Archive pour la catégorie ‘le LOSC est grand, le LOSC est beau’
Posté le 1 février 2016 - par dbclosc
Rien ne sert de courir (comme Olmeta), il faut partir à point (comme Nanard Lama)
Fin 1983, Joël Bats fait ses débuts dans les cages de l’équipe de France de football. On ne le sait pas encore, mais l’équipe de France trouvera enfin un titulaire de long terme (jusque 1989). En moins de quatre ans, pas moins de quatre gardiens se sont succédés dans les cages françaises : Dropsy (8 sélections), Ettori (9), Bergeroo (1), Castaneda (4), Hiard (1), Baratelli (2), Tempet (7) et enfin Bats (3). Demi-finaliste de la Coupe du Monde 1982, futur vainqueur de l’Euro 1984 et demi-finaliste de la Coupe du Monde 1986, l’équipe de France est alors l’une des meilleures équipes au Monde, sans pour autant avoir l’un des meilleurs gardiens. Comme on dit, « c’est très français » de ne pas avoir de bon gardien.
Bref, s’il faut déjà penser à la relève des Platini et autres Giresse, le poste de gardien semble devoir faire l’objet d’une attention particulièrement forte. Joël Bats a encore de belles années devant lui – il n’a pas encore 27 ans – mais il n’est pas éternel.
Quelques jeunes gardiens ont déjà montré de belles dispositions : Marc Lévy (né en 1961) est titulaire à l’OM (certes en D2) et international Espoirs ; Stéphane d’Angelo (1961), international espoirs également a débuté en D1 en 1982 ; Gaëtan Huard (1962), Pascal Olmeta (1961) et Bruno Martini (1962) ont également été internationaux espoirs, les deux derniers nommés étant tous les deux titulaires en première division.
Bernard Lama, né le 7 avril 1963, est loin dans cette hiérarchie des jeunes gardiens. Prêté à Besançon, il vient tout juste de disputer ses premières rencontres en pro, en deuxième division. Et sa situation ne s’améliorera guère dans les mois suivants. Revenu à Lille en 1984, il reste n°2 au LOSC sans jouer le moindre match quand d’autres jeunes se révèlent : Pascal Rousseau (né en 1962) devient titulaire en D1 au Matra en 1984, puis international espoirs l’année suivante ; Gilles Rousset (1963) devient international espoirs (en 1984), comme Sylvain Matrisciano (1963) et Robin Huc (1964) capés en 1985. Parallèlement, Bruno Martini, Gaëtan Huard et Pascal Olmeta s’affirment : ce dernier sera retenu en équipe de France A, comme remplaçant de Joël Bats, en 1985.
La saison 1985-1986 approche de son terme. Neuf gardiens nés entre 1961 et 1965 ont porté de maillot de l’équipe de France espoirs, huit d’entre eux ayant joué en D1 et six étant titulaires. Bernard fait ses débuts en D1 le 11 avril 1986 lors d’une défaite à Auxerre (36ème journée). Il est également dans les cages pour la dernière journée à Brest (1-1). Viens voir le résumé de ce match :
Il est alors très loin dans la hiérarchie de ces jeunes gardiens et n’a jamais été sélectionné en équipe de France espoirs.
Dans les années 80′s on avait Bernard, sans gants. Dans les 90′s et après, on eu Pascal, Cygan.
Mais Bernard a de la ressource et bouscule cette hiérarchie des jeunes gardiens dont il est le dernier quand finit la saison 1985-1986. Il passe d’abord devant Pascal Rousseau qui devient son remplaçant au LOSC où il est enfin n°1 en début de saison 1986-1987 ; il passe également devant Stéphane D’Angelo qui signe à Montpellier en D2 ; Marc Lévy, déjà remplaçant à l’OM l’année précédente, s’en va à Meaux en D3 et ne jouera plus jamais en D1 ; Sylvain Matrisciano et Robin Huc ne sont pas titulaires en D1 ; même Gilles Rousset est encore n°2 à Sochaux derrière Albert Rust. Presque du jour au lendemain, Bernard devient le n°4 dans la hiérarchie de ces gardiens nés entre 1961 et 1965.
Clique sur cette délicieuse frise
N°4 d’accord, mais encore très loin des trois devant. Bruno Martini débute avec les A en 1987 ; Pascal Olmeta est titulaire au Matra et n’est pas loin des A ; Gaëtan Huard découvre l’Europe avec Lens et est reconnu comme l’un des meilleurs gardiens français. Il signera d’ailleurs à l’OM en 1988. Surtout, sa quatrième position hiérarchique tend à se fragiliser, notamment par rapport à Gilles Rousset qui explose avec Sochaux. Celui-ci joue la Coupe de l’UEFA et est même sélectionné en équipe de France en 1990.
1990 : Bernard a 27 ans, l’âge de la maturité en somme. Et pourtant, il ne semble pas d’actualité qu’il joue avec les A. En plus de la concurrence des joueurs précités de sa génération, il doit en plus désormais composer avec les joueurs qui émergent dont Fabien Piveteau, né en 1963 comme lui : et désigné « Etoile d’or » France Football en 1992. Pourtant, s’il n’a pas progressé dans la hiérarchie, celle-ci semble s’être nivelée. Bruno Martini est un titulaire (presque) indiscutable chez les A, mais ses remplaçants à l’Euro, Rousset et Olmeta ne semblent pas à des années lumières.
Et Bernard a fait une très bonne saison avec Lens, ce qui lui a permis de décrocher un contrat avec l’ambitieux PSG.où il s’impose. Fatalement, ce qui devait arriver arriva, Bernard fait ses débuts en sélection le 17 février 1993, un mois et demi avant ses trente ans !
Il sera ensuite titulaire quatre ans de suite, jusqu’à son remplacement au début de l’année 1997 par Fabien Barthez. Il restera encore, si ce n’est comme titulaire, deviendra champion du Monde 1998 avec les Bleus, et disputera son dernier match le 2 septembre 2000 contre l’Angleterre (1-1). Il a plus de 37 ans.
Mais un mystère demeure : comment peut-on avoir 44 sélections en débutant en A à 30 ans et avec la concurrence d’un gars comme Fabien Barthez ?
Pour finir, venez-voir ce petit reportage sur Bernard sorti par PSG TV.
http://www.dailymotion.com/video/x3xyqp1
Ah, oui, au passage, notez ce sublime passage du commentateur à partir de 4’15 :
« A l’âge de 18 ans Bernard quitte son domicile et sa famille pour tenter le rêve de devenir footballeur professionnel ce qui n’arrivera pas avant une dizaine d’années lorsqu’il signe pour le Paris Saint-Germain. ». Pour info pour nos amis parisiens, au cas où vous en douteriez : Metz, Brest, Lens et surtout le LOSC, ce sont des clubs pros. Et le contrat qu’il signe au LOSC en 1984, c’est bien un contrat pro. Huit ans avant son arrivée à Paris.
Posté le 31 janvier 2016 - par dbclosc
Lettre à Renato
L’autre jour, je trinquais avec Renato Civelli en lui adressant un chaleureux « Renato ! Santé ! ». Il apparut interloqué, bloqua une dizaine de secondes, puis me répondit : « Renao ? » Bref, tout ça pour dire que Pascal-Régis Garagiste, l’ancien buteur de l’OGCFA Fromage 4, nous livre son avis sans concession sur Renato Civelli, qui, effectivement, sans « t » s’écrit Renao Civelli.
Où va-t-on papa ?
Je ne sais pas mais on y va.
Je vous en supplie mes très chers joueurs d’amour du LOSC ne retombez pas en L2 une fois encore, mon petit cœur n’y survirerait pas, pas plus que mon orgueil d’ailleurs.
Après avoir vécu une des plus belles semaines de son histoire (défaite en coupe à Trélissac puis à domicile contre Troyes alors mauvais dernier de L1) le LOSC à mis une petite fessée aux girondins (ils l’ont pas volée celle-là) et s’est fait niqué à la 95 ème au Vélodrome, continuant ainsi nonchalamment son rapprochement avec la zone de relégation dite zone de la mort , si si moi je l’appelle comme ça.
En cas de descente, Je tiendrais pour unique responsable les relances dégueulasses de cet usurpateur de Civelli, je dis usurpateur pour être poli j’aurai pu dire grosse bite sur pattes. Le mec était censé apporter son jeu de tête dans les phases offensives mais il nous a pris la tête dans les phases défensives.
Merci.
Renao Civelli avec un t en plus
Je n’ai jamais vu un défenseur relancer aussi mal depuis Dimitri Watinne en CM1, mais lui il avait des circonstances atténuantes car il jouait avec son cartable, je me demande même parfois si Antonetti ne fait pas semblant de ne pas voir. Mais tout bien réfléchi il mettrait qui à la place ? Basà est 15 semaines par an à l’infirmerie qui porte son nom, Sunzu ? Non je déconne, Koné ? Connais pas.
merci encore.
Et pis merde on a qu’a foutre Almafitano au point ou on en est !
Tiens au fait j’apprends à l’instant que Thauvin va rejouer à l’OM , moi je dis chapeau l’artiste ! Et aussi connard l’artiste.
Enfin bon, comme vous l’aurez compris je ne suis pas le plus grand fan de Civelli, pour tout vous dire je lui souhaite parfois des vilaines choses.
Pardon.
Mais tant qu’on se maintient il peut continuer son festival de relances ratées, Benzia peut continuer ses frappes à côté, Boufal peut continuer d’oublier ses partenaires démarqués, Antonetti peut continuer à manger de la raclette au petit déjeuner et moi je peux continuer d’aimer le club de ma vie que je suivrai jusqu’en enfer quoi qu’il advienne.
Pardon Renato, ç’aurait pu être un autre mais c’est tombé sur toi, ç’aurait pu être Balmont mais je l’aime bien donc c’est toi, Parfois je repense les larmes aux yeux à Pascal Cygan (qui doit sûrement se retourner dans son slip) mais pour te prouver que je t’aime un peu quand même parce que tu joues pour ma ville, je t’invite à faire un poker chez moi mardi avec Fernando D’Amico et cette fois soigne ta relance.
Merci et pardon.
PR Garagiste
Posté le 15 janvier 2016 - par dbclosc
Les buteurs de la réserve du LOSC dans les années 1980
J’aime parler des choses qui n’intéressent personne si ce n’est quelques blaireaux dans mon genre. A la recherche d’un sujet exotique, je me suis penché sur ce que j’avais en réserve. Tout naturellement, pour voir ce que j’avais en réserve, j’ai tapé « réserve » en recherche sur mon PC portable de qualité supérieure (2 en 1 puisqu’il fait également calculatrice).
Et là, par le plus grand des Hazard (en l’occurrence Thorgan, 1,74 m soit un centimètre de plus qu’Eden et 3 de plus que Kylian), je suis tombé (au sens figuré) sur le fichier « réserve synthèse ». Dessus, le fichier récapitulatif de tous les joueurs ayant joué avec la réserve du LOSC de 1979 à 1990 avec nombre de matches joués et buts marqués.
Je le précise, mon fichier a quelques menues lacunes : n’ayant pu trouver la totalité des fiches de matches, les chiffres donnés sont peut-être un poil sous-estimés (Note que j’ai accordé sous-estimés au pluriel ce qui t’indique le sens à donner à la phrase : il ne faut pas comprendre que les chiffres seraient un poil lequel serait sous-estimé, mais bien que les chiffres sont un peu en dessous de la réalité). T’inquiète, pas trop non plus : il m’a manqué entre une et quatre fiches de matches par saison).
Bref, je me suis dis : mon petit Bobby, tu vas leur faire un petit récapitulatif des buteurs de la D3 du LOSC des années 1980. Qui dit années 80, dit « Top 50 ». Gardons le principe de partir de la fin vers le top, mais je te propose de partir du n°5, parce que sinon je risque de finir l’article l’année prochaine.
Et le n°5 est … Bruno Rohart !
Bruno Rohart, né en 1967 a été formé au LOSC et fait ses débuts avec la réserve en 1983-1984, à l’âge de 16 ans. Il y restera encore cinq saisons de suite avant de poursuivre son parcours à Calais (1989-1991, D3), Boulogne-sur-Mer (1991-1993, D3) puis Wasquehal (1993-2000). Avec Wasquehal, il part du quatrième échelon national pour atteindre la D2 en 1997, niveau auquel il jouera 39 matches.
S’il découvre la D2 à près de 30 ans, il a déjà joué avec l’équipe première de Lille plus de dix ans plus tôt : A 18 ans, il entre deux fois en cours de jeu en D1 pour un total de 30 minutes dans l’élite. Il avait déjà joué en équipe première quatre jours avant son premier match de D1, jouant comme titulaire le quart de finale de Coupe de la Ligue perdu à Bordeaux (3-2 ap).
Avec la D3, il claque 17 fois en 83 matches disputés sont 7 buts en 1985-1986 quand la réserve termine en tête de son groupe de D3.
Et le n°4 est … Luc Courson !
L’ailier lillois a davantage joué que Bruno en équipe première : 19 matches dont 16 en D1. Il jouera, comme Bruno à Calais, qu’il rejoint en 1988. Et, là encore comme Bruno, il participe à la Coupe de la Ligue 1986, jouant pour sa part contre Lens atomisé (4-0) ce jour-là.
Avec la réserve, il ne claque jamais beaucoup en une saison, son meilleur total étant atteint l’année de la première place de la D3 (comme Bruno) avec 5 buts (moins bien que Bruno). Mais il marqué quelques buts sur une longue période : 3 en 82-83, 4 l’année suivante, 4 encore en 84-85, puis 5 en 85-86 mais aussi en 87-88. Il joue 74 fois avec la réserve.
Et le n°3 est Rudi Garcia !
Comme je l’indiquais dans un précédent article, Rudi Garcia a beaucoup joué à Lille, puisqu’il avait cette particularité d’endosser le maillot de la réserve dès qu’il ne jouait pas avec les A, ce qui lui a permis de jouer 79 fois avec la réserve entre 1982 et 1988 et de marquer à 22 reprises et ça en plus des 81 matches et 5 buts avec l’équipe première.
Depuis, je sais de source sûre qu’il serait devenu entraîneur même si je n’en sais pas beaucoup plus à ce propos. D’ailleurs, cette même source m’a informé qu’il serait actuellement sans club. Si certains sont intéressés, qu’ils n’hésitent pas à nous transmettre leur demande que nous donnerons à Rudi.
Et le n°2 est … Patrick Rey !
Cet attaquant racé (oui cet adjectif ne veut rien dire) a laissé son empreinte au LOSC bien qu’il n’ait joué que 21 matches pour 4 buts en équipe première. Son fait de gloire ? Titulaire au Parc des Princes, il plante 2 buts et fait une passe décisive pour une victoire de légende (5-4) contre le PSG.
En réserve, il marque 24 fois, dont 11 buts en 1979-1980. Après son départ de Lille en 1984, il joue à Angers, Grenoble et Gueugnon (un an à chaque fois), marquant 12 buts en D2 en 82 apparitions.
Haine de ze ouineure ize … Fabrice Leclerc !
Ah, Fabrice ! … Fabrice Leclerc, du célèbre « gang des Leclerc(q) » de la réserve du LOSC est peut-être même le meilleur buteur de l’histoire de la réserve du LOSC. Loin devant tout le monde avec ses 39 buts ! Il en marque déjà 10 en 1984-1985 à seulement 17 ans, puis 6 et 8 les deux saisons suivantes pour battre son record de buts sur une saison en 1987-1988 (14 buts).
En parallèle, il joue 5 matches de D1 avec Lille, pour un but marqué contre Sochaux. Il joue aussi quatre matches de la Coupe de la Ligue 1986. Après son départ pour Lille, il signe à Montceau-les-Mines en D2, puis il rejoint Le Touquet en D3 où il joue deux saisons.
Après, le seul Fabrice dont on entendra parler sera celui de l’émission « La Classe » avec ses potes Bézu et Olivier Lejeune.
Posté le 6 janvier 2016 - par dbclosc
Lille, citadelle imprenable (1974-1980)
Tu auras sans nul doute remarqué toute la finesse humoristique du titre : Lille, Citadelle imprenable, alors que justement, à Lille il y’a la Citadelle. Bref, venons-en aux faits : entre 1974 et 1980, les performances du LOSC à domicile sont excellentes : 7ème équipe nationale quant aux performances à domicile.
Tu me diras, septièmes, c’est pas mal, mais ça veut quand même dire que six équipes font mieux. Certes, mais aucune ne connaît un tel différentiel de performances entre matches à domicile et matches à l’extérieur. Le LOSC, pendant cette période, c’est l’équipe la moins bonne à l’extérieur de toutes celles qui passent au moins quatre saisons en D1 entre 1974 et 1980. Mais parallèlement, à domicile, ils font régulièrement partie des meilleurs. Voici récapitulés dans ce tableau les classements du LOSC à domicile et à l’extérieur par saison :
|
Domicile |
Extérieur |
1974-1975 |
4ème |
20ème |
1975-1976 |
6ème |
18ème |
1976-1977 |
18ème |
20ème |
1978-1979 |
6ème |
9ème |
1979-1980 |
9ème |
16ème |
En moyenne, le LOSC fait huit places de mieux à domicile qu’à l’extérieur. C’est énorme et aucune autre équipe de l’époque ne peut s’approcher du LOSC en la matière. Après Lille et ses 8 places de mieux à domicile, suivent Nîmes (5 places) et Bastia (4,3 places). Le PSG, avec 5,3 places de mieux à l’extérieur est dans la situation inverse au LOSC.
Clique sur le graphique pour l’agrandir.
Affiche du match d’inauguration de Grimonprez-Jooris en 1975
Sur les six saisons 1974 à 1980, le LOSC dispute 112 matches de championnat à domicile, en remporte 70, pour 26 nuls et 6 défaites, 239 buts marqués et 110 encaissés. Entre la 19ème journée de D2 en 1978-1979 et la 7ème journée de D1 la saison suivante, le LOSC enchaînent 11 succès de rang sur son terrain, pour 40 buts marqués et 15 encaissés. Entre la 25ème journée de D2 en 1973-1974 et la 19ème de D1 la saison suivante, Lille avait déjà réalisé une telle série de 11 victoires de rang : 30 buts marqués, 1 encaissé. Sur cette série, 23 buts marqués consécutivement à Henri-Jooris auront tous été marqués par le LOSC.
Bien sûr, ces exceptionnelles performances à domicile soulignent aussi la faiblesse du LOSC à l’extérieur. Après 14 journées de D1 en 1974-1975, le LOSC a encaissé 17 buts : aucun à domicile, 17 en déplacement. Si Lille remporte son deuxième déplacement à Troyes (1-0) en 1974-1975, il enchaîne 9 défaites de rang en déplacement, pour 2 nuls et 15 défaites jusqu’à la fin de la saison. Jusqu’à sa victoire à Valenciennes en 1975-1976, le LOSC est resté 23 matches sans gagner à l’extérieur.
Et encore, le pire était à venir : après cette victoire, Lille perd 11 déplacements de suite, marquant 3 buts pour en encaisser 34. Sauf à Troyes, toutes ces défaites l’ont été pour au moins deux buts d’écarts. La victoire à Monaco (4-3) pour la dernière journée de championnat n’a été qu’un feu de paille : Lille perd ses 14 premiers déplacements de la saison suivante (10 buts marqués, 31 encaissés). Le point pris à Bastia sera d’ailleurs le seul pris à l’extérieur cette saison-là. Quand finit la saison, Lille reste sur une série assez improbable à l’extérieur : 1 victoire, 1 nul pour 29 défaites sur les 31 derniers matches, 20 buts marqués, 80 encaissés. Lille à l’extérieur, à l’époque, c’était la quasi-garantie d’avoir au moins un bon résultat au Loto foot.
D’ailleurs, en parlant de loto foot, la caractéristique d’une équipe bonne à domicile et mauvaise à l’extérieur est que tu peux cocher « 1″ et que ça marche à presque tous les coups : entre la 4ème et la 14ème journée de championnat 1974-75, tous les matches du LOSC sont remportés par l’équipe recevante. Cette saison-là, en cochant sytématiquement « 1″ lors des matches du LOSC, on gagne à 30 reprises.
Comme un symbole de cette galère lilloise en déplacement, le LOSC de la saison 1978-1979 réalise une très belle 6ème place en championnat, mais sans remporter le moindre match en déplacement. Heureusement, cette saison-là, ils repartirent à 12 reprises avec le point du match nul. La victoire à Monaco (encore eux) pour la 28ème journée de D1 de la saison 1979-1980 mettait fin à une série de 51 déplacements sans victoire, seulement agrémentés de 18 matches nuls.
Posté le 30 décembre 2015 - par dbclosc
Destinées de réservistes du LOSC (2)
Je t’ai récemment présentées les trajectoires footballistiques de lillos, réservistes avec le LOSC dans les années 1980. Je continue ici ce travail, en te parlant aussi de certains titulaires du LOSC en fonction de leur parcours avec l’équipe B.
La D3 c’est plus dur que la D1 : Gaston Mobati
Gaston Mobati, c’est 19 buts en 74 matches en D1, une 10ème place au ballon d’or africain en 1986, soit un beau CV, et puis aussi un titre officieux – selon les comploteurs contre le LOSC – de meilleur buteur de la phase retour de la saison 1987-1988.
En réserve, c’était plus compliqué pour lui : 2 buts en 27 matches de D3. Je ne vais pas te faire la liste exhaustive des attaquants réservistes qui ont de meilleurs stats que lui, ça serait plus simple de te dire qu’aucun n’a fait moins bien. Citons quand-même quelques uns des plus anonymes joueurs présentant de meilleures stats : 9 buts en 53 matches pour Delavigne, 4 buts en 26 matches pour Morillon ou 10 buts en 53 rencontres pour Rudy Buchot.
Remarque, les stats en D2 de Mobati traduisent bien cette tendance : prêté à Montceau-les-Mines, il ne joue que 7 rencontres pour 1 but marqué. Mobati, il lui fallait du gros match pour être performant, la D3 c’est chiant …
Un match chaque semaine : Rudi Garcia
En général, les joueurs débutent en réserve, rejoignent le groupe pro, et une fois qu’ils jouent régulièrement avec l’équipe première, ils ne jouent plus que de manière anecdotique avec la réserve. Pas Rudi Garcia : s’ils jouent 68 matches pour 4 buts en D1 entre 1984 et 1988 avec le LOSC, il joue en parallèle 47 matches pour 15 buts avec la réserve qui s’ajoutent aux 45 matches et 7 buts marqués entre 1982 et 1984.
Aucun joueur participant régulièrement aux joutes de D1 avec le LOSC dans les années 1980 ne peut se vanter d’un nombre aussi élevé de matches avec la réserve. Et avec pas mal de buts marqués.
Affiche du match d’inauguration de Grimonpprez-Jooris : aucun lien
Alama Soumah : le destin tragique
Né le 25 septembre 1966 à Roubaix, Alama Soumah est un vrai espoir des Dogues en défense. Il débute avec la réserve dès 1982-83, il est titulaire indiscutable dès 1983-84 et débute avec les pros à 19 ans. Prêté à Louhans-Cuiseaux en D2 en 1987-1988, il ne s’impose pourtant pas et revient avec la réserve la saison suivante où il s’installe encore comme titulaire, joue encore un match avec les pros (son cinquième), puis s’en va à Alès à l’été 1989 après 130 matches au compteurs avec la B – score jeanmichelvandammesque – .
Il joue 17 matches de D2 en 89-90, puis joue deux saisons à Calais. Il décède en 1994, à seulement 28 ans. Destin tragique pour un vrai espoir du LOSC.
L’éternel réserviste : Jean-Pierre Lauricella
Jean-Pierre Lauricella est né dans la ville la plus minière du monde : Charbonnier-les-Mines. Il avait alors 0 an, on était en 1965. Il débute avec la réserve très jeune, en 1981-1982. Il n’est alors que le n°4 dans la hiérarchie des gardiens : il faut dire que la concurrence est rude : le titulaire c’est Philippe Bergeroo, international A, le n°2 c’est Jean-Pierre Mottet, et le n°3 c’est Bernard Lama. Donc, rien que jouer un match en réserve à 16 ans, c’est déjà une belle victoire.
L’année suivante, il est n°3, Lama étant prêté. En 1983-84, Mottet devient n°1, mais Sylvain Matrisciano arrive et Jean-Pierre reste n°3. Il reste n°3 les deux années suivantes, derrière Mottet et Lama. Prêté à Valenciennes en 1986-87, il revient l’année suivante, encore n°3, derrière Lama et Dominique Leclercq à l’époque. En 1989-90, il devient n°2 derrière Jean-Claude Nadon, statut qu’il gardera jusqu’à l’arrivée de Jean-Marie Aubry comme n°2 en 1995, le reléguant comme troisième gardien.
Je t’embrasse avec chaleur.
Posté le 28 décembre 2015 - par dbclosc
Destinées de réservistes du LOSC
Pour un supporter du LOSC qui comme moi découvre son club de cœur en 1990, se replonger dans les archives des fiches de matches de la réserve du LOSC dans les années 1980, c’est découvrir sous un regard différent des joueurs que j’ai connu et en découvrir d’autres dont j’ignorais jusqu’à l’existence. Je découvre alors que certains joueurs brillants ont été formés au LOSC, que d’autres semblaient promis à de belles carrières qui ne se sont jamais concrétisées, tandis que d’autres ont réussi sans que cela ait pu sauter aux yeux à l’époque.
Cher lecteur, je te présente ici quelques trajectoires footballistiques de lillos, réservistes avec le LOSC dans les années 1980. Tu découvriras certains, en connaîtras mieux d’autres : ce qui est certain, c’est que tu ne verras plus jamais le football de la même manière.
Jean-Michel Vandamme : l’éternel réserviste
Qui mieux que Jean-Michel Vandamme symbolise mieux la réserve du LOSC ? Jean-Michel, fils de Michel – comme si le « Jean » était l’équivalent français du nordique « sson », Jean-Michel équivalant alors à un Michelsson – qu’il a d’ailleurs eu comme entraîneur avec la réserve, débute avec la réserve en 1975, à l’âge de 16 ans. Il fait même ses débuts en équipe première assez jeune, à 17 ans, mais n’y perce jamais vraiment : 14 matches avec les pros au total. Il est par contre un titulaire indiscutable au milieu de terrain de l’équipe réserve avec laquelle il tire les pénos et joue jusqu’en 1985.
Il n’a pas 25 ans quand il prend sa retraite pro, pardon, sa retraite de joueur réserviste. Adjoint de Georges Heylens à Lille (1984-1989), puis également entraîneur adjoint à Lens (89-92), il devient directeur du centre de formation en 1993, poste qu’il occupe encore aujourd’hui. Rien de plus logique qu’il occupe ce poste : qui mieux que quelqu’un qui a passé 10 ans avec la réserve peut former ceux qui seront amenés à jouer avec la réserve ?
Sa devise : tu seras réserviste, mon fils. Pro ? Ca c’est pas mon problème, tu te débrouilles. L’important c’est la réserve.
Stéphane Adam : l’inattendu
Stéphane Adam, je ne sais si ça te parle, mais il a fait une honnête carrière de joueur de D2, un peu en D1, et pas mal en D1 écossaise. Il marque notamment 16 buts en D2 en 92-93 avec Créteil, 15 en 94-95 avec Amiens, joue deux ans à Metz (1995-1997), puis quatre ans à Hearts of Midolthians où il score à 33 reprises.
Pourtant, a priori ça paraissait pas gagné. Quand certains débutent en équipe première à 17 ans, lui il débute en équipe réserve à 19, et pas avec une réussite phénoménale : il lui faut 10 matches pour mettre son premier but en réserve (contre Lens), pour un total mirifique de 3 buts en 21 matches. Rien qui ne présage qu’il allait ensuite mettre une centaine de buts en pros. Et pourtant.
Ces mecs ont un jour joué dans une réserve, des fois celle du LOSC
Dans le même registre, Philippe Chanlot, c’est quelqu’un : 100 matches, 10 buts en D1, 273 matches et 55 buts en D2, mais 4 matches et 0 but en tout et pour tout avec la réserve lilloise en D3.
Oumar Dieng : le précoce
Quand je dis « le précoce », je ne fais bien sûr aucunement référence à sa sexualité, quoique je ne connaisse pas assez son cas personnel pour pouvoir exclure cette hypothèse. Non, quand je dis qu’Oumar Dieng est précoce, je parle de ses débuts avec la réserve puis avec les pros. Quand Oumar débute avec la réserve en 1988 à l’occasion d’une défaite 3 à 2 à Compiègne, il n’a que 15 ans. Il débute avec les pros le 28 octobre 1989 à 16 ans et pas encore 10 mois, pour un total de 84 matches de D1 avec le LOSC : beau total quand on sait qu’il quitte Lille à 21 ans et qu’il a été prêté entre temps un an en D2 à Louhans-Cuiseaux (où il est bien sûr titulaire indiscutable à seulement 18 ans).
Grand Espoir, rapidement international A’, on a quand-même l’impression que sa carrière n’a jamais connu les envolées attendues : en deux ans au PSG (94-96), puis à la Sampdoria (96-98), il joue régulièrement, mais ne devient jamais un titulaire indiscutable, ne jouant jamais moins de 13 matches en championnat, mais jamais plus de 22. Il n’a alors que 25 ans, mais il ne confirmera jamais : deux années maussades en D1 françaises, cinq autres aussi maussades en Turquie, avant de finir en Grèce.
Fabrice Leclerc : des espoirs et puis s’en va
Membre du célèbre « gang des Leclerc(q) » – composé de Dominique Leclercq, deuxième gardien de Lille, de Fabien Leclercq et donc de Fabrice, les trois ayant joué en réserve en 1988-1989 – Fabrice Leclerc semble promis à un bel avenir.
Né le 21 août 1967, il débute avec les pros le 29 novembre 1985, et marque son premier (et seul) but pro 10 jours plus tard à Sochaux – quand il marque, il a 10 minutes de D1 dans les jambes – . Il jouera son dernier – et cinquième – match de D1 le 5 juin 1987, à 19 ans. Cela ne l’empêche pas d’arpenter les terrains de D3 et de claquer avec une belle régularité : 38 buts entre 1984 et 1988 (dont 14 en 87-88), aucun réserviste de l’époque ne pouvant se vanter d’un tel total (et dans l’histoire ?). Il marque encore un but en 9 matches de D3 la saison suivante, puis rejoint Montceau-les-Mines, alors en D2, en cours de saison 1988-1989 : il marque un but en 5 matches. Il passe ensuite deux ans au Touquet en D3 (25 matches 6 buts en 89-90 et 6 matches, 2 buts en 90-91) et puis on n’entendra plus parler de lui. Il n’a pas alors encore 24 ans et semblait pourtant avoir de belles perspectives.
Je t’embrasse avec chaleur.
N’oublie pas de répondre à ce sondage sur la compétition européenne que tu voudrais voir organisée si tu ne l’as pas déjà fait.
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Posté le 23 décembre 2015 - par dbclosc
Les « supersubs » du LOSC
Le LOSC a eu ses « supersubs », ces remplaçants qui claquaient en entrant en cours de match. Petite présentation de quatre supersubs et d’un « bofsub » lillois. Ça va pas changer ta vision de la vie, mais on sait jamais, avec un peu de bol tu trouveras le moyen de trouver des mecs assez cons pour qu’ils trouvent ça intéressant si tu leur en parles en soirée.
Roger Boli, le précurseur
Oui, Roger Boli, lillois en 1988-1989 est bien le précurseur des « supersubs » du LOSC. Précurseur, parce que les remplacements sont alors beaucoup moins fréquents : un premier remplacement est autorisé en 1967, un deuxième en 1976, mais les entraîneurs sont encore loin d’utiliser au maximum les possibilités de changements dont ils disposent : il faut également souligner que le nombre de joueurs sur le banc sont seulement de deux. Autrement dit, un choix de joueurs beaucoup plus limité qu’aujourd’hui ce qui limite l’intérêt de changements pour des raisons tactiques.
Roger Boli mérite en tout cas incontestablement son statut de « supersub » : 16 entrées en jeu (15 en championnat) pour 5 buts marqués (4 en championnat). Titulaire, il est nettement moins efficace : 1 but en 12 matches. Ses différences de ratio but/minutes sont éloquents en la matière : 1 but en 998 minutes comme titulaire, et 1 toutes les 85 minutes comme remplaçant. Le supersub dans toute sa splendeur.
Allégorie du frère de supersub
PAF, le plus important scoreur
Quand Frau arrive au LOSC en provenance de Paris en janvier 2008, il peine à trouver sa place. Un an et demi plus tard, il est loin dans la hiérarchie des attaquants. Et c’est là qu’il retrouve son efficacité pour devenir le nouveau « supersub » du LOSC. Sur les 29 buts qu’il marque sous le maillot lillois, il en inscrit 11 en sortant du banc. Dès le début, il a été plus en l’aise dans ce rôle : ses cinq premiers buts ont été inscrits alors suite à une entrée en cours de match.
Ludobraniak, le remplaçaire idéal d’Hazard
Au début de la saison 2009-2010, l’avenir semble devoir sourire à Ludobraniak. A 24 ans, il est titulaire dans une équipe qui semble promise à un bel avenir. Pas de bol, le jeune Eden Hazard, 18 ans, est en pleine éclosion. De 2009 à janvier 2012 – quand il part pour Bordeaux – Ludobraniak se trouve cantonné à un rôle de remplaçant du prodige belge.
En deux ans et demi, Ludobraniak sort du banc 44 fois en compétitions nationales pour un total de 842 minutes jouées (moins de 20 minutes par entrée), et il fait le job, et même très bien : il score 4 fois et fait 8 passes décisives quand il entre en cours de jeu, soit une action décisive toutes les 70 minutes de jeu en moyenne ou toute les 3,7 entrées en jeu.
De Melo, le plus blessé
Tulio De Melo arrive au LOSC en 2008 pour en devenir l’avant-centre titulaire. Malheureusement pour lui, les blessures à un rythme aboudiabesque et la réussite de ses remplaçants auront fait qu’il n’aura jamais été un réel titulaire pendant ses cinq ans et demi passés à Lille. Il aura en revanche été apprécié comme un remplaçant idéal, capable de scorer quand il fallait faire tourner l’équipe et marque notamment 10 buts toutes compétitions confondues en 2009-2010.
Il marque 30 buts au total, dont huit en entrant en jeu. Pourtant, parmi tous les buteurs remplaçants du LOSC, c’est celui qui s’inscrit le moins dans un profil de « supersub » : en effet, il s’est moins distingué pour ses buts inscrits lors de ses entrées en jeu que par son efficacité lors de ses rares titularisations : entre 2009 et 2012, il marque certes 7 fois en 49 entrées en jeu, mais il claque surtout 17 fois en 38 titularisations. Quand je dis « il claque », je veux dire « il marque », hein, parce que c’est vrai que « il claque », connaissant De Melo, c’est ambigu.
Mile Sterjovski, le « bofsub »
Le « bofsub », c’est ce joueur qui, loin de se distinguer lors de ses entrées en cours de match, galère au contraire bien plus en tant que remplaçant que comme titulaire. Mile Sterjovski fait partie d’entre eux. Auteur de 14 buts en 48 titularisations, il ne marque qu’une fois en 43 entrées en jeu.
Les remplaçants bénéficient généralement de l’avantage d’entrer plus frais : si les statistiques des buts par match tendent à les désavantager, celles des buts par minute devraient les avantager. Pas pour Mile, qui marque 1 but toutes les 327 minutes comme titulaire, et toutes les 773 minutes comme remplaçant.
Posté le 17 décembre 2015 - par dbclosc
D.Boone prochain sélectionneur du Cameroun ?
Le Cameroun cherche un nouveau sélectionneur et le fait savoir : http://fecafoot-officiel.com/?p=5139. Les candidatures de qualité sont rares dans le football moderne, donc forcément, quand l’une sort du lot, Drogue, Bière & Complot contre le LOSC s’engage. Ça tombe bien, Damien Boone, l’ancien talentueux joueur polyvalent de Gondecourt est officiellement candidat.
Dessin de Damien Boone réalisé sur paint
Bien sûr, son attachement au LOSC n’est pas pour plaire à tout le monde, mais nul doute qu’avec le poids de DB&C LOSC dans la balance, les instances ne pourront qu’admettre qui est le meilleur pour le poste. Voici donc sa lettre de candidature, dont la qualité rédactistique n’a d’égale que ses compétences tactiques dont il nous fait découvrir un échantillon. Ca n’est pas qu’une lettre de candidature que tu vas lire, mais un vrai document d’Histoire.
Damien BOONE
X, rue XXXXXX
XXXXXXXXXX
59XXX XXXXX
Monsieur le Président de la FECAFOOT
à Lille, le 15 décembre 2015
Objet : candidature au poste d’entraîneur-sélectionneur de la sélection nationale « A » du Cameroun
Monsieur le Président de la FECAFOOT,
Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez sûrement
Puisque c’est la mi-temps
Je viens de voir
Une offre dont je suis preneur
Pour être sélectionneur
Avant mardi soir
Monsieur le Président
J’ai adoré votre offre
J’amène dans mon coffre
Un plan de jeu évident
C’est pour vous informer
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je vais candidater
En d’autres termes, plus administratifs, c’est avec un grand intérêt que j’ai pris connaissance de l’offre de votre fédération (http://fecafoot-officiel.com/?p=5139), et je m’en vais décrire ci-après les éléments qui m’autorisent à y répondre. Avant d’entrer dans les détails de ma candidature, je tiens tout d’abord à saluer l’initiative de votre fédération, à savoir relayer votre offre sur les réseaux sociaux, sans quoi je ne serais jamais tombé dessus. C’est là le signe évident d’une fédération moderne, qui sait se servir des outils technologiques du présent pour préparer l’avenir, et c’est fort de ce constat exprimé en des termes pas du tout démagogiques que je me présente à vous.
Je me permets désormais de m’attarder sur chacune des conditions qu’il faut satisfaire pour candidater.
« Être de nationalité camerounaise ou étrangère ».
Ce point précis me pose question et j’ose espérer que vous comprendrez mon point de vue sans toutefois éliminer ma candidature : je suis français ; autrement dit, je ne suis ni de « nationalité camerounaise » ni « étrangère », puisque l’on m’a toujours dit que les étrangers étaient ceux qui n’étaient pas français. Dès lors, je crains de ne pas très bien saisir les exigences requises, sauf à penser que vous privilégiez les candidatures apatrides, mais je me permets de vous signaler que, auquel cas, vous réduisez fortement les chances d’être sollicités, la plupart des gens ayant une nationalité.
« Être de bonne moralité ».
Je pense pouvoir avancer sans crainte que je suis de bonne moralité, mes amis peuvent en témoigner. À titre d’exemple, j’ai ressorti mon bulletin du troisième trimestre de Troisième, dans lequel la professeure de mathématiques écrit : « très bon travail écrit. Élève sérieux et appliqué ». Si cela n’est pas de la « bonne moralité », je ne sais pas ce que c’est. Mes diplôme comportent en outre toujours des mentions (de « assez bien » à « très honorable avec les félicitations du jury à l’unanimité »), reflets de ma « bonne moralité ».
« Être physiquement apte et en bonne santé »
Ça va bien. Il y a toujours ce traitement de désensibilisation aux acariens, mais qui avance. En toute honnêteté, je ne suis plus gêné. J’ai pris rendez-vous chez un ophtalmologiste pour début janvier : le délai n’a été que de deux mois, quand on connaît le temps que ça prend parfois, j’ai été agréablement surpris. Je poursuis par ailleurs mon football hebdomadaire : nous avons cette année trouvé un créneau de 17h à 19h le vendredi, et je vous garantis que je ne me ménage pas !
« Avoir une forte personnalité ».
Il ne fait guère de doute que j’ai une forte personnalité, mes amis peuvent en témoigner. Lorsque je surveille les examens de mes étudiants, il arrive que j’en surprenne un en train de tricher. Je lui fais alors de gros yeux, parfois agrémentés d’un « HEPEPEP ! », qui met fin immédiatement à la triche. Cet exemple illustre le fait que je serai particulièrement attentif aux écarts de comportement, car la performance sportive vient d’une attitude exemplaire en amont.
« Avoir une crédibilité et jouir d’une reconnaissance nationale et internationale ».
Il ne fait aucun doute que j’ai une crédibilité et que je jouis d’une reconnaissance nationale et internationale. J’ai par exemple été invité à l’université du Québec à Montréal en 2011 pour y présenter ma thèse. J’ai aussi fait quelques communications à Bruxelles, à Lausanne, et des voyages touristiques en Irlande, en Turquie, en Italie, au Chili, en Écosse, aux Pays-Bas, à Monaco, au Portugal, et ça s’est toujours bien passé. Sur le plan national, il vous suffira de taper mon nom dans votre moteur de recherche favori pour constater ma réputation. Je signale très modestement que j’ai déjà candidaté il y a quelques années auprès de la Fédération belge qui, je cite, a « bien reçu [ma] lettre concernant [ma] candidature au poste d’entraîneur de l’équipe nationale (…) nous tenons à vous remercier », auprès du club de Lyon, auprès de l’équipe de France de rugby mais, dans ces deux derniers cas, je n’ai pas reçu de réponse et n’ai donc pas été retenu, en dépit de mon solide dossier. Cependant, je ne doute pas d’avoir retenu « toute l’attention » des recruteurs.
« Avoir une expérience professionnelle dans les clubs d’élites, dans les clubs professionnels ou dans les sélections nationales »
Un bon entraîneur est souvent un ancien joueur. En tant que joueur, j’ai remporté quelques trophées majeurs, tandis que mon expérience d’entraîneur ne m’a jusqu’alors apporté que des titres virtuels.
Mon expérience en tant que joueur se résume à quelques années de pratique au sein du Club Sportif de Gondecourt (CSG) à la fin des années 1990. D’abord milieu droit à mes débuts en poussins, je fus reconvertis en arrière central en pupilles en raison de ma grande taille, grâce à laquelle ma vision et ma compréhension du jeu furent favorisées, éléments non négligeables pour un poste d’entraîneur. Durant ces nombreuses années de pratique footballistique, j’ai pu côtoyer de nombreux joueurs, dont un – tenez-vous bien – a ensuite joué à l’ES Wasquehal, mais aussi de nombreux entraîneurs m’ayant transmis différentes philosophies du jeu (du « passe à ton coéquipier » au « quand tu centres, essaie de lever la balle », sans oublier les fameux « ton pénalty, jamais en retrait » et « si l’arbitre a sifflé, c’est qu’il y a eu quelque chose »), soit quelques bases élémentaires que j’appellerais les « fondamentaux » de mon bagage de technicien et que je compte importer chez vous. Les Lions indomptables devant effectuer bientôt de longs voyages en vue des qualifications à venir, j’ai justement moi-même déjà effectué de longs déplacements me permettant d’appréhender cette épreuve avec davantage de confiance : il fallait en effet parfois aller jouer jusqu’à Steenvoorde, et figurez-vous que nous avons même joué à Cucq.
En tant qu’entraîneur, le développement des jeux vidéos « Fifa » m’a permis de connaître amplement l’équipe nationale. En effet, lorsque j’y joue, il n’est pas rare que je prenne les Lions indomptables, et pas seulement parce que j’aime bien les animaux. Ce jeu étant une fidèle copie de la réalité, je peux bien me rendre compte des caractéristiques techniques et physiques de chaque joueur. Mieux encore : je modifie les anciennes versions de Fifa et les actualise en prenant en compte lesdites caractéristiques. Ainsi, quand je reprends mon « fifa 98 », exit les Mboma, Song et autres Njanka. Place aux Nkoulou, Mbia et Aboubakar, en mettant en avant pour chacun leurs qualités. Par exemple, Moukandjo, redoutable buteur, bénéficie d’une force de créativité de 99 sur 99, ainsi que d’une précision de tir de 99 sur 99. Ceci vous indique dès lors ma connaissance des valeurs de chaque homme, me permettant de les positionner au meilleur endroit sur le terrain. Récemment, lors d’un match avec le Cameroun, Moukandjo n’étant pas attaqué à 40 mètres du but, je décidai d’appuyer sur la touche « D » de mon clavier, et le tir qui en découla termina sa course en pleine lucarne du portier adverse, impuissant. À l’inverse, un joueur moins en vue comme Clinton N’Jié est déclaré « ailier droit », mais il n’est pas impossible de le retrouver « arrière gauche » en raison d’un piètre qualité de « repositionnement » de 22 sur 99. Vous pouvez donc aisément constater que la fiction peut joindre la réalité, et par là-même me former au poste que je convoite.
« Avoir une bonne connaissance du Football Africain »
Je m’inscris en faux contre cette vision culturaliste du football. Le football est universel, vous le savez bien, et je ne vois pas ce qui justifie une spécificité du « football africain », si ce n’est que c’est ce football dans lequel réussit Hervé Renard. D’ailleurs, si je puis me permettre, on voit bien avec ce dernier cas que la « connaissance du football africain » ne garantit pas une réussite ailleurs, ce qui prouve bien qu’il faut connaître « le football ».
Je tiens tout de même à signaler qu’en tant que spectateur régulier des stades lillois, le premier match auquel j’ai assisté est un Lille/Saint-Etienne en 1993 et le gardien stéphanois n’était autre que Joseph-Antoine Bell, et il y avait parmi les lillois Jean-Jacques Étamé, lui aussi camerounais, comme quoi tout se recoupe. Par la suite, j’ai vu évoluer sous les couleurs lilloises les camerounais Jean Makoun, Benoît Angbwa, Aurélien Chedjou. Plus généralement, à l’échelle continentale, je me rappelle que Jean Fernandez faisait venir des joueurs africains comme Aliou Cissé. Nous avons eu plus tard Roger Hitoto, Abdelilah Fahmi, Salaheddine Bassir, et même un vainqueur de la ligue des champions africaine comme entraîneur : Vahid Halilhodzic. J’ai également vu jouer, comme adversaires, des célébrités telles que Japhet N’Doram ou Didier Drogba. Je me rappelle aussi des souvenirs de coupe du monde, en 1990 et en 1994 (j’avais enregistré le Cameroun/Suède) où l’ami Roger Milla l’a mis là.
« Être Entraîneur de Football de haut niveau titulaire des diplômes fédéraux ou étrangers obtenus à la suite des formations continues (Licence A, Licence A CAF, Licence A UEFA, Licence Professionnelle ou tous autres diplômes reconnus équivalents) »
Outre ma licence de droit acquise en 2005, j’ai obtenu il y a 12 ans déjà mon DCPDC (diplôme de commentateur professionnel depuis son canapé), mention très honorable, que j’ai perfectionné par l’acquisition en 2013 d’une CCJT (certification de conseils aux joueurs via la télévision), spécialisation « Centre ! Mais centre ! Raaa, trop tard ! »), longuement travaillée en fréquentant les travées des stades lillois.
Spectateur régulier du stade Grimonprez-Jooris puis du Stadium nord durant quelques années, j’ai pu expérimenter mes compétences à de nombreuses reprises, en anticipant par exemple un changement décisif qu’il a fallu effectuer. Autre illustration, ce cri mémorable poussé à l’encontre de Jean Makoun un soir de match : « donne à droite à Angbwa ! » hurlai-je. Aussitôt dit, aussitôt fait, Makoun donnant à Angbwa qui centra immédiatement sur la tête de Dagui Bakari, seul aux six mètres, qui envoya le ballon directement en touche. Certes, sur ce cas précis, l’action ne fut pas conclue par un but, mais c’est davantage l’idée que la conclusion qui a toujours guidé mon coaching. En faisant fi de la piètre qualité de certains joueurs, mes conseils pouvaient aboutir à une réalisation sublime. La jeune et talentueuse génération camerounaise montante me permettrait justement d’éviter ce genre de désagrément.
De plus, mon expérience d’entraîneur est également complétée par une pratique régulière du baby-foot. Dans le cadre de ce jeu, comment nier que chaque joueur tient un véritable rôle d’entraîneur ? Passage d’une ligne à l’autre, mouvement des joueurs, déstabilisation de l’adversaire… Sans oublier une certaine propension au suspense dans les matches serrés, familiarisant ainsi aux rencontres à forte pression.
« Avoir un bon palmarès (trophées ou titres nationaux et internationaux remportés comme joueur ou entraîneur de club ou entraîneur national) »
L’apogée de ma courte carrière de joueur fut sans aucun doute la victoire lors du célèbre tournoi annuel de Gondecourt en 2000, en catégorie « moins de 15 ans ». Ce jour là, devant un stade municipal comble (environ 54 personnes), nous écrasâmes notre voisin Bauvin par 4 buts à 1. Notre équipe put alors soulever la coupe tant convoitée sous les vivas de la foule et de la sono hurlant « allez le stade, allez ». Dans un joyeux esprit collectif, nous dédiâmes cette victoire à notre jeune entraîneur, que nous avions de façon fort opportune et originale surnommé « coach », pour l’esprit de camaraderie qu’il avait su instaurer au sein du groupe. Nous fûmes récompensés par une sortie au Quick et un bowling, pour ne pas oublier qu’une équipe, c’est aussi hors des terrains.
Sur le plan virtuel, j’ai plusieurs fois gagné la ligue des champions avec des clubs de premier plan (Barcelone, Paris SG, Lille), et fait des parcours honorables en coupe d’Europe avec des équipes moins huppés mais au devenir intéressant (Boulogne-sur-mer, Mouscron, Montcuq).
« Être disposé à résider en permanence au Cameroun »
Figurez-vous, Monsieur le Président, que je disais récemment à un ami que le Cameroun était typiquement le genre de contrée dont j’ai un a priori positif. Il y a des régions, comme ça, où on n’aurait vraiment pas envie d’aller, alors que le Cameroun, ben non ça va. De plus, un pays dont la devise est « Paix, travail, patrie » ne peut que m’attirer car ce n’est pas sans rappeler deux des trois principes fondamentaux qui guident mon existence.
« Avoir une bonne connaissance de l’outil informatique (logiciels : Word, PowerPoint, Excel…). »
Pas de problème sur ce point ma thèse et les enseignements que j’ai donnés ont nécessité l’emploi de ces divers outils.
« Avoir une parfaite connaissance de la langue Française et/ou Anglaise ».
Je vais ressortir ici mon bulletin de Troisième, troisième trimestre, dans lequel la professeure de français, pourtant sévère, écrit : « travail très satisfaisant. Élève réfléchi ». En outre, la présente lettre vous illustre mon goût pour la bonne blague habilement maniée.
« Avoir un bon carnet d’adresses dans le milieu professionnel »
Mon carnet d’adresses est très bon : il est de marque Oxford.
Enfin, vous demandez aux candidats un « projet de programme de travail couvrant la période 2016-2018 ». La région dans laquelle j’habite ayant élu un individu dont le mot d’ordre était « au travail ! », ça tombe bien. Voici ci-dessous 2 graphiques qui pointent un problème récurrent dans l’équipe du Cameroun : c’est tout d’abord le fait que notre attaquant est pris dans l’Eto’o.
Illustration 1 : Attaquant pris dans l’Eto’o.
Notre arrière droit – je n’ai pas spécialement envie de m’attarder sur sa représentation en Schtroumpf – envoie un long coup de botte vers la surface adverse. L’adversaire, parfaitement organisé avec 4 arrières et 2 milieux défensifs, encercle notre attaquant, représenté par une étoile rouge : il est pris dans l’Eto’o. Il faudra donc travailler la mobilité des attaquants et la présence dans la surface, car là, vous voyez bien qu’on a inexplicablement perdu les autres joueurs.
Illustration 2 : illustration parlante.
J’ai en ma possession un ensemble de schémas parlants. En voici un, illustrant le travail à réaliser au milieu de terrain. J’ai disposé un phylactère, « c’est pas sorcier », comme on dit chez vous. Comme me le souffle mon frère, je ne suis pas peu fier d’avoir mis le Douala.
Voilà quelques-uns des axes sur lesquels je concentrerai mes efforts dans les années à venir.
J’espère sincèrement que vous traiterez ma candidature avec le plus grand intérêt et en toute impartialité. Je reste bien entendu à votre entière disposition si vous souhaitez me rencontrer ou obtenir de plus amples informations sur mon projet. Vous trouverez mon CV synthétique, qui n’a rien à voir avec cette lettre et son domaine, en pièce jointe, puisque c’est demandé.
Dans l’attente d’une réponse de votre part, veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments sportifs les meilleurs.
Damien BOONE
Posté le 8 décembre 2015 - par dbclosc
Pour revaloriser la L1 un dirigeant frontiste propose de « détruire les pays voisins »
C’est une proposition qui va faire débat dans le petit milieu du football. Jean-Pierre Pouplichon, militant du Front National âgé de 38 ans mais en paraissant 56, propose de « détruire les pays voisins, ce qui réduirait considérablement la concurrence ». En haut lieu, l’idée a séduit, mais l’appartenance au Front National de l’auteur de la proposition dérangerait certains. Sous couvert d’anonymat, un représentant de la ligue nationale déclare ne pas vouloir « discuter avec des racistes ».
Face à cette attaque, Jean-Pierre Pouplichon s’indigne « Moi raciste ? Mon servant est noir ! Et puis, je tiens à souligner que je propose de détruire des pays à majorité blanche. Où est le racisme ? Bien au contraire ! ». Ceci étant, il n’y a pas qu’à la Ligue que cette proposition fait débat. Au Front National, des voix s’élèvent précisément sur l’absence de racisme explicite d’une telle proposition, mais l’on concède aisément que « c’est vrai que supprimer l’Afrique ou l’Asie ne changerait pas grand-chose aux chances qu’un club français gagne la Ligue des champions européenne ».
Heureusement qu’on n’avait pas supprimé la Yougoslavie sinon on n’aurait pas battu Split en finale du tournoi de la CUDL 1987
Paradoxe de cette proposition, elle risque de ne pas aboutir pour des motifs idéologiques, ce que dénonce Patrick Porato, chercheur à l’université de Sochaux : « Pour une fois qu’on a une proposition pragmatique, on va passer à côté pour des quenelles intestines ! Pourtant, il est clair que c’est actuellement la seule solution réaliste pour qu’un club français brille à nouveau en Coupe d’Europe. Si on compte sur le terrain pour gagner, autant le dire tout de suite : nous serions officiellement devenus un pays de handball. » Il souligne également, enthousiaste, que cette proposition serait assez aisée à justifier au niveau international : « Rappelez aux grands de ce monde ce qu’à fait l’Allemagne par le passé ! Hop, fini le Bayern ! Rappelez-leur les méfaits de la colonisation anglaise : à la trappe Chelsea ! Evoquez leur le régime de Franco : à la poubelle le Barça ! ».
Quand on lui demande si cela serait compatible avec la convention de Genève, le chercheur nous regarde dubitatif, nous demandant de laquelle des « conventions signées par les dirigeants du Servette » nous parlions.
Posté le 4 décembre 2015 - par dbclosc
Titulants ou remplaçaires ?
Le LOSC – comme toutes les équipes – a connu nombre de joueurs dont il est difficile de dire s’ils étaient des titulaires ou des remplaçants. Ils étaient presque toujours dans le groupe, mais ne commençaient pas toujours les matches. Je suis sûr que ce sujet te taraude, et que tu n’as jamais osé écrire à L’Equipe pour leur demander de t’apporter des réponses. Ne t’inquiète pas, je suis là pour t’apporter quelques réponses en te présentant des joueurs du LOSC, du milieu des années 80 à aujourd’hui, pour te dire s’ils étaient des titulants (plutôt titulaires) ou des remplaçaires (plutôt remplaçants).
Rudi Garcia : remplaçaire
Rudi Garcia a passé de nombreuses saisons au LOSC, mais jamais il n’a été dans la peau d’un titulaire. Il joue certes 23 matchs en 86-87, mais il n’en débute que douze. En plus, à l’époque, il n’y a que deux remplaçants sur le banc : être souvent sur le banc, ça veut alors vraiment dire « être à la limite » des titulaires, là où, aujourd’hui, un gars peut être 20 fois sur le banc sans jamais rentrer. Il jouera ensuite à Caen où il sera enfin titulaire … enfin, plutôt titulant.
Eric Prissette : titulant
Eric Prissette aura aussi marqué le LOSC des années 1980. Au nombre de matchs disputés entre 1985 et 1988, on pourrait dire qu’il est un titulaire : 25, 29 puis encore 29. Oui mais il est souvent sorti du banc : 21 fois sur ces trois saisons, soit un quart de ses matchs disputés. Sa saison 89-90 confirme qu’il n’est pas un vrai titulaire : 18 matchs, dont 8 entrées en cours de match.
Victor Da Silva : titulant
Da Silva au LOSC, c’est le tournant de l’après Georges Heylens, même s’il est déjà présent la dernière année en poste de l’entraîneur belge. Cette saison 88-89 est d’ailleurs sa plus pleine : 32 matchs dont 26 titularisations. En trois ans avec Santini, il montre bien qu’il est un titulant : il joue 83 des 114 matchs de D1 dont 23 entrées en jeu, débutant à peine plus de la moitié des matchs de son club.
Eric Decroix : remplaçaire
Il quitte Lille en 1994 pour Nantes où il s’impose comme titulaire au sein de l’équipe championne de France cette année-là. Transition étonnante pour un joueur qui ne s’est jamais imposé comme un titulaire indiscutable dans une équipe de bas de classement de D1. Entre 1990 et 1994, il entre rarement en jeu, a toujours ses chances, mais joue finalement peu : 57 matchs, soit un tiers des rencontres de son club. Un remplaçaire, un vrai.
Djezon Boutoille : Titulant mais …
Djezon a tellement joué pour le LOSC, il était tellement le chouchou des supporters que, à un moment donné on ne pense presque pas au fait qu’il n’a que rarement été titulaire indiscutable. La période 1995-1997 illustre ce trouble autour de son statut : 61 matchs disputés, mais seulement 36 comme titulaire. S’il a fini par s’imposer en D2, le retour en D1 est aussi associé à une forte concurrence entre les attaquants lillois : en trois ans et demie jusqu’à son départ, il dispute 61 matchs dont 43 comme titulaires, soit une moyenne de 17 matchs pour 12 titularisation par saison. Tantôt titulant, tantôt remplaçaire, l’ensemble de son œuvre en fait un clair titulant.
Mile Sterjovski : remplaçaire
J’ai le souvenir de Mile Sterjovski d’un joueur dont la présence au départ du match ne m’inquiétait pas : sans être un titulaire indiscutable, il marquait régulièrement son petit but. « Serge Ovski » comme il aime qu’on l’appelle a joué 91 matchs entre 2000 et 2004, n’en jouant jamais moins que 20 sur une saison. Il ne totalise pourtant que 48 titularisations en L1, soulignant qu’il était avant tout un remplaçaire.
Christophe Landrin : bah, là, franchement …
Ce qui est sûr, c’est que Christophe a fait partie des meubles et qu’il a été important. Le nombre de ses matchs comme titulaire par saison entre 2000 et 2005 montre la difficulté à le classer : 19 en 2000-2001, puis 11, 27, 18 et, pour finir, 25. Allez, on pencherait peut-être pour un titulant, mais c’est difficile à dire.
Geoffrey Dernis : remplaçaire
Il a débuté très jeune avec l’équipe première, mais entre ses prêts à Wasquehal et la concurrence avec laquelle il a dû faire ensuite, on ne sait plus très bien si on doit se dire que Geoffrey Dernis nous a marqué sur la durée ou s’il n’a jamais été qu’un austère remplaçant. C’est tout simplement un authentique remplaçaire : 64 matchs de L1 entre 2003 et 2006, dont 41 titularisations, entre 10 et 16 par saison.