Archive pour la catégorie ‘le LOSC est grand, le LOSC est beau’
Posté le 3 mars 2016 - par dbclosc
Les Schtroumpfs du LOSC contre Aulasgamel
Le public est venu en nombre au stade Grimonprez-Schtroompfis, pour assister à une rencontre entre Schtroumpfs du LOSC et Schtroumpf du LOSC.
La Schtroumpfette Anne-Sophie Roquette s’est parée de ses plus beaux pompons et s’apprête à annoncer la composition des équipes devant des spectateurs enthousiastes. Le marché bleu bat son plein : c’est comme le marché noir, mais chez les Schtroumpfs.
En rouge, fidèle à sa réputation défensive, l’équipe de Schtroumpf Girard se présente en 9-0-1. Un peu plus inventif mais tout aussi chiant, Hervé Renard, en jaune, opte pour un 0-9-1.
Voici la composition de l’équipe entraînée par René Girard :
Schtroumpf Wimbée – Schtroumpf Duncker, Schtroumpf Cygan, Schtroumpf Ecker, Schtroumpf Landrin, Schtroumpf Meszoly, Schtroumpf Carrez, Schtroumpf D’Amico, Schtroumpf Koot, Schtroumpf Balmont – Schtroumpf Martin.
En face, la composition de l’équipe d’Hervé Renard est la suivante : Schtroumpf Enyeama – Schtroumpf Mavuba, Schtroumpf Fahmi, Schtroumpf Bonalair, Schtroumpf Cheyrou, Schtroumpf Collot, Schtroumpf Agasson, Schtroumpf Michalowski, Schtroumpf Camara, Schtroumpf Rabat – Schtroumpf Beck.
L’arbitrage sera assuré par M. Bruno Derrien, une vieille connaissance du LOSC à qui nous consacrerons probablement un article un de ces jours.
La première frappe du match est signée par Schtroumpf Mavuba, directement dans les fenêtres des loges VIP, bien fait pour ces bourgeois ! N’a-t-on pas idée de venir voir un match de foot dans des conditions pareilles ?
Frappe de Mavuba : un mort, deux blessés graves.
Consterné par le niveau de frappe de son Schtroumpf Mavuba, Hervé Renard démissionne et annonce qu’il préfère de toute façon « retourner en Afrique pour s’acheter une grosse bagnole et frimer sans qu’on demande de comptes ». Il est remplacé par Schtroumpf Vahid, qui déclare : « Moi content entraîner LOSC ». Premier changement : le Schtroumpf Koot, trop nul, est remplacé par le Schtroumpf Viseux. Deux mots d’ordre pour le nouvel entraîneur : rigueur et discipline. Malheureusement, le langage schtroumpf le contraint à annoncer « schtroumpf » et « schtroumpf », ce que le Schtroumpf Mavuba prend comme une invitation à tirer.
Et un carreau de moins pour le concierge Didier Bauwens.
De son côté, René Girard, choqué par une passe vers l’avant d’un de ses joueurs, donne sa démission et est remplacé par Schtroumpf Garcia, qui remplace le 9-0-1 en 0-0-10. Entrée du Schtroumpf Sterjovski à la place du Schtroumpf Meszoly.
À la 20e minute de jeu, alors que le Schtroumpf Sterjovski a déjà tiré trois fois sur les poteaux, un pénalty est sifflé pour l’équipe de Schtroumpf Vahid. En position de dernier défenseur, le Schtroumpf Carrez est expulsé. Le Schtroumpf Agasson, comme à son habitude, transforme à ras de terre : 1-0 ! Furieux, le Schtroumpf Balmont s’en prend à l’arbitre
Le Schtroumpf Balmont écope logiquement d’un carton jaune pour avoir dit ironiquement « Merci, Derrien ». Les rouges sont déconcentrés et après une frappe du Schtroumpf Cheyrou repoussée de la tête par le Schtroumpf Wimbée, le Schtroumpf Beck place une belle tête et ça fait 2-0
Mené 0-2 à 10 contre 11, le Schtroumpf Garcia décide de réagir : il fait entrer les Schtroumpfs Becanovic, Peyrelade, Simba, Giublesi, Bakari, Boutoille, Andersson et Odemwingie, mais craint que cette configuration soit trop frileuse. Cette option offensive offre des boulevards à l’équipe adverse, et Mavuba part en contre-attaque.
Choqué, M. Derrien expulse le Schtroumpf Mavuba pour « faute esthétique ». C’est le tournant du match. À égalité numérique, l’équipe de Schtroumpf Garcia égalise, d’abord grâce à une réalisation de la tête de Keneth Andersson, servi de la tête par Bakari, puis grâce à une tête de Bakari, servi de la tête par Andersson. Une conclusion que nous vous proposons de voir avec la caméra opposée :
Le match devient alors très enlevé. Après un arrêt très sobre de Schtroumpf Enyeama…
…un imbroglio survient à la 76e minute : alors que le Schtroumpf Martin parvient à contrôler un ballon, l’arbitre lui indique malheureusement que la main n’est pas autorisée pour les joueurs de champ. Schtroumpf Landrin conteste cette version et rappelle un peu vertement que lui l’a déjà fait. Il est expulsé.
On se dirige tranquillement vers un nul quand surgit Aulasgamel, le vilain président de l’Olympique Schtroumpfnais. Encore une fois, il a trouvé le chemin du village des Schtroumpfs du LOSC !
Posté le 29 février 2016 - par dbclosc
L’AS Cannes 1988-89 : le plus lillois des clubs du Sud
En 1985, Jean Fernandez prend les commandes du club cannois, alors en deuxième division. Le jeune entraîneur (30 ans) est déjà un peu lillois avant l’heure, avant qu’il ne prenne les commandes du LOSC qui allait devenir le roi des 1-0 à domicile.
Et à peine arrivé à la tête de l’équipe, il recrute son premier lillois : Dusan Savic, auteur de 25 buts en D1 avec le LOSC au cours des deux précédentes saisons. Malgré les 15 buts de Dusan, Cannes ne finit que 12ème de son groupe de D2. Jean se rend alors compte d’une règle de base lorsqu’on veut gagner et dont on a déjà parlé ici : recruter des Lillois. Il engage alors un ancien Lillo (Boro Primorac) ainsi qu’un futur (José Bray) tandis que Savic reste. Troisième de son groupe, Cannes s’impose d’abord à Caen en pré-barrage (2-1, buts de Primorac et Savic), élimine Lyon en barrages de D2 (1-0, 1-1, dont un but de Primorac), avant de s’imposer en barrages D1/D2 contre Sochaux (0-1, 2-0, dont un but de Savic). Cannes est en D1 !
Pour son retour en D1. Fernandez consolide l’ancrage lillois de son équipe, en recrutant Guy Lacombe et Felix Lacuesta. Ah oui, on vous a pas dit : le jeune Hervé Renard, s’il n’a pas encore joué en équipe première, fait partie de l’effectif. Et la recette fonctionne : Cannes se mêle aux gros. Après 26 journées, Cannes est encore sixième, et l’Europe semble envisageable.
La suite sera un peu plus compliquée – notamment à cause de nos Dogues qui viennent s’imposer 5 à 1 là-bas – et Cannes finit à une 12ème place, toute de même très satisfaisante pour un promu.
En 1988, Cannes et Jean Fernandez poursuivent leur recrutement lillois. Gilles Hampartzoumian arrive de la JA Saint-Antoine (DH), Jean-Pierre Orts de Lyon, et Jean-François Daniel de Lille, directement. Quand débute la saison 1988-1989, Cannes compte six anciens lillois dans ses rangs, ainsi que quatre futurs, dont l’entraîneur.
L’équipe du Cannes OSC 1988-1989
Avec cette équipe, Cannes a les moyens de jouer les trouble-fêtes, ce qu’ils ne manquent pas de faire. Sans être réellement en course pour l’Europe, Cannes vient se mêler au peloton des équipes qui se battent pour les places d’honneur. A six journées de la fin, Cannes est 7ème, en tête d’un peloton de sept équipes qui se tiennent en trois points.
Cette saison 1988-1989 sera celle des débuts de Hervé Renard, lors de la 31ème journée de championnat. Fait peu connu, lors de la 37ème journée de championnat, deux jeunes cannois font leur début. Le premier est Gilles Hampartzoumian qui devait signer à Lille quelques années plus tard. Le second n’est autre que Zinedine Zidane, entré en cours de match. Gilles débute donc en D1 une heure et demie avant Zidane.
17ème journée : 7 lillois côté cannois sur cette fiche de match. Plus Bonalair en face.
Assuré du maintien, Jean Fernandez fait tourner en fin de saison, plusieurs jeunes ayant davantage de temps de jeu. Parallèlement, la fin de saison est plus délicate, Cannes ne prenant que 3 points lors des six dernières journées : ils finissent 12ème.
L’année suivante, plusieurs lillois partent (Primorac, Lacombe, Savic) et seul Pierre Dréossi arrive. La saignée se poursuit l’année suivante avec le départ de Lacuesta. L’AS Cannes est encore cependant très lilloise, puisque Boro Primorac remplace Jean Fernandez comme entraîneur, et que l’effectif cannois compte encore Gilles Hampartzoumian, José Bray, Pierre Dréossi et Jean-François Daniel. Rajoutez Zidane qui, à 18 ans, s’impose comme titulaire, le Cannes version 90-91 réalise la meilleure saison de son histoire et finit 4ème au nez et à la barbe du LOSC, 6ème.
Si Cannes recrutera le futur lillois Addick Koot la saison suivante, il cessa ensuite de recruter lillois. Dès lors, ils chutèrent inexorablement.
Posté le 26 février 2016 - par dbclosc
1994-1995 : le laborieux 1-0 triomphant
La saison 1994-1995 est sur le point de débuter. Après quelques saisons au milieu du classement (11ème en 1987, 8ème en 1988, 6ème en 1991, 13ème en 1992), Lille est désormais sur la pente descendante, restant sur deux maintiens acquis dans la douleur. Au rayon des départs, Lille perd du lourd : Decroix s’en va à Nantes pour devenir champion (1), Dieng au PSG où il gagnera la Coupe des coupes en 1996, Andersson et Etamé s’en vont à Caen, José Bray à Nîmes et Claude Fichaux au Havre. Pour les remplacer, Etschelé, Foulon et Duncker arrivent de Valenciennes, Henryk Lykke de Copenhague, Roger Hitoto de Rouen et, surtout, sa recrue vedette : Christian Perez, international A jusqu’à il y a peu.
Leur seul point faible ? Ils n’ont pas encore Frank Pingel
Les Lensois ont le vent en poupe et leurs supporters se plaisent à décrire le Racing comme prolétaire et Lille comme la bourgeoise : de mon point de vue d’adolescent dans un collège bourgeois, les petits bourges supportent en tout cas généralement le RC Lens quand le LOSC reste davantage l’apanage des plus modestes (2). Bref, on n’est pas franchement rassurés à l’approche de la saison, car Lille vient de perdre une partie importante de ses cadres et seule Christian Perez a fait ses preuves dans le domaine parmi les recrues.
Et ça commence mal. Je me souviens avoir écouté en direct la blessure – assez grave – de la vedette Christian Perez après une minute de jeu (sans doute un record). Et Levenard, autre recrue, attendait la 58ème minute pour être expulsé. Et pourtant on ouvrait le score par Garcia (Clément) mais cet enfoiré de Meyrieu – désolé Fred – égalisait à 5 minutes du terme (3).
Regarde, je ne te mens pas : même France Foot le dit
Mais passons, et venons-en à l’essentiel : au bout de 12 journées, Lille est 18ème avec 10 points, 9 buts marqués et déjà 19 encaissés. Là, on le sent, on va se faire chier et on sent bien que si on ne flippait pas jusqu’au bout pour le maintien, c’est sans doute qu’on serait relégués avant.
Et puis est arrivé …
Le bal des 1-0
Lille allait encore connaître pas mal de défaites (10 de plus), mais aussi beaucoup de victoires. Onze. Et sur ces onze, les dix suivantes allaient être laborieuses. A la prolétaire. Dix victoires par 1 à 0, avec les tripes, le sang la sueur et aussi un peu de talent.
Lille bat d’abord Nice (1-0). Mais, les 1-0, Lille les subit aussi. Entre la 13ème et la 18ème journée, Lille alterne entre des victoires 1-0 à domicile et des défaites 1-0 à l’extérieur. Des victoires galères, à l’arrache, contre Martigues (but d’Assadourian à la 78è) et St-Etienne (Farina à la 63ème). Bref, après le sixième 1-0 de suite (cette fois pour une défaite à Bordeaux), Lille est loin du haut, mais déjà plus haut, seizième.
Allons plus loin, à la 32ème journée. Lille bat Rennes (NDDBCLOSC : par 1-0), encore à l’arrache, sur un pénaltoche de Sibierski (63è). Lille est loin d’être sauvé : il faut dire que leur parcours à l’extérieur est calamiteux : 4 points pris en 16 déplacements, et seulement 2 lors des 12 derniers (pour 3 buts marqués et 21 encaissés). Une défaite à Martigues plus tard, Lille se retrouve 14ème, deux points seulement devant Nice, premier relégable. Et avec un goal-average moins bon.
Pourtant, Lille vient de faire quelque chose d’inédit : sur les 11 derniers matches à Grimonprez-Jooris, Lille a gagné 8 fois, fait deux nuls pour une seule défaite. Brillant, Lille relance cette tradition lilloise qui fait de Lille une citadelle imprenable (cocasse puisque Grimonprez était juste à côté de la Citadelle), mais tout ça en marquant seulement 9 buts, et jamais plus d’un but par match ! (4)
Et puis, en fait, on savait marquer à l’extérieur
Vu les perfs à l’extérieur, le 0-0 contre Montpellier à Grimonprez n’était pas rassurant. Surtout, on va à St-Etienne, 18ème, 3 points derrière nous et un meilleur goal-average pour les Stéphanois. Et ce qu’on craignait se produit : à la mi-temps, Lille perd 2-0. Donc c’est cuit, parce que Lille n’a marqué que 5 fois en 17 déplacements. Et si Sibierski nous redonne l’espoir (63è), Laurent Blanc, sur péno, l’enterre.
Et ouais … c’est mort, les minutes s’égrènent. Il reste 10 minutes, puis 5, puis 2 …sifflez monsieur l’arbite, on a compris … Et puis, là, Roger Hitoto …
Roger Hitoto balance une longue transversale pour Assadourian qui réduit la marque (90è). Un peu tard ? Pas pour Roger qui enchaîne, centre pour Sibierski qui égalise (90è+3).
La meilleure des blagues d’Hitoto
Et puis là, Lille enchaîne, contre Bordeaux (1-0), puis au Havre (1 à …non, j’te dis pas, devine). C’est bon, avec huit points d’avance, Lille est définitivement sauvé. Et Lille finit en apothéose, par une belle victoire contre le voisin lensois, pourtant cinquième du championnat (3-1).
Écoute les buts lillois :
Lis ça si tu doutes encore
La treizième victoire. La deuxième par un autre score que 1-0. A l’arrache (5). 17ème équipe à l’extérieur, les Dogues sont en revanche 4ème à domicile.
(1) Bizarrement, quand Eric Decroix quitte Lille, à 25 ans, il devient un titulaire indiscutable de l’équipe nantaise qui écrase le championnat de France : à Lille, il n’a pourtant jamais été indiscutable.
(2) Ce qui ne vise en rien à nier l’ancrage populaire du Racing ; mais force est de constater que le développement du club à l’époque a également favorisé l’attraction de supporters, parfois opportunistes, vers le voisin. Et pas forcément que des classes pop’.
(3) A moins que ce soit Jean-Claude Nadon contre son camp. Ça n’est pas clair sur les images.
(4) Après le match contre Martigues, 13 des 21 derniers matches de Lille ont fini sur le score de 1 à 0, huit fois en faveur de Lille. Improbable également, le LOSC garde 9 fois sur 11 sa cage inviolée sur la période, mais se prend un 0-3 chez lui contre Cannes, dont deux buts du seul Horlaville.
(5) Si cette saison les Lillois marquent également assez peu, ils sont loin de ces stats : seulement 4 victoires sur 7 par 1-0 après 27 journées.
Posté le 18 février 2016 - par dbclosc
Le jeu des 7 familles du LOSC ! Les frères du LOSC en images
Ça n’est pas Noël, non. Ni ton anniversaire. Mais parce que Drogue, Bière & Complot contre le LOSC est amour, il t’offre ton jeu des sept familles du LOSC. Composé uniquement de frères dont au moins l’un a joué au LOSC.
1) Imprime les cartes
2) Découpe-les et découpe des supports cartonnés de même taille
3) Colle les supports cartonnés sur les images
4) Plastifie les cartes
5) Ça y est ! Tu peux jouer avec ton p’tit copain, ta p’tite copine, et même tes gamins !
Clique sur les images pour les agrandir.
Famille Cheyrou
Famille Cygan
Famille Hazard
Famille Plancque
Famille Guion
Famille Robail
Posté le 14 février 2016 - par dbclosc
La D3 du LOSC à la rescousse de l’équipe première (1983-1984)
Après une saison 1982-1983 mi-figue mi-raisins, le LOSC ne finissant que 13ème, Arnaud Dos Santos, héritier du poste d’entraîneur la saison précédente, veut orienter les Dogues vers un nouveau cap.
Dans les buts, Lille se sépare de Philippe Bergeroo et recrute le jeune Sylvain Matrisciano.
Derrière, seul Eric Péan reste, Gousset, Muslin, Dréossi et Marsiglia quittant le club. Pour les remplacer, arrivent les jeunes Claude Robin (22 ans), Christophe Thomas (20 ans) et les plus expérimentés Boro Primorac (28 ans) et Lucien Denis (28 ans).
Au milieu, Grumelon et Henry s’en vont, et seul Roger Ricort vient pour les remplacer.
Devant, la saignée est encore plus brutale : Lille perd Albert Gemmrich, Engin Verel, Pascal Françoise et Merry Krimau, seulement remplacés par Dusan Savic et Bernard Bureau.
De son équipe-type, Lille ne garde donc que Eric Péan et Didier Christophe et recrute peu de joueurs de métier. L’équipe alignée pour la reprise du championnat donne une image précise de ce qu’est le nouveau LOSC :
Mottet
Robin Primorac Denis Thomas
Christophe Borysow
Ricort
Bureau Savic Guion
Dans cette équipe, Mottet était le gardien de la D3 jusqu’à l’année précédente ; Thomas vient de l’INF Vichy, également en D3 ; Claude Robin vient de D2 ; Borysow, 21 ans, n’a été titulaire que trois fois la saison précédente ; Pascal Guion, 18 ans, l’a été six fois. Cette équipe est alors composée pour moitié de novices de D1. Et encore, je n’y inclus pas Savic et Primorac qui débutent en D1 française, mais disposent par ailleurs d’une belle expérience. Les forces du complot jubilent, car ce LOSC apparaît un peu léger et sans la moindre profondeur de banc.
Le pari semble risqué. Mais l’entame donne raison à Dos Santos, Lille s’imposant (2-1) à Nancy. Après 12 journées, le LOSC se situe à une très honorable 9ème place avec la sixième attaque du championnat.
Le LOSC est neuvième, soit juste après le huitième et juste avant le dixième
Lille s’incline ensuite à St-Etienne (2-0), puis contre Auxerre (1-2), mais une victoire de prestige (5-4) au Parc des Princes contre le PSG laisse croire que Lille peut se mêler aux places d’honneur. Surtout, ce soir-là, le jeune Patrick Rey marque un doublé et offre une passe dé pour sa première titularisation de la saison.
Tiens, j’avais justement fait un PSG-Lille au baby avec des potes : nous on avait fait 5-5
Lille enchaîne ensuite par une victoire logique contre Rennes (2-0) qui le propulse à la huitième place avec la 4ème attaque. Le mélange entre les jeunes pousses formées par Jeannot Parisseaux et les joueurs d’expérience semble bien prendre.
Puis Lille perd à Bastia (1-0), fait le nul à Nîmes (2-2), s’incline à Grimonprez contre Sochaux (1-2), prend un point à Strasbourg (1-1), s’incline à nouveau chez lui, contre Rouen (0-1), puis explose à Bordeaux (5-2), encaissant notamment 4 buts en vingt minutes de jeu. La trêve hivernale arrive après un ultime match nul (0-0) contre Toulouse. Lille est désormais quatorzième avec seulement trois points d’avance sur Rennes, en position de barragiste. Avec 3 points et 6 buts marqués en 7 matches, Lille est très loin de ce qu’il avait montré jusqu’alors, mais demeure encore la 7ème attaque !
Sérieux ? On est vraiment derrière Laval et Rouen ?
Reprise de janvier : Lille s’enfonce un peu plus encore après une défaite à Nantes (2-1), le ramenant à deux points du barragiste. Pour ce match, la jeunesse lilloise est encore mise en avant : le jeune Eric Prissette (19 ans) fait notamment ses débuts en D1, Michel Titeca (19 ans) fête son deuxième match, Thierry Froger (20 ans) fait son retour et huit des titulaires ont été formés au club. Maigre consolation, car les Dogues sont proches de la zone rouge.
Pourtant, c’est bien de cette jeunesse que viendra le retour du LOSC au premier plan. Lille abat le voisin lensois dans un derby de haute volée (3-1), notamment avec un très bon match du tout jeune Pascal Plancque (20 ans). Lille enchaîne à Toulon (3-0), puis contre Brest (2-1). Les jeunes viennent titiller les titulaires : Noureddine Kourichi, Lucien Denis, Didier Christophe et Roger Ricort jouent de plus en plus les seconds rôles au profit des jeunes Dogues.
La dernière journée du championnat consacre le succès de la formation lillois et du pari d’Arnaud Dos Santos : Pascal Guion fait son retour, Rudi Garcia connaît sa deuxième titularisation et 8 des titulaires ont 23 ans ou moins. Le LOSC finit neuvième.
Un match avec Robin, Thomas, Christophe, Martin, Germain, Jacques et Philippe : tout de suite, ça fait match entre potes
Surtout, cette jeune équipe a bâti son succès là où on l’attendait le moins : ils ne perdent que 3 de leurs 14 derniers matches et n’encaissent que 8 buts, eux qui en avaient déjà pris 41 après 24 journées.
Arnaud Dos Santos s’en ira en fin de saison et sera remplacé par Georges Heylens qui arrive de Seraing. Dans un premier temps, il continuera la stratégie de formation du LOSC : Christophe, Denis et Ricort s’en vont, quand Philippe Périlleux (20 ans) arrive et Jean-Pierre Meudic (20 ans) revient de prêt.
Pour l’anecdote, la réserve du LOSC avait terminé à la 5ème place de son groupe de D3 en 1982-1983. Un classement très honorable.
Ce classement est forcément faux : Lens est devant nous
La D3 du LOSC avait alors cette équipe-type :
Mottet
Froger Rabathaly Prissette
Garcia Borysow Vandamme
P.Plancque
Titeca Meudic Guion
A l’exception de Rabathaly, parti, de J.-M.Vandamme, l’éternel réserviste, et de Jean-Pierre Meudic, prêté en D2, ce sont les joueurs qui allaient faire le bonheur de l’équipe première la saison suivante. Alors, 5ème en D3, c’était pas mal. Mais ça ne laissait pas présager qu’ils parviendraient à faire les performances réalisées en seconde partie de la saison suivante dans l’élite française.
Posté le 13 février 2016 - par dbclosc
Quand le LOSC sauvait sa peau chez le futur champion d’Europe parisien
Printemps 1996, le LOSC est très mal en points (1) : avec seulement 30 points pris en 34 journées, il est relégable (19e à égalité de points avec le 18e, Gueugnon, mais avec une différence de buts défavorable, et deux points derrière Saint-Etienne, 17e). Ainsi, Lille pourrait bien ne pas rattraper un très mauvais début de saison : il a en effet fallu attendre la dixième journée pour voir la première victoire, face au Havre (2-0). Fin août 1995, l’entraîneur Jean Fernandez a été remplacé par Jean-Michel Cavalli ; Jean-Claude Nadon a été écarté dans les buts au profit de Jean-Marie Aubry ; Lille a tristement perdu le derby à domicile début septembre, 1-3 ; certaines recrues ont un rendement aléatoire (Joël Germain, Thierry Rabat, Philippe Périlleux, Geza Meszoly) ; et, surtout, Lille n’a pas d’avant-centre : la vivacité de Frank Pingel s’assimilant davantage à celle d’un 38 tonnes, le Danois est reparti chez lui dès septembre ; Amara Simba, au sortir d’une saison correcte à Caen (12 buts), est d’une rare maladresse ; le club fait alors appel à un joker, le monténégrin Miladin Becanovic, dont le seul fait d’armes durant sa première saison aura été de marquer 13 minutes après son entrée en jeu pour son premier match, avant de passer le reste de la saison à tenter de perdre ses kilos en trop ; Eric Assadourian parti, l’animation offensive repose alors sur les seules épaules des jeunes Antoine Sibierski et Djezon Boutoille, avant que Patrick Collot ne parvienne après quelques semaines à remplacer l’idole, et que Denis Abed soit pris comme deuxième joker.
Le LOSC redresse toutefois la barre en automne et en hiver, et oscillant toute la saison entre la 15e et la 18e place, mais replonge à l’approche du sprint final. Le 20 avril, il affronte Nice, qui espère bien profiter du voyage chez la 19e équipe à domicile (un peu de cohérence tout de même là-dedans) pour faire un pas important vers le maintien : en effet, avec 36 points, les Niçois peuvent réaliser une excellente opération, et c’est largement faisable quand on sait que lors des 16 précédents matches à Grimonprez-Jooris, le LOSC n’a gagné que 3 fois et n’a marqué que 9 buts, tout en restant sur deux performances en début de mois qui n’ont certainement pas requinqué le moral des troupes (défaite à domicile contre le futur champion auxerrois 0-4, et défaite chez le dernier, Martigues, 0-1) Autrement dit, voilà un match couperet et, de manière plus générale, ça sent le pâté puisqu’il faut aller ensuite affronter le Paris Saint-Germain, qui lutte encore pour le titre et est finaliste de la C2 ; Lyon, équipe du milieu de tableau d’où émergent des petits jeunes comme Ludovic Giuly et Florian Maurice ; et Bordeaux, finaliste de la C3.
Qui peut se sortir de là, à part une équipe hors-norme ?
Le 20 avril 1996, lors d’un match angoissant, Lille s’impose 1 à 0 face à Nice, grâce à un but d’Amara Simba, qui n’avait pas marqué depuis 6 mois et 16 jours et un doublé face à Strasbourg. Demi-volée pied gauche, lucarne, y a des jours comme ça. Un peu de répit, le LOSC entretient l’illusion. Le samedi 27 avril 1996, Lille se rend donc au Parc des Princes. Voici le classement avant d’aller à Paris : ça reste compromis, car on peut légitimement penser que le déplacement parisien n’apportera pas de point ; Nice peut en profiter pour se sauver ; et Saint-Etienne pour se détacher, sachant que les Verts joueront contre Martigues, probablement déjà relégué, lors de la dernière journée.
L’humeur ne tend pas à l’optimisme : pour s’opposer au quatuor offensif Raï-Dely Valdès-Djorkaeff-Loko, le LOSC propose Leclercq-Meszoly-Carrez-Cygan. Détail d’importance : Le PSG a joué en semaine (mardi 23) un match en retard contre Martigues, qui devait se dérouler le 20 (en même temps que Lille-Nice) mais qui a été reporté pour cause de demi-finale retour de Coupe des coupes jouée le jeudi 18 avril contre la Corogne. Et, de façon surprenante, alors qu’il cartonne en coupe d’Europe, le PSG ne parvient pas à battre le dernier chez lui (0-0), alors qu’une victoire lui aurait permis de reprendre la tête du championnat qu’il a perdue 2 journées auparavant, alors même qu’il possédait 5 points d ‘avance sur le deuxième, Auxerre, au soir de la 31e journée. Laurent Fournier déclare à l’issue de ce match : « On ne mérite pas d’être champions ». On peut alors légitimement penser que les Parisiens ont à coeur de se racheter, 3 jours après une telle contre-performance, marquée par un nombre incalculable d’occasions gâchées.
Cependant, trois éléments jouent en faveur des lillois : d’abord, le match manqué par les Parisiens contre Martigues peut aussi bien constituer un atout, car les matches s’accumulent pour Paris, et ce 0-0, ainsi que les déclarations des joueurs, semblent être symptomatiques de la priorité qu’ils accordent à la Coupe d’Europe ; ensuite, le LOSC a la réputation d’être la « bête noire » du PSG : ça ne veut absolument rien dire, mais ça fait causer. En tout cas, objectivement, Paris n’a gagné la première fois à Lille que lors de la saison 1993/1994. Si la « malédiction » vaut surtout pour les Lille/PSG (le match aller avait déjà accouché d’un surprenant 0-0 : Paris était en tête avec 5 points d’avance sur le deuxième, alors que Lille était 17e, avec le même nombre de points que le 19e), on ne sait jamais, car tout s’exporte ; enfin, caractéristique bizarre de cette saison où le LOSC gagne peu : ses seules victoires à l’extérieur sont à Nantes, champion en titre (2-1), à Auxerre, futur champion (2-1), et à Guingamp, pour la seule défaite à domicile des promus bretons cette année-là (1-0). Alors, si Lille gagne chez les « gros », pourquoi pas à Paris ?
Un des plus grands milieux de terrain de l’histoire. Et, à la lutte avec Roger Hitoto,Youri Djorkaeff.
Le match ressemble à un attaque/défense digne de la coupe de France. Les Parisiens, très maladroits, semblent vouloir rentrer avec le ballon dans les buts, mais Aubry veille, quand il n’est pas sauvé par les pieds de ses défenseurs : Cédric Carrez, notamment, sauve quelques situations chaudes. On s’achemine donc tranquillement vers un 0-0 qui, somme toute, arrange plutôt le LOSC, quand Patrick Collot, pour une fois dans le camp parisien se retrouve en position de centrer sur l’aile droite. Dans la surface parisienne, Le Guen, Roche et Bravo semblent tenir Amara Simba et Antoine Sibierski, placés de toute façon trop bas, et partis pour faire la même course.
Tiens, je vais tirer de là, après tout ce n’est que Bernard Lama dans les buts
Patrick Collot dévisse son centre - à la rédaction, nous nous sommes accordés sur le fait qu’il n’était pas rationnel de tirer volontairement depuis cette position – et le ballon part vers le but. Bernard Lama, qui avait anticipé dans l’axe, est surpris : en essayant de dégager le ballon, il ne peut faire mieux que de le boxer dans son propre but. Lille ouvre le score !
Lille s’impose 1-0. « C’est certainement le plus gros gâchis que j’aie vécu de ma carrière », déclare Alain Roche. Pense pas qu’à ta gueule, Alain ! Avec cette victoire, conjuguée à la défaite de Saint-Etienne à Auxerre et au nul de Gueugnon à Strasbourg, le LOSC sort de la zone de relégation, et a même 3 points d’avance sur celle-ci. Paris se console en gagnant la coupe d’Europe le 8 mai.
La fiche du match de France Football avec un très bon 6/20
La semaine suivante, à Grimonprez, Lille bat Lyon 2 à 1 (avec, notamment, le 4e et dernier but de la saison de Simba) pendant que Saint-Etienne et Martigues se neutralisent : le LOSC est finalement sauvé au soir de la 37e journée.
Avec 3 victoires consécutives de la 34e à la 37e journée, alors qu’on n’en comptait que 6 de la 1e à la 33e, l’équipe est à coup sûr en surrégime et laisse donc filer le dernier match contre Bordeaux (0-2), rempilant pour une saison supplémentaire en D1, et ce sans atteindre la fameuse barre des 42 points. Allez, ce n’est que partie remise : un an plus tard, le 30 avril 1997, pour la 35e journée, Paris est venu gagner 1-0 à Grimonprez, et la descente en deuxième division a été officialisée 15 jours plus tard.
Nota Bene : le site officiel du LOSC, qui nous a devancés, propose un article qui revient sur ce PSG/Lille d’avril 1996. Si on est bien content de voir et d’entendre Patrick Collot, ne nous emballons pas sur « l’incroyable similitude » relevée, à vingt ans d’intervalle : le LOSC est entraîné par un Corse (Antonetti aujourd’hui, Cavalli en 1996), et le PSG par un ex-champion d’Europe (Blanc aujourd’hui, Fernandez en 1996). Sous-entendu : ce parallèle entrevoit l’espoir d’une victoire au Parc. Rappelons aussi qu’il y aura beaucoup de similitudes entre les acteurs de ce soir et ceux du PSG/Lille de 2015, où Lille avait pris 6 à 1. Certes, Chelsea arrive mardi, Laurent Blanc fera sans doute tourner, les joueurs parisiens présents auront un peu la tête ailleurs et songeront à ne pas se blesser. Alors soyons prudents, et disons simplement qu’on les prend à un moment où les conditions pour reproduire le match de l’année dernière ne sont pas réunies.
(1) jeu de mots
Posté le 12 février 2016 - par dbclosc
Lille, en fâcheuse posture, met à terre l’invincible PSG … en 1986
C’est l’hiver. Le LOSC, juste devant les relégables affronte le PSG, leader invaincu du championnat. Non, non, je ne parle pas du match de cette année, mais du duel de 1985-1986 à Grimonprez-Jooris en match en retard, il y a donc 30 ans et une quinzaine de jours. Le match avait été disputé initialement en novembre, les deux équipes étaient à égalité (1-1), quand les projecteurs ont lâché. Noir total. Match à rejouer.
Le LOSC a fini l’année 1985 en fâcheuse posture (18ème) mais a bien débuté l’année avec une victoire contre Toulon le 11 janvier (1-0), et surtout une victoire éclatante à Bollaert contre le voisin lensois (4-1), Gérard Soler et Bernard Bureau marquant chacun un doublé. Lens était 4ème avant le match, c’est dire que l’année commence bien.
L’équipe lillois est jeune et fait la part belle aux joueurs de son centre de formation en ce 22 juin 1986 pour recevoir le leader incontesté du championnat (18 victoires, 8 nuls, 8 points d’avance) : dans les buts c’est Momotte, derrière il y a Eric Péan et Dominique Thomas, au milieu les deux frères Plancque et Rudi Garcia himself – à l’époque on dit pas « himself » après Rudi Garcia, car il est beaucoup moins coté – et devant ce bon vieux Jean-Pierre Meudic. Pour accompagner ce groupe Made in chez nous, Claude Robin et Boro Primorac complètent la défense, Philippe Périlleux le milieu, et Bernard Bureau – note l’élégance de ce nom - l’attaque.
Bernard, bureau, Bernard Bureau
Note au passage la forte concentration de futurs entraîneurs dans les rangs lillois.
En face, les noms sont quelques plus ronflants, avec notamment Joël Bats, Dominique Rocheteau et Safet Suisc.
Mais les lillois font bonne figure, tiennent le 0-0 et font même mieux. A un quart d’heure de la fin, le spécialiste maison des coup-francs, Pascal Plancque sert Bernard Bureau qui ouvre le score (1-0). Le même Nanard double la mise en toute fin de match d’une action solitaire (90è, 2-0). Son quatrième but en quatre jours.
L’invincible PSG est enfin vaincu.
Bernard Bureau donnera encore la victoire au LOSC contre Metz lors de la journée suivante (1-0), pour la quatrième victoire de rang du LOSC, avant de signer un doublé (insuffisant) à Monaco ensuite (3-2), portant son total à 6 buts en 4 matches, à 8 sur les 7 derniers matches, et à 12 sur l’ensemble du championnat. Il en ajoutera encore un 13ème.
Bernard Bureau s’en ira en fin de saison chez l’ambitieux Matra Racing. Il y jouera 31 matches en deux ans pour un tout petit but.
Lille finira le championnat tranquillement, seulement battu trois fois sur les quatorze matches d’après la trêve. Pas mal pour une équipe au bord de la relégation après 24 journées.
Posté le 10 février 2016 - par dbclosc
Maillot béni, maillot maudit ? Porter la tunique des Dogues comme fait social total
Le LOSC est béni des dieux et son maillot est sacré. Celui qui est consacré comme digne de le porter par les exégètes autorisés se voit conférer la bénédiction divine, quand celui qui cesse de le porter est pour sa part maudit. Si, si, tout ça. C’est prouvé par tous les théologiens sommaires du LOSC.
Bien sûr, le problème c’est que les exégètes autorisés – dirigeants et entraîneurs – se plantent parfois, et décident de se séparer de ceux qui ont été consacrés. Injuste destinée pour ceux qui ont été sacrés un jour et qui se voient maudits par le seul fait d’un dirigeant et qui ratent alors la suite de leur carrière. Et, en général, ça les rend tristes : les sociologue sommaires ont appelé tout ça un « fait social total », parce que ça faisait bien.
C’est en tout cas un fait avéré, démontré par les plus éminents scientifiques : nombre de joueurs ont connu les plus belles heures de leur carrière sous le maillot lillois, avant de galérer une fois sous un autre maillot. C’est le cas de la quasi-totalité de l’équipe de la remontée en L1 – celle qui a fait le pont entre les deux siècles et aurait du en principe connaître la fin du monde – dont les joueurs étaient pour l’essentiel d’anonymes joueurs avant de se qualifier pour la prestigieuse Ligue des Champions.
Ce maillot, il est tunique
Mais ça a aussi été le cas bien avant, et notamment pour la belle génération de jeunes Dogues formés au club au début des années 1980, peinant pour l’essentiel une fois le club quitté.
L’émergence des jeunes Dogues des années 1980
1985-1986 : la jeune génération des joueurs formés au club sous la houlette de Jean Parisseaux, nés en 1963 et 1964, arrive à maturité. Les joueurs sont encore jeunes, mais ils ont déjà tous au moins un an d’expérience sous le maillot lillois et ont déjà connu ensemble de beaux exploits, dont, en premier lieu, l’élimination du grand Bordeaux en Coupe l’année précédente (5-1 après prolongation après la défaite 1-3 à l’aller). Parmi eux, Eric Péan, 21 ans et déjà 167 matches (!) en D1 au compteur – je me suis toujours demandé si c’est une expression ou si les joueurs ont vraiment un compteur – les frères Pascal (21 ans) et Stéphane Plancque (24 ans), Eric Prissette (20 ans) et Jean-Pierre Meudic (21 ans).
Voici une houlette, pour ceux qui voudraient en savoir plus sur l’expression « sous la houlette »
S’ils ont vécu de belles heures avec le LOSC, la suite de leurs carrières ne sera pas aussi brillante qu’on aurait pu l’attendre.
La malédiction, acte 1
Puis ces joueurs sont partis, plus ou moins volontairement. Eric Péan s’en va donner une nouvelle dimension à sa carrière, chez les Girondins de Bordeaux, en 1987. Pas de bol, s’il y découvre la Coupe d’Europe, Bordeaux n’a pas les résultats escomptés et il est rapidement discuté par les supporters. Il part en 1989, toujours en D1, mais dans des clubs de statut plus modestes : Caen, puis Toulon en 1990, Lyon en 1992, et Angers en 1993.
Les frères Plancque partent également en 1987, à Auxerre pour Pascal, et à Strasbourg pour Stéphane. En 1987-1988, l’un et l’autre se blessent gravement. Si Stéphane fera ensuite une carrière honorable, notamment à Bordeaux, Pascal ne retrouvera plus jamais son niveau du LOSC.
Egalement parti en 1987, jean-Pierre Meudic va s’enterrer dans des clubs modestes de D2, quand Eric Prissette part en D2, au Havre puis à Châteauroux, pour y jouer un authentique rôle de remplaçant et ce malgré ses 83 matches de D1 avec le LOSC.
La génération Vahid
En 1999-2000, le LOSC réussit un parcours éblouissant en D2 et gagne tout naturellement son ticket pour la L1 – ça aurait été plus simple de se payer un ticket pour la L1 en achetant sa place à Bollaert, mais ça aurait été aussi tellement moins jouissif – puis continue sur sa lancée en L1, terminant 3ème en 2000-2001. S’ensuit une 5ème place l’année suivante, agrémentée d’un très honorable parcours en Ligue des champions, mais aussi ensuite en C3 (la coupe d’Europe, pas la voiture).
Parmi ces inconnus qui se révèlent : Pascal Cygan, Dagui Bakari, Bruno Cheyrou, Grégory Wimbée, Fernando D’Amico et Mile Sterjovski.
Ils seront éblouissants : Cheyrou connaîtra même l’honneur de la sélection nationale, Cygan est alors reconnu comme l’un des tous meilleurs défenseurs du championnat, quand Fernando D’Amico nous enchante par son activité incessante. Wimbee arrête tout ; Mile est là quand il faut ; Dagui atteint un niveau de performances qu’on n’aurait pas imaginé en 1999.
La malédiction, acte 2
Pascal Cygan part pour Arsenal en 2002. Il y fera un passage honnête pendant quatre ans, avant de partir en 2006 pour Villareal où il est titulaire jusqu’en 2009 quand il part pour un dernier défi à Carthagène. Son parcours sera très honorable : mais on l’aura aussi surpris à une fébrilité occasionnelle qu’on ne lui a jamais connu à Lille à partir du moment où il avait été replacé dans l’axe central.
Fernando D’Amico tirera son épingle du jeu au Mans où il arrive en 2003. Sans pour autant approcher le rayonnement extraordinaire qui fût le sien chez les Dogues quatre années durant. Le Wimbée messin (2004-2006), greoblois (2006-2009) et valenciennois (2009-2011) n’était plus au niveau de son homologue lillois, lequel est bien au-dessus de ce qu’on avait pu observer quand il jouait à Nancy, et ce bien qu’il ait alors marqué dans le jeu contre Lens. Mile Sterjovski s’enterre en Suisse, puis cire les bancs anglais avant de revenir en Australie.
Et que dire de Bruno Cheyrou et Dagui Bakari. Le premier s’enterre à Liverpool, puis revient en France, à Bordeaux, Marseille puis Rennes, où il est alors très loin du sommet qu’il connaît à Lille à 22 et 23 ans. Dagui Bakari quitte Lille en 2002 pour le voisin honni de Lens où il fait preuve d’une remarquable maladresse. Parti à Nancy, sa carrière s’échève sur une queue de poisson suite à la détection chez lui d’une anomalie cardiaque.
La génération Puel
La génération Puel a aussi marqué son époque. Matt Moussilou, Mathieu Bodmer, Jean II Makoun et Efstathatios Tavlaridis sont alors certains des leaders de cette équipe qui finit 2ème de L1 en 2004-2005 puis 3ème l’année suivante.
Moussilou, s’éclate alors sous le maillot lillois : il claque notamment 30 buts toutes compétitions confondues entre le mois de janvier 2004 et le mois de mai 2005 ; il est même élu meilleur joueur du mois d’avril 2005, notamment grâce au triplé le plus rapide l’histoire du championnat (en 6 minutes contre Istres) et est le joueur qui a le plus marqué toutes compét’ confondues de tous les joueurs de L1, grâce à 23 unités (13 en championnat, 5 en intertoto, 4 en C3, 1 en coupe), en 2004-2005.
J’préfère me taire, à chaque fois que j’raconte que j’ai marqué 23 buts en une saison, personne me croit
Mathieu Bodmer arrive de Caen où il est en froid avec son entraîneur pour s’imposer comme l’un des meilleurs milieux de terrain du championnat. On en parle alors comme d’un futur cadre de l’équipe de France.
Jean II Makoun s’impose progressivement comme l’un, si ce n’est le, meilleur milieu défensif de L1. Il est alors chaque année parmi les joueurs les mieux notés par France Football et attire logiquement les regards de grands clubs européens.
Tavlaridis arrive pour sa part d’Arsenal en janvier 2004. D’Arsenal, d’accord, mais à près de 24 ans, il n’a qu’une seule entrée en jeu en Premier league à son actif, deux ans et demi après son arrivée dans le club londonien. Rugueux, il s’impose comme un pilier incontournable, malgré une propension à faire des fautes bêtes qui font parfois rager les supporters.
La malédiction, acte 3
Moussilou quitte Lille en 2006, pour Nice, qui dépense alors 4 millions d’euros, soit le plus gros transfert de l’histoire de l’OGCN. Six mois et zéro but plus tard, il est prêté à St-Etienne où il marque 3 fois bien que remplaçant indiscutable de Gomis, puis à Marseille et à Al-Saad au Qatar. Là-bas, il retrouve le chemin des filets, mais pas son aura d’antan. Il jouera ensuite à Boulogne-sur-Mer, à Lausanne, à l’Espérance de Tunis, à Amiens (en National), puis, désormais en D2 suisse au FC Le Mont, où il s’est gravement blessé en préparation ce qui fait qu’il n’a toujours pas joué un seul match.
Bodmer part à Lyon en 2007. Sa carrière rhodanienne fût en dents de scie, et il alterna le bon, le moins bon, et surtout les blessures. Il fait ensuite une bonne première saison au PSG, avant de perdre à nouveau sa place face à la concurrence croissante du QSG. Il continue ensuite honorablement sa carrière, à St-Etienne, puis à Nice, sans pour autant retrouver les sommets de jadis.
Le parcours de Jean II Makoun, qui rejoint Lyon en 2008, ressemble un peu à celui de Bodmer. Auteur d’une bonne première saison, il s’éteint progressivement. Il rejoint Aston Villa en janvier 2011 où il joue très peu. Prêté à L’Olympiakos, puis à Rennes, où il est finalement écarté, il joue désormais en Turquie.
La justice divine a tranché : ce mec sera maudit comme ses enfants pendant 17 générations
Et que dire de Tavlaridis : titulaire chez un régulier de la Coupe d’Europe avec le LOSC, il rejoint St-Etienne en 2007 où il réalise un parcours chaotique : d’abord titulaire indiscutable, puis titulaire discutable, il finit sa carrière stéphanoise comme remplaçant indiscutable, voire comme même pas remplaçant. Il part ensuite dans de modestes clubs grecs où il finit sa carrière en 2014, à l’Atromitos.
Moralité : rester au LOSC est un droit, c’est aussi un devoir
Bref, la morale est claire. Quand on est lillois, on le reste. Là ou certains ont creusé leur propre tombeau en voulant partir, voire en blasphémant – le foirage de carrière de Thauvin est la juste récompense de son rejet du sacré – beaucoup de ces joueurs ont été maudits contre leur gré : ils voulaient rester, mais on ne leur a pas donné cette chance. Cruelle injustice : ils veulent rester, mais sont maudits au même titre que les Totovin et autres bras-de-féristes irrespectueux du sacré.
Eh ! Florian Thauvin ! t’as combien de bons matches au compteur ?
Prions notre Dieu LOSC pour qu’il accorde sa clémence à ceux qui n’ont pu faire autrement que partir. Et demandons-lui un peu plus de sévérité contre les autres, par exemple en brisant une jambe à Thauvin à chaque match qu’il joue.
Bisous.
Posté le 9 février 2016 - par dbclosc
Temps de passage des jeunes du centre de formation par rapport à leurs glorieux aînés
Cinq joueurs du centre de formation lillois ont joué en première division avec l’équipe première cette saison. Si Adama Soumaoro est désormais titulaire, si Pavard n’en est pas loin, Nolan Mbemba (66 minutes de jeu), Youssouf Koné (5 minutes) et Alexis Araujo (3 minutes) sont encore loin de s’être imposés.
Depuis sa remontée en L1 en 2000, le LOSC a sorti une « pépite » de son centre un peu plus d’une année sur deux. C’est le cas de Matthieu Delpierre et de Benoît Cheyrou (nés en 1981), de Jean II Makoun (1983), de Mathieu Debuchy (1985), de Yohan Cabaye (1986), de Kévin Mirallas (1987), d’Idrissa Gueye (1989), D’Eden Hazard (1991), de Lucas Digne (1993) et de Divock Origi (1995).
Pour en savoir où en sont nos jeunes générations, comparons leurs temps de passage à ceux de leurs glorieux aînés.
Sur ce graphique, on voit que Soumaoro et Mbemba ont des temps de passage plus tardifs que les anciennes pépites du centre, si l’on fait exception d’Idrissa Gueye qui débute en équipe première à seulement 21 ans : à part lui, seul Makoun (19 ans et 5 mois) débute en équipe première après son dix-neuvième anniversaire. En revanche, Koné, Pavard et Araujo ont débuté dans la tendance de ces glorieux anciens, quoique tous plus tardivement que Mirallas (17 ans et 7 mois), Origi (17 ans et 9 mois) et, bien sûr, Eden Hazard (16 ans et 10 mois).
En revanche, si trois de ces joueurs franchissent assez tôt l’étape du premier match en L1, ils n’ont pas nécessairement les mêmes chances que les anciens de devenir de précoces titulaires. Youssouf Koné a certes débuté jeune, mais près de deux ans après ses débuts, il n’a encore jamais été titularisé (3 entrées, 22 minutes au total en L1). Il est à peu près certain qu’il ne deviendra pas titulaire avec le LOSC, selon la définition que nous avons retenue, avant ses 21 ans et quelques mois ; De même, si Alexis Araujo devenait titulaire dès le début de saison prochaine – ce qui apparaît très improbable – il deviendrait titulaire à 20 ans. Seule Benjamin Pavard, peut raisonnablement espérer devenir titulaire selon notre définition en fin de championnat. Dans ce cas – loin d’être réalisé puisqu’il devrait jouer plus de la moitié des matches restants comme titulaires – il serait devenu titulaire à 20 ans et 1 ou 2 mois. Voici les temps de passage des glorieux anciens au même stade :
Ces jeunes récemment sortis du centre semblent a priori quelques peu en retard sur les temps de passage des pépites du LOSC. Le contre-exemple d’Idrissa Gueye, ainsi que les parcours professionnels très honorables de jeunes du centre ayant débuté plus tardivement, peuvent quand-même les laisser espérer connaître de belles choses.
D’autres joueurs au parcours atypiques, comme Aurélien Chedjou, Nicolas Plestan ou Adil Rami, montrent que rien n’est joué à 20 ans.
Bisous.
Posté le 6 février 2016 - par dbclosc
Et puis Pascal Cygan …
Pascal Cygan (A m’asseoir sur un banc d’Grimonprez cinq minutes avec toi)
Ah m’asseoir sur un banc d’Grimonprez cinq minutes avec toi
Et regarder Mike Maignan tant qu’y est là
Te parler du bon temps qu’est mort ou qui r’viendra
En serrant dans ma main tes p’tits doigts
Te parler du but de Patrick Collot
Quand y a voulu marquer pour de faux
Et entendre ton rire qui lézarde les murs
Quand j’parle d’Rouvière la raclure
Te raconter un peu comment était Pichot
L’Mikkel Beck fabuleux qu’on flouait à Sochaux
Banjac et Hitoto Alain Raguel à un franc
Et puis Pascal Cygan
Faire du foot sous la pluie cinq minutes avec toi
Et regarder Civelli tant qu’y est là
T’raconter le but d’Ecker en te bouffant des yeux
Te parler de Bodmer un p’tit peu
Et des coup-francs d’Obraniak pour nous faire regretter
Critiquer Bauthéac et s’marrer
Et entendre ton rire quand j’parle d’Fabien Leclercq
S’arrêter, faire une passe en arrière
Te raconter surtout l’Alain Fiard d’antan et D’Amico l’poète
Les matches au Roudourou les patates arrêtées par Wimbee qui lui niquaient les gants
Et puis Pascal Cygan
Ce mec nous a légèrement inspiré
Ah m’asseoir sur un banc cinq minutes avec Frau
R’garder Idrissa Gueye qui s’en va
Te parler du bon temps qu’est mort et je m’en fous
Te dire que le méchant c’est Vière-Rou
Que si moi je suis barge ce n’est que de tes yeux
Car ils ont l’avantage d’être deux
Et entendre ton rire s’envoler comme Tulio
Quand j’fais une vanne sur Tallo
Te raconter enfin qu’il faut aimer la vie et l’aimer même si
Le temps est assassin et emporte avec lui
Les têtes de Plestan et puis Pascal Cygan
Et puis Pascal Cygan