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Posté le 25 août 2018 - par dbclosc
D’Arribas à aujourd’hui, retour sur quarante ans de formation au LOSC
En matière de formation, l’arrivée de Gérard Lopez à la tête du LOSC a davantage accéléré une tendance déjà observée depuis quelques années, laquelle s’inscrit elle-même dans un mouvement plus général. S’il n’est pas nouveau que les clubs espèrent pouvoir revendre leurs joueurs au meilleur prix, il est en revanche beaucoup plus récent – en tout cas en France – qu’il s’agisse d’une stratégie rationalisée s’inscrivant dans une logique de marché.
Quand il arrive au LOSC en 1977, José Arribas est avec d’autres l’un des acteurs d’une stratégie visant à faire de la formation un maillon fort de la stratégie du club, faisant de Lille l’un des clubs pionniers dans le développement des centres de formation. Schématiquement, l’idée et d’attirer de jeunes talents de 15 ou 16 ans afin de les former pour en faire l’ossature de l’équipe de demain. Il y a là une perspective de long terme s’articulant à l’idée que le club doit se construire une identité de jeu propre, un « moule » dans lequel doivent se couler ces jeunes qui sont amenés à devenir les prochains garants de l’identité du club une fois qu’ils seront arrivés à maturité.
Arriba José Arribas !
Si le LOSC n’a pas encore une forte proportion de joueurs formés au club au début de l’ère Arribas (1977-1982), c’est tout simplement parce que les jeunes qui doivent fonder l’ossature de demain viennent tout juste d’arriver et appartiennent pour l’essentiel aux générations nées en 1963 et 1964. En attendant, il faut donc recruter des joueurs qui, à défaut de nécessairement représenter l’avenir, peuvent être les passeurs de témoin de ces valeurs. A cet égard, la très forte stabilité de l’effectif de José Arribas est emblématique de cette philosophie.
La stabilité de l’effectif d’Arribas était à l’exact opposé de ce que l’on observe aujourd’hui. Non seulement il ne chamboulait pas son effectif d’une année à l’autre, se contentant de quelques retouches sur des aspects stratégiques, mais, plus généralement, il ne changeait pas son onze de la saison, ni même de stratégie au cours d’un match. Arribas était en effet en son temps l’entraîneur qui utilisait le moins les remplacements en cours de match à une époque où l’on faisait peu de changements en cours de match. Imaginez aussi que, en 1979/1980, le LOSC de José Arribas a cinq joueurs qui débutent l’ensemble des 38 journées de championnat et 8 qui en débutent au moins 35.
Mais alors, direz-vous, comment les jeunes peuvent avoir leur chance si l’entraîneur garde le même onze du début à la fin du championnat ? C’est précisément parce qu’il avait une telle confiance dans sa stratégie qu’il n’hésitait pas à faire de l’un de ces jeunes un membre à part entière de son onze en début de saison. Dès son arrivée, Arribas fait ainsi de Pierre Dréossi, aucun match en pro jusqu’alors, l’un de ses titulaires. A 23 ans, quand il quitte Lille pour Sochaux, Dréossi a joué six saisons pleines, ponctuées de 212 matchs de championnat et 30 de coupe. En 1981, c’est au tour d’Eric Péan, 17 ans, de devenir l’un des piliers d’Arribas. Il restera encore six ans, disputant 204 matchs de D1, 28 en coupe de France et 10 autres en coupe de la Ligue. Soit 242 au total, comme Dréossi.
Le LOSC 1978/1979
Cette politique de formation n’est, bien sûr, pas le produit de l’action d’un seul homme. Elle doit beaucoup, par exemple, à Jean Parisseaux qui encadrera les jeunes de la D3 jusqu’en 1986. Elle doit aussi à d’autres, comme Jean-Michel Vandamme, ancien jeune espoir qui, ne parvenant pas à percer en équipe première, décidera d’abord d’offrir son expérience de joueur à ses jeunes coéquipiers de la réserve. Elle doit aussi beaucoup à Arnaud Dos Santos, ancien joueur d’Arribas devenu entraîneur de l’équipe première en 1982, qui lance l’essentiel de la génération des jeunes Dogues nés en 1963 et 1964 : c’est en effet avec lui que débutent en D1 Pascal Guion, Thierry Froger, Michel Titeca, Eric Prissette, Rudi Garcia et Luc Courson. Et encore ne parlons-nous que des jeunes formés au club, Jean-Pierre Mottet, Dominique Thomas (formés à l’INF Vichy), Othello Carré (à Beaurevoir), Stéphane Morillon (à Laval) et Alain Vandeputte (au PSG et à Caen) étant également lancés dans le grand bain par Dos Santos.
De cette génération, Georges Heylens ne lance que Bernard Lama (barré dans les cages par Mottet), Jean-Pierre Meudic (au aurait sans doute débute la saison précédente s’il n’avait pas ét prêté à Libourne). L’arrivée du technicien belge en 1984, si elle est concomitante de la saison qui constitue sans doute le plus beau succès sportif de la génération des 63-64 loscistes, n’est donc associée à aucun regain d’intérêt pour la formation. Cette réussite demeurant d’abord le produit d’un travail engagé sept ans plus tôt.
Le classement final du LOSC cette saison-là ne fût certes pas terrible (15ème, son pire classement à une exception près depuis la remontée de 1978) mais il traduit alors d’abord le fait que l’équipe a alors concentré l’essentiel de son énérgie sur la coupe France dont elle atteint les demi-finales. Ils écrivent surtout leur légende lors d’une double confrontation contre Bordeaux, champion de France en titre : battus 3-1 à l’aller, rapidement menés 1-0 au retour, les Dogues réalisent l’exploit impensable de renverser la vapeur l’emportant 5 buts à 1 après prolongation. Parmi les héros qui disputent la rencontre, cinq ont été formés au club auxquels ont doit ajouter Mottet (venu de l’INF Vichy) et les jeunes Périlleux et Thomas (21 ans) et Thierry Froger entré au match aller.
Pascal Guion au cours du mémorable Lille/Bordeaux (5-1)
Si Georges Heylens a abondamment puisé dans le vivier des jeunes lancés par ses prédécesseurs, il n’a en revanche pas installé de jeunes dans son onze à l’exception donc de Lama, en 1986, et de David Guion, en 1988. Les jeunes de la génération suivant celle des 63-64 ont en conséquence pâti de cette stratégie. Alama Soumah, Fabrice Leclerc, Perdo De Figueiredo, Dany L’Hoste et Bruno Rohart ne constituant que certains exemples d’une génération talentueuse qui n’a jamais percé au plus haut niveau. Sur le graphique suivant, on voit que la part des joueurs formés au club a d’abord connu une brusque augmentation à partir de la saison 1981/1982 (avec Arribas) pour se maintenir aux alentours des 35 % jusqu’en 1986/1987. Avec Heylens, une toute aussi brusque baisse de la part des joueurs formés au club s’observe à partir de 1987/1988, la proportion descendant en dessous des 20 % jusqu’en 1992/1993.
A partir de 1993/1994, la part des jeunes formés au club dans l’ensemble du temps de jeu remonte, d’abord au-dessus des 25 %, puis des 30 % à partir de 1995/1996. Il est cependant délicat d’attribuer une grande importance aux seuls entraîneurs dans ces fluctuations.
D’abord, avec Heylens, cette évolution doit plus généralement à un changement de stratégie, s’inscrivant dans une tendance nationale, poussant le club à chercher à recruter des « vedettes ». En outre, 1987 qui correspond à un tournant en matière de temps de jeu des jeunes formés au club correspond au départ des frères Plancque, non retenus notamment en raison de polémiques qui les ont touchés la saison précédente. C’est aussi l’année du départ d’Eric Péan qui est « promu » à Bordeaux. Certes, on trouve des éléments traduisant une moindre conviction dans le développement d’une stratégie de formation, notamment à travers le cas du recrutement de Cyriaque Didaux en 1985. A l’époque, le LOSC recrute l’ailier rouennais en l’échangeant avec Michel Titeca et Pascal Guion. Là où le bât blesse, c’est que le staff lillois fait le choix d’attirer un joueur de 24 ans qui présente un profil analogue à celui de Pascal Guion, seulement âgé de 20 ans. Le choix est étonnant d’autant que Didaux ne semble pas apporter une plus-value incontestable par rapport à celui qu’il remplace ce qui divisera en interne.
Ensuite, avec Santini, le faible temps de jeu accordé aux jeunes s’explique moins par une défiance par rapport à la politique de formation que par le fait que la formation de l’époque ne dispose pas encore du vivier suffisant : les jeunes de la génération 63-64 comme ceux des générations suivantes sont partis, et Santini promeut le peu de jeunes dont il dispose : dès son arrivée en 1989, il fait d’Eric Decroix un titulaire et il lance les jeunes Oumar Dieng, Fabien Leclercq et Farid Soudani (nés en 1972 !).
28 octobre 1989 : Oumar Dieng débute e D1. A ses côtés, Eric Decroix
Le regain d’intérêt pour les jeunes du centre de formation à partir de 1993 s’explique alors à la fois par l’émergence d’un vivier de jeunes joueurs talentueux et par un contexte de restriction budgétaire qui favorise que ces jeunes aient leur chance : ce sera notamment le cas de Djezon Boutoille, Cédric Carrez, Frédéric Dindeleux, Fabien Leclercq et Antoine Sibierski.
Le centre de formation lillois continuera d’alimenter abondamment l’équipe première lilloise dans les années suivantes et jusqu’à la fin des années 2000. Si Vahid Halilhodzic et Claude Puel n’ont pas strictement mis en place la même stratégie, on trouve des propriétés communes à leurs approches, lesquelles s’inscrivent en partie dans la lignée de leurs prédécesseurs : pour l’un comme pour l’autre, il s’agissait de construire une équipe sur le long terme, en s’appuyant sur une ossature destinée à rester sur la durée. Dans ce schéma, les jeunes joueurs formés au club ont leur importance et les meilleurs d’entre eux sont voués à intégrer progressivement l’équipe première. Comme on le voit sur ce second graphique, ils conserveront une très forte importance dans les effectifs respectifs du coach bosniaque et de l’ancien monégasque.
De 1997 jusqu’au départ de Claude Puel, en 2008, la part des jeunes du centre de formation dans le temps de jeu total de l’équipe oscille aux alentours des 30 %. Sur cette période, il atteint son niveau le plus bas en 2002/2003 (23 %) c’est-à-dire au cours de l’année de « reconstruction » suivant le départ de Vahid Halilhodzic.
La part des jeunes issus du centre de formation connaît ensuite une baisse drastique, pour descendre en-dessous des 10 % au cours des trois dernières saisons. Pour autant, comme nous allons le développer, cette baisse s’explique par une tendance générale de l’évolution du rôle qui est dévolu aux jeunes dans la stratégie des clubs, et les difficultés que nous avons eu à classer certains joueurs comme ayant ou non été formés au club.
Qu’est-ce qu’un joueur formé au club ?
Au cours de notre opération de classement des joueurs comme ayant été formés au club ou non, nous n’avons pas rencontré de difficultés majeures sur la période 1978-2005. Le schéma était presque toujours le même : le joueur rejoignait le centre au cours de son adolescence, y était formé, puis il rejoignait l’équipe première.
Dans les années récentes, il est devenu de plus en plus difficile de classer ces joueurs, le concept de « formation » perdant considérablement en importance. Il en est ainsi d’un joueur comme Adil Rami qui rejoint le LOSC à plus de 21 ans. Si l’on peut trouver une part de formation dans son parcours losciste, c’est la « détection » qui caractérise le plus sa trajectoire. La formation impliquait jadis de dépenser un peu d’énergie dans la détection, c’était bien le travail de formation qui prédominait et qui trouvait son schéma archétypique dans la philosophie d’Arribas, valorisant particulièrement l’idée d’identité de jeu locale (1). Le cas de Rami illustre au contraire un cas de figure où la détection du « talent » du joueur est primordiale plutôt que sa formation.
On trouve d’autres exemples frappants de cette tendance à travers le recrutement croissant de jeunes joueurs africains à partir de la fin des années 2000 et dont on trouve des exemples dans les cas d’Idrissa Gueye ou, plus près de nous, d’Yves Bissouma. Pour ceux-ci, on ne sait pas dans quelle mesure on doit les considérer comme ayant été formés au club ou comme étant des recrues. Précisons que nous n’avons pas toujours opté pour le même classement pour ces joueurs.
Idrissa Gueye arrive au LOSC en 2007 en provenance de l’Institut Diambars au Sénégal où il effectue la première partie de sa formation. Le jeune milieu de terrain doit ensuite patienter deux ans et demi avant de faire ses débuts avec l’équipe première, le 23 janvier 2010, à l’occasion d’une triste élimination en coupe de France contre Colmar. Au regard du temps passé entre son arrivée au club et ses débuts, nous avons jugé logique de le considérer comme un joueur « formé au club ».
Le cas d’Yves Bissouma est sensiblement différent. Formé à l’Académie Jean-Marc Guillou, Yves Bissouma signe en première division malienne en 2014, à l’AS Réal Bamako. En mars 2016, le LOSC l’attire tout comme Kouamé. Nous ne l’avons pas considéré comme « formé au club », d’abord parce qu’il jouait déjà en première division malienne, mais aussi en raison du fait qu’il a très vite rejoint l’équipe première, traduisant le fait qu’il a en réalité été peu « formé » chez les Dogues : il fait en effet la préparation avec les pros lors de l’été 2016 et débute en équipe première dès le 20 septembre 2016 lors d’un match perdu contre Toulouse (1-2).
Mais, direz-vous, on a encore un vrai centre de formation. Et les jeunes qui, comme jadis, y arrivent à leur adolescence, quelles sont leurs trajectoires ? Le cas de Martin Terrier illustre bien une nouvelle tendance. Débutant en équipe première en novembre 2016, le jeune attaquant est prêté à Strasbourg alors qu’il ne compte encore que 248 minutes de jeu en L1 et 286 autres en coupes. En parallèle, Martin cartonne avec l’équipe de France Espoirs ce qui fait considérablement monter sa cote. L’une des évolutions récentes du football tient à l’importance croissante du « marché des transferts » dans lequel l’âge des joueurs constitue une donnée essentielle de la valeur. Dans ce contexte, et malgré sa faible expérience du haut niveau, Terrier est transféré à Lyon pour 11 millions d’euros plus 4 (2) de bonus.
Il est en effet frappant de constater à quel point la plupart des jeunes joueurs formés au club par le LOSC au cours des dernières années ont quitté le club de manière précoce. Bien sûr, tous les cas ne sont pas strictement similaires, mais examinons les cas de ces joueurs récemment formés au club et arrivés en équipe première : Divock Origi quitte Lille pour Liverpool à 20 ans ; Adama Traoré pour Monaco au même âge ; Lucas Digne pour le PSG et Benjamin Pavard pour Stuttgart, également à 20 ans. On nous rétorquera, en partie à raison, que ces départs s’expliquent par le contexte : pour Pavard, celui de son désaccord avec le coach et, pour les autres, par l’impérieuse nécessité de trouver des fonds pour boucler le budget. Si cela est exact, on pourrait renverser le raisonnement : et si, plutôt que d’interpréter les difficultés financières comme expliquant la nécessité de vendre, on analysait ces difficultés financières comme une éventualité fortement probable, dans un système qui s’appuie largement sur la spéculation autour des transferts ? En ce sens, la stratégie de Gérard Lopez au LOSC traduit plutôt une vision exacerbée de la tendance à l’oeuvre à l’heure actuelle plutôt qu’elle ne constitue une stratégie à part.
Si la jeunesse de l’effectif du LOSC d’aujourd’hui et celle du LOSC de 1984 avaient en commun de leur autoriser à nourrir de légitimes espoirs pour la suite c’est pourtant pour des raisons très différentes. En 1984, il fallait conserver ces jeunes pour qu’ils progressent. Aujourd’hui, il faut les vendre au moment permettant la plus forte plus-value. Dans les années 1980, c’est surtout le niveau en lui-même du joueur qui fait sa valeur marchande, là où la marge de progression constitue désormais un critère de plus en plus déterminant. Il y a 30 ans, les clubs qui consentaient à payer des indemnités de transfert pour le recrutement d’un joueur ne le faisaient pas dans l’intention de le revendre en réalisant une plus-value mais presque uniquement pour renforcer leur effectif. Bien sûr, quand un joueur de valeur avait des velléités de départ, celui-ci se négociait, mais l’indemnité de transfert ne se pensait alors pas comme s’inscrivant comme une source rationalisée de ressources pour le club.
En 1984, puisque la valeur marchande des joueurs ne reposait pas véritablement sur la marge de progression comme c’est le cas aujourd’hui, il n’y avait pas vraiment d’intérêt à vendre ces joueurs. Avec le marché des transferts actuel, l’effectif du LOSC de l’époque aurait eu une importante valeur marchande étant donné qu’il s’agissait du club dont la moyenne d’âge était la plus basse et que nombre de ces jeunes étaient titulaires ce qui contribue à leur valeur. L’échange des deux jeunes espoirs Titeca et Guion (20 ans tous les deux) contre Didaux (24 ans) apparaîtrait aujourd’hui comme une escroquerie pour les Lillois. S’il a pu diviser en interne, cet échange n’est pas alors paru comme absurde.
Aujourd’hui, le LOSC dispose d’un effectif très jeune de joueurs compétitifs. Avec les seuls joueurs de 21 ans ou moins, on pourrait constituer un onze qui aurait toute sa place dans l’élite française : Koffi – Ballo-Touré, Dabila, Gabriel, Celik – Soumaré, Maia, Vérité – Ikoné, Faraj, Leão. Mais dans ce onze, on ne compte que deux joueurs formés au club, Benjamin Vérité et Imad Faraj : ce sont sans doute ceux qui auront moins l’occasion de jouer cette saison si l’on fait exception du cas spécifique du gardien, Hervé Koffi.
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Notons au passage que cette philosophie a vraisemblablement ses limites dans le fait qu’en formant un joueur à un style de jeu bien particulier, on destine plus ou moins les joueurs en question à faire l’essentiel de leur carrière dans leur club formateur. On trouve dans les parcours des anciens nantais du milieu des années 1990 les limites de cette logique : rayonnants avec le FC Nantes, Ouédec, Pédros et, dans une moindre mesure, Loko, ont ensuite connu plus de difficultés une fois qu’ils avaient quitté le cocon nantais.
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4 millions, hein, pas 4 euros.
Posté le 6 août 2018 - par dbclosc
Failles dans le complot : 16 décisions arbitrales surprenantes en faveur du LOSC
Le complot contre le LOSC a aussi ses défaillances : aussi étonnant que cela puisse paraître, le LOSC a parfois bénéficié d’une grande mansuétude de la part des arbitres. En voici 16 illustrations depuis 1993.
Quand on se rappelle que la CIA n’a pas vu venir le 11 septembre ou que le Mossad s’est fourvoyé dans l’affaire de Lillehammer, on se dit que toute organisation, aussi puissante soit-elle, a ses ratés. Mais parlons ici des vrais problèmes. Le massif complot contre le LOSC, comme nous le savons tous, bénéficie dans l’ombre de relais et de complicités d’une toute autre ampleur, et nous nous attachons sur ce blog à en révéler les traits les plus saillants.
Nos enquêtes montrent cependant qu’en dépit de ses puissances souterraines, le complot maléfique a parfois capoté. Un hors-jeu non sifflé pour notre attaquant, des coups de pied arrêtés généreux, des buts encaissés par nos Dogues qui passent inaperçus… Qu’importe son expression, la résistance au complot peut parfois prendre la forme d’un plan diabolique mal ficelé, peut être le fruit du hasard, ou encore résulter du courage d’un homme, généralement muni d’un sifflet, qui ose dire « non ». Non à l’injustice, non à la barbarie, non au complot. En 2007, la Poste a rendu un vibrant hommage à ceux qui ont osé se lever dans l’adversité, avec l’édition d’un timbre-poste spécial pour les « Justes de France qui z’ont dit non au complot contre le LOSC ».
Voici donc 14 complots contre le LOSC habilement déjoués.
Oumar Dieng au challenge Emile-Olivier, juillet 1993 : trêve des expulsions pour les Sénégalais
Durant le mois de juillet 1993 a lieu le traditionnel Challenge Emile Olivier. Le LOSC s’incline lors du premier match contre Valenciennes (2-2 ; 2-4 aux tirs aux buts). Il doit donc affronter Dunkerque le lendemain dans la « petite finale » pour la troisième place. Alors que Lille mène 2-0, le match est marqué par une décision originale à la 60e minute : auteur d’une grossière faute sur un Dunkerquois, Oumar Dieng est sur le point d’être expulsé. Cependant, l’arbitre, un certain M. Jannot, plutôt que de sortir un carton rouge, demande à Pierre Mankowski, l’entraîneur lillois, de remplacer le joueur. Éric Decroix remplace donc Oumar Dieng, le LOSC reste à 11, et finit par s’imposer 3-2. On va dire que c’était dans l’esprit d’un tournoi amical.
Youri Djorkaeff, août 1994, un but accordé en principe, ôté
20 août 1994, 5e journée du championnat : en dépit d’une victoire 1-0 – la première d’une longue série cette saison-là -contre Strasbourg, le LOSC se place rapidement en bas de classement. En principauté, les Dogues retrouvent le co-meilleur buteur de la saison 1993-1994 : Youri Djorkaeff. Celui-ci marque son premier but de la saison dès la 11e minute, et l’ASM creuse l’écart avant la pause. En fin de match, Madar, seul face à Nadon, frappe à côté mais Leclercq remet Djorkaeff en jeu : Youri reprend, et Leclercq dégage de nouveau le ballon, mais de derrière la ligne. Tout le monde s’arrête de jouer, 3-0 ! Mais l’arbitre n’a pas bien vu : pour lui, le ballon est toujours en jeu. Monaco ne s’impose donc que 2-0.
Gérald Passi avec Saint-Etienne, novembre 1994 : 20 centimètres au fond qui laissent sans réaction
C’est écrit : cette année-là, le LOSC a pour obligation de remporter 10 de ses matches à domicile sur le score de 1-0. Tout événement qui viendrait contrecarrer ce plan doit être sévèrement combattu. C’est pourquoi quand, peu avant la mi-temps, le Stéphanois Gérald Passi envoie un boulet de canon de 20 mètres qui tape le dessous de la transversale de Jean-Claude Nadon puis rebondit très vite au sol, l’arbitre laisse le jeu se poursuivre. Dommage pour lui : les caméras de Canal +, qui retransmettent le match en direct, montrent clairement que le ballon a franchi la ligne de but d’une bonne vingtaine de centimètres, mais faute de goal-line technology, on en reste à 0-0. Interviewé à la mi-temps, Gérald Passi n’en fait pas toute une histoire et dit en substance que c’est bien dommage. Farina inscrit le seul but du match en seconde période en reprenant de la tête un corner de Bonalair. Voici la vidéo de l’action grâce aux charmants collègues de ASSE Memories qui nous l’ont envoyée.
Lille-Nîmes, août 1999 : premier round
Deuxième journée d’une saison qui sera exceptionnelle pour les Lillois. La semaine précédente, ils se sont imposés à Laval pour l’ouverture du championnat. Mais là, le LOSC bute sur Nîmes pour sa première à Grimonprez-Jooris. Pourtant, en première période, Lille avait (presque?) marqué : une frappe de Bakari a été repoussée par un arrière nîmois, mais à quel niveau ? Pour Carl Tourenne, pas de doute : « je peux vous assurer que le but de la première période est valable. Dagui peut le confirmer : la balle était rentrée de 20 bons centimètres ». L’arbitre doute-t-il ? On joue la 84e minute, et les crocos jouent la montre : le gardien nîmois, Marc Delaroche, vient cueillir un ballon des deux mains à l’entrée de sa surface de réparation. Au contact avec Dagui Bakari, il s’écroule. Le pied du gardien a-t-il été touché ? Des tribunes, cela n’a rien d’évident. Et pour l’arbitre non plus : M. Veissière accorde un coup-franc aux Lillois : « je lui avais déjà reproché à deux reprises de vouloir gagner du temps. Là, je le vois s’emparer du ballon et tomber. Alors que j’étais convaincu qu’il ne s’était rien passé. J’ai sifflé pour comportement anti-sportif et perte de temps. C’est possible que Marc Delaroche se soit blessé, mais j’ai jugé sur l’instant. J’étais agacé par toutes ces pertes de temps ». Après 4 minutes de confusion, le coup-franc indirect, dans la surface de réparation, est décalé à Bruno Cheyrou : le ballon est dévié et finit au fond ! Lille gagne 1-0, et le match finit en pugilat. Après le match, Delaroche est furieux : « M. Veissière a commis une erreur, il a pénalisé tout le monde. Je n’ai pas l’habitude d’être un tricheur ». Quant à l’entraîneur nîmois, Serge Delmas, ses menaces sont à peine voilées : « La fin du match ? Et alors, on n’aime pas l’injustice, on n’allait quand même pas dire merci. Je n’ai pas l’impression d’avoir été volé, j’en ai la certitude. Mais la route est longue et on se retrouvera à Nîmes ». Et les retrouvailles furent épiques, le LOSC ayant remonté 3 buts dans le dernier quart d’heure à 11 contre 9 pour arracher un nul inespéré. Et comme il se doit, bagarre générale lors du retour aux vestiaires.
Gros clin d’œil de Gilles Veissière à Carl Tourenne : « je vous offre un coup-franc, profitez donc que le gardien ait la cheville cassée ! »
Johan Gallon à Caen, septembre 1999 : le pénalty-fantôme
11e journée de D2 : le LOSC est en tête de la D2 avec… 28 points. Autrement dit, ça fait 9 victoires et un nul en 10 matches. C’est exceptionnel, mais plus le temps passe, et plus nos adversaires voient comme un formidable défi l’idée de nous faire tomber les premiers. Caen, candidat à la montée, va y parvenir, en s’imposant 1-0. Les Caennais ont pourtant marqué 2 fois ce soir-là, mais seul le but de N’Diaye, sur une bête erreur défensive juste avant la pause, a été vu. Dès la 10e minute, les Normands obtenaient un pénalty à cause d’une faute d’Ecker dans la surface. Johan Gallon s’élance : le ballon tape la barre, entre dans le but, retape la barre, rebondit sur la ligne, et tape de nouveau la barre ! Réglementairement, on en a rien à faire que le ballon tape la transversale deux fois après être entré, puisque le jeu aurait dû être arrêté pour le fait de jeu suivant : « but marqué ».
Mais le sympathique M. Glochon annonce que si le Caennais avait vraiment voulu marquer, il aurait dû faire ça de façon plus limpide, avec un ballon qui reste au fond des filets. Le but n’est donc pas accordé. Pour la petite histoire, c’est sur ce même but qu’Eric Roy s’était vu injustement refuser son tir au but contre Lens 8 mois auparavant, après un tir assez similaire.
Lille-Guingamp, novembre 1999 : le show D’Amico
On a déjà eu l’occasion de parler de cet épisode (car on aime beaucoup Fernando D’Amico si vous ne l’aviez pas remarqué). Lille reçoit Guingamp pour ce choc de deuxième division. Lille caracole en tête mais Guingamp, deuxième, entend profiter de deux récentes défaites du LOSC, face à Sochaux et à Créteil, pour se rapprocher. Lille mène 1-0 à la mi-temps grâce à une tête de Jean-Louis Valois. À l’entame de la seconde période, le gardien lillois Grégory Wimbée est expulsé pour une main en dehors de la surface. Christophe Landrin le remplace et les Bretons bénéficient d’un coup-franc bien placé face au but. Le mur lillois se forme. L’attaquant de Guingamp, Abdelhafid Tasfaout, tente de se placer entre le mur et le gardien lillois. Le voyant approcher, Fernando lui bloque le passage, les deux joueurs se heurtent, et Fernando simule une agression. Entre deux roulades, Fernando jette un petit coup d’œil en scred pour voir si l’arbitre sort un rouge. Et en effet, Tasfaout est expulsé, les Guingampais protestent, le public lillois, qui a tout compris au manège, est hilare. Fernando nous avait raconté : «Tasfaout est venu vers moi. J’étais dans le mur. Je me mets sur le passage, je tombe, il a eu carton rouge. Mais le carton de Grégory, c’était pas juste. Donc on a compensé un peu. C’est pas tricher, c’est être malin. C’est très professionnel finalement ». Quel homme ! À l’arrivée, Lille s’impose 2 à 0 dans une fin de match au climat délétère.
Gueugnon en avril 2000 : Vahid accorde le but
Le LOSC est largement en tête du championnat de D2 et est même déjà assuré de remonter : l’enjeu est désormais d’assurer le titre au plus vite. Gueugnon, de son côté, a encore une chance d’accrocher l’une des places pour remonter dans l’élite, et va surtout jouer une finale de coupe de la ligue dans une semaine contre le PSG. En début de seconde période, Amara Traoré ouvre le score sur pénalty. D’habitude quasi-intraitables à domicile, les Lillois, en roue libre, semblent se diriger vers leur seconde défaite à domicile. Mais à la 82e, Abdelilah Fahmi envoie un coup-franc sur la transversale. Après un cafouillage, Bruno Cheyrou parvient à reprendre et à mettre le ballon au fond des filets. Mais le but est refusé. M. Lalu s’en explique : « sur le ballon de Fahmi, le ballon frappe la transversale et revient en jeu. Il est touché par Peyrelade au point de pénalty, puis repris de volée par Cheyrou. J’ai un doute et je pense que Peyrelade l’a touché de la main ». Mais Vahid Halilhodzic n’est pas d’accord : il pique un sprint vers l’arbitre assistant, M. Crespo, pour lui demander de déjuger son collègue. S’ensuit, selon la Voix du Nord, une « pagaille indescriptible » à l’issue de laquelle M. Lalu revient sur sa décision et accorde le but ! « Venant vers moi, Peyrelade a les yeux de la sincérité. Il a mis le doute en moi. Je vais donc voir mon collègue M. Crespo qui m’affirme qu’il n’y a aucune faute. Deux solutions s’offrent à moi : soit j’accorde le but, soit je le refuse. Je préfère prendre la solution la plus juste, à savoir revenir sur ma décision ». Les Gueugnonnais sont furieux. Sur l’engagement, ils posent une réserve. Le capitaine Traoré dit à M. Lalu : « Vahid Halilhodzic met la pression sur l’arbitre assistant et vous accordez le but ». L’arbitre affirme n’avoir cédé à aucune pression, indiquant que Vahid a été « très correct envers [M. Crespo], même s’il n’aurait pas dû sortir de sa zone ». Alex Dupont, l’entraîneur des forgerons, ne décolère pas après le match : « M. Lalu avait choisi son camp ce soir. Nous tenions la victoire. Je suis particulièrement déçu par le comportement de certaines personnes. Une course de 50 mètres, moi je n’ai pas le droit de le faire ». On peut en tout cas se demander en effet si, sans l’intervention de Vahid, le but aurait été accordé. Quant aux images de Canal +, la Voix du Nord affirme qu’elles ne permettent pas de se faire une idée. Et de toute façon on ne les a pas. Score final 1-1.
Pas serein le M. Crespo. Notons que le sosie de Marcelo Bielsa s’est immiscé dans la discussion.
Nicolas Dieuze à Toulouse, mars 2001 : trop seul pour ne pas être hors-jeu
Le LOSC est en tête et Toulouse est relégable, mais les Lillois souffrent. Ils ne doivent le maintien de leur avantage précoce (but de Sterjovski, 9e) qu’à un match exceptionnel de Grégory Wimbée, qui remporte pas moins de 4 duels face à Victor Bonilla. Alors que l’on entre dans le temps additionnel, Cascini frappe un coup-franc depuis l’angle gauche de la surface de réparation. Toute la défense lilloise monte pour mettre les Toulousains hors-jeu. Toute ? Non. Car un petit distrait nommé Sylvain N’Diaye résiste encore et toujours à la consigne défensive : il reste planté à 8 mètres et permet aux 2 attaquants toulousains les plus haut placés de ne pas être en position illicite. Et c’est même Dieuze, 3 mètres derrière, qui reprend de la tête et marque. Pourtant bien placé, M. Duhamel se laisse berner par la montée collective des Lillois et n’accorde pas le but, même si Dieuze lui dit que l’assistant n’a rien signalé. 5 minutes après, c’est 0-2 grâce un coup-franc dévié de Johnny Ecker.
Bassir contre Marseille, février 2002 : le pénalty-surprise
27e journée du championnat 2001-2002. Après un début d’année civile 2002 compliqué, le LOSC est reparti vers l’avant et reçoit l’OM récemment repris par Bernard Tapie. Côté gauche, Tafforeau multiplie les centres : sur l’un d’eux, Bassir reprend de la tête mais Runje réussit une superbe horizontale. 3 minutes après, à la 34e minute, sur une action similaire, Jurietti et Bassir sont à la lutte et se tiennent. Alors qu’on a plutôt l’impression que c’est le Marocain qui fait une faute (même si le Marseillais en rajoute), l’arbitre M. Layec accorde un pénalty à Lille.
Sur l’un des ralentis, on voit en effet que Bassir est légèrement accroché au niveau du col, mais ce pénalty, bien que l’interprétation de l’arbitre soit défendable, est pour le moins généreux. Bruno Cheyrou le transforme et, en fin de match, Bakari assure la victoire (2-0).
Milenko Acimovic contre Nice, février 2004 : l’auto-croche-pied pour obtenir un péno
Sans remettre en cause l’immense talent et la grande élégance d’Acimovic balle au pied, on l’a vu obtenir quelques coups de pied arrêtés assez litigieux. Parmi ceux-là, un pénalty gagné contre Nice lors de la 25e journée du championnat 2003-2004. Son arrivée au LOSC lors du mercato hivernal, couplée à celle de Tavlaridis, se traduit par une nette amélioration dans le jeu de l’équipe : les Dogues restent sur 3 victoires consécutives, dont une très surprenante chez le leader monégasque. À la 73e minute, Lille est mené d’un but. Acimovic déboule côté gauche et semble accroché par un adversaire. En fait, pas du tout : il place son pied droit en opposition du défenseur et tombe grossièrement : c’est pénalty, qu’il transforme lui-même. Le n°10 technique qui obtient un péno foireux, ça rappelle aussi Bojan Banjac contre Nantes en octobre 1996. Cette astuce du Slovène n’est pas suffisante : le LOSC s’incline 1-2.
La petite Camille, 7 ans, qu’on voit à la mi-temps (0’57), a pour nom Dolignon
Clarence Seedorf, septembre 2006, un Oranje amer
Après un nul à Anderlecht, pour cette deuxième journée de phase de poules, le LOSC reçoit le Milan AC. Endébut de seconde période, Seedorf, servi en profondeur, temporise, crochète et enroule parfaitement sa frappe : dans le petit filet de Tony Sylva. L’arbitre signale un hors-jeu, pourtant inexistant. Impossible de dire ce qu’il serait advenu du parcours du LOSC en Ligue des Champions si ce but de Seedorf avait été accordé… Avec un point un moins, le LOSC aurait tout de même fini 2e de sa poule, mais aurait-il abordé la suite de la compétition de la même manière avec un seul point en deux matches ? On ne saura donc jamais si on aurait pu s’éviter, quitte à être éliminés, le coup-franc de la honte.
Adil Rami à Nice, avril 2008 : un attentat sans conséquence
32e journée de championnat : après un début poussif, notamment lié au départ de nombreux cadres, le LOSC est bien plus séduisant depuis janvier, ce qui lui a permis de remonter dans la première moitié du classement. Les Dogues se rendent à Nice, 5e, un point devant eux. En première période, Koné se joue de Franquart puis est alors salement séché dans la surface par Adil Rami qui semble choqué par son propre geste : le Niçois, bien plus rapide, n’a pas eu besoin de plonger pour réaliser un roulé-boulé spectaculaire qui inquiète quant à l’état de santé de l’attaquant. Le pénalty est la sanction minimale, et Adil Rami s’attend logiquement à être sorti. Mais très généreusement, l’arbitre ne sort qu’un jaune, à la grande surprise du Lillois. L’arbitre a-t-il voulu éviter une double peine ? Eh bien c’est parfaitement réussi, car le pénalty est frappé sur le poteau. Quelques minutes plus tard, Koné revient sur le terrain en boitillant.
Franck Béria à Nice, janvier 2011 : sous le nez de l’assistant
20e journée d’une saison qui va sacrer le LOSC champion. Si les Dogues dominent largement le match, avec un Eden Hazard en feu, ils auraient dû concéder l’ouverture du score à la 36e minute. De la droite, Mounier envoie un centre que Béria ne peut intercepter. Sans qu’on ne puisse lui reprocher de ne pas monter assez vite tant l’action est rapide, sa position, à proximité de la ligne de but, couvre toute attaque niçoise. Précisément, le centre de Mounier est repris à l’entrée de la surface de réparation par Julien Sablé, dont la frappe se dirige vers le cadre. Dans les six mètres, Coulibaly, largement couvert par Béria, dévie le ballon devant Landreau et marque. Pourtant, l’assistant lève son drapeau comme si Béria n’existait pas, alors qu’il est le Lillois le plus proche de lui. On peut aussi remercier Landreau qui, comme à son habitude, lève la main avec beaucoup de conviction dès qu’il encaisse un but, mais on en reste à 0-0 et, 8 minutes après, Gervinho inscrit le premier but du LOSC, qui s’impose 2-0.
N’empêche que si Béria n’est pas là, il a effectivement hors-jeu
Djibril Sidibé à Valenciennes, mars 2013 : le sauvetage derrière la ligne
Depuis quelques semaines, le LOSC (7e) rattrape une première partie de saison délicate, et reste sur 4 victoires consécutives avant ce déplacement à Valenciennes. À la 23e minute, le Valenciennois Sanchez gagne son duel aérien avec Béria et profite d’une air-sortie de Steve Elana pour placer une tête entre le point de pénalty et les 6 mètres. Le ballon file lentement vers le but, Sidibé se jette et parvient à renvoyer le ballon, qui est entré. Mais ni l’arbitre central ni son assistant ne l’ont vu.
Pour compenser un peu, Valenciennes ouvre la marque dans la minute suivante, avant que Lille ne fasse la différence après la pause : 3-1 pour nos Dogues.
Divock Origi à Caen, août 2014 : la double peine gratuite
On sent que ce match va sortir de l’ordinaire au moment où l’on se rend compte que l’auteur de la première frappe du match est le Caennais Lenny Nangis, puis que Marvin Martin arme ensuite un tir côté lillois. Bref, dans un match chiant au possible, les Lillois parviennent enfin à combiner : Lopes trouve Origi en profondeur, parfaitement taclé par Appiah à l’entrée de la surface de réparation. Surprenant tout le monde, y compris les Lillois, M. Desiage siffle un pénalty et exclut le défenseur du SMC ! Bon, on prend hein. Origi transforme le pénalty et le LOSC s’impose 1-0.
Nancy, octobre 2016 : il n’y avait pas hors-jeu
Décidément, M. Desiage est très gentil. Ou plutôt, cette fois-ci, c’est son assistant qui nous donne un coup de main en signalant Dia, l’attaquant de Nancy, hors-jeu, alors qu’il ne l’est pas du tout. Ou alors il l’est selon sa propre règle suivant laquelle « si l’attaquant est devant le défenseur qui le marque, c’est hors-jeu ». Dans sa grande bonté, M. Desiage suit son assistant, et le score reste à 0-0… jusqu’à la minute suivante, où Corchia, déséquilibré dans la surface, obtient un pénalty qu’Eder transforme. Le LOSC s’impose 1-0. C’est à 1’46 dans la vidéo ci-dessous :
Posté le 25 juillet 2018 - par dbclosc
Sondage : quelle musique doit accompagner l’entrée des joueurs ?
Chères lectrices, chers lecteurs,
Le LOSC a pris l’initiative d’une consultation pour déterminer quelle musique accompagnera l’entrée des joueurs au cours de la nouvelle saison à venir. Vous pouvez lire les détails de cette opération ici. Pour reprendre les termes de l’opération, il s’agit de choisir un morceau qui réponde aux critères suivants :
- « Elle doit être motivante, rythmée et dynamique afin que les Dogues aient les crocs dès leur entrée sur la pelouse !
- Elle doit véhiculer toute l’émotion, les frissons et la passion pour votre équipe de coeur.
- Elle doit être originale, unique, pour affirmer le caractère du LOSC face à l’adversité »
À l’unanimité, la rédaction de Drogue, Bière, et Complot contre le LOSC a décidé de participer à ce grand rendez-vous démocratique. Par attachement à la démocratie, bien entendu, mais aussi parce que nous avons, depuis la création de ce blog, proposé quelques morceaux qui semblent parfaitement correspondre à la demande du club.
C’est pourquoi nous proposons à notre tour un référendum pour déterminer laquelle des productions de DBC sera soumise au LOSC. Nous vous proposons ainsi nos 6 morceaux : cliquez sur les liens pour les (re) découvrir !
Notre seule consigne est de respecter les attentes du club reproduites ci-dessus. Si notre proposition remportait la consultation, nous nous chargerons personnellement de chanter le morceau sélectionné.
« L’histoire se joue maintenant » : à vos votes, ouverts jusqu’en fin de semaine ! (sondage sous la pochette)
Et puis Pascal Cygan…
Dès que le LOSC marquera
Petite Marie du LOSC
Viens prendre les 3 points à la maison
Dernis et Cabaye
Souaré dit « SCO »
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Posté le 6 juillet 2018 - par dbclosc
« Bien Malicki ne profite jamais », « Vendre son Lââm au Diable » et autres expressions qui doivent leur existence au LOSC.
« Plus qu’à Molière et à Jean II La Fontaine, la langue française doit tout au LOSC » affirmait ainsi l’académicien Jean D’Ormesson lorsqu’on l’interrogeait sur ses principales références littéraires. Il est vrai que cela est peu connu – et d’autant plus que le « grand complot » s’emploie à nous le cacher – mais la langue française doit énormément de ses expressions au LOSC et à son histoire, l’Historien Pierre Bellemare avançant le chiffre de 90 %. On vous présente ici un maigre aperçu de ces nombreuses formules loscistes d’origine qui ont considérablement enrichi notre bel idiome.
Un chien vaut mieux que deux ch’tis lensois : la référence au chien, c’est bien sûr une allusion assez explicite au Dogue losciste. D’ordinaire, les proverbes sont censés nous rappeler à la sagesse, ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas. Ici, la formule remplit fort opportunément son office, nous rappelant une évidence trop souvent contestée.
Bien Malicki ne profite jamais : en août 2008, Grégory Malicki réalise un bon match contre Rennes. Pour autant, le match finit mal avec un but de Cheyrou, un ex qui nous en veut, et de Sow, un futur qui nous en veut sans nous connaître, scellant la défaite du LOSC (2-1). De cet épisode naît une expression, faisant référence au fait que même s’il joue bien, Greg Malicki n’en profite jamais. Par extension, l’expression fait référence aux cas de figure où, tout en ayant fait le maximum, on n’atteint pas son objectif.
Greg Malicki, en train de ne pas profiter
Vendre son Lââm au Diable : désigne le fait d’essayer d’arnaquer quelqu’un de bien. Fait référence au fait que Rio Mavuba, profitant de la crédulité du alors très jeune Diable Rouge Eden Hazard, lui revendit un disque de Lââm en lui faisant croire que c’était super bien.
Il n’y a pas de Sow métier : cette expression met en valeur la spécificité du jeu de Moussa Sow, unique en son genre, si bien qu’il est impossible de le copier et donc d’en faire son métier, puisque ce sera toujours différent du modèle original. Dans le langage courant, dire qu’il n’y a pas de Sow métier revient à souligner l’impossibilité de renouveler une grande performance.

Quand Lama fâché, lui toujours faire ainsi : On ne le sait pas toujours, mais Hergé a tiré l’essentiel de son inspiration de l’observation minutieuse du LOSC. Le célèbre dessinateur belge avait ainsi remarqué que Bernard Lama, à chaque fois qu’il encaissait un but, crachait par terre de dépit. La légende raconte que Zorrino, le jeune indien du « Temple du Soleil », lui aurait été inspiré par Fernando Zappia, le défenseur central argentin du LOSC.
Fernando « Zorrino » Zappia, expliquant au Capitaine la réaction de Bernard
Il n’y a que Vérité qui se blesse : on n’a pas trouvé beaucoup d’informations quant à l’origine de cette expression. Il s’agit vraisemblablement là de souligner la belle qualité de la préparation physique des jeunes lillois qui, de ce fait, ne se blessent que rarement. « Il n’y a que Benjamin Vérité qui se blesse » souligne alors le caractère exceptionnel de la chose.
Tire la chevillette et la bobinette Cheyrou : les plus grands linguistes se sont penchées sur cette expression pour nous en faire découvrir les arcanes. Ils ont échoué. Il n’empêche, c’est une sacrément belle expression.
Et là, paf ! La bobinette Cheyrou !
Clouer le Beck : il est arrivé que certaines organisations défensives parviennent particulièrement bien à contenir Mikkel Beck, avant-centre lillois de 2000 à 2002, réussissant ainsi à le « clouer » pour employer une formule métaphorique. « Clouer le Beck » désigne alors par extension une organisation parvenant à empêcher l’avant-centre adverse de s’exprimer.
Nul n’est censé ignorer Valois : cette expression fait référence à de nombreuses interventions de Vahid vantant les vertus d’un jeu collectif. « Nul n’est censé ignorer Valois » indique combien il est important de faire des passes à tout le monde y compris à Jean-Louis et même si on a plus envie de l’envoyer à Ted Kelton Agasson ou à Djezon Boutoille.
Eh ! Les gars ! Par ici ! Arrêtez de m’ignorer !
Après Mickaël Foor, le réconfort : en entendant les cris de Mickaël Foor dans les nombreux moments chauds d’un match, on a parfois les oreilles qui bourdonnent. D’où le soulagement ressenti une fois l’action passée : « après Mickaël Foor, le réconfort ».
Faut pas pousser Pépé dans les orties : cette expression nous appelle à la sagesse. Si l’on pousse Nicolas Pépé dans les orties, il aura d’importantes démangeaisons qui affecteront nécessairement ses performances. Par extension, « Faut pas pousser Pépé dans les orties » est une expression qui invite à ne pas faire des trucs stupides.
Se faire l’avocat du Diable : un jour, Eden Hazard fit un match bien moins bon que d’habitude, comme on peut en trouver un indice dans le fait que L’Equipe ne lui attribua que la note de 7/10. Rio Mavuba, culpabilisant de lui avoir refourgué un vieux disque de merde (cf. « Vendre son Lââm au Diable ») le défendit, expliquant que le jeune Diable Rouge s’était cassé la jambe le matin même, se faisant en quelque sorte « son avocat ».
Jean passe, et Demeyere : cette expression met l’accent sur le fait que tout est l’occasion de prendre des nouvelles de Silke Demeyere. Par exemple, si Jean Fernandez passait, cela serait une bonne occasion de prendre des nouvelles de Silke : « Tiens, Jean passe. Et Demeyere ? ». On parle de Jean qui passe comme on aurait pu évoquer Thierry Froger qui part ou tout autre événement. Tiens, d’ailleurs, ça va Silke ?
Mettre de l’eau dans Thauvin : à l’été 2013, Florian Thauvin rejoint le LOSC pour immédiatement faire grêve dans l’optique de rejoindre l’OM avant même d’avoir joué ne serait-ce qu’une minute avec son club, démarche d’autant plus conne qu’il a joué comme une chèvre chez les Phocéens pendant longtemps une fois son départ acté. En représailles face à cette marque de mépris, nombre de supporters lillois voulurent le torturer, certains pensèrent à cette technique qui consiste à remplir d’eau l’individu. Remplir d’eau une tête pleine d’eau, quoi de plus naturel en somme.
En (Nolan) Roux libre : cette expression est née beaucoup plus récemment que ce que l’on croit souvent, puisqu’elle date de la fin de contrat de Nolan Roux qui, dès lors, s’était retrouvé libre : en Roux libre, en somme.
Il est libre Nolan
Vieux mollard de Jallet : fait référence au fait que, comme tout bon supporter lillois, nous trouvons que Jallet est une sacrée raclure.
Apporter de l’eau à Monsieur Moulin : expression qui doit son origine au caractère très sympathique des Lillois qui, même bafoués par des erreurs arbitrales, ne manquent pas de savoir vivre à l’égard de l’homme en noir. Dans cette expression, c’est Monsieur Moulin qui est retenu, mais l’expression aurait tout aussi bien pu faire référence à Bruno Derrien : « apporter de l’eau à Monsieur Derrien ».
Tant va la cruche Tallo qu’à la fin il se casse : on reconnaît bien là une expression d’origine populaire, pas forcément tendre avec ceux qu’elle attaque. Ici, il est fait référence à Junior Tallo, l’assimilation à une « cruche » venant révéler une appréciation négative des performances du joueur aboutissant à son départ. Il s’agit de dire que, quand un joueur n’est pas bon, il ne faut pas s’inquiéter : il finit toujours par quitter le club.
Delpierre, tel fils : cette expression revoie à la tradition familiale qu’entretient le LOSC, qui voit des « fils de » s’engager au club. Il en est ainsi de Jean-Michel et Michel Vandamme. Par extension, on utilise cette expression pour évoquer les fratries au sein du club (comme les Robail, Cheyrou ou Fonte).
Frais comme Bernard Gardon : cette expression, apparue dans les années 1970, fait référence aux capacités physiques impressionnantes de l’ancien défenseur du LOSC. D’un joueur qui ne semble pas souffrir de la fatigue, on dit alors qu’il est « frais comme Bernard Gardon ». A ne pas confondre avec « Frey comme Bernard Gardon ». Cette dernière expression vient de supporters lillois découvrant Michael Frey qui le jugeaient du niveau physique qu’avait Gardon, non au temps de la splendeur losciste de ce dernier, mais du temps de l’arrivée du Suisse (en 2014), c’est-à-dire alors que Bernard avait 62 ans.
Christophe Galtier, s’adressant à Michael Frey, s’étonnant de sa présence à la reprise de l’entraînement
Cela ne doit rien au Hazard : au départ, quand le jeune Eden fit ses débuts, les commentateurs élogieux faisaient systématiquement remarquer que tel ou tel but « devait beaucoup à Hazard ». L’expérience allant, on remarqua que à peu près tous les buts lillois « devaient beaucoup à Hazard », si bien qu’on jugea plus pertinent de ne plus le signaler tellement cela allait de soi. Parallèlement, un but du LOSC ne devant rien à Eden étant si rare, il fallait le souligner quand c’était le cas. Par exemple : « le but d’Obraniak en finale de coupe 2011 ne doit rien au Hazard ».
Qui veut noyer son chien l’accuse de Faraj : que la langue française est riche ! Même d’expressions qui n’ont aucun sens ! Car, il est vrai que « accuser quelqu’un de Faraj » ça ne veut pas dire grand chose, si ce n’est peut-être d’être un jeune joueur plein de talent, ce qui, avouons-le, est sacrément étrange comme accusation. Si cette hypothèse s’avère exacte, cela signifie donc que si vous avez l’intention de noyer votre chien, il faut au préalable l’accuser d’être un jeune joueur plein de talent.
Posté le 10 mai 2018 - par dbclosc
Scénarios de rêve : 22 matches au cours desquels le LOSC a tout renversé
On a récemment évoqué ces matches que Lille aurait dû gagner, parce que l’équipe menait et semblait hors de danger, jusqu’à ce qu’elle s’effondre et perde des points en fin de match. Il est temps désormais de proposer le pendant de cet article en évoquant à l’inverse des matches qui semblaient bien mal embarqués mais que le LOSC est parvenu à orienter en sa faveur, voire à renverser, et là aussi le plus souvent en fin de match. On n’évoquera pas tous les buts marqués dans les dernières minutes1 ni tous les renversements de situation2, mais seulement ceux qui ont effectivement permis de renverser la vapeur, et de manière bien souvent spectaculaire et inattendue, en peu de temps. Il s’agit d’une sélection, d’autres matches auraient pu être choisis, et on remonte au début des années 1990, aussi loin que nos mémoires de jeunes supporters peuvent remonter (avec une exception : un retour en 1985). Retour donc sur 19 matches avec happy end.
Lille Bordeaux (5-1), 12 mars 1985 : la folie à Grimonprez-Jooris (S. Plancque 34e, Primorac 56e, Thouvenel csc 58e, Primorac 92e, Savic 118e)
Coupe de France 1984-1985, en 1/16e, Lille tombe sur un gros morceau : Bordeaux, champion de France 1984 (et qui le sera encore en 1985). Disputée en matches aller/retour, la confrontation tourne d’abord à l’avantage des Bordelais, qui s’imposent à Lescure malgré l’ouverture du score précoce de Primorac (3-1). Mais l’entraîneur Georges Heylens affiche une relative confiance. Il avait indiqué avant le match : « Si on marque un but, tout sera possible. Tenez, cela ne me ferait rien de perdre 3-1 ». Et après le match, il persiste : « Rappelez-vous ce que j’ai dit : une défaite 3-1, ça me convient. Rien n’est encore joué ». Certes, rien n’est joué, mais débarque à Grimonprez-Jooris la même équipe composée des Dropsy, Battiston, Rohr, Tigana… Mais dans l’intervalle de 3 jours qui sépare les deux matches, la tension est montée : le directeur sportif des Girondins, Didier Couécou, met le feu au poudre en affirmant que « Lille n’est pas beau. Le LOSC a joué la première mi-temps au foot, la seconde au rugby ». Son homologue lillois, Charly Samoy, réplique : « Couécou ferait bien de rester modeste. Il n’y a pas longtemps que son équipe joue bien au foot et il devrait se souvenir de ce qu’il faisait quand il était avant-centre. J’étais gardien et j’ai bonne mémoire. Nous allons rabattre la caquet à ce donneur de conseils ». « Donneur de conseils », quelle violence !
Sur le terrain, c’est mal engagé : le Bordelais Audrain, en position litigieuse, ouvre le score dès la 8e minute : le score cumulé est alors de 1-4… Puis Bureau, blessé, est contraint de céder sa place à la demi-heure. Mais le LOSC se révolte, et a la bonne idée d’égaliser juste avant la pause sur un astucieux coup-franc de Stéphane Plancque (1-1, 34e), et même de prendre l’avantage à la reprise grâce à Primorac (2-1, 56e). Dès lors, tout est possible : il ne manque qu’un but pour arracher la prolongation. Et ce but arrive deux minutes plus tard, avec un peu de réussite : un « centre-shoot » de Pascal Guion est dévié dans son but par un arrière : 3-1 ! Dans une ambiance de folie, Lille manque de peu d’inscrire un 4e but par Courson, mais le ballon tape la barre.
Durant la prolongation, Lille marque d’emblée par Primorac (92e) et se retrouve pour la première fois virtuellement qualifié. Savic conclut la fête dans une hystérie collective à la 118e, et le terrain est joyeusement envahi.
Par la suite, Lille élimine Rouen (2-1 ; 0-0) puis Saint-Étienne (0-1 ; 2-0), mais échoue en demies contre Monaco (0-2 ; 1-0), futur vainqueur de l’épreuve.
Caen-Lille (2-3), 29 octobre 1993 : merci les Nordiques ! (Frandsen 77e, Andersson 84e, 86e)
C’est la 15e journée du championnat 1993-1994 et c’est déjà un match-couperet pour le LOSC, 19e avec seulement 9 points et une victoire au compteur. Et jusque là, Lille n’est allé chercher que 2 points à l’extérieur. En face, Caen, 15e mais pas mal à domicile, avec seulement une défaite et 3 buts encaissés au stade Michel d’Ornano.
Comme on pouvait s’y attendre, les Caennais marquent les premiers par Benoît Cauet, et dès la 3e minute ! Puis, à l’heure de jeu, c’est ce bon vieux Pascal Nouma, un de ces exs qui nous en veulent, qui double la mise (2-0).
C’est alors que Pierre « génie » Mankowski va effectuer deux changements décisifs : à la 72e, il sort son milieu gauche Hervé Rollain et fait entrer Per Frandsen ; 5 minutes après son entrée en jeu, le Danois réduit l’écart (2-1, 77e). Mankowski fait alors entrer en attaque un ex-Caennais, Clément Garcia, à la place d’un arrière central, Jean-Luc Buisine ! Le quatuor offensif Assadourian-Garcia-Frandsen-Andersson se sent alors pousser des ailes et le Suédois inscrit 2 buts coup sur coup aux 84e et 86e minutes ! Et ben du coup Lille gagne 3-2 en Normandie de façon très spectaculaire.
Pour tout vous dire, je me rappelle très bien qu’on était chez les grands-parents ce soir-là (et en voyant la date, ça correspond aux vacances de la Toussaint, donc ça colle) et on suivait l’évolution du score sur France-infos, donc on avait une mise à jour environ toutes les 10 minutes. Dans le flot des résultats du soir, la radio annonce donc soudainement que Lille mène à Caen, alors qu’on en était resté à 2-0. Pour vous dire à quel point la confiance régnait à l’époque, on s’est regardés avec mon père en se disant que le journaliste s’était probablement trompé, et qu’à la rigueur c’était 3-2 pour Caen !
On en avait parlé dans cet article, ce qui caractérise l’équipe cette saison-là, c’est sa capacité à inverser le cours d’un match : sur l’ensemble de la saison 93/94, les Dogues encaissent le premier but du match à 27 reprises (!), mais sur ces 27 rencontres, ils obtiennent le nul à 10 reprises et l’emportent même 3 fois.
Saint-Etienne-Lille (3-3), 6 mai 1995 : le coup de boule salvateur de Sibierski (Assadourian 90e, Sibierski 92e)
En cette saison 1994/1995, le LOSC joue deux championnats : à domicile, l’équipe est 4e, multipliant les victoires 1-0 ; mais l’extérieur, elle est 19e… Avant ce déplacement pour la 35e journée, Lille n’a récupéré que 4 petits points hors de Grimonprez-Jooris, n’a jamais gagné, et n’a inscrit que 5 buts ! Au total, Lille a inscrit 21 buts, ce qui est famélique. On a évoqué cette saison à deux vitesses dans cet article. Résultat, comme depuis de nombreuses saisons, l’équipe se bat pour se maintenir. Les Dogues sont 16e avec 38 points, et Sainté est 18e, premier relégable, avec 35 points. Autant dire qu’il s’agit d’un match décisif.
Et ça démarre mal puisque les Verts marquent dès la 7e minute par Aulanier. Juste avant la pause, Laurent Blanc marque un 2e but, sur pénalty : 2-0 à la mi-temps. Comme Sainté a une meilleure différence de buts et que le 17e, Montpellier, mène, le LOSC est virtuellement relégable.
63e minute : corner d’Assadourian et superbe tête décroisé de Sibierski : 2-1, l’espoir renaît ! Mais pas pour longtemps, puisque Blanc, encore sur pénalty, encore dans la lucarne gauche, porte le score à 3-1 à la 72e.
La fin du match approche et le LOSC, pour la première fois de la saison, risque donc de passer dans la zone rouge alors qu’il ne reste que 3 matches… À la 90e, Roger Hitoto, à une quarantaine de mètres des buts stéphanois, est sans solution : il lance un long ballon sans espoir dans la surface de réparation, cafouillé par la défense verte, et qui atterrit miraculeusement dans les pieds d’Assadourian. Aux 6 mètres, Assad parvient péniblement à pousser le ballon dans le but adverse avec une partie du corps encore non identifiée à ce jour, mais ça fait 3-2.
Presque sur l’engagement, les Lillois récupèrent et Assad remonte côté droit. Il trouve Boutoille qui relaie avec Etschélé : son long centre trouve Sibierski absolument seul au point de pénalty : d’un magistral coup de tête qui laisse Coupet sans réaction, il égalise ! 3-3 à la 92e !
Le LOSC maintient ainsi ses 3 points d’avance sur la zone rouge, et termine la saison en trombe avec 3 victoires consécutives parmi lesquelles – enfin – une victoire à l’extérieur, au Havre (1-0), et un bouquet final contre Lens (3-1). De son côté, Saint-Etienne, 18e, ne se maintient que parce que l’OM n’est pas autorisé à rejoindre la première division.
Auxerre-Lille (1-2), 27 octobre 1995 : la révélation Boutoille (Boutoille 60e, 69e)
En cette fin octobre 1995, le LOSC après un départ catastrophique, n’est plus lanterne rouge grâce à un net regain de qualité de jeu à partir de septembre. Après un nul pas cher payé contre le leader messin (0-0), Lille se rend à Auxerre, où il ne s’est pas imposé depuis 13 ans. Auxerre vient de perdre à Paris : ça risque d’être d’autant plus compliqué. Dès la 2e minute, Tasfaout (l’ami de Fernando) reprend victorieusement un corner de Martins : 1-0, ça commence bien. Mais Lille joue bien et se montre dangereux. À la 51e minute, Boutoille remplace Simba. Jusqu’ici, Djezon était cantonné à un rôle de joker de luxe, et pas très efficace : il est très prometteur mais encore maladroit devant le but, et n’a toujours pas marqué en D1.
20 minutes après, le LOSC a renversé la vapeur grâce à… un doublé de Boutoille. Deux buts identiques, à 9 minutes d’intervalle : remontée de balle, petit crochet du droit, frappe du coup de pied à ras de terre aux 18 mètres, sur la droite et dans le petit filet de Cool. À la surprise générale, Lille revient d’Auxerre, futur champion, avec 3 points, et signe sa première victoire à l’extérieur de la saison. La carrière de Djezon est enfin lancée : elle sera intimement liée à la trajectoire du LOSC.
Nantes-Lille (1-2), 20 janvier 1996 : 5 minutes pour renverser le champion en titre (Sibierski 33e, Carrez 38e)
On est dans la même saison que le match évoqué juste au-dessus à Auxerre. Nantes a connu un début de saison poussif, notamment parce que Loko a été remplacé par un Polonais inefficace. Mais les Canaris cui-cui se sont progressivement replacés dans la course à l’Europe et oscillent entre les 5e et 7e places. Les Lillois, en dépit d’une surprenante victoire à Guingamp juste avant la trêve (c’est la seule défaite des Bretons à domicile cette année-là), sont 18e et premiers relégables. Autant dire qu’on se déplace à Nantes avec pour premier objectif de limiter les dégâts.
Et ça démarre mal, avec un but nantais de Benoît Cauet dès la 21e minute. Oui mais voilà, Lille a pris un joker lors de la trêve : Denis Abed, un gaucher particulièrement précis dans ses centres. Et, en 5 minutes, il délivre deux coups de pied arrêtés similaires, depuis la droite de l’attaque lilloise : le premier arrive sur la tête d’Antoine Sibierski, qui égalise ; le second sur la tête de Cédric Carrez, qui donne l’avantage au LOSC ! À la surprise générale, Lille tient jusqu’au bout et signe une troisième victoire de prestige à l’extérieur. La quatrième, ce sera 3 mois plus tard à Paris, grâce à un centre dévissé de Collot.
Lille-Le Mans (3-3), 1998 : Vahid pose déjà son empreinte (Peyrelade 82e, Valois 90e)
On en a parlé maintes fois : le Vahid time, ce sont les ultimes minutes au cours desquelles le public lillois a été particulièrement gâté quand Vahid Halilhodzic était l’entraîneur du LOSC. Combativité et abnégation ont ainsi amené les équipes de Vahid à bien souvent faire la différence dans le temps additionnel. Et ces caractéristiques se sont manifestées dès le premier match de Vahid sur le banc lillois : alors que son équipe est menée 1-3 à domicile et qu’elle se dirige vers, déjà, sa troisième défaite à Grimonprez de la saison, Vahid Halilhodzic fait entrer Laurent Peyrelade et Franck Renou à la 74e minute, aux places de Patrick Collot et de Samuel Lobé, et le LOSC se rue à l’attaque. À la 80e minute, Laurent Peyrelade trouve le poteau ; 2 minutes plus tard, il ramène le score à 2-3 ; à la 90e, Jean-Louis Valois égalise sur coup-franc, et les deux équipes font match nul. Une fin de match à rebondissements, des joueurs qui se congratulent et un entraîneur le poing rageur grâce à son coaching gagnant : un scénario auquel se sont habitués les supporters lillois entre 1998 et 2002.
Lille-Ajaccio (4-2), 17 août 1999 : deux renversements pour le prix d’un (Boutoille 69e, 72e ; puis Landrin 88e et Peyrelade 92e)
À l’orée de cette saison 1999/2000, que le LOSC va dominer de bout en bout, on sent que s’est installé un état d’esprit irréprochable chez ce LOSC que l’on avait déjà senti poindre lors de la saison précédente avec quelques victoires arrachées en fin de match (renversement de situation contre Valence le 14 avril 1999– victoire 2-1 après avoir été mené à la pause -, victoires à Ajaccio 2-0 le 24 avril sur des buts marqués aux 89e et 90e minutes, à Châteauroux 1-0 le 7 mai à la 86e…). Et, déjà, lors du premier match à domicile de cette saison, les Dogues se sont imposés 1-0 contre Nîmes grâce à un but marqué par Br. Cheyrou à la… 89e minute. Au cours de ce mois d’août 1999, on va assister à deux matches qui constituent en quelque sorte une transition entre le « LOSC d’avant » et le LOSC définitivement formé à la sauce Vahid. Au cours de ces matches, Lille va parfois se montrer fébrile, séquelle du passé, mais va immédiatement se ressaisir et surmonter l’obstacle. D’abord, Ajaccio le 17 août, à Lille.
Lille peine, comme on l’a si souvent vu lors des deux précédentes saisons. La domination ne se concrétise pas, et Ajaccio, bien qu’à 10 depuis la 35e, ouvre le score à la 66e malgré une fausse touche. Un scénario classique à Grimonprez… Sauf que les joueurs réagissent immédiatement, et Lille mène 6 minutes plus tard grâce à un doublé de Boutoille (69e, 72e). Alors, on a enfin une équipe qui sait profiter des circonstances favorables ? Non : à la 86e, Ajaccio égalise… Scénario immuable. Mais Lille se rue à l’attaque, et deux minutes plus tard Landrin redonne l’avantage, avant que Peyrelade ne parachève le succès lillois dans les arrêts de jeu (4-2).
Châteauroux-Lille (2-3), 21 août 1999 : la chatte aux rouges (Agasson 85e, Boutoille 90e)
Deuxième match de « transition », 4 jours plus tard. Châteauroux est considéré comme un prétendant à la montée, et a tenté un coup en nommant Joël Bats entraîneur. Mais le LOSC fait encore bonne figure et ouvre même le score peu après l’heure de jeu grâce à Patrick Collot. Avantage de courte durée, puisque Savidan égalise peu après, et donne même l’avantage à Châteauroux à 8 minutes du terme. Encore une équipe incapable de conserver le score ? Pas du tout. Les entrée de Bakari et Agasson perturbent la défense adverse. Dagui obtient un pénalty que Ted transforme (85e). Et, dans les arrêts de jeu, Boutoille profite du travail de fixation de Bakari pour donner la victoire au LOSC (2-3). Pas de doute, cette équipe ne se laisse pas faire, a tendance à fatiguer ses adversaires, et gagne à la fin, oubliant ses démons du récent passé.
En l’espace de 4 jours, sur 180 minutes de match, Lille a inscrit 7 buts, tous en 2e deuxième mi-temps, dont 4 dans les 5 dernières minutes, n’a mené que 18 minutes, mais a pris 6 points. Comme dit le proverbe : c’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses.
Niort-Lille (0-3), 11 septembre 1999 : une balade à 10 (Bakari 75e, Agasson 82e, Boutoille 90e)
9e journée du championnat : jusqu’alors, le LOSC n’a « lâché » que 2 points, à l’occasion d’un excellent nul à Nice (0-0). Déplachement dans les deux-chèvres contre les (Charly) Chamois Niortais, cheigièmes. L’équipe va monter une autre facette de ses talents : réduite logiquement à 10 à la 41e minute après l’expulsion de Carl Tourenne pour un taquet dans la tronche d’un adversaire sous les yeux de Bruno Derrien, elle va faire la différence en infériorité numérique, et de manière tout à fait réfléchie puisque Vahid Halilhodzic apporte du sang frais en attaque à 20 minutes de la fin. Résultat, Dagui Bakari ouvre le score sur un centre de Boutoille à la 75e, 5 minutes après que les deux joueurs soient entrés en jeu (75e). C’est le premier but de Dagui en championnat ! À la 81e, Bakari déborde et dépose le ballon sur la tête d’Agasson, 0-2 ! Et en fin de match, Djezon y va aussi de son but, signant l’une de ses plus belles réalisations (avec son but contre Valence) : grand pont/petit lob, et le LOSC signe une éclatante victoire 0-3.
Nîmes-Lille (3-3), 21 novembre 1999 : dans le cul les crocos ! (Fahmi 76e, D’Amico 84e, 90e)
C’est un peu le Lille-Sochaux de 2013 à l’envers : cette fois, la remontada est lilloise. Lors du match aller en août, les Nîmois s’étaient sentis floués après que Lille a remporté le match sur un coup franc litigieux à la 89e minute. Vengeurs, et motivés face au leader, ils mènent 3-0 après 75 minutes. Cependant, après l’expulsion du gardien nîmois Marc Delaroche pour une main hors de sa surface à la 65e, c’est un joueur de champ qui prend place dans la cage de Nîmes : Gérald Martin (à l’époque, on ne peut inscrire que 14 noms sur la feuille de match en D2, il y a donc rarement le gardien remplaçant). À la 75e, récupérant un coup-franc de Boutoille, Abdel Fahmi ramène le score à 3-1. Lille pousse, les Nîmois paniquent et, profitant d’un cafouillage, Fernando D’Amico marque son premier but avec le LOSC, qui revient à 3-2 à la 84e. Dans la foulée, un second nîmois, l’attaquant Benkouar, est expulsé après une faute sur Fahmi. Dans une fin de match physiquement pénible pour les Nîmois à 9 contre 11, les Lillois se réveillent et égalisent grâce, incroyable, à un deuxième but de Fernando de la tête ! Le ballon est dévié au dernier moment par Zugna alors que le gardien nîmois semblait sur le ballon… Dans le temps additionnel, Valois a même une balle de 3-4, mais il frappe au-dessus alors qu’un centre eut sans doute été plus opportun.
Score final : 3-3, et des Nîmois encore furieux à l’encontre de l’arbitre. Ça se termine en bagarre générale, on en avait parlé avec Fernando dans cet entretien et on avait bien rigolé, il faut dire que c’est très drôle. La deuxième mi-temps est à revivre ici :
Lille-Lens (2-1), 24 septembre 2000 : un derby gagné en 5 minutes (Bakari 85e, Peyrelade 90e)
Ce n’est pas parce qu’on est montés en D1 qu’il faut abandonner les bonnes habitudes. Le Vahid time continue à l’échelon supérieur, et on peut même dire que c’est là qu’il s’est épanoui. Ce Lille-Lens, le premier depuis 4 ans, est probablement son chapitre le plus marquant : dans le derby, l’équipe de Lille, à force de pousser en imposant un intense pressing à son adversaire et d’y croire jusqu’au bout, va faire la différence notamment grâce à ses remplaçants.
Logiquement, Lens ouvre le score à la 23e minute : sur un centre de Moreira venant de la gauche, Philippe Brunel reprend du droit dans le petit filet opposé et trompe Grégory Wimbée. 0-1 à la mi-temps, Lille peut s’estimer heureux, et Lens ne sait pas encore que sa chance est passée.
En seconde période, Lille prend des risques, à commencer par son entraîneur, qui va opérer 3 changements décisifs : d’abord, Ted Agasson entre à la place de Christophe Landrin à la 70e minute. Puis, à la 77e, Bruno Cheyrou laisse sa place à Dagui Bakari, déjà buteur face à Metz, dans les mêmes conditions, un mois auparavant.
85e : Ted Agasson envoie une balle en cloche à la fois surprenante et parfaitement pensée au point de pénalty où, bien évidemment, Mikkel Beck, excellent dans cet exercice, prend le dessus sur Pierre-Fanfan et dévie aux 6 mètres vers Dagui Bakari, qui trompe Warmuz d’une demi-volée. Dans la foulée de l’égalisation, le Danois est remplacé par Laurent Peyrelade : dans la continuité des gestions de fin de matches vues en D2, Halilhodzic privilégie des remplacements offensifs pour faire céder l’adversaire. Alors que Lolo s’apprête à recevoir son premier ballon, celui-ci est intercepté de la main par Franck Queudrue : deuxième jaune pour le Lensois, qui est donc expulsé. Une expulsion qui passe presque inaperçue, tant c’est désormais la fête à Grimonprez-Jooris. La télévision propose des images inimaginables 5 minutes auparavant : les DVE dans les fumigènes, le banc lensois et ses têtes d’enterrement qui ont désormais hâte que le chrono tourne, et un banc lillois prêt à bondir une deuxième fois.
Après une nouvelle belle combinaison entre D’Amico, N’Diaye et Agasson, Peyrelade obtient un corner : on joue la dernière minute du temps réglementaire et 5 minutes supplémentaires sont annoncées. Peyrelade manque de reprendre le centre d’Agasson, mais le ballon n’est pas perdu : au second poteau, Pignol récupère et glisse en retrait à Sylvain N’Diaye. Le Sénégalais centre du gauche vers Bakari, qui fait mine de s’emmener le ballon vers le but : en fait, il laisse passer le ballon et Bejbl et Pierre-Fanfan sont éliminés grâce à cette feinte et, dans une moindre mesure, Rool, qui ne suit pas. Le but est alors grand ouvert pour Peyrelade, qui fusille Warmuz de près : 2-1 pour Lille, et une belle gamelle avec le ballon qui ressort ! Cette fois, on n’a plus de mots pour décrire l’ambiance : on vous renvoie à la vidéo ci-dessous.
Cerise sur l’Hitoto : Lamine Sakho trouve le poteau à la dernière seconde. Lille reprend le leadership régional.
Lille-Montpellier (2-1), 18 août 2001 : au bout du suspense (Cheyrou 91e, Bakari 93e)
Pour situer ce match, on est entre les deux confrontations contre Parme : dans 4 jours, les Italiens viendront à Grimonprez-Jooris. Seule précaution prise par Vahid en vue de ce rendez-vous : Dagui Bakari débute le match sur le banc. L’attaque lilloise est menée par Mikkel Beck et Adékanmi Olufadé. Il reste une quinzaine de minutes, et le score est de 0-0. Scénario classique, le LOSC change d’attaque à l’approche de la fin du match : sorties successives d’Olufadé, de Boutoille et de Beck, et entrées de Murati, Collot et Bakari. Oui mais ce soir là, ça ne va pas : Maoulida ouvre le score pour Montpellier à la 78e minute. Les Lillois ont-ils la tête à leur match de coupe d’Europe ? À la 82e, Collot, entré 12 minutes auparavant, met un coup à Rouvière : carton rouge ! Les Lillois sont désormais à 10. Donc on devrait perdre, hein ? Hé ben non : à la 91e, Bruno Cheyrou, bien servi dans la surface, pique son ballon aux six mètres et égalise : ouf !
Mais ce n’est pas fini : à la 93e, Johnny Ecker envoie une longue transversale vers la surface de réparation. À une quinzaine de mètres des buts montpelliérains, Bakari remporte son duel aérien avec le gardien adverse (qui, rappelons-le, bénéficie a priori d’un avantage : il peut utiliser ses mains) : de la tête, il s’élève bien plus haut que Vercoutre, sorti n’importe comment, et le ballon finit tranquillement dans le but. Lille, qui avait concédé l’ouverture du score 15 minutes avant, réduit à 10, s’impose face aux Loulou’s boys.
Sochaux-Lille (2-2), 8 mars 2003 : les belles promesses de Puel (Brunel 57e, Manchev 60e)
Première saison de Claude Puel sur le banc lillois. Jusque là, le parcours est assez chaotique : si en Intertoto le club a fait bonne figure, le début de championnat a été raté, avec notamment deux défaites 0-3 à Grimonprez, contre Bordeaux puis Nice. Un automne correct a placé le LOSC dans le ventre mou du championnat. Mais l’année civile 2003 commence de façon affreuse : 7 défaites consécutives en championnat. Résultat, avant ce déplacement à Sochaux pour la 30e journée, le LOSC est 16e et semble plonger vers la D2. Face à des Sochaliens bien placés dans la course à l’Europe, ça semble compliqué. Et, en effet, les Doubistes mènent 2-0 à la mi-temps. Mais Lille va revenir, notamment suite à l’entrée en jeu de Fortuné, qui permet de mettre en place des combinaisons vues maintes fois avec Claude Puel : l’arrière droit passe dans l’axe à un milieu qui, en une touche, envoie son ailier déborder puis centrer en retrait où se trouvent deux attaquants. Sur deux combinaisons similaires, Brunel puis Manchev marquent en 3 minutes, et Lille domine ensuite outrageusement sans toutefois parvenir à s’imposer. Un point pris reste peu, mais ce soir-là, Puel a montré qu’il pouvait proposer du jeu. Il faudra encore quelques mois pour que sa patte ne se pose véritablement sur l’équipe ; en attendant, il se peut qu’il ait sauvé sa tête.
Lille-Caen (2-0), 19 septembre 2004 : un Sylva doublement décisif (Sylva/Brunel 88e)
Vous allez dire : quel renversement puisqu’on n’a pas encaissé de but ? Certes. C’est un peu différent ici. Commençons par un des chefs-d’oeuvre d’Acimovic, qui ouvre le score à la 24e minute grâce à un petit pont, relais avec Bodmer et patate dans la lucarne d’Elana.
Filons en fin de match : pénalty pour Caen à la 87e. Dans ces cas-là, on anticipe bien souvent le but. Mais Tony Sylva, le nouveau gardien lillois, plonge sur son côté droit et arrête le ballon d’une main, sa grande spécialité. La victoire est préservée. Mais il ne s’arrête pas là : il dégage très loin et trouve Brunel, qui se retrouve seul face à Elana. Extérieur du gauche et 2-0 ! Après 5 clean-sheet à domicile pour commencer la saison, Sylva ne s’incline que lors de la venue de Bastia lors de la 10e journée.
L’important, c’est les deux poings
Lille-Auxerre (3-2), 20 septembre 2008 : première démonstration offensive de Garcia (Hazard 88e, De Melo 94e)
Première saison de Rudi Garcia sur le banc lillois. 3 semaines plus tôt, la victoire contre Bordeaux (2-1) a laissé augurer une saison plaisante et spectaculaire : on va vite le vérifier. Ce soir-là, De Melo ouvre rapidement le score sur un centre de Vittek, mais Auxerre renverse la vapeur et mène à la 80e minute. On approche de la fin du temps réglementaire : un corner de Bastos est mal dégagé par un arrière qui veut repartir en dribblant mais pousse trop loin son ballon. Eden Hazard, entré à 1-1, récupère et frappe à ras de terre à l’entrée de la surface de réparation : il égalise et inscrit là son premier but en L1.
Mais le LOSC continue de pousser et Garcia impose son style, dont on a aussi (plus rarement) fait les frais : tout le monde devant ! 94e, Cabaye tire un coup-franc excentré côté droit. Dans la surface adverse, 6 Lillois. C’est encore salement dégagé et Fauvergue, entré à 1-2, remet en retrait à Hazard. En une touche, le Belge trouve Chedjou côté gauche, qui déborde un arrière auxerrois : les Lillois sont alors à 5 contre 3, gardien compris, car la défense auxerroise est montée en deux blocs pas coordonnés. La frappe du Camerounais est freinée par Riou, un défenseur Auxerrois, seul contre 4, se chie dessus en tombant sans dégager le ballon, et De Melo pousse au fond. Victoire 3-2.
http://www.dailymotion.com/video/xhesai
Lille-Sochaux (3-2), 7 février 2009 : Sochaux devant (c’est pathétique, mais j’avais rien d’autre) ! (Frau 60e, Richert csc 74e, Hazard 88e)
Lille, 7e, mais à seulement 6 points de la première place d’un championnat fort serré, reçoit Sochaux, 19e. De manière inattendue, les Sochaliens mènent 2-0 à la mi-temps, sous les sifflets du public du Stadium. Rudi Garcia sort Fauvergue à la mi-temps et lance Pierre-Alain Frau, pas encore en réussite depuis son arrivée à Lille. Bien lui en prend car PAF réduit l’écart à la 59e en coupant de la tête une frappe de Balmont qui était bien partie pour finir on ne sait pas trop où, mais certainement pas dans le but. Ah, j’oublie de dire que Sochaux est à 10 depuis la 50e, car Daf a été exclu. À la 62e, Rudi Garcia lance Robert Vittek : bien lui en prend puisque Bob le Slovaque s’apprête à être à l’origine d’un des buts les plus merdiques de l’histoire du club. 74e : Obraniak centre pied droit, tête plongeante de Frau repoussée par Richert, qui se jette, tout comme Vittek et un arrière sochalien, pour récupérer le ballon. Celui-ci n’est contrôlé par personne en particulier, semble collé à la ligne de but, mais finalement Bébert parvient à taper le ballon du pied gauche, et ça termine miraculeusement dans le but. Au ralenti, on s’aperçoit que Richert a bien involontairement envoyé le ballon dans son propre but. Ça fait 2-2 ! Enfin, à la 88e, Hazard élimine Pichot en contrôlant une transversale de Rami (on pense que Pichot l’a volontairement laissé passer), s’enfonce dans la surface et frappe à ras de terre dans le coin opposé. Lille gagne 3-2 et la dépression chronique de Francis Gillot en prend encore un coup.
Lille-Lyon (4-3), 6 décembre 2009 : malgré Lloris (Gervinho 53e, Cabaye sp 70e, Gervinho 92e)
Après un début de saison poussif, le LOSC se lâche : il est au cœur de son incroyable série offensive qui le conduit, de novembre 2009 à janvier 2010, à inscrire 26 buts en 7 matches. Ce match est un feu d’artifice : à la pause, Lyon mène 3-1 sur quasiment ses 3 seules incursions dans le camp lillois, mais on reste étonnamment confiant tant le match est ouvert et les occasions lilloises nombreuses. Tout peut encore se jouer. Et dès l’entame de la seconde période, Gervinho conclut de près une ouverture de Mavuba : 2-3 à la 53e. Lloris multiplie les arrêts dans ce match, au point d’être probablement le meilleur joueur sur le terrain, malgré les buts encaissés (L’équipe en recense 11 décisifs dans ce match). Les entrées d’Hazard et de De Melo accentuent encore la pression sur le gardien lyonnais, qui s’incline à la 70e sur un péno de Cabaye : 3-3 ! Dans le temps additionnel, Hazard chipe le ballon à François Clerc et sert Gervinho qui, aux 6 mètres, conclut du pied droit : 4-3 !
Bastia-Lille (1-2), 21 avril 2013 : les défenseurs buteurs (Digne 85e, Basa 92e)
Lille remonte peu à peu dans le classement après un premier semestre difficile. Lille a encaissé un (joli) but de en début de seconde période par Khazri. En dépit de la non-titularisation de Thauvin – qui a signé au LOSC quelques semaines auparavant et est diplomatiquement « privé » de match – les Lillois ne parviennent pas à tromper Landreau. Jusqu’à ce que Digne, à la 85e minute, envoie une praline dans la lucarne bastiaise. Micka nous fait sa spéciale : trop avancé. Dans les arrêts de jeu, Lille pousse : Basa monte et reste aux avant-postes. Pedretti est servi à une trentaine de mètres et recherche le défenseur monténégrin. Il envoie un ballon piqué qui rebondit sur la ligne des six mètres. Basa, seul, s’est jeté, mais a-t-il vraiment touché le ballon ? Toujours est-il que les défenseurs bastiais, croyant à un hors-jeu, ont arrêté de jouer. Le ballon poursuit sa course dans le but pendant que Landreau lève la main, et Lille s’impose 2-1.
Toulouse-Lille (2-3), 6 mai 2018 : pour entretenir l’espoir (Bissouma 80e, Pépé 82e)
19e avant ce déplacement à Toulouse, 17e, Lille vit une saison pour le moins compliquée. La semaine précédente, le LOSC a enfin renoué avec un succès qui le fuyait depuis 3 mois, en battant la lanterne rouge messine. Mais la situation reste critique, bien que pas désespérée : mais perdre à Toulouse, c’est quasiment s’assurer qu’un hypothétique maintien ne pourra plus passer que par les barrages. Tout commence bien avec l’ouverture du score de Pépé dès la 5e minute sur une action bien construite. Le temps de savourer 4 minutes, ce qui est n’est pas trop mal cette saison, et Toulouse égalise par Jean. Jean comment au fait ? Puis 2-1 pour Toulouse juste avant la mi-temps avec un but de Julien. Julien comment au fait ? Bon, on perd, ça pue, ce n’est pas franchement mérité, et on est en train de sauver Toulouse. Mais c’est compter sans Mickaël « la science » Debève, entraîneur du TFC, qui décide de ne plus jouer et ne procède qu’à des changements défensifs. Résultat, Lille a tout le loisir de s’installer dans le camp toulousain : ça ne garantit rien mais ça règle une moitié du problème : y a qu’à attaquer. Lafont s’interpose bien face à Bissouma, Mendès puis Mothiba… Et Lille obtient un coup-franc à la 78e, qui n’est frappé qu’à la 80e, par Yves Bissouma : d’une trentaine de mètres, il envoie une frappe rectiligne qui se défait facilement du non-mur et finit au fond. Un coup-franc qui rappelle ceux de Bastos à Sochaux en septembre 2008 ou à Lyon en octobre 2008, ou encore celui de Hazard contre Bordeaux en février 2012.
Deux minutes plus tard, Araujo lance Pépé dans une défense toulousaine qui a oublié de s’aligner. Lafont va aux pâquerettes en sortant bêtement, à tel point qu’on se demande si ce n’est pas Patrice Lafont dans le but : il offre en tout cas une occasion en or à l’attaquant lillois de s’en défaire et de s’ouvrir le but, ce qui ne manque pas, et Lille s’impose 3-2, passe devant son adversaire de l’aprem, et sort même de la zone de relégation.
Nantes-Lille (2-3), 31 mars 2019 : réglé en 7 minutes (Léao 62e, Pépé 68e, Bamba 69e)
L’effet Halilhodzic à Lille est si puissant que même lorsque Vahid est sur le banc adverse, on sent son influence. Deuxième après une superbe première partie de saison et un début d’année civile sur le même tempo, notamment marqué par une série en cours de 7 matches sans défaite à l’extérieur dont 6 victoires, le LOSC tourne aussi bien cette saison qu’il tournait mal lors de la précédente. En déplacement à Nantes, les Dogues ont la pression car Lyon, qui a joué 2 jours plus tôt, est revenu à 1 point derrière. Et comme le LOSC a perdu contre Monaco avant la trêve, beaucoup voient les signes annonciateurs du début de la fin du rêve de qualification directe en Ligue des Champions.
La première période est assez quelconque à la Beaujoire. En revanche, la deuxième est spectaculaire. Et quand Nantes mène 2-0 à l’heure de jeu, on voit mal comment le LOSC va s’en tirer. Mais Léao, sur son premier ballon, profite d’une déviation de Soumaoro et réduit l’écart après un bel enchaînement (62e). Puis Pépé transforme un pénalty qu’il a lui-même obtenu (68e), avant de martyriser Pallois en lui chipant le ballon et en offrant le 3e but à Bamba une minute plus tard (69e). Pour couronner le tout, Nantes manque un pénalty en fin de match. Le LOSC repart avec les 3 points et, s’il n’a pas convaincu dans le jeu, a montré de sacrées ressources et une abnégation à toute épreuve qui sont indispensables dans le sprint final.
Lyon-Lille (2-3), 25 avril 2021 : Burak Yilmaz montre la voie (Yilmaz 45e + 1, David 60e, Yilmaz 85e)
Alors que le saucissonnage des journées de foot permet aux commentateurs d’affirmer toutes les heures que le classement a changé, le LOSC, leader avant cette 34e journée, est désormais « 3e » avant de jouer au Groupama Stadium, puisque Paris, la veille, et Monaco, l’après-midi, ont gagné. Et il peut même glisser à la 4e place s’il venait à perdre à Lyon. C’est bien ce que l’on craint après 35 minutes de jeu : menés 0-2, les Dogues sont en-dedans, sans animation offensive et semblent dans la continuité de quelques-uns de leurs précédents matches.
Mais juste avant la pause, après une faute de Mendès, Yilmaz transforme magistralement un coup-franc de 25 mètres. Finalement, Lille arrive à la mi-temps requinqué. Et en seconde période, si l’on excepte 10 premières minutes poussives, le LOSC est transformé : désormais, les joueurs se trouvent, se créent des occasions, et attaquent à tout-va. Galtier a également eu la bonne idée de remplacer Bradaric, débordé, par Reinildo. A l’heure de jeu, Yilmaz profite d’une erreur adverse pour servir David, qui égalise. Lille pousse : les entrées de Luiz Araujo, Xeka et Bamba maintiennent le LOSC dans le camp lyonnais. Mais c’est grâce à une déviation du dernier entré, Yazici, qui gagne son duel avec un autre entrant, Benlamri, que Yilmaz file devant Lopes et inscrit un troisième but. Super coaching et super gestion de match, merci Rudi ! Lille s’impose et s’offre le droit de continuer à rêver.
Metz-Lille (3-3), 8 août 2021 : la messe n’était pas dite (Ikoné 81e, Burak Yilmaz 97e)
Reprise du championnat, première de Gourvennec, et un statut de champion à assumer pour le LOSC. Mais 3-1 pour Metz après 50 minutes de jeu, des Lillois qui semblent ailleurs alors que leur première demi-heure, maîtrisée, laissait augurer une après-midi tranquille, voilà qui est mal barré. Fort heureusement, le brave Kouyaté (dont on ne signale jamais assez que son nom, en inversant certaines syllabes, donne « y a tes couilles ») tente un truc qui ne pouvait se terminer que par une expulsion : Metz se retrouve à 10. Cette supériorité numérique et les entrées d’Ikoné, de Weah, et surtout de Lihadji à 10 minutes du terme, permettent au LOSC de camper dans le camp adverse et d’arracher le nul grâce à Jonathan Ikoné (81e) puis à Burak Yilmaz (97e). Si la défense a montré des lacunes auxquels nous n’étions plus habitués, la capacité de réaction de cette équipe et sa rage de ne pas perdre semblent toujours bien présentes.
FC Notes :
1 En vrac, on pourrait relater ici les buts de Br. Cheyrou à la 94e lors de Lille/Bastia (2-1) en septembre 2001, celui de Bakari lors de Lille/Nantes (1-0) en octobre 2001 à la 94e, celui de Nolan Roux en décembre 2013 contre Marseille (1-0) à la 93e, mais ce ne sont « que » des buts de dernière seconde ; celui de Abed à Nancy (2-2) en octobre 1996 ou de Fauvergue à la 90e contre Lens (2-1) en avril 2005, mais ce ne sont « que » des buts inscrits dans les dernières minutes dans un scénario de match qui n’est pas un « renversement ».
2 Par exemple, la victoire de Lille à Saint-Etienne en août 2011 (3-1), contre le PSG (2-1) en avril 2012, ou à Valenciennes en mars 2013 (3-1) après avoir été mené, mais ces remontées se sont faites progressivement, sur un temps relativement long.
Posté le 23 avril 2018 - par dbclosc
Le stade du redoux rouge
Au terme d’un match fermé et indécis, les Lilloises ont signé contre Guingamp une très importante victoire dans l’optique du maintien. Ça sent bon !
C’est dimanche et il fait beau à Lille, alors que dans les Côtes-d’Armor, il Pleubian. Hé ben ça démarre fort. On a réussi, en plus d’Estelle, une habituée, à amener « Jo » et Manon. Mais pas la Manon de Marseille, si vous nous suivez bien, la Manon de Lille. Nous contribuons à notre mesure à amener des supporters/trices à Luchin, car il y en a bien besoin. Après la défaite à Rodez (1-2) il y a 3 semaines, la situation est soudainement redevenue un peu inquiétante, alors qu’on espérait une fin de saison assez tranquille suite à la victoire à Marseille. En relançant un adversaire direct, voilà que les Lilloises ne possèdent plus que 2 points d’avance sur la 11e place, première relégable. Sur les 4 matches qu’il reste, il s’agit d’affronter 3 équipes du top 5 (Montpellier, Paris FC et Bordeaux). Autant dire que ce match contre Guingamp est a priori le plus abordable, et si une victoire ne garantirait rien, elle offrirait de nouveau un matelas confortable au LOSC. À l’inverse, si une défaite n’annoncerait pas la D2, elle serait la promesse d’une fin de saison très compliquée. Les filles seraient donc bien inspirées de gagner cet après-midi !
Depuis la défaite à Rodez, il y a eu une petite trêve internationale, qui concernait quelques-unes des nôtres. L’équipe de France A a disputé 2 matches amicaux, contre le Nigéria (8-0) puis le Canada (1-0). Ouleye Sarr est entrée en jeu à chaque fois, aux 61e puis 82e minutes.
L’équipe de France B, avec Elisa Launay et Héloïse Mansuy, disputait le tournoi de la Manga, en Espagne, signant 3 victoires contre l’Italie (6-0), la Suède (4-1) et la Norvège (3-1). Launay a joué entièrement les deux premiers matches ; Mansuy a joué l’intégralité de la rencontre contre la Suède, est entrée en jeu à la 56e contre l’Italie, puis la première période contre la Norvège. Nos 2 « B » étaient à l’honneur dans le dernier Réservoir Dogues.
Enfin, la Belgique poursuit son parcours de qualification pour la coupe du monde 2019 : 1-1 contre le Portugal, sans Coutereels ni Coryn, puis défaite 1-2 en Italie, avec nos deux lilloises titulaires (Jana est sortie à la 84e). Ça ne sélectionne pas Silke et ça s’étonne de ne pas gagner !
Mardi, les joueuses ont battu en amical les U15 masculins de Bondues (3-2), avec un doublé de Coryn et un but de Sarr. Maud Coutereels s’est blessée pendant le match mais fort heureusement, elle tient sa place cet après-midi. Sinon, on note le retour de marine Dafeur en défense, après un mois et demi d’absence. Aurore Paprzycki, qu’on n’avait pas vue depuis un moment avec l’équipe première, est titularisée. Ludivine Bultel et Julie Pasquereau sont absentes jusqu’à la fin de saison. Avant le LOSC/EAG chez les mecs la semaine dernière, les filles ont adressé un message à l’équipe masculine ; ça n’aurait pas été du luxe de rendre la pareille.
Voici la compo lilloise :
Sur le banc : Azem, La Villa, Mansuy, Saint-Sans Levacher (de retour aussi), Dellidj (une première en A).
1e C’est parti ! L’emblème de Guingamp reçoit de la part de ma voisine la note de 4/10.
3e Première récupération de Silke Demeyere à une vingtaine de mètres du but guingampais ! Elle prend le dessus sur une arrière mais est reprise fautivement alors qu’elle partait au but. L’arbitre donne coup-franc mais, étonnamment, ne donne pas de carton à la Guingampaise. Premier complot de l’après-midi.
4e Le coup-franc, à 18 mètres, est tiré par Dali, au pied du poteau droit. La gardienne se couche et détourne en corner. Que Paprzycki envoie directement en 6 mètres.
7e Faute sur Rachel Saïdi. Didier, dont c’est aussi le grand retour en tribunes, réclame un premier carton.
8e Aurore Paprzycki dégage le ballon directement dans le tunnel d’entrée (ou de sortie d’ailleurs) des joueuses. Une performance déjà réussie par Marine Dafeur contre Fleury. Malheureusement, ça ne compte toujours pas pour un but.
10e Tentative lointaine de Silke Demeyere. Au-dessus.
12e Elisa Launay touche son premier ballon.
14e Coup-franc excentré pour Guingamp. Les Bretonnes font le coup de la chenille à l’entrée de la surface de réparation. Le ballon passe dangereusement devant le but mais on se dégage.
15e Didier signale aimablement à l’arbitre que chez Afflelou, la deuxième paire est gratuite.
18e Dafeur et Coutereels cafouillent. Le ballon est perdu et l’EAG part côté droit. Le centre est contré de justesse par Lernon, qui sauve la baraque. Corner.
20e Ça fait 5 minutes qu’on n’arrive plus à sortir la balle. Les Guingampaises sont pour le moment au-dessus et plus justes techniquement.
22e Carton jaune pour la 5 de Guingamp !
24e Sarr s’enfonce côté droit de la surface, elle envoie un centre en retrait un peu mollasson que Paprzycki reprend sur le même mode : pas de problème pour la gardienne.
26e Silke Demeyere a pris un coup. Elle reste à terre. On en profite pour faire une pause fraîcheur. Quelqu’un derrière nous demande si les joueuses changent de côté.
28e Pendant que Demeyere est sur la touche, le jeu reprend par un coup-franc pour Guingamp à une quarantaine de mètres du but lillois. Repris de la tête par une attaquante qui devance Launay, le ballon tape la barre, puis retombe au pied du poteau. Une Guingampaise n’a plus qu’à pousser le ballon au fond mais Launay revient en catastrophe pour tacler le ballon en corner. Elle a aussi un peu taclé le poteau. Le corner qui suit passe devant tout le monde. Hé ben on a eu chaud.
32e Là il ne se passe rien mais on a chaud quand même.
36e La minute Dafeur. D’abord, une magnifique roulette pour éliminer une adversaire. Puis un tacle glissé somptueux, mais en retard de quelques secondes, si bien qu’elle a chopé un pied adverse. Carton jaune fort logique.
38e Encore une faute sur Sarr, dont le jeu dos au but et la conservation de balle embêtent fort la défense. « Attentat ! » selon Didier.
Aurore Paprzycki, qui ne semble pas blessée, est remplacée par Héloïse Mansuy. Alors autant Paprzycki était en vue offensivement, autant le repli défensif et la complicité avec Dafeur étaient bien moins bons. Héloïse Mansuy rentre comme arrière gauche, et Marine Dafeur monte d’un cran.
41e Encore une faute sur Sarr. Jaune pour la 4.
45e Dafeur pour Saïdi, puis Coryn côté droit qui centre en retrait sur Dali qui arme : 15 mètres en dessous et c’était cadré.
Mi-temps. Honnêtement, il ne se passe pas grand chose niveau occasions. C’est très indécis et disputé, et Guingamp a plutôt été meilleur, en dominant le milieu de terrain, tandis que Lille joue de façon plus directe et verticale. On en vient presque à penser que le 0-0 n’est pas une trop mauvaise affaire.
46e C’est reparti Paprzycki !
47e Frappe du gauche de Sarr. Trop molle, sur la gardienne.
54e Guingamp attaque côté droit. Launay touche légèrement le ballon, le freine et manque de relancer une attaquante, mais Lernon dégage tout ça.
Dans la foulée, Sarr perce la défense mais manque sa dernière passe alors que Coryn avait fait un bel appel.
57e Corner concédé par Coutereels, avec un bon tampon en prime pour la Guingampaise ! C’est ça qu’on veut !
58e Elisa Launay est un peu en retard sur sa sortie à droite de la surface, mais Chapeh parvient à dégager.
60e Alors qu’elle s’apprête à faire une touche et qu’elle manque de solution, Jessica Lernon annonce : « Venez, j’ai pas des bras à rallonge ! ».
61e Frappe guingampaise à 25 mètres, bien partie, mais contrée du bras par Chapeh. L’arbitre siffle un coup-franc, bien placé, un peu comme celui de Dali en début de match. Il est frappé côté ouvert, sur le poteau ! C’est repris de la tête et il me semble bien que c’est une Guingampaise qui contre sa partenaire.
65e Marine Dafeur est remplacée par Anissa Dellidj.
69e On a l’impression qu’on se désunit. Cela fait deux fois en 5 minutes qu’on est en infériorité numérique en position défensive (4 contre 5 puis 4 contre 6). Un centre guingampais de la gauche est repris de la tête, à côté. Corner. nouveau centre, tête au second poteau, juste à côté, et une attaquante s’était jetée et n’est pas passée loin de toucher le ballon.
72e Allez, c’est mieux ! Kenza Dali, qui râlait juste avant, semble reprendre du poil de la bête.
74e Passe en retrait très forte pour la gardienne guingampaise, qui contrôle trop longuement. Sarr la contre et le ballon arrive sur Saïdi, excentrée, qui tente un lob du gauche, mais la gardienne est bien revenue. Dommage !
76e Encore une infériorité numérique défensive pour les Lilloises, c’est très surprenant. En fait, depuis l’entrée de Dellidj, on est dans une espèce de 4-1-4-1, avec une ligne offensive Coryn-Dali-Saïdi-Dellidj qui ne fait quasiment aucun travail défensif. Seule Demeyere, qui abat encore un travail énorme, est dans l’entrejeu, et en plus elle gagne un nombre impressionnant de duels aériens. Ça ressemble à un tout pour le tout.
80e Héloïse Mansuy réussit une belle récupération, et c’est l’occasion de dire qu’elle fait par ailleurs un excellent match.
81e Coup-franc pour Lille dans le rond central. Alors que Demeyere s’apprête à jouer court, Descamps demande de jouer long, dans la surface. Mansuy s’en charge. C’est dévié de la tête par une arrière : corner…
82e Corner de Demeyere, mais pas très bien tiré, c’est dégagé. OUI BON ÇA ARRIVE HEIN.
Le danger revient vite, avec Mansuy qui ouvre vers Coryn. La Belge déborde, contourne l’arrière et centre en retrait : corner.
83e Cette fois, Dali le tire, sortant. Sarr saute très haut, dévie de la tête au premier poteau et, au second, Lernon se jette et prolonge du gauche : but pour Lille ! Et deuxième but de la saison pour Lernon après sa réalisation contre le PSG en janvier.
84e ♫ On aime le ballon rond, c’est comme ça qu’on gagneuh ♫
♫ On aime le ballon rond, but de Jess’ Lernon ♫
85e Laëtitia Chapeh est blessée, elle sort se faire soigner.
87e Sortie de Jana Coryn, entrée de Caroline La Villa.
88e Belle sortie au pied de Launay. On tient !
91e ATTENTION NOUS ENTRONS DANS LE TEMPS ADDITIONNEL ET LE LOSC MÈNE FACE À GUINGAMP.
92e Sarr est tombée sur le dos, elle sort se faire soigner…
93e Lernon balance un coup-franc en touche.
94e C’est fini !
C’était tendu, serré, mais les Lilloises se sont bien accrochées et arrachent une victoire très précieuse ! C’est très bon signe de savoir gagner ce genre de match, sans forcément être très brillantes, mais en ne lâchant rien, on prend des points. Mention spéciale à Demeyere et à Mansuy. Excellente affaire pour le LOSC au classement puisque, désormais 7e, l’équipe a désormais une avance de 4 points sur Rodez, 11e. La route vers le maintien se dégage. Prochain match samedi 12 mai au Paris FC.
Le cri de guerre piqué sur le twitter du LOSC féminines :
0-1 seulement, mais Guingamp repart de Lille avec une valise.
Les compte-rendus des matches précédents :
Lille-Bordeaux : Et Sarr commence !
Lille-Albi : ♫ Albi à Lille, Albi-bi à Lille ♫
Lille-Marseille : Un nul peuchère payé
Lille Rodez : Si loin du compte
Lille-Soyaux : Une belle dernière : Soyaux Noël !
Lille-PSG : Une défaite, mais avec la manière
Lille-Paris FC : Paris tenu à Lille
Lille-Fleury : Lille-Fleury, mais lentement
Marseille-Lille : Le LOSC craint dégun
Lille-Lyon : Dans la fosse aux Lyonnaises
Les entretiens :
Rachel Saïdi : « Le LOSC forme aussi bien des joueuses de haut niveau que les femmes de demain »
Silke Demeyere : « Sur le terrain, je me dois d’être agressive »
Posté le 12 avril 2018 - par dbclosc
1996, un maintien miraculeux
En 1995-1996, après une nouvelle défaite, cette fois contre la lanterne rouge Martigues, le LOSC est 19e, n’a gagné que 6 fois, et ne compte que 30 points après 34 journées. Il reste 4 matches à jouer, dont 3 contre des équipes européennes, qui plus est finalistes cette année là de C2 et de C3. Grâce à 3 victoires, à la faiblesse de ses concurrents directs, et à d’heureuses circonstances, le club parvient à conserver sa place en première division.
L’entraîneur Jean Fernandez avait promis du spectacle pour la saison 1995-1996, après une saison 1994-1995 plutôt satisfaisante mais plutôt faiblarde niveau offensif, avec seulement 29 buts marqués. Lors de l’intersaison la quasi-totalité de l’attaque lilloise est partie : Assadourian, que Lille ne peut retenir financièrement, mais aussi Garcia et Farina, auteurs respectivement de 4 et 6 buts. Fort heureusement, le meilleur buteur lillois, Antoine Sibierski, qui a culminé à 7 buts, est resté. L’argument offensif de Fernandez ? Son nouveau duo d’attaque : Frank Pingel et Amara Simba. « l’an dernier, on avait des passeurs, mais pas de buteur. Là, avec Simba et Pingel, on a deux buteurs, plus Sibierski. Dès qu’ils seront au top physiquement et que leurs automatismes seront au point, il y aura moyen de faire quelque chose de bien ». Les automatismes ne viendront jamais, et en lieu et place du spectacle annoncé, on a eu droit à une saison-galère. On ne revient pas sur les errements du mercato, qu’on a longuement évoqués ici, mais ils expliquent en grande partie le catastrophique début de saison : une attaque famélique (Pingel, qui repart dès septembre, et Simba sont muets), Fernandez viré après 5 matches, un Nadon à côté de la plaque, une défense qui prend l’eau, un derby perdu à Grimonprez (1-3)… Après 9 journées, le LOSC n’a toujours pas gagné : ça sent déjà la D2.
Objectif maintien
Oui mais voilà : durant les 18 matches suivants, c’est-à-dire jusque mi-février, le LOSC ne perd que 4 fois, si bien que, sans même gagner beaucoup, il a vite quitté la dernière place et oscille entre les 17e et 18e places. Bref, rien n’est perdu. Et le LOSC réussit même quelques coups étonnants : il s’impose à Auxerre, futur champion de France (2-1), à Guingamp, pour la seule défaite des Bretons à domicile cette saison-là (1-0), et à Nantes, champion en titre (2-1). Mais le LOSC marque peu, et peine à domicile : de mi-octobre 1995 à début mars 1996, une seule victoire à Grimonprez-Jooris, contre Gueugnon (2-0)… et 0-0 contre Metz, Martigues, le PSG, Monaco, Rennes ; 1-1 contre Saint-Etienne et Montpellier, et défaite contre Cannes (0-2).
Au début du printemps, après 31 journées, le LOSC est toujours au-dessus de la ligne de flotaison, avec 30 points.
Mais une sale série l’attend : 3 défaites consécutives, d’abord à Metz (0-2), puis Lille prend l’eau contre Auxerre (0-4), avant de lamentablement relancer Martigues, le dernier (0-1), qui restait sur une série de 6 défaites consécutives et un nul. Si même là-bas on perd… 34 journées, Lille reste donc avec ses 30 points… et a perdu 2 places.
Mathématiquement, tout reste possible, bien entendu. Mais le LOSC doit successivement affronter Nice qui, avec quelques points d’avance, cherche aussi à se sauver. Autrement dit, voilà un match couperet et, de manière plus générale, ça sent le pâté puisqu’il faut aller ensuite affronter le Paris Saint-Germain, qui lutte encore pour le titre et est finaliste de la C2 ; Lyon, équipe européenne d’où émergent des petits jeunes comme Ludovic Giuly et Florian Maurice ; et Bordeaux, certes dans le ventre mou, mais finaliste de la C3.
L’important, c’est les 3 victoires
Le 20 avril 1996, lors d’un match angoissant, Lille s’impose 1 à 0 face à Nice, grâce à un but d’Amara Simba, qui n’avait pas marqué depuis 6 mois et 16 jours et un doublé face à Strasbourg, et s’était surtout fait remarquer jusque là pour sa maladresse avec un ballon. Mais là, contrôle approximatif du genou, demi-volée pied gauche, transversale rentrante, y a des jours comme ça.
Voici donc la situation au classement : le LOSC entretient l’illusion.
Le samedi 27 avril 1996, Lille se rend donc au Parc des Princes. On peut légitimement penser que le déplacement parisien n’apportera pas de point ; Nice peut en profiter pour se sauver ; et Saint-Etienne pour se détacher, sachant que les Verts joueront contre Martigues, probablement déjà relégué, lors de l’avant-dernière journée.
L’humeur ne tend pas à l’optimisme : pour s’opposer au quatuor offensif Raï-Dely Valdès-Djorkaeff-Loko, le LOSC propose Leclercq-Meszoly-Carrez-Cygan. Détail d’importance : Le PSG a joué en semaine (mardi 23) un match en retard contre Martigues, qui devait se dérouler le 20 (en même temps que Lille-Nice) mais qui a été reporté pour cause de demi-finale retour de Coupe des coupes jouée le jeudi 18 avril contre la Corogne. Et, de façon surprenante, alors qu’il cartonne en coupe d’Europe, le PSG ne parvient pas à battre le dernier chez lui (0-0), alors qu’une victoire lui aurait permis de reprendre la tête du championnat qu’il a perdue 2 journées auparavant, alors même qu’il possédait 5 points d’avance sur le deuxième, Auxerre, au soir de la 31e journée. Laurent Fournier déclare à l’issue de ce match : « On ne mérite pas d’être champions ». On peut alors raisonnablement imaginer que les Parisiens ont à coeur de se racheter, 3 jours après une telle contre-performance, marquée par un nombre incalculable d’occasions gâchées.
Cependant, trois éléments jouent en faveur des lillois : d’abord, le match manqué par les Parisiens contre Martigues peut aussi bien constituer un atout, car les matches s’accumulent pour Paris, et ce 0-0, ainsi que les déclarations des joueurs, semblent être symptomatiques de la priorité qu’ils accordent à la Coupe d’Europe ; ensuite, le LOSC a la réputation d’être la « bête noire » du PSG : on en a parlé ici et encore ici. Si la « malédiction » vaut surtout pour les Lille/PSG (le match aller avait déjà accouché d’un surprenant 0-0 : Paris était en tête avec 5 points d’avance sur le deuxième, alors que Lille était 17e, avec le même nombre de points que le 19e), on ne sait jamais, car tout s’exporte ; enfin, caractéristique bizarre de cette saison où le LOSC gagne peu : ses seules victoires à l’extérieur, comme on l’a évoqué plus haut, sont à Nantes, à Auxerre, et à Guingamp. Alors, si Lille gagne chez les « gros », pourquoi pas à Paris ?
Le match ressemble à un attaque/défense digne de la coupe de France. Les Parisiens, très maladroits, semblent vouloir rentrer avec le ballon dans les buts, mais Aubry veille, quand il n’est pas sauvé par les pieds de ses défenseurs. On s’achemine donc tranquillement vers un 0-0 qui, somme toute, arrange plutôt le LOSC, quand Patrick Collot, pour une fois dans le camp parisien se retrouve en position de centrer sur l’aile droite.
Il dévisse son centre et le ballon part vers le but. Bernard Lama, qui avait anticipé dans l’axe, est surpris : en essayant de dégager le ballon, il ne peut faire mieux que de le boxer dans son propre but. Lille ouvre le score sur l’un des buts les plus foireux de son histoire, et tient dans les dernières minutes : victoire !
Avec cette victoire, conjuguée à la défaite de Saint-Etienne à Auxerre et au nul de Gueugnon à Strasbourg, le LOSC sort de la zone de relégation, et a même 3 points d’avance sur celle-ci ! Il reste deux matches pour finir la saison, deux matches à domicile…
Désormais, c’est Lyon qui se présente à Grimonprez, et Lille a la possibilité de sauver sa place en D1 : pour cela, plusieurs scénarios sont possibles, mais mieux vaut gagner.
Or, Maurice ouvre le score dès la 18e minute… Mais juste avant la pause, Abed dépose le ballon sur la tête de Sibierski aux 6 mètres, qui égalise ! Puis, à la reprise, Collot envoie encore une drôle de frappe, cette fois bien partie pour finir en touche, mais Simba, qui passait par là, met son pied en opposition et prend Olmeta à contre-pied : 2-1 pour Lille ! Et le LOSC tient jusqu’au bout, pendant que Saint-Etienne et Martigues se neutralisent : le LOSC est finalement sauvé au soir de la 37e journée.
Avec 3 victoires consécutives de la 35e à la 37e journée, alors qu’on n’en comptait que 6 de la 1e à la 34e, l’équipe est à coup sûr en surrégime et laisse donc filer le dernier match contre Bordeaux (0-2), rempilant pour une saison supplémentaire en D1. Gueugnon s’impose dans le même temps et ne termine finalement qu’un point derrière le LOSC, tandis que Sainté perd encore.
Moralité : rien ne sert de partir à point, il faut courir. Voilà comment on est passé de la catastrophe au miracle.
Posté le 4 avril 2018 - par dbclosc
« La grande messe lilloise » : photographies de Hugo Smague
Il y a quelques jours a eu lieu au bistrot de Saint So le vernissage du concours Clichés d’hiver (2e édition), organisé par l’Académie ESJ de Lille. Ouvert aux étudiants de la métropole lilloise, ce concours portait deux thèmes :
– le territoire de la Métropole
– l’identité de la Métropole.
Ces deux catégories seront chacune récompensées par deux prix :
– le prix de la meilleure photo
– le prix de la meilleure série photos
Il se trouve que l’un de nous se trouvait à ce vernissage, et que l’un des lauréats de la meilleure série photos dans la catégorie « identité de la métropole » a choisi un thème qui nous a fort parlé : sa série portait en effet sur la manifestation de supporters lillois aux abords du stade avant Lille-Montpellier le 10 mars dernier. La série s’intitule « La grande messe lilloise ».
Avec son aimable autorisation, nous diffusons donc les clichés de Hugo Smague, dont vous pouvez trouver le facebook ici et le compte Instagram ici. Merci de le mentionner en cas d’utilisation des photos.
Posté le 14 mars 2018 - par dbclosc
Silke Demeyere : « Sur le terrain, je me dois d’être agressive »
Depuis un an qu’on prend plaisir à aller voir régulièrement jouer les filles, il y en a bien une qui, à nos yeux, sort du lot, et peut-être l’avez-vous remarqué car il nous arrive de parler d’elle dans nos compte-rendus des matches de l’équipe féminine : c’est Silke Demeyere. Il est toujours difficile d’étayer objectivement ce qui fait qu’on aime particulièrement une joueuse, mais outre ses indéniables capacités à récupérer des ballons, à ne pas lâcher ses adversaires, à donner le sentiment d’être simultanément à plusieurs endroits du terrain et à être souvent très juste techniquement, Silke Demeyere a une attitude qui la rend forcément sympathique : elle court partout, elle surgit brusquement dans un duel, elle saute, elle met des coups, elle râle contre l’arbitre et les adversaires, tout ça avec un physique pourtant pas très impressionnant.
Dès notre premier match l’année dernière, nous avions repéré ses nombreuses qualités, alors qu’elle n’a pas le rôle le plus exposé : elle est une sorte de milieu défensive récupératrice et relayeuse, ce qui se traduit par le n°6 dans son dos. Si, chez les mecs, tous les Belges du LOSC sont attaquants, chez les filles, c’est plus diversifié : Jana Coryn perpétue cette tradition devant, mais en plus de Silke au milieu, on a Maud Coutereels derrière. Lors de notre tout premier compte-rendu (c’était lors du premier match contre La Roche-sur-Yon, celui gagné 5-1), on avait écrit à son sujet : « mention spéciale pour Silke Demeyere : celle-là, c’est un crack : une activité débordante, teigneuse, un grand nombre de ballons récupérés, au-dessus techniquement. Silke Demeyere, t’es la meilleure ». Puis, lors du match rejoué contre l’ESOF, nous n’avons pas été avare sur la prestation de Silke : « Silke Demeyere est toujours aussi monstrueuse au milieu (…) son activité et sa capacité à emmerder les adversaires nous font l’aimer particulièrement ».
Après l’obtention du titre de champion de D2 la saison dernière, le LOSC a recruté quelques joueuses au mercato, avec donc l’éventualité que Silke soit mise en concurrence au milieu de terrain, avec par exemple les arrivées de Julie Pasquereau, Héloïse Mansuy ou Aurore Paprzycki. Sur le principe, on peut bien évidemment considérer que c’est là l’évolution « normale » d’un club ambitieux qui veut faire en sorte que ses joueuses soient bousculées. Et ce que nous pressentions après avoir assisté à quelques matches amicaux s’est vérifié lors de la première journée contre Bordeaux : Silke n’a pas commencé la saison comme titulaire. Une tristesse que nous avions exprimée en nous basant sur un extrait de discours d’Emmanuel Macron, qu’on va d’ailleurs remettre parce que c’est vraiment drôle : qui aurait cru que le président s’engagerait de la sorte ?
« Ce que je veeeeeuuuux
C’est qu’on titularise Silkeeeeeee »
Ainsi, après un début de saison intermittent, reflet aussi des tergiversations et tests pour une formule de jeu idéale, Silke Demeyere s’est particulièrement illustrée à Fleury début octobre. Remplaçante, elle entre à la mi-temps, et si Fleury ouvre le score d’emblée, Silke sonne la révolte en provoquant l’égalisation d’une adversaire contre son camp, puis en étant à l’origine de la plupart des offensives lilloises.
Depuis la fin de l’année civile, Silke Demeyere est ainsi de nouveau solidement installée au milieu de terrain, et forme avec Julie Pasquereau un duo efficace à la récupération, pour notre plus grand plaisir. Sa stabilisation au milieu correspond au moment où Jérémie Descamps semble dégager une équipe-type, dont les prestations sont bien meilleures dans le jeu, même si la traduction en termes de points ne suit pas suffisamment cette réelle progression. Silke a même inscrit son premier but en D1 française il y a quelques semaines contre Fleury !
Depuis le temps qu’on en avait envie, nous avons donc sollicité Silke Demeyere pour pouvoir nous entretenir avec elle, ce qu’elle a accepté très rapidement, pour notre plus grande joie. C’était un peu avant la victoire à Marseille. Nous avons donc tenté d’en savoir plus sur elle, sur son parcours, et sur ses objectifs, aussi bien en club qu’en sélection, à l’approche de la coupe du monde en 2019. L’occasion de vérifier que Silke est très (trop ?) discrète. Elle s’excuse souvent pour son français qu’on comprend parfaitement. Elle se met peu en valeur. C’est aussi ce qui la rend si attachante. Mais ce serait dommage que sa modestie desserve son talent.
On va commencer par une question très courante : comment on en vient à jouer au foot, en Belgique, dans les années 2000 ?
J’ai commencé le football vers 9, 10 ans. D’abord avec mon frère dans le jardin, puis à l’école avec des garçons, ou dehors avec les voisins. J’ai toujours fait beaucoup de sport : tennis, judo, natation, gymnastique… Un jour, j’ai fait un tournoi avec l’école, et il y avait l’entraîneur d’Harelbeke, c’est là où j’habitais. Il m’a repérée et m’a demandé si je voulais venir dans son équipe. Au départ, mes parents n’étaient pas très favorables à ce que je fasse du foot : le foot féminin était encore assez peu développé. Mais il a su les convaincre. Et moi, je voulais jouer au foot ! J’ai donc commencé à jouer en club à ce moment-là, avec des filles. J’y suis resté 7-8 ans.
Donc dès l’âge de 9-10 ans, tu as trouvé une équipe entièrement féminine ?
Oui ! Il y avait aussi une équipe de garçons, et d’ailleurs ils voulaient que je joue avec eux. Mais ma mère ne voulait pas. Et moi je ne voulais pas vraiment non plus parce que je ne connaissais personne, et parce que je préférais jouer avec des filles. Voilà comment j’ai commencé à Harelbeke, c’était mon village et c’était donc naturel pour moi.
« Mon ambition a toujours été de voir plus haut »
Est-ce que, quand tu étais plus jeune, tu t’intéressais au football professionnel ? Tu supportais un club par exemple ?
Oui, je supportais Anderlecht ! Encore aujourd’hui, je suis ça de loin – je regarde surtout les matches de l’équipe nationale – mais quand je regarde du foot, je soutiens Anderlecht. J’ai pourtant joué à Bruges, alors que Bruges et Anderlecht sont deux clubs rivaux ! Mais cette rivalité n’est pas aussi forte chez les filles. Harelbeke a une histoire en première division, mais pas quand j’ai commencé le foot. Mais j’ai eu l’occasion eu jouer dans le grand stade d’Harelbeke avec l’équipe féminine. Nous aussi on était en première division… Mais maintenant le club est vraiment descendu.
Est-ce que t’as des modèles dans le football ? Des garçons ou des filles, mais des jeux que tu regardes pour essayer de refaire ça sur le terrain ?
Non, pas vraiment. J’aime bien Messi, mais pas parce que je veux jouer comme lui ! J’aime bien le regarder à la télé.
À quel moment tu t’es dit que le foot allait prendre de l’importance dans ta vie ?
Je pense que c’est au moment où j’ai intégré l’équipe première d’Harelbeke. J’avais 15-16 ans, c’est là que j’ai commencé à regarder plus haut. C’est sans doute aussi parce que j’ai commencé à être sélectionnée en équipe nationale. J’ai arrêté pendant un temps la sélection en U17, puis j’ai repris en U19. Personne ne m’a vraiment dit : « tu vas avoir une carrière et tout » ; c’était une ambition personnelle. Je crois que c’est moi-même qui voulais voir plus haut. À partir de cette période, à chaque fois que j’ai changé de club, c’était pour atteindre un niveau supérieur : Zulte-Waregem, Bruges, Lierse, Lille.. Le niveau a toujours monté d’un cran.
Que valait le foot féminin à Zulte-Waregem quand tu y es arrivée ? On sait que ça travaille très bien chez les garçons grâce à Franky Dury. Tu étais avec Tessa Wullaert là bas ?
Oui, avec Tessa et Jana [Coryn]. Zulte-Waregem était plus professionnel qu’Harelbeke, ça c’est sûr. J’y suis arrivée au moment de la fusion entre Zulte et Waregem, c’était une nouvelle équipe ! Zulte-Waregem est un nom plus prestigieux qu’Harelbeke. C’était une nouvelle équipe et on avait une bonne équipe aussi !
Peut-être qu’on peut revenir rapidement sur chacun des clubs dans lesquels tu as joués alors…
Après Zulte-Waregem, j’ai rejoint le FC Bruges. Quand tu dis que tu joues à Bruges, tout le monde connaît. J’y suis restée 3 ans, de 2012 à 2015. On a disputé deux finales de coupe de Belgique, qu’on a perdues… On avait une jeune équipe, une équipe forte. Malheureusement, le club s’est désinvesti du foot féminin : les dirigeants ne voulaient plus donner d’argent pour les femmes. Aujourd’hui, le club existe toujours mais il ne figure plus au plus haut niveau. Je pense que si on avait gardé cette équipe durant plusieurs années, on aurait vraiment pu être championnes. J’étais aussi avec Jana, et on avait aussi quelques filles de l’équipe nationale.
C’est donc en raison du manque d’investissement des dirigeants que tu as décidé de partir au Lierse ?
Oui, mais avant même ce manque d’implication dans le maintien du foot féminin de haut niveau à Bruges, j’avais déjà décidé de partir. Le Lierse, c’était encore plus professionnel. C’est pour ça que je suis partie là-bas. Toujours avec Jana ! C’était court, on y est restées 1 an. Mais on a enfin gagné la coupe de Belgique ! C’est mon premier trophée. Enfin, j’avais déjà été championne de Belgique avec les jeunes à Harelbeke !
Silke Demeyere avec les maillots de Zulte-Waregem, du FC Bruges et du Lierse
Et alors tu as connu la BeNeleague1. Qu’est-ce que tu en penses ? Est-ce que c’est faisable chez les garçons ?
Nous, on a aimé la BeNeLeague ! On se déplaçait dans des stades plus impressionnants qu’en Belgique, et on rencontrait des équipes comme l’Ajax, Twente… Au début on était encore clairement inférieures. Mais lors de la deuxième année, on a fait de bons résultats ! On a même gagné 1-2 à l’Ajax ! Sur les 3 ans d’existence, Twente a été deux fois champion, et la dernière année le titre est revenu au Standard de Liège. La Beneleague n’a pas duré : ça occasionnait des coûts de déplacement plus importants pour les clubs ; les Néerlandais ont considéré que le niveau en Belgique était inférieur au leur, alors je crois que c’est pour cette raison qu’ils ne voulaient plus donner d’argent… Mais il est de nouveau question de la reconstituer. Chez les garçons aussi, je pense que ce serait intéressant de fusionner les deux championnats.
« J’ai bien fait de venir à Lille »
On en a déjà parlé avec Rachel Saïdi au mois d’août, toujours pour essayer de comprendre ce qu’est être footballeuse aujourd’hui : dans la mesure où tu n’es pas professionnelle et que tu ne gagnes pas ta vie avec le foot, que fais-tu quand tu ne t’entraînes pas ?
On a nos entraînements le soir. Si on était professionnelles, on s’entraînerait pendant la journée, ce serait mieux. Le foot, c’est le plus important pour moi ! À côté, j’ai un diplôme de professeure de sport, pour donner des cours dans des écoles, pour les enfants. J’aime bien faire ça, mais ce n’est pas facile de trouver un travail dans ce secteur. Je ne fais que des remplacements de 3 ou 4 mois, pour pallier l’absence de profs malades ou des congés maternité. En ce moment, je n’ai pas de travail mais je cherche un emploi à mi-temps, plus stable, pour pouvoir le combiner avec le foot. L’idéal, ce serait de travailler le matin, après je fais une sieste, et après je joue au foot !
Revenons à ton parcours. Tu débarques donc à Lille en 2016. Est-ce que tu peux revenir sur les conditions de ton arrivée ?
Des dirigeants du LOSC ont visionné une vidéo de la finale de la coupe de Belgique de 2016. Mais c’était pour Jana ! Et ensuite, ils sont venus voir un match de championnat, contre Gand, toujours pour voir Jana ! Ils m’ont découverte ce jour-là et après le match, ils ont voulu discuter avec moi. Ils voulaient que je vienne aussi.
On t’a présenté quel type de projet à l’époque ?
Le club était en D2. Jana et moi, on voulait vraiment aller en D1. C’était l’ambition du LOSC aussi, c’est l’objectif qui était présenté, dans un futur proche. Mais je pense que ce n’était pas vraiment prévu de monter dès la première année ! Mais c’est tant mieux !
Août 2016, match amical contre Zulte-Waregem ; première apparition de Silke Demeyere avec le maillot lillois (crédits photo : Allez Lille)
Est-ce que c’était un risque pour toi de rejoindre la deuxième division française ?
Rester en Belgique était aussi un risque. Le Lierse s’est dissous. J’avais quelques possibilités en Belgique, mais je voulais quelque chose d’autre, un autre défi, un autre pays. Je pense que j’ai fait un bon truc en venant ici ! Sur un plan plus personnel, Lille est à 30 minutes de chez moi. Je joue donc à l’étranger, mais c’est proche ! C’est top ! Je peux rester dans ma famille. Partir à Lille pour jouer la montée a été bien perçu.
Comment s’est passée ton adaptation à Lille ?
J’avais déjà fait du français à l’école, donc je comprenais bien. Mais pour formuler des phrases, c’était plus difficile ! Il a fallu s’adapter, mais on a vite été intégrées. Maintenant c’est mieux ! Les filles m’ont vraiment aidé, notamment Maud [Coutereels], qui parle français et néerlandais. Quand on parlait néerlandais entre nous, les filles voulaient aussi apprendre notre langue, c’était marrant !
Lors des premiers matches à Lille, qu’est-ce que tu penses du niveau en deuxième division ?
C’était plus physique, plus agressif ! En D2, c’était comme ça ! Si tu joues contre Le Mans ou n’importe quelle autre équipe, il y a la possibilité que tu perdes. Mais en Belgique, si tu joues contre le dernier, tu ne peux pas perdre… On a fait 0-0 au Mans, une équipe de bas de tableau. Le niveau est plus homogène en D2. Il n’y a pas eu un match où on a été complètement à l’aise. Il fallait vraiment jouer. C’est la différence avec le championnat Belge, où même en D1 on faisait des 8-0, 10-0… C’est pas cool, ni pour nous ni pour nos adversaires. Tu marques, mais tu ne donnes pas tout. Ici, tu dois vraiment donner tout. Et c’est ça que j’aime !
Quel souvenir gardes-tu de cette première saison à Lille, ponctuée par le titre ?
Le titre n’est pas venu facilement ! Et c’est ça que j’aime aussi ! C’était serré, jusqu’à la fin. Et puis il y a eu ce mauvais coup de La Roche, mais je pense que ça nous a rendu la victoire encore meilleure.
Si Lille n’était pas monté, qu’est-ce qui se serait passé pour toi ? Est-ce que tu serais restée ?
Je n’ai pas vraiment pensé à ça. Je voulais vraiment monter… Je voulais vraiment rester ici, parce que je suis bien ! On est montées, donc la question ne s’est pas posée. Mais je ne voulais pas revenir en Belgique, en tout cas si vite. Jouer un an seulement à l’étranger, puis revenir… J’aurais considéré ça comme un échec. Beaucoup étaient sceptiques au début, quand ils ont vu qu’on allait en D2, Jana et moi. Maintenant, on est en D1, donc on a convaincu tout le monde.
Contre le PSG en janvier 2018 (Crédits photo : Sportpix.be – Dirk Vuylsteke)
« J’aime aller au duel »
Quel regard as-tu sur la saison actuelle ? Elle est très incertaine…
On a une bonne équipe, vraiment. Et les recrues ont apporté un plus. On fait de bons matchs, mais il manque quelque chose. C’est peut-être un manque d’expérience. On a perdu des points importants. Contre les équipes comme Lyon ou le PSG, on a fait de bons matchs ! Mais… On n’est pas efficaces ! Et on prend des buts bêtes. J’espère vraiment qu’on se maintiendra et qu’on fera mieux l’année prochaine. En attendant, on travaille pour prendre des points.
Récemment t’as marqué ton premier but en première division ! De la tête ! Ça t’arrive souvent ?
En fait, en Belgique, chaque année j’ai marqué une fois de la tête ! C’est bizarre mais c’est vrai ! J’ai vu le ballon d’Ouleye, et j’ai couru comme ça, tchouk ! Mais je pense que c’est aussi la faute de la gardienne, elle est restée statique… Elle n’a rien fait !
Buteuse et félicitée par ses coéquipières (Crédits photos LOSC/Marc Van Ceunebroeck)
Peut-être que la tête est très bien placée aussi et que la gardienne ne s’est pas plantée ! Du coup, puisqu’on parle de ton but, on aimerait bien évoquer ton jeu, plus spécifiquement. Comment tu définis ton poste ?
Avant, je jouais n°10, et j’étais beaucoup plus « passeuse ». En Belgique, j’avais beaucoup plus de passes dé que maintenant. C’était plus facile aussi, c’est peut-être pour ça. Maintenant, Jérémie Descamps m’a reculée, je suis un peu plus bas. J’aime bien avoir le jeu devant moi, et j’aime bien le poste-là. J’aime aller au duel. Parfois, je joue à gauche aussi.
Ce qu’on se dit souvent, ce qui nous étonne toujours c’est le décalage… On ne se connaît pas plus que ça, mais tu donnes l’impression d’être très timide en dehors du terrain, tu ne te mets pas beaucoup en avant – tu nous le montres encore durant cet entretien – et sur le terrain tu es infernale !
C’est vrai oui. Il m’arrive d’être extravertie en dehors des terrains, mais en général avec les gens et les supporters, je suis calme. Mais sur le terrain, je me dois d’être agressive ! J’aime bien les matches comme ça ! Je ne suis pas grande, mais dans les duels je donne tout, et des fois je gagne mes duels aériens aussi, hein ! C’est mon jeu. L’entraîneur de l’équipe nationale m’a dit d’essayer d’être moins impulsive sur le terrain, de ne pas me jeter systématiquement. Quand je dois attendre, c’est pas vraiment mon jeu… Je n’aime pas rester à une place ! Par exemple, si je suis à gauche, je dois rester tout le temps à gauche… Mais je voudrais aller partout !
Nous, on s’est adaptés quand on restitue les compos
« Le sélectionneur me connaît… »
On voudrait revenir sur la sélection belge. On en a déjà parlé. Tu disais, t’as été sélectionnée chez les U17 la première fois ?
Nous d’abord c’est régional. J’étais toujours sélectionnée en équipe régionale, avec toutes les copines et tout ! Après ça, tu peux aller en National U15 et U17. J’ai été sélectionnée en U15 quelques fois, puis en U17, où j’ai arrêté. Mes parents n’étaient pas contents, mais bon !
Ah cette fois-ci ils étaient pas contents parce que tu arrêtais !
Oui ! Après c’était U19, j’ai été sélectionnée de nouveau et j’ai dit « OK, je vais essayer encore une fois ». Et c’était mieux ! Je connaissais plusieurs filles, donc c’était mieux. Après ça, c’était U21 et après l’équipe A, je crois que c’était lors de ma dernière saison à Bruges, en 2014/2015.
Nous militons activement pour l’impunité de Silke Demeyere sur les terrains de foot. Là, par exemple, il n’y a rien. Quel tirage de maillot ?
Depuis, tu es sélectionnée de façon intermittente. L’équipe de Belgique est si forte que ça pour se passer de toi ?
[Elle sourit. Il faut dire que c'est une bien malicieuse question] Je ne sais pas ! J’étais systématiquement sélectionnée lors de ma dernière année à Bruges, puis au Lierse. Je n’ai pas toujours joué, j’ai parfois fait seulement quelques minutes, mais j’étais sélectionnée. Mais à partir de mon arrivée à Lille, Ives Serneels ne m’a plus sélectionnée. Il est venu une fois l’année dernière. Je pense avoir fait un bon match, tout comme Jana et Maud. Il a pris Jana et Maud, et pas moi. Et là en janvier, j’ai été de nouveau sélectionnée, pour un stage à Tubize avec des joueuses jouant à l’étranger. C’était la première fois depuis quelques temps. Mais je n’ai pas été prise pour la Cyprus Cup. C’est son choix. Je fais des bons matchs. Le sélectionneur était là lors du match contre le PSG au stadium. Il a eu une impression positive et c’est pour cette raison qu’il m’a sélectionnée. Le plus important est de bien jouer pour le LOSC, continuer à travailler et à tout donner ici. Et alors peut-être que je serai récompensée par de nouvelles sélections à l’avenir. C’est ce que j’espère.
Merci à Silke Demeyere et à Frédéric Coudrais pour leur disponibilité.
FC Note :
1 La BeNeleague, en football féminin, est une compétition qui, durant 3 saisons (2012-2015) a été organisée conjointement par les fédérations belge et néerlandaise, à la place des deux championnats nationaux. Les formules et le nombre de participants ont varié sur les 3 saisons, mais le principe d’un championnat belgo-néerlandais est l’essentiel à retenir.
Posté le 27 février 2018 - par dbclosc
Souviens-toi … l’été dernier 1989
« Souviens-toi … l’été dernier » est un film (que l’on n’a pas vu) de Jim Gillespie sorti en 1997. L’histoire est celle de quatre adolescents qui, après avoir fêté leur entrée à l’université, renversent accidentellement un homme. Dans la panique, ils se débarrassent du corps de l’homme qu’ils croient morts. Les jeunes gens reprennent le cours leurs vies quand, l’année suivante, le tragique événement se rappelle à eux. « Souviens-toi … l’été dernier » est un film d’horreur, donc un film qui fait peur. Un peu comme l’été 1989 du LOSC, préfigurant une saison compliquée, mais avec de vrais personnages de films qui font peur.
La saison 1988/1989 vient de terminer. Et en beauté : Lille vient de remporter son dernier match de la plus belle des manières, sauf pour ceux qui considèrent qu’une victoire par 8-0 ça n’est pas terrible. Si Adrien Rabiot considère qu’ « il est facile d’en mettre huit à Dijon », il conviendra aisément que cela est plus dur d’en faire autant contre le Laval de Franck Leboeuf, Bertrand Reuzeau et Pascal Plancque.
Pour autant, ce 8-0 n’est pas vraiment représentatif de la saison du club lillois. Ça n’est pas que le bilan fût désastreux, loin de là, mais il fût déroutant : Robin des Bois de la D1, le LOSC, huitième au final, a été l’une des toutes meilleures équipes contre les gros morceaux, auxquels il prenait des points qu’il redistribuait généreusement aux clubs modestes. Surtout, le club a connu plusieurs phases dans sa saison. Un début pénible, suivi de six mois emballants, avant de tout gâcher sur la fin. Avec, donc, une large victoire finale, histoire que l’échec ne se voit pas trop.
En fait, ce que va être ce LOSC 1989/1990, on ne le sait pas trop. On sait plus ou moins que l’on va perdre Bernard Lama et Filip Desmet, donnés partants, ainsi que Roger Boli qui était arrivé en prêt. On sait aussi que Fernando Zappia devrait partir, mais, dans ce cas, il s’agit d’un choix de l’équipe dirigeante après une saison pénible pour l’Argentin. On sait aussi déjà que Georges Heylens, le coach, n’est pas reconduit et on a déjà l’assurance que Gérard Houllier ne le remplacera pas. Pour autant, ces quatre départs dans l’effectif sont a priori les seuls et ne paraissent pas vraiment insurmontables puisque Boli était un remplaçant – certes, plutôt un subersub – et que Zappia a connu une saison extrêmement compliquée. En somme, un libéro correct, un bon gardien, un bon attaquant et un bon coach et quelques remplaçants feraient largement notre affaire.
D’ailleurs, quand finit la saison, on a déjà des réponses. Jean-Claude Nadon, le gardien du Guingamp de Noël Le Graet a déjà signé. Très bientôt, l’ailier rémois Frédéric Lafond et le milieu de terrain international danois Jakob Friis-Hansen signent. Côté coach, après l’échec Gérard Houllier, on évoqua le Brugeois Henk Houwaert, Kasperszak, Jeandupeux et Bjekovic. En définitive ce sera l’ancien vert Jacques Santini, l’entraîneur de Toulouse.
Au niveau gardien, Lama est donc remplacé par Nadon, qu’on a du mal à situer. Difficile à juger : Nadon compte 15 sélections avec les Espoirs et, un temps, Onze évoqua même, en novembre 1985, la possibilité qu’il soit le troisième gardien des A au Mexique (en 1986), preuve que ses qualités étaient reconnues. Il vient pourtant de D2. Jean-Claude est cependant motivé comme le montrent ses déclarations à La Voix des Sports : « Je vais me battre [pour être titulaire] », le journal précisant que Nadon ajouta que « ça, c’est une qualité héritée de Vichy ». Rassurez-vous, l’évocation de Vichy fait référence à l’INF où il a été formé (1).
Friis-Hansen, pour sa part, ne remplace personne. Venu du B1903 Copenhague, L’international danois de 22 ans vient renforcer le milieu de terrain que personne ne quitte. Lafond ne part pas pour être titulaire : modeste joueur de D2, il doit l’essentiel de sa valeur à ses belles performances (notamment ponctuées de 4 buts en 8 matches) lors de la coupe de France 1988 au cours de laquelle il atteint les demi-finales avec Reims. Desmet et Zappia ne sont pour l’instant donc pas remplacés. Le premier, partant pour Courtrai, manquera, c’est certain. Le deuxième, devra être remplacé, mais sa décevante saison précédente limitera la pression pesant sur son remplaçant.
Dans La Voix du Nord, le lendemain de la signature de Jacques Santini, lequel est ambitieux : il envisage « une fourchette comprise entre la cinquième et la huitième place »
Le politicien véreux
Pour autant, quelques bâtons se placeront dans les roues lilloises. Le premier bâton fût en réalité un Tapie. Bernard. Initialement, le prêt d’Abédi Pelé au LOSC, à l’automne 1988, était accompagné d’une option d’achat de 4 millions de francs que les dirigeants lillois avaient bien entendu levé, rapidement convaincus de faire là une belle affaire. Pas gêné, le président marseillais, homme politique censément de gauche, tenta un coup de bluff : Tapie contesta ce texte (signé par lui-même), réclamant le retour du Ghanéen considérant que la levée de l’option d’achat était conditionnée à l’accord de son club.
Un pas forcément ami qui ne vous veut pas forcément du bien
Dans notre film, « souviens-toi … l’été dernier 1989 », Bernard Tapie campe avec brio le rôle de l’homme d’affaire-politicien véreux. On pourrait lui reprocher de surjouer. Certes , l’histoire de la contestation du contrat met bien en scène le côté sans scrupule du personnage mais de manière exagérée : personne, dans la vraie vie, ne viendrait contester un élément juridique si peu sujet à interprétation.
La Ligue tranchera, donnant raison au LOSC. Il n’empêche : ce feuilleton contribua à freiner le recrutement lillois, l’hypothèse du départ de son maître à jouer jetant le trouble sur la stratégie à adopter.
Le complot belge
On connaît déjà le « pot belge », nom donné à un mélange dopant bien connu dans le milieu du cyclisme. On connaît moins le « complot belge ». Pour autant, on observe que dans le mot « complot », il y a toutes les lettres du mot « pot ». Hasard ? Nous ne le croyons pas.
Bref, venons-en au deuxième personnage clé et au feuilleton qu’il alimenta. Encore sous contrat deux saisons, Erwin Vandenbergh désire absolument partir, courtisé qu’il est par l’Antwerp, après avoir en contact avec Malines et Monaco. Dès mars, l’attaquant avait déclaré que son maintien au LOSC était conditionné au renforcement significatif de l’effectif. Or, si l’Antwerp fait la cour au buteur flamand, il ne semble pas disposé à s’acquitter des 5 millions de francs qu’en attend Bernard Gardon pour le transférer. A la reprise, Vandenbergh fait ostensiblement la gueule. Si le départ de VDB n’est pas acté, cette hypothèse enjoint les dirigeants à se pencher sur le dossier de l’attaque, déjà amputée de Barraud, Boli et Desmet et seulement renforcée par Lafond.
On évoque plusieurs hypothèses comme Ivo Basay, l’avant-centre international chilien de Reims et surtout Nico Claesen : l’attaquant belge veut en effet partir et il joue justement à l’Antwerp, le club qui convoite Vandenbergh. L’échange est évoqué dans La Voix des Sports. La piste qui s’avérera la plus fertile – on y reviendra – mène à Patrice Garande, une vraie valeur sûre de l’élite française avec 82 buts inscrits en D1 depuis 1982. On évoque aussi Henrik Mortensen, un jeune attaquant danois qui s’était révélé en 1984 avec l’AGF Aarhus, à seulement 16 ans, inscrivant 8 buts en 12 matches dans l’élite contribuant à ce que son club termine deuxième du championnat. Il arrive ensuite, à 17 ans, à Anderlecht où il sera le coéquipier d’Edwin Vandenbergh mais où il ne s’imposera jamais.
Le feuilleton durera jusqu’au début du championnat allant jusqu’à la clôture de la période des transferts. Au départ, on voit Vandenbergh, restant seul et boudeur dans l’autocar menant l’équipe à son match amical contre Toulon. On se rendra compte bien vite qu’il n’y avait pas d’alternative sérieuse à un départ du Belge. Lille fait un effort, affirmant acceptant de baisser leurs exigences à 2,75 millions de francs. Le LOSC et Patrice Garande se mettent même d’accord et l’international A se rend à Lille pour passer sa visite médicale. Las ! Alors que le championnat arrive à sa 4ème journée, l’Antwerp annonce renoncer et VDB restera finalement à Lille. Une mauvaise nouvelle pour tout le monde. Pour l’attaquant, d’abord, qui espérait retrouver l’Europe et une visibilité auprès du sélectionneur en retournant en Belgique. Pour le club aussi, qui avait trouvé un remplaçant de qualité et qui doit finalement compter sur un attaquant coûteux (150.000 francs par mois) et dont on peut craindre la démotivation. Ce que la suite confirmera.
La justice aux ordres du pouvoir de qui vous savez
Fin août, un autre événement vient encore compliquer la tâche des Dogues. Gaston Mobati avait été contrôlé au volant de sa voiture. Problème, la justice lui avait retiré son permis, ses problèmes judiciaires ayant déjà tronqué sa saison 1988/89. Cette fois, Gaston s’en tire avec 4 mois de prison avec sursis. Jacques Amyot, le président lillois (un tantinet agacé) déclare à son propos : « il répond sans cesse »oui patron » et il s ’empresse de recommencer. C’est un gosse de trente ans ».
Cette affaire, c’est celle de trop pour les dirigeants qui mettent le Franco-Zaïrois à l’écart avant de le prêter en Grèce à l’Ethnikos Le Pirée au début de l’hiver. Pour l’anecdote, on apprend dans La Voix que, début janvier 1990, Gaston a raté son premier match avec sa nouvelle équipe … parce qu’il a raté l’avion devant l’emmener en Grèce !
En tout cas, cela ne fait pas l’affaire du LOSC qui, tout juste après avoir récupéré son avant-centre en manque de préparation physique (et surtout mentale), se voit amputé d’un autre maillon fort de l’attaque. On le verra plus loin, ceci contribuera encore à affaiblir une ligne d’attaque en grandes difficultés.
Faisons le point sur l’effectif
Il y aurait encore beaucoup à raconter sur cet été 1989. On passera sur certains aspects, mais faisons le point sur cet effectif lillois quand finit le marché des transferts.
Dans les buts, Jean-Claude Nadon vient donc remplacer Bernard Lama, tandis que Jean-Pierre Lauricella revient de son prêt à Annecy pour en être la doublure.
En défense, le LOSC a finalement négocié le retour de Dominique Thomas après une année compliquée passée à Bordeaux. Aucune autre recrue dans ce secteur, mais Lille conserve Christophe Galtier et les jeunes David Guion et Eric Decroix lesquels sont partis pour être titulaires en raison des départs de Fernando Zappia et du prêt, à Strasbourg (en D2) de Jean-Luc Buisine. Ce dernier départ étonne puisque Lille ne semble pas particulièrement pourvu dans l’axe. Certes, Eric Prissette peut également jouer à ce poste, mais un quatrième larron n’aurait sans doute pas été de trop, d’autant qu’on va vite constater que Santini ne compte pas sur Eric. En réserve, le club peut également compter sur Alain Doaré ainsi que, potentiellement, sur Victor Da Silva, milieu défensif de formation qui qui a joué pour l’essentiel au poste arrière latéral pour sa première saison lilloise en 1988/1989. Sur le papier, la défense apparaît alors un peu affaiblie ou, tout au moins, plus inexpérimentée avec un axe central qui n’avait aucun match en D1 dix mois plus tôt.
A la fin des années 1980, lancement de « 36 15 LOSC ». L’occasion de vous annoncer officiellement le lancement prochain de « 36 15 DBC LOSC »
On y reviendra, la suite montrera que la défense était particulièrement carencée.
Le secteur du milieu de terrain est celle qui laisse le moins de doutes. Dans ce secteur de jeu, Lille ne perd que Philippe Barraud, qui jouait milieu offensif et qui n’était clairement pas titulaire. Le Rémois Frédéric Lafond arrive pour le remplacer tandis que le Danois Jakob Friis-Hansen vient consolider l’entre-jeu lillois, tandis que Da Silva, Alain Fiard, Philippe Périlleux, Jocelyn Angloma et surtout Abédi Pelé restent au club. Dans ce secteur, l’équipe semble très solide et bien pourvue.
En attaque, les départs de Desmet et de Roger Boli étaient prévus depuis longtemps. Si Vandenbergh reste, l’épisode de son vrai-faux transfert a nui à sa préparation, à sa motivation et à son crédit auprès des supporters, certains se mettant à le surnommer « soulier de plomb », référence au soulier d’or qu’il a remporté en 1981 et au fait qu’il traîne des pieds de plombs depuis quelques semaines. Toutefois, il doit en principe fonder un duo d’attaque de qualité avec Gaston Mobati, une autre valeur sûre. En plus, Lille recrute juste avant le début de championnat Patrice Sauvaget, en provenance d’Angers et auteur de 25 buts sur les deux dernières saisons de D2. Même si Patrice n’est pas à proprement parler un buteur. Lille part donc avec un trio pour deux places.
La première photo de Patrice Sauvaget lors de son arrivée quelques jours avant la reprise
L’attaque paraît moins prometteuse que l’an passé. Surtout, le cas Vandenbergh laisse davantage de doutes sur ses possibilités.
Cela nous donne a priori l’équipe-type suivante : Nadon – Galtier, Guion, Decroix, Thomas – Fiard, Périlleux, Angloma, Pelé – Vandenberh, Mobati.
Au regard des carences existantes en défense et en attaque, au moment de recruter leur joker en cours de saison les dirigeants porteront leur dévolu sur … un milieu de terrain ! C’est Henrik Jensen qui arrive en provenance du B.1903 Copenhague. Celui-ci ne laissera pas un souvenir impérissable, puisqu’il restera seulement trois mois pour trois rencontres disputées dont deux en D1.
Un pénible début de saison
Malgré une victoire initiale contre Caen (1-0), le début de saison du LOSC sera des plus pénibles. Après cette entame positive, Lille enchaîne par une défaite à Brest (1-0), un nul contre Monaco (1- 1), puis trois défaites de suite, à Cannes (3-0), contre Bordeaux (0-1) et à Paris (2-1). Lille est alors 20ème et, on le rappelle, le championnat ne compte que vingt équipes. Lille reçoit alors le promu mulhousien. L’occasion de se refaire la cerise ? Raté. Les Alsaciens prennent le point du match nul dans le Nord (1-1). Lille demeure dernier.
La progression suivante n’est pas faramineuse : après une défaite à Toulouse (3-1) lors de la 12ème journée, le LOSC est encore 18ème, en position de barragiste. Surtout, les limites de l’effectif se font sentir. Devant, Vandenbergh n’y est pas et Mobati a été mis à l’écart suite à ses déboires judiciaires. Les choix en la matière sont extrêmement limités et Santini cherchera toute la saison la bonne combinaison en attaque : alors qu’on nous annonçait un prometteur duo Vandenbergh-Mobati qui avait déjà fait ses preuves, les deux ne seront titulaires conjointement qu’à deux reprises. Autre preuve de cette instabilité, si le départ de Mobati favorisera qu’on aligne Sauvaget aux côtés de Vandenbergh, le duo ne sera aligné d’entré qu’à huit reprises sur la saison, dont seulement deux fois lors de la phase retour.
En défense, on se rend vite compte que Santini ne compte ni sur Prissette ni sur Doaré, lesquels ne cumuleront à eux deux que cinq titularisations et uniquement en cas de force majeure. Guion montrant parfois des signes de faiblesse, l’ancien Vert ne privilégiera pourtant pas l’expérience : dans l’axe, il lancera ainsi Oumar Dieng et Fabien Leclercq, respectivement 16 ans et 10 mois et 17 ans et 6 mois lors de leurs débuts. Du talent, certes, dans cette défense mais un manque certain d’expérience qui pèsera sûrement.
Le déclic contre Marseille
Pour la 13ème journée, Lille reçoit alors Marseille, leader du championnat. Lille est mal en points (1) et l’affaire semble d’emblée mal engagée face à une équipe qui reste sur quatre victoires de suite, inscrivant au passage 13 buts pour 1 seul encaissé. Pourtant, un déclic semble avoir lieu ce soir-là. Alors même que le LOSC devait, pour la première fois de la saison, se passer à la fois de Vandenbergh et Mobati avec le seul Patrice Sauvaget en attaque, il réussit son match de référence sous la houlette d’un Pelé de gala. C’est justement Sauvaget qui ouvre le score rapidement (11è) avant que Pelé ne fasse le break d’un coup-franc magistral (49è). En plus, la chance semble enfin sourire aux Dogues qui sont sauvés deux fois par leurs montants même si Pelé, en fin de match, verra également un tir repoussé par le poteau.
Le match suivant, perdu sur le terrain du RP1, laisse penser que l’équipe n’est pas totalement guérie. Lille enchaîne pourtant par une victoire contre Montpellier (1-0), un nul à Metz (1-1) et deux orgies à Grimonprez-Jooris, contre Sochaux l’européen (5-0) puis contre Toulon (3-0). Dix-neuvièmes après le match du RP1, les Dogues se retrouvent huitièmes en quatre matches et à seulement deux points du quatrième !
Las ! Si le LOSC fait ensuite un temps illusion, montant même à la septième place après la 24ème journée, le déséquilibre de son effectif se fera rapidement ressentir. Lille perd d’abord à Mulhouse (2-1), lâche un point chez lui contre la lanterne rouge niçoise (1-1) puis s’écrase à Auxerre (3-0), trois matches suffisant à ramener le club à la quatorzième place. La fin de saison s’annonce pénible et elle le sera. Si Lille est presque sauvé à une journée de la fin, le maintien ne sera pourtant officialisé qu’à l’issue de la dernière journée de championnat (2).
Des promesses pour l’avenir
Si la fin de saison n’a pas été rassurante, l’équipe alignée par Santini lors de la défaite finale à Caen (2-0) illustre cependant que Lille peut nourrir des espoirs placés dans sa jeunesse. Sont alors alignés d’entrée de jeu Fabien Leclercq (17 ans), Oumar Dieng (17 ans), Jean-Pierre Lauricella (25 ans) dans les buts et Eric Decroix (21 ans). En début de saison, seul le dernier nommé avait déjà joué en D1 (8 matches). Ajoutons que le jeune Farid Soudani a également fait ses débuts en D1 (à 17 ans) contre Lyon et que Patrice Sauvaget (23 ans) a effectué une première saison dans l’élite des plus satisfaisantes tout comme Jakob Friis-Hansen (23 ans). Du onze-type annoncé en début de saison, le LOSC qui s’affiche à Caen ne conserve que Decroix, Galtier, Angloma, Pelé, Périlleux et Fiard. Des six, trois s’en iront en fin de saison.
La saison de Vandenbergh confirme ce que l’on craignait : le buteur belge n’a été que l’ombre de lui même, n’inscrivant que 5 buts en 25 rencontres de D1 et 2 autres en 3 matches de coupe. Il s’en ira à La Gantoise, club avec lequel il retrouve la sélection belge, les compétitions européennes et obtient un sixième et dernier titre de meilleur buteur du championnat.
Lille perdra encore gros à l’intersaison avec Galtier, Angloma et Pelé. Alors, un « souviens-toi … l’été dernier 1990 » ? Étonnamment, les Lillois s’en sortiront remarquablement bien, flirtant même longtemps avec l’Europe n’échouant qu’à la dernière journée.
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Jeu de mots que nous réitérons régulièrement, ce qui atteste que nos ouailles ont souvent galéré au classement.
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Avant la dernière journée, les Lillois ont ainsi deux points d’avance sur Nice, barragiste et six buts d’avance au goal-average. Pour que les Niçois reviennent sur Lille il est nécessaire que ces derniers s’inclinent à Caen, ce qui sera le cas (2-0), et que Nice s’impose à Paris, 6ème au classement, tout en rattrapant son retard au goal-average. Les Niçois s’inclineront par 2 à 1.