, en tout cas, qui ne sont pas toujours assez « tueurs » – les guillemets visent à souligner que c’est (encore) du sens figuré et que nous ne souhaitons pas avoir de problèmes avec la police pour incitation à l’homicide – ce qui a rendu le public parfois un peu dubitatif.
Bref, Lille se reconstruit d’une autre manière. Moins clinquant, mais ça n’est pas sans avantage. Derrière, Buisine revient, Cervetti et Reuzeau arrivent pour remplacer Doaré, Prissette et Galtier. Au milieu, Mio Nielsen remplace numériquement Angloma. Devant, Vandenbergh et Pelé sont remplacés par le Toulousain Éric Assadourian, le Danois Henryk Nielsen et l’expérimenté François Brisson. On ne sait que penser de la patte de Santini sur cette équipe. Il fait avec les moyens du bord, mais on ne sait pas trop où ça va nous mener. Etrange équipe en vérité, qui va nous faire vivre le quasi-extraordinaire dans une étrange monotonie.
Cette saison 1990-1991, c’est aussi la première que va suivre votre serviteur (« votre serviteur » c’est moi, même si, en fait, je ne suis pas vraiment à votre service, même si je vous aime beaucoup). Ma toute première fois avec le LOSC.
Ma toute première fois, c’était avec ces mecs. Si, si.
Après quatre journées, Lille semble bien parti. Trois matches nuls lors des trois premières journées – dont le premier qui laisse sur sa faim, puisque les Dogues gagnaient 2-0 à Metz à un quart d’heure de la fin – puis une victoire 3-0 contre Toulouse. Au rayon des satisfactions, l’avant-centre H.Nielsen, méconnu lors de son arrivée, qui a déjà marqué à trois reprises. Deux défaites plus tard – à Marseille (0-2) puis contre Cannes (0-2) – et on se dit qu’en fait on va bien galérer comme prévu. Et puis, en fait non : 2 victoires et quatre nuls plus tard, Lille revient bien, et Nielsen confirme en ajoutant 3 autres buts.
La stratégie du 1-0 à domicile et du 0-0 à l’extérieur
La stratégie de Jacques Santini, c’est clairement celle de la victoire 1-0 à domicile et du 0-0 à l’extérieur. Si en théorie ça peut donner des choses pas mal – Lille aurait été champion en remportant ses 19 matches à domicile et en faisant dix-neuf 0-0 à l’extérieur – en pratique ça ne mène jamais très haut. Avec une stratégie comme ça, on n’arrive pas toujours à gagner chez soi, on ne gagne presque jamais à l’extérieur et on y perd quand-même souvent. Ceci étant, pour une équipe comme Lille à l’époque, c’était sans doute le mieux à faire.
Ça n’est pas flamboyant, certes. Entre la 9ème et la 26ème journée de championnat, Lille joue 8 matches à domicile en ne marquant que cinq fois. D’accord, mais ça ne les empêche pas de gagner 4 fois et de faire 4 matches nuls : Lille n’encaisse qu’un but à Grimonprez sur la période, contre Rennes (1). A l’extérieur, comme prévu, Lille ne gagne pas sur ce laps de temps, mais assez solide, ne perd « que » quatre fois. Ça n’a l’air de rien, mais tout en ne marquant que 12 fois sur 18 matches, Lille reste dans le coup pour la qualif’ en Coupe d’Europe, alors 7ème au classement.
Et le bizarroïde arriva
Solides mais pas flamboyants. Incapables de gagner à l’extérieur mais réguliers et prenant les points qu’il faut à l’extérieur. Voilà le résumé du LOSC jusque-là. Et puis après, ça n’est plus du tout ça.
D’abord parce que Lille met une raclée à Toulon (4-1) bien que l’arbite ait refusé un 5ème but tout à fait valable à Brisson – sans doute cela lui paraissait-il bizarre que Lille marque autant en un match – avant que Lille ne cède (2) à domicile contre des Sochaliens qui luttent pour le maintien (0-1) (3). Et puis, comme rien n’était plus vraiment normal, Lille gagna ensuite à Rennes (1-3) puis à Montpellier (1-2) avec un 0-0 à domicile contre Paris entre deux. Et puis Lille s’imposa (1-0) contre Auxerre grâce à Brisson (4).
Nous étions alors groggys devant une telle débauche de victoires et de spectacle, Lille restant sur 4 victoires, 1 nul et 1 défaite en 6 matches, et avec 10 buts inscrits. Lille est 5ème, une place qui sera peut-être qualificative pour la coupe de l’UEFA (elle le sera effectivement). Lille est encore solide derrière et commence à marquer, donc forcément on y croit à la qualif’ en C3.
Sauf que non. On vous l’a dit, à partir d’un moment, c’est devenu bizarroïde. La solide défense prend l’eau à Nice (4-1). Puis Lille mène contre Lyon, son concurrent direct. Et puis, 84ème minute, M.Rideau siffle, sans doute à tort, un péno pour Lyon. Il est transformé. Si les Lillois avaient gagné ce soir-là, ils auraient fini européens. Sauf qu’ils font 0-0 à Caen la semaine suivante, perdent contre le 17ème Nancy (0-2) à Grimonprez. La victoire finale contre Metz (4-1) est alors insuffisante. Lille finit 6ème, et Lyon termine européen malgré un goal-average négatif de -5.
La saison suivante, Jacques Santini reprend sa stratégie du 1-0 à Lille et du 0-0 à l’extérieur (5). A trois journées de la fin, Lille est bien au chaud en neuvième position, un peu trop loin pour jouer l’Europe, mais largement devant les relégables. Les Lillois lâchent l’affaire, et finissent 13ème.
En cadeau, les stats des joueurs cette saison-là.
Bisous, et n’oublie pas de lire les notes de bas de page. Je ne les écris pas pour moi, sinon je ne les publierais pas.
|
Buts |
Passes dé |
Péno provoqué décisif |
Coup-Franc décisif provoqué |
Brisson |
10 |
3 |
0 |
0 |
H.Nielsen |
8 |
2 |
2 |
1 |
Périlleux |
4 |
4 |
1 |
0 |
Assadourian |
4 |
4 |
0 |
0 |
Frandsen |
4 |
2 |
0 |
1 |
Sauvaget |
4 |
1 |
0 |
0 |
Buisine |
2 |
1 |
0 |
0 |
Friis-Hansen |
1 |
2 |
0 |
0 |
Fiard |
0 |
2 |
0 |
0 |
Da Silva |
0 |
2 |
0 |
0 |
Reuzeau |
0 |
2 |
0 |
0 |
Decroix |
1 |
0 |
0 |
0 |
(1) Jean-Claude Nadon reste 647 minutes sans prendre de but à domicile sur cette même période. Lille réalise quatre victoires 1-0, trois nuls 0-0 et un atypique 1-1.
(2) Sache que dans la phrase « avant que Lille ne cède », « ne » n’est pas une négation mais un « ne explétif ».
(3) C’était le tout premier match que j’ai suivi au stade. Je me souviens, à l’époque, je croyais en Dieu. Et je ne vous cache pas que j’ai dû passer par une salutaire mise au point avec lui pour lui expliquer ce que je pensais de son idée de nous faire perdre ce match.
(4) But que j’ai vu en direct sur Canal +. Non, non, j’avais pas de décodeur, mais j’ai quand-même regardé ce match en crypté. Depuis, je suis myope.
(5) On s’emmerde sec à Grimonprez, même si ça ne marche pas trop mal : après 15 matches à domicile, Lille a marqué 11 fois et encaissé 8 buts.
Posté le 6 mars 2016 - par dbclosc
1995-1996 : le maintien et c’est tout
On t’a déjà parlé de 1994-1995, de ses brillants 1-0 à domicile, son néant à l’extérieur, et un maintien largement assuré (48 points), même s’il a fallu attendre les dernières journées pour l’assurer à la faveur d’une fin de saison bien négociée. 1995/1996 n’est pas du même tonneau : en résumé, ça a été pénible à domicile, il y eut quelques coups d’éclat à l’extérieur, et on a pensé à plusieurs reprises que c’était foutu. Retour sur une saison où on a tremblé de bout en bout.
L’avant-saison a de quoi inciter à l’optimisme : le club a parfaitement terminé l’exercice 1994/1995, a de solides piliers avec Jean-Claude Nadon et Jacob Friis-Hansen, et peut en outre s’appuyer sur des jeunes formés au club déjà régulièrement titulaires (Antoine Sibierski, Fabien Leclercq) ou en passe de l’être (Frédéric Dindeleux, Cédric Carrez, Djezon Boutoille). Cependant, le mercato de cet été 1995 est marqué par un crève-coeur : après 183 matches avec les Dogues au cours desquels sa vitesse a ravi les supporters, Eric Assadourian, en fin de contrat, part à Lyon. L’attaque est d’ailleurs complètement à refaire, puisque Franck Farina et Clément Garcia partent aussi. Surtout, il faut aussi compter avec le départ du capitaine expérimenté Thierry Bonalair. Partent aussi des joueurs pas toujours titulaires (Jérôme Foulon, Lyambo Etschélé, Hervé Rollain) ou qui ne ne sont pas imposés (Henrik Lykke, Christian Pérez).
Avant la relégation en 1997, le LOSC a connu quelques années au cours desquelles il ne pouvait recruter que des joueurs en fin de contrat, et c’est sans doute une explication de ses difficultés sportives. Mais, et on peut porter ce regard a posteriori, le recrutement cette année là, hormis Jean-Marie Aubry et Patrick Collot, a de quoi laisser circonspect : les (nombreux) nouveaux joueurs sont recrutés en D2, dans des clubs relégués, ou des clubs de D1 dans lesquels ils ne jouent pas.
Geza Meszoly, venu du Havre, est un défenseur central approximatif, ni particulièrement solide, ni technique. Il ne jouera que 16 matches.
Joël Germain, de Caen, est un défenseur obèse dont on n’imagine pas qu’il ait pu être recruté pour autre chose que son expérience. 11 matches, dont seulement 2 comme titulaire (les deux premières journées d’ailleurs).
Philippe Périlleux, un ancien de la maison. Il fut un pion essentiel du LOSC entre 1984 et 1991, avant de partir à Montpellier. Réputé pour sa lourde frappe, il a joué une grande partie de la première moitié de saison avant de disparaître de la circulation, gêné par des problèmes physiques.
Thierry Rabat, l’élégance incarnée, une foulée distinguée cheveux aux vents. Il laisse le souvenir mitigé d’un joueur tantôt rassurant, tantôt inquiétant. Assez bon techniquement, mais au physique déclinant.
Amara Simba semble être la bonne pioche : ancien international, « l’homme à la bicyclette » sort d’une honnête saison à Caen avec 12 buts, malgré la relégation. Hélas, il laisse surtout le souvenir d’un attaquant incroyablement maladroit et s’écroulant au moindre contact. Mais il est parvenu à mettre les deux buts qu’il fallait en fin de saison.
Pascal Cygan est l’arrière gauche de Wasquehal. Costaud, ou lourd, il ne s’impose que quelques années plus tard quand il est replacé dans l’axe.
Pascal Cygan a eu des cheveux
Patrick Collot arrive de Martigues et remplace Eric Assadourian comme ailier droit, avec les mêmes caractéristiques de rapidité. Après un début de saison poussif, il est irréprochable jusqu’à la fin de son aventure lilloise en 2001.
Jean-Marie Aubry est le gardien d’Angers et vient faire la doublure de Jean-Claude Nadon (pas de sa veste hein).
Frank Pingel, attaquant danois. Après des matches amicaux prometteurs quant à son entente avec Amara Simba, ses prestations en championnat sont toutes pourries. Lui et ses 120 kilos repartent dès septembre.
DBC contre le LOSC t’offre cet autographe de Frank Pingel, preuve qu’il a tout de même laissé une trace à Lille
La saison commence à Bordeaux par une défaite 1 à 0. Jusque là, rien d’alarmant.
Après cette première journée, le LOSC pointe à la 15e place du championnat, avec 0 point et une honnête différence de buts de moins 1. On te montre ce tableau car ce sera le meilleur classement de la saison.
En fait, le début de saison est une catastrophe : les deux premiers matches à domicile se soldent par autant de défaites (0-2 face à Bastia, et un bon gros 0-3 face au promu Guingamp). Le premier point ramené de Saint-Etienne (1-1) doit beaucoup au gardien Nadon, qui arrête un pénalty alors que le LOSC est mené. La défaite à Cannes lors de la 5e journée (1-2) condamne Jean Fernandez, remplacé par son adjoint Jean-Michel Cavalli. Celui-ci commence bien, avec un point pris face au champion en titre nantais mais, comme à Saint-Etienne, avec un peu de chance : N’Doram envoie son pénalty sur la transversale (0-0). Entre deux nouvelles défaites à Monaco (1-2) et à Gueugnon, pour la première victoire des Gueugnoneux à domicile en D1 (1-3), le derby est salement perdu à Grimonprez (1-3). La défense prend l’eau et l’animation offensive ne semble reposer que sur les épaules d’Antoine Sibierski. Après 9 journées, le LOSC ne doit ses deux maigres points qu’à la maladresse des tireurs de pénaltys adverses, et semble déjà promis à la deuxième division.
Solidité défensive retrouvée et renouveau en attaque
Face à cela, kékonfé ? On fait venir un joker monténégrin, Miladin Becanovic, dont on t’a relaté le parcours lillois ici. S’il réalise des débuts tonitruants, marquant 13 minutes après son entrée en jeu contre Le Havre, pour la première victoire du LOSC, Miladin arrive avec quelques kilos en trop dont il ne se débarrasse que lors de l’intersaison suivante. Et on change de gardien : Jean-Claude Nadon, l’inamovible portier depuis 1989, considéré comme faiblard depuis le début de saison (et notamment sur le but de Meyrieu lors du derby, et lors du match à Gueugnon), est remplacé par Jean-Marie Aubry. Lien de cause à effet ou pas, l’arrivée de l’automne correspond à une nette amélioration : outre ce premier succès face au Havre, Lille enchaîne avec un nul à l’extérieur, puis une victoire face à Strasbourg, grâce à un doublé d’Amara Simba, comme quoi tout arrive. En 3 journées, Lille est parvenu à doubler Cannes et n’est plus dernier. Surtout, l’équipe découvre une solidité défensive qui lui faisait défaut : les confrontations face à Montpellier et Martigues et, de manière plus probante, face aux leaders messin en octobre, puis parisien en novembre, accouchent toutes de 0-0.
Si le nul contre Martigues était d’un niveau consternant, le nul contre Metz, alors leader invaincu, a montré toutes les qualités que pouvait montrer cette équipe, dans laquelle Patrick Collot prend une place prépondérante. Pointe également son nez un petit jeune, Djezon Boutoille, très vif en attaque mais jusque là très malchanceux devant le but… jusque fin octobre où, tranquillement, Lille décide d’aller gagner à Auxerre, grâce aux deux premiers buts en D1 de Boutoille. Un mois plus tard, son troisième but permet d’arracher un nul à Lyon à la dernière minute (1-1). À l’approche de l’hiver, le LOSC parvient enfin à sortir (provisoirement) de la zone de relégation… mais y replonge très vite, le départ surprise de Jacob Friis-Hansen à Bordeaux en novembre ayant de nouveau fragilisé la défense. En janvier, le LOSC recrute Denis Abed, dont la technique et le pied gauche font beaucoup de bien.
Des grosses perfs à l’extérieur…
La victoire à Auxerre est la première d’une drôle de particularité dont on t’a déjà parlé dans cet article : dans le marasme général de cette saison 1995/1996 , le LOSC s’impose 4 fois à l’extérieur ; à Auxerre donc, futur champion ; à Nantes, champion en titre (1-2, but de Carrez et Sibierski) ; à Guingamp, pour la seule défaite des Bretons à domicile cette saison (0-1, but de Collot) ; et, en fin de saison, à Paris, champion d’Europe (0-1, but de Collot). Si l’équipe de Lille est la 20e équipe à domicile, elle est la 10e à l’extérieur, et marque davantage à l’extérieur qu’à domicile (15 buts contre 12). Signalons aussi un valeureux nul à Lens en février, grâce à un coup-franc d’Antoine Sibierski (1-1).
Une statue pour Patrick Collot
…mais ça reste globalement à chier
Mais ne nous y trompons pas, ces quelques illuminations n’apportent que les quelques points qui permettent de garder l’espoir, et ne peuvent effacer la tendance globale : c’est très mauvais. De la 2e à la 14e, de la 20e à la 24e, de la 33e à la 35e, le LOSC est relégable durant 21 journées. Une position de relégable due à de bonnes déculottées (0-4 à Bastia, 1-4 au Havre, 0-4 contre Auxerre), à l’incapacité à battre certains adversaires directs à domicile (0-0 contre Martigues, 1-1 contre Le Havre, 1-1 contre Saint-Étienne, 0-2 contre Cannes), à la persistance des 0-0 à domicile (contre Monaco, contre Rennes), et à de stupides défaites (0-1 à Martigues, 1-2 à Nice après avoir ouvert le score à la… 86e minute). Et, symptomatique de la pression générée par l’occupation prolongée du bas de tableau, plusieurs rencontres sont émaillées de bagarres générales, par exemple contre Monaco (où Anderson a tiré un pénalty et, évidemment, l’a manqué) et contre Saint-Étienne.
Rien ne sert de partir à point, il faut courir
En bas de tableau toute la saison, le LOSC craque de nouveau au printemps et se retrouve relégable. Il reste 4 matches, Lille est 19e, n’a pris que 30 points, n’a marqué que 23 fois… et doit jouer Nice, un adversaire direct, Paris, qui lutte pour le titre, Lyon, pépère en milieu de tableau, et Bordeaux, finaliste de la C3. En gros, il faudrait gagner 3 fois en 4 matches, alors qu’on n’y est parvenu précédemment que 6 fois en 30 matches. C’est donc le moment que choisit l’équipe pour signer 3 victoires consécutives, de la 35e à la 37 journée : Nice outragée (1-0), Paris brisée (1-0), Lyon martyrisée (2-1), mais Lille libérée, et Simba qui marque deux fois, joliment en plus.
C’est moi Simba, c’est moi le roi
Le maintien est donc assuré à une journée du terme de la saison. Comme il n’est plus nécessaire de gagner, le dernier match est bâclé (0-2 contre Bordeaux), et on s’en fout d’ailleurs. Avec 39 points et 27 buts marqués, le LOSC reste en D1 avec un faible bilan. Depuis l’instauration de la victoire à 3 points en 1994/1995, aucune équipe ne s’est maintenue avec moins de 39 points dans une première division à 20 clubs ; outre Lille, Ajaccio en 2003, Bastia et Toulouse en 2004, et Lorient en 2012, se sont maintenus avec ce total. Depuis 1990, toujours en ne comptabilisant que les championnats à 20 clubs, seuls Lyon en 1992 (25 buts marqués), Lille en 1993 (26), Lille en 1996 (27), Cannes en 1997 (25) et Grenoble en 2009 (24) se sont maintenus en marquant 27 buts ou moins. Sur ces 5 équipes, 3 sont descendues la saison suivante. Ce petit teaser pour un prochain article sur la saison 1996/1997 t’est offert par la cellule marketing & développement de DBC contre le LOSC.
Coupes :
Le parcours du LOSC cette année là n’est pas dégueulasse. En coupe de la ligue, Lille bat Caen en 1/16e en montrant qu’il est possible de mettre plusieurs buts dans un même match, certes contre une équipe de D2 (victoire 4 à 1 grâce à des doublés de Becanovic et de Périlleux). L’équipe est éliminée au tour suivante à Metz (0-2), futur vainqueur de l’épreuve, alors on dira que c’est honorable, et qu’elle serait sûrement passée contre un autre adversaire.
En coupe de France, Saint-Leu est d’abord dégagé grâce à un pénalty de Patrick Collot. En 1/16e, le LOSC se qualifie à Nancy aux tirs aux buts (0-0, 2-4). Durant ce match, Jean-Claude Nadon, titulaire en coupe, arrête en première mi-temps un pénalty de Stéphane Capiaux. DBC contre le LOSC t’offre le commentaire en direct de Olivier Hamoir sur Fréquence Nord :
En 1/8 de finale, Lille tire un gros morceau et reçoit Monaco. Lille ouvre rapidement le score par Sibierski, mais Scifo égalise en début de seconde mi-temps. Comme lors du tour précédent, la qualification se joue aux tirs aux buts (5-4), et le tireur monégasque malheureux s’appelle bien entendu Sonny Anderson. Le LOSC se rend en quarts à Marseille, alors en D2, et s’incline sur un pénalty absolument scandaleux pour une prétendue faute de Cygan sur Cascarino. Le match est diffusé sur TF1 : Jean-Michel Cavalli est interviewé sur le banc alors que les deux joueurs sont à la lutte. Pas inquiet, il développe son propos puis l’interrompt lorsqu’il se rend compte que l’arbitre a sifflé. Même Jean-Michel Larqué déclare : « je dirais que l’arbitre a décidé qu’il y avait pénalty ». Le LOSC, qui n’avait pas atteint ce stade de la compétition depuis la saison 1987/1988, est éliminé après un match très équilibré, et un gros raté de Frédéric Machado en fin de match.
Posté le 5 mars 2016 - par dbclosc
Des Reims et Lille d’après-guerre, qui remportait les confrontations directes ?
Entre 1945 et 1954, Reims comme Lille ont systématiquement fini dans les quatre premiers du championnat. Le contraste est donc saisissant avec la saison en cours, ou l’un (17è) et l’autre (15è) luttent pour le maintien. Sur la période 45-54, les deux clubs remportent deux titres de champion chacun. Lille gagne davantage de Coupes pendant cette période (quatre contre une seule), mais concentrons-nous sur le seul championnat pour voir qui l’emporte dans les confrontations directes entre ces deux équipes.
Première confrontation : Lille vient prendre le point du match nul (1-1) à Reims. Lille s’impose aisément au match retour (3-0). La saison suivante, Lille explose les rémois à Henri-Jooris (5-0), mais s’incline de peu à Reims. Après quatre confrontations, Lille est devant
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9 |
La saison suivante ne change rien, puisque Lille et Reims font match nul à Jooris (0-0) comme à Reims (2-2). Depuis 1945, Lille n’a pas encore encaissé de but chez lui. La suprématie lilloise se confirme en tout cas en 1948-1949, puisque Lille l’emporte à l’aller (4-2 à l’extérieur) comme au retour (2-1 chez lui). Les forces du complot semblent alors peiner à déjouer les plans lillois.
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Pts |
J |
V |
N |
D |
BP |
BC |
Lille |
11 |
8 |
4 |
3 |
1 |
17 |
7 |
Reims |
5 |
8 |
1 |
3 |
4 |
7 |
17 |
Le LOSC et le Stade de Reims 1953-1954
Lille s’incline ensuite à Reims (2-1), mais explose son rival au retour (4-0). La première fissure dans la suprématie lilloise s’observe au cours de la saison 1950-1951, quand Lille s’incline à Reims (4-3), sans parvenir à s’imposer chez lui au retour (1-1). Lille reste encore largement devant :
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Pts |
J |
V |
N |
D |
BP |
BC |
Lille |
14 |
12 |
5 |
4 |
3 |
26 |
14 |
Reims |
10 |
12 |
3 |
4 |
5 |
14 |
26 |
En 1951-1952, les deux équipes se neutralisent, chacun l’emportant (1-0) à domicile. Reims se rapproche de Lille l’année suivante, cédant le nul à domicile (1-1), mais cartonnant à Jooris (5-2). Reims l’emporte encore à Lille la saison suivante (0-1). Après 17 oppositions en D1 depuis 1945, les deux clubs sont au coude à coude.
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Pts |
J |
V |
N |
D |
BP |
BC |
Lille |
17 |
17 |
6 |
5 |
6 |
30 |
22 |
Reims |
17 |
17 |
6 |
5 |
6 |
22 |
30 |
Quand les deux équipes s’affrontent à l’occasion de la 33ème journée de D1 de la saison 1953-1954, l’enjeu est alors double. Le premier enjeu est très clair et l’emporte bien sûr outrageusement sur l’autre : c’est le titre ! Lille est alors 3ème à deux points de Reims (et de Bordeaux) et il reste deux matches à jouer. Le deuxième, c’est la suprématie des confrontations directes entre ces clubs depuis la fin de la guerre.
André Strappe ouvre le score (29è), il double la mise après la pause (48è) et Yvon Douis assure définitivement la victoire en fin de match (85è). 3-0 ! Lille, Bordeaux et Reims (avec 45 points, Bordeaux s’inclinant 3-1) se trouvent sur la même ligne, mais le LOSC a un moins bon goal-average. Au niveau des confrontations Lille-Reims, Lille est devant.
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Pts |
J |
V |
N |
D |
BP |
BC |
Lille |
19 |
18 |
7 |
5 |
6 |
33 |
22 |
Reims |
17 |
18 |
6 |
5 |
7 |
22 |
33 |
C’est la dernière journée. Bordeaux et Reims s’affrontent. Le LOSC n’a pas son destin en main. Tout au plus peuvent-ils cartonner et espérer que ça passe. Lille s’impose facile contre Nancy (3-0) tandis que Bordeaux et Reims se neutralisent. Le LOSC remporte son deuxième titre de champion !
NDDBCCLOSC : bien que nous ayons une fâcheuse et assumée tendance à présenter les données telles qu’elles nous arrangent, sachez que si nous avions poursuivi le décompte des confrontations jusqu’en 1956 – année de la descente du LOSC en D2 – c’est encore Lille qui l’aurait emporté.
Posté le 3 mars 2016 - par dbclosc
Les Schtroumpfs du LOSC contre Aulasgamel
Le public est venu en nombre au stade Grimonprez-Schtroompfis, pour assister à une rencontre entre Schtroumpfs du LOSC et Schtroumpf du LOSC.
La Schtroumpfette Anne-Sophie Roquette s’est parée de ses plus beaux pompons et s’apprête à annoncer la composition des équipes devant des spectateurs enthousiastes. Le marché bleu bat son plein : c’est comme le marché noir, mais chez les Schtroumpfs.
En rouge, fidèle à sa réputation défensive, l’équipe de Schtroumpf Girard se présente en 9-0-1. Un peu plus inventif mais tout aussi chiant, Hervé Renard, en jaune, opte pour un 0-9-1.
Voici la composition de l’équipe entraînée par René Girard :
Schtroumpf Wimbée – Schtroumpf Duncker, Schtroumpf Cygan, Schtroumpf Ecker, Schtroumpf Landrin, Schtroumpf Meszoly, Schtroumpf Carrez, Schtroumpf D’Amico, Schtroumpf Koot, Schtroumpf Balmont – Schtroumpf Martin.
En face, la composition de l’équipe d’Hervé Renard est la suivante : Schtroumpf Enyeama – Schtroumpf Mavuba, Schtroumpf Fahmi, Schtroumpf Bonalair, Schtroumpf Cheyrou, Schtroumpf Collot, Schtroumpf Agasson, Schtroumpf Michalowski, Schtroumpf Camara, Schtroumpf Rabat – Schtroumpf Beck.
L’arbitrage sera assuré par M. Bruno Derrien, une vieille connaissance du LOSC à qui nous consacrerons probablement un article un de ces jours.
La première frappe du match est signée par Schtroumpf Mavuba, directement dans les fenêtres des loges VIP, bien fait pour ces bourgeois ! N’a-t-on pas idée de venir voir un match de foot dans des conditions pareilles ?
Frappe de Mavuba : un mort, deux blessés graves.
Consterné par le niveau de frappe de son Schtroumpf Mavuba, Hervé Renard démissionne et annonce qu’il préfère de toute façon « retourner en Afrique pour s’acheter une grosse bagnole et frimer sans qu’on demande de comptes ». Il est remplacé par Schtroumpf Vahid, qui déclare : « Moi content entraîner LOSC ». Premier changement : le Schtroumpf Koot, trop nul, est remplacé par le Schtroumpf Viseux. Deux mots d’ordre pour le nouvel entraîneur : rigueur et discipline. Malheureusement, le langage schtroumpf le contraint à annoncer « schtroumpf » et « schtroumpf », ce que le Schtroumpf Mavuba prend comme une invitation à tirer.
Et un carreau de moins pour le concierge Didier Bauwens.
De son côté, René Girard, choqué par une passe vers l’avant d’un de ses joueurs, donne sa démission et est remplacé par Schtroumpf Garcia, qui remplace le 9-0-1 en 0-0-10. Entrée du Schtroumpf Sterjovski à la place du Schtroumpf Meszoly.
À la 20e minute de jeu, alors que le Schtroumpf Sterjovski a déjà tiré trois fois sur les poteaux, un pénalty est sifflé pour l’équipe de Schtroumpf Vahid. En position de dernier défenseur, le Schtroumpf Carrez est expulsé. Le Schtroumpf Agasson, comme à son habitude, transforme à ras de terre : 1-0 ! Furieux, le Schtroumpf Balmont s’en prend à l’arbitre
Le Schtroumpf Balmont écope logiquement d’un carton jaune pour avoir dit ironiquement « Merci, Derrien ». Les rouges sont déconcentrés et après une frappe du Schtroumpf Cheyrou repoussée de la tête par le Schtroumpf Wimbée, le Schtroumpf Beck place une belle tête et ça fait 2-0
Mené 0-2 à 10 contre 11, le Schtroumpf Garcia décide de réagir : il fait entrer les Schtroumpfs Becanovic, Peyrelade, Simba, Giublesi, Bakari, Boutoille, Andersson et Odemwingie, mais craint que cette configuration soit trop frileuse. Cette option offensive offre des boulevards à l’équipe adverse, et Mavuba part en contre-attaque.
Choqué, M. Derrien expulse le Schtroumpf Mavuba pour « faute esthétique ». C’est le tournant du match. À égalité numérique, l’équipe de Schtroumpf Garcia égalise, d’abord grâce à une réalisation de la tête de Keneth Andersson, servi de la tête par Bakari, puis grâce à une tête de Bakari, servi de la tête par Andersson. Une conclusion que nous vous proposons de voir avec la caméra opposée :
Le match devient alors très enlevé. Après un arrêt très sobre de Schtroumpf Enyeama…
…un imbroglio survient à la 76e minute : alors que le Schtroumpf Martin parvient à contrôler un ballon, l’arbitre lui indique malheureusement que la main n’est pas autorisée pour les joueurs de champ. Schtroumpf Landrin conteste cette version et rappelle un peu vertement que lui l’a déjà fait. Il est expulsé.
On se dirige tranquillement vers un nul quand surgit Aulasgamel, le vilain président de l’Olympique Schtroumpfnais. Encore une fois, il a trouvé le chemin du village des Schtroumpfs du LOSC !